Projets d'écoles privées
musulmanes en quête d'argent
LE BOURGET (AFP- 27 03 05) - Des appels à aider la création
d'établissements scolaires musulmans, un an après la loi
sur les signes religieux à l'école publique, étaient
lancés ce week-end sur les stands associatifs à la rencontre
annuelle de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF).
"Il y a plein de projets partout", affirme Abdallah Milcent,
du Comité 15 Mars et Libertés, qui publie un bilan
évaluant "le véritable nombre des victimes de la loi du
15 mars 2004 à plus de 800, ce qui multiplie par 20 le très
optimiste bilan ministériel".
L'accueil des jeunes filles voilées n'est pas la seule raison invoquée à l'appui des projets présentés par les associations. Il y a surtout l'apprentissage de la religion musulmane et de l'arabe ainsi que des arguments socio-économiques. "C'est très difficile d'ouvrir un établissement scolaire sans le soutien de grosses organisations, beaucoup d'associations y pensent mais bien peu le réaliseront", prédit toutefois Dhaou Meskine, fondateur voilà près de cinq ans du collège Réussite à Aubervilliers qui espère obtenir prochainement un contrat d'association. A Marseille, un projet de lycée privé sous contrat est porté par une association fondée en 2001, soutenue par le Conseil régional du culte musulman. Elle veut "aider la jeunesse musulmane à s'affirmer dans son identité religieuse dans un cadre ouvert à tous" après avoir constaté qu'"issue d'un milieu social défavorisé, notre communauté rencontre des difficultés face à l'école". A Toulouse, depuis la rentrée 2004, l'association Alif accompagne une quinzaine de collégiens inscrits au Cned (Centre national d'enseignement à distance) ou en enseignement familial. Elle cherche 490.000 euros pour réhabiliter un local plus grand pour la rentrée prochaine, explique Mamar Messaoui, le responsable pédagogique. A Clermont-Ferrand, Etre et Savoir compte lancer à la rentrée 2005 une classe unique de maternelle et un CP "intégrant la culture musulmane dans un esprit républicain", pour "répondre au besoin constaté d'un cadre scolaire respectueux de toutes les cultures et de toutes les confessions". La Maison des Enfants (Moissy Cramayel, Seine et Marne) comme Les Fourmis (Pierrefite, Seine Saint Denis) quêtent aussi des fonds car "nombreux sont les enfants qui n'adoptent pas un bon comportement en fréquentant les écoles publiques". Le lycée Averroès de Lille, ouvert l'an dernier avec 15 élèves et qui en compte maintenant 45, cherche des financements pour s'agrandir. Pas pour se lancer dans un collège, explique son responsable Makhlouf Mameche, qui veut d'abord "donner toutes les chances à notre lycée d'ici la signature d'un contrat d'association". |