L'extrême
pauvreté touche un foyer parisien sur huit
Plus
de 200 000 personnes vivent avec moins de 670 euros par mois.
Selon
l'Insee, un tiers des sans-domicile de la capitale déclarent avoir
un emploi.
Les
familles monoparentales sont de plus en plus touchées.
Peut-on
vivre à Paris, se loger, se nourrir et se déplacer avec 373
euros par mois ?
«Loyers
trop chers pour salaires de misère»
Envolée
des loyers, vente d'immeubles à la découpe, embouteillage
au fichier des demandeurs de HLM,
résurgence
des taudis et bidonvilles
L'attribution de logements
de fonction sous couvert de «nécessité absolue de service»
(NAS) ou d'«utilité de service» (US)
sert-elle à perpétuer
d'incroyables privilèges bénéficiant à une
minorité
de
hauts fonctionnaires logés dans des appartements somptueux gratuitement
ou pour un loyer de chambre de bonne?
C'est ce que démontre
un rapport cinglant de la mission d'évaluation et de contrôle
de l'Assemblée nationale.
A l'appui de son propos,
la mission cite quelques exemples croustillants
de toute une «privilégiature»
hébergée aux bons soins de l'Etat dans son patrimoine public.
Incendie
Des
hôteliers qui vivent de la précarité
Ils profitent durablement
de la pénurie de logements sociaux.
«En Seine-Saint-Denis,
5
000 enfants sont issus de familles sans adresse fixe
et vagabondent de chambres
misérables en squats.»
Au train où vont les choses, les marchands de sommeil peuvent dormir sur leurs deux oreilles.
Vétustes,
crasseux et très lucratifs...
Un rapport inédit
dénonce ces hôtels qui logent des étrangers,
en particulier des demandeurs
et déboutés du droit d'asile.
La capitale compte près
de 2200 hôtels
dont un tiers s'est spécialisé
dans l'activité très lucrative de l'hébergement d'urgence.
Héberger
les précaires, un métier qui rapporte
"L'emploi ne protège plus aujourd'hui en France de la pauvreté"
Plus de trois millions de personnes
en France
vivent dans des conditions de logement
très précaires,
et plus
de cinq millions d'autres pourraient basculer dans cette situation
"à court ou moyen terme"
Mère avec trois enfants quitterait local à ordures
C'est
le prix du mètre carré qui fait la différence.
La
ministre laisse les SDF sans promesses fixes
LES associations qui demandent depuis des semaines à être reçues à l'Elysée ont dû se contenter, le 18 décembre, d'un rendez-vous à Matignon. Sarkozy avait sans doute mieux à faire chez Mickey. Quant à Christine Boutin, elle affichait la mine de l'épouse répudiée en apprenant qu'un vulgaire « parlementaire en mission» reprenait la main sur le dossier. Dire qu'elle proposait encore à Augustin Legrand, début octobre, d'entrer dans son équipe ministérielle ... Et qu'elle fut la première, l'an dernier, à se rendre sur le campement du canal Saint-Martin et à appeler Sarko à « signer la "charte" du canal», des trémolos dans la voix ... Finie la lune de miel avec les Don Quichottes ! Après avoir envoyé
une centaine de CRS et autant de gendarmes mobiles contre les dangereux
activistes de la tente - un mélange d'étudiants, de militants
associatifs et de mamies gâteaux du Secours catholique la ministre
s'est justifiée, samedi sur France Inter : « C'était
un problème d'ordre public. La preuve, c'est que des gens sont tombés
à l'eau! »
"II ment ! Il ment !" Boutin a eu beau glapir toute la semaine dernière contre Legrand
-
Même le député UMP Georges Fenech, rapporteur l'an dernier (avec Boutin) de la loi sur le « droit au logement opposable », tient des comptes cruels: « Mme Boutin disposet-elle de tous les moyens? Je n'en suis pas sûr, balançait, lundi, le député sur France 2. Nous avions promis pour la fin de cette année 7 000 logements pour les personnes qui sortent des centres d'urgence. La réalité, c'est moins d'un millier. Nous avions promis 12 000 places en maisons-relais. La réalité, c'est 6 000. » D'où l'engorgement des centres d'urgence. Même si Boutin n'en démord pas: « Il reste des places libres. » Certes, mais en comptant les gymnases qu'elle vient de réquisitionner ! « Ce sont des places de crise, critique Didier Cusserne, délégué général d'Emmaüs. Ça montre bien que le système est embouteillé. » Pour voir la réalité du terrain, Boutin n'a rien trouvé de mieux que de visiter à deux reprises, vendredi et dimanche soir, le même centre d'accueil de la Croix-Rouge, à Paris (XIV°). Les autres étaient fermés ? Il est vrai que le président de la Croix-Rouge, le fameux ex-ministre de la canicule Jean-François Mattei, avait eu l'élégance de ne pas s'associer aux critiques fracassantes des Don Quichottes et du Secours catho ... Le jour du déclenchement du plan
Ensemble, les deux gentes dames ont fait du porte-à-porte et des « visites d'appartements ». C'est vrai qu'on trouve moins d'électeurs sous les tentes ... Isabelle Barré
« Le Canard Enchaîné » - 19 12 07 |
Mini-loyer
et maxi-appart pour le bras droit de Boutin
Interlocuteur privilégié des associations de mal-logés et directeur de cabinet de la ministre du Logement, Jean-Paul Bolufer a su montrer l'exemple. Il occupe un appartement municipal de 190 m2 dans un beau quartier pour seulement 6,30 euros le mètre ... LES Enfants de Don Quichotte et les associations d'aide
aux mal-logés sont très injustes lorsqu'ils accusent d'incompétence
le ministère du Logement. La preuve: le directeur de cabinet de
Christine Boutin fait montre d'une rare compétence pour se loger
à tout petit prix dans Paris.
D'une surface de 190 m², ce piedà-terre est situé à un étage élevé d'un bel immeuble haussmannien, doté d'un parking privé, dans l'agréable quartier de Port-Royal. Avec double exposition, et une très jolie vue sur la chapelle du Val-deGrâce. Dans le secteur, ce genre de galetas se loue habituellement entre 20 et 30 euros du mètre carré. Chaque mois, notre Don Quichotte des beaux quartiers économise ainsi de 2 600 à 4 500 euros par rapport aux loyers du marché privé. Excellent père de famille, ce haut fonctionnaire a aussi obtenu, en 1997, un studio dans le même immeuble pour une de ses filles au prix sacrifié de 9,30 euros le mètre carré. Cet immeuble n'a d'ailleurs rien de social, même s'il appartient à la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). En fait, Bolufer s'est fait attribuer ce coquet logis en 1981, quand il était directeur adjoint de cabinet du maire Chirac. Et, depuis, il s'accroche, à ce privilège avec une opiniâtreté qui force l'admiration. Squatters haut de gamme Ainsi, chaque fois que sa carrière professionnelle le conduisait sous d'autres cieux, notre préfet malin a oublié de rendre les clés de son 190 m'. Bien au contraire, il s'est empressé d'y placer une famille amie. De braves gens qui payaient le loyer et lui gardaient la place bien au chaud. Par exemple, entre 1989 et 1996, quand il exerçait ses talents à Toulouse. Puis de 1997 à 2007, alors qu'il disposait d'un logement de fonction à Paris, comme directeur des Journaux officiels. En clair, Jean-Paul Bolufer est un adepte de la sous-location, une pratique pourtant interdite par les contrats de la RIVP. Ce catholique conservateur, qui a longtemps milité contre l'avortement, n'est pourtant pas le dernier à donner des leçons à ceux qui abusent des logements sociaux. Ainsi, le 16 novembre dernier, au cours d'un débat sur France Culture, ce bon garçon s'écriait : « Qu'aujourd'hui se trouvent dans le parc HLM des gens qui ne devraient pas y être, et que se trouvent dans la rue des gens qui devraient être dans les HLM,je considère que c'est un véritable scandale. Et nous sommes en train de préparer un texte pour mettre en place de véritables surloyers pour ceux qui occupent indûment le parc HLM. » Une question subsiste: comment a-t-il pu rester si longtemps dans son
logis municipal à prix cassé sans que personne ne réagisse
malgré le changement de municipalité? Joint par «
Le Canard », le président de la RIVP, le socialiste Pierre
Castagnou, ne cache pas qu'il connaît fort bien l'histoire. Mais
depuis très peu de temps. Il explique que cette société
d'économie mixte et sa sœur jumelle la Sagi sont longtemps restées
les chasses gardées de la Chiraquie et que la Ville de Paris vient
seulement d'en prendre le contrôle après de difficiles négociations
avec les actionnaires privés.
Hervé Liffran
« Le Canard Enchaîné » - 19 12 07 Un locataire distrait C ONTACTÉ par« Le Canard », Jean-Paul Bolufer ne
se souvient plus du montant du loyer qu'il paie à la RIVP. Mais
il assure que celui-ci est «très près du prix du marché
». Et qu'il n'est «pas seul dans ce cas ». Vite, des
noms!
Les paroles en l'air de Sarko sur la vente des HLM L'ORDRE vient de Sarko : 40 000 HLM doivent être mis en vente
chaque année. Du coup, la ministre du Logement, Christine Boutin,
a imposé aux organismes HLM de donner leur accord à cet objectif.
Mais les garde-fous sont si nombreux que le projet de l'Elysée relève
de la mission impossible.
Fiasco dans le fief
H. L.
« Le Canard Enchaîné » - 19 12 07
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| LE
GUIDE-ANNUAIRE | Commande
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Présentation
| SOMMAIRE
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| Le
nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation
? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme
scolaire et "éducation alternative" | Jaune
devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le
lycée "expérimental" de Saint-Nazaire |
Le
collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Freinet
dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer
l'école | Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !|
L'école
Vitruve |
| Colloque
Freinet à ... Londres | Des
écoles publiques "expérimentales" |
| 68
- 98 : les 30 P-l-eureuses | Et
l'horreur éducative ? |