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La réforme de l'école
passe le cap de l'Assemblée
PARIS - 02 03 05 - Ça n'aura été qu'une formalité. L'Assemblée a sans surprise approuvé mercredi, par 346 voix contre 178, le projet de loi Fillon sur la réforme de l'école, expurgé des dispositions décriées sur la réforme du baccalauréat. Mais malgré les reculs tactiques opérés par le ministre durant les débats, les lycéens et enseignants ne désarment pas. Seuls les députés UMP ont voté pour. Ulcérée par le rejet de ses principales propositions, la majorité de l'UDF s'est abstenue. Après avoir relayé dans l'hémicycle la grogne de la rue, la gauche a fait bloc contre une "copie bâclée". C'est "une accumulation de dispositions qui entendent satisfaire, sans d'ailleurs y parvenir, les réflexes les plus conservateurs", a déploré Yves Durand (PS). Pour faire passer la pilule, François Fillon a opéré plusieurs reculs stratégiques. Avant même l'ouverture des débats, le ministre a annoncé le retrait des dispositions ramenant de 12 à 6 le nombre d'épreuves finales au baccalauréat et prévoyant l'introduction d'une dose de contrôle continu. Une idée à laquelle il ne renonce pas pour autant, puisque le groupe de travail sur ce sujet devrait reprendre ses réunions après l'adoption définitive du texte. Le ministre a également accepté de rétablir la deuxième langue vivante (LV2) dans le tronc commun en seconde, rassurant ainsi les enseignants de sciences économiques et sociales, plus concurrencés par la LV2. Il a accepté que les cours d'éducation physique et sportive restent une discipline obligatoire au brevet. Il a donné son aval à un amendement du PCF prévoyant l'enseignement du fait religieux à l'école et à un amendement UMP rendant l'apprentissage de la "Marseillaise" obligatoire en primaire. Au final, sur 513 amendements déposés, 138 ont été adoptés. "Ce débat parlementaire aura été constructif", a estimé le ministre. "Par votre vote, la Nation vient de se prononcer avec force en faveur d'une modernisation de l'Education nationale". Il s'est surtout félicité de la création d'un socle commun de connaissances que tout élève devra maîtriser à 16 ans: "La majorité vient courageusement de mettre un terme à l'égalité de façade!", a-t-il lancé. Mais pour les enseignants et lycéens, le compte n'y est pas. Mardi, 20.000 à 40.000 lycéens ont défilé en France, excepté dans les zones en congés (Ile-de-France, Paris et Bordeaux). Ils devaient de nouveau manifester ce jeudi. Un avant-goût de la grande journée de mobilisation du 8 mars, date à laquelle les vacances scolaires seront achevées. "Puisque c'est l'affrontement pur et simple" que M. Fillon recherche, "nous lui donnons rendez-vous le 8 mars", a prévenu mercredi la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), dénonçant "l'arrogance" du ministre. Elle et l'Union nationale lycéenne (UNL) espèrent le faire plier lors de l'examen du texte au Sénat, à compter du 15 mars. Car il n'y aura pas d'autre fenêtre de tir: le gouvernement ayant déclaré le texte en urgence, celui-ci ne sera pas redébattu à l'Assemblée mais examiné en commission mixte paritaire (sept députés, sept sénateurs), avant son adoption définitive. "Rien ne pourra faire que la loi soit retirée", a d'ores et déjà répondu François Fillon. |