Le Parlement adopte
définitivement le projet de loi Fillon
sur l'Ecole
24/03/05 - Le Parlement a définitivement adopté dans la nuit de jeudi à vendredi, après un ultime vote du Sénat, le projet de loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'Ecole, nonobstant la contestation lycéenne, respectant ainsi le calendrier fixé par le gouvernement pour une application dès la rentrée 2005. Les députés ont adopté le projet dans sa forme définitive dans l'après-midi. "La loi pourra s'appliquer dès la rentrée prochaine", avait annoncé le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin à la mi-mars. Malgré la forte mobilisation lycéenne relayée par l'opposition au Parlement, le débat, après la déclaration d'urgence du gouvernement, a été bouclé en cinq semaines. Face à l'hostilité des jeunes, dès la fin janvier, contre la réforme du baccalauréat, François Fillon (Education nationale) avait choisi, deux jours avant l'ouverture de la discussion parlementaire, le 15 février, de renoncer à cette disposition très controversée. Ce recul n'avait toutefois pas désamorcé la contestation des lycéens et des enseignants, restés très mobilisés partout en France. Tant au Sénat qu'à l'Assemblée, le PS et le PCF ont utilisé toutes les procédures d'obstruction parlementaire, sans pour autant obtenir le retrait du texte ni infléchir le débat sur le fond. Délesté de la réforme du baccalauréat, le projet n'a pas été très modifié. La mesure phare est la définition d'un "socle commun de connaissances et de compétences" que chaque élève devra avoir acquis au terme de la scolarité obligatoire. Ce socle comprend la maîtrise de la langue française, des principaux éléments de mathématiques, d'une culture humaniste et scientifique, la pratique d'au moins une langue étrangère, ainsi que la maîtrise des techniques de l'information et de la communication. "vision mensongère" D'autres enseignements obligatoires seront parallèlement dispensés. Un important "rapport annexé", qui n'a pas force de loi, définit par ailleurs l'objectif du système éducatif et expose les engagements financiers de l'Etat jusqu'en 2010. L'ampleur des manifestations, dont la plus importante avait rassemblé plus de 165.000 personnes le 8 mars, n'a pas entamé la détermination du ministre qui a, à plusieurs reprises, prévenu qu'il "avait lâché ce qu'il devait lâcher". Devant les députés, il a affirmé jeudi que "le gouvernement n'avait pas cédé devant la mobilisation" parce que "cette mobilisation n'a jamais été majoritaire mais initiée par une vision mensongère de la réalité". A l'adresse des lycéens, il a cependant précisé n'avoir pas été "insensible à l'appel pour l'égalité" et affirmé qu'il était "disponible pour discuter" sur "d'autres étapes pour réduire les inégalités". Au cours du débat, l'opposition n'a eu de cesse de l'accuser de vouloir "faire passer en force une copie bâclée" et des "mesures financières virtuelles". Le PS lui a demandé de "renouer les liens rompus" avec la communauté éducative et de "faire voter un collectif budgétaire" pour la rentrée. A quelques semaines du baccalauréat, les syndicats lycéens, convaincus de l'inéluctabilité du vote, n'avaient pas appelé ces derniers jours à manifester. Une mobilisation plus ou moins sporadique s'est poursuivie dans plusieurs villes avec une nouvelle forme d'action, le blocage des lycées. A Paris, les lycéens étaient jeudi quelques centaines à manifester en attendant le rendez-vous du 2 avril, "pour dire non à la casse du service public d'éducation", lancé par l'Intersyndicale enseignante et auquel ils devraient se joindre. |