alternatives éducatives : des écoles, collèges & lycées différents
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"à propos de collège ... où en sont les projets de création de collèges et lycées "expérimentaux" (publics)?"
Rentrée 2008 : Peut-être, tout simplement, pour ceux n'ayant pu bénéficier d'un charter vers l'Afrique,
trois ou quatre "charter schools" made in france ?

«Unique
ne veut pas dire uniforme»
 Les défenseurs d'un seul collège pour tous
lui cherchent un avenir.
 Par EMMANUEL DAVIDENKOFF - Libération - 14 mars 2001

Jack Lang sait comment réussir sa réforme du collège: il lui suffira d'appliquer la loi d'orientation de 1989, conçue par le ministre de l'Education de l'époque, Lionel Jospin. C'est ce qui ressort de la contre-offensive tous azimuts qui se développe depuis que Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l'enseignement professionnel, a jeté un pavé dans la mare en prônant la «liberté de choix» des collégiens (Libération du 3 mars). Elle a été interprétée par beaucoup comme une remise en cause du «collège unique» qui se propose, lui, de conduire tous les jeunes jusqu'à la fin de la troisième.  «Hypocrisie». Un texte prônant «un collège de la réussite de tous» sera ainsi rendu public dans une semaine par une quinzaine de syndicats enseignants, lycéens et étudiants, de fédérations de parents d'élèves et d'associations d'éducation populaire (1).

Son élaboration a commencé bien avant les déclarations de Mélenchon, mais ses auteurs se réjouissent: «Il tombe à pic.» Au menu: défense et illustration du collège unique.  Tous s'accordent pour dénoncer «l'hypocrisie» du système actuel, mais pas question de «jeter le bébé avec l'eau du bain», martèle Jean-Paul Roux, patron de l'Unsa-Education. «Nous ne voulons ni filières de relégation pour "mauvais" élèves, ni classes de niveaux qui permettent d'isoler les "bons"», résume Georges Dupon-Lahitte, patron de la FCPE (parents d'élèves). Stratégie: donner un «socle de connaissance» à tous, et offrir des voies d'excellence ensuite, générale, technologique ou professionnelle. Tactique: passer d'un collège qui «formate» les élèves à un collège qui reconnaît que «chaque enfant est différent».

«Petit lycée».
«Unique ne veut pas dire uniforme», plaide Christian Janet, responsable de la Peep (parents d'élèves), à l'unisson du Snes. «Il faut refondre les programmes et les méthodes d'enseignement, explique Eric Favey, de la Ligue de l'enseignement. Le collège est vécu comme un "petit lycée", une zone de tri pour identifier les élèves qui iront jusqu'au bac général. Il faut en faire le prolongement du primaire: un temps de consolidation des connaissances fondamentales.»  Slogan favori de ces organisations: «100 % de jeunes qualifiés au sortir du système scolaire», de préférence à «80 % d'une classe d'âge au niveau du bac». L'objectif 100 % est déjà affiché dans la loi Jospin de 1989, qui parlait aussi de valorisation de la culture technique, des arts et des langues, travail en équipe des équipes éducatives, interdisciplinarité... Que manque-t-il, depuis douze ans, pour que cette loi soit appliquée? «Des enseignants formés pour», répondent la plupart des signataires du texte pour le «collège de la réussite de tous», atterrés mais guère surpris par les résultats du sondage réalisé par le Snes (lire ci-dessous).

(1) Ligue de l'enseignement, FOEVEN, FRANCAS, Education & Devenir, CEMEA, MRERS, OCCE, CRAP-Cahiers pédagogiques, UNL, FIDL, Unef-id, FCPE, Peep, Unsa-Education, Sgen-CFDT...
 


Le collège unique, une utopie décriée  Selon un sondage,
les jeunes enseignants du secondaire
n'y croient plus.
 Par ALAIN AUFFRAY
 Le mercredi 14 mars - Libération

Le collège unique a décidément du souci à se faire. Déjà critiquée par un ministre délégué à l'Enseignement professionnel, Jean-Luc Mélenchon, qui veut en finir avec «l'acharnement pédagogique», cette institution est massivement rejetée par les jeunes enseignants. C'est la principale information d'un sondage rendu public hier par le Snes, syndicat majoritaire dans les lycées et collèges.

Réalisée par la Sofres, cette enquête porte sur 2 117 questionnaires adressés à des jeunes enseignants du secondaire. Pour 73 % d'entre eux, l'ambition d'accueillir tous les élèves dans le même collège est «un objectif irréaliste qu'il faut assouplir en proposant d'autres formations aux élèves en difficultés». Seulement 1 % des jeunes professeurs estiment au contraire qu'il s'agit d'un «objectif positif qu'il faut renforcer en luttant contre les filières déguisées». Ils ne sont que 24 % à penser qu'il s'agit d'un «objectif à maintenir, mais en améliorant les conditions d'enseignement». En toute logique, les enseignants débutants rejettent nettement le vieux slogan de la politique éducative des années 80: en se fixant pour objectif de conduire 80 % d'une classe d'âge au bac, on aurait, selon 71 % des sondés, «surtout dévalorisé le baccalauréat et abaissé le niveau».  Ainsi donc, le collège unique ne serait ni possible ni souhaitable. Pour Denis Paget, cosecrétaire général du Snes, «le caractère radical» du jugement porté sur le collège par les jeunes professeurs est le signe d'une «rupture» avec la génération précédente.

Cette radicalisation se nourrit de l'expérience: depuis quelques années, les nouveaux enseignants sont systématiquement nommés dans les établissements sensibles des académies désertées par les anciens. Les règles d'affectation sont ainsi faites que les débutants se voient confier les classes les plus difficiles, là où se manifestent l'échec, la démotivation et la violence.  Interrogés sur ce qui leur paraît être «le plus difficile» dans leur métier, les deux tiers des jeunes répondent «le sentiment d'impuissance face à l'échec scolaire» (63 %) et «l'hétérogénéité des classes» (62 %). Ils se disent très favorables à la diversification entre les trois voies d'enseignement du lycée (général, technologique et professionnel). 77 % d'entre eux y voient «un facteur de démocratisation sociale» contre seulement 18 % qui y voient un «facteur de ségrégation sociale, car ce sont surtout les catégories défavorisées qui accèdent aux filières générales».

En comparant une enquête réalisée en 1996, il ressort que les jeunes enseignants doutent de plus en plus du rôle démocratisant de l'école. En 1996, 32 % des professeurs pensaient que l'école devait, en priorité, «réduire les inégalités dans la société». Aujourd'hui, seuls 23 % des jeunes sont de cet avis. «Ces résultats révèlent que les jeunes enseignants se situent plutôt dans le registre du pragmatisme, qu'ils n'adhèrent pas spontanément aux idéaux d'école unique et d'égalité des chances forgée depuis cinquante ans», analyse Denis Paget.  S'ils sont moins politiquement corrects que leurs aînés, les débutants sont nettement plus audacieux sur la question des pratiques pédagogiques: convaincus qu'il faut développer le travail en équipe, 55 % sont prêts à assumer des tâches d'encadrement des élèves en dehors des heures de cours.


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