Un des leaders de la contestation lycéenne
devant le tribunal mercredi
24-05/05 - Un des leaders de la coordination nationale lycéenne, Samuel Morville, comparaît mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris, pour "outrages" à agents lors d'une manifestation contre la loi Fillon en mars. Ce procès marque le début d'une série de comparutions dans les semaines à venir, notamment à Paris et dans le Val d'Oise, de lycéens accusés d'"outrages" ou de "dégradations de biens" lors d'incidents qui ont émaillé la contestation lycéenne, en mars et avril. Au total, selon des sources du collectif de soutien aux lycéens, regroupant notamment la LCR, le Mrap, Sud et la FCPE, une quarantaine de lycéens sur toute la France ont été mis en examen ou doivent être jugés en comparution immédiate. Samuel Morville, 18 ans, a été interpellé le 31 mars lors d'une manifestation et est notamment accusé d'avoir craché au visage d'un policier. Porte-parole de la coordination nationale lycéenne, créée au début du mouvement et indépendante des deux syndicats lycéens, le jeune homme conteste formellement ces accusations et se dit victime d'un "procès politique". "Tous ceux qui ont été mis en examen ou cités en comparution immédiate sont membres de la coordination. La justice veut faire le procès du mouvement lycéen", a-t-il déclaré mardi à l'AFP. Incidents et occupations de lycées ou de bâtiments officiels ont ponctué en mars et avril la contestation contre la réforme Fillon. Neuf personnes, dont sept mineurs, ont été mis en examen le 22 avril pour "violences sur agents de la force publique" et "dégradations de biens publics en réunion" après l'occupation d'une annexe du ministère de l'Education nationale à Paris, qui s'était soldée par les placements en garde à vue de plus de 150 jeunes. Selon la police, les lycéens avaient notamment jeté des tables, des chaises ou des ordinateurs sur les forces de l'ordre. A Bobigny, cinq lycéens ont été mis en examen mi-avril après avoir occupé l'inspection académique de Seine-Saint-Denis. Ils sont accusés d'avoir détruit des bureaux et détérioré du matériel. "C'est vrai qu'il y a eu des dégradations et des débordements", a admis M. Morville. Mais les lycéens ont agi sous le coup de la "panique" face aux charges des forces de l'ordre, a-t-il estimé, accusant une nouvelle fois le gouvernement d'avoir choisi la répression plutôt que le dialogue. Le collectif de soutien aux lycéens, qui a appelé à un rassemblement devant le tribunal mercredi matin, réclame "l'abandon des poursuites". "Ces gamins sont présentés comme des extrémistes, alors que ce ne sont que des lycéens qui se sont mobilisés pour leur avenir et avec qui M. Fillon a refusé de discuter", a estimé Olivier Messac, de la FCPE-Paris. Fin avril, un dialogue s'est engagé entre le ministre de l'Education et les deux syndicats lycéens UNL et Fidl. La coordination nationale a pour sa part continué à appeler à des manifestations, notamment pour protester contre "la répression". |