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titres en 2001-2002... 127 en 2003-2004
Les
127 journaux lycéens rescapés
(légèrement
plus nombreux que les derniers "poilus"...)
auraient
DES
DROITS ?! ça alors ...!
Mouvements lycéens :
"des formes d'initiation à la vie collective",
selon François
Dubet
15/02/05 - Les mouvements lycéens sont "devenus des formes d'initiation à la vie collective et à la vie politique", a estimé mardi le sociologue spécialiste de l'Education François Dubet. Q: Après le recul de Fillon sur le bac, où en est le mouvement lycéen aujourd'hui ? R: Je ne parlerai pas de "mouvement" mais d'"explosion" lycéenne. Ca démarre on ne sait pas trop comment, ça s'arrête on ne sait pas trop pourquoi. Jamais un mouvement lycéen ne s'arrête parce que ses revendications sont prises en compte, ce sont des mouvements qui s'épuisent: négocier avec les lycéens, ce n'est pas comme négocier avec la CGT. Ce mouvement est dans une sorte de dynamisme un peu festif, mais il est aussi conduit par des organisations extrêmement minoritaires au discours, du coup, radicalisé. Q: Les lycéens ont quand même des inquiétudes ? R: Les lycéens ont l'impression que chaque fois qu'on touche aux règles en place, il y a derrière ce changement le projet de les exclure du système éducatif. Ils craignent que le diplôme ne soit plus national, que la sélection soit accrue. Ce sont bien souvent d'ailleurs les lycéens des établissements défavorisés qui sont les plus porteurs de cette revendication. Ils découvrent que, pour avoir une formation rentable, tout dépend du bac, du lycée où on l'a passé. Ils sentent bien en réalité que les vraies difficultés commencent après le bac. Mais leurs revendications sur le manque de moyens ne sont pas négociables: on ne peut pas imaginer que le gouvernement double demain le budget de l'Education. Q: Est-ce qu'une réforme de l'Ecole peut échapper à un mouvement lycéen ? R: On est obligé de constater une certaine répétition
du même type de manifestation dans des contextes identiques: chaque
présentation de réforme depuis vingt ans a fait descendre
les lycéens dans la rue, parfois sur des mots d'ordre totalement
opposés à ceux des mouvements précédents. Il
ne faut pas oublier qu'en 1998, les lycéens manifestaient pour réclamer
le contrôle continu au bac et refuser l'instauration des Travaux
personnels encadrés. Chaque fois, les mouvements sont portés
par de l'inquiétude mais sont en même temps, et ce n'est pas
péjoratif dans ma bouche, devenus des formes d'initiation à
la vie collective et à la vie politique. Il y a incontestablement
un plaisir à agir, à être écouté, d'autant
que, depuis vingt ans, les gouvernements cèdent.
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