Les
"usines-lager" (camps, goulags...) chinoises qui fabriquent le rêve
occidental
Les ouvriers chinois
qui fournissent nos magasins
- l’armée prolétaire
qui fait marcher la "fabrique du monde" -
commencent à parler.
Pour confectionner une
paire de Timberland, vendues en Europe 150 euros, dans la ville
de Zhongshan
un garçon de 14
ans gagne 45 centimes d’euro.
Il travaille 16 heures
par jour, dort à l’usine, n’a ni congé annuel ni assurance
maladie,
risque l’intoxication
et vit sous l’oppression de patrons bourreaux.
Des milliers de paysans chinois
manifestent contre des saisies de terres
PEKIN (AFP - 03 07 05) - Des milliers de paysans ont manifesté contre des saisies de terres dans une région industrialisée du sud de la Chine dans un nouvel épisode de révoltes qui se multiplient dans des provinces chinoises, a déclaré dimanche un groupe de défense des droits de l'Homme. Les incidents qui ont duré plusieurs jours ont commencé jeudi lorsque des paysans ont tenté d'empêcher des opérations de terrassement par des bulldozers de 670 ha près du village de Sanshangang, dans la province du Guandong, a rapporté l'Empowerment and Rights Institute. Quatre personnes ont été arrêtées et les manifestations se sont prolongées jusqu'à samedi avec un rassemblement devant les locaux des services de sécurité pour réclamer leur libération, a dit Maggie Hou, une responsable de l'institut indépendant. "Au début, il y avait quelque 200 manifestants, mais le soir ils étaient plusieurs milliers avec des renforts venus d'ailleurs", a-t-elle dit. Des affrontements ont éclaté avec quelque 600 policiers présents alors que les manifestants criaient "rendez nous nos terres". Une femme a été arrêtée après avoir été battue à coups de matraque et avoir reçu des coups de pieds de policiers, a-t-elle ajouté. Un photographe américain indépendant, Scott Gorman, a aussi été interpellé samedi mais relâché dans la journée. La police de Sanshangang interrogée s'est refusée à tout commentaire, renvoyant l'affaire en plus haut lieu. Mais des responsables de la police du comté de Nanhai, dont dépend Sanshangang, n'ont pas non plus voulu faire de déclaration. Les troubles ont été provoqués par l'éviction de quelque 7.000 paysans dans le cadre d'un processus qui a commencé en 1992 avec la signature de contrats en blanc entre l'adminstration locale des terres et des chefs de villages qui avaient reçu des pots de vin, selon l'institut. La province du Guangdong est l'atelier de la Chine où sont fabriqués toutes sortes de produits destinés à l'exportation. Les prix fonciers y ont grimpé au cours des 20 dernières années pour faire place à des usines exploitant une main d'oeuvre bon marché. Parfois violentes, les actions de protestation sont de plus en plus fréquentes en Chine. La plupart sont provoquées par des réquisitions de terrains ou des abus de pouvoir des autorités locales. Le fossé qui s'est creusé entre riches et pauvres en deux décennies de forte croissance s'est aussi traduit par un large mécontentement dans le bas de l'échelle sociale. Le mois dernier, les services des statistiques avaient indiqué que 10% de la population concentrait entre ses mains 45% des richesses du pays tandis qu'à l'autre extrémité, les 10% les plus pauvres s'en partageaient tout juste 1,4%. La semaine dernière, la police a arrêté 10 personnes après des émeutes de milliers de gens dans la ville de Chizhou, dans la province de l'Anhui, dans l'est de la Chine. Les violences ont été provoquées par un propriétaire de voiture qui avait frappé un cycliste pour avoir égratigné son véhicule. L'incident a pris de l'ampleur quand on a appris que l'homme était un responsable de la police ou de l'adminstration locale. Jeudi, dans la province orientale du Zhejiang, des centaines d'habitants du village de Jianxia ont convergé vers une usine de batteries accusée d'empoisonner leurs enfants et ont retenu un millier d'ouvriers en otages. Début juin, six personnes avaient été tuées et une cinquantaine blessées dans l'attaque d'un village de la province du Hebei par un gang de 200 hommes de main. Les villageois refusaient d'obéir à un ordre d'éviction. |