I Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
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L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Appel
pour des éts innovants et coopératifs |
I
Obligation
scolaire et liberté I | Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I
Quelques
autres "rubriques", parmi beaucoup d'autres, toujours d'actualité
:
les rapports
parents-profs, la maternelle
à 2 ans, l'ennui
à l'école, les punitions
collectives, le téléphone
portable,
l'état des
toilettes,
le créationnisme...
Retour
sur le discours de Le Lay, patron de TF1,vendeur de «temps
de cerveau disponible».
La barbarie libérale
menace les bases mêmes de la civilisation.
Il s’agit de nos libertés.
Toute la société est concernée.
TRAFIC
D'ORGANE AUDIOVISUEL
Et
pendant la crise des otages, comment vont les préparateurs de cerveaux
humains de TF1 ?
On
ne peut mieux.
Ils
touillent l'Union nationale.
De
vrais morceaux de courage à l'intérieur
Comment
Le Lay a travaillé du cerveau
Retour sur le parcours de
sa sortie sur Coca-Cola, qu'il tente de rattraper dans «Télérama».
Dépôt
de cervelles de veaux devant TF1
L'association de téléspectateurs
Les
pieds dans le PAF et l'association culturelle Artistik Rezo
avaient appellé à
un sit-in mercredi soir devant le siège de la chaîne privée
TF1
et ont déposé
quelques cervelles de veaux pour protester contre les propos du PDG de
TF1, Patrick Le Lay.
Préparation des cerveaux : comment ça marche ?
RECETTE DE LA CERVELLE D'ENFANT AU MICRO-ONDES
TF1, ras l’obole
Notre
conseil : faire don de sa télé à une œuvre. Solidaire,
on a dit.
Médiatiques
Une vie d'homme vaut une vie de chien sur TF1 Par Daniel SCHNEIDERMANN - Libération - vendredi
17 septembre 2004
Les chiens, à présent. Les jolis petits chienchiens
à leur maman. Attention : il ne s'agit plus de «préparer
les cerveaux humains». Patrick Le Lay, patron de TF1, n'a pas dit
ce qu'on l'avait entendu dire. «Vendre à Coca-Cola du temps
de cerveau humain disponible», quelle horreur ! Ses mots ont dépassé
son cerveau. Il fallait simplement comprendre que TF1 vend «de l'attention
humaine». Et, dans la foulée, tous les gros malins de Paris
de saluer cette merveilleuse, cette salutaire franchise du patron de la
première chaîne européenne. Passez muscade ! TF1 peut
donc continuer à masser les cerveaux, pardon, «l'attention»
de ses téléspectateurs avec de belles images. Des images
de chiens, par exemple, de beaux chiens soyeux de la région Aquitaine
condamnés à l'euthanasie, pour cause de menace de rage. C'est
même la grande cause de la semaine, le sort des chiens d'Aquitaine.
Des chiens et de leurs propriétaires. Le premier soir, le cerveau
du téléspectateur est cueilli par les larmes d'une maîtresse
bouleversée, qui tente de caresser l'être aimé à
travers la grille du chenil. Le journaliste : «Ce labrador en pleine
forme n'est pas vacciné.» La maîtresse : «Je t'aime
mon biqueeeet.» Sanglots. Geste vers son fils d'une dizaine d'années
: «Mon fils, il en souffre.» L'enfant, à la caméra
: «J'aime mon chien parce que je sais qu'il n'a rien.» Une
autre propriétaire : «Il a toujours été vacciné
contre la rage. Juste cette année parce que j'avais des problèmes
d'argent. Mais j'allais le faire. Je ne veux pas qu'on pique mon chien.»
Sanglot. Un silence. «Je ne veux pas.» Deux fois, pour que
l'on comprenne bien.
Dès lors, on sait que ces sanglots ne resteront pas sans suite. Quand TF1 dégaine le pistolet à émotions, il faut bien que les balles retombent quelque part. Et, le lendemain soir en effet, s'amorce la victoire. A la suite des images diffusées «notamment sur cette antenne», annonce triomphalement le préparateur de cerveaux Poivre, la campagne d'euthanasie est provisoirement suspendue. Mais cela ne suffit pas aux propriétaires de chiens d'Aquitaine. «Je voudrais savoir ce qui va se passer maintenant. Je prie le bon Dieu tous les soirs.» Re-pleurs. Enfin, le troisième
soir, l'Aquitaine étant au bord de l'émeute, le préfet
en personne pénètre dans les images de TF1, auprès
des sangloteuses. C'est évidemment l'image du jour. Celle que TF1
se doit d'offrir longuement à nos cerveaux, bien avant les soixante
morts de la journée en Irak. Auront la vie sauve les chiens dont
on pourra prouver qu'après une divagation de plusieurs heures, ils
n'ont pas été en contact avec d'autres chiens. Excellente
nouvelle. On imagine les enquêtes de gendarmerie. Trois soirs de
suite, TF1 a donc ouvert son 20 heures aux sanglots compulsifs des propriétaires
de chiens, multipliant les plans de gros câlins et de pelages soyeux.
Et ce choix signifie une chose :
TF1 peut tout oser, personne ne lui résiste. Ni les préfets, ni les ministres. La semaine dernière, le préparateur Villeneuve, dans son émission le Droit de savoir, diffusait une enquête exclusive. Les cerveaux humains pouvaient se repaître de la garde à vue des meurtriers présumés d'une jeune fille dans le Gard. De l'instant où le colonel de gendarmerie annonce à la malheureuse mère que l'on a retrouvé le corps de sa fille. Des aveux circonstanciés des meurtriers présumés au cours de la garde à vue, avec les détails les plus horribles. Qui a réagi à cette violation patente de la loi, alors que le procès n'a pas encore eu lieu ? Localement, les protagonistes de l'affaire. La juge d'instruction vient d'ouvrir une enquête pour violation du secret de l'instruction. Un des meurtriers présumés vient de déposer une requête en nullité. Mais a-t-on entendu le ministre de la Justice, le ministre de la Communication, s'émouvoir ? A-t-on entendu le Conseil supérieur de l'audiovisuel ? La semaine dernière encore, le 20 heures de TF1 faisait écho à une campagne lancée par son préparateur de cerveaux en chef Robert Namias, par ailleurs président du Conseil national de sécurité routière. Namias souhaite abaisser à 16 ans l'âge du permis de conduire. Et le préparateur Poivre d'embrayer. La disposition est déjà en vigueur aux Etats-Unis, «avec un certain succès». Ah oui ? France 2 rappelait au contraire que le taux de mortalité routière des conducteurs de 16 ans est trois fois plus élevé que celui des conducteurs de 18 ans. A-t-on entendu s'émouvoir le ministre des Transports ? Qu'on ne se méprenne pas. TF1, faisons-lui ce crédit, ne souhaite nullement contribuer à la propagation dans le pays d'une épidémie de rage en relâchant des chiens potentiellement contaminés. Ni torpiller des procès d'assises en offrant les meilleurs moments en avant-première. Ni tuer des adolescents de 16 ans en leur plaçant un volant entre les mains. TF1 souhaite simplement vendre à Coca-Cola ses cerveaux humains disponibles, sous les applaudissements de tous les gros malins de Paris. Le reste, ce ne sont que des dégâts collatéraux. |