26/11/04 -  Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération syndicale du monde éducatif, a déclaré vendredi à l'AFP que l'avant-projet de loi sur l'Ecole était "caractérisé par des régressions". 

"Mon opinion est très négative. En dehors du début (100% d'élèves qualifiés, 80% au bac, 50% diplômés du supérieur, ndlr) qui affiche des ambitions en terme d'élévation des qualifications, le reste est caractérisé par des régressions, au point de se demander si les premiers paragraphes ne sont pas les cache-misère du reste du texte", a estimé M. Aschieri.

Il a en outre affirmé avoir découvert "avec surprise et colère des dispositions dont on ne nous a jamais parlé ou contradictoires avec les propos rassurants du ministre", comme le passage sur la formation continue des enseignants qui "ne ressemble en rien à l'établissement d'un droit individuel à la formation". 

Concernant la liste de neuf objectifs assignés au système éducatif d'ici 2010, M. Aschieri l'a jugée "hétéroclite". "Je ne conteste pas qu'on établisse des objectifs, mais pourquoi l'allemand et les langues anciennes plutôt que les langues régionales ou d'autres langues vivantes?", a-t-il interrogé. 

Critiquant "l'absence de chiffrage de moyens", M. Aschieri s'est en outre inquiété du calendrier très serré, puisque le projet de loi doit être présenté au Conseil supérieur de l'Education (CSE), instance consultative, le 16 décembre, et que "toutes les organisations n'ont pas encore été reçues". 

Selon lui enfin, "il n'y a pas eu de vrai échange d'arguments" sur la réforme du bac, dont le ministère n'a pas encore arrêté le principe. "J'ai l'impression que le ministre va avancer en force", a-t-il conclu. 

26/1/04 -  Le Syndicats des enseignants de l'Unsa (SE-Unsa) a estimé vendredi que l'avant-projet de loi d'orientation sur l'Ecole reflétait une "vision moraliste et rétrograde de l'Ecole" et contenait des "mesures disparates". 

"Traduction d'une vision moraliste et rétrograde de l'Ecole, ce projet apparaît en totale contradiction avec les valeurs éducatives et l'action développées depuis le début des années 80", a déclaré le syndicat dans un communiqué. 

"Quel gouffre entre les ambitions affichées (100% de qualifiés, 80% au bac, 50% au niveau supérieur) et les mesures disparates envisagées !", s'est-il exclamé. Il a fustigé les "mesures concernant la formation des enseignants", qui vont "à l'encontre de la nécessaire professionnalisation du métier", et les "contrats individuels de réussite éducative", qui, selon lui, "ne visent qu'à instaurer des dispositifs de soutien". 

La SE a en outre jugé que le socle commun de connaissances et de compétences, qu'il avait défendu, était "fragile", notamment parce qu'"il ignore la culture technologique". 

"On cherche en vain les propositions permettant de traiter les inégalités sociales et de favoriser la réussite de tous les élèves", a ajouté le syndicat.