10-06/05 -   L'association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) et les syndicats enseignants FSU, CFDT, Unsa et Sud ont protesté vendredi contre l'organisation par l'Institut des entreprises (IDE), proche du Medef, de stages longue durée.

Alors qu'une université d'été doit être organisée par l'IDE, qui regroupe une trentaine de grands groupes français, fin août, à destination des enseignants de sciences économiques et sociales (SES), les organisations ont dénoncé dans un communiqué "la volonté d'étendre ces stages et d'augmenter le nombre de stagiaires".

"L'objectif de l'IDE est de contribuer à la formation des profs de SES car elle estime qu'il faut développer à l'école l'esprit d'entreprise, c'est du lobbying complet", a expliqué à l'AFP Edwige Corcia, secrétaire générale de l'Apses.

Elle a précisé que les enseignants n'étaient pas opposés au principe des stages mais que, l'Education nationale n'ayant passé un accord qu'avec le seul IDE, ils étaient encouragés par leurs inspecteurs à effectuer des stages de deux mois - nécessitant leur remplacement - dans de grandes entreprises seulement.

Alors que par ailleurs, "les journées de formation des profs sont réduites", il y a selon Mme Corcia "un paradoxe à les envoyer parallèlement deux mois en entreprise".

"Ce qui nous gêne, c'est ce partenariat exclusif avec l'IDE, le ministère de l'Education nationale aurait pu solliciter d'autres organismes", comme des coopératives ou l'observatoire des PME, a-t-elle ajouté.

Les mêmes organisations avaient déjà protesté en octobre 2003 lors de la première université d'automne organisée par le ministère de l'Education nationale et parrainée par l'IDE, affirmant alors que, "si la rigueur des sciences sociales doit être enrichie par des témoignages d'acteurs engagés, c'est à l'ensemble des acteurs qu'il faut faire appel et non aux seuls dirigeants d'entreprise".