alternatives éducatives : des écoles différentes
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"à propos de collège expérimental ...
où en sont les projets de création de collèges et lycées expérimentaux (publics)?"
Rentrée 2008 : Nouvelle rustine sur une bouée, une baudruche,  ou un canot de sauvetage ?
 
 

Nouveaux collèges "expérimentaux" :  compromis
Initiés par Gabriel Cohn-Bendit,
co-fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire,
les trois projets envisagés en Ile-de-France, pourraient ne pas aboutir.


"PROJET"
DE COLLÈGE EXPÉRIMENTAL
DANS LA VIENNE
ARCHIVES~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
 
Novembre 2001
 

Projet de collège innovant
dans la Vienne

Ebauche
 

Cette première ébauche d’un projet de collège innovant à Naintré a été élaborée par une équipe d’enseignants de la maternelle au lycée, d’étudiants et de parents d’élèves soutenus par l’association « Ensemble Changeons l’Ecole 86 » et le groupe départemental de l’institut coopératif de l’Ecole Moderne-pédagogie Freinet.
 

Plan du dossier
 

§ Pourquoi un collège innovant à Naintré ?

§ Charte des collèges pionniers

§ Notre projet (introduction)

§ La citoyenneté au collège

§ Les groupes de travail

§ Les savoirs et les apprentissages

§ L’évaluation

§ L’espace

§ Les partenaires

§ Les personnels

§ Conclusion
 

Pourquoi un collège innovant à Naintré ?

Il y a aujourd’hui, dans la Vienne, une véritable opportunité pour que puisse déboucher le projet d’une structure innovante destinée aux collégiens.

- En premier lieu l’appel de Marie-Danièle Pierrelée pour une école créatrice d’humanité y a rencontré un accueil tout de suite favorable chez des enseignants mais aussi parmi les parents et certains travailleurs sociaux.

- D’autre part, les collèges existant sur le châtelleraudais ont connu ces dernières années des difficultés que n’ont pas suffi à résoudre les réponses en termes de moyens et qui ont conduit les équipes en place à des actions unanimes :
§ Le collège Descartes, asphyxié par sa trop grande taille connaît des problèmes de vie scolaire et d’inertie  pédagogique, qui l’ont conduit à 8 jours de grève générale lors des rentrées 99 et 2000. En 2001, il doit constater la fuite de certains de ses élèves vers le privé.
§ Le collège de Vouneuil, qui accueille au delà de ses capacités est confronté à des problèmes similaires qui l’ont conduit, en cette rentrée 2001, à une opération « collège mort ».
§ Les collèges Jean Macé et George Sand ont dû faire face, lors de l’année 2001/2002 à des situations de violence extrêmes qui les ont conduits à s’interroger sur leur fonctionnement…
§ Le collège Descartes a terminé l’année précédente en mettant en lumière un trafic de produits illicites dans son enceinte qui a considérablement entamé, chez les parents son capital « confiance »
§ Parallèlement, alors que les établissements publics enregistrent une baisse de leurs effectifs, le collège privé de la ville voit ses effectifs augmenter, notamment au niveau 6ème

- Par ailleurs, les différents protagonistes du jeu scolaire sont d’accord localement sur le diagnostic : le châtelleraudais souffre, au niveau collège, d’un déséquilibre entre les établissements dont certains concentrent les enfants de zones géographiques trop étendues . Descartes  en est l’exemple type.

- Ces différents protagonistes se sont d’ailleurs rejoints sur les solutions à apporter : en début de l’année 2001, une table ronde réunissant les fédérations de parents, les syndicats enseignants, les représentants des municipalités de Châtellerault, Vouneuil et Naintré ont reconnu la pertinence de la création d’un nouvel établissement à Naintré qui permettrait de rééquilibrer l’ensemble. Le potentiel de 2500 élèves se répartirait alors en 5 structures de 500 élèves. Le conseil général s’est déclaré prêt à construire dès lors que l’Education Nationale aurait prononcé la création.

- A Naintré même la revendication d’un nouvel établissement existe depuis plus de 20 ans, sans désarmer : la population est unanime à dénoncer le fait que ses enfants sont privés du collège de proximité et à taille humaine qu’ils réclament.

- Pour toutes ces raisons, la proposition d’une structure innovante a reçu localement un accueil favorable :

§ Auprès des parents d’élèves qui ont écouté avec attention les propositions de l’association et ont décidé de participer à ses travaux
§ Auprès du groupe « collège » de Naintré  qui réunit tous les acteurs du projet de création (élus des deux municipalités de Naintré et Colombiers, parents …) et qui a demandé un contact avec l’association

- La Vienne a montré, par ailleurs, son intérêt pour l’innovation en créant, non loin de Naintré, le Lycée pilote innovant du Futuroscope.
 

En conclusion, on peut dire qu’il ne peut y avoir de meilleur terrain pour la mise en place d’un établissement pionnier capable de répondre à l’enjeu social, scolaire, culturel et citoyen qu’est aujourd’hui le collège. Tout en permettant le rééquilibrage de la population scolaire sur le secteur, en offrant aux enfants de Naintré et Colombiers la structure de proximité à laquelle ils ont droit, il répondrait particulièrement à sa mission de « pilote » en cherchant à indiquer cette voie que les équipes en place semblent appeler de plus en plus de leurs vœux.
 

Charte

Nous avons décidé de faire nôtres ces principes de base tels qu’ils ont été énoncés dans la Charte des établissements  pionniers soutenus par le Manifeste de M.D. Pierrelée.

1. Les établissements pionniers seront des établissements à part entière de l’Education  Nationale. Ils devront accueillir les élèves d’un secteur donné, sans conditions particulières.

2. Ces élèves seront accueillis et suivis de façon individualisée. Le premier objectif est de les faire émerger de l’anonymat du groupe, pour qu’ils prennent confiance en eux, en leur histoire, en leurs capacités. Chaque élève apprendra à exercer ses droits conformément à la convention internationale des droits de l’enfant.

3. Les élèves devront, avec l’accompagnement d’adultes, construire des projets éventuellement interdisciplinaires qui pourront regrouper des élèves d’âges divers. C’est dans ces groupes que seront valorisées en particulier les idées de solidarité et d’entraide et les pratiques de coopération.

4. La parole de tous les participants à la vie de l’établissement -élèves et adultes- devra être valorisée, écoutée, prise en compte dans l’organisation du travail. Des temps de rencontre et de débat collectif devront faire partie intégrante de l’emploi du temps.

5. Chaque élève devra savoir se situer au niveau des apprentissages et pouvoir régulièrement mesurer les progrès accomplis en direction d’objectifs clairement identifiés.

6. Les enseignants  -et tous les personnels (administration, agents…)- doivent eux-aussi être reconnus comme des adultes ayant une histoire et des compétences particulières. Le travail d’équipe doit permettre de valoriser ces savoirs et de donner à chacun une place dans le projet mis en œuvre collectivement.

7. Le travail fait dans l’établissement est analysé et discuté par tous les partenaires dans le cadre des instances engagées dans la vie de l’établissement : parents, associations de quartier, élus, citoyens ayant la volonté de participer à la réflexion sur l’éducation des jeunes.

8. Chaque élève doit faire l’objet d’évaluations régulières et les plus transparentes possibles pour eux et leurs parents. Chaque établissement pionnier doit aussi être évalué par un organisme indépendant. Les critères d’évaluation feront bien sûr partie intégrante du débat sur les objectifs de toute structure « productrice d’humanité ».

9. Les élèves doivent passer les examens nationaux à la fin de leur cursus. Ils doivent aussi pouvoir s’orienter suivant des procédures communes à tous les élèves de l’Education Nationale.
 

Notre projet

Pour qui ?
Ce collège intégrerait tous les adultes qui se sentent collectivement responsables du devenir et de l’épanouissement personnel des élèves :
- des enseignants et des parents, volontaires et motivés.
- d’autres citoyens et partenaires  de l’école, souhaitant participer à la mise en place du projet, dans un premier temps, à sa conduite dans un second temps.
- ce collège serait relié à d’autres collèges pionniers, innovants ou expérimentaux, dans un réseau qui éviterait l’isolement de chacun des établissements, permettrait les échanges constructifs entre les équipes éducatives, diversifierait les pratiques pédagogiques, évaluerait et conforterait les expériences réussies, proposerait des formations...

Ce collège accueillerait les élèves du secteur géographique et, en fonction des places disponibles, tout élève dont la famille, bien qu' en dehors du secteur de proximité, serait intéressée par le projet, sur dossier de motivation.

Pour quel projet?
- L’hétérogénéité des classes, souvent ressentie comme un obstacle,  devient le support d’une réflexion approfondie. Celle-ci amène une approche éducative nouvelle qui se fonde précisément sur la différence, vécue “comme une complémentarité et une richesse en permettant à des groupes de conduire des projets sur la base de l’hétérogénéité” (M.D. Pierrelée).

- Au-delà des besoins, les motivations des élèves seront stimulées par la mise en place de travaux personnels et de projets qui permettent à chacun d’exprimer ses propres potentialités très insuffisamment  prises en compte par le système éducatif actuel.
- Elèves et adultes participeront à l’amélioration du dispositif grâce à une place importante accordée à la concertation, à l’évaluation et à l’écoute. Le tutorat favorisera notamment cette dernière .
- Cette démarche pédagogique s’inscrit dans la lignée des objectifs définis par les Instructions Officielles et repose sur les référentiels des différentes disciplines. Mais elle prend aussi une part active à la réflexion sur les méthodes pédagogiques, les contenus des programmes, et leur adéquation aux différentes missions de l’Education Nationale.

Comment?
Les enseignants doivent être volontaires :
- ils acceptent  de reconsidérer leur mode de fonctionnement : moins d’heures de cours traditionnels, mais des heures d’accompagnement (écoute, assistance, suivi des travaux personnels des élèves) et de concertation (avec les autres enseignants, les élèves, les autres adultes intervenant dans le projet...).
- ils acceptent de n’être pas seulement un spécialiste d’une discipline, mais sont conscients de la nécessaire complémentarité entre collègues avec lesquels ils réfléchissent sur les méthodes pédagogiques,  les savoirs et savoir-faire transversaux, supports des travaux personnels des élèves.
- ils acceptent de partager leur mission avec d’autres adultes (des parents, des retraités, des personnels non-enseignants de l’établissement), tous volontaires pour donner une dimension humaine et (ou) professionnelle plus vaste et plus diversifiée.
- ils acceptent un recours réfléchi aux apports de l’informatique.
- ils acceptent de remplir les mêmes missions, soumises aux mêmes contraintes horaires notamment, quels que soient leurs statuts.
- une fonction nouvelle, la direction pédagogique du collège, pourrait s’effectuer de façon collégiale, deux membres de l’équipe éducative prenant en charge la stratégie globale de l’établissement : gestion (articulation et croisement) des dispositifs existants, études de faisabilité de nouveaux systèmes, maintien de la cohérence de l’ensemble, communication avec les différentes parties prenantes du projet.......
Cette fonction serait occupée pendant une durée suffisante pour atteindre l’efficacité, mais limitée pour ne pas perdre l’appréhension correcte du vécu des élèves et des professeurs. Bénéficiant d’une formation initiale et continue, les titulaires de cette fonction s’engageraient à en faire bénéficier leurs successeurs.
Les mandats successifs se superposeraient sur une période à définir, ceci afin d’assurer une continuité au sein de l’établissement, de maintenir la nécessaire concertation et de cumuler les avantages de la complémentarité des uns et des autres.
Lien entre les parents, les enseignants, les élèves, les partenaires économiques et politiques, ces responsables veilleraient à ce que le conseil d’administration soit un véritable espace de réflexion, d’échange, de débats constructifs.
Dans les établissements existants, force est de constater que la multiplication des missions des principaux ne leur permet plus d’y faire face de façon satisfaisante. Une réponse nous semble être cette prise en charge spécifique des questions pédagogiques qui compléterait institutionnellement une direction administrative.
Les élèves, adhérant dès leur entrée au collège, au projet ( un “contrat de scolarité” précisant les engagements des uns et des autres pourrait être signé en début d’année) :
- seront affectés dans des groupes de tutorat, placés sous la responsabilité d’un adulte (enseignant, C.P.E, infirmière, principal adjoint...).
- seront également répartis dans des groupes d’acquisition pour les apprentissages disciplinaires et méthodologiques, sur la base des compétences essentielles, des savoirs et savoir-faire fondamentaux.
- seront investis dans des projets dans lesquels ils mettront en oeuvre leurs compétences dans des domaines variés permettant de valoriser la diversité de leurs intelligences.
 

- l’évaluation des élèves  : elle a montré ses limites telle qu’elle est pratiquée dans la majorité des établissements scolaires. On souhaite mettre en oeuvre un système qui, continuant à pointer les points faibles à remédier, valorise cependant davantage les acquis et les progrès des élèves. Cahiers des charges, grilles d’objectifs,  livrets d’autoévaluation,  logiciels type « arbre des connaissances »... de nombreux supports existent déjà ou restent à construire.
Les compétences transversales, notamment, ainsi que les diverses formes d’intelligences sollicitées dans les travaux personnalisés, doivent être au centre d’une évaluation qui ne soit pas uniquement assujettie à la maîtrise langagière.

- la participation effective des élèves doit être également considérée : ils seront associés au projet de ce collège expérimental, à sa conception, à sa mise en oeuvre, à son évolution...
 
 
 

Commencer :

Depuis six mois, à la suite de l’appel de M.D. Pierrelée, une équipe d’une vingtaine de personnes de la Vienne se rassemble régulièrement. Après la nécessaire période de rencontre, d’échange de points de vue et d’expériences d’enseignement, nous avons commencé un travail en commissions autour de sept thèmes. Voici les écrits de ces commissions à l’état brut qui permettent de percevoir les directions dans lesquelles nous souhaitons nous engager.
 
 
 
 

La citoyenneté au collège
 
 

Préambule

Les difficultés du collège actuel s’expriment de façon symptomatique en termes de difficultés de vie scolaire. C’est notamment le cas pour les collèges du châtelleraudais qui, de façon maintenant récurrente, font apparaître, à ce niveau, des dysfonctionnements de plus en plus graves. Comportements de refus, de violence, de repli sur soi, souffrance ou simplement manque d’intérêt : ils ne peuvent qu’enregistrer un « désamour » évident.
 

Qu’y constate-t-on ?

· La vie de l’établissement ne concerne que très peu d’élèves. La plupart n’en connaissent rien ou se montrent très peu attirés par lui
· Il n’existe que   très peu de points de rencontre entre les différents acteurs de la communauté, en particulier entre les jeunes et les adultes
· La parole collégienne n’a que très peu d’espace pour s’exprimer
· Les jeunes sont rarement associés à la gestion de leur cadre de vie
· Le collège rayonne très peu vers l’extérieur
· Il se montre peu perméable à l’extérieur

Si l’on veut que la communauté y acquière une dimension citoyenne, il faut agir simultanément sur les différents aspects qu’elle revêt dans les représentations que s’en font les jeunes :

· Faire en sorte qu’ils s’en approprient les lieux  (trop souvent ressentis comme étrangers dans tous les sens du terme)
· Travailler la manière de percevoir les buts de l’école (lutter contre le consumérisme tout autant que contre la soumission)
· Faire de la responsabilité le maître-mot de la relation avec l’autre (faire ressentir, en impliquant chacun dans la vie collective, la nécessité du respect mutuel)
· Faire éprouver la notion de communauté en réunissant les conditions d’une meilleure connaissance des différents acteurs, en modifiant, notamment les rapports adultes-enfants.
 

Les objectifs de notre démarche

 Si l’on veut répondre vraiment à l’objectif général de notre collège de créer les conditions pour que le collège soit un lieu d’éducation et de socialisation, il faut :

- Faire que l’enfant soit reconnu comme une personne dans une école où les relations ne sont plus anonymes
- Faire un collège ouvert, capable de répondre à une mission d’accueil, impliqué dans la cité pour donner de l’ampleur à la notion de citoyenneté
- Faire éprouver la citoyenneté par un fonctionnement coopératif et démocratique
- Aider à trouver l’équilibre entre l’intégration à la société et l’épanouissement personnel
- Développer la communication entre tous les partenaires (et notamment par la prise en compte d’une parole collégienne)
- Développer l’entraide comme principe de fonctionnement
- Redonner une vraie place à toutes les formes culturelles (artistiques, techniques…)

Le fonctionnement

Pour répondre à ces objectifs, il convient à la fois de développer des actions concrètes (dont des projets permanents) et d’imaginer une organisation institutionnelle permettant la mise en oeuvre de la démocratie participative souhaitée.

1. Organisation institutionnelle

Elle obéira au principe de la démocratie participative, seul capable d’établir un vrai partenariat adulte/enfant et de tenir les objectifs en termes de responsabilisation. (Tout en définissant les parts respectives de chacun dans le partenariat : partager la responsabilité ne signifie pas l’exercer de façon égale, ni dans les mêmes domaines de compétence).
Introduire l’institutionnel dans la vie du collégien apparaît  peut-être comme une charge supplémentaire mais c’est sans nul doute le seul moyen d’échapper  à la crise qui touche le collège aujourd’hui et qui se nourrit essentiellement de la nécessaire soumission à des personnes ressenties comme supérieures ou à des règles sur lesquelles on n’exerce aucun contrôle.

· Instance de premier niveau : le conseil de groupe de base, constitué des jeunes du groupe et de leur enseignant référent. Lieu de discussion des règles de vie collective, chargé de la régulation des conflits au sein du groupe, de la détermination des tâches collectives à accomplir,  des propositions de projets. Son fonctionnement, sur la base de la co-gestion, repose sur des fonctions tenues à tour de rôle par ses membres (animation, présidence, secrétariat…)

· Instance de premier niveau : le conseil de groupe de projet, constitué des jeunes impliqués dans le projet et de l’équipe des adultes-acteurs. Même type de fonctionnement que le précédent, il est chargé d’organiser démarche, contenu, restitution et évaluation …

· Instance de premier niveau : l’assemblée générale, constituée de l’ensemble de la communauté (à voir selon taille de l’établissement). Réunie selon les besoins, elle est le lieu des débats agitant la communauté, notamment en ce qui concerne les règles de vie. Comme il est difficile de prendre des décisions à ce niveau, tout ce qui peut être sujet à vote peut se retrouver au niveau des conseils de groupes de base.

· Instance de premier niveau :  le conseil pédagogique, constitué des équipes par cycle mais aussi des équipes par projet.  Réuni une fois par semaine, il assurera la coordination des enseignements.

· Instance de premier niveau :  le conseil de bilan, constitué des jeunes du groupe de base, de leur référent, des membres de l’équipe pédagogique, de représentants des parents. Réuni trimestriellement, il aura essentiellement pour charge l’évaluation …

· Instance de second niveau : le conseil de gestion des projets, constitué des adultes référents, de jeunes élus des groupes de base. Réuni au moins une fois par mois, il sera chargé de ratifier les projets, de les mettre en cohérence, d’en assurer la gestion collective et le financement.

· Instance de second niveau : la conférence des délégués élèves, constituée de délégués élus du groupe de base, d’animateurs choisis en fonctions des travaux de cette conférence (vie scolaire, enseignants, autres adultes) . Il s’agit de rendre efficient le système de la délégation dans les instances de deuxième et troisième niveau  (au sein du conseil d’administration, du groupe de pilotage, du conseil de gestion des projets…). Là seront discutés les dossiers à examiner dans les différentes instances, afin de les rendre plus lisibles. Là s’exprimera et  se formalisera l’expression proprement collégienne.

· Instance de second niveau : le groupe de pilotage du projet d’établissement, constitué d’élus de toutes les composantes de la communauté. Réuni au moins une fois par mois, il aura pour charge de faire vivre le projet, d’en évaluer la pertinence, l’efficience et l’efficacité. C’est aussi un organe d’imagination. Il prépare enfin nombre des dossiers soumis à l’organe décisionnel, le conseil d’administration.

· Instance de second niveau, la commission de vie scolaire, constituée d’élus de toutes les composantes de la communauté. Elle sera réunie à la demande et chargée de la régulation des conflits qui dépassent la gestion en groupe de base, de la prévention en matière de conduites déviantes, de l’adaptation de l’institutionnel aux problèmes posés dans le domaine de la vie scolaire.

· Instance de troisième niveau, le conseil d’administration, constitué  d’élus de toutes les composantes de la communauté, des représentants des partenaires territoriaux, des représentants des associations partenaires.  Il ratifie le projet d’établissement, vote le budget,  détermine et adapte la charte garante du projet…

2. Les actions

- Dans le cadre de l’ouverture sur l’extérieur

- Faire de l’établissement un lieu culturel ouvert sur la cité : il peut abriter un cinéma associatif, un lieu d’exposition, un espace « cabaret »… susceptible d’accueillir aussi bien des événements organisés par des associations extérieures que des événements organisés par le collège, ou même organisés conjointement. La gestion de ce lieu pourrait faire partie de ces projets permanents évoqués plus haut. Il faut, en ce sens, chercher un rapprochement avec les structures associatives locales (le futur centre social de Naintré pourrait être le partenaire idéal).
- Créer un journal de quartier (projet permanent) géré par une équipe de rédacteurs journalistes composée d’enfants et d’adultes. Il pourrait fonctionner sur la base du volontariat mais tout aussi bien comme un point de passage obligé dans le cours de sa scolarité. Le principe, dans la démarche de reportage comme dans l’édition de son contenu, est de créer  des interactions entre le collège et la communauté dont il est issu. Ses colonnes accueilleraient évidemment les contributions venues de l’extérieur et répondant à la ligne éditoriale définie en assemblée générale.
- Accueillir un kiosque « façon Lang » afin d’assurer une forte présence de la presse dans le collège. Une manière de nourrir les « quoi de neuf » de l’attention portée au monde, une manière de proposer un nouveau point de rencontre entre les adultes et les jeunes.

- Dans le cadre du développement de la communication et de la sollicitation de la parole

- Mettre en place un journal mural pour le droit d’expression collective et individuelle géré par des équipes tournantes d’adultes et de jeunes. Parmi les projets permanents, celui-ci peut être un lieu important de la vie démocratique : sa gestion permet d’éprouver les contraintes liées au droit d’expression, de faire apparaître un certain nombre des questions à débattre dans l’établissement, de créer du lien entre les composantes de la communauté.
- Aménager des temps d’ouverture dans l’emploi du temps (« quoi de neuf »…), déballage de libre expression pour susciter parole et écoute. Pourquoi pas pendant des petits déjeuners pris au collège, en groupe de base….
- Mener le plus loin possible la gestion participative : participation à la gestion de la cantine, à l’aménagement et à l’entretien des espaces notamment…
 
 

Les groupes de travail

Préambule.

Travailler cette question sur la base d’un rapprochement primaire/secondaire, d’une structure intégrant la première année de lycée serait plus satisfaisant. Cela donnerait la souplesse nécessaire à la réflexion par cycle, surtout si l’on se propose de regrouper les élèves autrement que par classe d’âge. C’est à regret qu’on va donc renoncer, par exemple, à un cycle constitué de la 3ème et de la seconde qui trouverait sa justification dans les exigences liées à l’orientation.
Dans le cadre de l’organisation actuelle du collège en trois cycles ainsi définis : cycle d’observation (6ème), cycle central (5ème et 4ème), cycle d’orientation (3ème), il faut donc dégager un fonctionnement permettant à la fois de favoriser les échanges de connaissances et de compétences, de développer l’entraide, la compréhension mutuelle et de faciliter le passage des différentes étapes du parcours scolaire .

Trois principes vont guider la constitution des groupes de travail dans le collège tel que nous le concevons :

- Le regroupement des élèves par âge et par niveau a montré ses limites voire ses dangers : d’abord parce que le premier suppose un degré de maturité identique quel que soit l’individu et son parcours, posant a priori une égalité que nous savons erronée dans les faits ; ensuite parce que le second parvient de plus en plus difficilement à faire coexister l’illusion de « niveau partagé » et la notion d’hétérogénéité des compétences et des connaissances. Le groupe muti-âges sans  critère de tri présente, pour ces raisons, d’indéniables avantages : il institue des relations prenant en compte la différence et développant ainsi tolérance et ouverture ; il permet d’établir la base de relations d’entraide ; il conduit à ne pas considérer ses résultats et sa progression par rapport aux autres et donc à utiliser des critères objectifs d’auto évaluation…
- L’acquisition des automatismes, l’acquisition et l’approfondissement des savoirs et des savoir-faire  suppose un regroupement des enfants en fonction de leur besoins et de leurs compétences.
- Le choix du projet interdisciplinaire comme élément structurant des enseignements exige une gestion souple de la constitution des groupes : il est ainsi évident que sa réalisation suppose le regroupement des élèves impliqués dans un groupe de projet ; il est tout aussi évident que c’est son déroulement qui fera apparaître les besoins en approfondissement et en remédiation de chacun.

Ces principes aboutissent, on l’a compris, à l’éclatement de la notion de classe telle qu’on la connaît traditionnellement : l’enfant, au cours d’une même année va appartenir à plusieurs groupes différents, va devoir passer d’un regroupement à un autre en fonction du parcours qu’il se construit. Cela suppose donc que l’on prenne deux précautions essentielles : faire de son « groupe de base » un point d’ancrage suffisamment solide pour lui fournir tous les repères et l’énergie dont il aura besoin ; mettre en place un fonctionnement de concertation et de régulation suffisamment  précis pour lui dessiner un parcours cohérent.
 
 

Les groupes de travail.

1. Le groupe de base

Il est ce groupe de référence devant assurer le point d’ancrage nécessaire pour pouvoir envisager de multiplier sans dommage l’appartenance de l’enfant à des groupes différents. Unité sociale et affective, installé dans un local qu’il s’approprie, il permet de poser ses marques, de trouver  tout ce qui permet de se recentrer, de régler problèmes et conflits, de proposer, de prendre des décisions, d’évaluer… C’est aussi dans ce groupe que sont jetées les bases de l’entraide, que s’instituent le rapport adulte-enfant (sur la base d’un adulte médiateur, facilitateur), que se construit le projet personnel de formation…
 C’est enfin le lieu sur lequel va s’équilibrer la plus grande part du fonctionnement démocratique du collège : là peut s’exercer de façon privilégiée la parole collégienne (tant dans les «  quoi de neuf «  que dans  l’organisation même du groupe) ; là peut se réguler une bonne part des conflits ; là seront discutées la plupart des décisions à prendre quant à la vie de l’établissement ; là seront mis en place les projets ; là, enfin, seront organisées les formes de participation à la gestion collective (cantine, entretien…)

Constitué d’une quinzaine d’élèves accompagnés d’un adulte-référent-tuteur, il se réunit quotidiennement sur des temps courts, de préférence en début de demi-journées. Domaines  concernés : les échanges ; la co-gestion ; les projets ; les travaux individuels et la réflexion méthodologique ;  l’élaboration des parcours individuels (plan de travail, participation aux projets, auto évaluation…)

Il regroupe des enfants de tous niveaux de la 6ème à la 3ème même si il faut reconnaître que l’écart d’âge est grand entre les deux extrémités et risque de se traduire souvent par une parole confisquée par les plus grands, par une difficulté à proposer en tenant compte de la différence des centres d’intérêt, inconvénients que l’on espère moindres que les inconvénients des regroupements par âges. Le système du parrainage facilitant l’intégration des nouveaux doit gommer une partie de ces inconvénients.

2. Les groupes d’acquisition.

Lieux des apprentissages, des acquisitions de savoirs et de savoir-faire, des approfondissements, il regrouperont les élèves en fonction de leurs besoins individuels et de leurs compétences, en liaison avec les projets dans lesquels ils s’inscrivent. Ces groupes sont constitués provisoirement dans le cadre des unités de valeur capitalisables. Chaque élève doit être en possession d’un document lui permettant de faire le point sur son parcours par la co-évaluation et l’auto évaluation.

3. Les groupes de projets

Il faut distinguer les projets par période et à long terme ; les projets permanents.

- Les projets par périodes et à long terme supposent pour leur réalisation le regroupement des élèves impliqués. Ils peuvent être créés à l’initiative des jeunes (proposition au sein du groupe de base ratifiée par le conseil de gestion des projets) ; ils peuvent être aussi proposés par les enseignants qui définissent des directions découlant des exigences liées aux programmes nationaux (dans ce cas, ils sont à négocier directement dans le conseil de gestion des projets). C’est le groupe de projet qui assure la mise en œuvre, met en place son fonctionnement (son propre conseil) pour déterminer la restitution, l’évaluation notamment.
- Les projets permanents (du type journal de quartier ou gestion de la salle d’activités culturelles) regroupent les élèves volontaires (ou peuvent être pensés comme un point de passage obligé dans le cursus). Ils fonctionnent donc de manière spécifique sous la responsabilité de commissions spécifiques.
 

Pour assurer la cohérence

Faire le choix du respect du rythme individuel (regroupement par besoins et compétences) comme de l’interdisciplinarité (pédagogie de projet) suppose un effort important de concertation et de régulation. L’organisation du travail des élèves telle qu’elle est définie plus haut exige donc qu’on l’accompagne de dispositifs  garantissant sa cohérence.

· Un conseil de bilan (venant remplacer le conseil de classe), constitué des jeunes du groupe de base, de leur référent, des membres de l’équipe pédagogique et de représentants de parents aura essentiellement pour charge l’évaluation  (tant scolaire qu’institutionnelle…).

· Un conseil de gestion des projets, constitué des adultes référents, de jeunes élus des groupes de base,  aura pour charge de ratifier les projets, de les mettre en cohérence, d’en assurer la gestion collective et le financement.

· Un conseil pédagogique, constitué des équipes par cycle mais aussi des équipes par projet, devra de façon très régulière (hebdomadaire) assurer la coordination des enseignements, établir les référentiels …
 
 

Savoirs et apprentissages
 

Constat

· L’enseignement actuel est souvent un enseignement de connaissances empilées, morcelées et qui perdent ainsi leur sens pour bon nombre d’élèves.
· Les rythmes personnels n’y sont pas respectés.
· Certaines aptitudes sont peu sollicitées (manuelles, créatives…). On oublie la globalité de la personne pour ne tenir compte, souvent, que  des facultés abstraites.
· Le temps, les programmes des disciplines sont saucissonnés, ce qui provoque une déperdition d’énergie et de motivation.
· Des élèves, qui ne peuvent être assez soutenus chez eux dans leur travail personnel, sont défavorisés dans leur progression et parfois voués à l’échec.
· Une hiérarchie existe de fait entre les élèves comme entre les disciplines.
· L’évaluation reste souvent floue ou mal comprise quant aux objectifs poursuivis et les résultats chiffrés peuvent sembler arbitraires et décourageants.
· La concertation entre disciplines existe rarement.
· Les élèves connaissent des problèmes liés à leurs méthodes de travail aux quelles ils sont amenés trop rarement à réfléchir.
· Passivité, ennui et déficit de motivation se conjuguent pour conduire les élèves à des comportements de refus, voire de violence.
 
 
 

Nos objectifs

Tout futur citoyen a besoin d’acquérir des connaissances et des méthodes lui permettant de savoir apprendre de manière autonome. Il doit pouvoir développer ses aptitudes propres pour son épanouissement personnel et pour trouver sa place dans la société. Il doit découvrir le plaisir d’apprendre et d’agir avec les autres.

Les conditions à réunir pour apprendre peuvent se schématiser de la manière suivante :
 

Fonctionnement

Trois types de situations sont proposées : la réalisation de projets,  le travail en groupe d’apprentissages disciplinaires, le travail personnel.

· Les projets

La notion de projet interdisciplinaire constitue l’élément structurant de la vie pédagogique de l’établissement. C’est par lui que les enseignements disciplinaires prennent sens, c’est en lui que  l’on trouvera la plupart des situations permettant approfondissement ou remédiation.
Il doit naître de la rencontre du désir des  jeunes de réaliser quelque chose ou de trouver une réponse à leur curiosité avec les objectifs des équipes pédagogiques. L’initiative peut donc venir des uns comme des autres.
Une instance émanant du collège doit être en mesure d’en vérifier la faisabilité et la conformité tant aux objectifs généraux du collège, qu’à ceux des différentes disciplines constituant les parcours.
Sa réalisation doit être l’occasion de mettre en œuvre le principe de cogestion et son aboutissement, communiqué sous une forme ou une autre, doit permettre de donner au jeune un peu de cette reconnaissance sociale dont le travail scolaire est si souvent déconnecté : exposition, projection, utilisation sociale du produit….
Collectif, réalisé par des groupes hétérogènes, il est un des lieux importants de socialisation tout en favorisant l’ouverture sur l’extérieur.
Il fait l’objet d’une évaluation qui conduit à une validation afin de souligner la part importante qu’il doit prendre dans le parcours de formation.

Il pourra prendre trois formes différentes :

- Les projets par périodes. Déterminés par les enseignants dans le cadre des compétences réclamées par les programmes, ils sont proposés au choix des élèves ; à l’initiative des jeunes eux-mêmes, ils sont négociés dans le conseil de gestion des projets. Tous les adultes de l’établissement peuvent intervenir et il convient de rechercher intervenants et personnes ressources, notamment dans l’environnement de l’établissement.
- Les projets à long terme, décidés au niveau de l’ensemble de la communauté, répondent à la même définition mais demandent pour leur réalisation un délai plus important. Il peut s’agir notamment de tout ce qui a rapport avec les échanges, les voyages…
- Les projets permanents sont mis en place dans le cadre du projet d’établissement. Ils concernent notamment le partenariat entre le collège et l’environnement associatif (salle culturelle) , les outils de communication (journal de quartier)… Faisant l’objet de commissions spécifiques, ils peuvent être réalisés par des volontaires uniquement ou constituer un point de passage obligé dans le parcours scolaire.
 

· Les unités de valeur

Pour obtenir que les jeunes puissent suivre un parcours qui leur soit vraiment personnel, il leur sera proposé de l’accomplir par le système des unités de valeurs capitalisables. Dans ces unités, disciplinaires, seront regroupées les notions des programmes actuels, dûment référencées, hiérarchisées et organisées par les professeurs de la matière.
Les élèves les suivront au sein de groupes d’acquisitions dans lesquels ils seront affectés de façon temporaire jusqu’à validation de l’unité. Pour intégrer l’UV2, il faudra avoir été validé sur la première et ainsi de suite jusqu’au terme du parcours…. (cf. Evaluation).
Ce système présente l’avantage de pouvoir progresser dans une discipline sans que les freins rencontrés dans une autre interviennent. Ainsi mis en confiance et retrouvant le sentiment de construire sa formation, le jeune peut lutter contre le découragement. Ici s’évacue toute tentation de la compétition, ici se trouve le droit à la différence de compétence.
Enfin, il restitue à l’élève la maîtrise de sa formation : il suppose une grande lisibilité des compétences attendues, des connaissances et des savoir-faire à acquérir ( technique des arbres de connaissances). Cette faculté à identifier ses propres compétences et connaissances, permet enfin d’ en  développer la mutualisation.

· Le travail personnel.

Dans ce domaine, l’équation est simple. Confier la part personnelle du travail scolaire à des responsabilités qui échappent à l’école est source d’une grande injustice et génère une bonne part de l’échec enregistré par le collège. Il convient donc de mettre en place un système  qui réalise l’égalité de tous et réunisse les conditions d’une plus grande efficacité.
Le principe est donc de ne rien demander à l’élève qui ne puisse se réaliser dans le cadre de la journée scolaire et dans l’établissement.  Les travaux personnels seront, pour l’essentiel, faits en groupe de base, dans lesquels le référent mettra au service de l’élève toute aide méthodologique nécessaire. La constitution de ce groupes permet, en outre, de développer la pratique de l’échange et de l’entraide, sachant que peut s’organiser un réseau d’aide qui peut bien sûr dépasser les limites du groupe de base.
Ce domaine (aide et accompagnement du travail personnel) est évidemment ouvert à d’autres personnes que le référent.
 
 
 

L'évaluation

Elle est établie en conformité avec les programmes nationaux disciplinaires.
Elle est organisée en unités de valeurs.
Elle conjoint l'évaluation formative, la co-évaluation et l'évaluation sommative.

1 Capacité à l'auto-évaluation, évaluation formative : Une valorisation des acquis.
Le jeune dispose d’outils (tels que, à titre d’exemple, des grilles d’objectifs) lui permettant à la fois de s’évaluer et de confronter son évaluation à celle des adultes.
Evaluations et auto-évaluations portent à la fois sur les acquisitions de connaissances, de méthodes de travail et d’analyse, et de comportements. Elles ont essentiellement pour but la mesure et la mise en valeur des progrès réalisés, et permettent de construire une image positive du jeune vis à vis de lui-même et vis à vis des situations d’apprentissage.
Chaque trimestre, un conseil de bilan permet de faire le point, aussi bien du point de vue des acquis individuels que du point de vue du fonctionnement pédagogique.

2 Personnalisation des parcours.
Les jeunes obtiennent des Unités de Valeur, qu’ils conservent d’une année sur l’autre et qui leur permettent de personnaliser leur parcours, dans la limite toutefois où en fin de cycle tous les jeunes doivent avoir réuni les mêmes Unités de Valeur.
Il n’y a pas de redoublement, le passage d’un cycle à l’autre ne nécessite pas la réussite de la totalité des Unités de Valeur prévues.
Cependant, en cas de sortie de l’établissement en cours de scolarité, un bilan d’évaluation conforme aux normes administratives en vigueur sera fourni.
De même, les jeunes devront se présenter au Brevet des Collèges, comme dans tout établissement public et dans les mêmes conditions

3 Cahier des charges
Les évaluations et auto-évaluations se font sur la base de référentiels d’objectifs ou de grilles d’analyse adaptés en fonction des divers domaines ou productions évalués.
L’auto-évaluation à la fin de chaque période se réalise à partir du cahier des charges contenant, entre autres, les référentiels d’objectifs.
Les outils d’évaluation et d’auto-évaluation sont établis pour chaque domaine de connaissance et pour chaque projet, en concertation avec l’ensemble de l’équipe éducative. Ils sont de nature variée.

4 Evalutations croisées et variées.
On pourra ainsi distinguer plusieurs types d’évaluations et d’outils :
évaluations intermédiaires concernant les apprentissages.
évaluations terminales en fin de cycle concernant les apprentissages.
évaluations intermédiaires concernant les projets.
évaluations-bilans de fin de projet.
Aussi souvent que possible, évaluation en situation réelle de savoir faire de façon à éviter le filtre langagier, le « tout abstrait », et de donner confiance et reconnaissance à ceux qui sont en difficultés avec la lecture.
évaluations-bilans concernant le domaine de la vie citoyenne. Dans ce dernier domaine il n’y pas d’évaluation de fin de cycle, les évaluations se font à intervalles réguliers tout au long du parcours dans l’établissement.
les jeunes sont soumis à une seule évaluation sommative externe : le Brevet des Collèges, à laquelle ils seront préparés.
l’évaluation institutionnalisée à l’entrée en Sixième sera aussi mise en œuvre, elle sera utilisée comme premier inventaire des points forts et des faiblesses de chacun.
Evaluation de compétences transversales (telles que : s’investir, respecter, reconnaître, réaliser, traduire, organiser, éprouver, expliquer ou créer).
 

L’espace
 

Constat
 

Nous vivons une époque en évolution constante sur le plan social, économique et technique. Nombre de changements en matière d’éducation affectent la conception des établissements scolaires. Les bâtiments existants ne répondent plus aux exigences présentes. Leur présentation architecturale génère un certain nombre de désordres, discordes et conflits.
Ceux-ci ne sont pas uniquement le reflet des problèmes sociaux qui préexistent à l’extérieur de l’établissement. La violence s’intègre dans le paysage scolaire, au même titre que l’indifférence, le manque de respect, le désir de fuir le cadre scolaire.

Le système actuel, qui fait changer l’élève de classe à  chaque fin de cours, ne permet pas une appropriation sensible de l’espace. Souvent d’ailleurs, l’aménagement de ces salles n’est pas  propice au bien-être de l’enfant. Les grands mouvements de foule aux interclasses induisent une résurgence des troubles qui nuisent à la sécurité et à la tranquillité d’esprit des élèves aussi bien que du personnel encadrant. En outre, ces changements provoquent une perte de temps et une tension importante pour qui les vit quotidiennement.

Le développement des technologies liées à l’éducation, et en particulier l’utilisation grandissante des ordinateurs, a radicalement changé les modes d’apprentissage et l’étendue des sources d’information disponibles à l’école. Force est de constater que dans la plupart des établissements, le CDI n’est qu’une annexe plus ou moins bien aménagée, et d’accès souvent difficile.

Enfin, la prise de conscience croissante de l’impact des activités humaines sur les réserves de ressources naturelles et le climat a engendré un intérêt accru pour l’éducation à l’environnement. Encore un fois, nous devons indiquer les manques flagrants de certains établissements pour la prise en compte de cette notion.
 
 

Des évolutions nécessaires

Nous tirons donc les enseignements qui s’imposent. Les établissements doivent fournir un environnement qui s’adapte au processus d’apprentissage et qui améliore, qui encourage l’innovation. Ils ne doivent pas être conçus comme une mise à disposition exclusive du savoir pour une minorité, mais comme un moyen pour qu’une majorité puisse accéder à l’éducation et au loisir.

Les bâtiments doivent être conçus dans le respect de la vie de la planète et du bien-être des individus. Celui-ci provient de la relation entre les bâtiments et le paysage environnant, des choix des matériaux, des formes et des proportions de l’édifice. On peut penser que cette sensation de bien-être élève les esprits et prouve aux élèves comme aux personnels enseignants que l’éducation ne s’arrête pas seulement à l’acquisition de compétences et de connaissances.
 

Nos objectifs sont multiples :
 

· casser les grands groupes et les mouvements importants de gens au même moment   ( récréation, réfectoire,...)
· développer une architecture qui favorise la communication, la rencontre et l'autonomie ( vie citoyenne,...)
· procurer une sensation de bien-être, ce qui favorise le respect des lieux et des gens
· intégrer les bâtiments dans un environnement riche favorisant l'expérimentation sur le terrain
· donner aux nouvelles technologies leur place dans un établissement conçu pour l'utilisation de techniques modernes d'enseignement ( informatique, vidéo-conférence, multimédia, ….)
· imaginer un établissement qui soit un véritable cadre de vie pour les élèves et les enseignants
· mettre en route une stratégie qui fasse que l’établissement soit utile hors du temps scolaire
· étudier la possibilité d’intégrer un internat à l’ensemble scolaire.
 

Cahier des charges :

     - aménagement de l'espace : il peut être divisé en deux, avec le CDI au milieu. L'objectif est de casser une unité qui serait une structure trop lourde. Les cours intérieures et les couloirs de circulation seraient vitrés.

- grand CDI central, modulable, lumineux, permettant :
· à des petits groupes de fonctionner indépendamment les uns des autres,
· à des professeurs de travailler avec leurs classes,
· d’organiser des expositions (grands panneaux, …).
D’où la nécessité d’une bonne insonorisation et l’accessibilité à tout moment du lieu.
Un vaste espace central en rez-de-chaussée doit être prévu, ainsi qu’un étage mezzanine avec de petites unités de travail pour environ 10 élèves, tout autour des petites salles de tutorat et les bureaux des professeurs ( cloisons vitrées).

-  salles spécialisées :
· salles de SVT
· salles de Physique
· salle d’éducation musicale (accessible à tout moment)
· salles informatiques (proche CDI, environ 20 ordinateurs)
· atelier de travaux concrets
· espace polyvalent pour la technologie
· atelier d’expression artistique
 

    -  espaces de référence : Les effectifs sont divisés en groupes ( différents de la notion de classe) qui n'excèdent pas 15 enfants. Chaque groupe a un lieu qui est à lui, dans lequel il peut s'installer ( affaires personnelles qui nécessitent divers rangements, panneaux d'affichage, mobiliers). Mais ces lieux servent aussi de salles de classe ( tableaux, bureaux,…).

- lieux de travail pour les enseignants (satellites du CDI) :
Il s’agit de petites salles pour groupes de cinq à dix personnes. Les professeurs s’y installent, reçoivent ( 2/3 élèves), se rencontrent.

       -  lieu de rencontre :
-- foyer
-- réfectoire
-- agora ( convivialité, communication, expositions,…)
-- gymnase ( modulable,…)
-- salle multiculturelle pouvant accueillir des manifestations organisées conjointement avec le tissu associatif
 

Espace environnemental :

Il apparaît qu’une réflexion doit être menée avec la commune sur les points suivants :

- l'école doit être utile pour autre chose que le temps scolaire ( expositions, formation continue, lieu de rencontre pour les associations…),
- l'école doit être située dans un milieu favorable ( espaces verts, équipements sportifs proches…).

A travers l’esquisse de ces quelques réflexions, nous avons pu prendre conscience que l’établissement scolaire tel qu’il est proposé actuellement ne correspond plus aux attentes de chacun, qu’il soit élève, enseignant, personnel administratif ou bien encore parent d’élève. Les besoins sont d’autant plus forts que le système scolaire est fortement sollicité, pour des missions qui dépassent, de beaucoup, le simple cadre de l’éducation scolaire. Les nouvelles demandes appellent de nouvelles solutions.
 

Les partenaires
 

L'établissement se veut ouvert sur l'extérieur et en capacité de recevoir des participations pertinentes de son environnement. On distingue plusieurs possibilités de coopération :

- Au quotidien, des participations des parents, le recours aux associations et collectivités locales, centre sociaux, MJC, etc. Sera recherché notamment un partenariat actif avec le centre social de Naintré.

- Ouverture et utilisation des locaux pour des usages hors temps scolaire et des échanges culturels transgénérationnels en direction des familles. Le collège pourra notamment accueillir des événements culturels, voire participer  à leur mise en œuvre.

- Partenariat avec l'IUFM, la FAC et l'INRP pour la formation continue des adultes en charge des enfants et pour assurer l'évaluation et le suivi du projet.
 

Temps des personnels

Trouver du temps pour les élèves…
Nous avons dans un premier temps, jugé utile de lister les catégories de personnes présentes au collège, et d'envisager la forme d'accompagnement qu'ils peuvent donner aux élèves :

* Administration ( directeur, secrétaire de direction, intendant) : tutorats, projets, clubs.

* Service technique ( jardinier, électricien, plombier, agent de nettoyage...) : tutorats, projets, clubs (créer du lien + apporter des savoir-faire en complément des savoir- dire )

* Infirmerie : information et prévention santé, problèmes existentiels.

* Profs : tutorat, cours, temps de concertation, aide au travail personnel, coopération inter-élèves, relation avec les partenaires de l’école, préparation des projets, déroulement des projets...

* Vie scolaire (personnel d’éducation et surveillants) : tutorat
 

On est conduit à distinguer les services des enseignants de ceux des autres personnels

Temps de service des enseignants :

Les moyens de fonctionnement étant identiques à ceux d'une structure normale, un professeur doit 18 heures de cours. Toutefois, pour intégrer les nouvelles missions à remplir, on propose les équivalences suivantes :

· une heure de cours  =  2 heures de tutorat.
·    «                 «        =  2 heures d'aide au travail personnel(A.T.P.).
·    «                 «        =  2 heures d'encadrement de clubs.
·    «                 «        =  2 heure de réunion de coordination, concertation (R.C.).
·    «                 «        =  1H30 heures de préparation de projet (P.P.).
·    «                 «        =  1 heure de suivi de projet (S.P.).
·    «                 «        =  1 heure de T.D..
·    «                 «        =  1 heure d' Aide Individualisée (A.I.).
 

Les projets ne doivent pas engager tout le monde en même temps : cela suppose d’apprendre à déléguer et à rendre compte. Vouloir équilibrer toutes les tâches est une erreur car une équipe ne peut exister que par la reconnaissance des différences : il est impossible d’être compétent sur tout, et les membres de l’équipe sont, par la force des choses, complémentaires, sans hiérarchie. Cette notion de non-hiérarchie dans les compétences est essentielle. Le groupe doit aussi accepter les implications différentes des individus. Le tout est d’arriver à un équilibre entre les trois pôles administratif, matériel et relationnel. Ceci peut se résumer par : « Chacun fait ce qu’il peut à condition d’être utile à l’ensemble du groupe. »

Selon cette optique, chaque enseignant a la possibilité de construire son service en fonction de ses préférences, dans la limite des nécessités de l’ensemble de la structure.

L’idée d’instaurer un compte de temps annuel, qui permette une souplesse dans l’établissement des emplois du temps des profs est à envisager. Par ex : un enseignant fait l’équivalent de 20 h de service une année, qui seront compensées par 16 h l’année suivante.
 

Temps de service des autres catégories :

Pour les autres catégories de personnels, il serait souhaitable qu'ils participent à la vie scolaire des élèves : animation de clubs, accompagnement de projets, encadrement de tâches d’intérêt général …, cela donne aux enfants l’occasion de rencontrer et de communiquer avec d’autres adultes que leurs enseignants. l'idée étant de favoriser l’émergence d’un état d’esprit citoyen et collectif, et d'obtenir une réelle participation des élèves à la vie du collège.

En revanche cela suppose des modalités statutaires puisque les horaires des personnels autre qu'enseignants n'intègrent pas actuellement de phases au coté des élèves.
 

Conclusion … très provisoire
 

Ce pré-projet est le résultat de six mois de réflexion et de travail d’une équipe d’enseignants pluridisciplinaire, de la maternelle au lycée, d’étudiants, de parents d’élèves… soutenus par l’association « Ensemble Changeons l’Ecole 86 » et le groupe départemental de l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne-pédagogie Freinet.

Nous n’avons pas la prétention d’avoir fourni un document définitif. Sept commissions de travail se réunissent régulièrement pour échanger sur les thèmes correspondant aux têtes de chapitres de ce dossier et continuer à bâtir un fonctionnement d’établissement innovant.

Nous avons deux ans devant nous pour affiner notre réflexion, travailler sur les référentiels de savoir et d’évaluation, réfléchir en partenariat avec les collectivités locales sur l’architecture, l’implantation et l’ouverture de l’établissement dans la ville, avec  l’IUFM et les instances décisionnelles de l’Education Nationale, sur l’évaluation du projet et des innovations que l’équipe souhaite mettre en place.

Nous comptons sur le soutien des instances de l’Education Nationale et du Conseil National de l’Innovation pour la Réussite Scolaire pour avancer dans notre travail, tant sur le plan de la reconnaissance morale de celui-ci que sur celui des moyens qui nous seront offerts pour l’assurer.

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SEPTEMBRE 2001
Voila quelques nouvelles du groupe

 
L'association ECE86 a été portée sur les fonds baptismaux (enfin plutôt préfectoraux d'ailleurs) en juin, issue du travail d'une vingtaine de personnes (enseignants, parents, amis...) à partir du moi de mars.
Après avoir grandement déblayé le terrain nous attaquons maintenant la phase critique d'écriture du projet avec sept commissions de travail. Nous devrions rencontrer l'IA, le recteur et le conseil général dans les prochaines semaines.

L'idée d'un nouveau collège sur le secteur de Châtellerault ayant
grandement avancé pendant la période des municipales, puis reculé après l'avis technique du recteur disant qu'il ne servirait à rien vu la baisse démographique sur le secteur, nous allons essayer de faire avancer l'idée qu'il faut un collège innovant dans le coin, pour répondre à tous les problèmes qui se posent actuellement dans les collèges existants. Nous avons déjà eu des contacts plus que positifs avec la FCPE locale et quelques élus des communes concernées;

Pour les commissions de travail, nous serions intéressés par les avis éclairés de ceux qui ont déjà travaillé sur les deux aspects
"partenariat" et "architecture" dans l'élaboration de leur dossier. Avez vous quelques billes à nous proposer ?

En espérant crouler sous les réponses.

Contacts :
- Gilles Durand Lycée Edouard Branly Châtellerault 05 49 21 73 67 (fax) gilles-durand2@wanadoo.fr
- Jacques Arfeuillère Collège Descartes Châtellerault 05 49 23 02 36 j.arfeuillere@infonie.fr
- Xavier Gaillon ICEM 05 49 90 71 90 xavier.gaillon@icem-freinet.org

Xavier Gaillon
Les Tessonnières
86140 Saint Genest d'Ambière
05 49 90 71 90
06 75 95 61 65
fax 05 49 20 19 47



 
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