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Ce "non", c'est un "non" aux jeux olympiques tel qu'ils nous sont proposés, certainement pas un non au sport. Le sport c'est la santé, l'équilibre, l'entraide, la fraternité.
À l'inverse les JO poussent à l'extrême la compétition;
il faut gagner par n'importe quel moyen; le dopage pour les sportifs, le matraquage pour les sponsors,
la corruption par les états candidats des membres du CIO...
Ce "non" est un "non" citoyen, un "non" de referundum, un "non" démocratique.
Des jeux oui, mais pas ceux-là
NON AUX JEUX OLYMFRIC NI ICI NI AILLEURS !
 
  

Des JO à Paris  ? Non, merci...
par Charlotte Nenner, Sylvain Garel et Bernard Maris
Le Monde -  08.03.05

 

Quelle grande cause mérite le soutien apparent de toute la classe politique ? 
Qui mérite drapeaux, autocollants, pin's, mais aussi l'illumination de ces symboles de démocratie que sont l'Hôtel de Ville et l'Assemblée nationale ?
Qui mérite un affichage omniprésent, des galas, des émissions de télé et des comités de soutien ? Ce n'est ni la lutte contre le réchauffement climatique, ni celle contre le sida, ni l'annulation de la dette du tiers-monde.

Non, il s'agit de cette grande foire du sport-spectacle : les Jeux olympiques. Il est devenu impossible de se déplacer dans la capitale sans voir un des logos "Paris JO 2012". On les retrouve partout : dans le métro, les journaux, à la télévision. L'overdose est proche. Est-il encore possible d'affirmer une opinion différente face à ce consensus forcé, ce rouleau compresseur de la candidature qui n'a jamais fait l'objet d'un vrai débat politique et public, pourtant nécessaire ?

Il ne faut pas confondre le sport-spectacle et le sport tout court, la pratique sportive. Les JO n'ont rien à voir avec le sport, mais tout avec la compétition. Il y a bien longtemps que l'important n'est plus de participer, mais de gagner.

Et comme il faut gagner à tout prix, le dopage est partout. Pendant que les athlètes des pays pauvres se font prendre la main dans le pot de confiture, ceux des pays riches échappent aux contrôles. De même, le nationalisme exacerbé aux Jeux est totalement contradictoire avec notre volonté de dépassement des frontières dans un cadre européen, puis mondial.

L'organisation des JO pose un problème démocratique : le pouvoir immense du CIO favorise la corruption. Récemment encore, un membre de cet auguste organisme s'est fait prendre la main dans le sac par un journaliste de la BBC.

Il est vrai que les Jeux sont d'abord une affaire de gros sous, une très grosse industrie qui brasse des milliards, nécessite des investissements lourds. 24 millions d'euros seront dépensés pour le seul dossier de candidature de Paris. Sans compter la garantie financière de la Ville et de
la région : plus de 2 milliards d'euros, soit 1 000 euros par Francilien !

Les investissements sont à la charge de la Ville, de l'Etat ou de la région, mais les bénéfices démentiels générés par les droits TV ne vont jamais aux collectivités. Ainsi les villes organisatrices peuvent se retrouver lourdement endettées, voire ruinées, pour un profit maximum du CIO et des
multinationales sponsors.

L'organisation des grands événements sportifs suit d'ailleurs un modèle économique ultralibéral : les investissements sont pris en charge par la collectivité, et les bénéfices privatisés, souvent dans la plus grande opacité.

Ces vingt dernières années, la place des multinationales sponsors est devenue envahissante. Ces sponsors, d'ailleurs imposés, sont très loin du commerce équitable et des valeurs sportives : malbouffe, vêtements fabriqués dans des pays aux salaires minables... Il suffit de lire la liste des
premiers parrains de la candidature de Paris : un marchand d'armes, un exploitant de centrales nucléaires, un distributeur d'eau au passé sulfureux... Que des bienfaiteurs de l'humanité !

Certains brandissent l'argument de la création d'emplois. Mais les emplois qu'on nous fait miroiter concerneront surtout l'industrie du sport et du tourisme, et seront pour la plupart précaires ou délocalisés. Nous préférerions qu'ils soient créés pour satisfaire les besoins de la population, dans le domaine de la petite enfance, de l'aide aux personnes âgées, de l'environnement. Mais il est vrai que ces secteurs génèrent peu de profits publicitaires.

Le choix même de Paris est problématique. A l'heure de la décentralisation, Paris a-t-elle besoin de touristes en plus ? Ville la plus visitée au monde, son prestige international n'est pas à construire. A-t-elle besoin d'équipements de grande envergure supplémentaires ? Nous tombons encore dans le centralisme. Soutenir la candidature d'une autre ville française aurait eu, à la limite, plus de sens.

Socialement et écologiquement, il serait plus responsable d'utiliser les droits TV et l'argent des sponsors pour organiser des JO dans une métropole d'Afrique ou d'Asie dépourvue d'infrastructures sportives.

Surtout, l'organisation des Jeux ne doit pas remplacer une politique municipale. Nous craignons que Paris n'axe l'essentiel de sa politique municipale autour de l'organisation des JO, or il y a bien d'autres priorités : lutter contre les inégalités sociales, faire reculer la pollution ou résorber l'habitat insalubre...

Pour Paris, ce sera un vélodrome et quelques stades en plus. Un bétonnage de la zone des Batignolles pour créer le village olympique. Certes, nous aurons la prolongation du tramway autour de Paris et une extension des espaces verts, mais il est triste de penser qu'il faudrait attendre des années supplémentaires pour faire aboutir ces projets si nous n'avons pas "les
Jeux".

Les légitimes ambitions de changer Paris ne devraient pas être conditionnées par une décision que prendra le Comité international olympique l'été prochain.

Charlotte Nenner et Sylvain Garel sont conseillers (Verts) de Paris. Bernard Maris est économiste et écrivain.



Quelques anti contre "l'unanimisme ambiant"

Sylvain Garrel a édité des autocollants sur lesquels il a tamponné un grand "Non aux JO", en lettres majuscules vertes, au-dessus du très officiel logo "Paris 2012" et du slogan "L'amour des Jeux", apposés par la Mairie de Paris jusque sur les cartes de voux de ses élus. Valérie a ajouté un "N" de part et d'autre des cinq anneaux olympiques pour former un "NON !" qu'elle
propose aux internautes d'imprimer à partir de son site pour aller les coller dans le métro. Michel Caillat a créé une "Lettre anti-olympique" qu'il diffuse via la Toile.

Le premier est conseiller de Paris et président du groupe Verts du 18e arrondissement, la seconde est "une Parisienne de 32 ans" qui "travaille dans une grande entreprise", le troisième est un sociologue orléanais qui anime le Mouvement critique du sport. Leurs initiatives sont isolées, mais elles tranchent avec l'unanimisme ambiant autour de la candidature de Paris.
 

"UN "NON" CITOYEN"

"C'est un "non" de référendum, un "non" citoyen pour dire qu'on ne fait pas partie de cette majorité de Parisiens favorables à la candidature de Paris", clame Valérie. "On ne nous a pas consultés, il n'y a pas de débat !", se plaint la jeune femme, qui précise n'appartenir à aucune structure militante. "Le matraquage olympique, le discours de "toute la France assemblée derrière les Jeux" n'est pas digne d'un pays démocratique, estime M. Caillat dans la lettre mensuelle qu'il a lancée en février. Il est temps de faire exploser le consensus."

S'il ne mènera pas "campagne contre les Jeux" parce qu'il a d'"autres combats prioritaires à mener", M. Garel est l'un des rares élus parisiens à s'être abstenu lors du vote sur le financement de la candidature de Paris : "Il y a une contradiction de base entre les fondements de l'écologie politique - être économes, aller moins loin, moins vite, dépenser moins d'énergie - et ce que sont les JO, dont la devise est plus vite, plus loin, plus fort." Et de poursuivre : "Nous estimons que Paris n'est pas, en Ile-de-France, la ville la moins dotée en équipements, que l'Ile-de-France n'est pas la région la moins dotée de France, que la France n'est pas le pays le moins doté d'Europe et que l'Europe n'est pas le continent le moins doté en infrastructures sportives ou de transports... Si le CIO disait : "On va prendre l'argent des droits télé pour organiser les JO dans une ville du tiers-monde et on va permettre de construire des stades, des routes à Dakar ou à Bénarès", là, ça aurait de la gueule !"

"Nous ne sommes pas contre le sport, précise Valérie. Nous sommes contre les Jeux tels qu'ils nous sont présentés : matraquage publicitaire, compétition à tout crin et marchandisation à outrance." "Non à l'organisation des Jeux de 2012 à Paris et oui à un débat ouvert et argumenté sur l'olympisme, son histoire et ses prétendues valeurs", propose M. Caillat comme cri de ralliement.

Stéphane Mandard

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