Le
projet de loi d'orientation sur l'ECOLE
mercredi au conseil des ministres 10/0/05 - Le projet de loi d'orientation sur l'Ecole, dont l'idée, lancée par le président Chirac, remonte au printemps 2002, passe mercredi en Conseil des ministres pour un débat au Parlement prévu dès février, entrant ainsi après moult discussions dans sa phase finale concrète. Destiné à "compléter, modifier, corriger la loi de 1989 et l'adapter aux réalités de maintenant", selon le ministre de l'Education nationale, François Fillon, ce texte est issu d'un très long processus. L'idée lancée par Jacques Chirac avait été reprise immédiatement par les ministres chargés de l'Education d'alors, Xavier Darcos et Luc Ferry. Après un retard dû au mouvement social des enseignants de l'année 2002-2003, le processus s'est enclenché véritablement en septembre 2003 avec l'organisation d'un vaste débat public (26.000 réunions, 1,5 million de participants), publication d'une synthèse en avril 2004 puis d'un rapport préparatoire remis au gouvernement en octobre 2004 par Claude Thélot, le "pilote" du débat. François Fillon a alors repris les commandes. Il s'est largement inspiré du rapport Thélot, mais le projet soumis au Conseil des ministres, élaboré dans ses grandes lignes dès fin octobre puis soumis à concertation (sans négociation toutefois) avec les syndicats, est son oeuvre. Le principe essentiel de la réforme qu'il propose, "le coeur", dit-il, est l'élaboration d'un ensemble de connaissances et compétences indispensables que tous les enfants devront maîtriser à l'issue de la scolarité obligatoire, le "socle commun fondamental". Ce socle comprend la maîtrise de la langue française, "priorité des priorités", puis les mathématiques, une langue vivante, la connaissance des sciences et des sciences humaines, les techniques informatiques enfin. Corollaire, la réforme prévoit un soutien individualisé des enfants en difficulté, systématique dès les débuts du primaire et pouvant aller jusqu'à trois heures par semaine. "Nous ne pouvons plus acccepter que 150.000 jeunes sortent du système sans diplôme et que 80.000 collégiens ne sachent pas correctement lire, écrire et compter", a souligné M. Fillon. Le projet de loi d'orientation ne comporte pas officiellement de volet programmation, mais le ministre a annoncé des créations de postes ainsi que des moyens supplémentaires, à compter de la rentrée 2006, évaluant ces derniers à plus de 700.000 euros, peut-être plus d'un million. Cependant, il a aussi parlé de "réorganisation et d'optimisation des moyens existants", rappelant encore dimanche que le budget de l'Education nationale, avec ses 56 milliards, est le plus important d'Europe alors que "nos performances ne sont que dans la moyenne basse". "Nous avons recruté 100.000 enseignants supplémentaires alors même que nous perdions, du fait de la démographie, 500.000 élèves. On ne peut continuer une éternelle fuite en avant, le dogme selon lequel la qualité est fonction du taux d'encadrement n'est pas exact", a-t-il encore déclaré. Le projet de loi, toutefois, n'a pas l'aval des syndicats qui y voient une "réduction des ambitions", voire un simple "Smic culturel" pour certains. Ils ont très majoritairement rejeté le texte soumis à l'avis consultatif du Conseil supérieur de l'Education en décembre, et l'Intersyndicale (FSU, Unsa, a programmé une grève nationale pour le 20 janvier. M. Fillon, pourtant, ne se déclare pas inquiet et affirme: "La réforme est d'intérêt public et elle se fera". |