La
Russie a décidé de ratifier le protocole de Kyoto, permettant
au traité d'entrer en vigueur.
Les
États-Unis ont exclu de participer à toute réunion
internationale
qui
traiterait de l'avenir
de la lutte contre le changement climatique
à
l'échéance du protocole de Kyoto en 2012
Réchauffement de l'Arctique : les scientifiques tirent la sonnette d'alarme
Le
réchauffement de la planète est
"une
arme de destruction massive"
Contrairement à
ce qu'a fait valoir le président américain George Bush, qui
s'est retiré du Protocole
de Kyoto,
en partie parce que cela
coûterait selon lui des emplois,
le
monde n'a pas à choisir entre la lutte contre le changement climatique
et la croissance économique.
Le protocole de Kyoto entre
en vigueur mercredi, sans les Etats-Unis
TOKYO 14 02 05 - - La communauté
internationale célèbre mercredi l'entrée en vigueur
du Protocole de Kyoto qui vise à réduire les gaz à
effet de serre des pays industriels de 5,2% d'ici 2012.
Le Protocole de Kyoto prendra effet mercredi
après avoir été avoir été ratifié
par 141 pays dont 30 industrialisés.
La cérémonie rassemblera les
membres de la Conférence et plusieurs personnalités de la
communauté internationale.
"C'est un événement très important pour le Japon", a expliqué à l'AFP Takashi Omura, responsable de la section de l'Environnement mondial au ministère de l'Environnement, soulignant que l'Archipel entendait jouer un rôle de "leader" dans la préservation de l'environnement. Des messages vidéo du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et du président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, seront également retransmis. Les ONG participeront à plusieurs actions dans le monde entier. Ainsi, le Réseau action climat (RAC), regroupant 340 ONG écologistes, a annoncé plusieurs manifestations pour marquer l'événement, comme une tournée à vélo à Lisbonne des ambassades des pays ayant ratifié le traité, ou le déploiement d'un ballon gonflable près du Reichstag à Berlin ou de la statue de la Liberté à Paris avec un message: "Kyoto 2005, Rejoignez-nous !" à l'adresse des Etats-Unis d'abord, et des autres pays n'ayant pas ratifié le traité. Des manifestations et des conférences de presse d'ONG se tiendront également à Moscou ou à Tokyo, ou encore devant l'ambassade des Etats-Unis à Rome. L'accord vise à obtenir des pays signataires du Protocole qu'ils abaissent les émissions de six substances chimiques d'ici 2008-2012, en vue de réduire le réchauffement climatique. Il s'agit du CO2 (gaz carbonique ou dioxyde de carbone) qui représente 60 à 80% des rejets totaux selon les pays, du CH4 (méthane), du protoxyde d'azote (N20) et de trois gaz fluorés (HFC, PFC, SF6). "Le Japon va faire tous ses efforts pour respecter les règles du Protocole", a assuré M. Omura. Dans le cadre de l'accord, le Japon doit réduire de 6% ses émissions par rapport aux niveaux de 1990, ce qui constitue toutefois un défi pour l'industrie nippone. "Ce ne sera ni facile, ni insurmontable pour le Japon de respecter les règles du Protocole. Le gouvernement va s'y employer", a ajouté M. Omura, en précisant que des experts du changement climatique travaillaient à ce dossier. Le ministère japonais de l'Economie se penche actuellement sur l'opportunité d'une "taxe antipollution", à laquelle le puissant patronat nippon est opposé par crainte de voir la reprise économique compromise. L'Australie et les Etats-Unis se sont également opposés au protocole, de peur que leurs industries ne soient soumises aux contraintes de l'accord environnemental et que le mode de vie de leurs populations soit menacé. "Ne seront présents à la cérémonie
que les pays signataires du Protocole, mais celle-ci reste ouverte au public",
a ajouté M. Omura, interrogé sur une présence éventuelle
de représentants américains à Kyoto.
Climat : Chirac fixe des objectifs plus ambitieux que Kyoto PARIS - 15 02 05 - A la veille de l'entrée en vigueur du protocole
de Kyoto, Jacques Chirac a confirmé l'engagement de la France à
aller plus loin en proposant de diviser par quatre les émissions
de CO2 d'ici à 2050 pour lutter contre le réchauffement de
la planète.
M. Chirac, qui se fait depuis le Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002 l'avocat ardent d'une planète menacée par l'homme, a ainsi repris solennellement l'engagement pris il y a deux ans par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et inscrit dans le plan climat adopté en juillet. Le protocole de Kyoto, qui prend effet mercredi après avoir été ratifié par 141 pays dont 30 pays industrialisés, vise à réduire les gaz à effet de serre des pays industriels de 5,2% d'ici à 2012 par rapport à 1990. Mais la plupart des scientifiques estiment que seule une division par deux des émissions mondiales, qui suppose une division par 4 pour les pays industrialisés (soit une réduction de 75%), permettra de contenir la hausse de température moyenne du globe en deçà de 2 degrés. L'objectif ambitieux fixé par M. Chirac se heurte toutefois à un double obstacle: le refus des Etats-Unis, premier pollueur mondial, d'adhérer à Kyoto et le fait que les grands pays émergents (Chine, Inde, Brésil..), qui deviennent aussi de grands pollueurs, ne sont pour l'instant pas concernés par les engagements contraignants du protocole. Le président français a indiqué qu'il évoquerait cette question avec le président américain George W. Bush, très hostile au protocole de Kyoto, lors de leur dîner lundi prochain à Bruxelles, avec l'objectif de "réengager les Etats-Unis dans l'effort international de lutte contre le changement climatique". Parallèlement, M. Chirac a proposé d'aider les grands pays émergents "à s'engager sur la voie d'un développement énergétique propre", par des transferts de technologie et par le financement de leur développement. Ces propositions permettent à la France de ne pas paraître en retard par rapport aux Britanniques qui ont décidé de faire du changement climatique une priorité du prochain sommet du G8 (les sept pays les plus industrialisés plus la Russie), à Gleneagles en juillet. Alors que la France est souvent accusée de ne pas mettre ses actes en accord avec ses paroles, M. Chirac a demandé au gouvernement de réfléchir à de nouvelles mesures dans l'habitat et les transports (automobiles, avions), les deux secteurs où les émissions grimpent le plus vite. Le représentant des associations écologistes du Réseau Action Climat, Philippe Quirion, a salué devant les journalistes la "volonté d'agir dans le secteur de l'habitat". "Il semble qu'on avance", s'est-il félicité en dépit, selon lui, d'"une grosse résistance au ministère de l'Equipement". Le président du conseil régional de la Réunion Paul Vergès (PCF), qui préside l'Observatoire national des effets du réchauffement climatique, a demandé à chacun des efforts face "au plus grand changement depuis 12.000 ans, depuis l'ère glaciaire". Il a précisé qu'à la Réunion, tous les lycées seront équipés à l'énergie solaire d'ici 5 ans. |