CHANGER D'ÉCOLE ?
DES ÉCOLES, DES COLLÈGES
et DES LYCÉES
DIFFÉRENTS
 
ET L'HORREUR ÉDUCATIVE ?

"SAVEZ-VOUS QU'IL EXISTE D'AUTRES FORMES DE PÉDAGOGIE ?"

Rapports, statistiques et colloques ont abouti à un diagnostic : 
notre très vieux système scolaire est inadapté aux exigences d'une société post-industrielle. 
Et depuis toujours à la nature, aux rythmes, aux besoins et aux capacités des enfants. 
C'est-à-dire aux exigences d'une société ... humaine.

... Ces critères - référence à une pédagogie ambitieuse et émancipatrice, équipe volontairement réunie autour d’un projet - constituent l'essentiel de la différence des écoles, publiques et privées, figurant dans ce guide-annuaire.
Au-delà d’un fond commun de valeurs, de repères ... et de pratiques, qui dépassent - du moins à l'origine (l'après 14-18) - les vrais, et faux clivages public-privé, il est évident que chacune de ces pédagogies, de ces écoles, en fonction de son origine, de son histoire, de celles des femmes et des hommes qui l’animent, a aujourd'hui des critères, des modes de fonctionnement, de recrutement, de formation et d’évaluation,qui lui sont propres.
Elles sont, aussi, (très) différentes entre elles....
ConfusionS :
entre égalité des chances et loterie truquée,
entre citoyenneté et formatage,
entre enfance et infantilisation,
entre école obligatoire et parking "gratuit",
entre école nouvelle et plan de carrière,
entre alternative et gratuit-pas-cher,
entre innovation et foire aux thérapies,
entre alternative et fourre-tout,
entre socialisation et conformisme,
entre socialisation et arrivisme ...
La mélancolie pointe.
«Est-ce que l’école s’améliore ?
Non.»
...ou CHANGER L'ÉCOLE ?
LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
LE guide
annuaire
des écoles
différentes

DEPUIS 1982 : 

LE GUIDE DE RÉFÉRENCE

Trente éditions plus tard, l'échec scolaire est devenu un fait de société, et il commence même à se dire, timidement mais publiquement, qu'il s'agit en fait d'échec de l'école, plus que de l'écolier. 
Quant à l'idée d'"écoles différentes", et à ce qu'elle induit en termes de réflexion et de choix le plus en amont possible, comme en termes de pratiques et de cohérence,
c'est une autre affaire !


 
L'heure de la... It's time for ... Re-creation

Avec un détour flagorneur par la "Génération Morale", la "Bof Génération" s'est vue qualifiée de "Génération Sacrifiée". Elle sait suffisamment calculer pour comprendre que diplômes ou pas, il n'est pas prévu d'emploi pour tout le monde. Et suffisamment lire ou décrypter les informations pour savoir que c'est parce que de plus en plus d'emplois sont et seront transférés dans les pays de l'Est ou du Sud, où des enfants travaillent jour et nuit pour survivre. ..

Et l'horreur éducative ?

Dans une république assoupie, dénaturée et détournée par son «élite», déboussolée par les corruptions, tentée par le racisme, et toujours (néo-) colonisatrice par tradition ou par mondialisation, des rapaces, pas plus «modernes» que le mammouth, aimeraient bien saisir dans leurs griffes les morceaux les plus intéressants du monstre.
Ni viande à canon, ni code-barres, les enfants ont droit à un autre avenir, et donc à un autre présent. A une autre éducation, différente, parce qu’enfin émancipatrice, fondée sur la nature, les besoins, et les formidables capacités de chacun...

école différente, école autrement, école alternative, innovante  ...
1918 - 1968 - 2018 :
Une autre école est/était-elle possible ?
Certains l'affirment. Avec des variantes : "une autre école est possible", "une autre école est nécessaire" ...

Mais ils sont rarement très nombreux à être très longtemps d'accord sur le sens de "autre" (les objectifs, les moyens), les détails de sa mise en oeuvre, et leur cohérence.
Plus nombreux sont ceux qui en restent à la forme interrogative.
Ou très personnelle : pour mes enfants.
2018 ?   2118 ?

2005 : On sent bien qu'on a une société qui est en train, vraiment, de perdre la boussole avec un individualisme galopant, un repli des familles sur elles-mêmes"
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C’est insupportable, car ce que montre le film, c’est la force d’un ordre institutionnel capable de se donner raison à lui-même, un ordre qui mure portes et fenêtres, qui bouche toutes les issues pour ne laisser subsister que sa vérité.
Lorsque les économistes stipendiés, les experts de service, les éditorialistes débiles et les patrons odieux disent qu’« il n’y a pas d’alternative », c’est vrai

Si l'on en croit Jean-Michel Blanquer, c'est un "modèle éducatif équilibré, mélange réussi de tradition et de modernité, d'épanouissement et de rigueur" que propose "L'école de demain", arbitré uniquement par les acquis scientifiques, par "ce que nous enseigne l'expérience" et "ce que nous enseigne la science".
Pourtant, en 150 pages …
… Un aspect de cette hiérarchisation est la mise en concurrence des établissements.
Si les résultats des lycées sont publiés depuis des années, on a vu récemment ceux des collèges connaitre le même sort à travers les résultats du brevet.
JM Blanquer irait encore plus loin en publiant les résultats des écoles primaires.
On accélèrerait ainsi l'éclatement du système éducatif avec tous les effets de relégation que l'on connait actuellement dans le secondaire.

 
Ce fut un étrange moment de concordance des esprits, des mots et des idées qui n’allaient rien donner. Le 15 mars 1968, tout ce que la France compte de spécialistes de l’éducation se retrouve à Amiens pour un colloque préparé depuis plusieurs mois avec au programme une foultitude de débats, de tables plus ou moins rondes…
… Un demi-siècle après le colloque de 1968, ce sont les historiens qui se sont retrouvés les 8 et 9 mars pour dresser un bilan qui n’a rien de glorieux…
… Elargissons le cercle avec le classement Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), qui concerne les collégiens de 15 ans dans 70 pays : la France se trouve au milieu de cette distribution, montrée du doigt pour les inégalités scolaires. L’école est toujours autoritaire, les expériences de pédagogies alternatives sont restées marginales, les rapports entre le maître et l’élève fondés sur l’obéissance n’ont guère évolué.
Finalement, on pourrait reprendre les mots prononcés en 1968 à Amiens

"malaise" lycéen...
68 - 98 :
LES 30 "P(l)EUREUSES".

… Je crois qu’il est nécessaire de suivre le conseil d’Emmanuel Macron vis-à-vis des directives pédagogiques de JM Blanquer : Dans la hiérarchie, le président est bien au-dessus du ministre, non ?
= You don’t always have to follow the rules.
That’s bullshit !

Il sait tout sur tout, ce ministre de l'Education nationale.
Et il met même les points sur les ''i'' en allant jusqu'à préciser comment les enseignants doivent se déplacer dans la classe, ou le type de cahier souhaitable.
Pauvres ''exécutants'' de professeurs des écoles (qui sont pourtant du niveau du ''master'', et des cadres supérieurs) !
Mais ces circulaires s'adressent avant tout à une certaine opinion dans un certain contexte régressif .
Ce n'est pas par hasard qu'elles sont annoncées urbi et orbi dans l'espace public, notamment dans « Le Parisien » d'aujourd'hui …

"Aucune  expérimentation  n’a  validé  la  méthode  promue  par  le  ministère  et aucune comparaison internationale n’a conclu à sa supériorité", affirme Roland Goigoux dans une lettre adressée à ses étudiants rendu publique le 9 mai.
Le chercheur démonte l'argumentation "scientifique" du guide d'enseignement de  lecture et de l'écriture au CP publiée par le ministre.
Il montre les dangers de le suivre à la lettre.
Des conclusions abusives
« Le guide formule des conclusions abusives et comporte des oublis importants, par exemple sur l’écriture et la compréhension.
Ses  rédacteurs  convertissent imprudemment de simples hypothèses de recherche en recommandations…

… LE MINISTRE. Dites-moi où vous en êtes. Le niveau baisse, les élèves ne savent plus lire. A votre avis, pourquoi, Daniel ?
LE DIRCAB (consulte ses notes). D’après une méta-analyse portant sur le sujet, il semblerait que les causes soient multifactorielles : taille des classes, mixité sociale, background socioculturel, contexte familial, typologie des quartiers et des écoles, diversité des profils d’élèves, variété des pratiques ensFeignantes…
LE MINISTRE. Des conneries ! Il y a une explication, claire, nette, toute la recherche va dans ce sens : la coupable, c’est la méthode globale !
LE DIRCAB (cherche dans ses notes, semble perdu, fait tomber une ou deux feuilles). Je… C’est-à-dire que… Enfin, il semblerait quand même que la méthode globale n’existe plus tellement, globalement…

… Quand 3 millions de jeunes ne peuvent pas partir en vacances, n’est-il pas urgent de trouver un moyen de renouer avec la mission fondatrice des colos ?"
En marge des débats sur le service national universel, le site Jean Jaurès publie une intéressante analyse historique des colonies de vacances depuis la naissance du mouvement à aujourd'hui signée par Laura Lee Downs.
 " Que reste-t-il aujourd’hui de cette mission de mixité sociale à une époque où la République est passée de la « fracture sociale » des années 1990 à la franche « sécession des riches » qui s’affirme aujourd’hui dans plusieurs domaines de la vie sociale ?...

… Le quotidien Dagens Nyheter vient de révéler que l’établissement avait détourné l’esprit d’un dispositif conçu pour accueillir des enfants de réfugiésau bénéfice des fils et filles de richissimes Suédois installés à l’étranger.
Une des meilleures écoles de Suède
Posé sur l’île de Djurgården, au centre de Stockholm, dans un imposant château de brique jaune entouré d’un parc, Campus Manilla a été fondé en 2013.
Il s’agit d’une friskola – une « école libre » – gérée par une fondation, avec sa propre pédagogie, mais qui, comme tous les établissements de ce type en Suède, est financée par la commune, en fonction du nombre d’élèves inscrits.

« Google filtre ta pensée », « Apple sait où est ta mère », « Facebook contrôle ce que tu peux lire », « Amazon sait quels cadeaux tu auras », « Microsoft formate tes enfants » : en se promenant récemment dans Paris on pouvait passer devant ces affiches, avec au bas cette mention « Rejoignez l’action de groupe contre les GAFAM », le quintette de géants du Web, signée La Quadrature du Net.
Combattante historique en faveur des droits des internautes, l’association vient de remporter une victoire contre le projet de révision de la directive européenne sur les droits d’auteur…


Toujours plus. Le montant cumulé des 500 plus grandes fortunes de France a été multiplié par trois en dix ans, atteignant un record de 650 milliards d'euros, selon le classement 2018 du magazine Challenges à paraître jeudi, et encore dominé par Bernard Arnault.
La fortune cumulée des plus riches de France représente ainsi près de 30% du PIB du pays en 2018, contre 10% en 2009, après la crise financière.
Les 650 milliards représentent «un plafond jamais atteint encore», note l'hebdomadaire, qui précise que ce montant «a progressé de 13% en un an».

«Nour n’avait pas envie de mourir, il voulait s’en sortir! Il était scolarisé dans le 18e.
L’ASE l’a laissé seul dans son hôtel, après trois séjours à l’hôpital et une tentative de suicide! Imaginez le gamin, le soir, avec ses tickets Flunch pour aller manger tout seul, après tout ce qu’il a vécu».
Victime de tortures, il avait quitté le Pakistan lorsqu’il avait 15 ans. La jeune femme conclut, lapidaire:
«Ce n’est pas l’exil qui l’a tué, ce sont les mauvaises conditions de son accueil en France»…
… Contactée, l’Aide sociale à l’enfance de Paris auprès des mineures et mineurs isolés étrangers n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Et l’institution ne communique aucun chiffre sur le nombre d'entre elles et eux logés à l’hôtel ou les suicides

Les smartphones sont devenus plus ou moins jetables, avec une espérance de vie de deux ans en moyenne.
Le problème c'est que construire un nouveau téléphone, en particulier à cause des métaux rares qui le composent, représente 85% à 95% de ses émissions de CO2.
Acheter un nouveau téléphone représente la même dépense d'énergie que de le recharger et de l'utiliser pendant dix ans
… «À moins que toutes les structures passent au 100% renouvelables, cela pourrait bien augmenter les émissions de CO2 bien au dessus de nos prédictions.»

… En sus, 56% des Français déplorent le fait que les ados ne parlent pas et végètent, le regard rivé sur leur smartphone, complètement dans leur bulle.
Oui, mais ça à la limite, tant mieux, tu peux aller à la piscine, faire du kite, boire l’apéro en paix, les trucs ne se lèvent pas avant 15h du matin et ensuite sont total abrutis donc pas très très gênants (sauf quand ils rentrent défoncés du Macumba en gueulant du rap misogyne, mais on s’y fait).
42% des personnes interrogées estiment par ailleurs que les ados en vacances ne font rien et surtout qu’ils n’aident pas : l’ado n’en fout pas une ramée…

Aucun adolescent n’est à l’abri.
Parmi les victimes, on trouve aussi bien la fille de 11 ans de Martine, modeste aide à domicile (660 euros de facture) que le fils de 12 ans d’un député suppléant (185 euros). Tous ont été hameçonnés sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat, Musical.ly), par un faux compte de leur star préférée se proposant de leur offrir des places de parc d’attraction, un ordinateur ou le dernier iPhone.
Ils constituent des victimes faciles, grâce aux solutions de « micropaiement » proposées par les éditeurs de numéros surtaxés, qui permettent de leur soutirer des centaines d’euros en une petite journée, sans avoir à demander d’autorisation à un adulte…

Au Danemark, l'école est obligatoire à partir de six ans, mais pour les enfants de vingt-cinq quartiers où se concentre la population immigrée du pays, la loi est désormais différente.
Ces enfants devront aller à la crèche pendant vingt-cinq heures par semaine à partir de l'âge de un an. Si les parents refusent, ils peuvent perdre leurs aides sociales…

… l’Amérique détient désormais le record des inégalités de revenus du monde industrialisé. Mais même ça, ce n’est pas assez. Leur avidité est insatiable.
Et c’est une avidité qui n’est pas seulement dirigée vers les richesses, mais également vers la domination –pour un statut de privilégié permanent.
Ce qu’ils veulent, c’est qu’on les serve. Dans les restaurants. Sur les parcours de golf. Dans les bureaux. Ils ne respectent aucune forme de protestation: bruyante ou silencieuse, organisée ou spontanée, polie ou grossière. Pétitions écrites ou défilés dans les rues, ils s’en fichent.
Ceux qui sont au pouvoir ont établi très clairement ce qui leur importait à eux. «Nous avons plus d’argent et plus de cervelle et de plus jolies maisons et appartements et de plus beaux bateaux», a lancé Trump le 27 juin lors d’un discours à ses militants, parce qu’il ne peut pas s’empêcher de dire ce qu’il pense.
 «Nous sommes l’élite.»

Seulement, voilà: Google n’est pas la seule entreprise capable d’accomplir une telle mission.
Son retrait du projet Maven ouvre la voie à l’un de ses concurrents (Amazon, Microsoft ou IBM, qui avaient tous répondu à l’appel d’offre, mais aussi à de nouveaux candidats)…
… Les employés de Google qui s’opposent aux contrats passés avec l’armée sont en minorité, nuance Matthew Colford, soulignant par ailleurs que l'entreprise compte des dizaines de milliers d'employés, et que seuls 3.000 d’entre eux ont signé la lettre ouverte

… Tant que tu n’as pas les moyens de régler ton chariot de courses chez Lidl, ferme ta gueule. Tu l’ouvriras quand tu pourras te payer un costard.
C’est en gros la philosophie ambiante ces temps-ci, en une langue peu châtiée, c’est vrai, mais quand on parle pognon, on va droit au but…
… Qu’est-ce que le respect qui n’est pas réciproque ?
Mesurée à cette aune, «ça va, Manu ?» est d’une extrême bienveillance.
Il se pourrait qu’un jour, face à la jeunesse du pays, le président Macron ait la nostalgie d’une telle gentillesse…

… Je veux bien, aussi, que l’on cesse d’aduler la jeunesse dans ses ignorances, et qu’on lui rappelle que le monde exista avant ses gamineries.
Je veux bien, à l’inverse, que l’on regrette cette exposition cruelle infligée à un enfant, par le président et par ceux qui le filment, puisqu’on nous dit qu’après tout ce bruit, le collégien est triste d’être devenu un potache national, s’enfermerait chez lui et redouterait d’avoir sa vie ou son entrée au lycée entachées de la séquence, et c’est cher payé pour avoir fait le malin.
Je veux bien tout ceci, et que l’on glose sur notre décivilisation du buzz, des images en boucle, de ce qu’on ose appeler l’information, une gigantesque masturbation voyeuriste, et nous en crèverons, nous en sommes déjà crevés

Pourtant au PIL (Pôle innovant lycéen), en plein coeur de Paris, une équipe de profs passionnés s´acharne à les ramener sur le chemin de l´école, et surtout, à les réconcilier avec eux-mêmes. Avec une alchimie dont ils ont le secret, les profs, nos « Raccrocheurs », retissent des liens de confiance avec ces ados qui ne voulaient plus entendre parler d´eux. Et parviennent à révéler leurs talents cachés". Public Sénat diffuse le 7 juillet à 23h30 et le dimanche 8 à 10 h un téléfilm d'une heure sur le travail réalisé au Pôle innovant lycéen de Paris, un prototype de micro lycée créé il y a plus de 10 ans par Gilbert Longhi…

Ce n'est pas la première fois que Djamil et ses partenaires de football constatent le désintérêt de la France à leur égard. «Les lumières et les paillettes, elles sont pas pour nous, c'est tout. Ici, soit tu es champion du monde, soit tu n'es rien. Le sport pour s'amuser, pour se détendre, pour la forme, ça n'intéresse pas. Si tu n'es pas le futur Mbappé, tu n'existes pas.» Du coup, ils organisent leurs propres tournois hors de la fédération, comme beaucoup d'autres jeunes en banlieue…
«Un pote avait demandé à un éducateur des cours de tennis, tu aurais vu la tête qu'il a tirée, se souvient Djamil. On subit ce cliché, mais plus on le subit, plus on s'enferme dedans. Si t'aimes pas le foot ou le basket ici, tu ne fais rien. Sois bon avec le ballon ou crève.»

Car la France, ce maître venu d’ailleurs dont il fallait «venger cinquante ans de domination», n’avait pas réellement fait ses bagages.
Les indépendances n’étaient que de façade. En coulisses, les réseaux de Jacques Foccart s’activaient, plaçant les despotes à la tête des Etats comme autant de pions sur un échiquier, cherchant à conquérir de nouvelles zones d’influences comme au Biafra …
… Quant à Hollande, il oublia bien vite ses promesses de campagne pour accueillir à bras ouverts les potentats subsahariens à l’Elysée.
Il s’engagea, comme en Centrafrique, dans des opérations militaires hasardeuses, justifiées par une rhétorique qui devait beaucoup à l a «mission civilisatrice de la France» de Jules Ferry…
… Comment l’Afrique pourrait être pleinement indépendante quand quinze de ses pays sont dépossédés de leur souveraineté monétaire et voient leurs devises imprimées à Chamalières, village auvergnat blotti au pied du puy de Dôme ?

La France a été condamnée six fois depuis 2012 par la Cour européenne des droits de l'homme sur les conditions de rétention des mineurs, pour "traitement dégradant et inhumain".
Ces conditions ont également été dénoncées par la Commission nationale consultative des droits de l'homme, l'Unicef ou encore le Défenseur des Droits Jacques Toubon…

… «En tant qu'Amazoniens éthiquement concernés, nous exigeons d'avoir le choix dans ce que nous construisons, et un mot à dire concernant la façon dont cela est utilisé. Nous tirons des leçons de l'histoire, et nous comprenons comment les systèmes d'IBM ont été employés dans les années 1940 pour aider Hitler. IBM n'avait pas pris ses responsabilités alors, et au moment où leur rôle a été compris, il était trop tard. Nous ne laisserons pas cela se reproduire. Il est temps d'agir.»…

… «Le droit de l’Union européenne, censé prévaloir sur les lois nationales, est plus protecteur pour nos droits et libertés, écrivent les quelque 60 organisations qui ont décidé de déposer des plaintes auprès de la Commission.
Nous souhaitons le faire appliquer et que les régimes de conservation généralisée des données encore en vigueur dans 17 Etats membres soient abrogés.»
En ligne de mire, notamment, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni ou la France

La réforme des rythmes scolaires avait-elle créé beaucoup d’emplois ?
Elle avait surtout permis de rendre les emplois moins précaires. Dans l’animation, on a plus de la moitié des salariés qui sont à temps partiel, avec des emplois du temps très éclatés dans la semaine.
Avec la réforme des quatre jours et demi, les contrats se sont étoffés, et sont donc devenus stables.
Le nombre d’enfants concernés par les activités périscolaires a triplé, et beaucoup de collectivités se sont alors tournées vers les associations.
Cette montée en puissance de l’animation s’est accompagnée d’un réel effort de formation : beaucoup ont passé le certificat de qualification professionnelle pour l’animation périscolaire.
D’où aujourd’hui la déception des associations ?
Oui, nos associations adhérentes sont déçues, et en colère aussi

… Dans un rapport de l’Inspection générale de l’EN, passé inaperçu mais qui rejoint les préconisations de la dernière publication de l’OCDE, on peut lire que la formation des enseignants ne correspond pas à leurs besoins réels.
Mais comme le ministre semble voir la formation uniquement comme un moyen de faire appliquer ses mesures, il y a fort à parier que la situation n’est pas près de changer. Pourtant, les attentes des enseignants sont précises, leurs souhaits pertinents…
… Or, l’OCDE pointe le fait que « la France ne partage pas l’ensemble des trois politiques enseignantes communes aux pays les plus performants »
… Et en agissant de manière aussi directive, autoritaire, résolument descendante, le ministre se comporte à contre-courant de ce que préconisent ses propres services de l’Inspection générale, met en œuvre une méthode inverse à celle décrite par l’OCDE comme participant activement à un système éducatif efficace et performant.
Les besoins du terrain ? Les attentes des enseignants ? La question ne semble même pas effleurer JM Blanquer

… Depuis la salle de classe, les pédagogies actives interrogent donc notre modèle d’enseignement.
Leur développement nécessitera la standardisation du nouveau mobilier, absent pour l’heure des catalogues des fournisseurs.
L’historien Claude Lelièvre appelle quant à lui à un débat plus global :
«Depuis une vingtaine d’années, on ne pense que du point de vue de la réussite scolaire des élèves, et donc de l’efficacité. On oublie que le problème est aussi politique».

Près de 8 enseignants sur 10, selon une consultation syndicale ayant impliqué plus de la moitié des écoles parisiennes, sont favorables au retour à la semaine de quatre jours.
Il y a cinq ans, ils étaient vent debout contre la semaine de quatre jours et demi d’école. Faut-il s’étonner que les enseignants parisiens soient, aujourd’hui, favorables à un retour à la semaine de quatre jours ?...
« Le rejet est massif », assure Jérôme Lambert, porte-parole du SNUipp-Paris, en tout cas dans les 402 écoles publiques parisiennes – sur un total de 656 – qui ont répondu à l’enquête. De la position des 254 autres, on ne sait rien…
… Selon l’Association des maires de France, 80 % des communes pourraient revenir, dès la rentrée 2018, à l’organisation antérieure au quinquennat Hollande.
Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a, lui, avancé l’estimation de 70 %, correspondant à 60 % des écoliers.

… La ville de Martine Aubry, qui était partie bille en tête en mettant le paquet pour des activités périscolaires de qualité, abandonne la cinquième matinée de classe. Hécatombe aussi dans les petites communes, les unes entraînant les autres. Pourquoi ce retour en arrière ?
A mots plus ou moins feutrés, les maires interrogés évoquent tous la pression des enseignants, attachés à la semaine de quatre jours. «Si on vous pose la question "préférez vous travailler quatre jours ou quatre jours et demi ?", vous répondriez quoi ?», résume l’un des élus …
… Du coup, on se retrouve dans une situation ubuesque où la voie dérogatoire des quatre jours devient majoritaire !
Le gouvernement s’est déchargé de ses responsabilités, en nous mettant en première ligne. Le conseil municipal a arbitré dans l’intérêt de l’enfant, c’est ce qui a primé.
Mais cela ne va pas être simple à gérer derrière.…

… On est dans la retombée de la vague commémorative de Mai 68, un échec éditorial à peu près complet soulignant à quel point tout le monde est censé être passé à autre chose.
Il y a en outre une tension, une injonction contradictoire et une incohérence de posture intrinsèque au macronisme dans son langage, dans ses effets et ses zones aveugles qui disjonctent précisément au contact particulier de >tout ce que recouvre le mot «révolution», titre du livre programmatique …
 

"Il n'y a plus de mobilité sociale dans les pays de l'OCDE : les revenus, la profession, le niveau d'éducation se transmettent d'une génération à l'autre", a résumé Gabriela Ramos, conseillère spéciale auprès du secrétaire général de l'OCDE, lors de la présentation du rapport à la presse.
La France, où Emmanuel Macron doit annoncer en juillet une stratégie de lutte contre la pauvreté ambitionnant d'enrayer le "déterminisme social", fait moins bien que la moyenne. Comme en Allemagne et au Chili, il faudrait six générations, soit "180 années" selon Gabriela Ramos, pour qu'un descendant d'une famille en bas de l'échelle des revenus (les 10% les plus bas) se hisse au niveau moyen de son pays…

… « La part des loisirs et de l’alimentation n’augmente réellement que chez les classes aisées et supérieures.
Pour les jeunes et les plus modestes, c’est le prix du logement et les frais afférents comme l’eau et l’électricité qui conditionnent tout. »…

C'est le prix du mètre carré qui fait la différence...

… L'organisation internationale montre du doigt la France pour l'inégalité criante entre lycées défavorisés et favorisés en ce qui concerne le niveau de qualification des enseignants.
Selon l'OCDE les premiers ne compteraient que 20% d'enseignants "pleinement certifiés" contre 92% chez les seconds.
Un chiffre contestable mais qui va d'autant plus renforcer la remise en cause du mode d'affectation des enseignants que l'organisation estime que plus d'autonomie des établissements entraine plus d'équité.
Au delà de ces prises de position, l'OCDE montre aussi que des systèmes éducatifs centralisés peuvent aussi avoir une gestion équitable des enseignants. A condition d'y mettre le prix et de le vouloir...

… Triste condensé des maux de l’Amérique des années 2000, les chiffres récents sont alarmants. Entre 1999 et 2016, le nombre de suicides a augmenté de 30 % au niveau national, selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Et la tendance est générale : tous les Etats (ou presque), toutes les catégories sociales et ethniques sont touchées…
Chez les 15-34 ans, les suicides constituent même la deuxième cause de mortalité. Au total, ces morts brutales sont deux fois plus nombreuses que les homicides…

… Son livre bouleversera ceux que désole l'affadissement chaque année aggravé du Parti socialiste, tant la métamorphose de la gauche américaine offre d'analogies avec ce qui est advenu simultanément en France.
Au XXIe siècle, donc, les pauvres votent à droite et les riches votent à gauche? Si la perversion se lit dans l'inversion, alors nos démocraties sont perverties.
Mais comment en sommes-nous arrivés là?...
… La sémantique est pervertie là encore: longtemps synonyme d'avancée sociale pour le Parti socialiste, le «changement» est devenu cette force extérieure contre laquelle on ne pourrait rien et qu'il faudrait absolument accompagner.
Rien ne sert de lutter. S'adapter à la modernité, courir après elle de peur d'être ringardisé, est devenu le mantra des démocrates parvenus à la Maison-Blanche, un mantra répandu dans les social-démocraties de l'Europe…

… Le ministre de la Justice Jeff Sessions est allé jusqu'à accuser les familles qui arrivent à la frontière de pratiquer de "la contrebande" d'enfants, niant ainsi toute distinction entre parents et trafiquants d'êtres humains.
Jelani Cobb se désole que la commémoration chaque année du 19 juillet au Texas n'ait pas permis d'immuniser le pays "contre la stupidité, l'ignorance et les cruautés du passé."..

… Moore mène depuis longtemps un travail sur les migrants sud-américains qui traversent la frontière ; l’agence Getty répertorie des images très fortes qu’il a prises déjà en 2014, donc sous l’administration Obama, d’enfants dans des cages grillagées et sous bonne garde du centre de détention spécial de McAllen au Texas, à l’époque des mineurs isolés entre 10 et 17 ans

… Dans un monde où l’entreprise enrobe les rapports sociaux d'une novlangue qui masque souvent la brutalité des méthodes, l’Éducation nationale reste un univers qui certes jargonne, mais dans lequel les rapports humains ne sont pas passés à la moulinette du management…
… Ce n’est pourtant pas le tournant que prend l’Éducation nationale: avec l’actuelle réforme et un futur recrutement sur profil, elle s'oriente davantage vers un management façon entreprise des établissements.
 Un système dont l’école devrait chercher à se distinguer, si l'on souhaite encore susciter des vocations.

… Des spin doctors aux experts du clash en passant par les storytellers : c’est de l’histoire d’une dépossession qu’il s’agit.
Celle de la politique…
La boucle du storytelling est bouclée : la politique s’abolit dans sa mise en récit, comme pur simulacre, révélant son impuissance face aux grands enjeux économiques, sociaux, écologiques. En revanche, le storytelling débranché du pouvoir, libéré de ses usages stratégiques, est investi des pouvoirs quasi magiques que la politique a perdus.
Loin d’être une simple technique de communication aux mains des spin doctors, il apparaît comme le seul véritable pouvoir, un pouvoir en soi…
 


… «Dans mon établissement, tout le monde est un peu tombé des nues», raconte Rania, enseignante en collège.
«Jusque là, notre principal insistait sur le fait que nos portables devaient être invisibles et en mode silencieux, pour donner le bon exemple.
Et soudain, il devait être là, à portée de main et en mode sonnerie.
Je comprends bien l'intention, mais c'est un double discours un peu hypocrite».
Ce devoir d'exemplarité vis-à-vis des élèves est une question épineuse

elle n’utilise jamais son portable en classe : « Entre les cours, je le consulte parfois rapidement pour voir si j’ai reçu un message ou un appel manqué. C’est tout.
Je considère que si je veux que mes élèves me respectent, je dois les respecter aussi. C’est une question de civisme. »
Violaine, prof de maths dans un lycée rhônalpin, trouverait même « étrange » de consulter son téléphone compte tenu de « la guerre » qu’elle mène contre ses élèves à ce sujet.  « Maintenant, si je dois recevoir un coup de fil très urgent, je préviens la classe avant. »
« Les élèves ne comprennent pas »
Tous les enseignants sont-ils aussi exemplaires ? Florence, professeure des écoles en banlieue parisienne, reconnaît qu’il lui arrive d’envoyer des SMS « discrètement pendant que les élèves sont au travail…

… « Ces chaînes de vidéos, diffusées par les acteurs majeurs du secteur, mettent en scène des enfants, parfois très jeunes, dans des activités du quotidien apparemment anodines. Elles cumulent des millions de vues.
La forte mise en valeur de produits ou de marques laisse penser que ces vidéos pourraient être assimilées à des publicités, estime Michelle Meunier dans sa question à la ministre.
En outre, elles peuvent générer des revenus conséquents aux parents des enfants filmés. Les conditions dans lesquelles ces vidéos sont préparées, tournées et diffusées interrogent les professionnels de l’enfance. »
En l’absence de réponse à propos de ce vide juridique « qu’il faut combler au plus vite », la sénatrice n’exclut pas de travailler à « une proposition de loi »

C’est peut-être pour les parents, finalement, que le changement sera le plus important. Il leur faudra arrêter d’envoyer des SMS à leurs enfants à 11h12 ou 15h45, en plein cours, pour le prévenir que c’est mamie qui vient les chercher…
Et les profs ? Par souci de cohérence et pour montrer l’exemple, plusieurs députés LREM demandent que les adultes « de la communauté éducative » remisent, eux aussi, leur mobile une fois passé les grilles de l’école.
« Ridicule », tance une enseignante, « c’est sur notre portable que sont censées arriver les alertes et les consignes liées à Vigipirate. On fait comment s’il est éteint ? »

… Le problème est particulièrement marqué chez les adolescents.
D’après la dernière enquête du Pew Research Center menée aux Etats-Unis, 45 % des 13-17 ans reconnaissent être connectés presque toute la journée.
« Les comportements et les états émotionnels des adolescents ont brutalement changé à partir de 2012, souligne la psychologue Jean Twenge.
Plus un adolescent passe du temps devant un écran et plus il est probable qu’il devienne malheureux. »
Volonté d’agir ou stratégie marketing ?
« La plupart des gens ne se rendent pas compte du temps qu’ils passent sur leur smartphone »

Parcoursup pose, de façon limpide, la question de la place relative de l’« être » et du « système » dans notre société.
A l’heure où les consciences s’aiguisent contre certaines dérives de la gestion de masse des données personnelles (big data, Facebook, intelligence artificielle…), nous sommes paradoxalement en train d’expérimenter une allocation automatisée des places et des chemins de vie…
… Car de façon concrète, Parcoursup c’est laisser explicitement un « système » administrer, classer, ordonner les rêves d’une génération.
C’est laisser symboliquement une organisation centralisée trier les choix et les possibles d’un individu

… Que se passe-t-il derrière les hauts murs de Saint-Jean-de-Passy ?
La vie au sein du vénérable lycée du XVIe arrondissement, dont la devise latine est « Labor et Dilectio » (travail et amour), n’est plus un long fleuve tranquille…
… François-Xavier Clément est arrivé à Saint-Jean précédé d’une réputation d’homme engagé. Il intervient notamment à l’« Institut du leadership vertueux », communauté internationale créée en Russie visant à « former une nouvelle génération de leaders appelés à transformer la Vie – la famille, le business et la culture ».
De futurs chefs chrétiens…

… Au retour des vacances de la Toussaint, les élèves des six écoles élémentaires de cette ville de Seine-et-Marne pourront porter un uniforme, après un vote favorable d’une majorité des parents d’élèves de la commune.
Les quatre polos seront bleus avec une « devise républicaine », les deux pulls bleu ciel, la veste sweat-shirt bleu marine, tout comme les deux pantalons, le bermuda et la jupe.
Au retour des vacances de la Toussaint, les élèves des six écoles élémentaires de la ville de Provins (Seine-et-Marne) pourront porter un uniforme, après un vote en ce sens d’une majorité des parents d’élèves de la commune.
Organisée à l’initiative de la mairie (Les Républicains), la consultation, qui s’est achevée samedi 2 juin, a été approuvée par plus de 62 % des parents

… Les Républicains ne sont pas les seuls à vouloir imposer l’uniforme : selon un sondage Ifop effectué en 2017, 63 % des Français sont favorables au port de l’uniforme.
On note que 78 % des sympathisants du FN encouragent ce changement pour seulement 56 % au parti socialiste

Quant aux « classes de niveaux » c’est de la criminologie de base : mettez ensemble des individus difficiles vous augmenterez leurs compétences sociales à faire bande contre vous. Voyez vous je suis un peu las parfois de répéter les enseignements fondamentaux de la recherche (et pas que des miennes !) : les facteurs scolaires les plus liés à la violence (sous toutes ses formes) sont l’instabilité des équipes, le groupement des individus difficiles, le sentiment d’injustice…
Tant qu’on ne s’attaquera pas à ces trois problèmes on ne réglera rien

les députés de la République ne sortent pas massivement de lycées professionnels, et on peut chercher longtemps des membres du gouvernement dont les enfants fréquentent une des filières du pro –et cela vaut pour les enfants de journalistes… ou d’enseignants et enseignantes…
… C’est toujours et encore le grand non-dit.
D’abord parce que le niveau de l'élève en fin de 3e dépend très fortement de l'origine sociale, via le niveau de diplôme des parents (ce n’est pas moi qui le dis mais les données statistiques disponibles) et parce que l’orientation et le milieu social entretiennent une relation faite d’implicites qui fonctionnent sur des jeux de représentations encore très prégnants…

Pour ceux qui demeureront réfractaires, le refus serait sanctionné par « l’impossibilité de passer le code, le baccalauréat ou un autre diplôme, l’exclusion des concours administratifs… », suggèrent les auteurs du rapport.
C’est le paradoxe du SNU, pensé comme un outil inclusif pour une partie de la jeunesse en perte de repères, mais qui pourrait exclure encore plus ceux qui n’y adhéreraient pas.

le battage autour de l'éducation positive s'explique surtout par un total sentiment de confusion.
"Aujourd'hui, les parents sont extrêmement désemparés.
La position de l'enfant a changé. On le considère comme une personne à part entière.
On en vient à se dire : 'de quel droit puis-je lui interdire quelque chose ?'
Ils sont aussi, et à juste titre, de plus en plus effrayés par la violence du monde, ajoute-t-elle.
Ils ont tendance à se replier sur une enfance prolongée pour mettre leur progéniture à l'abri de cette violence.
Ce sont les parents qui disent à tout bout de champ : 'il est encore petit, on ne peut pas lui interdire ça'." …

… Vous défendez un modèle d’éducation à la finlandaise où les enfants apprennent l’empathie et la coopération.
Peut-on importer ces méthodes en France ?
L’école, comme les hommes politiques, n’impulse pas les changements : elle n’est que le reflet, plus ou moins fidèle, de l’évolution des mentalités.
L’école de la IIIe République n’est pas tombée du ciel : elle a été créée pour former une main-d’œuvre qui soutienne l’industrialisation de la France.
L’école d’aujourd’hui devrait apprendre à cesser de penser le pouvoir verticalement, à cesser de dire aux enfants qu’ils doivent "gagner leur vie", mais plutôt à chercher le sens de ce qui les motivera dans l’existence…
Cela ne commencera à être possible que quand une part d’entre nous aura commencé à penser différemment…

…  En France, les affaires concernant des chaînes familiales sont plus rares. Une des plus importantes est celle baptisée « Timy 7 ans » : une vidéo devenue virale en avril 2016 par la grossièreté du contenu (« Je suis en CE1 et j’ai une grosse bite. […] Abonnez-vous à ma chaîne s’il vous plaît, sinon je te nique ta mère, ou ta pute, ou ta sœur »).
Le frère de Timy, 17 ans à l’époque et lui-même youtubeur, avait dû présenter ses excuses en avouant qu’il avait dirigé son petit frère et publié la vidéo. Moins de deux ans plus tard, il est pourtant de retour et capitalise même sur cette polémique…
… Dalila Madjid, avocate en droit du travail et spécialiste d’Internet, les parents « utilisent leurs enfants en leur donnant des directives pour vendre un produit dans le cadre d’un sponsoring, ou simplement faire des vidéos qui rapportent de l’argent ».
Pour l’avocate, « c’est de l’esclavage »
… Et je sais bien aussi ce que ma mère fait avec cet argent : elle nous offre tout ce qu’on veut. »
Son regard se plante dans l’objectif. « Notre mère, elle nous fait une vie de rêve. Et elle nous prépare un avenir de rêve. »…

… L’objectif pour les deux ministères est d’«intensifier la communication auprès des jeunes en utilisant davantage leurs codes et leurs usages», selon les mots de la directrice de la Delcom Clélia Morali.
Stanislas Hannoun ajoute que l’utilité de ces vidéos «n’est pas le nombre de vues», mais «l’image des ministères auprès des jeunes».
Marina Ferchit, qui a géré ces dossiers pour l’agence Share Fraiche, précise pourtant que sa société «garantit au ministère un nombre de vues par Youtubeur avec des profils assez puissants et suffisamment nombreux pour toucher des cibles variées.»
Pari gagné

… La situation est également grave à l'école : d'après le sociologue Benjamin Moignard, interrogé par les députés, "le moins bien doté des établissements scolaires parisiens reste mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis"
… "L'absence de véritable stratégie des ressources humaines (...) a fait de la Seine-Saint-Denis une école de formation bis pour les fonctionnaires stagiaires ou débutants", pointe le rapport.
Ainsi les établissements scolaires sont peuplés d'enseignants "sortis d'école", les montants des primes accordées étant "trop dérisoires pour avoir un réel impact sur l'attractivité des postes à pourvoir auprès des plus anciens"…

…  La Quadrature compte lancer une douzaine d'actions auprès de la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) à compter du 25 mai, estimant d'ores et déjà que les géants du Net visés ne respecteront pas les règles de consentement explicite et de protection des données prévues dans le RGPD.
Pour LQDN, "les services des Gafam ne peuvent s'accaparer nos données qu'avec notre consentement libre et explicite.
Il n'est pas libre s'il nous est imposé de le donner pour accéder à leurs services.
Or, c'est bien ce qu'ils font"
 
 

 … Le vendredi 18 mai dernier, une fusillade dans un lycée de Santa Fe a fait au moins dix morts et dix blessés. Il s'agit de la 22e attaque armée dans une école aux États-Unis depuis le début de l'année, a calculé CNN.
De son côté, le Washington Post remarque à quel point, après chaque nouvelle fusillade, les faux comptes pullulent sur Facebook dans les heures qui suivent…

… Depuis le 1er janvier, et selon la base de données Gun Violence Archive, le nombre de morts par arme à feu aux Etats-Unis – y compris lors de fusillades de masse mais sans les suicides – est de 5 496.
Autrement dit, les fusillades de masse ne comptent « que » pour 3,67 % des morts par balle.
Comme le rappelle le quotidien américain Washington Post, en 2018, le nombre des seuls lycéens et écoliers tués dans des fusillades de masse est supérieur à celui des militaires américains morts en service : 29 contre 13 pour les militaires

… «J’estime à 15 000 le nombre de gens qui, dans ce pays, lisent aujourd’hui des livres, des gens qui utilisent leur temps libre à lire. Qui en parlent.
Ils seront 7 500 dans dix ans, 2 000 dans vingt-cinq ans…
Et pour terminer, une centaine, enfouis dans les catacombes.
C’est la fin. Nous sommes les derniers des écrivains…» …


La question des toilettes est donc profondément une problématique éducative et l'on pourrait, logiquement, commencer par s’en occuper à l’école.
Ce serait rompre avec une tradition où la tentation d’ignorer le problème est toujours plus forte que l’indignation qu’il suscite. Accepter de reconsidérer collectivement ce que signifie œuvrer pour la propreté et le confort de tous et toutes est la seule solution pour que les toilettes scolaires cessent d’être le lieu de la honte, du harcèlement et de la saleté

Malaise lycéen :
Du P.Q. pour le Q.I. !

… Mais en terre laïque, cette remise en cause radicale de l'évolution –et plus largement de la science– prend des tournures extrêmes et va encore plus loin que ce qui peut se dire, s'écrire et se penser aux États-Unis.
Chez nous, les créationnistes dévoilent le visage le plus sombre de l'extrémisme religieux, avec des théories délirantes propices à toutes les dérives, y compris identitaires…
… Tout le discours anti-Darwin pourrait simplement prêter à sourire.
Mais derrière ces gesticulations sur les réseaux sociaux se cache un but clairement politique. Il y a quelques mois, «Dédarwinisez-vous» imaginait un projet de réforme de l'Éducation nationale pour le moins radical…
 
 

On connaît l'importance des créationnistes aux États-Unis,
mais ils sont aussi actifs en France.

… Pour son enquête, Julie Pagis a travaillé à partir des registres d’élèves de deux écoles primaires publiques «expérimentales», réputées pour avoir accueilli des générations entières d’enfants de soixante-huitards dans les années 1970 et 1980: l’école Vitruve dans le XXe arrondissement de Paris, fondée en 1962, et l’école ouverte Ange Guépin de Nantes, créée en 1973. Toutes deux se réclament plus ou moins de la pédagogie Freinet.
De nombreuses étudiantes et étudiants passés par l’université de Vincennes dans les années 1970 ont scolarisé leurs enfants à l’école Vitruve …
… Le témoignage de Sarah, élevée par sa mère peintre, est éloquent: elle a «tenté d'effacer le stigmate de l’école Vitruve pour tendre, avec toute la force d’un enfant de 10 ans, vers la plus grande normalité imaginable».
Elle s’est mariée à l’église –au grand désespoir de son père– et a scolarisé ses enfants dans le privé, «en ne les prenant surtout pas pour des adultes»….
 
 

… Aux Etats-Unis, ce sont les Etats et les collectivités locales qui financent l’éducation, le gouvernement fédéral n’intervenant que pour des subventions ciblées.
Ce système crée de fortes disparités entre Etats, mais également au sein d’un même Etat, selon les ressources fiscales des comtés.
La Caroline du Nord, qui abrite en son sein le «Research Triangle», formé par les villes universitaires, démocrates et prospères de Raleigh, Durham et Chapel Hill, et des comtés ruraux où les écoles publiques sont très démunies, illustre bien ces contrastes…
Résultat : un encouragement à recourir à l’enseignement privé ou à domicile, des classes sous-équipées, des profs sous-payés, souvent obligés de faire d’autres tâches au sein de l’école, voire un deuxième boulot pour boucler les fins de mois – chauffeurs Uber, caissiers, cours en ligne…

… Le quotidien américain souligne que les données concernant les 18-19 ans sont encore plus frappantes.
Chaque année depuis 1985, l’Institut de recherche sur l’enseignement supérieur de l’université de Los Angeles (UCLA) demande aux étudiants de première année s’ils se «sentent dépassés» par la charge de travail et les changements dans leur vie.
En 1985, 18% d'entre eux ont répondu oui; en 2000, le chiffre avait grimpé à 28% pour atteindre les 41% en 2016

Jusqu'à quand cet immense pays qui nous a donné Melville et Faulkner, Ford et Griffith, Pollock et Hopper, va-t-il se comporter comme une petite colonie mafieuse qui, de paroles fielleuses en postures indignes, de renoncements en rapiècements, d'accusations fantoches en élucubrations grotesques, sombre peu à peu dans une sorte de grand foutoir sans queue ni tête dont on aurait bien du mal à saisir la logique, si ce n'est celle d'imposer sa force, à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières, par une sorte de tropisme triomphant qui serait celui du grand homme blanc outragé?..
… C'est à se demander si l'Amérique n'est pas en train de payer toute cette accumulation de culture au rabais qui de Facebook en Twitter, de Netflix en films de superhéros, de malbouffe en abondance de publicités d'une niaiserie sans fond, d'outrance en vulgarité, provoque des dégâts tels dans les psychés individuelles que le pays, saturé de mauvaises graisses, apparaît comme inapte à articuler ne serait-ce que le début d'une pensée cohérente.
Trump n'a pas été élu par hasard…


… Dans la soirée de lundi, l’Odéon était très occupé. Au-delà des espérances des organisateurs : un spectacle mémoriel, concocté par l’historien Antoine de Baecque, entendait faire revivre in situ et devant une salle comble cet épisode de Mai 68, «principale tribune du "tout est possible"» et célébrer cette «communauté de jeunes gens qui tenta d’inventer une utopie et de la vivre», il a soudainement été rattrapé par le réel.
Haie d’honneur
Vers 20h30, une petite cinquantaine de trublions «dix-huitards» ni cagoulés ni armés, ont tenté de s’inviter à la fête

Plus de 3,1 millions d’enfants vivront sous le seuil de pauvreté en 2018-2019 au Royaume-Uni, soit 1 million de plus qu’en 2010 et une hausse de pratiquement 50% en 8 ans.
Calculés par l’institut de recherche Landman Economics, ces chiffres concernent uniquement les enfants vivant au sein d’un domicile familial avec des parents actifs…
… En France aussi, la situation va en s’aggravant: 1 enfant sur 5 vit désormais sous le seuil de pauvreté - seuil établi à 1700 euros par mois pour une famille avec deux enfants.
Soit un total, là aussi, de 3 millions de jeunes.
Sans surprise, au Royaume-Uni comme en France, cette hausse de la pauvreté infantile est synonyme d’un accès aux soins de plus en plus limité…

… Voilà qui rappelait les auditions, au printemps 1994 et au même endroit ou presque, des sept grands capitaines de l’industrie cigarettière américaine, jurant leurs grands dieux que la nicotine n’induisait aucune dépendance chez les fumeurs… Comme le scandale de la dissimulation des risques du tabac en son temps, celui des opioïdes vient rappeler que les principales menaces qu’affronte la société américaine ne sont aujourd’hui pas extérieures – comme les gesticulations de Donald Trump veulent le faire accroire –, mais intérieures.
De fait, la dépendance aux opioïdes qui s’est installée dans la population américaine est aujourd’hui l’une des plus graves crises sanitaires – peut-être la plus grave – auxquelles sont confrontés les Etats-Unis

la ségrégation sociale et raciale est en place depuis de longues années dans les écoles des quartiers populaires d’Ile-de-France.
Dans mon enquête, je me suis concentré sur le cas de Paris intra-muros et sur la période contemporaine.
Volontairement. Avec 51% de familles très favorisées (cadres et enseignants) pour 16% de défavorisées (ouvriers et chômeurs), notre capitale a – sur le papier – toutes les clés pour mélanger les publics et faire fonctionner l’ascenseur social et scolaire.
Or, dans les faits, c’est tout le contraire que l’on constate : ségrégation record et échec scolaire massif…
… -       Puisque vous ne les prenez pas, comment pouvez-vous dire qu’ils font baisser le niveau ? Si je vous dis que je suis instit et que son père est directeur de CES, vous répondez quoi ?
-     Fallait le dire que cette jeune fille a des parents enseignants, ça change tout, je fais partir le dossier ce jour-même…

Un matin d’été, dans un centre de vacances de Montreuil (Hautes-Alpes), non loin de Grenoble, ­Caroline Guy entame un atelier de relaxation dans la nature avec un petit groupe de filles de 11 ans.
Pour ­commencer, elle leur demande de se déchausser dans l’herbe.
La réaction est unanime : « Quoi ? Pieds nus dans l’herbe ? Ça va pas la tête ! C’est dégoûtant. Il y a des bêtes… »
Impossible. Inimaginable.
Une seule ose ­finalement tenter l’expérience…


… Le problème n'est pourtant pas nouveau.
La marque fait la publicité de ces sorties depuis au moins huit ans et des polémiques ont déjà eu lieu.
Paul Devin, inspecteur de l'Education nationale, avait lui manifesté sa désapprobation au détour d'un billet de blog en 2016 : "L’enseignant qui accepterait de mettre en œuvre (ces sorties) permet à Apple d'instrumentaliser la mission de service public d'enseignement aux fins d’un intérêt commercial particulier", dénonçait-il….
… Car des initiatives semblables existent chez d'autres géants du net : depuis 2012, Microsoft propose une "classe immersive" aux enseignants de "CE1 à la 3e qui souhaitent venir y faire cours et faire vivre aux élèves de nouvelles expériences pédagogiques".
Comme Apple, l'entreprise en fait la publicité sur son site Internet.
Désormais, la Direction numérique pour l'éducation "a informé les délégués numériques académiques de toutes les académies de ne pas conduire d'opérations similaires à celle faite avec Apple", indique le ministère de l'Education nationale…

« En interdisant, résout-on vraiment le problème ? », entend-on résonner sur le terrain. « C’est toute la relation entre l’école et l’entreprise, en particulier avec ces géants du Web qui ont prise sur notre vie privée, qui doit être interrogée sereinement », plaide tel professeur parisien. Une relation souvent polémique. Entre ceux, nombreux au sein de la communauté éducative, qui s’alarment de l’« entrisme » des grandes firmes, et ceux, pas moins nombreux, qui au contraire saluent l’adaptation – tardive – de l’école à la culture numérique, le parent s’y perd un peu.
« Manipulation »
D’autant que l’actualité lui donne des raisons de s’alarmer. En mai 2017, le New York Times publiait une enquête révélant « comment Google a pris le contrôle de la classe »

… En réalité, l’école a totalement sous-estimé le problème de mettre des enfants de 12 ans dans des situations de travail sur tablettes, alors que tout le reste des activités ludiques possibles sont à portée de clic.
Si nous avons le même problème adultes, comment est-il possible de penser que les enfants n’y soient pas confrontés?...
… Bien entendu, la responsabilité de l'école est énorme, compte tenu des fortes inégalités entre familles pour encadrer l’usage du numérique et bien guider les enfants…


… Qualifiés par la droite et l'extrême droite de "racailles de banlieues", les premiers militants "Black blocs" présentés en comparution immédiate après les violences du 1er-Mai présentent un tout autre profil social.
Élèves à Centrale, fils et filles de chercheurs au CNRS, d'analystes financiers, etc...
Il semble que ces militants appartiennent plus à la classe moyenne ou à la petite bourgeoisie qu'aux classes populaires.
Un profil beaucoup moins étonnant qu'il n'y paraît…

j'ai voulu faire le point sur les éléments collectés sur ma personne.
Par Facebook et Google évidemment, mais aussi par Amazon, Twitter, Snapchat, Uber et Netflix*.
Au total, j'ai récupéré plus de 62 gigaoctets d'informations.
Concrètement, cela représente, imprimé, l'équivalent d'un livre de plus de 37.000 pages !
Et tout, absolument tout, y est, répertorié dans 193 dossiers, consigné dans 4.084 fichiers, essentiellement des tableurs plus ou moins lisibles…

… La loi fait ainsi reposer sur l’élève — et sur des choix effectués à 15 ou 16 ans — la responsabilité de sa réussite ou de son échec. Fini les errements, les tâtonnements que permettait dans une certaine mesure l’ancien système : désormais, chacun doit anticiper la place qu’il veut se donner dans la société, sous peine qu’on la lui impose. Bien sûr, de ce point de vue, la réforme n’invente pas tout. Elle renforce des logiques déjà présentes dans l’univers scolaire, en particulier ce que Pierre Bourdieu nommait dès 1964 la « culture de la précocité », c’est-à-dire la prime donnée aux trajectoires linéaires et aux « voies royales » …
… Pour les bacheliers et leurs familles, la réforme ne se contente pas de fermer l’accès de droit à l’université : elle organise les conditions d’un marché de l’anxiété

notre manière d’hériter de Mai 68 réinstalle une mythologie de la politique en vertu de laquelle un moment politique parfait serait un moment « total », au cours duquel toutes les luttes se dérouleraient en même temps.
Nous vivons sous la domination de cette norme, ce qui se voit dans notre aspiration à « rassembler » les luttes et dans notre rêve de « refaire Mai 68 ».
Mais l’ampleur du projet engendre le sentiment que l’on ne fait rien – ou rien d’assez radical – si l’on ne refait pas Mai 68.
C’est un peu cette mythologie qu’a voulu réactiver Nuit debout – sans succès, comme on l’a vu…
Il faudra d’ailleurs un jour se poser la question de la responsabilité de Nuit debout dans l’échec de la mobilisation contre la loi El Khomri sur le travail…
… Ce qui m’intéresse, ce n’est pas la « haine » ou la critique assumée de Mai 68, c’est plutôt la manière dont une large partie de la gauche peut faire l’éloge de Mai 68 tout en employant des rhétoriques et des cadres d’analyse qui sont en régression manifeste par rapport à Mai 68 et à l’humeur libertaire de ce moment…

Mais nous t’avons trop vu à l’œuvre Dany, toi et tous tes petits camarades.
Nous voyons combien cela coûte cher de briser ses engagements, de renier son idéal de jeunesse pour une place et du fric, et d’avoir à se justifier durant 40 ans d’avoir été animé pendant quelques années par un autre souffle que celui de son petit égo.
Si nous te devons quelque chose, c’est avant tout cet enseignement-là, le poids des renoncements de toute une génération.
C’est peut-être de cela que nous sommes les héritiers et héritières…

… J’ai parfois l’impression de nager dans un océan de fringues, d’étouffer sous une chape de textiles de toutes les couleurs et de toutes les matières, et je sens monter en moi un dégoût qui ressemble étrangement à celui qui nous prend lorsqu’on découvre la poubelle d’un magasin qui déborde de nourriture encore emballée…
… «En 2014, on a dépassé pour la première fois le seuil de 100 milliards de pièces produites en une année et la branche compte sur une augmentation de 60% d’ici 2030», explique Kirsten Brodde, spécialiste du gaspillage textile de Greenpeace, dans un documentaire diffusé par Arte.
Or, beaucoup de vêtements ne sont portés que de sept à dix fois au cours de leur vie, avant d’atterrir à la poubelle, dans une benne de recyclage ou de croupir au fond d’une armoire…
… Je résume: des vêtements sont produits par des travailleurs exploités, au péril de leur vie, tout en polluant la planète et les ressources en eau des habitants, laissant une belle empreinte carbone au passage, puis sont (très peu) portés, jetés, recyclés ou brûlés. En boucle.
Alors quoi?

… A titre personnel et pour encore quelque temps, Facebook restera aussi cet empilement de colères, d’indignations et de postures, ce labyrinthe kakonomique d’une socialisation à coût cognitif nul.
Et cette formidable et inédite construction orwellienne.
Cette «version postmoderne de la Stasi», selon le lanceur d’alerte Julian Assange. Cet obscur objet du désir et du défilement des pulsions. Ce bovarysme calculatoire.

A l’origine de ces interrogations, le constat désormais très répandu qu’au lieu d’amener les internautes à échanger leurs points de vue et bâtir des théories nuancées, utopie qui a porté la démocratisation d’Internet dans les années 1990, l’émergence des réseaux sociaux et des algorithmes de recommandation a au contraire amené une radicalisation des points de vue, une exacerbation des tensions en ligne, et une impossibilité chronique à se faire entendre et respecter. …
… L’effet est particulièrement notable sur Facebook et Twitter. Dans un article de 2018 qu’il a cosigné, « Political Discourse on Social Media : Echo Chambers, Gatekeepers, and the Price of Bipartisanship », Michael Mathioudakis observe que si le modèle de recommandation de contenus de Facebook fonctionnait de manière aléatoire, l’exposition à des idées variées serait totale.
Mais dans les faits, celle-ci est très limitée
 

First & Great again ...
… Voilà où nous en sommes rendus: l’Amérique est une nation de mendiants, contrainte d’en appeler à la pitié d’inconnus, qui en retour vont choisir qui doit vivre de leur charité ou mourir de leur absence de soutien financier.
Une petite fille blonde de 2 ans en tutu risque par ailleurs d’obtenir bien davantage d’argent qu’un gamin noir dans une tenue de Black Panther, qui à son tour générera sans doute davantage de compassion sur les réseaux sociaux qu’un type de 50 ans victime d’une fusillade ou d’une vieille dame latino en train de mourir de son diabète.
On dirait une version macabre de cette émission des années 1950, «Reine d’un Jour»

… l’essence du clintonisme : celui qui récolte le plus d’argent gagne et celui qui se rapproche le plus du centre l’emporte. Et les deux vont ensemble : les démocrates ne cessent de répéter depuis plusieurs décennies qu’il faut ramasser plus d’argent que les républicains pour les battre et que, pour ce faire, il faut se débarrasser de toutes ces vieilles politiques de gauche. Hillary a récolté deux fois plus d’argent que Trump, mais elle a perdu ! L’autre dogme qui a volé en éclats, c’est la croyance, depuis Obama, dans la toute-puissance de la Silicon Valley, qui permettrait de gagner les élections grâce à une mobilisation sur Internet. Le président de Google, Eric Schmidt, était impliqué dans la campagne de Hillary. Et, en face, il y avait Trump dans son coin qui tweetait n’importe quoi, et ça s’est avéré plus fort !...


La violence n’a pas reculé, elle a changé de visage. Elle n’est plus irruption soudaine, mais elle infuse notre quotidien. Elle n’est plus un accident mais un rouage de notre système. Encouragés par le marché, nous sommes devenus de «nouveaux sauvages»…
… Une nouvelle forme de sauvagerie a émergé, inhérente au marché total, qui a moins besoin des formes et de la politesse bourgeoise, que de l’extase, de l’hystérie, de l’intensité, de l’injonction à jouir.
Les gens ont toujours su qu’ils ne pouvaient pas tout avoir, ni tout être.
Mais le marché, plus encore avec la révolution numérique et sa «tyrannie de la visibilité» sur les réseaux sociaux, leur dit exactement l’inverse : être et avoir tout.
Ce mensonge-là déstabilise profondément les sociétés, produit une forme inédite de haine et de frustration rentrée, qui un jour rompt le lien social…
… Aujourd’hui, la violence concerne aussi bien le cœur du tissu social.
Elle a quitté le régime de l’accident pour rejoindre celui de la norme, les marges pour le centre : derrière le vernis de respectabilité, la classe moyenne est en train de péter les plombs…

… « Pris dans un flux de signes, dans des luttes économiques pour la survie ou pour la distinction, vivant sur les réseaux “sociaux” dans l’informalité complète, l’attention intermittente, le décompte des copains, la désillusion ironique, il s’étonne de sentir monter en lui, par épisodes, l’inconvenance ou la bizarrerie, et de voir la distance civile céder toujours plus de terrain à l’affolement relationnel généralisé, à mesure que la paupérisation guette...
La croyance obligée dans le “bonheur” comme valeur unique ou but accessible, est devenue sa névrose, et compte tenu du mensonge qu’elle charrie, la source d’un ressentiment explosif. […]
 Tout cela, sans aucun doute, dessine un circuit neuf de la violence, un nouveau rapport du désir à la frustration, du signe à l’affect, de la répression au transfert. Toute une énergétique nouvelle ».

Cette petite musique selon laquelle « on déshabille Pierre pour habiller Paul » s’est fait entendre jusque sous les ors de l’Assemblée nationale, où des députés Les Républicains – dont le vice-président du parti, Guillaume Peltier – mais aussi de La France insoumise et du Front national sont montés au créneau, ces derniers jours, pour rappeler le président Macron à ses engagements : lors de la Conférence des territoires, en juillet 2017, le chef de l’Etat avait assuré qu’il n’y aurait plus aucune fermeture de classes rurales.
Huit mois sont passés et, entre le ministre de l’éducation, qui se revendique aujourd’hui comme le « premier fervent partisan des écoles rurales », et la communauté éducative mobilisée, une bataille de chiffres fait rage. De « 200 à 300 classes, grand maximum », seront supprimées à la rentrée,...

Éleveur de moutons retraité dans les Hautes-Alpes, Lionel Paillardin est la bête noire des recteurs et des inspecteurs d'académie. Président de l'association Ecole et territoire, il écme les tribunaux administratifs afin d'empêcher des fermetures de classes et d'écoles. Sur la brèche depuis trente ans, ce militant apporte son éclairage sur la volonté gouvernementale de regrouper les écoles de moins de trois ou quatre classes, comme c'est le cas en Creuse. ..

… Gustavsen a aussi critiqué un autre défi qui consistait à courir nu sur un pont d'1,4 kilomètre.
«Il n'est probablement pas dangereux pour un coureur d'être sans habits sur le pont, mais les gens qui conduisent pourraient être tellement surpris de voir des gens nus sur le pont qu'ils pourraient oublier qu'ils sont en train de conduire.»
La presse locale n'a pas précisé si des lycéens norvégiens avaient déjà eu des relations sexuelles sur des ronds-points pendant le Russ.
Mais le communiqué de l'agence des routes publiques, devenu célèbre à travers le monde, a déjà donné l'impression que c'était une pratique régulière dans le pays

… Au niveau international, dans les classements de l’OCDE, la France se caractérise par ailleurs par un niveau de déterminisme social et d’inégalités scolaires ahurissant.
En termes de ségrégation entre établissement, nous sommes devant la quasi-totalité des pays occidentaux et dépassés uniquement par la Hongrie, le Mexique et le Chili.
Donc, oui, Paris est une ville très ségrégée dans un pays qui pratique lui-même intensément la ségrégation.
Doit-on parler également de ségrégation raciale ?
 

First & Great again ...
Les écoles publiques, où sont scolarisés 90 % des élèves américains, sont financées par les Etats, salaires des profs compris. Le gouvernement fédéral n’intervient que de façon très marginale (subventions des repas à la cantine pour les plus démunis, aides aux enfants handicapés…). Ce système totalement décentralisé a pour conséquences de fortes disparités, notamment dans certains Etats républicains où, pour répondre aux promesses électorales de baisses d’impôts, l’éducation a subi des coupes claires…
… Quant à l’actuelle ministre de l’Education, Betsy DeVos, sa réponse à la crise de l’école américaine se résume à la privatisation massive des établissements, comme elle l’a fait dans son Etat du Michigan. Les élèves y sont aujourd’hui parmi les plus faibles du pays.

… Que voit-on, quand on soulève le tapis rouge de «l’exceptionnalisme américain», quand on quitte, même de quelques miles, les mégapoles côtières ? Des nids-de-poule qui créent de dangereuses sorties de route au pays de l’automobile. Des infrastructures qui s’effritent ou s’effondrent, des barrages qui se fissurent (lire pages 4-5), des trains qui déraillent. L’inexistence d’un système de santé public (lire pages 6-7). Une espérance de vie indigne d’une superpuissance économique. Une école très fortement inégalitaire. Une mobilité sociale plus basse encore aux Etats-Unis qu’en Europe, bien loin du sacro-saint «rêve américain», comme l’écrit l’intellectuel et activiste américain Noam Chomsky (Requiem for the American Dream). Une classe moyenne asphyxiée, quand les super-riches reçoivent des cadeaux fiscaux (lire page 18). Un racisme systémique. Un taux d’incarcération digne d’un régime totalitaire - les Etats-Unis représentent 4,4 % de la population, mais 22 % de la population carcérale mondiale (lire pages 14-15). Un taux d’homicides par armes à feu sans commune mesure avec les autres pays développés. Une société anxieuse, minée par les hypothèques ou les remboursements d’emprunts étudiants (lire pages 16-17), dopée aux amphétamines ou shootée aux opiacés

… les chiffres deviennent intéressants quand on analyse les résultats par tranche d’âge: seulement 66% des personnes de dix-huit à vingt-quatre ans pensent que la Terre est ronde, pour 94% des seniors.
Comment expliquer ce clivage?
En 2015, le magazine Harvard Political Review révélait la méfiance grandissante des jeunes Américains quant à la science: selon le sondage annuel Harvard Public Opinion Project, 23% des millenials déclaraient que «le réchauffement climatique est une théorie qui n'a pas encore été prouvée». ..

La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté lundi l'appel d'un homme condamné à 241 années de prison dans le Missouri pour une journée de violents vols à main armée commis à l'âge de 16 ans


ce dispositif n’a rien de révolutionnaire : «Ce n’est pas le premier, il y a déjà eu l’accompagnement éducatif, l’aide aux devoirs, les contrats locaux d’accompagnement à la scolarité… Depuis les années 90, on tourne autour du pot et les résultats de l’étude Pisa [Programme international pour le suivi des acquis des élèves, ndlr] montrent que l’origine sociale demeure décisive dans la construction des inégalités.»…
… «Je regrette qu’il y ait si peu de professeurs, ce sont les plus à même d’aider les élèves. Les personnes en service civique n’ont ni les ressources méthodologiques ni les connaissances suffisantes.» Le sociologue Etienne Douat émet également des réserves : «Ces dispositifs reposent toujours tendanciellement sur la délégation à des personnels autres qu’enseignants. Tant que l’on sera dans ce paradoxe d’externaliser ou de déléguer ce travail décisif de reprise des apprentissages, ça ne fera pas bouger les lignes.»…

L’exemple des pays imposant un examen d’entrée à l’université semble en partie valider cette hypothèse.
Dans des pays aussi éloignés que la Grèce et le Japon, les mêmes officines privées (payantes et donc discriminantes) enrôlent les mêmes adolescents en cours du soir, les soumettant à forte pression.
Hasard ou coïncidence, ces pays affichent un taux de suicide très élevé chez les moins de 25 ans…

« Lâche ton téléphone et reviens à ta vie. »
C’est la devise de l’application gratuite Moment, qui propose de minuter le temps d’utilisation du portable.
Essayez pour voir ! C’est effrayant, le nombre d’heures qu’on passe l’œil rivé sur « cet écran où s’agitent des insectes » – comme disait Federico Fellini des premières télévisons…

… A leur arrivée, les élèves sont accueillis par une haie d’honneur des employés puis reçoivent des tee-shirts avec le logo de la marque.
De quoi provoquer l’interrogation d’un des enfants qui demande même ainsi à voix haute : «Je croyais qu’on n’avait pas le droit au placement de produits à l’école ?»
Après l’initiation à la programmation sur les produits Apple, les élèves repartent avec une clé USB en forme de bracelet, toujours aux couleurs de la marque…

… Dans son entretien avec Wievorka et Geismar il dit :  "J’ai décidé que je ne dirai rien pour les 50 ans de 68 (…) J’ai fait les 2 ans, les 10 ans, les 15 ans, les 20 ans, les 25 ans, les 30 ans, les 35 ans, les 40 ans, les 45 ans, je n’ai plus rien à dire ! ».
Dont acte.
A ses yeux, Ricœur était peut-être fini, mais il ne semble toujours pas en avoir commencé la lecture.

… Nous, enseignants, signataires de l’Appel de Beauchastel (1), sommes réfractaires à ces multiples plans numériques. Toutes ces promesses de renouvellement pédagogique par les technologies «innovantes» relèvent, en réalité, d’un renoncement à la pédagogie.
Quand on nous oppose qu’il faudrait vivre avec son temps, nous pensons précisément qu’il est urgent de prendre quelque distance avec une époque affectée d’une boulimie consumériste et technologique aux effets catastrophiques, tant socialement qu’écologiquement.
Le temps de plus en plus long passé devant des écrans par les adultes comme par les enfants ne peut produire qu’une régression

… Environ 3 100 employés de Google ont réclamé, dans une lettre dévoilée jeudi 4 avril par le New York Times, que l’entreprise mette un terme à son partenariat avec le Pentagone. Début mars, Google avait admis publiquement dans les colonnes du magazine Gizmodo qu’elle mettait à la disposition du ministère américain de la défense certaines technologies d’intelligence artificielle (IA).
Ce partenariat s’inscrit dans le projet Maven, un programme lancé en avril 2017 avec l’objectif, expliquait le Pentagone dans une note, de «  rendre rapidement intelligible l’énorme volume de données accessibles au ministère de la défense ». ..

… Tout se passe aujourd’hui comme si Twitter offrait la possibilité de s’affranchir de cette civilisation des mœurs.
On ne peut couvrir le dénigrement systématique, la malveillance et la bêtise, aggravées par la jouissance d’une impunité quasi-totale liée à l’anonymat dont bénéficient les plus couards, au motif qu’il s’agirait d’un respect de l’horizontalité et de la démocratie.
Le militant qui se cache dans une démocratie pour hurler –toujours avec les loups– n’est pas un militant: c’est un corbeau

Croire que cette affaire sera un éclair de lucidité dans l’opinion et permettra une prise de conscience accrue des enjeux posés par une plateforme privée rassemblant deux milliards d’utilisateurs sur un modèle économique de régie publicitaire est une chose.
Imaginer que cela impactera les comportements de ces mêmes utilisateurs en est une autre. Ceux qui le pensent font la même erreur que ceux qui pensaient que Trump n’avait objectivement absolument aucune chance de l’emporter tant l’énormité de ses prises de parole ou ses positions était une caricature de caricature.
Par l’architecture de panoptique sur laquelle il repose, Facebook ne peut de toute façon pas être autre chose qu’un instrument de surveillance

… Une enquête, publiée ce mardi 3 avril, révèle que 36% des étudiants vivant sur les campus universitaires américains ne mangent pas à leur faim.
Les chercheurs du Wisconcin HOPE Lab, qui signent cette publication, expliquent que ce fléau menace plusieurs millions d’étudiants chaque année.
L'étude prend en compte à la fois les campus privés et publics…

… A la rentrée prochaine, la cour de récré de l'école élémentaire Barthou, implantée dans les quartiers de Reims et classée en réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP +), sera coupée en deux. D'un côté du grillage vert, fraîchement installé, le bâtiment de l'école publique. Sur ses fenêtres s'affiche en grosses lettres "Liberté, égalité, fraternité, laïcité".
Il continuera d'accueillir ses élèves, comme aujourd'hui.
De l'autre, dans une partie des locaux du groupe scolaire, aujourd'hui vacants, s'installera le cours Colibri, issu du réseau Espérance Banlieues

Pourquoi le fonctionnement actuel de la maternelle n'arrive-t-il pas à enrayer les disparités sociales ?
Tout simplement parce que la maternelle n'a pas eu les investissements escomptés. Dans les premiers niveaux de l'éducation, les dépenses de l'Etat sont inférieures de 15% par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE. Au contraire, les lycées ont bénéficié de 37% de dépenses annuelles de plus que les pays de l'OCDE.
Il n'y a pas non plus eu de politique efficace dans les zones défavorisées…

… En deux ans de scolarité, l’écart de niveau avec les élèves du public ne s’est pas creusé, il est resté stable. L’école privée, pourtant dotée d’élèves un peu meilleurs au départ, n’a pas fait fructifier cet avantage. On aurait pu penser, en toute logique, que l’écart de départ allait augmenter au fil des années, l’école privée mettant en présence davantage d’élèves issus de milieux sociaux et de contextes familiaux plus favorables à la réussite scolaire. Et bien non

Privé : La loi Gatel sur l'ouverture des établissements hors contrat en discussion le 28 mars
Il n'y aura pas de contrôle sérieux des établissements hors contrat


l'essentiel de leurs revenus proviennent de la monétisation des données récoltées à des fins publicitaires. "Le métier de Facebook n'est pas d'être responsable, c'est de faire de l'argent, souligne pour Marianne Benjamin Bayart, cofondateur de la Quadrature du Net, association de défense des droits et des libertés des citoyens sur Internet. Vous pousser à accepter de transférer vos données pour ensuite les revendre, c'est une opération classique chez Facebook. A leurs yeux, ce qu'il s'est passé n'est pas grave, cela montre même que leur modèle fonctionne !".
Et en dépit des déclarations de la plateforme, toutes les personnes présentes sur le fichier de Cambridge Analytica n'avaient pas vraiment donné leur accord : c'est une option par défaut du réseau social qui permet à vos amis (aujourd'hui encore) de transmettre vos données publiques à une partie tierce. "Cambridge Analytica a récupéré les données des gens pour en faire un usage auquel ils n'ont jamais consenti, pointe Benjamin Bayart. C'est comme si je vous laissais les clés de chez moi pour aller arroser les fleurs, et que vous changiez le papier peint !"...

Problème : les profs manquent de formation. «La première année, je ne maîtrisais pas trop. J’ai vraiment appris en même temps que les enfants. Même moi j’aurais pu me faire avoir, croire certaines choses», précise Isabelle Sarrazin, l’enseignante de CM2.
A la fin de l’année, les élèves de Taninges prêteront le serment de la souris, en déclarant : «Je jure sur la tête de la souris de mon ordinateur qu’avant d’utiliser ou de retransmettre une information, toujours je la vérifierai» et décrocheront leur diplôme de hoaxbusters. Masqués, bien sûr.

Le candidat Macron Emmanuel, repris ensuite par le président Emmanuel Macron, a dit et répété qu'il allait arrêter avec la politique de fermeture d'école de ses prédécesseurs.
Malheureusement, il n'a pas dû transmettre l'information à son ministre, car nous avons toujours autant d'écoles menacées

Dans la dernière vague de l’enquête, réalisée en 2014, la France était le pays le plus mal classé quant au dialogue entre les adolescents et leurs parents, parmi les quarante-deux pays ou régions du monde étudiées.
L’explication pourrait bien tenir à un décalage plus grand qu’ailleurs entre les préoccupations des uns et des autres. Avec des parents obnubilés par la performance à l’école.
Et des ados, peut-être désireux d’aborder d’autres questions. …

Près d’un parent français sur quatre (23%) est pessimiste quant à l’avenir de son enfant, c’est plus qu’aucun autre pays de l’étude, la moyenne étant de 13%.
Seulement 31% des parents français sont optimistes, alors que la moyenne des 29 pays est de 60%. Seuls les parents japonais le sont moins.
A contrario, les finlandais sont optimistes à 73%, les vietnamiens à 68%, les canadiens à 62%...
… Les parents français sont encore plus tranchés : 65% d’entre eux citent d’abord le salaire des enseignants, c’est le 3ème rang de l’étude.
On se souvient d’un sondage disant qu’une majorité de français estimait que les profs ne devaient pas être augmentés, manifestement les premiers concernés estiment au contraire que c’est la priorité…

Nouvelle proposition de loi sur l'uniforme à l'école
Selon le député LR Maxime Minot, il faut "restaurer" le port de l'uniforme à l'école, comme si celui ci avait été institué dans le passé.
Il a déposé une proposition de loi qui accorde à l'uniforme de grandes vertus dans un fantasme intégrationniste touchant.
" Le port d’une tenue uniforme, aux couleurs de chaque établissement serait un vecteur qui permettrait, demain, de restaurer l’école dans ses missions fondamentales tout en améliorant l’adhésion au projet pédagogique".
Rien que cela...
La proposition de loi

En France, on mange de plus en plus mal, rappelle le médecin.
"Le problème, c'est que des enfants sont maintenant habitués à mal manger dès leur plus jeune âge, avec des céréales gavées de sucre au petit-déjeuner, des pâtes à tartinées chocolatées bien connues, saturées de matières grasses et de sucre, de boire des canettes de soda au repas et des barres de "snacking" au sucre tout au long de la journée".
Dès le début de leur vie, ces enfants vont entamer le long travail de dégradation de leur foie.

Edward Snowden a mis en cause le modèle même de Facebook et de ses pareils :
"Des entreprises qui gagnent de l'argent en collectant et en vendant des fichiers détaillés sur la vie privée étaient autrefois simplement décrites comme 'des entreprises de surveillance'. Leur changement de marque en 'réseaux sociaux' est l'opération de tromperie la plus réussie depuis que le ministère de la Guerre est devenu le ministère de la Défense." …

… Le problème n’est pas nouveau.
Obama a utilisé le même genre de méthodes dans ses campagnes électorales, en profitant d’une législation encore floue à l’époque. Ses équipes avaient réalisé un maillage et un profilage très fin des électeurs. Ils pouvaient venir sonner à votre porte en sachant qu’un membre de votre famille était atteint d’un cancer –et évidemment vous vanter les bienfaits de l’Obamacare.
Le problème c’est qu’un président, ce n’est pas un tube de dentifrice. En délivrant un message politique différent à chaque catégorie d’électrices et d'électeurs, un message répété à l’infini, un message qui joue sur des émotions, on se situe exactement dans l’inverse du débat d’idées

A votre avis, lorsque l’on parle aujourd’hui du réchauffement de l’atmosphère terrestre dû à l’augmentation de l’effet de serre est-ce plutôt ?
- une certitude pour la plupart des scientifiques
- une hypothèse sur laquelle les scientifiques ne sont pas tous d’accord
- sans réponse
Cette année-là, 70% des Français choisirent la première et bonne réponse, et seulement 28% la seconde et mauvaise.
 En 2010, à la même question, seuls 51% des Français cochaient la première réponse, et 45% la seconde.
Six ans plus tard (1), en 2016, les pourcentages étaient respectivement de 59% et 41%, alors que les faits scientifiquement établis, comme l’observation de l’évolution du climat planétaire, avaient non pas affaibli mais à l’inverse renforcé le diagnostic des climatologues entre 2009 et 2016 …

Le constat est sans appel.
Les adolescents et jeunes adultes dorment de moins en moins.
Moins de sept heures par nuit en semaine pour 38 % des jeunes de 15-24 ans, alors que les besoins sont de sept à dix heures par nuit, selon les ­recommandations établies par la National Sleep Fondation américaine.
Ils manquent donc gravement de sommeil, alerte l’enquête rendue ­publique mardi 13 mars par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) et la ­mutuelle MGEN, à l’occasion de la 18e Journée du sommeil, vendredi 16 mars…

« Le Web est menacé. » C’est avec ces mots graves que Tim Berners-Lee, considéré comme le principal inventeur du Web, intitule une lettre ouverte publiée lundi 12 mars, à l’occasion des 29 ans de son invention.
L’Américain avait déjà, notamment dans sa précédente lettre publiée un an plus tôt, pointé de grands problèmes du Web, « de la désinformation et de la publicité politique douteuse à une perte de contrôle sur nos données personnelles ».
Cette fois, ce sont les grandes plates-formes que sont Facebook, Google ou Amazon parmi d’autres qu’il montre du doigt, sans pour autant les nommer.
« Le Web auquel beaucoup se connectaient il y a des années n’est plus celui que les nouveaux utilisateurs trouveront aujourd’hui.
Ce qui était autrefois une riche sélection de blogs et de sites Internet a été comprimé sous le lourd poids de quelques plates-formes dominantes. »
Tim Berners-Lee évoque « une poignée de plates-formes » en mesure de « contrôler quelles idées et opinions sont vues et partagées »….
 

great again ...
Plus qu'un cas d'école en matière politique, le mouvement de grève a attiré l'attention aux quatre coins des Etats-Unis, des mouvements de solidarité épars se manifestant dans le pays : à San Francisco, des enseignants ont envoyé des pizzas à leurs collègues de l'autre bout du pays.
Une cagnotte de soutien de plus de 250.000 dollars s'est organisée dans les derniers jours.
Selon Jean-Eric Branaa, la grève, bien que terminée, pourrait être le catalyseur d'une grogne sociale beaucoup plus importante.
Elle pourrait faire des émules dans d'autres Etats américains :
"La Virginie-Occidentale n'est pas le seul endroit où les professeurs sont mal payés.
On a déjà des appels à la grève en Arizona, au Texas, et dans l'Etat voisin de Pennsylvanie."…

… On peut affirmer sans exagérer que l’avenir politique des Etats-Unis repose sur l’issue d’un affrontement entre un ensemble solide et prospère de systèmes de communication utilisant surtout les réseaux sociaux et diffusant une vision manichéenne d’un pays menacé par les migrants, les libéraux et la finance internationale et qui doit donc rester armé jusqu’aux dents.
En face, se développe un mouvement exprimant la colère de nombreux citoyens lassés de la passivité des politiques qui refusent de résister aux lobbies des armes et de l’activisme de riches libertaires qui rêvent d’un Etat faible, incapable de protéger les jeunes et les plus démunis…

… Les armes font plus de 30.000 morts par an aux Etats-Unis, où la jeunesse scolarisée est parfois présentée comme la "génération mass shooting" ou la "génération Columbine", du nom d'une école secondaire du Colorado où deux élèves ont tué douze de leurs camarades de classe et un professeur en 1999.
Ces élèves ont vécu la totalité de leur scolarité avec cette menace permanente, spécifique aux Etats-Unis.
Année après année, ils ont vu leurs élus faire la sourde oreille ou, récemment, le président Donald Trump proposer d'armer leurs enseignants

Ce mouvement, c’est un peu du Wikipédia.
On ajoute des actes les uns après les autres. Il n’y a pas de pensée prédéfinie.
On change d’opinion s’il s’avère qu’elle ne fonctionne pas auprès des électeurs.
On peut dire une chose un jour et son contraire le lendemain.
Est-ce que cela peut marcher au pouvoir ?
C’est ce que les Italiens veulent voir.
Le M5S est-il typiquement italien ?
L’Italie a toujours été un laboratoire politique.
Il n’est pas exclu que l’expérience du M5S soit en partie reprise à l’étranger, mais l’Italie a une spécificité dans le domaine de la médiatisation qui lui vient du catholicisme.
Cela s’est d’abord traduit à travers la peinture, puis la télévision, et aujourd’hui Internet…

Le troisième défi, c’est celui de la solidarité.
Cette ville attire les gagnants de la mondialisation, et je les veux ici.
Mais cette ville ne doit pas devenir celle de l’entre-soi.
Paris est une ville qui a allumé la lumière pour tout le monde et quand il y a des gens qui ne vont pas bien, qu’ils viennent de très loin ou de chez nous, ils arrivent ici, espérant trouver une situation qui va les sauver.
Et ça, c’est une fonction de Paris que j’assume totalement.
C’est pourquoi

L’idéal d’une école émancipatrice est traversé de projets antagonistes.
Pour les un·es, elle aurait la fonction, typiquement moderne, d’émanciper les enfants des tutelles religieuses, familiales et communautaires.
Souscrire à ce projet demande alors d’accepter son présupposé : l’archaïsme de la tradition. La famille en tant que lieu de reproduction de la vie bourgeoise ou de la vie traditionnelle. Les religions en tant qu’institutions de pouvoir.
Les communautés en tant que formes de vie pré-sociales ou non civilisées.
Cette émancipation repose donc sur une certaine conception du progrès de la civilisation, et on comprend comment le projet d’une école émancipatrice, disons de gauche, rejoint parfois alors la critique morale de l’école.
Une certaine gauche progressiste et une droite plus ouvertement raciste se rejoignant pour émanciper les enfants des barbares (musulmans, roms, étrangers, prolos, etc.)…

great again ...
… Je suis professeur de littérature de lycée dans un complexe scolaire privé du sud des États-Unis.
Dans les mois qui ont suivi le massacre de Sandy Hook, en réponse à des débats autour de la sécurité à l’école, les huiles de mon établissement ont décidé d'envisager d’armer les professeurs.
 Ils ont donc investi dans un certain Draco Group –agence qui, à en croire son site internet, est spécialisée dans «le conseil, l’évaluation et l’aide en matière de sécurité».
On raconte que ce sont des anciens des forces spéciales israéliennes.
Et laissez-moi vous dire pour l’avoir vécu: l'expérience a dépassé les bornes descriptibles de l’absurdité….
… On est d’accord qu’une société évoluée, civilisée, devrait condamner sans réserve ce genre de scène [la joie indescriptible d'une ado recevant aux États-Unis son fusil Beretta]. On comprend que les États-Unis n’aient jamais ratifié la Charte internationale des Droits de l’enfant.
Le fait que des parents offrent une vraie arme à un enfant devrait provoquer l’intervention immédiate d’un juge des enfants.
[24 février] :Il s'agit d'une pub de Beretta de l'an dernier, qui n'est plus visible sur le site de Beretta car sans doute contre-productive, mais circule sur Facebook (vue 19,5 millions de fois)
Tout en dénonçant les inégalités, une grande partie des élites de gauche s’intéresse surtout à l’école de ses enfants, à ses loisirs ou à son environnement.
Le sort des ouvriers ou des caissières n’est pas vraiment son problème.
Elle célèbre la « mixité » tant qu’elle s’applique aux autres catégories et n’envahit pas ses quartiers.
Le débat sur les inégalités en France est marqué par une profonde hypocrisie.
Elle ne vient pas des conservateurs qui estiment que la liberté prime sur tout mais des progressistes qui affirment que, sans l’égalité, la liberté ne peut se construire.
Il faut essayer d’en comprendre les raisons.
Pour défendre leurs privilèges, ces bourgeois culturels utilisent plusieurs artifices.
 Ils mettent en avant les inégalités qui ne bousculent pas leur pouvoir

… "La diversité sociologique s'est considérablement réduite dans les grandes villes", note Jérôme Fourquet, qui relève qu'en 1982 les cadres et professions intellectuelles supérieures représentaient 24,7% de la population de Paris, contre 46,4% en 2013.
Dans le même temps, la population des employés et ouvriers s'y est divisée par deux.
Dans les grandes villes de province, le processus de remplacement des catégories populaires par les élites a été moins spectaculaire mais il s'est aussi vérifié.
Les très hauts scores obtenus par Emmanuel Macron et François Fillon dans les métropoles en sont l'illustration…
… En dix ans, de 2002 à 2012, la part d'enfants d'origine sociale favorisée dans le privé est passée de 19% à 36%, quand elle restait stable dans le public (19%).
A Paris, sur 175 collèges, l'intégralité de ceux qui ont la plus forte proportion d'élèves défavorisés sont publics.
Et inversement pour le privé…
[ "quand-les-classes-favorisees-ont-fait-secession"]

En trente ans, les citoyens les plus aisés sont parvenus à se construire un confortable entre-soi, loin du vulgum pecus dont ils ne savent plus rien du mode de vie, du raisonnement ou des aspirations.
D’où le creusement du fossé entre ce qu’on a appelé « la France d’en haut » et celle « d’en bas », les « coups de tonnerre » qui ont éclaté le 21 avril 2002 lorsque Lionel Jospin s’est retrouvé devancé par Jean-Marie Le Pen à l’issue du premier tour de la présidentielle …

Finalement la loi Gatel en reste à la simple déclaration d'ouverture d'une école hors contrat et au délai de 3 mois pour l'administration pour réagir.
N Vallaud Belkacem avait pu démontrer que ce délai ne laissait pas le temps à l'administration pour un controle des conditions d'ouverture, par exemple quand la déclaration est faite en été. La loi Gatel devrait faciliter al fermeture des établissements qui s'opposent aux controles par l'Education nationale.
"Alors que le texte initial portait atteinte à la liberté de l'enseignement les divers amendements... permettent de conserver un régime de déclaration pour la création d'écoles privées", explique dans un communqiué le sénateur LR JC Carle.
La majorité conservatrice du Sénat a été prise entre son soutien sans faille aux écoles privées traditionalistes et sa peur des écoles musulmanes.

… L'article unique de la proposition de loi vise notamment à inscrire dans le code civil que "les enfants ont le droit à une éducation sans violence", une règle avant tout symbolique, sans sanction pénale à la clé.
La France avait été épinglée en mars 2015 par le Conseil de l'Europe pour n'avoir pas interdit clairement toute forme de châtiment corporel envers les enfants, contrairement à une majorité de ses voisins.
En février 2016, le comité des enfants de l'ONU avait également demandé à la France "d'interdire expressément les châtiments corporels".

plus de sept milliards de smartphones ont été fabriqués depuis 2007 et les consommateurs américains changent en moyenne de téléphone tous les deux ans.
Les déchets électroniques constituent le flux à la plus forte croissance et représentent 70 % des déchets toxiques dans les exutoires américains.
Quant à la criminalité organisée, elle expédie illégalement, chaque année, huit millions de tonnes de déchets électroniques européens vers la Chine.
Pour l’année 2016, l’ONU estime que 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générés, soit une augmentation de 3,3 millions de tonnes (+ 8 %) par rapport à 2014. Et les projections promettent une augmentation de 17 % d’ici à 2021, pour atteindre plus de 52 millions de tonnes

Des classes sont en train de fermer dans toute la France.
Car en ce moment sont répartis les postes en fonction des besoins, c’est ce qu’on appelle la DGH, la dotation horaire globale.
L’heure est aux calculs et aux décisions, avec à la clé des fermetures de classe quand il n’y a plus assez d’élèves… ou plus assez d’enseignants.
Des écoles entières menacées
En milieu rural, des écoles entières sont menacées.
Les journaux de la presse locale, relayés par le Café pédagogique, tiennent la chronique de ces fermetures futures un peu partout en France.
Dans les campagnes, mais aussi dans les périphéries et les grandes villes, comme à Paris, où plusieurs écoles ont été récemment en grève, voire occupées, comme l’école Pajol où les parents s’affolent de voir que des classes pourraient désormais compter 37 élèves…

… Une proposition de loi déposée par la sénatrice Françoise Gatel en juin dernier (1) sera débattue au Sénat, mercredi 21 février 2018.
Elle vise le renforcement des contrôles lors de l’ouverture des établissements privés hors contrat.
Elle cherche à permettre aux maires et aux services de l’État de mieux instruire d’éventuels motifs liés à la sécurité et aux conditions de titres et de moralité du chef d’établissement. Elle prévoit par ailleurs un contrôle annuel de l’enseignement pour s’assurer de sa conformité à la moralité et aux lois.
Globalement, cette proposition reprend celle de Najat Valaud-Balkacem qui avait été invalidée par le Conseil Constitutionnel en janvier 2017.
Les tenants du développement des écoles privées hors-contrat crient à la mesure liberticide

… Le texte rend plus difficile les ouvertures d’établissements hors contrat, en leur imposant de détailler trois mois à l’avance leur dossier devant un « guichet unique » rassemblant la mairie, la préfecture et le rectorat, avec le nom des futurs enseignants, le plan des locaux ou encore le projet pédagogique.
« Actuellement, les maires ont huit jours pour réagir et, bien souvent, ils se sentent mis devant le fait accompli », fait valoir Françoise Gatel, la sénatrice centriste à l’origine de la proposition. Celle-ci prévoit aussi un contrôle systématique des classes pendant la première année

… Ces dernières années l'Etat, non content de faire des cadeaux fiscaux à Espérance Banlieues (comme aux Fondations en général), a mis en place le Service Civique (qui consiste à travailler sans contrat de travail), autorise la Fondation Espérance Banlieue à recruter dans ce cadre (en lui donnant l'agrément nécessaire) et rend la situation de surexploitation +/- "supportable" par les Volontaires en leur versant l' indemnité complémentaire qui les hisse à 580€/mois au total (soit pour 35h hebdo un revenu de 4,14€ de l'heure).
Toutes les écoles Espérance Banlieue fonctionnent à coup de Services Civiques, cf

… Toujours selon ce sondage JM Blanquer atteint un score stalinien chez les électeurs d'En Marche (90%) mais il fait aussi un excellent résultat chez les partisans du PS , des Républicains, de la France insoumise ou du Front national.
Voilà qui renforce l'image du technicien apolitique et pragmatique que le ministre se donne.
Ou plutôt 5%
Malheureusement, jeudi soir, JM Blanquer a été très nettement vaincu dans l'audimat par un prof : en l'occurrence par "Le Prof T", une série sur TF1.
L'émission de France 2 n'a été suivie que par 7% de l'audience. "Je suis très surpris, je pensais que JM Blanquer allait faire un gros score", explique l'animateur de l'émission C Politique, Karim Rissouli.
En fait JM Blanquer a fait à peine mieux que Wauquiez, le plus mauvais score de l'émission. Les 71% de convaincus ne font pas 5% de l'audience

On jugera sur pièce, dans quelques semaines. Une chose est sûre : Cyrulnik, s’il est un grand professionnel de la psychologie de l’enfant, auteur de concepts majeurs, n’est pas plus que Villani spécialiste de l’enseignement, dont il ignore beaucoup, comme Villani.
C’est ce qui frappe le plus, au fond, dans tout ceci : que l’enseignement soit à ce point en retrait des débats, au profit d’une posture emblématique de la geste Blanquerienne : l’affichage.

… Au début des années 80, comme la révolution tarde et que le sectarisme de l’organisation commence à le lasser, il rejoint, avec une phalange menée par Jean-Christophe Cambadélis, le Parti socialiste (PS) qui vient d’accéder au pouvoir, officiellement pour «changer la vie», en fait, pour mener une politique sinueuse, émaillée de réformes incontestables et de renoncements trop pragmatiques…

great again ...
"Je ne veux pas de tes condoléances, espèce de grosse merde, mes amis et professeurs ont été abattus. Plusieurs de mes camarades de classe sont morts. Faites quelque chose au lieu d'envoyer des prières. Les prières ne régleront pas cela. Mais le contrôle des armes empêchera que cela se reproduise", tweete l'adolescente, visiblement très affectée.
que dire de plus !
… Homme-clé de la pensée de droite sur l'éducation nationale, il fut l'un des acteurs sous le quinquennat Sarkozy, comme directeur général de l'enseignement scolaire, du plus grand désastre commis dans la machine éducative: la suppression des IUFM et de la formation des maîtres; la suppression de dizaines de milliers de postes; les internats d'excellence (spectaculaire et ruineux fiasco). Un moment attiré par François Fillon avant de se rapprocher d'Alain Juppé pour lui murmurer à l'oreille, il réussit un spectaculaire retournement dans la Macronie.
De tout cela, il ne fut pas ou guère question et encore moins de ce que peuvent vivre enseignants et directeurs d'établissement…

Dans "Mortelle Transparence", Denis Olivennes, dirigeant d'entreprise, et Mathias Chichportich, avocat, analysent les menaces que la révolution numérique, alliée à la tyrannie du soupçon, fait peser sur nos libertés. Extraits.

… Tous les Parisiens qui, chaque soir, chaque nuit, croisent des silhouettes endormies dans la rue, sous les ponts, sous les porches, sous la neige, doivent savoir qu'ils rencontrent des spécimens rares : en tout et pour tout, ils ne sont qu'une cinquantaine, à dormir chaque nuit dans la rue à Paris.
Ce doit être vrai, puisque ce sont successivement un secrétaire d'Etat, Julien Denormandie, et un député LREM de Paris, Sylvain Maillard, qui l'ont affirmé devant tous les micros passant à leur portée. Avec cette explication sociologique irréfutable, inaugurée par le président de LREM Christophe Castaner, sur cette cinquantaine d'irréductibles : ce sont eux, qui refusent les hébergements d'urgence qui leur sont proposés. …

great again ...
Depuis le massacre de Sandy Hook, une école primaire du Connecticut où furent abattus il y a cinq ans 20 enfants âgés de 6 et 7 ans, les procédures d'alerte et les exercices d'entraînement se sont multipliés dans les établissements scolaires américains.
L'objectif de ces formations est d'apprendre aux écoliers comment réagir face à un individu tirant à l'aveugle dans le but de faire un maximum de victimes.
"Depuis janvier 2013, il y a eu au moins 283 fusillades à travers tout le pays, ce qui revient à une fusillade en milieu scolaire par semaine", indiquait fin janvier Everytown for Gun Safety, une organisation qui lutte contre la prolifération des armes aux Etats-Unis.

D’après les chiffres du FBI, la fréquence des tueries en milieu scolaire est « en hausse » depuis l’an 2000. Ces fusillades sont celles qui, cumulées, font le plus de morts. La plupart du temps, l’auteur des coups de feu est un élève de l’établissement….

Longtemps, Apple a laissé faire ou dire. La marque s’est réveillée après un crime de lèse-majesté : l’occupation pendant trois heures, le 2 décembre, en pleines courses de Noël, de son magasin place de l’Opéra à Paris. Passe encore que les militants d’Attac peinturlurent ses vitrines avant l’ouverture des boutiques, mais là, en plein rush commercial

L'une des raisons de son succès massif, c’est sa rubrique "sécurité". Les habitants d’un quartier n’hésitent pas à signaler sur le site toute présence d’un inconnu qui leur semble suspect dans leur rue, conseillant aux voisins d’ouvrir l’œil sur ses activités…
… Bien entendu, cela n'empêchera pas ce nouveau petit Big Brother d’accumuler de la donnée sur nous, ce que nous faisons, ce que nous aimons. Et quand nous serons assez nombreux sur ses pages, puis suffisamment "accro", le temps sera venu de trouver comment nous rentabiliser.

Leur compassion affichée n’est pas tout à fait fausse. Les géants des technologies, aussi puissants soient-ils, dépendent beaucoup de la publicité et des ventes, c’est-à-dire de notre capacité à consommer. Leurs intérêts sont donc, dans une certaine mesure, indexés sur ceux de leurs utilisateurs. Sans ressources, ces derniers ne pourraient pas acheter les produits tant vantés. C’est pourquoi certains magnats de la technologie manifestent leur soutien au revenu de base universel et s’essaient à la résolution des problèmes croissants de protection sociale en matière d’éducation ou de santé (lire, sur ce blog, « L’utopie du revenu garanti récupérée par la Silicon Valley et « La Sécu selon Uber »).
La méthode n’est pas sans rappeler celle d’Henry Ford
Americon way of life
great again ...
Comment la superpuissance, qui consacre 16 % de son PIB (record mondial) à ses dépenses de santé, est-elle devenue le cancre des pays développés ?
Le mode de vie et les habitudes alimentaires des Américains y contribuent de toute évidence.
Près de sept adultes sur dix sont en surpoids, dont 38 % sont obèses (le double du taux moyen des pays de l’OCDE). 115 millions d’Américains souffrent de diabète ou de prédiabète.
Certains experts pointent aussi du doigt la congestion des hôpitaux. Selon les chiffres officiels, les Etats-Unis disposent de 2,9 lits pour 1 000 habitants, contre plus de 13 au Japon, 6,1 en France et 4,7 en moyenne au sein de l’OCDE…
Las de devoir chaque année galérer dans la précarité (certains depuis 10 ans !), ils se mobilisent et exigent leur titularisation. Cet été, ils n’en peuvent plus. Et toute l’équipe, le responsable titulaire compris, décide d’arrêter. Que fait la ville ? Elle décide d’enfin les respecter et de sauver le dispositif ? Au moins pour les gamins ? Non. Elle en profite, belle aubaine, pour supprimer la ligne budgétaire correspondante. Le droit des jeunes parisiens à bénéficier de colonies de vacances a été sabré par la ville pour éviter de sortir 5 personnes de la précarité alors que cette équipe se démenait tous les ans pour ces colos !...
… Cette mobilisation m’aura permis de découvrir tout ce dossier. Que Paris ne permettait qu’à 5000 enfants et ados de partir à ces colos. Qu’elle est prête à supprimer le dispositif pour ne pas titulariser 5 vacataires, et économiser 3 millions d’€ au passage. C’est minable, non ?...
great again ...
Depuis début 2018, déjà onze écoles américaines ont été la cible d'attaques avec armes à feu.
La solution proposée par les politiques: armer le personnel…
… Dans l'Ohio ou encore dans le Colorado, le personnel de lycées ou d'écoles reçoivent des cours, notamment pour «se préparer à la possibilité d'avoir à tuer l'un de leurs propres élèves.»
Mais à raison de quelques heures, quelques jours au plus, cet entraînement est «largement insuffisant» …

L'armée américaine et le Département de la sécurité intérieure ont développé une simulation informatique pour entraîner les enseignants à bien réagir en cas de fusillade. Les utilisateurs peuvent choisir de «jouer» en tant qu'enseignant, élève, membre des forces de l'ordre ou tireur.
Afin de recréer une atmosphère de panique réaliste, les créateurs du logiciel ont étudié les enregistrements audio des fusillades de Virginia Tech et Sandy Hook.
Le logiciel sera disponible gratuitement dans les écoles à partir du printemps prochain…

78 % des 12-14 ans connectés aux réseaux sociaux
Mais ce sondage met aussi en lumière les pratiques excessives des 12-14 ans, sachant que l’âge moyen pour avoir un smartphone est de 11 ans et demi.
Dans la tranche étudiée cette année par l’observatoire, neuf sur dix disposent déjà de leur propre mobile.
Signe des temps, ces ultra-geek préfèrent à 70 % visionner des vidéos sur leur mobile plutôt que de regarder la télévision, 83 % ont téléchargé des applications de jeux et 78 % sont connectés aux réseaux sociaux.
Un tiers déjà jouit d’un forfait tout illimité.
Côté parents, seule la moitié fixent des règles à leurs enfants (pas de mobile au collège, à table, après 21 heures...)…

… Outre les craintes liées au détournement possible des informations sur les enfants et de leur image, les critiques de Messenger Kids s’inquiètent d’une tentative de rendre les enfants accrocs à l’usage des écrans en général - et de Facebook en particulier.
«Cette application nuira au développement des enfants»
Dans une lettre ouverte mardi à Facebook, une centaine de pédiatres, psychologues et médecins et 19 associations de défense de la jeunesse demandent le retrait pur et simple du service. « Nous vous recommandons vivement de retirer l’application Messenger Kids », écrivent-ils…

… «8,6 millions de personnes [sont] touchées par le surpeuplement, […] dont 934 000 en surpeuplement accentué», soit un million de plus qu’en 2006.
Selon le rapport, ces chiffres montrent pour la «première fois» depuis longtemps une «aggravation du phénomène».
Le taux des logements suroccupés est passé de 8,4 % en 2006 à 8,5 % en 2013 alors qu’en trente ans, il avait diminué de moitié (16,5 % de logements étaient considérés comme suroccupés en 1984).
En cause : la hausse des prix des loyers et de l’immobilier qui, depuis le début des années 2000, oblige les familles à se replier sur des logements plus petits que leurs besoins…

… Comment lutter contre le mal-logement, et notamment le surpeuplement ? Emmanuel Macron s'était emparé en 2017 d'un plan 'Sans domicile : objectif zéro', pensé par la fondation et destiné à résorber le problème en cinq à dix ans selon les territoires…
… "L''objectif zéro' n’est pas démagogique en soi, ce qui l’est c’est de l’énoncer sans mettre en œuvre les moyens susceptibles de l’atteindre", tacle le rapport…

Entre 1999 et 2014, la proportion de logements vacants en France est passée de 6,9 % à 7,9 %, soit 700 000 logements supplémentaires inoccupés.
Reprenant ces chiffres de l’Insee, la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) estime qu’il existe actuellement 3 millions de logements inoccupés, soit 8,4 % du parc. ..

… "En 2013, près d’un jeune adulte de 18 à 29 ans sur deux (46 %) habite chez ses parents tout ou partie de l’année", révèle une nouvelle note de l'Insee. "Après une diminution amorcée au milieu des années 1990, le taux de cohabitation avec les parents a de nouveau augmenté depuis le début des années 2000, poussé par la hausse du chômage et de la population étudiante

… « Cela montre assez clairement qu’on ne sait plus quoi faire, si on en vient à demander aux agents de Pôle emploi de donner leurs vieilles fripes aux chômeurs, se désole une représente SNU-FSU, l’un des principaux syndicats de l’organisme.
Surtout, cette initiative participe, une nouvelle fois, à diffuser l’idée que le demandeur d’emploi est, quelque part, responsable de son état : s’il ne trouve pas de travail, c’est parce qu’il est mal habillé, qu’il n’a pas la bonne allure, ou je ne sais quoi… »…

… Aujourd'hui, le fait que les écoles catholiques servent à éviter l’école du secteur, même pour des familles de gauche, est devenu une banalité que presque plus personne ne discute…
Retour en 1984.
Trois jours après l’interview de Mitterrand, Alain Savary démissionne et le Premier ministre Pierre Mauroy lui emboîte le pas.
Ce qui reste de 1981 plie les gaules avec eux, on change d’époque. Le nouveau Premier ministre est un jeune énarque, Laurent Fabius.
Son ministre de l’éducation est plus connu des Français, il s’appelle Jean-Pierre Chevènement.
Les enfants scolarisés dans les années 1980 se souviennent de l’obligation toute nouvelle d’apprendre la Marseillaise à l’école…

Ce qu’on a vu avec ces ruées, c’est donc un phénomène très banal que l'on observe deux fois par an à l’occasion des soldes. Seul diffère le traitement médiatique de l’information: l’iPhone est un produit qui permet d’accéder à un certain statut, high-tech, plutôt masculin; le Nutella est au contraire un produit plus populaire, qui renvoie à la figure de la mère de famille. Les commentaires sont donc bien plus empreints de condescendance…
… en contrepoint de l’affaire du Nutella un nombre considérable d’articles valorisant ses «alternatives», de la plus onéreuse des pâtes à tartiner bio-commerce équitable-garantie sans huile de palme-ni phtalate-ni phytoestrogènes, à la plus discount, en passant par l’incontournable des milieux bobos: celle que l’on fabrique soi-même…

… Au dela de "Ouh, les cassos, ils se battent pour un pot de #Nutella..."
Regardez le taux de chômage autour des #intermarché en question.
Ostricourt 20%
Roubaix 30%
Wingles 20%
Marles-les-Mines 27%
Saint-chamond 20%
Saint-Cyprien 25%
Rive-de-Gier 20%
Voilà...
(source Insee 2014)…

à 4 ans, un enfant issu d’un milieu défavorisé a entendu 30 millions de mots de moins qu’un petit issu d’un milieu favorisé… Ces différences, qui ne sont pas toutes comblées (loin de là), expliquent aussi une partie des difficultés d’accès à la lecture et à la compréhension des textes un peu plus tard. C’est un vrai point faible de l’école française, souligné par la récente étude Pirls….
… «L’école s’est donnée traditionnellement pour mission principale de faire entrer les enfants dans la culture de l’écrit. Les priorités sont, bien entendu, différentes selon les niveaux: le fait que l’acquisition et le développement du langage oral s’étalent manifestement sur une longue période rend évidente la nécessité d’accorder une large place à l’oral à l’école maternelle, mais cette évidence ne s’étend guère au-delà de la grande section, d’où les attaques contre le gâchis que constituerait un enseignement de l’oral à l’école élémentaire et plus encore au collège. Ajoutons qu’agir sur le langage oral une fois qu’il est installé paraît une mission impossible, tant les manières de s’exprimer semblent enracinées dans les individus.»…

il ne faut que quatre jours au PDG de l’une des cinq premières marques mondiales du textile pour empocher ce qu’une ouvrière du secteur au Bangladesh mettra une vie entière à gagner. Aux Etats-Unis, les trois personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population : l’ancien patron de Microsoft Bill Gates, le PDG d’Amazon Jeff Bezos et l’investisseur Warren Buffett face à 160 millions de personnes…

Les jolies colonies de vacances.... C'est fini!
La Mairie de Paris indique sur son site que le dispositif Arc en Ciel qui permettait à 7000 enfants de partir en colonies de vacances est supprimé et elle oriente les parents vers les centres de loisirs de la ville.

Il faut patience garder, automatiser le plus possible des opérations mentales de bas niveau pour libérer de l’espace pour des résolutions plus complexes. Il faut faire attention aux émotions négatives et encourager les positives. Les neurosciences peuvent aujourd’hui le prouver. Mais par innovation, intuition et recherches, nombre de ces observations ont déjà été intégrées dans la culture des enseignants. Enseigner n’est pas modeler, contrôler, évaluer les cerveaux. C’est un métier au service d’élèves, des personnes singulières, pour leur apprendre à apprendre, à parler, à travailler, à penser et à vivre ensemble. Les évolutions nécessaires de l’école, une des plus importantes institutions de la République, ont besoin de démocratie, d’écoute, de respect, de collaborations de l’ensemble des communautés de recherche s’intéressant aux questions d’éducation, et tous les acteurs : enseignants de terrain, cadres, associations diverses. Ce ne peut être l’affaire d’un groupuscule et de quelques décrets.

… Les neurosciences incarnent l’avant-garde, les chercheurs sont mobilisés dans la promotion de leur discipline, et Blanquer est convaincu depuis longtemps. Mais ça illustre aussi la dépolitisation actuelle, commune aux différents gouvernements, de la question scolaire. Obnubilé par la performance des systèmes éducatifs, on ne réfléchit plus assez aux buts de l’éducation, aux inégalités scolaires et à la place qu’on veut donner à l’école dans notre société. C’est une question politique qui doit et qui va forcément revenir.

De Paris à Londres, de Sydney à Montréal, d’Amsterdam à New York, toutes les métropoles se veulent dynamiques, inclusives, innovantes, durables, créatives, connectées
… Dans cette ville de la côte Pacifique, qui a voté à 87 % pour Mme Hillary Clinton en novembre 2016 puis fut à l’origine de la résistance juridique aux politiques migratoires du président Donald Trump, l’ouverture, la tolérance, la diversité sont portées comme des étendards, des emblèmes municipaux…
… « Partout, les gens s’extasient : “Oh, Seattle, ce phare éclairé du progressisme”… Mais nous vivons dans une ville profondément inégalitaire ! Nous ne sommes pas capables de loger nos classes populaires, les promoteurs ont leurs entrées à l’hôtel de ville et, comme il n’y a pas d’impôt sur le revenu dans l’État de Washington, nous avons le système fiscal le plus régressif du pays : la part du revenu des riches consacrée aux différents impôts et taxes est inférieure à celle acquittée par les pauvres »

… Or, la carte de l’échec scolaire suit fidèlement la carte sociale du pays. Essentiellement en ce que les résultats de l’école primaire sont principalement corrélés aux indicateurs classiques de la sociologie en termes de revenus et de pratiques culturelles. La carte ci-contre, malgré son échelle départementale (il faudrait descendre au niveau de chaque école et de son bassin de recrutement), le démontre. La probabilité pour que cette carte soit corrélée à une carte des différentes méthodes ou pédagogies utilisées est proche de zéro
« il est extrêmement difficile d’empêcher une classe composée à 100% d’enfants de CSP++ de savoir lire en milieu de cours préparatoire et il est extrêmement difficile d’entraîner au même succès une classe composée à 100% d’enfants de milieux populaires ». Les qualités pédagogiques et les méthodes des enseignants peuvent bien sûr moduler cette règle d’airain, mais pas en modifier l’efficacité générale…

Certains parents, lucides, assument d’avoir fait le deuil de certaines convictions et expliquent, sans fierté mais sans faux-semblants, avoir établi, la mort dans l’âme, une priorité : mon enfant vaut plus que mes principes. D’autres tentent la quadrature du cercle et plaident le cas particulier. Le petit dernier est trop «fragile». Le grand s’est pris d’une soudaine passion pour le tuba… ça tombe bien, le collège réputé d’à côté propose justement une option instruments à vent. Ou, version plus politique : «Tant que le privé ne sera pas contraint à jouer le jeu de la mixité, pas de raison que je le fasse (et en attendant, je mets mon enfant dans ledit privé)». Entre les mots, il s’agit de se persuader qu’on est toujours de gauche. Qu’on pense toujours «bien»

Alors que les Américains peinent à payer leurs soins de santé, le tourisme médical est une option qui les séduit de plus en plus. S’il est difficile d’estimer le nombre de touristes médicaux américains, une étude gouvernementale considère que chaque année, plus de 300.000 résidents des États-Unis iraient à l’étranger pour des soins de santé. Les causes de ce phénomène sont multiples, mais la principale est l’argent…
… Si vous avez beaucoup d’argent, vous avez accès à beaucoup de services de santé, explique George Thomas, chirurgien orthopédiste de Chennai, en Inde. Dans le même temps, un nombre incroyable d’Indiens n’a même pas accès à des soins de santé élémentaires.»…

… L'entreprise coréenne affirme par exemple sur son site Internet qu'elle pratique la tolérance zéro pour le travail des enfants et qu'elle ambitionne de "devenir l'une des entreprises les plus éthiques au monde".
Sauf que selon les nouveaux éléments de leur plainte qui s'appuient sur "de nouveaux rapports d'enquêtes très documentés de l'ONG China Labor Watch qui s'est infiltrée, parfois clandestinement, dans les usines" du groupe, indiquent les associations. L'association a notamment identifié des adolescents de moins de 16 ans sur les chaînes de production et des ouvriers travaillant souvent 12 heures par jour, six jours par semaine. Une pratique illégale en Chine. ..

… Mark Zuckerberg parle donc maintenant comme un prof de yoga et veut se concentrer sur le «bien-être» de ses utilisateurs. Un mot relativement neuf dans son répertoire.
Le sens profond de cette réforme du news-feed est contenue dans cette phrase prêtée à Mark Zuckerberg : «un écureuil qui meurt devant votre porte risque de davantage vous intéresser que des gens qui meurent en Afrique.» Cette loi du mort au kilomètre avait été développée devant ses équipes en 2005 lors de la création du fil d’actualités …

"Président Trump, un jour, je vous emmènerai dans un pays de merde appelé le Ghana", a pour sa part écrit le Ghanéen Edmond Prime Sarpong sur Facebook.
"Le premier arrêt sera le château de Osu, ensuite le château d'Elmina et puis les plus de 40 forts ayant servi à détenir environ 30 millions d'esclaves battus et emmenés en bateau [vers les Amériques, NDLR], serrés comme dans une boîte de sardines. Ensuite, je vous raconterai l'histoire de l'Afrique et comment des gens comme vous en ont fait un continent de merde"…

L’industrie du textile est considérée comme la deuxième plus néfaste pour l’environnement, après l’industrie du pétrole. La fabrication d’un jean nécessite 8 000 litres d’eau. L’industrie de l’électronique est également « énergivore » : « derrière un smartphone, qui pèse quelques centaines de grammes, il y a en réalité 70 kilos de consommation de matières diverses », informe Mme Berlingen, qui dénonce des modes de production « insoutenables d’un point de vue social et environnemental »…

… Aux Etats-Unis, le taux de suicide des jeunes filles a augmenté de 65% entre 2010 et 2015. 58% d'entre elles sont atteintes de dépression sévère. Plus touchées que les garçons, elles utiliseraient également davantage les réseaux sociaux.
L'étude du docteur Jean Twenge révèle aussi que la nouvelle génération conduit moins, car dépendante de ses parents pour se déplacer. Scotchés sur les portables, les membres américains de la iGen en viendraient presque à refuser de sortir : ils ne vont plus au centre commercial, ne voient plus leurs amis qu'en de rares occasions

83% des Français sont favorables à l'interdiction des téléphones portables dans les salles de classe.
Discipline, respect, laïcité... Les moins de 40 ans en pincent pour les bonnes vieilles valeurs de l'école républicaine. Nouveauté: la sélection à l'université s'est frayé un chemin dans l'opinion.
Drôles de Français! Alors qu'une récente enquête montre qu'ils sont de plus en plus nombreux à retirer leurs enfants du public pour les mettre dans le privé, 80% de nos sondés de moins de 40 ans (et 57% des plus de 40 ans) estiment que notre système scolaire est en adéquation avec leurs attentes!

Ecole : Ce que veulent les Français
(mission, devoirs, redoublement, semaine, vacances, bac, téléphone, uniforme, cantine…)

… près d’un Français sur cinq (19 %) considère que « des zones d’ombre subsistent », et que « ce n’est pas vraiment certain que ces attentats aient été planifiés et réalisés uniquement par des terroristes islamistes ». 27 % des moins de 35 ans – 30 % des 18-24 ans – partagent ces doutes….
… Selon cette étude, encore près d’un sondé sur dix (9 %) est d’accord avec l’affirmation selon laquelle « il est possible que la Terre soit plate et non pas ronde comme on nous le dit depuis l’école ». 18 % des Français – jusqu’à 31 % des 18-24 ans – adhèrent à l’idée que « Dieu a créé l’homme et la Terre il y a moins de 10 000 ans »

Les moins de 35 ans sont deux fois plus nombreux à adhérer à au moins sept théories du complot que les plus de 35 ans. Pourquoi?
Sophie Mazet: Les élèves sont en formation intellectuelle, donc curieux et peut-être plus perméables. Par ailleurs, ils s'informent essentiellement sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter mais aussi Instagram et Snapchat dans une moindre mesure. C'est sur ces sites que les théories du complot circulent allègrement et là où ils vont trouver des informations qui confortent leurs propres croyances. D'un autre côté, ils lisent et regardent de moins en moins les médias traditionnels, contrairement à leurs aînés.
Y-a-t'il une corrélation entre adhésion à des théories du complot et le niveau social ou d'étude?
Pas nécessairement. Dans La Démocratie des crédules, la sociologue Gérald Bronner montre que les groupes les plus perméables à certaines croyances sont ceux qui ont fait un peu d'étude après le baccalauréat. Et pas ceux qui n'en avaient pas fait du tout. ..

… Pendant un mois, donc, les jeunes qui, au cours de leur quinzaine d’années de scolarité, n’ont manifestement acquis aucune notion de discipline, d’autorité, de cohésion, se les verraient miraculeusement transmettre par la magie du verbe de l’adjudant. Prodige de la discipline militaire… Il s’agirait également de détecter les difficultés en lecture (ce que font normalement les enseignants de CP…) mais surtout de « faciliter l’accès aux métiers de la défense ». Aux yeux des promoteurs, les questions pratiques ne semblent soulever aucun obstacle insurmontable : si les infrastructures militaires existantes devaient s’avérer insuffisantes, cas le plus probable, on pourrait toujours faire appel aux internats des lycées ou aux résidences du CROUS inoccupées pendant l’été. A ce stade, la réquisition des bacs à sable des maternelles (par exemple pour s’entrainer à la guerre de tranchées) n’a pas été envisagée. Bien sûr, comme c’est toujours le cas lorsqu’il s’agit de l’armée on ne regardera pas à la dépense

… En d’autres termes, il s’agit de construire un monde où Facebook et Google auront cessé d’exercer une telle influence, un monde qui aura renoncé au solutionnisme technologique. Un défi ambitieux que seules des démocraties accomplies pourraient relever. Malheureusement, l’aveuglement des démocraties actuelles les conduit à désigner toutes sortes de coupables sans se remettre en question, tout en confiant toujours plus de problèmes à la Silicon Valley.

… La grande réforme sociale du gouvernement, celle qui doit lutter contre l'inégalité sociale dans l'école, le dédoublement des classes de l'éducation prioritaire, part en quenouille. Par contre 2018 devrait voir la quasi généralisation de la semaine de 4 jours. Le ministre répète partout que des études montrent que 4 jours ou 5 jours de classe se valent. Mais il se garde bien de les citer car seules des études anciennes portant sur une autre organisation annuelle du temps scolaire permettant des journées de classe peu chargées vont relativement en ce sens. La réalité c'est que la semaine de 4 jours pourrait bien largement annuler le bénéfice des dédoublements là où ils auront lieu.
Si la réforme phare se perd dans la brume, son accompagnement pédagogique, lui, va s'amplifier en 2018. Ce qu'il restera du programme ministériel ce sera la disparition d'une grande partie des maitres + et des injonctions jamais vues sur le plan pédagogique.
 Le ministre a fait fort particulièrement sur le plan de la lecture en relançant le débat syllabique - globale….

… "Il manque 3.000 places d'hébergement d’urgence", selon Eric Pliez, président du Samu social, qui précise que moins de 25% des appels au 115 peuvent déboucher sur une prise en charge. "La Voix du Nord" rapporte que 800 parents et enfants n'ont pas trouvé de place dans les structures d'hébergement du Nord et du Pas-de-Calais…

… C'est le collectif "Les Morts de la Rue" qui a diffusé ce chiffre (403 morts), vendredi 29 décembre, accompagné du peu d'informations connues sur les SDF décédés (prénom ou surnom, âge, ville, date du décès...). Selon la liste des "Morts de la Rue", la plus âgée avait 81 ans. La plus jeune, six semaines. Un quart de ces sans-abri sont morts à Paris…
"Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence."
Une promesse non-tenue. Environ 200.000 personnes seraient encore à la rue, selon RTL. ..

Une étude – vraiment intéressante et scientifique pour le coup – de la Royal society for public health en Grande-Bretagne montrait que Snapchat et Instagram avaient un impact négatif sur la santé des jeunes car ce sont des réseaux sociaux basés sur l'image. Il y a une inadaptation entre les images postées qui sont des stéréotypes d'une vie parfaite et la vie réellement vécue, qui provoque beaucoup d'anxiété. Notamment sur Instagram, qui est un réseau avec très peu d'échanges entre utilisateurs et un système de "likes" .
Là oui, il peut y avoir dépendance au nombre de "likes". J'ai eu un patient adolescent par exemple qui restait éveillé jusqu'à 4 heures du matin pour voir la notification suivante sur ses posts. Ces outils sont particulièrement pervers d'ailleurs, car leur fonctionnement est basé sur la consommation excessive. Par exemple, plus vous envoyez de selfies, et plus Snapchat vous récompense…

… Ne reste plus alors, maigre vengeance, qu’à informer de leur existence le bien nommé compte Twitter @internetofshit, qui documente avec une ironie salutaire cet «Internet des objets» à la con, de la brosse à dents qui vous dit si vous brossez vite au casier à œufs qui indique combien d’œufs il contient.
Au-delà de l’absurdité de certaines «innovations», sa recension dessine une idée de l’enfer : un monde où l’on reste bloqué devant sa porte par la mise à jour défectueuse d’une serrure dite «intelligente», où des jouets innocents se muent en espions domestiques, où un inconnu crie dans un babyphone piraté, où votre aspirateur vous flique

… «On est en train de courir le plus vite possible dans la pire des directions. La direction de la compétition, de la destruction des uns par les autres. C’est une folie totale. Moi, ce qui me semble par exemple monstrueux, c’est de penser qu’on a pris comme moteur de notre société occidentale : la compétition…
… Actuellement le système des grandes écoles, le système de la compétition, ne fait que sélectionner les plus conformes. Or, on rentre dans un monde qui va se renouveler et plus on est conformiste, plus on est dangereux ; par conséquent on est en train de sélectionner les gens les plus dangereux, ceux qui seront pas capable d’imagination…
… Préparer des futurs médecins en leurs donnant des mentalités de tueurs : il y a quelque chose de pourri là-dedans. Je pense qu’il faut extirper la notion de compétition de toute la société, et en particulier le système éducatif. Le pire de tout, c’est d’avoir fait des écoles des lieux où on est en compétition les uns avec les autres !..

Des « phone trucks » ont alors fait leur apparition devant les lycées : des camionnettes où les lycéens pouvaient laisser leur téléphone portable en sécurité, moyennant 1 dollar par jour….
… Les chercheurs ont comparé les performances scolaires d’écoles de Birmingham, Londres, Leicester et Manchester avant et après qu’elles eurent interdit les téléphones. Ils ont constaté que les résultats scolaires progressaient après l’interdiction, et que cette progression était bien plus importante parmi les élèves les plus en difficultés scolaires et financières. Selon eux, autoriser les téléphones dans les écoles handicaperait surtout les élèves les plus défavorisés

41 millions. Il existe officiellement 41 millions de personnes sous le seuil de pauvreté aux États-Unis. Plusieurs millions de ces personnes vivent dans une misère extrême. Philip Alston, le rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme de l’ONU, vient de passer deux semaines aux États-Unis pour préparer un rapport. La situation est stupéfiante

 … Au printemps dernier, le Pew Research Center, un think tank américain, a demandé à 43.000 personnes dans 38 pays si elles considéraient que la vie dans leur pays était aujourd'hui meilleure ou pire qu'il y a cinquante ans pour les personnes comme elles. En France, 46% ont répondu qu'elle était pire; seulement 33% qu'elle était meilleure. Notre pays se classe ainsi dans le dernier tiers du classement, à peu près dans les mêmes eaux que la Hongrie ou le Ghana

Mesures du gouvernement sur l’éducation des français paradoxaux !
63% considèrent que les mesures annoncées ne vont pas permettre de diminuer les inégalités scolaires.
Pourtant ils sont nombreux à considérer qu’individuellement

Outre la labellisation des "bons " manuels et de fait la quasi interdiction des autres qui serait faite par un conseil scientifique nommé par le ministre , le ministre a déjà initié des formation pour les inspecteurs qui les invitent à recadrer les enseignants. JM Blanquer s'engage dans la voie prise en 2006 par celui dont il était chef de cabinet : G de Robien.

l'addiction est inhérente au réseau social, où obtenir des likes ou des commentaires fait un effet similaire à celui de la dopamine : Parker a pointé du doigt la nature addictive de Facebook qui pousse un grand nombre d'entre nous à revenir.
Pour l'investisseur, l'addiction tient à la nature même du service, conçu à cette fin. Ainsi recevoir un "like" ou un commentaire à son message fonctionne comme la dopamine : "C'est une boucle d'approbation sociale ... exactement le genre de choses qu'un hacker comme moi pourrait trouver, parce que vous exploitez une vulnérabilité dans la psychologie humaine."..
… En 2004, la formule du patron d'alors de TF1, Patrick Le Lay, faisait scandale : "Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible." En 2017, plus personne ou presque n'est choqué de ce que nos applis dévorent notre attention, et partant notre temps. Ces "hérétiques de la Silicon Valley" sont-ils des avant-gardistes ou arrivent-ils trop tard ?..

« Je peux contrôler ce que font mes enfants, et ils ne sont pas autorisés à utiliser cette merde ! » C’est un discours sévère qu’a tenu, en novembre, un ancien cadre de Facebook à l’encontre des réseaux sociaux en général, et de l’entreprise de Mark Zuckerberg en particulier…
« Je crois que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social », avance-t-il, confiant se sentir « immensément coupable » d’avoir contribué au succès de Facebook…

Coup sur coup, la première puissance mondiale aura élu en 2001 un ex-alcoolique, bigot et borné et en 2016 un clown narcissique au cerveau d’enfant. Quelque chose a dérapé. Et les tensions sont telles, aggravées par la circulation des armes à feu, plus de 300 millions, et la détermination des milices survivalistes ou suprémacistes, que le spectre d’une guerre civile larvée n’est plus à écarter, rappelant que la culture américaine, marquée par le personnage du pionnier, du cow-boy, du justicier, du shérif, du tueur en série, reste fondamentalement une culture de la violence. Toute cette force accumulée se retourne contre ses titulaires et se transforme à intervalles réguliers en tueries de masse, lesquelles fonctionnent comme une catharsis. Sans que rien change après quelques jours de larmes et de deuil.
Si l’Amérique nous désespère, c’est qu’elle n’offre aucune alternative aux tartarinades de son président. On y est pris entre l’enclume du tribun vociférant et le marteau du politiquement correct….

 … Plus de 40 % des 7-12 ans aux Etats-Unis regardent plusieurs vidéos chaque jour sur la plate-forme de Google. En août, elle a signé un contrat avec le fabricant de jouets Mattel, se chiffrant en dizaines de millions de dollars.
Google part également à la conquête des enfants directement dans les écoles par l’intermédiaire des Chromebooks, des ordinateurs à bas coûts fonctionnant autour du navigateur Internet maison Chrome. En cinq ans, le moteur de recherche est devenu le leader du marché, dépassant Microsoft et Apple. Plus de la moitié des élèves du primaire et du secondaire utilisent désormais un Chromebook….

Mais le vrai problème est ailleurs.
Il est chez Jean-Michel Blanquer.
Ou plutôt dans sa contradiction, qui consiste à infantiliser d'un côté les enseignants avec une telle recommandation – une dictée par jour, c'est un ordre – et à les encourager de l'autre, quasi quotidiennement, à davantage d'autonomie et d'esprit d'initiative.
Un des maîtres mots du ministre est "confiance".
Quel beau mot

 Une étude faite dans onze pays riches montre que par rapport à 1965, les parents passent aujourd'hui en moyenne deux fois plus de temps à s'occuper de leurs enfants.
Pour les mères, on est passé de 54 minutes par jour il y a 50 ans à 104 minutes en 2012, et de 16 minutes à 59 minutes par jour pour les pères.
 La seule exception à cette tendance est la France, où le temps passé avec les enfants a légèrement diminué entre 1965 et 2012, de 100 minutes à 80 minutes pour les mères diplômées et 60 minutes pour les autres…

… F Dubet et B Toulemonde rappellent à juste titre que l'autonomie des établissements est acquise dans les autres pays développés.
Ils ne vont pourtant pas jusqu'au bout du raisonnement.
Là où l'autonomie est allée le plus loin, on retrouve tous les maux qu'ils dénoncent :
la baisse de niveau, la difficulté à recruter les enseignants, la démoralisation des directions, les inégalités.
Le pays qui est allé le plus loin sur cette voie est aussi celui qui cumule le plus ces difficultés : la Suède.
Ce que vantent Dubet et Toulemonde c'est le New Public Management, une idée déjà ancienne, où la France a du mal à entrer et d'où ceux qui y sont entrés en premier se pressent de sortir

 … Le débat a-t-il vraiment évolué depuis ?
La seule mention qui pourrait aller à l'appui des  affirmations de JM Blanquer sur la non nocivité de la semaine de 4 jours, voire sa supériorité,  provient d'un rapport ancien portant sur une organisation du temps scolaire qui n'a rien à voir avec l'organisation annuelle actuelle.
Elle était déjà critiqués et relativisée au moment de sa rédaction et la recommandation finale était contraire.
 Inversement les chronobiologistes ont condamné avec constance la semaine de 4 jours.
Si le ministre a d'autres études à faire valoir, qu'il n'hésite pas à les communiquer.

 … «Une colère qui ne sert à rien, puisque rien ne change».
Nous sommes en 2017, dans la sixième puissance économique mondiale. Dans notre pays, un enfant sur cinq vit dans une famille pauvre. Et un sur dix (soit 1,2 million d’enfants) est dans une situation d’extrême précarité. L’école est un refuge pour ces enfants. Un rapport de 1992 alertait déjà sur la situation. …
«La situation se durcit depuis trois ou quatre ans. Et on ne peut s’appuyer sur rien

… Ils sont massivement en grande difficulté scolaire, mais il n’y a aucune fatalité. Nous sommes l’un des pays de l’OCDE où le poids de l’origine sociale pèse le plus dans le destin scolaire. 90 % des enfants de cadres obtiennent le bac, contre 40 % des enfants d’ouvriers. Dans les Segpa [sections d’enseignement général et professionnel adapté], on trouve 84 % d’enfants issus de familles CSP défavorisées, et moins de 2 % d’enfants de cadres. Je le répète, ce n’est pas une fatalité. C’était tout l’enjeu de la loi de Refondation de l’école de 2013 : réduire ces inégalités, ce qui n’est pas incompatible avec l’existence d’une élite. Nous savons ce qu’il faut faire et nous le savons depuis longtemps

… Le journal affirmait notamment que « les collèges privés sont globalement plus "mélangés" que les collèges publics » ou encore que « le privé fait plutôt mieux que le public en matière de mixité sociale ». Le rapport de la DEPP remet les pendules à l’heure en rappelant, s’agissant d’inégalités, que « 10% des collèges ont moins de 14,5% des élèves qui sont enfants d’ouvrier ou d’inactifs et 10% en ont plus de 63%. » Les collèges publics accueillent des élèves en moyenne plus défavorisés que les collèges privés et l’écart entre les deux secteurs a augmenté ses dernières années : « Entre 2003 et 2016, la part des élèves de milieu très favorisé a augmenté de 7,2points dans le secteur privé (passant de 30% à 37,2%) tandis qu’elle n’augmentait que de 2 points dans le secteur public (de 17% à 19%). A l’opposé, la part d’élèves de milieu défavorisé a diminué plus fortement dans le secteur privé (-4,8 points au lieu de -0,4 points dans le secteur public) ».
 La réalité est donc la suivante : le privé accueille de plus en plus d’élèves plus riches, laissant de plus en plus d’élèves plus pauvres au public.
Avec les conséquences qui en découlent…
 

"Facebook sait à quoi vous ressemblez, votre emplacement, qui sont vos amis, vos centres d'intérêts, si vous êtes dans une relation ou pas, et quelles autres pages du Web vous regardez. Ces données permettent aux publicitaires de cibler les plus d'un milliard par jour de visiteurs sur Facebook. Pas étonnant que depuis son introduction en Bourse il y a cinq ans, l'entreprise ait atteint une taille colossale de 500 milliards de dollars."…
 … "Plus il a de données à offrir, plus il crée de valeur pour les annonceurs. Cela signifie qu'il n'a aucune incitation à encadrer la collecte ou l'usage de ces données – excepté lorsque des articles de presse négatifs ou des régulateurs sont impliqués. Facebook est libre de faire presque ce qu'il veut de vos informations personnelles, et n'a aucune raison de mettre en place des garde-fous."…

… les chiffres de l’Insee illustrent qu’une France «plus diplômée, plus riche, plus âgée» a beaucoup plus voté en 2017.
Des électeurs finalement «peu représentatifs» de la réalité du pays.
Le désaveu de la politique est donc de plus en plus marqué socialement. Et la participation électorale révèle de profondes inégalités.
D’un côté, une France âgée, plutôt aisée économiquement, qui a fait des études supérieures – qui continue à voter. Et de l’autre, une France jeune, moins diplômée, plus démunie financièrement – qui vote elle de moins en moins

Vous pourrez désactiver toutes les fonctions possibles, cesser d'utiliser vos applications, enlever votre carte SIM... si vous trimballez votre téléphone Android dans votre poche, Android le saura…
… Attendre un minimum d'intimité sur nos smartphones devient «à la limite du délirant», ironise Slate.com. Et de conclure:
«Si vous voulez être sûr d'être véritablement protégé contre le pistage indésirable de vos données personnelles, la seule option garantie est d'éteindre votre téléphone, d'enlever la batterie, et de le laisser à la maison.»

Les «Droits-De» 
Et leurs "Journées" ...
 

... 19 novembre : Journée Mondiale des toilettes
19 novembre : Journée nationale des assistantes maternelles
19 novembre : Semaine européenne de réduction des déchets
20 novembre : Journée nationale contre l'herpés
20 novembre : Journée internationale du souvenir trans
20 novembre : Journée Internationale des droits de l'enfant
20 novembre : Journée Mondiale pour l'industrialisation de l'Afrique
20 novembre : Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route
20 novembre : Journée nationale de la trisomie 21
21 novembre : Journée Mondiale des pecheurs artisans et des travailleurs de la mer
21 novembre : Journée Mondiale de la Télévision
24 novembre : Journée internationale de la Bible

... Sur les routes migratoires d’Europe, les enfants sont confrontés à toutes les formes d’atrocités. 
Très souvent livrés à eux-mêmes, ils deviennent des proies faciles pour les réseaux criminels. 
Près de 10 000 enfants migrants ont disparu en Europe ces deux dernières années.
Dans la région du lac Tchad, des dizaines de milliers d’enfants partent sur les routes à la recherche d’eau, franchissent les frontières, sont arrêtés et emprisonnés. 
Et comme ils n’ont pas de papier d’identité, un grand nombre reste en détention, sans que leurs familles sachent comment et où les retrouver...

Le jour à l’école, la nuit dans la rue. Dans l’agglomération lyonnaise, ils seraient au moins 223 enfants scolarisés dont les parents n’ont pas de logement. Certains sont hébergés dans des squats, d’autres dorment dans la voiture familiale, sous un pont ou dans un parking en sous-sol. Beaucoup, originaires d’Europe orientale ou d’Afrique, sont des demandeurs d’asile, en attente d’une régularisation ou déjà déboutés. Lundi, journée internationale des droits de l’enfant, a été l’occasion pour le collectif «Jamais sans toit» de tirer à nouveau la sonnette d’alarme…

Élève ou étudiant le jour, sans-abri le soir et la nuit : le phénomène est bien présent dans la Ville rose et touche toutes les catégories scolaires, du primaire à la fac en passant par le collège et le lycée. Une situation dont les acteurs ont bien du mal à en ressortir des chiffres précis, mais qui interroge en 2017.
Selon les associations, 130 enfants dorment régulièrement à la rue à Toulouse.
Et qui concerne au premier chef les enfants les plus petits et les plus fragiles. Selon l’association Droit au Logement (Dal) Toulouse, près de 130 enfants, la très très grande majorité étrangers, dorment à la rue ou dans des squats dans la 4e ville de France, selon leur dernier pointage…

Les montres connectées pour enfants disposant d’une fonctionnalité d’écoute à distance sont désormais interdites à la vente en Allemagne …
… le fait que ces montres puissent être « utilisées pour écouter l’enfant et son environnement » les assimile à des « systèmes de transmission interdits ». La Bundesnetzagentur note également avoir découvert au cours de son enquête que ces objets étaient fréquemment utilisés par les parents pour écouter ce qui se passe dans les salles de classe
 

… Ce jour-là, 10 enfants, au moins, sont morts tués par une arme à feu aux Etats-Unis. Il ne s’agit pas d’un jour exceptionnel. Gary Younge l’a choisi au hasard. En moyenne, sept mineurs tombent chaque jour sous les balles dans le pays. Depuis le début de 2017, au moins 2 800 adolescents ont été abattus, selon l’association Gun Violence Archive…
  AMERICAN WAY OF LIFE
"Quel est le point commun entre cette voiture Renault, ce téléphone Samsung et cet ordinateur Lenovo ?"
Ce n'est pas faute d'avoir alerté dès janvier 2016 sur les conditions de travail des enfants (et des adultes) dans les mines artisanales de cobalt, ce composant essentiel des batteries rechargeables de nos objets électroniques.
Depuis, Amnesty International pourchasse sans relâche les multinationales susceptibles de se fournir chez des groupes peu regardants, particulièrement en RD Congo, pays qui fournit 50% de la demande mondiale de cobalt…
"Un garçon nommé Paul a confié à Amnesty International qu’il travaillait souvent 24 heures de suite dans un tunnel souterrain à extraire du cobalt alors qu’il n’avait que 12 ans. Il recevait entre 1 et 2 dollars par jour de travail."
En 2014, l'Unicef estimait que 40.000 enfants travaillaient dans l’ensemble des mines au sud de la RDC. ..
Seulement 10% des Français estiment qu'ils ont leur mot à dire en politique.
Le taux le plus bas de toute l'OCDE.

… Or, à en croire notre sondage, ils sont 67 % à déclarer que l’effort national doit d’abord aller aux «personnes qui travaillent avec un faible salaire».
Et certainement pas aux personnes qui vivent des minima sociaux (23 %) et encore moins aux demandeurs d’emploi (12 %).
Sûr que Macron avait, sur ce point, parfaitement anticipé les attentes des Français.

… les chiffres de l’Insee illustrent qu’une France «plus diplômée, plus riche, plus âgée» a beaucoup plus voté en 2017. Des électeurs finalement «peu représentatifs» de la réalité du pays.
Le désaveu de la politique est donc de plus en plus marqué socialement. Et la participation électorale révèle de profondes inégalités. D’un côté, une France âgée, plutôt aisée économiquement, qui a fait des études supérieures – qui continue à voter. Et de l’autre, une France jeune, moins diplômée, plus démunie financièrement – qui vote elle de moins en moins…


Vous pourrez désactiver toutes les fonctions possibles, cesser d'utiliser vos applications, enlever votre carte SIM... si vous trimballez votre téléphone Android dans votre poche, Android le saura…
… Attendre un minimum d'intimité sur nos smartphones devient «à la limite du délirant», ironise Slate.com. Et de conclure:
«Si vous voulez être sûr d'être véritablement protégé contre le pistage indésirable de vos données personnelles, la seule option garantie est d'éteindre votre téléphone, d'enlever la batterie, et de le laisser à la maison.»…

«Quand Facebook dit “sautez”, vous sautez. Même s'il ne peut pas promettre que le sol sera bien sous vos pieds, quand vous vous jetez dans le vide.»
… Interrogé par le Guardian, le journaliste slovaque Filip Struharik, auteur du post Medium qui a révélé les derniers tests de Facebook estimait que cette tentative était vouée à l'échec:
«Un fil d'actualités sans actualités. Juste des amis et des posts sponsorisés. Les gens vont découvrir à quel point leurs amis sont chiants.»
Dans le monde de l'économie de l'attention, c'est la pire chose qui pourrait arriver à Facebook.

Le problème, c’est que nous avons tout confié à de grandes entreprises technologiques, de nos e-mails à nos réseaux sociaux en passant par les divertissements de nos enfants. Ces grandes sociétés technologiques, à leur tour, ont confié les classements, le filtrage, le contrôle et autres fonctions cruciales de prise de décision à des programmes logiciels basés sur un apprentissage automatique algorithmique. Et nous sommes en train de découvrir petit à petit que ces algorithmes ne sont pas toujours dignes de la confiance que nous plaçons en eux
… Les entreprises technologiques veulent que nous traitions ces mésaventures comme des incidents rares et isolés, à diagnostiquer et à gérer au cas par cas. Elles vont engager 3.000 salariés mal payés pour surveiller les vidéos live afin d'éviter la diffusion de meurtres en ligne, ou 10.000 contractuels sous-payés pour vérifier que les publicités sont exemptes d'ingérence électorale étrangère —pendant que le reste des machines continuera à carburer à toute vapeur…

… Avec une capitalisation boursière cumulée supérieure au PIB de la France et une voracité sans limite, les titans du numérique font peur. Ce qu'on leur reproche ? Pêle-mêle : falsification du débat politique, complicité d'apologie du terrorisme, non-respect de la vie privée, design manipulateur, privatisation de l'internet, pratiques prédatrices, mainmise sur la culture, optimisation fiscale agressive, abus de position dominante, entrave à l'innovation… Et, en fin de compte, menace sur la démocratie !
Tour d'horizon des six familles de résistants, qui appellent à contrer l'hégémonie des nouveaux "robber barons"…

… «Derrière le profil Facebook que vous avez vous-même créé se cache un second compte basé sur les messages privés (inbox) et les smartphones d'autres utilisateurs.»
Résultat? Des informations que vous n'avez jamais divulguées à Facebook sont tout de même associées à votre compte et aident ce dernier à compléter votre «map de connections sociales».
Le tout, grâce à un obscur algorithme visiblement très performant

… Je connais des jeunes qui ont eu l’opportunité de travailler sur des sites légaux ou illégaux, et personne ne peut rêver de cette vie-là.
L’Etat français et les autorités sont en train d’investir dans le passé, le modèle de développement occidental est un modèle qui est condamné et qui se condamne lui-même. Aujourd’hui on aurait l’opportunité d’innover, de créer quelque chose de nouveau à partir de la diversité culturelle, de la biodiversité de notre territoire et des précieux savoirs transmis par la voix des anciens…
En Guyane comme partout ailleurs, l’or rend fou, c’est une maladie, dès que vous mettez de l’or quelque part les hommes deviennent violents et avides. C’est malsain

… La Cornouaille a voté à 56% en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, alors même que la région bénéficie de millions d’euros de subventions de la part de l’UE. The Independent relève que les exploitations agricoles de la région ont du mal à recruter des britanniques, car les emplois proposés sont souvent mal payés et très fatigants
 

… au cours des dix dernières années, le nombre de pauvres a augmenté en France de près d’un million. Et si la crise y a grandement contribué, le plus spectaculaire, c’est que lorsque ses effets ont commencé à s’atténuer, la pauvreté n’a pas pour autant reculé


… « Quand la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem est venue, elle s’est exclamée : “Qu’est-ce que ça fait plaisir de voir une si belle rédaction, c’est rare maintenant !” J’avais envie de lui répondre :
“Mais ouvre les yeux, on est tous précaires ici, la plupart en auto-entrepreneur...” », s’indigne Hélène, rédactrice pour Konbini….
… Ces sites ont pour spécialité la production industrielle à bas coût de contenus destinés aux jeunes. Melty est à l’information et à la culture ce que McDonald’s est à la gastronomie. Son choix d’abreuver les 12-25 ans d’articles sur Justin Bieber, Game of Thrones ou Beyoncé n’a rien de neutre …

Déconnecter pour apprendre. «Le numérique n’apprend pas à apprendre, c’est sa faiblesse, considère Antoine Compagnon, professeur au Collège de France. Apprendre à lire à un enfant prend autant de temps qu’à l’époque des Grecs. C’est immuable. Quant aux Mooc, [des formations en ligne ouvertes à tous, ndlr], ils ne profitent qu’à ceux qui savent déjà apprendre.»…
… chacun plonge la main dans sa poche, pour en sortir l’ami cher, le rallumer. Reconnecter.

surexposés souvent dés la naissance aux écrans, et en particulier aux écrans interactifs (smartphones, tablettes) ces jeunes enfants ne nous regardent pas quand on s’adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs. Certains peuvent présenter des symptômes proches de ceux que l’on rencontre chez des enfants souffrant d’autisme même lorsqu’il ne s’agit pas d’enfants autistes.
Mais nous sommes aussi alertés par les enfants en élémentaire : nous observons d’importantes difficultés dans les apprentissages , des difficultés globales de compréhension, des difficultés à mobiliser une attention soutenue, une maladresse à utiliser les objets du quotidien,  un intérêt limité porté à leur environnement (objets et personnes) hormis les écrans, avec parfois une focalisation quasi obsessionnelle sur certains contenus sans variété ou une utilisation excessive de contenus audio visuels, très souvent déconseillées aux moins de 16 ans mais aussi aux moins de 18 ans.
Chez les adolescents notre constat est tout aussi alarmant …

Les nouveaux Platon de la Silicon Valley rivalisent eux aussi d’éthique « citoyenne » en fermant les comptes d’utilisateurs suspects de suprémacisme blanc. Sacrifice suprême, Google, Facebook et Twitter ont renoncé à vendre aux annonceurs la possibilité de cibler des internautes en fonction de catégories telles que « Ku Klux Klan », « Jew hater » (« qui hait les Juifs ») ou « Nazis » (Recode.net, 15 et 16 septembre). Pendant que la presse leur tresse des couronnes …

…«Le numérique c’est virtuel mais c’est surtout beaucoup d’impact sur l’environnement». Dans sa ligne de mire : « le sac à dos électronique» du smartphone. «Il ne pèse qu’une centaine de gramme mais nécessite plus de 70 kg de matières première» pour le produire. D'ailleurs, les data-center produisent plus de gaz à effet de serre que l’ensemble du transport aérien…

… Récapitulons: un oligopole de l’Internet grignote chaque jour un peu plus le pluralisme de l’information, tandis que les chartes éditoriales inavouées que déclinent ses algorithmes coupent court à l’expression individuelle des auteurs, des artistes et de tous ceux qui produisent des idées. Mais Google et consorts sont de formidables réussites économiques.
Or, dès 2013, un rapport sur la fiscalité de l’économie numérique pointait la place centrale de la collecte de données personnelles dans la création de valeur par les acteurs de l’économie numérique…

Les réseaux sociaux sont l’objet d’un étonnant paradoxe. Ils sont censés apporter divertissements et satisfaction. Les consulter est le premier geste du matin pour 48% des 18-34 ans. Pourtant, plus les gens sont actifs sur Facebook ou Instagram, et plus leur humeur est négative après y être allés.
Plus grave, un lien a été mis en évidence entre ces usages et des symptômes de dépression. Les préadolescents et adolescents semblent particulièrement sensibles.
En particulier, chez les adolescents qui perçoivent leur réseau amical dans la vie réelle comme étant de faible qualité, les longues durées passées sur Facebook sont associées à davantage de troubles dépressifs et d’anxiété sociale

Chaque nuit à Paris, 500 enfants
dorment dans la rue

POURTANT, dans les faits, cette position ne résiste pas à l’examen.
Chez Blanquer, les références à la recherche scientifique sont à géométrie variable.
Quand ça l’arrange et sert son propos, il n’hésite pas à en appeler à la recherche – très souvent ce sont les neurosciences.
Mais certaines mesures sont prises, certaines déclarations faites sans base scientifique, sans appui sur des rapports d’expertise ; Blanquer a beau affirmer que «les études prouvent une légère supériorité de la semaine de 4 jours» sur celle de 4,5 jours, on attend toujours les études en question (toute la chronobiologie dit le contraire).
Quant aux comparaisons internationales, Blanquer se garde bien de dire que l’OCDE, qui mène la fameuse étude comparative PISA et publie régulièrement ses «Regards sur l’éducation» et qui avait salué la politique éducative menée lors du précédent quinquennat, se montre nettement plus critique sur son action.
Peu importe …

… Alors que les salariés du privé devraient bénéficier des mesures annoncées par le gouvernement, les fonctionnaires sont les premiers perdants du quinquennat.
Pour les enseignants, qui ont voté massivement pour E Macron dès le premier tour,
le choc pourrait être rude.

"Alors, croyez-vous vraiment qu’avec moins de 130 jours de classe par an on puisse obtenir les mêmes résultats qu’avec un peu plus de 160 ?
Les enfants de professeurs et de cadres supérieurs n’en souffriront sans doute pas trop,
mais les autres ?

Dix fois plus d'enfants obèses en quarante ans
… l'obésité juvénile surpassera l'insuffisance pondérale d'ici 2022, prédisent toutefois les auteurs de cette étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet.
En 2016, 124 millions de jeunes de 5 à 19 ans étaient considérés comme obèses, contre seulement 11 millions en 1975

… «Je m'en moque de parler à des vrais gens, du moment que j'ai mon téléphone avec moi.»
Si ces témoignages peuvent paraître inquiétants, Madhumita Murgia a aussi rencontré certains adolescents qui mettent eux-mêmes en garde leurs parents qui vont trop souvent sur Facebook, ou d'autres qui ont choisi de couper Snapchat. Leurs habitudes changeront-elles en grandissant?
S'il n'y a pas d'âge légal pour utiliser un smartphone, certains réseaux sociaux sont officiellement interdits aux moins de 13 ans (comme Snapchat ou Instagram). Cela n'empêche pas que …

… Selon l'enquête du Conseil national d'évaluation du système scolaire publiée mardi, près de quatre collèges et lycées publics sur dix (39%) déclarent ne pas avoir suffisamment de sanitaires dans leurs locaux.
Le nettoyage des sanitaires ne serait pas non plus réalisé de manière régulière tout au long de la journée: ainsi la moitié des établissements (53%) le pratique une seule fois par jour.
Dans 72% des établissements concernés par l'enquête, les chefs d'établissement ont été interpellés sur les dégradations dans les locaux, et 62% sur l'approvisionnement en produits hygiéniques (papier, savon...)…

... « La cantine révèle aussi des inégalités scolaires criantes, dont sont victimes les enfants les plus défavorisés. Il existe un lien entre le bénéfice de repas équilibrés et la concentration des élèves. Les plus fragiles devraient être privilégiés, mais évidemment on retombe sur le mal français, les inégalités s’invitent partout et traversent toute la vie. » En effet, les catégories socioprofessionnelles des parents conditionnent cet accès, peut-on lire dans le rapport.
Les chiffres sont éloquents. En moyenne, 30 % seulement des collégiens ne sont pas inscrits à la cantine ; en éducation prioritaire, c’est le cas de près de 60 % d’entre eux. En REP+, seuls 25 % des élèves sont inscrits au restaurant scolaire. En moyenne, les élèves issus de familles défavorisées sont deux fois plus nombreux (40 % d’entre eux) à ne pas manger à la cantine que les élèves issus de familles favorisées (22 %) et très favorisées (17 %). Les raisons de cette désaffection se révèlent être économiques en partie, mais pas seulement…


… le rêve américain, qui se fonde sur une promesse de mobilité sociale et un certain volontarisme des élites politiques et économiques, est bel et bien mort. L’auteur démontre combien les dés sont pipés, au détriment de ce qu’il appelle le «précariat» - ce prolétariat précaire, qui ne se définit pas seulement par la faiblesse de ses ressources, mais par son incertitude.
Et toujours au bénéfice d’une élite, les «propriétaires de la société»

J'ai bien peur que les Etats-Unis ne bougent pas plus cette fois que lors des drames précédents, quel que soit le décompte final des victimes. La majeure partie de l'opinion américaine considère que pour se prémunir de ces tragédies, il faut plus d'armes et pas moins…

Chaque semaine, 25 enfants trouvent la mort à cause des armes à feu, en moyenne, aux États-Unis, où elles circulent beaucoup plus librement qu'en Europe. C'est ce que révèle une étude publiée en ligne lundi par l'Académie américaine de pédiatrie. Les résultats montrent que les tirs sont la 2e cause de mortalité pour les enfants, derrière les accidents de la route. ..


Donner de l'argent aux riches n'a jamais aidé l'activité. Même le FMI, considéré comme le temple du néolibéralisme, le constate.
La "théorie du ruissellement" n’existe pas. Aucun économiste n’a jamais développé l’idée selon laquelle il serait bon pour l’économie d’augmenter la richesse des plus fortunés (sous forme de baisse d’impôts par exemple). Et il est très étonnant de voir les lieutenants d’Emmanuel Macron, depuis leur forteresse de Bercy, justifier la quasi-suppression de l’ISF en recourant à ce type de logique.

Jamais depuis quinze ans de tels chiffres n’avaient été atteints. Ce mouvement de hausse a été particulièrement rapide ces derniers mois puisque en un an le nombre de mineurs détenus a progressé de 16,6 %, tandis que la population carcérale augmentait de 0,4 %.
Le phénomène étonne jusqu’au ministère de la justice …

  ... Car cette organisation n’est qu’un des acteurs d’un jeu immense, où l’on retrouve les GAFAM, et toute une myriade de startups se pressant aux portes d’un marché de l’éducation en pleine ouverture, et dont l’ampleur et la gravité sont dramatiquement sous-estimées.

Quand le ministre français de l’éducation nationale pourfend l’égalitarisme comme facteur d’inégalité scolaire et affirme le 27 juillet sur France Culture que «c'est par plus de liberté que l'on peut aller vers plus d'égalité», la note socioéconomique documentée de l’IRIS, publiée en septembre 2017, observe la détérioration de la qualité des enseignements offerts à la majorité des jeunes québécois par un marché scolaire caractérisé par la concurrence entre privé et public et entre établissements publics…
 

« La transformation de notre système éducatif suppose d'inscrire notre action dans le temps long. À chaque alternance ses nouvelles réformes, souvent davantage guidées par des préoccupations politiques que par des ambitions pédagogiques. Loin des tentations de "Grand soir", qui traversent l'Éducation nationale à chaque changement de majorité, Emmanuel Macron agira, au-delà des clivages partisans, et sans dire que ce qui a été fait précédemment était nécessairement nul et non avenu ».
On s’était dit, ouf, enfin un peu de continuité dans l’éducation, qui meurt aussi d’être ballottée par les changements incessants de politique et d’orientation.
Sauf que, en trois semaines, le nouveau ministre Jean-Michel Blanquer a lancé plusieurs chantiers visant clairement à défaire ce qui a été fait pendant le quinquennat précédent.
Finalement, le changement, c’est maintenant
 
il a suffi de quelques semaines au gouvernement d’Edouard Philippe pour retrouver les réflexes de la bonne vieille politique. Les deux premières décisions de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education, sont un modèle du genre : deux décrets pour donner la possibilité aux communes de déroger à la semaine de quatre jours et demi et aux établissements de s’affranchir de la réforme du collège. Deux réformes qui ont eu à peine le temps de trouver leurs marques et donc de produire des résultats. La question des rythmes scolaires est un splendide cas d’école

Le serpent de mer de la réforme des rythmes scolaires revient. Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, présente ce jeudi un décret visant à remettre en place, dès la rentrée, la semaine de quatre jours dans les écoles maternelles et élémentaires publiques qui le souhaiteront….

… D’après un rapport de l’Académie de médecine paru en 2010, «l’enfant n’est pas au centre de la réflexion» entourant les rythmes scolaires, qui seraient plus en phase avec des intérêts sociaux et économiques (métier des parents, vacances, loisirs).
Inégalités sociales et activités périscolaires : Etienne Butzbach estime aussi que tous les enfants n’ont pas des «environnements éducatifs équivalents» et s’inquiète d’une «école à mi-temps» pour les plus modestes
des classes ne seront pas ouvertes, on ne pourra pas faire face à l’urgence démographique. Les adversaires de Blanquer, qui le savent féru d’évaluations scientifiques, retournent sa méthode contre lui : pourquoi détruire ce qui n’a pas été évalué ? Comme le remarque la secrétaire générale du SnuiPP Francette Popineau, «il suffit de regarder les évaluations internationales pour comprendre que la continuité demeure la méthode qui marche le mieux pour faire progresser les systèmes éducatifs»….

… «En 2003, 35 enfants en difficulté m’étaient signalés par les écoles sur 1.000 élèves de maternelle en petite et moyenne section de l’Essonne. Depuis un an et demi, on m’en a déjà signalé 210 en grande difficulté. Toutes les semaines, je suis sollicitée pour de nouveaux cas. À force d’en voir, j’ai fini par faire le lien avec leur consommation d’écrans. Et je ne parle pas d’enfants qui regardent la télévision une heure par jour! La plupart de ceux qui me sont adressés passent au moins six heures par jour devant des écrans. Les troubles sont plus graves qu’il y a quinze ans et disparaissent dans la majorité des cas quand les parents arrivent à “déconnecter” leurs enfants.»

« En France, un jeune sur cinq a renoncé aux soins. Or un premier indice de la précarité est de ne pas se faire soigner. 13 000 étudiants parisiens sautent quatre à six repas par semaine, faute de pouvoir se les payer » : la deuxième édition du rapport annuel de la Croix-Rouge, « Pacte pour la santé globale des jeunes » publié mercredi 31 mai, dresse un panorama inquiétant de leur situation. ..
… Ainsi, « la pauvreté rajeunit » » en France : près d’un enfant sur cinq vit dans une « situation sociale précaire » : « Ce sont principalement des jeunes et des enfants vivant dans des ménages n’ayant pas eu accès à une insertion professionnelle stable qui sont en situation de pauvreté, tandis que celle des retraités régresse », note le rapport. Le nombre de jeunes à la rue augmente
« Oh non… » Le cri du cœur des élèves de CM1-CM2 invités à se passer de télévision et de console de jeu pendant une semaine n’est pas franchement enthousiaste. L’idée paraît même incongrue à ces 23 enfants scolarisés à l’école élémentaire Manin, dans le 19e arrondissement de Paris. Agés de 9 à 11 ans, seule une petite minorité n’a pas d’écran dans sa chambre…
… En sixième, les collégiens français passent en moyenne six heures devant un écran (télévision, smartphone, ordinateur), selon l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children de 2016. Bien loin de la recommandation internationale de deux heures maximum d’écran par jour…
« Quand les enfants voient leurs parents accrochés à leur téléphone toute la journée, ils se disent que ça a l’air bien… On ne leur donne pas envie de faire autre chose. C’est bien aussi de s’ennuyer. »…
La pauvreté s’étend. Entre 2004 et 2014, la France a compté 950 000 pauvres de plus, c’est-à-dire les personnes vivant avec moins de 50 % du revenu médian, soit moins de 848 euros par mois, prestations sociales incluses et impôts déduits. Cela porte à 8,1 % de la population (5 millions de personnes dont 1,2 million d’enfants et adolescents) le taux de pauvreté en France.
Si l’on retient, en revanche, le seuil de 60 % du revenu médian, comme le recommandent les normes européennes, ce taux monte à 4,1 % (9 millions de personnes) …
Nous, professionnels de la santé et de la petite enfance, souhaitons alerter l’opinion publique des graves effets d’une exposition massive et précoce des bébés et des jeunes enfants à tous types d’écrans : smartphone, tablette, ordinateur, console, télévision.
Nous recevons de très jeunes enfants stimulés principalement par les écrans, qui, à 3 ans, ne nous regardent pas quand on s’adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs. La gravité de ces troubles
en France, on demeure persuadé que de barricader du matin au soir dans des établissements souvent austères des hordes de collégiens demeure encore le meilleur moyen d'assurer l'avenir du pays. On croit en la connaissance. Au savoir. Aux têtes bien pleines.
 
On a 11 millions de crétins qui votent pour l'extrême droite, peut-être autant qui regardent Hanouna et consorts à la télévision, trois fois plus encore qui se passionnent pour le tirage du loto et les amours de la reine d'Angleterre, mais à part cela, ne changeons rien, continuons à brouter les champs du savoir académique, nous sommes sur la voie de la rédemption.

Mais c’est dans l’univers des grandes écoles que les inégalités demeurent les plus criantes, sans évolution depuis une trentaine d’années : 50 fois plus d’enfants de cadres que d’enfants d’ouvriers à Polytechnique, 20 fois plus dans les Ecoles normales supérieures, 4 % d’enfants d’ouvriers et employés à l’ENA, contre 69 % d’élèves issus de familles de cadres supérieurs… Les écarts sont vertigineux. Les rapporteurs étrillent au passage les filières « égalité des chances », développées par les grandes écoles – notamment à Sciences Po – depuis une vingtaine d’années pour s’ouvrir socialement.

« Plus les filières sont sélectives, plus les cursus sont prestigieux, plus la fermeture sociale est forte et cela a eu tendance à s’accentuer alors que le nombre de bacheliers augmentait ...
Au total, durant toute la cinquième République, seulement sept ministres de l'Education nationale « ont donné leur nom à une loi scolaire » . Sept sur les trente quatre qui se sont succédé ! Jean-Michel Blanquer ''surfe'' (à bon compte!) sur l'idée (répandue, mais fausse) que chaque ministre de l'Education nationale n'a de cesse de donner son nom à une loi (alors que seulement un sur cinq l'a fait...). On le voit, le nouveau ministre de l'Education nationale a une façon bien singulière de satisfaire son ego en excipant (d'entrée de jeu et pour l'Histoire) d'une exceptionnalité qui n'a aucun fondement : « il n'y aura pas de loi ''Blanquer'', et j'en serai fier ». Bigre.

En voulant «habituer leurs enfants à la réalité du monde du travail, les parents les empêchent de bénéficier des heures les plus importantes du sommeil: celles pendant lesquelles les facultés de mémoire et d’apprentissage se régénèrent». Pour les experts, repousser le début des cours aurait une répercussion similaire à la diminution des effectifs des classes sur les résultats scolaires.

Dans la bouche de Wendy Troxel, la solution «début des cours à 9 heures» équivaut au remède miracle: plus de sommeil, moins de dépression, de meilleurs résultats scolaires, moins d’obésité, moins d’accidents de la route, mais aussi moins de café, moins de boissons énergisantes mauvaises pour la santé

Le livre de Céline Alvarez, qui remporte un énorme succès, les Lois naturelles de l’enfant (Les Arènes, 2016), nous pose problème entre autres parce qu’elle suppose qu’il existe une manière biologique, commune à tous, d’être un enfant. On s’oppose aussi à l’idée selon laquelle il existe des stades identiques dans le développement de tout enfant : les différences de classes sociales et de genre sont très importantes. Nous avons interrogé des enfants qui à 6 ans ont des compétences culturelles, une facilité à argumenter des positions que certains enfants de 10 ans n’ont pas du tout - pour des raisons de différences de milieu, de dispositions sociales. Faire de la sociologie de l’enfance, c’est essayer de trouver un point d’équilibre entre deux positions : le fameux «chaque enfant est différent» des profs, des parents, et la psychologie du développement, qui dit qu’il existe un seul modèle de développement de l’enfant. Or, il y a des pauvres, des riches

C’est une fois de plus le rôle de l’éducation et de l’instruction de nos enfants, par les parents et par l’école, qu’interroge ce fait divers malheureux, et dont on ne saurait accepter encore éternellement qu’elles soient sacrifiées sur l’autel de la toute-puissante télévision à qui l’on abandonnerait la tâche de définir les repères et établir les normes. L’énergie consacrée à condamner Cyril Hanouna sous prétexte qu’il serait un mauvais exemple pour nos jeunes est un terrible aveu de faiblesse quant à notre capacité, par la seule force des valeurs de la République que nous sommes censés véhiculer sans cesse, à apporter de vraies réponses politiques, culturelles et sociales aux problématiques d’homophobie, mais aussi de xénophobie et de harcèlement en tout genre. Là où il ne devrait être que bouffon, un pur produit de divertissement, Hanouna est proclamé roi, susceptible de mobiliser même la ministre de la Culture autour de sa petite personne.
C’est aussi le syndrome d’une société malade

une éducation authentiquement émancipatrice. C’est d’autant plus nécessaire que se développent aujourd’hui de multiples « expériences pédagogiques » qui se disent « nouvelles » alors qu’elles relèvent souvent d’une mode discutable, du sectarisme ou de la marchandisation. Or, il serait suicidaire, pour la République, de laisser exploser l’éducation nationale en une multitude de « communautés scolaires autonomes» aux valeurs hétérogènes et aux pratiques claniques…

… Après les ravages de la Première Guerre mondiale, la « révolution copernicienne », portée par les pédagogues de l’éducation nouvelle dans l’espoir de préparer une société de justice et de paix, n’a été ni suffisamment comprise ni suffisamment traduite dans les actes. Ne refaisons pas la même erreur
Avec la fin de la primaire (5% de "harcèlement sévère" à 12% de harcèlement modéré à sévère, selon les chiffres de l'Observatoire international de la violence à l'école), le collège est le cœur de cible du harcèlement (de 7% à 10%), qui diminue ensuite fortement au lycée (de 1,30% à 3,40)…

L’expérience menée par Céline Alvarez durant trois ans dans une école primaire d’une banlieue populaire de Paris s’est faite sur la base d’un cocktail inédit de méthode Montessori et de neurosciences. L’enthousiasme suscité par son best-seller, Les Lois naturelles de l’enfant, tient au caractère spectaculaire des résultats affichés. Mais, à regarder de plus près ce projet soutenu alors par Jean-Michel Blanquer

Aujourd’hui l’école doit ouvrir ses portes, après les cours, à ceux que le Président de la République a appelé les ‘’orphelins de 16 heures’’ »
C’était un diagnostic non dénué de fondement. Mais on peut aussi aller plus loin en prenant conscience d’un paradoxe très fâcheux
L’expérience menée par Céline Alvarez durant trois ans dans une école primaire d’une banlieue populaire de Paris s’est faite sur la base d’un cocktail inédit de méthode Montessori et de neurosciences. L’enthousiasme suscité par son best-seller, Les Lois naturelles de l’enfant, tient au caractère spectaculaire des résultats affichés. Mais, à regarder de plus près ce projet soutenu alors par Jean-Michel Blanquer …

... A-t-il pensé que ce serait une formalité ? Une heure avant de poser ses cartons rue de Grenelle, le 17 mai 2012, Vincent Peillon semble prendre pour acquise cette réforme des rythmes scolaires dont il n’a pas encore en tête toutes les modalités : l’ancien prof de philo qui, durant la campagne, a su séduire les représentants du monde enseignant par sa maîtrise des dossiers, annonce sur France Inter le retour à « cinq jours de classe pour tous les enfants à la rentrée 2013 ». Premier couac ...
... On attend de son successeur, Benoît Hamon, qu’il apaise le terrain. C’était sans compter la polémique sur la « théorie du genre »qui bouscule l’école en 2014...
... Cinq années de défilés, de bruit médiatique, d’attaques ad personam ont fini par faire oublier l’ambition initiale de la gauche. Sur le papier, elle était colossale : « refonder l’école de la République et la République par l’école » ...
... Car il ne suffit pas de décréter les réformes, de multiplier décrets et circulaires, pour « refonder » l’école. ...

...Soutenue par la municipalité, promue par les médias locaux , l'école privée hors contrat Montessori de Voiron ouverte à la rentrée (38) a déjà perdu tous ses élèves, annonce Le Dauphiné. Les parents qui ont retiré leurs enfants dénoncent du personnel non formé, l'absence de surveillance et des problèmes d'hygiène Ils payaient 5400 € par an et par enfant. Pour se défendre, la directrice confirme que " aucune formation Montessori n’est reconnue en France. Aucun diplôme d’enseignant n’est demandé", mais "l’important, c’est la bienveillance" ...

… Dans le domaine de l’éducation comme ailleurs, nous attendons de ceux qui briguent nos suffrages sous la bannière de la gauche qu’ils aient le courage de transformer le réel au lieu de s’y soumettre, et de renouer avec un idéal scolaire porté depuis la Révolution française par Condorcet, Jules Ferry, Jean Zay, Langevin-Wallon. C'est pourquoi Sauver les Lettres interpelle les candidats à la présidentielle …

La guerre …
… Il demandait de revenir sur cet accord tacite, remontant à 1992, selon lequel 80 % des moyens financiers consacrés à l’éducation sont réservés à l’enseignement public, et les 20 % restant dévolus au privé sous contrat. Ce ratio du 80-20 «n’est inscrit dans aucune loi ou décret, c’est un usage», rappelait Pascal Balmand pour dire combien il est donc facile à modifier

Il faut dégonfler la baudruche et remettre les choses à leur juste proportion. Les écoles hors contrat ne scolarisent aujourd’hui qu’un petit nombre d’élèves : en primaire et secondaire, ils sont 60 000 tout au plus, sur les 12,5 millions d’élèves scolarisés en France. Ce qui ne représente que 0,5 % des effectifs

… Car la droite tente de défendre une position paradoxale, et pour le coup peu lisible : elle est à la fois la première à dénoncer les ouvertures d’écoles musulmanes et à souhaiter les encadrer au maximum au nom de la lutte contre le radicalisme, et la première à souhaiter plus de liberté (et de moyens) pour les écoles alternatives, notamment catholiques. Dans son programme, Marine Le Pen, elle, est plus claire : elle vise les écoles confessionnelles musulmanes, en souhaitant «contrôler plus strictement la compatibilité avec les valeurs de la République des enseignements dispensés dans le privé hors contrat.»…

Comme le disait déjà Henri Wallon (l'un des auteurs du Plan Langevin-Wallon de 1947) dans son célèbre discours de Besançon du 23 mars 1946 (mais cela n'a pas été clarifié depuis ) :
« Il y a [au moins] deux façons de concevoir l’enseignement démocratique.
Il y a d’abord une façon individualiste : c’est poser que tout enfant, quelle que soit son origine sociale, doit pouvoir, s’il en a les mérites, arriver aux plus hautes situations. C’est en fait une conception qui reste individualiste en ce sens que, si les situations les plus belles sont données aux plus méritants, il n’y a pas, à tout prendre, une élévation sensible du niveau culturel pour la masse du pays. Il y a, par conséquent, une sorte d’écrémage progressif, continu, des classes populaires, qui donnent leurs meilleurs sujets pour occuper les situations les plus élevées, les plus rémunératrices ou seulement les plus propres à rendre fiers ceux qui les occupent.
Et il y a une conception démocratique de l’enseignement qui envisage – elle - une élévation totale de la nation quelle que soit la situation occupée, ou plutôt quel que soit le travail et quelles que soient les fonctions qu’auront à accomplir tous les individus de la société ».
En définitive, selon le plan Langevin-Wallon, « l’enseignement doit offrir à tous d’égales possibilités de développement, ouvrir à tous l’accès à la culture, se démocratiser moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la nation ». Rude tâche ! A venir ?
 

« Le programme de Marine Le Pen sur l’école s’inscrit dans la tradition de l’extrême droite maurrassienne, avec ses accents nationalistes, xénophobes, voire racistes, son idéalisation d’un passé mythifié, harmonieux, vers lequel on pourrait sans cesse revenir », analyse François Dubet. Le sociologue ne cache pas sa « stupéfaction » face à un programme qui lui semble «en dehors de toute réalité ». « Manifestement, souligne-t-il, ceux qui sont à l’origine de ce programme si tant est qu’on puisse parler de programme méconnaissent à la fois le fonctionnement de l’école et son histoire. Ils la rêvent… et cela peut devenir un cauchemar. »

Et puis, «il» est arrivé. Il a dit que les Mexicains étaient tous des violeurs, il a imité un journaliste handicapé en se secouant devant un micro et une foule rigolarde, il a assuré que les filles, il les attrapait par la chatte. Quel rafraîchissement. …
… Cette langue de brute refait désormais surface partout dans le monde. Rien n’est plus faux que ce proverbe : «On ne refait pas l’histoire.» On passe son temps à la refaire, au contraire, et à faire du faux neuf avec du vrai vieux...

Etranges Etrangers ...

une nomination semble être passée quasi inaperçue en Europe. Celle de la ministre de l’Education, Betsy DeVos, multimilliardaire, ex-présidente du Parti républicain dans le Michigan ... 
... Outre qu’elle n’est jamais allée à l’université après avoir décroché son B.A. à Calvin College, elle milite depuis des décennies pour l’école libre et le «Voucher Program», permettant aux parents de payer la scolarité de leur enfant dans l’école de leur choix. Il s’agit, autrement dit, de financer l’enseignement privé et religieux avec l’argent public. Betsy DeVos est aussi ex-membre du Conseil (1995-2005) et, encore à ce jour, soutien de l’Institut Acton, qui est favorable au travail des enfants, y compris dans les mines. Oui, vous avez bien lu

... En 2010, elle crée l’American Federation for Children, qu’elle dirige jusqu’en 2016 et à travers laquelle elle promeut les charter schools, ces écoles privées à financement public. La milliardaire défend également le système de vouchers, ces «chèques éducation» distribués aux parents pour qu’ils puissent scolariser leurs enfants dans une école privée tout comme l’enseignement à domicile. Encore candidat, Trump avait promis de réorienter 20 milliards de dollars en fonds fédéraux pour développer les écoles privées. Betsy DeVos a maintenant le champ libre. Mais ...

... Betsy DeVos a fondé en 2010 l'American Federation for Children. A travers ce mouvement, elle promeut la création de charter schools, ces écoles privées financées en partie par des fonds publics. Elles offrent aux élèves, selon ses promoteurs, un "choix" alternatif aux écoles publiques qui sont dans la ligne de mire des conservateurs en raison de l'influence des syndicats et de l'impossibilité de licencier les enseignants considérés comme mauvais.
"La plupart des charter schools ont des résultats inférieurs à la moyenne de l'Etat", expliquait le "New York Times" fin 2016. Une enquête menée par le "Detroit Free Press" en 2014 révélait que les charter schools du Michigan "ratissent l'argent des contribuables et refusent de détailler ce qu'ils en font".
Elle-même scolarisée dans des écoles privées et ayant placé ses enfants dans des écoles privées, Betsy DeVos mobilise aussi ses efforts pour mettre en place un système de vouchers, des "chèques éducation" distribués aux parents pour qu’ils puissent scolariser leurs enfants dans une école privée ou choisir l’enseignement à domicile...


… Au cours du premier week-end de février, cinq personnes ont été tuées par balles à Chicago, et une vingtaine gravement blessées. Entre le 1er janvier et le 20 février, on dénombre quelque 90 morts et près de 380 blessés. Si ce rythme se maintient, l’année 2017 risque d’être aussi meurtrière que 2016, qui, avec 784 morts et près de 4 000 blessés, fut la pire année depuis deux décennies
… Pour expliquer l’accroissement continu du nombre de meurtres ces dernières années, les habitants noirs de la ville évoquent tous les mêmes causes générales. Les grands ensembles de logements sociaux proches du centre-ville, qui abritaient une bonne partie de la communauté noire de Chicago, ont récemment été détruits pour laisser place à des bureaux et des habitations pour Blancs aisés. Les Noirs ont été refoulés dans les quartiers périphériques déjà misérables et surpeuplés, et l’arrivée de ces nouveaux venus a provoqué des tensions…
… Les insultes et les déclarations de guerre se propagent aussi sur Facebook et Instagram, avant de se régler dans une rue, un terrain vague, un immeuble abandonné… Sur YouTube, on trouve aussi des compilations à la mémoire, par exemple, des « Dix meilleurs rappeurs de Chicago tués en 2016…
Une ville tenue par les démocrates depuis des décennies, où Barack Obama avait lancé sa carrière politique, et dont le maire, Rahm Emanuel, secrétaire général de la Maison Blanche de 2008 à 2010, s’avérait incapable d’assurer la protection de ses habitants les plus vulnérables

… Il y a encore quelques années, le phénomène ne concernait que quelques milliers de personnes, appelées «survivalistes» qui, terrifiées à l'idée de voir l'apocalypse poindre, stockaient boîtes de conserve, pièces d'or, générateurs, et fusils de tout calibre dans leurs redoutes des Rocheuses ou du Midwest. 
Mais ce phénomène de paranoïa assez répandu - les États-Unis compteraient 10 millions de survivalistes - touche aussi les plus nantis, à commencer par les cerveaux et les financiers de la Silicon Valley



Le boom des entreprises tech dans la région et la pénurie de logements y ont entraîné une envolée des loyers, note le quotidien : selon cet indice, ils seraient maintenant les plus élevés du monde, devant New York et Hong Kong (Paris n'est «que» en 18e position). Les enseignants, les fonctionnaires, les pompiers et autres membres des classes moyennes (sans parler des pauvres) ont ainsi dû déménager …
… si l'immobilier est trop cher dans la région, les conséquences sont bien plus graves pour ceux qui ne travaillent pas dans la tech :
«Pour une personne âgée dont le service de soins est en bas de la rue, le déménagement peut être une condamnation à mort. Pour une famille d'immigrés avec deux enfants, quitter une ville sanctuaire [contre les contrôles policiers accrus par Trump contre les sans-papier] signifie que vous risquez l'expulsion.»

… «Maintenant, avec la victoire de Trump, il est devenu impossible de nier ou dissimuler le grand schisme [...] entre une élite qui s'empare des fruits de choix de la modernité tout en dédaignant les anciennes vérités, et des masses déracinées qui, se trouvant elles-mêmes privées des mêmes fruits, s'adonnent au suprémacisme culturel, au populisme et à la brutalité vindicative.»…
… «Il ne suffit plus de demander “Pourquoi nous haïssent-ils?” ou d'accuser les turpitudes politiques, les malversations financières ou les médias. La guerre civile mondiale est aussi un événement très intime: sa ligne Maginot traverse les cœurs et les âmes de chacun, conclut l'auteur dans les dernières pages de son ouvrage. Nous devons examiner notre propre rôle dans une culture qui ravive une vanité inexorable et un narcissisme creux. [...] Par-dessus tout, nous devons réfléchir de manière plus pénétrante à notre complicité dans des formes quotidiennes de violence et de dépossession et à notre endurcissement face au spectacle de la souffrance.»
En somme, rester voltairiens mais essayer davantage de comprendre Rousseau et de nous mettre à sa place, sous peine de voir nos démocraties finir au ruisseau.

Nous sommes devant un mur de législations américaines extrêmement touffues, avec une intention précise qui est d’utiliser le droit à des fins d’imperium économique et politique dans l’idée d’obtenir des avantages économiques et stratégiques.» Ce 5 octobre 2016, le député Les Républicains Pierre Lellouche ne mâche pas ses mots devant les commissions des affaires étrangères et des finances de l’Assemblée nationale, à Paris. Il y présente le rapport (1) de la mission d’information sur l’extraterritorialité du droit américain. Un rapport dont la lecture «fait froid dans le dos», selon les termes du député socialiste Christophe Premat.

(1) «Rapport d’information déposé par la commission des affaires étrangères et la commission des finances en conclusion des travaux d’une mission d’information constituée le 3 février 2016 sur l’extraterritorialité de la législation américaine», Assemblée nationale, Paris, 5 octobre 2016.

 … «Imaginez que la surface de la terre soit soudain devenue la propriété [...] de cinq gros bonnets du BTP, et que nous autres humains soyons obligés de payer un droit d’utilisation chaque fois que nous posons un pied au sol.»
Ce serait insupportable, c’est pourtant la condition de notre vie numérique. La question est donc : comment réagir ? Comment trouver une réponse équivalent à ce que fut la taxe foncière, dont l’invention vint contrecarrer l’accaparement des terres par une élite aristocratique et financière ? 
Morozov distingue deux stratégies…
… Au lieu que ce soit nous qui devions payer pour utiliser des services qui fonctionnent grâce aux données que nous avons fournies gratuitement, nous devrions faire payer les entreprises qui utilisent ces données qui sont notre bien commun …
… Il invite donc le camp progressiste à se saisir de cette question, dont il estime qu’elle est un boulevard pour la gauche, la droite n’ayant de rien de nouveau à proposer sur ces questions (du simple fait que l’on vit dans un régime de la donnée de droite)…
… Et il n’est pas faux de considérer aujourd’hui que toutes ces données que nous fournissons aux géants de l’économie numérique par le moindre de nos actes numériques (tout simplement, par exemple en nous déplaçant avec un téléphone géolocalisé), et qui nous sont revendues ensuite sous la forme de services divers, constitue une des spoliations du bien du peuple la plus spectaculaire de l’Histoire.

 … nous sommes, en Europe, très perméables au numérique «Made in USA». Le thème du livre, c’est la manière dont la Silicon Valley cherche à imposer à l’Europe, au moyen du digital, le droit américain. Que le droit évolue sous l’effet du numérique, on s’y attendait : même le vieux Code civil a intégré le contrat sous forme électronique. Mais le grand public a aujourd’hui accès à des services qui sont majoritairement le fait d’acteurs américains et, pour ces derniers, selon un slogan qu’on entend dans la Silicon Valley, c’est «One Network, One World» : il y a un réseau, un monde, et on ne se pose pas la question des valeurs et des droits qui y sont associés. Or, la technologie n’est pas neutre…
… quand il existe un rapport de forces, la Silicon Valley recule. Le problème n’est pas la Silicon Valley, c’est nous. C’est cette Union européenne qui adopte un règlement en matière de données personnelles qui paraît aller dans le sens de meilleures garanties pour les citoyens et qui passe avec le gouvernement américain un accord sur les transferts de données qui permet de s’affranchir de ce règlement. Où est la cohérence ? Nous avons face à nous des gens qui n’ont pas la cohérence des libertariens californiens mais qui utilisent cette idéologie de liberté comme cheval de Troie, pour nous faire baisser la garde

… Premièrement, les entreprises de réseaux sociaux doivent être tenues responsables quand elles facilitent la diffusion de la désinformation. Des hommes comme les PDG de Facebook et de Twitter, Mark Zuckerberg et Jack Dorsey, par leur cupidité et leur stupidité, ont tracé le chemin de l'autoritarisme vers le pouvoir aux États-Unis. En embrassant une définition paresseuse de «l'ouverture», ils ont cherché à récolter les profits numériques de la propagande d'extrême-droite tout en ignorant ses conséquences sociales désastreuses. Depuis, ils ont pris quelques maigres mesures pour rectifier leurs erreurs, mais pour l'instant du moins, c'est trop peu et trop tard

… Jeudi 10 novembre, la juge fédérale de l’Etat de l’Oregon Ann Aiken a jugé recevable la plainte de 21 enfants et adolescents âgés de 9 à 20 ans qui reprochent à Barack Obama – auquel succédera M. Trump –, et à son administration, de ne pas protéger leur environnement du dérèglement climatique.
Majoritairement résidents dans l’Oregon, les plaignants de l’affaire «Juliana [nom de la principale plaignante] contre les Etats-Unis», adossés à l’association environnementaliste Our Children’s Trust, ont déposé leur recours en août 2015…
… Ils s’estiment victimes de discrimination au profit des «intérêts économiques» d’un «autre groupe de ­citoyens», en l’occurrence l’industrie pétrolière…

ces dernières semaines, le risque s’est accru : une loi «ridicule», entrée en vigueur en août dans son Etat, autorise le port d’armes dans les bâtiments universitaires. Jusqu’à présent cantonnées aux parkings et aux allées, elles peuvent désormais être portées dans les salles de cours et les amphithéâtres par tout détenteur d’un permis âgé de 21 ans minimum…
«On ne pourra jamais toucher au deuxième amendement. Mais on peut faire en sorte que les armes soient considérées comme un problème de santé publique, au même titre que la cigarette. Sans interdire le port d’armes, il est possible de le limiter au maximum, mais cela prendra au moins une génération.» Dans les cercles conservateurs, l’heure est plutôt au durcissement de la loi. La plate-forme 2016 du Parti républicain du Texas propose de supprimer «tous les espaces où le port d’armes est interdit, pour permettre aux citoyens d’exercer pleinement leur droit de se défendre». Un droit, précisent-ils, «donné par Dieu».

… On ne sera pas surpris que Trump propose une solution "simple" pour faire face aux difficultés du système éducatif. La solution de D Trump c'est le chèque éducation
… elle propose de financer des programmes pour améliorer le climat scolaire dans les quartiers populaires. Sa campagne vise à la promotion des élèves des minorités. 
Mais comme responsable politique locale, H Clinton a soutenu aussi les charters schools, de nouvelles écoles privatisées..
 
 

  AMERICAN WAY OF LIFE
 

... La prochaine fois qu’on aura envie de rire à un débat républicain,
ou à une proposition de Trump,
regardons-nous d’abord dans un miroir.
... Internet, les réseaux sociaux et les médias, motivés par les revenus de la publicité plus que par le service public, ont créé le parfait désastre. Tout fait est devenu contestable, toute source d’information est devenue discutable et le spectacle a remplacé la politique rationnelle.
Chute libre de la réalité.
Trump en est le résultat.
Il est difficile de savoir quand nous toucherons le fond, mais ...

... Jusqu'ici, la France était épargnée par les tueries dans les écoles, alors que des dizaines ont eu lieu depuis vingt ans, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne et en Finlande...
... Ces pathologies ne sont pas purement individuelles, mais constituent les formes extrêmes de comportements -considérés comme "normaux" par la société contemporaine. Dans celle-ci, chacun doit subordonner sa personnalité réelle, ses inclinations et ses goûts aux exigences de la valorisation marchande, du travail, de l'argent, de la réussite. La vie est soumise à la rationalisation totale, le moindre acte devant servir à quelque chose et être productif. Tout se plie aux exigences d'efficience et de gain de temps, de performance : chercher des partenaires sexuels par application -mobile et "gérer son capital-santé", suivre des cours de méditation pour mieux affronter le travail et se bourrer d'amphétamines pour réussir un concours d'entrée à une grande école...

Puisque les temps sont à ériger des murs qui rassurent, c’en est bien un qu’on bâtit là, avec cette distance physique et intellectuelle. Jamais cela n’arriverait chez nous, bien sûr. Nous n’avons rien à craindre sur notre bon vieux continent, vacciné par l’histoire et la civilisation. Ainsi s’invente-t-on des milliers de kilomètres prophylactiques. On se répète : «C’est loin l’Amérique…» Quelle myopie !...
… On écoutait les évangéliques de la Bible Belt (la ceinture de la Bible), corset de religion qui enserre le sud des Etats-Unis. Ces culs-bénits racontaient leur réprobation  de moeurs qu’ils jugeaient dissolues, mais aussi leur recherche d’une morale de vie. On repensait alors à La Manif pour tous… 
… On écoutait, mille fois ressassés, ces propos sur l’Amérique qui fout le camp. On repensait à ces deux amis, rencontrés lors d’un raout de voitures de collection dans le centre de la France, qui avaient décidé de rester scotchés, du mange-disque à la radio flashy, dans les années soixante, celles de leurs 20 ans

C’est une tendance inédite pour un pays développé. Selon une enquête publiée le 26 janvier par la revue scientifique The Lancet, le taux de mortalité des jeunes Américains âgés de 25 à 35 ans a connu une progression entre 1999 et 2014, alors que ce taux n’a cessé de baisser dans l’ensemble des pays les plus riches depuis quarante ans…
… «Une augmentation de la mortalité de 2 % à 5 % par an est rarement observée dans les pays développés. L’ampleur d’une telle hausse est comparable à celle de deux cas d’urgence sanitaire observés dans le passé : la progression substantielle de la mortalité en Russie au cours des années 1990 et la hausse de la mortalité des individus âgés de 20 à 40 ans au sommet de l’épidémie de Sida du milieu des années 1980 au milieu des années 1990 aux Etats-Unis»…

... si vous cherchez des mères de famille blanches, au chômage, vivant en zone rurale, peu socialisées et favorables aux Républicains, et bien on vous sort des noms, des mails et des numéros de téléphone...
... (les hommes politiques ont toujours parlé différemment à une assemblée du Medef et devant des syndicalistes enseignants, par exemple), mais ces communautés étaient identifiées. Là, s’impose une logique d’individualisation extrême construite sur des comportements et non plus des appartenances revendiquées. Ce qui est très différent...
... on pensait avec Orwell que l’autoritarisme de demain reposerait sur l’usage des technologies pour matraquer en continu un message à une masse d’individus presque indistincts. Eh bien, c’est peut-être une combinaison plus subtile qui se met en place ...

Ooooh sooo british ! (British way of life)

 ... Ce rapport met en garde contre le plus important creusement des inégalités depuis les années Thatcher.
Le think tank ne blâme pas le Brexit pour cette tendance, même s’il joue un rôle. Si la croissance reste forte et le chômage bas, la chute de la livre, qui a entraîné une hausse de l’inflation, l’absence ou la très faible croissance du niveau des salaires, les coupes dans les services sociauxet la flambée des matières premières affectent lourdement les ménages défavorisés...
Chaque année, les services sociaux britanniques retirent des milliers d’enfants à leurs parents. Ces derniers ne sont pourtant accusés d’aucune maltraitance ni d’aucun abus psychologique. Ils sont simplement soupçonnés d’être «potentiellement» dangereux pour leur nouveau-né. L’idée d’un danger potentiel futur peut sembler directement inspirée d’un film de science-fiction, façon Minority Report. Elle est pourtant bien réelle, dans un système qui veut tellement se rapprocher du risque zéro de maltraitance à l’enfance qu’il en est devenu pervers et inhumain…
Présomption de maltraitance : Au Royaume-Uni, des milliers d’enfants sont retirés à leurs parents jugés «à risque potentiel».

Discrètement mais brutalement, le Royaume-Uni a fermé la porte, vendredi 9 décembre, aux mineurs isolés de l’ancienne «jungle» de Calais (Pas-de-Calais) qui espéraient être admis sur le territoire britannique, rejetant ainsi, de fait, la responsabilité de leur sort incertain sur les autorités françaises…
… Les jeunes migrants entreront en tout cas dans le système français, car les départements prendront le relais. Une fois leur minorité et leur isolement familial vérifiés, l’aide sociale à l’enfance devra les prendre en charge et trouver une place à chacun. Dans un système déjà saturé.

… En attendant, les 1500 se retrouvent sous une sorte de triple statut, réfugiés, mineurs isolés, et marqués désormais d’une sorte d’indignité supplémentaire, à l’époque de l’année où les enfants, et les braves gens, voudraient que toutes les histoires tristes se terminent bien. Sûr que les animateurs vont tout faire pour alléger les journées et les soirées à venir des centres d’accueil. Mais il y faudra peut-être plus que le pouvoir du Père Noël sur le mois de décembre.

France Stratégie prétend pouvoir asséner comme une vérité incontournable une relation de cause à effet entre l’accroissement de l’autonomie et la hausse des résultats. Cela mériterait d’être grandement relativisé : l’autonomisation de l’école suédoise a produit les effets inverses et c’est l’OCDE qui lui recommande, en mai 2005, une stratégie de réforme conduite par l’État. Quant à l’autonomie de l’école anglaise, ce qu’elle a d’abord produit c’est la privatisation de l’école et les travaux de Stephen Gorard sont loin de montrer qu’elle a permis une plus grande égalité ! On pourrait multiplier les exemples qui mettent en doute la relation causale : plus d’autonomie/meilleures performances…

... La compassion est une denrée de plus en plus rare au Royaume-Uni post-Brexit...
... Le Premier ministre, David Cameron, avait approuvé le texte et laissé entendre que sur les 90 000 mineurs dispersés en Europe (selon Eurostat), 3 000 pourraient être accueillis. Ils ne seront finalement que 350. La ministre britannique de l’Intérieur, Amber Rudd, a confirmé l’arrêt du programme d’ici fin mars. Le Brexit est passé par là. Tout comme les tabloïds qui, depuis des mois, assimilent migrants et réfugiés...

... Sur les écoles privées sans contrat : le contre-exemple britannique s'est révélé contreproductif. Les Academies, projet phare de Blair en matière d'éducation, sont en train de sombrer corps et biens. Il s'agissait de financer des initiatives locales et a priori non commerciales (projets d'associations de parents par exemple) sur fonds publics à égalité avec l'école publique. Ces écoles privées étaient supposées constituer une concurrence stimulante pour le public sans "vendre" l'ecole au marché. Résultats paradoxaux : le marché s'est engouffré dans la brèche, sans surprise, mais une grande partie des écoles crées et financées par l'Etat sont condamnées à brève échéance : enseignants sans qualification recrutés au rabais ; locaux minables ; enseignement misétable… et finalement, désertion par les familles.

... Pendant trois heures, les députés ont multiplié les questions et les exemples de messages haineux laissés en ligne – apologie du terrorisme, incitation à la haine raciale, harcèlement –, malgré de multiples signalements.
Tentant avec peine de brandir leurs «règlements de la communauté» et autres «problèmes d’échelle», Facebook, Twitter et YouTube ne sont pas sortis indemnes de cette séance, durant laquelle les plus remontés des élus britanniques les ont traités de «prostitués»  qui «gagnent leur salaire grâce aux colporteurs de haine». Le constat est sévère ...

    British way of life 

... Jusqu'ici, la France était épargnée par les tueries dans les écoles, alors que des dizaines ont eu lieu depuis vingt ans, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne et en Finlande...
... Ces pathologies ne sont pas purement individuelles, mais constituent les formes extrêmes de comportements -considérés comme "normaux" par la société contemporaine. Dans celle-ci, chacun doit subordonner sa personnalité réelle, ses inclinations et ses goûts aux exigences de la valorisation marchande, du travail, de l'argent, de la réussite. La vie est soumise à la rationalisation totale, le moindre acte devant servir à quelque chose et être productif. Tout se plie aux exigences d'efficience et de gain de temps, de performance : chercher des partenaires sexuels par application -mobile et "gérer son capital-santé", suivre des cours de méditation pour mieux affronter le travail et se bourrer d'amphétamines pour réussir un concours d'entrée à une grande école...

... Votre film se déroule cette fois chez vous, en Finlande. Quelle y est la situation ?
La même que partout ailleurs en Europe. Il fut une époque où la Finlande renvoyait 4 % des réfugiés qui trouvaient asile dans le pays. Ce taux est passé aujourd’hui à 80 %. J’ai profondément honte de cette situation. Je suis en colère non pas tant contre les Finlandais, qui ne sont pas tous hostiles à l’accueil des étrangers, mais contre l’Etat qui mène cette politique délibérée et flatte le populisme. J’ai toujours été fier de ma patrie, mais je ne suis soudain plus très sûr de ce sentiment. En cela, rien ne distingue, comme vous le voyez, la Finlande de votre pays, la France...
... Et puis les Finlandais sont très suivistes, très soumis, ils se conforment à l’autorité. C’est pour cela que l’Etat doit donner le bon exemple, et non encourager l’intolérance et la lâcheté...


Certains pays sont allés loin dans le sens de l'autonomie des établissements. Celui qui est allé le plus loin c'est la Suède. Dans les années 1990, le pays est passé en quelques années d'un système éducatif étatique et centralisé à une décentralisation totale. Les enseignants sont devenus des employés communaux. Les établissements sont gérés par des chefs d'établissement qui ont une totale liberté de gestion sous tutelle de la municipalité et une large autonomie pédagogique. Les parents peuvent inscrire leur enfant dans l'école de leur choix à l'intérieur de la commune. Ils disposent d'un chèque éducation. C'est son apport qui alimente le budget de chaque école.
Vingt ans plus tard, l'OCDE a pointé l'échec de cette réforme. 
Elle constate le faible niveau de compétences des élèves suédois et la baisse régulière de leurs performances. Elle provient de l'absence de discipline dans les établissements et aussi de l'émiettement du système de formation des enseignants dont l'embauche est maintenant municipale. L'Ocde pointe aussi le faible niveau du statut social des enseignants. Cerise sur le gateau : les communes ont du mal à trouver des chefs d'établissement sur qui pèsent trop de responsabilités.

C'est un champion de la réforme éducative qui est ciblé par l'étude de l'Ocde. Dans les années 1990, la Suède a pris la tête des pays réformistes dans l'optique du New Management. Le pays est passé en quelques années d'un système éducatif étatique et centralisé à une décentralisation totale. Les enseignants sont devenus des employés communaux. Les établissements sont gérés par des chefs d'établissement qui ont une totale liberté de gestion sous tutelle de la municipalité et une large autonomie pédagogique. L'Etat attribue aux communes une enveloppe globale pour ses services en échange de services. Les parents peuvent inscrire leur enfant dans l'école de leur choix à l'intérieur de la commune. Ils disposent d'un chèque éducation. C'est son apport qui alimente le budget de chaque école. On a donc la plus large décentralisation parmi les pays de l'Ocde et elle a été effectuée en un temps record.

Le triste bilan de la réforme

... Votre film se déroule cette fois chez vous, en Finlande. Quelle y est la situation ?
La même que partout ailleurs en Europe. Il fut une époque où la Finlande renvoyait 4 % des réfugiés qui trouvaient asile dans le pays. Ce taux est passé aujourd’hui à 80 %. J’ai profondément honte de cette situation. Je suis en colère non pas tant contre les Finlandais, qui ne sont pas tous hostiles à l’accueil des étrangers, mais contre l’Etat qui mène cette politique délibérée et flatte le populisme. J’ai toujours été fier de ma patrie, mais je ne suis soudain plus très sûr de ce sentiment. En cela, rien ne distingue, comme vous le voyez, la Finlande de votre pays, la France...
... Et puis les Finlandais sont très suivistes, très soumis, ils se conforment à l’autorité. C’est pour cela que l’Etat doit donner le bon exemple, et non encourager l’intolérance et la lâcheté...

 
Il y a une différence énorme entre ceux qui bénéficient d’un environnement familial favorable, qui leur permet de trier, de compléter, d’approfondir ce qu’ils voient à l’école, et ceux qui, à côté, n’ont rien.
Vous parlez d’un taylorisme scolaire : les lycées de l’élite, et les autres, avec une répartition bien définie des tâches à la sortie…
Ce taylorisme scolaire, je l’ai expérimenté d’assez près en passant d’une scolarité au lycée Henri IV à mon métier de professeur dans un lycée de grande banlieue…
… Il y a ceux auxquels la famille montre la marche à suivre, ceux qui n’ont aucune difficulté à décoder le système, et les autres, ceux qui choisissent leur orientation tout seuls, au milieu des schémas et des arborescences d’un CIO, le centre d’information et d’orientation.
Et malheur à ceux qui veulent aller au-delà de l’objectif professionnel qui leur est assigné. Ceux-là, ceux qui se risquent à vouloir devenir médecins ou avocats par exemple, alors qu’ils ne sont pas dans un lycée prévu pour, vont payer un lourd tribut…

Une chose est certaine : rares sont les professeurs qui se déterminent en fonction du programme du candidat pour l'école. Diviser par deux les effectifs dans les classes de CP et de CE1 des écoles défavorisées ? Cette mesure phare d'Emmanuel Macron est unanimement saluée (Hamon et Mélenchon proposent eux aussi des baisses d'effectifs).
L'autonomie des établissement ? Macron en parle de façon assez floue…
… La question de l'autonomie renvoie d'ailleurs à une question fondamentale : quelle est la mission de l'école ? Une question peu abordée par les prétendants à l'Elysée.
"Le problème, c'est que le débat entre les candidats à la présidentielle s'est organisé sur le terrain quantitatif"…

In fine peut-être que les uns ou les autres ne devraient pas oublier que les variations (de faibles ampleurs) des ''parts du marché'' entre public et privé masquent un phénomène massif, le plus important : le « zapping ». Cela fait de nombreuses années que la moitié seulement des familles utilisent le secteur public pour tous leurs enfants. Et il n'y a que 5% des familles qui n'utilisent que le privé pour tous leurs enfants. Presque la moitié des familles ''zappent'' donc entre les deux. Il y a chaque année une ''transhumance d'environ 150000 élèves du public vers le privé, et du privé vers le public. Malheur (politique) à celui qui apparaîtrait comme se mettant en travers de cette ''transhumance'' d'une façon ou d'une autre (en particulier en apparaissant comme favorisant ''outrageusement'' l'un des deux secteurs : ''public'' ou ''privé'') !

Et c’est bien l'absence de clarté des attendus scolaires qui explique une vraie «spécialité» française: la reproduction sociologique de la réussite scolaire et, même, la grande réussite des enfants… d’enseignants! Les anciens mauvais élèves appuient donc là où ça fait mal, ils n’ont pas trouvé à l’école de bonnes raison d’apprendre et de comprendre que c'était non seulement à leur portée mais intéressant pour eux. L’histoire d’un rendez-vous manqué en somme.
Enfin peut-être pas totalement raté pour les protagonistes du documentaire. Car le sentiment d’avoir mal appris, d’être passé à côté du savoir débouche sur une réflexion profonde sur la pédagogie, l’art d’enseigner chez les anciens cancres ce qui a surpris les réalisateurs:
«Ils s’emparaient du sujet pour refaire l’école à leur sauce, telle qu’ils l’auraient rêvée. À travers leur histoire personnelle, ils dessinaient les contours d’une école idéale où ils auraient pu trouver leur place. Leurs revendications sont simples et peu coûteuses pour la plupart. Vous le verrez en regardant le film…»…

… Nous n’avons pas encore de données sur les élèves entrés au cours des dernières années dans le système scolaire. En 2017, on ne connaît en détail que le sort des générations ayant passé le bac au début des années 2000! …
Ce désir égalitaire se heurte à l’illusion du mérite et ce sont souvent les opposants les plus ardents à toute conception néo-libérale de l’économie qui défendent avec la plus grande ferveur une compétition scolaire «pure et parfaite» pour parler comme les économistes, et soit disant «juste».
Cette hypocrisie française ne concerne pas seulement l’école. Sur le logement, la jeunesse, la fiscalité, la culture, et bien d’autres domaines, le grand écart entre les discours des groupes favorisés et leurs actes est un sport national: «faites ce que je dis, pas ce que je fais». ..
Tant que les gagnants de ce système ne se sentiront pas vraiment menacés, rien n’évoluera

À force de tout confondre, on arrive à ces discours selon lesquels en fait, les pauvres sont riches, ils ont des téléphones portables et des écrans plats et donc tout va bien dans la société française.
Tout en restant un des pays où le taux de pauvreté est parmi les plus faibles au monde avec les pays du nord de l’Europe, la France a vu le nombre de pauvres augmenter d’un million en dix ans –au seuil de 50% du niveau de vie médian donc. Sans avoir connu une explosion des inégalités comparable à celle des pays anglo-saxons …
Vous êtes quoi? «Moyen»?Tout une partie des catégories aisées, qui peuvent se réclamer de la gauche, se déguisent en «classes moyennes», parfois «supérieures». Si tout le monde est moyen alors tout va bien, et il n’y a plus de domination sociale!...
… Là, il ne s’agit plus de stagnation, mais bien de marche arrière. Jusqu’à présent, le modèle social a amorti en partie le choc, ce qui explique qu’on ne vive pas une situation à l’américaine avec un effondrement du niveau de vie. Mais avec le chômage, les indemnisations qui arrivent à leur terme, les jeunes qui arrivent à l’âge adulte et deviennent autonomes avec des niveaux de vie de plus en plus faibles et les familles qui en se séparant peuvent devenir deux foyers pauvres, le phénomène est inquiétant…
… S’apitoyer sur le déclassement des diplômés de l’enseignement supérieur est aussi une façon de ne pas parler de la vie des jeunes de milieux populaires, de les rendre invisibles…
… C’est pour cela qu’aucun candidat à l’élection présidentielle n’a de projet de refonte sérieuse de notre système scolaire mais ne propose que des replâtrages.
Il existe une forme de consensus des conservateurs de tous bords pour ne rien toucher au fond, pour ne pas transformer le système, se contenter d’empiler quelques dispositifs comme le nombre d’élèves par classe, de donner un peu plus dans quelques quartiers, mais ne pas toucher …

la candidate du Front national largement en tête des intentions de vote chez les 18-34 ans, avec entre 10 et 15 points d’avance sur Emmanuel Macron…
… Ce manque de mobilité résidentielle fracture profondément la jeunesse et se calque sur la division entre « gagnants » et « perdants » de la mondialisation. La jeunesse « mobile » est celle qui a reçu les armes pour profiter d’un monde mondialisé. Elle connaît parfois mieux les capitales européennes, Shanghaï et Hongkong que les petites villes françaises. Elle peine à comprendre que l’on puisse ressentir un trouble existentiel face aux incertitudes que représentent l’ouverture à la concurrence, la révolution numérique et les nouvelles formes d’emploi…
… les files d’attentes pour obtenir un logement social dans un bassin d’emploi sont telles que ceux qui ne sont pas sur place, à savoir les jeunes venant des zones périphériques, sont désavantagés. Pire, le taux de renouvellement du parc locatif social est deux fois moindre que celui du parc privé, ce qui est un véritable obstacle à l’émancipation de la jeunesse

… Dans les quartiers, à Marseille, les habitants ont le sentiment à raison d’être à l’écart, ils me le disent tous les jours. Ils ne savent pas s’ils vont se rendre au bureau de vote car personne ne s’intéresse à leur vie, à leurs difficultés et à la vie de leurs enfants. Vous trouvez normal, vous, qu’un jeune ne quitte pas son quartier de toute l’année, que les gens ne partent plus en vacances et que personne ne se demande pourquoi ?...

... «Nous opposer le pire pour que l’on se déplace aux urnes ne marche plus. Le FN a déjà gagné. Leurs idées sont déjà là
En 2012, l’association avait monté des ateliers consacrés au vote pour les jeunes, mettant en avant l’engagement de François Hollande en faveur de la mise en place d’un récépissé. «Cette année, nous ne faisons rien, poursuit Youssouf. On ne saurait pas quoi dire

... Du côté du Front national, pour justifier l’uniforme, le «monsieur éducation» du parti, Alain Avello, explique qu’il «réglera le sempiternel problème des signes ostentatoires» et redonnera à l’école «sa fonction assimilatrice pour les enfants d’origine étrangère». Au FN, on imagine plutôt «un blazer», «une façon d’apprendre aux garçons à porter le costume et le tailleur pour les filles».
A droite, l’autre argument est que l’uniforme permettrait de renouer avec le «roman national». Sauf qu’il n’a jamais vraiment existé. «On est là dans quelque chose de mythique. Il n’y a jamais eu d’uniforme et d’uniformité en France»...
... A gauche, les rares adeptes de l’uniforme mettent en avant l’effacement des différences sociales. De Jean-Pierre Chevènement à la sénatrice PS Samia Ghali, pour qui «tout le monde pareil, en plus c’est plus joli». «Les inégalités ressortiront ailleurs. Sur le matériel scolaire, le téléphone», alerte Jean-Rémi Girard. «L’objectif des ados, c’est de se différencier. Alors il y aura des blouses Chanel et des blouses griffées Tati ?» reprend Christian Chevalier. Pour qui l’uniforme «est un cache-misère» qui «détourne de la vraie question : quel système plus juste doit-on mettre en place ?»

... Dans tel établissement catholique, on découvre dans un livre de SVT de 3e « les pages sur la contraception collées entre elles ». Dans un manuel, que « Pétain a sauvé la France », que « des ingrats [les résistants] ont fui en Angleterre ».  Dans telle école musulmane, les frises chronologiques affichées aux murs débutent « aux guerres de religion sans mention de la préhistoire ou de l’Antiquité ».
Des établissements confessionnels se revendiquent, souvent, de Maria Montessori. Or, si le matériel et les supports sont bien dans la lignée de ceux développés par la médecin italienne, relève la note, « les dimensions pédagogiques sont détournées de leurs enjeux et amputées de ce qui les fonde théoriquement.  ...
... Si la gauche n’a pas réussi, sous ce quinquennat, à modifier le régime d’ouverture de ce secteur, elle assure avoir déjà renforcé les modalités et le rythme des inspections : un « guide » a été distribué aux académies en février. Une première.

Montessori , fer de lance de la marchandisation selon P Devin
... "Ceux qui seraient tentés de défendre les pédagogies alternatives au nom de la liberté pédagogique devraient se méfier. Laurent Bigorgne a une conception particulière de la liberté pédagogique car il estime que seules les méthodes éprouvées scientifiquement sont légitimes", écrit P Devin. "C’est là que les choses deviennent plus inquiétantes...

... François Hollande avait fait de la jeunesse le cœur de cible de sa campagne. Cinq ans plus tard, les deux tiers des jeunes (66%) considèrent que la situation du pays s’est «dégradée» depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande (69% de l’ensemble des Français)(Enquête ENEF du CEVIPOF, vague 12)...
... Parmi les primo-votants, certains d’aller voter, et formulant un choix, un quatuor de candidats arrive en tête: Marine Le Pen obtiendrait 29% des voix, Emmanuel Macron 27%, tandis que Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon en récolteraient chacun 15%. À la différence de leurs aînés, les primo-votants écartent d’entrée de jeu la candidature de François Fillon (8%).
Les choix de vote recoupent des fractures sociales et culturelles au sein de la jeunesse. Le vote frontiste enregistre des écarts importants entre la jeunesse étudiante (24%) et la jeunesse au travail (44%)...

… Les enseignants tentent d'orienter les pratiques des parents des milieux populaires. La valorisation de l'autonomie change aussi leur rapport avec ces parents. Ils conseillent par exemple d'acheter des livres et d'en parler avec leur enfant ou de discuter de ce qui a été vu à la télévision.
En fait ils demandent de faire l'école à la maison. Ils reportent une partie du travail à la maison. Or les familles n'ont pas forcément le capital culturel, le temps, l'argent pour faire cela comme les classes plus favorisées le font. Ce genre de discours crée des malentendus entre eux et les parents de milieu populaire.
Au final, l'autonomie creuse les inégalités à l'école ?
Si on ne pose pas la question des conditions nécessaires à ces apprentissages, j'en ai peur.

En réalité, l'expérimentation devient ici un marché comme un autre, se souciant si peu de démocratisation et d'intérêt général que la grande majorité des projets "innovants" portés par ce réseau sont des écoles privées sous contrat voire hors contrat.
C'est le cas de l'école Lab School de Paris qui doit ouvrir à la rentrée 2017.
Là encore, tout est fait pour emporter l'adhésion.
Il s'agirait d'"une école innovante, bilingue, solidaire, laïque et éco-responsable", accompagnant "les enfants aussi bien dans l’acquisition des connaissances que dans la globalité des apprentissages", pour leur permettre, bien entendu, "de devenir des citoyens responsables, éclairés, autonomes, solidaires et épanouis"  (n'en jetez plus !).
Les promoteurs de ce Thélème innovant multiplient les références aux grands noms de l'histoire de la pédagogie : Montessori, Freinet, Dewey, etc. Et pourtant, à y regarder de plus près, il s'agit d'ouvrir un énième établissement privé hors-contrat, une école de l'entre-soi dans un quartier de Paris peu connu pour sa mixité sociale, le 2e arrondissement.
Belle innovation en vérité !...
… Parce que nous refusons la division simpliste du monde éducatif entre "innovants" et non-innovants, parce que nous ne concevons l'éducation que comme un bien commun et un service public, nous aimerions pouvoir enseigner sereinement

... Pour bien fonctionner, une équipe pédagogique devrait être composée de gens qui ont un projet commun et qui souhaitent travailler ensemble.
Impossible ? Pas tout à fait. Les chefs d’établissements peuvent "profiler" les postes des professeurs dont ils ont besoin, c'est-à-dire définir le contenu du poste et recevoir des candidatures. Cette pratique a été autorisée par le Conseil d’Etat pour les établissements Eclair (ancien nom des établissements REP+, les établissements les plus difficiles), et partant, pour tous les autres établissements....

... Le malaise est si «profond» que 23 % des enseignants se disent prêts à changer de métier pour aller travailler dans le secteur privé. Laurent Escure évoque «les difficultés d'accompagnement des différentes réformes, un besoin de formation et une coupure trop nette entre des décisions et une installation sur le terrain qui peine à se concrétiser»...
... Et s'ils réclament plus d'autonomie, pour être «plus efficaces et améliorer la réussite des jeunes», ils ne souhaitent pas pour autant que le recrutement des professeurs et du personnel soit géré par les chefs d'établissement.
L'enseignement privé préoccupe également les sondés...

la-fessée-le-feuilleton
 … Il faut cependant rappeler que, en 2014, le gouvernement a refusé deux occasions d’inscrire l’interdiction des violences éducatives dans des lois qui étaient tout à fait en rapport avec la question et n’auraient probablement pas été censurées : l’amendement proposé sur la loi sur l’autorité parentale et l’intérêt de l’enfant (19 mai 2014), et la loi de la protection de l’enfance, à l’automne 2014.
Et ce, alors que la France avait été rappelée à l’ordre plusieurs fois par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU …



allo-maman-bobo
 … Plus de huit adolescents sur dix étaient équipés en smartphone, selon une étude du Credoc de 2015, contre 20 % en 2011.
Et la tendance gagne l’école primaire, où les élèves commencent à en être dotés parfois dès le CM1…
… La question de la dangerosité des ondes avait motivé leur prohibition en 2009 par le Sénat, de l’école maternelle au collège.
Le rôle des écrans dans le manque de sommeil des élèves soucie aussi les professeurs comme les professionnels de santé.
Sommeil, concentration, l’impact des abus d’écran sur les enfants est, en effet, préoccupant…
… Pour les chercheurs, les établissements, dont les téléphones étaient bannis purement et simplement, obtenaient de meilleurs résultats que ceux où ils étaient encore autorisés.
Et même que cette interdiction avait un effet encore plus positif sur les élèves les plus en difficulté…

… Aux États-Unis, plus des trois-quarts des adultes possèdent un smartphone –la France n'est pas très loin, avec environ 65% d'utilisateurs– et passent, en moyenne, à peu près deux heures par jour à le consulter. En réalité, nous toucherions notre appareil entre 200 et 300 fois par jour –soit, pour beaucoup, des contacts bien plus fréquents que ceux que nous avons avec les individus partageant notre vie…
… Avec plus d'un milliard de smartphones dans le monde, notre vie est désormais remplie de micros, de caméras et d'appareils photo connectés

… Les informations circulant sur Facebook ne sont pas considérées comme vraiment fiables: seuls 18% de l’ensemble des enquêtés le pensent. Et même dans le noyau dur des informés par Facebook, l’indice de confiance en la fiabilité des infos reçues plafonne à 27%. Une majorité, dans chaque catégorie reconnaît que le pire côtoie le meilleur et que sans pouvoir faire de tri, ils reçoivent un cocktail mixte d’infos fiables et peu fiables.
Cela va de pair avec un autre constat, la mixité des contenus envisagée sous l’angle du sérieux. Une infime minorité accepte de qualifier ces infos de sérieuses (6,5% de tous les enquêtés). Même chez les plus chauds partisans de ces réseaux pour s’informer, ce chiffre atteint péniblement 10%. Et si tout le monde s’accorde pour qualifier là aussi ces infos de mixtes (sérieuses et divertissantes), le pourcentage de ceux qui ne les jugent globalement que divertissantes est assez conséquent, oscillant de 15 à 36%...

... La deuxième problématique, c’est celle du partenariat de surveillance public/privé. Google va collecter des données, et la NSA, dont on sait depuis 2013 et les révélations de Snowden qu’elle y a accès, va juste se dire : super, voyons voir ce qu’il y a là-dedans !...
... C'est un peu comme si La Poste avait d’un coup le pouvoir d’ouvrir toutes les enveloppes qu’elle voyait passer, et de toutes les lire. ..

l’appétit des nouvelles technologies, des tablettes et autres smartphones, pour de nombreux métaux «stratégiques», aujourd’hui essentiellement importés de Chine, mais aussi du Brésil ou d’Afrique du Sud.
En Bretagne, où l’on dénombre des dizaines de matières premières intéressant l’industrie (tantale, antimoine, cuivre, zinc, tungstène, germanium, or, lithium…), reviennent les mêmes motifs d’inquiétude. Les menaces sur les ressources en eau, donc, dont dépendent directement l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, mais aussi sur l’image d’une terre de bocage, de zones boisées et de tourisme vert.
«On n’a pas besoin d’avoir une mine qui va faire fuir les gens !»



80%, c’est bien donc le chiffre qui permet de dire que la France a démocratisé l’accès au baccalauréat. Mais le bac professionnel est obtenu majoritairement par des enfants de familles populaires tandis que les enfants de cadres décrochent, eux, majoritairement un bac général. C’est un trompe l’œil de la démocratisation scolaire…
… Mais surtout, les bases d’un discours délétère sur l’école sont posées: vouloir transformer l’enseignement dans sa forme, c’est forcément être un ennemi du savoir. Et chaque baisse de niveau serait, depuis, à mettre sur le compte de la pédagogie.
C’est à cette époque que les termes ayant pour racine «pédagogie» (soit l’art d’enseigner tout de même) ont commencé à devenir des insultes pour certains…
… «Aujourd’hui comme en 1984, les gens qui crachent sur l’école ignorent sa réalité. On doit s’inquiéter de l’appauvrissement du débat depuis 1984. Je le vois encore aujourd'hui, en regardant les programmes des candidats à la présidentielle, à droite mais aussi à gauche.»
En 2017, l’école publique semble encore manquer de défenseurs dans les débats médiatiques. Et surtout de défenseurs qui connaissent le terrain, travaillent réellement sur la question et fréquentent un minimum des enseignants et des élèves dans leurs diversités…

… En novembre 2016, l’Observatoire des inégalités montrait pourtant encore que seulement 5,2 % des étudiants de doctorat avait des parents ouvriers, cette dernière catégorie ne comptant que 2,7 % des élèves des prestigieuses Ecoles normales supérieures.
60 ans d’interdiction des devoirs à la maison
Les inégalités demeurent donc, et seraient particulièrement renforcées lors des temps de travail extra-scolaire. En 2006, l’Inspection académique du Nord publiait un document au titre choc: «Devoirs à la maison: 50 ans de travail au noir». Il s’agissait pour ces professionnels de l’éducation de marquer le triste anniversaire de la non application de la circulaire du 29 décembre 1956 interdisant formellement les devoirs écrits à l’école primaire…
… Spécialiste de la façon dont les parents-enseignants accompagnent les devoirs de leurs propres enfants, Patrick Rayou décrit l’étendue des compétences que ceux-ci mettent en œuvre dans cette activité:
«Le travail proposé par ces parents-enseignants s’inscrit dans la durée, il est à dose homéopathique, il convoque tous les registres. Ils renforcent leurs enfants cognitivement, ils font de l’ouverture culturelle, ils les renforcent identitairement en leur apprenant la patience, le fait qu’on n’a pas toujours les résultats qu’on espère immédiatement, le fait qu’on apprend de ses erreurs. Tout ça est très loin des modalités d’aide au travail de la plupart des familles des milieux populaires qui ne peuvent être que dans le contrôle.»
Les mêmes ressorts sont utilisés dans les familles aisées qui ne sont pas enseignantes …

mystère: comment expliquer que des jeunes moins allergiques à l’éventualité du vote FN que leurs aînés au même âge aient des opinions beaucoup plus libérales que ces mêmes ascendants? Spécialiste des effets politiques du renouvellement générationnel, Vincent Tiberj décortique cette apparente contradiction insurmontable: de plus en plus de nouveaux électeurs qui compensent le poids électoral de leurs aînés, de plus en plus d’ouverture et de tolérance… et de plus en plus d’électeurs du FN!...
En fait, si les électeurs âgés se montrent plus réticents vis à vis du parti de Marine Le Pen, les explications historiques –ils ont connu l'évolution du parti et sa version 1 sous le leadership de Jean-Marie Le Pen– se mêlent à leurs conditions de vie: plus dépendants de l'État providence pour assurer leurs revenus sous forme de retraites, les retraités sont aussi plus souvent propriétaires et, de ce fait, plus inquiets d'une dévaluation de leur patrimoine qu'entraînerait une victoire du FN.

… "Les sites internet des écoles disent viser la réussite de tous les enfants, voire l’accès à l’excellence. Systématiquement sont soulignées la prise en charge des élèves en difficultés, des enfants intellectuellement précoces et une éducation morale de haut niveau. L’affichage revendique un climat propice aux études et au bien-être, une pédagogie individualisée, la bienveillance des maîtres, la liberté et le respect des rythmes avec, pour quelques-unes, le choix des «bonnes vieilles méthodes qui ont fait leur preuve» et une éducation à des valeurs morales", rappelle le rapport. Malheureusement il n'en est souvent rien.
Très souvent ces écoles affirment utiliser des méthodes Montessori. Mais "les dimensions pédagogiques sont détournées de leurs enjeux et amputées de ce qui les fonde théoriquement", relève le rapport…

Passée l'excitation des débuts et le "welcome kit" (e-mail de bienvenue plein de smileys et de promesses), la désillusion est rapide.
"On imagine les start-up comme des entreprises "révolutionnaires", financées par des "business angels", dirigées par des "rockstars", et alimentées par des "treasure hunters". Hou hou ! On redescend sur terre deux minutes ?"
Derrière la mise en scène millimétrée et la success story que l'on nous vend sur Instagram, il y a un monde brutal pour les individus, raconte-t-elle. La révolution (ou plutôt "disruption") annoncée n'en est pas une.
Le bon vieux modèle de l'exploitation du travail par le capital est toujours là, où le rabaissement des individus est la norme et le sexisme rien de très grave…

Comment peut-on imaginer que les jeunes gens et jeunes filles de ce pays puissent se construire psychiquement, mentalement, moralement ou politiquement dans un tel foutoir moral ? Comment peut-on imaginer une seule seconde que, dans pareil tohu-bohu, des jeunes puissent reconnaître et estimer l’héritage qu’on leur propose au nom de droits humains, de Lumières, de Fraternité ou d’Egalité ?
Devant les minables turpitudes que leur offre la génération des adultes qui prétendent gouverner ce pays ou qui leur donnent des leçons de morale religieuse depuis tous bords, ils sont déchirés entre la rage et le désespoir

Les responsables du désastre qui vient, ce sont eux. Ils avaient pour mission de faire vivre la différence et ils ont organisé le règne du même, l’empire labellisé de l’unique. Maintenant que la forteresse est attaquée par tous les bouts, plutôt que de commencer à réfléchir, ils se sont payé des épagneuls. Et pendant que les cabots aboient, les maîtres, croyant avoir la paix, mouillent leur linge de bonheur à l’idée de Macron, mieux encore : d’un deuxième tour Macron-Le Pen — dont ils sont tellement sûrs que le têtard sortirait vainqueur qu’on peut bien pousser les feux pour le plaisir du spectacle. Pendant ce temps l’illuminé qui a dû prendre la foudre en passant la porte de la banque Rothschild, un autre Jésus mais à moitié cuit celui-là, les enchante avec ses évangiles Harlequin «ni droite ni gauche» ou bien «et droite et gauche», la formule même de l’asphyxie politique. Voguons donc avec entrain vers un deuxième tour tant espéré …

Aux Pays Bas on a privatisé la gestion des écoles publiques. En Suède la réforme est allée très loin puisque les écoles ont acquis un haut niveau d'autonomie et leur gestion a été municipalisée. Le statut de fonctionnaire des enseignants a éclaté. Ils sont devenus des employés privés. Les écoles ont été mises en concurrence avec des chèques éducation. En Angleterre la barrière entre public et privé a disparu par le développement des academies et des free schools, écoles publiques mais autonomes et gérées de façon privée…
… Alors que les idées d'autonomie, d'élévation du niveau de formation , de régionalisation, de contractualisation des relations établissement - Etat, de renégociation du statut et des conditions de travail des enseignants se banalisent dans le discours des politiques et des médias, le travail de Florence Lefresne et Robert Rakocevic nous montre que cette voie prometteuse mène à des impasses.

… Aujourd’hui, à lire les programmes des candidats aux primaires et aux secondaires, on voit bien que l’unanimité, de la droite de la droite à la gauche de la gauche, se dessine, à travers l’invocation imparable des fondamentaux, en faveur du maintien du b-a ba envers et contre tout. Le déni de l’intelligence au profit de la mécanique. Le mépris de la pédagogie

 

 
 
 
 

… «Le client : Dieu a fait le monde en six jours, et vous, vous n’êtes pas foutu de me faire un pantalon en six mois.
Le tailleur  : Mais monsieur, regardez le monde, et regardez mon pantalon.»
Mark Zuckerberg est atteint du syndrome du tailleur. Il est un peu comme ce tailleur contemplant la perfection subjective de ce qu’il a construit et nourrissant l’ambition à peine voilée de réussir avec le monde ce qu’il a réussi avec son «pantalon», c’est à dire sa plateforme de réseau social. Facebook, c’est le pantalon de Mark Zuckerberg…
… Quelle république algorithmique voulons-nous ?
Pour bâtir une vraie république algorithmique, il nous faut, sans attendre, organiser et préparer sinon une riposte, au moins des réponses à cet ensemble de mutations de la société et de ce qui nous permet de faire société. Ces réponses sont déjà en partie connues…
… Il va falloir que l’on se mette rapidement d’accord sur le genre de pantalon que nous voulons pour nous-mêmes et pour nos enfants. Car les nouveaux tailleurs, eux, préparent déjà des pantalons connectés.

… Bien sûr, si les citoyennes et citoyens n’ont pas les revenus nécessaires pour acheter les produits fabriqués par les grandes entreprises, comment celles-ci pourraient-elles prospérer ? Cela confirme le constat du FMI : les pays les moins inégalitaires se portent mieux
… quand on sait qu’aux Etats-Unis, le revenu moyen des 90 % les moins riches stagne depuis un quart de siècle. De surcroît, l’espérance de vie moyenne a commencé à baisser…
… Au Royaume-Uni, 31 % des ménages où un adulte travaille à temps plein restent en dessous du seuil de pauvreté. Les patrons des grandes entreprises américaines empochent désormais environ 300 fois le salaire médian de leur personnel. C’est beaucoup plus que dans tout autre pays ou qu’à toute autre époque …
Au Royaume-Uni, 10 % des bénéfices étaient distribués aux actionnaires en 1970, contre 70 % aujourd’hui

… Les années Obama ont été celles de la montée en puissance des nouvelles technologies. Le président «cool» a eu à cœur d’accompagner le mouvement. Arrivé au pouvoir grâce à la génération Facebook, il n’a cessé de croire à l’usage du numérique pour inspirer le changement social…
… Entre 2009 et 2015, les lobbyistes de Google ont visité la Maison Blanche plus d’une fois par semaine, plus que tout autre compagnie.
«Google a eu plus de pouvoir pendant l’administration Obama qu’Exxon pendant celle de George W. Bush»
… S’il n’est pas l’architecte du programme de surveillance électronique de la NSA, autorisé secrètement par George W. Bush, il n’a pas fait des efforts suffisants à leurs yeux pour le contrôler. En décembre 2016, un rapport du Center for Privacy and Technology de l’université de Georgetown, à Washington, a même dénoncé la mise en place d’une banque de données de reconnaissance visuelle capable d’identifier 117 millions d’Américains, soit la moitié des adultes du pays.
Mais Barack Obama restera aussi comme celui qui a évoqué le plus directement l’envers du décor

… les plateformes qui retiennent notre attention sont précisément conçues pour nous prendre en otage et nous faire divulguer, clic après clic, autant de données que possible. Si elles génèrent tant d’addiction, c’est parce qu’elles sont minutieusement optimisées et testées sur des millions d’utilisateurs afin d’entretenir une dépendance durable…
Le principe reste le même : payez, et vous pourrez jouir des libertés que vous teniez autrefois pour acquises. La solution ne relève pas du domaine des droits politiques, mais du marché, accessible à certains seulement, et à des prix variables…
… Pour être véritablement efficace, ce droit à la déconnexion doit s’inscrire dans une vision de la société beaucoup plus vaste et radicale, où notre richesse en données permettrait de maintenir des éléments fondamentaux d’égalité et de justice. Faute d’une telle vision …

… En janvier 2016, le collectif EduNathon (qui regroupe des organisations de défense du «numérique libre», comme le Conseil national du logiciel libre, La Mouette et le Le Ploss-RA) a déposé un recours gracieux auprès du ministère, dénonçant le caractère «illicite» de l’accord conclu avec le géant du Web. Pour EduNathon, ce partenariat serait assimilable à un «marché public», et aurait donc dû être signé «après une procédure de mise en concurrence».
Des actions en justice ont ainsi été mises en place, mais le TGI de Paris a estimé en septembre 2016 que «cet accord n’était pas illicite», rapporte Rue89.
Et l’autorisation des parents ?
Une charte visant à «assurer la protection et la vie privée des données personnelles des élèves et des enseignants» a été annoncée en mars 2016 par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Un document toujours attendu en début d’année 2017

… En d’autres termes, il s’agit de construire un monde où Facebook et Google auront cessé d’exercer une telle influence, un monde qui aura renoncé au solutionnisme technologique. Un défi ambitieux que seules des démocraties accomplies pourraient relever. Malheureusement, l’aveuglement des démocraties actuelles les conduit à désigner toutes sortes de coupables sans se remettre en question, tout en confiant toujours plus de problèmes à la Silicon Valley…

… «Comment sont stockées les données de Paul, élève dyslexique et qui ont un caractère privé ? Qui peut y accéder ? Qui lira la remarque sur la petite Julie dans trois ans ? Comment s’organise ce droit à l’oubli promis un an après la sortie du collège ? Là dessus, on n’a eu aucune réponse ni aucune information. Nous sommes priés d’accepter l’outil sans poser de questions.» …

… Ils dénoncent avec une incroyable lucidité ce système. "Le Conseil National de la Vie Lycéenne apparait davantage comme un outil de controle des élus lycéens pour canaliser leur colère éventuelle en donnant un semblant de cadre de dialogue.. Cette instance est peu prise au sérieux à l'image de l'ensemble de la démocratie lycéenne"…
… On s'est donné à fond. On est arrivé à des résultats excellents. Et on se rend compte que comme élu lycéen on n'a pas les clés du pouvoir décisionnel. Les instances sont seulement une colonie de vacances où on ne nous prend pas au sérieux.
C'est apparu clairement par exemple un jour où un responsable ministériel nous a dit que l'on ne représentait rien, que l'on n'avait aucun accès aux médias et que le ministère pouvait nous couper les vivres. "Tout le monde s'en fiche de vos actions !" …
A 16 ans c'est quelque chose qu'on n'imagine pas. On croit qu'il y a des instances de partage. En fait la démocratie lycéenne a été crée pour canaliser la colère des lycéens et éviter qu'elle ne s'exprime dans la rue. Le ministère sait que nos mandats sont de deux ans. La première année on ne connait rien. La seconde c'est déjà trop tard. Les élus, pleins de bonne volonté, se sentent trahis. On a obtenu des choses comme le 4ème siège au CSE. Mais compte tenu des propositions qu'on portait c'est maigre

… La mélancolie pointe.
«Est-ce que l’école s’améliore ?
Non


"à l'ouest" :
toujours plus
(section "c'est l'printemps!")

Qui sont les traditionalistes contre la loi sur les établissements privés ?
La Fondation pour l'Ecole, un organisme qui regroupe des écoles catholiques traditionalistes hors contrat a déposé un recours contre le décret du 28 octobre 2016 qui impose un contrôle des élèves des écoles privées hors contrat ou instruits en famille en fonction du socle commun. "Ce décret pourrait contraindre ces écoles à appliquer les programmes de l'Education nationale", déplore la Fondation. Ce qui est intéressant c'est la liste des requérants qui, selon la Fondation, accompagnent cette association hyper catholique : la Fédération des écoles Waldorf Steiner, quelques syndicats FO, CFTC et CGT de l'enseignement privé et Le Printemps de l'éducation, une association qui prétend préparer le renouveau de l'Ecole...


Le Conseil constitutionnel annule l'autorisation d'ouverture pour les écoles privées. Dans une décision rendue le 26 janvier, le Conseil constitutionnel a largement sabré dans la loi Egalité et citoyenneté. Il a notamment annulé les dispositions qui renforçaient le contrôle de l'Etat sur les établissements privés et sur l'éducation à domicile.
Adieu le contrôle a priori sur les écoles privées hors contrat. Dans une décision du 26 janvier, le Conseil constitutionnel a abrogé l'article 39 de la loi Egalité et citoyenneté. "Le Conseil  n'a pas pris position sur le principe de la substitution d'un régime d'autorisation à un régime de déclaration préalable", précise le communiqué. "Il a jugé que, eu égard à l'atteinte susceptible d'être portée à la liberté de l'enseignement par la mise en place d'un régime d'autorisation administrative, le législateur, en confiant au Gouvernement sans autre indication le soin de préciser «les motifs pour lesquels les autorités compétentes peuvent refuser d'autoriser l'ouverture» de tels établissements, a insuffisamment précisé les finalités des mesures susceptibles d'être prises par voie d'ordonnance".
Le Conseil a également annulé le dispositif de controle que l'Etat voulait mettre en place sur l'enseignement à domicile en annulant l'article 31 , là aussi pas sur le fond mais en estimant qu'il s'agit d'articles "cavaliers". Le Conseil a par contre maintenu l'obligation d'ouvrir les cantines scolaires à tous (article 186).

 La décision


… Les sondages le propulsent d'ores et déjà chouchou des enseignants : 29% des intentions de vote selon le Cevipof, devant (tremblement de terre !) le socialiste Benoît Hamon (25%). 45% des profs avaient voté François Hollande en 2012......
Il promet l'autonomie aux écoles "en termes de recrutement" au niveau pédagogique (déjà dans "l'Obs" en novembre), le rétablissement des classes bi-langues et des études dirigées. Enfin - et l'on sait que ce ne sera pas la mesure la plus évidente à mettre en place - il prône l'interdiction de l'usage des téléphones portables dans l'enceinte des collèges et des écoles primaires….

Le sentiment de proximité partisane avec le PS a indubitablement baissé : 24 % des enseignants disent se sentir proches de ce parti aujourd’hui, contre 35 % en 2012 et même 40 % en 2007. On n’est pas loin, selon moi, du divorce. Sans doute faut-il y voir le résultat de la déception suscitée par des politiques menées durant le quinquennat, notamment la réforme du collège. Le sentiment d’un déclin de l’institution scolaire auquel les recrutements ne remédient pas. On s’attendait, sur le terrain, à ce que la gauche s’empare davantage – ou mieux – des grandes questions d’intégration, de pauvreté, de mixité… La désillusion sur ce plan, ajoutée à la dégradation des conditions de travail, pèse face aux urnes…
… A la question «Est-il honnête ?», le candidat Fillon se positionne très bas : 6 % seulement des enseignants répondent par l’affirmative, contre 35 % pour Benoît Hamon, 30 % pour Jean-Luc Mélenchon ou 18 % pour Emmanuel Macron. ..

… Dans son collège auvergnat, où sont scolarisés environ 500 élèves, l’utilisation du portable est autorisée seulement dans une portion de cour, aménagée de quelques bancs. Le «coin portable» se reconnait à son attroupement d’élèves, à l’image des anciens coins fumeurs des lycées.
Le fait de concentrer les élèves à un seul endroit facilite le travail des surveillants qui veillent notamment à ce que les élèves ne prennent pas de photos ou de vidéos. «Il y en a qui le font, on les voit passer sur les réseaux sociaux», reconnait la CPE qui regarde régulièrement les profils (non protégés) de certains élèves.
En dehors de ce coin portable, le règlement dit que les téléphones doivent être éteints. Si un élève enfreint cette règle


... «Nous, on s’inspire des écoles Freinet ou Montessori, avec vingt-huit heures de cours par semaine et, surtout, l’obligation pour les élèves de faire une heure et demie de devoirs par jour chez eux», se défend cet ancien ingénieur, père de deux enfants «non scolarisés».
On est toutefois très loin du constat posé sur l’établissement par les inspecteurs qui l’ont visité...
... pour la première fois, l’Etat, associé à une municipalité – en l’occurrence la ville de Toulouse –, envisage de recourir à la contrainte pour fermer un établissement scolaire qui ne cesse de se dérober à son contrôle...

... Cela fait de nombreuses années que la moitié seulement des familles utilisent le secteur public pour tous leurs enfants. Et il n'y a que 5% des familles qui n'utilisent que le privé pour tous leurs enfants. Presque la moitié des familles ''zappent'' donc entre les deux . Il y a chaque année une ''transhumance d'environ 150000 élèves du privé vers le public, et du public vers le privé".
Mais la question s'invite dans la campagne électorale et le secrétariat général de l'enseignement catholique mise visiblement sur une victoire de l'opposition pour conquérir des parts du marché scolaire. Il ouvre ainsi la voie à des établissements hors contrat au caractère profondément réactionnaire.

... ces écoles alternatives, payantes, ont un point commun, «qu’elles le clament haut et fort et l’écrivent en toutes lettres sur leur plaquette ou qu’elles le taisent comme on cache une botte secrète» : le petit nombre d’élèves par groupe. «Le nombre d’élèves que l’on a devant soi fait toute la différence. A quand l’expérience passionnante qui consisterait à appliquer des méthodes d’enseignement dites «alternatives» à des groupes de 30 élèves et, parallèlement, à appliquer un système dit «traditionnel» à des groupes de 15 élèves ? L'école de la République s'englue, piétine, trébuche, peine à se reformer ? Mettez 15 élèves devant chaque enseignant dans les établissements scolaires gratuits de la République. Elle ne s'engluera plus, ne piétinera plus, et ne trébuchera pas le moins du monde... pour le bien-être de la société entière ...

A moins d’être sourd, chacun a entendu parler des écoles «Espérance banlieues», tant ces établissements, experts en marketing, savent s’y prendre pour attirer les médias, amateurs d’images faciles d’élèves en uniformes, qui commencent leur journée en entonnant la Marseillaise pour un règlementaire lever de couleurs…
… A l’heure actuelle, la Fondation Espérance banlieues revendique quelque 350 élèves (sur un total de 12, 5 millions) répartis dans 8 établissements (sur un total de 63 000 pour toute la France). Un «essaimage» donc très relatif…
… une moyenne d’une dizaine d’élèves par classe, il est indéniable que les écoles Espérance banlieues ne sont pas confrontées au problème récurrent des classes surchargées et des difficultés qui en découlent et que le «suivi individualisé» dont elles sont par ailleurs très fières a sans doute plus à voir avec un recrutement aléatoire qu’avec une pédagogie bien pensée. Des élèves peu nombreux, souvent très jeunes (seul le cours Alexandre Dumas offre une scolarité complète jusqu’en 3e), en outre soigneusement sélectionnés par le chef d’établissement – ce qu’on oublie souvent de mentionner




 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 


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Le numéro hors-série"guide-annuaire des écoles différentes", réalisé en étroite collaboration avec les courants pédagogiques, les écoles, et de nombreux parents, enseignants, conseillers d'orientation et anciens élèves, obéit aux mêmes règles.