alternative éducative : une école différente
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Commande | Commande express sécurisée | Documentation | Présentation | SOMMAIRE |
| Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop  | L'heure de la... It's time for ... Re-creation |
L'APPEL pour des établissements scolaires innovants coopératifs.
  
« Ils ne sont plus dupes de la promesse d’égalité »

Hervé Hamon, du Haut Conseil de l’évaluation de l’école, explique la colère des élèves :

Par deux fois et pendant plusieurs mois, l’écrivain Hervé Hamon, membre du Haut Conseil de l’évaluation de l’école, a sillonné collèges et lycées (1). La mobilisation ne le surprend pas.

La loi Fillon mérite-t-elle une telle mobilisation de la part des lycéens ?

Oui, bien qu’elle soit confuse et ambiguë. François Fillon fait preuve d’une méconnaissance ahurissante de la réalité des établissements. Prenez les travaux personnels encadrés, qu’il supprime en terminale. Ces TPE sont une des rares expériences pédagogiques qui a pris dans les lycées. Les enseignants n’en voulaient pas. Ils les ont découverts, appréciés, et les élèves aussi. Les supprimer pour réaliser des économies de bouts de chandelle et pour obéir à une idéologie réactionnaire révèle la légèreté avec laquelle les questions d’éducation sont traitées.

Une idéologie réactionnaire ?

Elle parcourt l’ensemble de la loi ! L’idée selon laquelle les lycéens seraient des « enfants rois » est fausse. Visiblement, Fillon n’a aucune conscience du fait qu’être élève en 2005 est anxiogène, que la pression des familles est très forte. Pire, il en rajoute, en promouvant le redoublement ! De plus, les élèves ont une conscience aiguë des inégalités et du fait que réussir ne suffit plus. Encore faut-il réussir au bon endroit.

D’où leur inquiétude sur le bac, symbole d’égalité ?

C’est en tout cas ainsi que je comprends leur refus du contrôle continu, qui pourrait pourtant les aider, en allégeant les épreuves finales, en valorisant les élèves qui résistent mal au stress de l’examen final... Et qui, au passage, résoudrait les problèmes d’organisation disproportionnés que pose le bac. Les élèves ont cessé d’être dupes de la promesse sociale que leur fait l’éducation : l’égalité.

La loi dit la restaurer...

Mais, pour cela, il aurait fallu qu’il fasse une vraie loi, et pas ce texte ni fait ni à faire. Un exemple qui exprime aussi le caractère réactionnaire de la loi : Fillon introduit des mentions au brevet des collèges. La suite est écrite : les meilleurs lycées, qui font déjà leur marché parmi les bons collégiens, auront un critère de sélection de plus. Or les élèves de ZEP qui réussissent de belles études ­ il y en a ­ se révèlent plus tard, généralement au lycée. Sa loi ne permettra pas plus de valoriser l’enseignement professionnel, qui le mérite, puisque la respiration naturelle du système est d’y envoyer les élèves les plus fragiles. Résultat : elle va accroître les fossés entre établissements et filières.

Fillon hérite d’une situation qu’il n’a pas créée...

Certes, mais il ne fait rien contre ! Les enseignants, par exemple, sont formés pour dégager une élite, et ils y parviennent. Mais il faudrait aussi les former et les accompagner pour aider les plus faibles.

La loi prévoit du soutien...

Largement insuffisant : le dernier rapport du Haut Conseil de l’évaluation de l’école sur la grande difficulté scolaire montre que ces dispositifs ne suffisent pas si le soutien n’est que la répétition de ce qui n’a pas marché. En plus, il faut des moyens, or le gouvernement en supprime tant et plus depuis trois ans.

Les moyens, encore les moyens ?

Non, pas « encore » ; cette fois oui. Mais le risque est que la légitimité de cette demande permette aux organisations qui défendent le statu quo de se refaire une santé et de bloquer, comme elles le font depuis des années, toute velléité de réforme. Le pire est que la gauche, si elle revient au pouvoir, ne saura pas forcément s’opposer à ces organisations : l’histoire a montré qu’elle n’avait pas le courage de se heurter aux corporatismes enseignants.

(1) Tant qu’il y aura des profs (Seuil, 1984) et Tant qu’il y aura des élèves (Seuil, 2004). 

LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES

| LE GUIDE-ANNUAIRE | Commande | Commande express sécurisée | Documentation| Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |