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«Apprenti junior» : à défaut de contenu, Robien a un label
Le ministre de l'Education, qui devait détailler la future mesure permettant l'apprentissage dès 14 ans, est resté très vague.
par Emmanuel DAVIDENKOFF - Libération -  jeudi 10 novembre 2005
 
Pour Gilles de Robien, la journée a bien commencé avec ce sondage, hier matin, du Parisien : 83 % des personnes interrogées se sont déclarées favorables à l'apprentissage dès 14 ans, mesure annoncée lundi soir par Dominique de Villepin «pour les enfants qui ont le plus de difficultés». Le ministre de l'Education nationale s'en est aussitôt félicité sur France 2 et a précisé : «C'est une proposition que j'avais faite il y a au moins six ans, à ce moment-là il y avait eu des échos défavorables.» Quid de la levée de boucliers qui a accompagné l'annonce, aussi bien du côté des syndicats enseignants que de certaines organisations professionnelles (Libération d'hier) ? «Une polémique pour un petit nombre de personnes.»

Et la bonne journée a continué : les assemblées des chambres de commerce et d'industrie (ACFCI) et des chambres des métiers (APCM) ont manifesté leur intérêt pour cette mesure «ressentie par l'artisanat comme une reconnaissance de la qualité de sa filière de formation» (dixit l'APCM). Même enthousiasme à l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) qui parle d'une mesure de «salut public» ou de la Fédération française du bâtiment (FFB) dont le président, Christian Baffy, soutient «cette excellente mesure». Dans la foulée, la Peep, fédération de parents qui s'escrime à expliquer qu'elle n'est pas de droite, a vigoureusement soutenu Villepin : «Vouloir mettre tous les enfants dans le même "moule" est une utopie et n'assure pas la réussite de tous.» Elle demande simplement «des parcours adaptés et acceptés par les élèves et les familles».

«Bond en arrière». Quant à la gauche, elle a réitéré ses critiques. Le Snes-FSU (syndicat majoritaire dans le secondaire) s'est abstenu de monter sur ses grands chevaux ­ il «ne diabolise pas l'apprentissage [qui] peut être une solution» ­ mais s'est inquiété de la remise en cause de «l'école obligatoire jusqu'à 16 ans, bond en arrière de cinquante ans». Idem des présidents PS de région qui ont affirmé «leur attachement au maintien à 16 ans de l'obligation scolaire» et demandé le renforcement «des formations en alternance pour les jeunes entre 14 et 16 ans, seuls dispositifs qui assurent à la fois les stages en entreprise et le statut scolaire des moins de 16 ans».

Ne restait pour Gilles de Robien qu'à enrober la chose pour lever les principaux obstacles à cette proposition : l'interdiction de faire signer un contrat de travail avant 16 ans ; son articulation avec l'obligation scolaire jusqu'à 16 ans ; les critères selon lesquels seront désignés les jeunes «qui ont le plus de difficultés» puisque la mesure ne s'applique pas aux autres ; les conditions dans lesquelles les jeunes concernés auront accès au «socle commun de connaissances» prévu par la loi Fillon sur l'éducation ; et le sort réservé au défunt «collège unique», dont le principe a pourtant été défendu par le gouvernement lors du débat sur ladite loi.

Passerelles. Rendez-vous a donc été fixé à la presse hier, à 18 heures, pour des détails sur la mesure. Et là, macache : «Tout est à imaginer !» a indiqué Gilles de Robien. Seul un label a été trouvé ­ celui d'«apprenti junior». Pour le reste, Robien s'est contenté de rappeler les objectifs fixés par Villepin : ne pas «quitter complètement le système, mais ouvrir un chemin différent pour certains élèves», «construire des passerelles car rien, à 14, 15, 16, 17 ou 18 ans, n'est irréversible». En somme, «permettre à des adolescents qui ne se retrouvent pas dans l'enseignement classique de s'orienter plus tôt vers une formation en alternance».

Si cette dernière formule devait être retenue, elle n'aurait rien de révolutionnaire : l'alternance sous statut scolaire existe depuis vingt ans ; elle autorise les allers-retours école-entreprise avant l'âge de 16 ans. Evidemment, la flamboyante annonce de Villepin apparaîtrait dès lors comme le maladroit travestissement d'un dispositif dont les vertus comme les limites sont parfaitement connues des acteurs de la formation. Robien n'allait tout de même pas gâcher une si belle journée...

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