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La nouvelle troisième: 
François Fillon tient compte des amendements du SNES 

06/07/04 -  La nouvelle organisation de la classe de troisième introduisant des options de "découverte professionnelle" à partir de la rentrée 2005, a été publiée mardi au Journal Officiel, en prenant en compte les objections formulées par le principal syndicat d'enseignants, le SNES.

La nouvelle classe de troisième offrira une option de "découverte professionnelle" de trois heures hebdomadaires, qui pourra être choisie à la place du latin, du grec ou de la deuxième langue vivante par tous les élèves de troisième.

Une option "lourde" de six heures de "découverte professionnelle" pourra aussi être choisie, et supprimera alors pour les élèves la possiblité de choisir une deuxième langue, et donc de poursuivre leurs études en lycée général et technologique.

"Les horaires du tronc commun obligatoire des disciplines actuelles sont maintenus", a souligné le ministère dans un communiqué, revenant ainsi sur son projet initial, présenté au Conseil supérieur de l'Education (CSE) du 24 juin, qui instituait une heure hebdomadaire "non affectée" dans les emplois du temps et qui avait été contesté par le principal syndicat d'enseignants des collèges et lycées, le SNES, pourtant favorable globalement au projet de nouvelle troisième.

Désormais, cette heure non affectée sera répartie entre la technologie et la physique-chimie, puisque les emplois du temps prévoient deux heures hebdomadaires dans chaque discipline contre 1H30 dans le projet présenté au C.S.E.

La réforme de la troisième
assouplit le principe du collège unique

François Fillon, ministre de l'éducation nationale, devait soumettre, jeudi 24 juin, au Conseil supérieur de l'éducation, son projet de proposer aux élèves un module de découverte professionnelle de 3 ou 6 heures. Des syndicats craignent la constitution d'une filière "ghetto".
La réforme de la troisième, qui devait être soumise au Conseil supérieur de l'éducation (CSE), jeudi 24 juin, par le ministre de l'éducation nationale, François Fillon, divise la communauté éducative. Le "groupe des 14", composé de fédérations (SGEN-CFDT, UNSA-Education), des deux principales associations de parents d'élèves (FCPE, PEEP), d'organisations lycéennes (UNL, FIDL) et de mouvements pédagogiques (Ligue de l'enseignement, etc.  ), exige "son retrait immédiat"tandis que le SNES-FSU, le principal syndicat des enseignants du second degré, y est favorable si des garanties sont adoptées pour éviter la constitution d'une filière "ghetto".

D'un côté, donc, les parents, les élèves et des syndicats d'enseignants minoritaires. "Avant même que les grandes orientations de la future loi sur l'éducation soient débattues, le ministre engage une réforme du collège qui, avec notamment la mise en place de l'option de découverte professionnelle, reconstitue une filière ségrégative destinée aux élèves en difficulté", estime ainsi le "groupe des 14".

De l'autre, le SNES et la majorité des professeurs, qui souhaiteraient des aménagements pour résoudre les fortes difficultés que provoque l'hétérogénéité des élèves. Selon une enquête Sofres-FSU réalisée en novembre 2002, 54 % des enseignants préconisaient l'abandon du collège unique, "considérant que tous les élèves n'avaient pas les capacités nécessaires de suivre un enseignement général jusqu'en troisième".

Le projet d'arrêté réformant la troisième prévoit une "diversification accrue et plus explicite" des enseignements, avec pour objectif "de mieux répondre à la diversité des élèves et à leurs attentes". Un double choix serait offert, dès la rentrée 2005, dans les collèges qui seront prêts : opter pour un module de découverte professionnelle de 3 heures (dans le cadre des enseignements facultatifs) ou de 6 heures (auquel cas les élèves ne suivent pas l'enseignement obligatoire de langue vivante 2).

Le module de découverte professionnelle de 6 heures sera implanté principalement en lycée professionnel et ne permettra pas, dans les faits, de passer un bac général ou technologique même si cette possibilité n'est pas exclue. "Si une orientation vers la voie professionnelle à l'issue de la classe de troisième est donc probable pour ces élèves, elle ne saurait pour autant être considérée comme décidée a priori", précisent les textes. Ce module "s'adresse à un public d'élèves volontaires, qu'il s'agit souvent de remobiliser autour d'un projet de formation."

Par rapport au projet initial, le ministère a fait marche arrière sur deux points, notamment sous la pression du SNES. D'abord, le module de 3 heures ne peut plus se substituer à la langue vivante 2. Ensuite, le module de 6 heures est mis en place "à titre transitoire" et sa reconduction sera décidée après une évaluation au terme de l'année 2006-2007.

Depuis la création du collège unique, en 1975, se pose la question de savoir comment transmettre une culture commune à des élèves de niveaux très différents, tout en limitant les sorties de jeunes sans qualification. Jusqu'à la réforme du collège initiée par François Bayrou en 1996, une orientation précoce était possible en fin de cinquième, vers des quatrièmes et troisièmes technologiques, en lycée professionnel.

Ces classes technologiques, considérées comme des filières de relégation, ont été supprimées à partir de 1997, en même temps qu'était créée, au sein du collège, une troisième à option technologique (sans langue vivante 2 obligatoire). Par la suite, de nouveaux dispositifs voyaient le jour pour les élèves plus ou moins en difficulté (troisième d'insertion en 1997 avec une période d'alternance en lycée professionnel ou en entreprises de six à quinze semaines ; troisième préparatoire à la voie professionnelle (PVP) en 2001).

"DU PARASITAGE"

Face à ce dispositif hétéroclite et parfois dérogatoire, l'ambition du projet présenté au CSE est donc de simplifier le système avec une seule classe de troisième comportant un tronc commun d'enseignements et deux modules de découverte professionnelle. Cette réforme s'appuie sur les travaux de Daniel Bloch, ancien recteur, mandaté par Luc Ferry alors qu'il était ministre de l'éducation nationale. Elle constitue, selon le ministère, l'avant-dernière pierre de la réforme du collège lancée par Jack Lang en 2001. Il ne restera pour finir que la réforme du brevet. Mais à la différence de la réforme Fillon, la réforme Lang, annoncée en avril 2001, prévoyait un module optionnel de découverte professionnelle ne se substituant pas à la deuxième langue vivante.

Les deux principaux syndicats enseignants de la FSU (SNES et SNUipp) apparaissent divisés sur la réforme. Le SNES est favorable à son esprit mais exige des garanties sur les volumes horaires et des garde-fous "pour éviter tout délestage massif des élèves du parcours ordinaire". Mais le SNUipp (premier degré) estime les projets ministériels "inacceptables", et a annoncé son intention de voter contre ces textes lors du CSE du 24 juin.

Dans ce contexte tendu, le ministère de l'éducation a renoncé à présenter au CSE - comme il l'avait initialement prévu - une circulaire relative aux dispositifs en alternance au collège prévoyant des périodes plus ou moins longues en lycée professionnel ou en entreprise.

La réforme de la troisième a surpris, voire agacé, des membres de la commission Thélot, chargée de mener une réflexion sur le système éducatif en vue d'une révision de la loi d'orientation en 2005. "Cette décision crée du parasitage avec les travaux de la commission, estime François Dubet, sociologue. On a pu se demander si cette commission avait toujours lieu d'être." Avec un module de découverte professionnelle de 6 heures, "on ouvre la boîte de Pandore d'une orientation par l'échec sans se poser la question de savoir ce qu'on veut faire du collège", considère le sociologue. "La question des difficultés scolaires ne peut pas être résolue par une orientation plus ou moins prématurée vers la voie professionnelle courte", considère pour sa part Claude Lelièvre, historien et membre de la commission Thélot.

Martine Laronche - Le Monde -  24.06.04

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