mais non les moyens 01/02/05 - Les enseignants, interrogés par le Syndicat des enseignants (SE-Unsa) sur le projet de loi sur l'Ecole, se déclarent très majoritairement favorables aux principes et aux objectifs énoncés mais ils sont réticents sur les moyens pour y aboutir, a annoncé mardi le SE à la presse. Interrogés entre le 16 décembre 2004 et le 18 janvier, ils ont été 2.535 à répondre, dont 80% d'adhérents. Ils sont 70,2% à se dire globalement favorables aux objectifs généraux et jusqu'à 90% à être d'accord avec l'idée d'un "socle commun" de connaissances et compétences à maîtriser par tous à l'issue de la scolarité obligatoire. En revanche, 76,3% pensent que les mesures envisagées ne permettront pas d'atteindre ces objectifs. Ils ne sont même que 3,2% à dire oui (le reste étant sans avis). Par exemple, ils sont partagés sur la mesure-phare dont le but est d'aider les élèves en difficulté, les "contrats individuels de réussite éducative", à signer par l'élève, les parents, les enseignants et donnant lieu, à tout moment de la scolarité, depuis le CP, à des heures de soutien. 49,4% sont pour, 34,7% sont contre. "C'est une procédure lourde et fastidieuse, stigmatisante aussi, qui risque de dissuader de l'employer sauf pour les cas extrêmement difficiles et donc réduire le soutien existant au lieu de l'accroître", a déclaré mardi le secrétaire général du SE, Luc Bérille. "Il vaudrait mieux inscrire dans la loi la reconnaissance de l'aide comme une mission à la fois naturelle et obligatoire du métier d'enseignant et donner des moyens réels pour le faire", a-t-il ajouté, préconisant d'y consacrer trois heures dans tout service d'enseignant: 24 heures de cours plus 3 heures de soutien au lieu de 27 heures de cours dans le primaire et 15 plus 3 au lieu de 18 dans le secondaire. "Cela serait efficace mais cela aurait un coût. Là est peut-être le problème", a ajouté M. Bérille. "Que le Parlement ne consacre que deux jours et demi à l'examen du projet (du 15 au 18 février) pour déterminer les impulsions à donner face aux défis des vingt ans à venir, montre bien la vacuité du projet", a-t-il par ailleurs conclu. |