école différente, école autrement, école alternative, innovante ...
1968 - 2018 ?
Une autre école était-elle possible ?Certains l'affirment.
Avec des variantes : "une autre école est possible", "une autre école est nécessaire" ...
Mais ils sont très rarement très nombreux à être très longtemps d'accord sur le sens de "autre"
(les objectifs, les moyens), les détails de sa mise en oeuvre, et leur cohérence.
Plus nombreux sont ceux qui en restent à la forme interrogative.
Ou très personnelle : pour mes enfants.
Ou très provisoire : en attendant de - en espérant bien - réintégrer au plus vite le circuit «normal».
Cela revient toujours de toutes façons, tôt ou tard, à la même question: «une autre société est-elle possible?».
Et donc à la classique: de l'oeuf ou de la poule, qui conditionne, engendre, l'autre?
Migraine.
… À force de tout confondre, on arrive à ces discours selon lesquels en fait, les pauvres sont riches, ils ont des téléphones portables et des écrans plats et donc tout va bien dans la société française."Quel est le point commun entre cette voiture Renault, ce téléphone Samsung et cet ordinateur Lenovo ?"… C’est insupportable, car ce que montre le film, c’est la force d’un ordre institutionnel capable de se donner raison à lui-même, un ordre qui mure portes et fenêtres, qui bouche toutes les issues pour ne laisser subsister que sa vérité.
Lorsque les économistes stipendiés, les experts de service, les éditorialistes débiles et les patrons odieux disent qu’« il n’y a pas d’alternative », c’est vrai…![]()
… Si l'on en croit Jean-Michel Blanquer, c'est un "modèle éducatif équilibré, mélange réussi de tradition et de modernité, d'épanouissement et de rigueur" que propose "L'école de demain", arbitré uniquement par les acquis scientifiques, par "ce que nous enseigne l'expérience" et "ce que nous enseigne la science".
Pourtant, en 150 pages …
… Un aspect de cette hiérarchisation est la mise en concurrence des établissements.
Si les résultats des lycées sont publiés depuis des années, on a vu récemment ceux des collèges connaitre le même sort à travers les résultats du brevet.
JM Blanquer irait encore plus loin en publiant les résultats des écoles primaires.
On accélèrerait ainsi l'éclatement du système éducatif avec tous les effets de relégation que l'on connait actuellement dans le secondaire.… «Une colère qui ne sert à rien, puisque rien ne change».
… Ce fut un étrange moment de concordance des esprits, des mots et des idées qui n’allaient rien donner. Le 15 mars 1968, tout ce que la France compte de spécialistes de l’éducation se retrouve à Amiens pour un colloque préparé depuis plusieurs mois avec au programme une foultitude de débats, de tables plus ou moins rondes…
… Un demi-siècle après le colloque de 1968, ce sont les historiens qui se sont retrouvés les 8 et 9 mars pour dresser un bilan qui n’a rien de glorieux…
… Elargissons le cercle avec le classement Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), qui concerne les collégiens de 15 ans dans 70 pays : la France se trouve au milieu de cette distribution, montrée du doigt pour les inégalités scolaires. L’école est toujours autoritaire, les expériences de pédagogies alternatives sont restées marginales, les rapports entre le maître et l’élève fondés sur l’obéissance n’ont guère évolué.
Finalement, on pourrait reprendre les mots prononcés en 1968 à Amiens …68 - 98 :
LES 30 "P(l)EUREUSES".… Je crois qu’il est nécessaire de suivre le conseil d’Emmanuel Macron vis-à-vis des directives pédagogiques de JM Blanquer : Dans la hiérarchie, le président est bien au-dessus du ministre, non ?
= You don’t always have to follow the rules.
That’s bullshit !… Il sait tout sur tout, ce ministre de l'Education nationale.
Et il met même les points sur les ''i'' en allant jusqu'à préciser comment les enseignants doivent se déplacer dans la classe, ou le type de cahier souhaitable.
Pauvres ''exécutants'' de professeurs des écoles (qui sont pourtant du niveau du ''master'', et des cadres supérieurs) !
Mais ces circulaires s'adressent avant tout à une certaine opinion dans un certain contexte régressif .
Ce n'est pas par hasard qu'elles sont annoncées urbi et orbi dans l'espace public, notamment dans « Le Parisien » d'aujourd'hui ……"Aucune expérimentation n’a validé la méthode promue par le ministère et aucune comparaison internationale n’a conclu à sa supériorité", affirme Roland Goigoux dans une lettre adressée à ses étudiants rendu publique le 9 mai.
Le chercheur démonte l'argumentation "scientifique" du guide d'enseignement de lecture et de l'écriture au CP publiée par le ministre.
Il montre les dangers de le suivre à la lettre.
Des conclusions abusives
« Le guide formule des conclusions abusives et comporte des oublis importants, par exemple sur l’écriture et la compréhension.
Ses rédacteurs convertissent imprudemment de simples hypothèses de recherche en recommandations…… LE MINISTRE. Dites-moi où vous en êtes. Le niveau baisse, les élèves ne savent plus lire. A votre avis, pourquoi, Daniel ?
LE DIRCAB (consulte ses notes). D’après une méta-analyse portant sur le sujet, il semblerait que les causes soient multifactorielles : taille des classes, mixité sociale, background socioculturel, contexte familial, typologie des quartiers et des écoles, diversité des profils d’élèves, variété des pratiques ensFeignantes…
LE MINISTRE. Des conneries ! Il y a une explication, claire, nette, toute la recherche va dans ce sens : la coupable, c’est la méthode globale !
LE DIRCAB (cherche dans ses notes, semble perdu, fait tomber une ou deux feuilles). Je… C’est-à-dire que… Enfin, il semblerait quand même que la méthode globale n’existe plus tellement, globalement…… Quand 3 millions de jeunes ne peuvent pas partir en vacances, n’est-il pas urgent de trouver un moyen de renouer avec la mission fondatrice des colos ?"
En marge des débats sur le service national universel, le site Jean Jaurès publie une intéressante analyse historique des colonies de vacances depuis la naissance du mouvement à aujourd'hui signée par Laura Lee Downs.
" Que reste-t-il aujourd’hui de cette mission de mixité sociale à une époque où la République est passée de la « fracture sociale » des années 1990 à la franche « sécession des riches » qui s’affirme aujourd’hui dans plusieurs domaines de la vie sociale ?...… Le quotidien Dagens Nyheter vient de révéler que l’établissement avait détourné l’esprit d’un dispositif conçu pour accueillir des enfants de réfugiésau bénéfice des fils et filles de richissimes Suédois installés à l’étranger.
Une des meilleures écoles de Suède
Posé sur l’île de Djurgården, au centre de Stockholm, dans un imposant château de brique jaune entouré d’un parc, Campus Manilla a été fondé en 2013.
Il s’agit d’une friskola – une « école libre » – gérée par une fondation, avec sa propre pédagogie, mais qui, comme tous les établissements de ce type en Suède, est financée par la commune, en fonction du nombre d’élèves inscrits.… « Google filtre ta pensée », « Apple sait où est ta mère », « Facebook contrôle ce que tu peux lire », « Amazon sait quels cadeaux tu auras », « Microsoft formate tes enfants » : en se promenant récemment dans Paris on pouvait passer devant ces affiches, avec au bas cette mention « Rejoignez l’action de groupe contre les GAFAM », le quintette de géants du Web, signée La Quadrature du Net.
Combattante historique en faveur des droits des internautes, l’association vient de remporter une victoire contre le projet de révision de la directive européenne sur les droits d’auteur…
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Toujours plus. Le montant cumulé des 500 plus grandes fortunes de France a été multiplié par trois en dix ans, atteignant un record de 650 milliards d'euros, selon le classement 2018 du magazine Challenges à paraître jeudi, et encore dominé par Bernard Arnault.
La fortune cumulée des plus riches de France représente ainsi près de 30% du PIB du pays en 2018, contre 10% en 2009, après la crise financière.
Les 650 milliards représentent «un plafond jamais atteint encore», note l'hebdomadaire, qui précise que ce montant «a progressé de 13% en un an».… «Nour n’avait pas envie de mourir, il voulait s’en sortir! Il était scolarisé dans le 18e.
L’ASE l’a laissé seul dans son hôtel, après trois séjours à l’hôpital et une tentative de suicide! Imaginez le gamin, le soir, avec ses tickets Flunch pour aller manger tout seul, après tout ce qu’il a vécu».
Victime de tortures, il avait quitté le Pakistan lorsqu’il avait 15 ans. La jeune femme conclut, lapidaire:
«Ce n’est pas l’exil qui l’a tué, ce sont les mauvaises conditions de son accueil en France»…
… Contactée, l’Aide sociale à l’enfance de Paris auprès des mineures et mineurs isolés étrangers n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Et l’institution ne communique aucun chiffre sur le nombre d'entre elles et eux logés à l’hôtel ou les suicides…… Les smartphones sont devenus plus ou moins jetables, avec une espérance de vie de deux ans en moyenne.
Le problème c'est que construire un nouveau téléphone, en particulier à cause des métaux rares qui le composent, représente 85% à 95% de ses émissions de CO2.
Acheter un nouveau téléphone représente la même dépense d'énergie que de le recharger et de l'utiliser pendant dix ans…
… «À moins que toutes les structures passent au 100% renouvelables, cela pourrait bien augmenter les émissions de CO2 bien au dessus de nos prédictions.»… En sus, 56% des Français déplorent le fait que les ados ne parlent pas et végètent, le regard rivé sur leur smartphone, complètement dans leur bulle.
Oui, mais ça à la limite, tant mieux, tu peux aller à la piscine, faire du kite, boire l’apéro en paix, les trucs ne se lèvent pas avant 15h du matin et ensuite sont total abrutis donc pas très très gênants (sauf quand ils rentrent défoncés du Macumba en gueulant du rap misogyne, mais on s’y fait).
42% des personnes interrogées estiment par ailleurs que les ados en vacances ne font rien et surtout qu’ils n’aident pas : l’ado n’en fout pas une ramée…… Aucun adolescent n’est à l’abri.
Parmi les victimes, on trouve aussi bien la fille de 11 ans de Martine, modeste aide à domicile (660 euros de facture) que le fils de 12 ans d’un député suppléant (185 euros). Tous ont été hameçonnés sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat, Musical.ly), par un faux compte de leur star préférée se proposant de leur offrir des places de parc d’attraction, un ordinateur ou le dernier iPhone.
Ils constituent des victimes faciles, grâce aux solutions de « micropaiement » proposées par les éditeurs de numéros surtaxés, qui permettent de leur soutirer des centaines d’euros en une petite journée, sans avoir à demander d’autorisation à un adulte…… Au Danemark, l'école est obligatoire à partir de six ans, mais pour les enfants de vingt-cinq quartiers où se concentre la population immigrée du pays, la loi est désormais différente.
Ces enfants devront aller à la crèche pendant vingt-cinq heures par semaine à partir de l'âge de un an. Si les parents refusent, ils peuvent perdre leurs aides sociales…… l’Amérique détient désormais le record des inégalités de revenus du monde industrialisé. Mais même ça, ce n’est pas assez. Leur avidité est insatiable.
Et c’est une avidité qui n’est pas seulement dirigée vers les richesses, mais également vers la domination –pour un statut de privilégié permanent.
Ce qu’ils veulent, c’est qu’on les serve. Dans les restaurants. Sur les parcours de golf. Dans les bureaux. Ils ne respectent aucune forme de protestation: bruyante ou silencieuse, organisée ou spontanée, polie ou grossière. Pétitions écrites ou défilés dans les rues, ils s’en fichent.
Ceux qui sont au pouvoir ont établi très clairement ce qui leur importait à eux. «Nous avons plus d’argent et plus de cervelle et de plus jolies maisons et appartements et de plus beaux bateaux», a lancé Trump le 27 juin lors d’un discours à ses militants, parce qu’il ne peut pas s’empêcher de dire ce qu’il pense.
«Nous sommes l’élite.»…… Seulement, voilà: Google n’est pas la seule entreprise capable d’accomplir une telle mission.
Son retrait du projet Maven ouvre la voie à l’un de ses concurrents (Amazon, Microsoft ou IBM, qui avaient tous répondu à l’appel d’offre, mais aussi à de nouveaux candidats)…
… Les employés de Google qui s’opposent aux contrats passés avec l’armée sont en minorité, nuance Matthew Colford, soulignant par ailleurs que l'entreprise compte des dizaines de milliers d'employés, et que seuls 3.000 d’entre eux ont signé la lettre ouverte…… Tant que tu n’as pas les moyens de régler ton chariot de courses chez Lidl, ferme ta gueule. Tu l’ouvriras quand tu pourras te payer un costard.
C’est en gros la philosophie ambiante ces temps-ci, en une langue peu châtiée, c’est vrai, mais quand on parle pognon, on va droit au but…
… Qu’est-ce que le respect qui n’est pas réciproque ?
Mesurée à cette aune, «ça va, Manu ?» est d’une extrême bienveillance.
Il se pourrait qu’un jour, face à la jeunesse du pays, le président Macron ait la nostalgie d’une telle gentillesse…… Je veux bien, aussi, que l’on cesse d’aduler la jeunesse dans ses ignorances, et qu’on lui rappelle que le monde exista avant ses gamineries.
Je veux bien, à l’inverse, que l’on regrette cette exposition cruelle infligée à un enfant, par le président et par ceux qui le filment, puisqu’on nous dit qu’après tout ce bruit, le collégien est triste d’être devenu un potache national, s’enfermerait chez lui et redouterait d’avoir sa vie ou son entrée au lycée entachées de la séquence, et c’est cher payé pour avoir fait le malin.
Je veux bien tout ceci, et que l’on glose sur notre décivilisation du buzz, des images en boucle, de ce qu’on ose appeler l’information, une gigantesque masturbation voyeuriste, et nous en crèverons, nous en sommes déjà crevés…… Pourtant au PIL (Pôle innovant lycéen), en plein coeur de Paris, une équipe de profs passionnés s´acharne à les ramener sur le chemin de l´école, et surtout, à les réconcilier avec eux-mêmes. Avec une alchimie dont ils ont le secret, les profs, nos « Raccrocheurs », retissent des liens de confiance avec ces ados qui ne voulaient plus entendre parler d´eux. Et parviennent à révéler leurs talents cachés". Public Sénat diffuse le 7 juillet à 23h30 et le dimanche 8 à 10 h un téléfilm d'une heure sur le travail réalisé au Pôle innovant lycéen de Paris, un prototype de micro lycée créé il y a plus de 10 ans par Gilbert Longhi…
… Ce n'est pas la première fois que Djamil et ses partenaires de football constatent le désintérêt de la France à leur égard. «Les lumières et les paillettes, elles sont pas pour nous, c'est tout. Ici, soit tu es champion du monde, soit tu n'es rien. Le sport pour s'amuser, pour se détendre, pour la forme, ça n'intéresse pas. Si tu n'es pas le futur Mbappé, tu n'existes pas.» Du coup, ils organisent leurs propres tournois hors de la fédération, comme beaucoup d'autres jeunes en banlieue…
… «Un pote avait demandé à un éducateur des cours de tennis, tu aurais vu la tête qu'il a tirée, se souvient Djamil. On subit ce cliché, mais plus on le subit, plus on s'enferme dedans. Si t'aimes pas le foot ou le basket ici, tu ne fais rien. Sois bon avec le ballon ou crève.»…… Car la France, ce maître venu d’ailleurs dont il fallait «venger cinquante ans de domination», n’avait pas réellement fait ses bagages.
Les indépendances n’étaient que de façade. En coulisses, les réseaux de Jacques Foccart s’activaient, plaçant les despotes à la tête des Etats comme autant de pions sur un échiquier, cherchant à conquérir de nouvelles zones d’influences comme au Biafra …
… Quant à Hollande, il oublia bien vite ses promesses de campagne pour accueillir à bras ouverts les potentats subsahariens à l’Elysée.
Il s’engagea, comme en Centrafrique, dans des opérations militaires hasardeuses, justifiées par une rhétorique qui devait beaucoup à l a «mission civilisatrice de la France» de Jules Ferry…
… Comment l’Afrique pourrait être pleinement indépendante quand quinze de ses pays sont dépossédés de leur souveraineté monétaire et voient leurs devises imprimées à Chamalières, village auvergnat blotti au pied du puy de Dôme ?… La France a été condamnée six fois depuis 2012 par la Cour européenne des droits de l'homme sur les conditions de rétention des mineurs, pour "traitement dégradant et inhumain".
Ces conditions ont également été dénoncées par la Commission nationale consultative des droits de l'homme, l'Unicef ou encore le Défenseur des Droits Jacques Toubon…… «En tant qu'Amazoniens éthiquement concernés, nous exigeons d'avoir le choix dans ce que nous construisons, et un mot à dire concernant la façon dont cela est utilisé. Nous tirons des leçons de l'histoire, et nous comprenons comment les systèmes d'IBM ont été employés dans les années 1940 pour aider Hitler. IBM n'avait pas pris ses responsabilités alors, et au moment où leur rôle a été compris, il était trop tard. Nous ne laisserons pas cela se reproduire. Il est temps d'agir.»…
… «Le droit de l’Union européenne, censé prévaloir sur les lois nationales, est plus protecteur pour nos droits et libertés, écrivent les quelque 60 organisations qui ont décidé de déposer des plaintes auprès de la Commission.
Nous souhaitons le faire appliquer et que les régimes de conservation généralisée des données encore en vigueur dans 17 Etats membres soient abrogés.»
En ligne de mire, notamment, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni ou la France …… La réforme des rythmes scolaires avait-elle créé beaucoup d’emplois ?
Elle avait surtout permis de rendre les emplois moins précaires. Dans l’animation, on a plus de la moitié des salariés qui sont à temps partiel, avec des emplois du temps très éclatés dans la semaine.
Avec la réforme des quatre jours et demi, les contrats se sont étoffés, et sont donc devenus stables.
Le nombre d’enfants concernés par les activités périscolaires a triplé, et beaucoup de collectivités se sont alors tournées vers les associations.
Cette montée en puissance de l’animation s’est accompagnée d’un réel effort de formation : beaucoup ont passé le certificat de qualification professionnelle pour l’animation périscolaire.
D’où aujourd’hui la déception des associations ?
Oui, nos associations adhérentes sont déçues, et en colère aussi…… Dans un rapport de l’Inspection générale de l’EN, passé inaperçu mais qui rejoint les préconisations de la dernière publication de l’OCDE, on peut lire que la formation des enseignants ne correspond pas à leurs besoins réels.
Mais comme le ministre semble voir la formation uniquement comme un moyen de faire appliquer ses mesures, il y a fort à parier que la situation n’est pas près de changer. Pourtant, les attentes des enseignants sont précises, leurs souhaits pertinents…
… Or, l’OCDE pointe le fait que « la France ne partage pas l’ensemble des trois politiques enseignantes communes aux pays les plus performants »…
… Et en agissant de manière aussi directive, autoritaire, résolument descendante, le ministre se comporte à contre-courant de ce que préconisent ses propres services de l’Inspection générale, met en œuvre une méthode inverse à celle décrite par l’OCDE comme participant activement à un système éducatif efficace et performant.
Les besoins du terrain ? Les attentes des enseignants ? La question ne semble même pas effleurer JM Blanquer…… Depuis la salle de classe, les pédagogies actives interrogent donc notre modèle d’enseignement.
Leur développement nécessitera la standardisation du nouveau mobilier, absent pour l’heure des catalogues des fournisseurs.
L’historien Claude Lelièvre appelle quant à lui à un débat plus global :
«Depuis une vingtaine d’années, on ne pense que du point de vue de la réussite scolaire des élèves, et donc de l’efficacité. On oublie que le problème est aussi politique».… Près de 8 enseignants sur 10, selon une consultation syndicale ayant impliqué plus de la moitié des écoles parisiennes, sont favorables au retour à la semaine de quatre jours.
Il y a cinq ans, ils étaient vent debout contre la semaine de quatre jours et demi d’école. Faut-il s’étonner que les enseignants parisiens soient, aujourd’hui, favorables à un retour à la semaine de quatre jours ?...
… « Le rejet est massif », assure Jérôme Lambert, porte-parole du SNUipp-Paris, en tout cas dans les 402 écoles publiques parisiennes – sur un total de 656 – qui ont répondu à l’enquête. De la position des 254 autres, on ne sait rien…
… Selon l’Association des maires de France, 80 % des communes pourraient revenir, dès la rentrée 2018, à l’organisation antérieure au quinquennat Hollande.
Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a, lui, avancé l’estimation de 70 %, correspondant à 60 % des écoliers.… La ville de Martine Aubry, qui était partie bille en tête en mettant le paquet pour des activités périscolaires de qualité, abandonne la cinquième matinée de classe. Hécatombe aussi dans les petites communes, les unes entraînant les autres. Pourquoi ce retour en arrière ?
A mots plus ou moins feutrés, les maires interrogés évoquent tous la pression des enseignants, attachés à la semaine de quatre jours. «Si on vous pose la question "préférez vous travailler quatre jours ou quatre jours et demi ?", vous répondriez quoi ?», résume l’un des élus …
… Du coup, on se retrouve dans une situation ubuesque où la voie dérogatoire des quatre jours devient majoritaire !
Le gouvernement s’est déchargé de ses responsabilités, en nous mettant en première ligne. Le conseil municipal a arbitré dans l’intérêt de l’enfant, c’est ce qui a primé.
Mais cela ne va pas être simple à gérer derrière.…… On est dans la retombée de la vague commémorative de Mai 68, un échec éditorial à peu près complet soulignant à quel point tout le monde est censé être passé à autre chose.
Il y a en outre une tension, une injonction contradictoire et une incohérence de posture intrinsèque au macronisme dans son langage, dans ses effets et ses zones aveugles qui disjonctent précisément au contact particulier de >tout ce que recouvre le mot «révolution», titre du livre programmatique …
… "Il n'y a plus de mobilité sociale dans les pays de l'OCDE : les revenus, la profession, le niveau d'éducation se transmettent d'une génération à l'autre", a résumé Gabriela Ramos, conseillère spéciale auprès du secrétaire général de l'OCDE, lors de la présentation du rapport à la presse.
La France, où Emmanuel Macron doit annoncer en juillet une stratégie de lutte contre la pauvreté ambitionnant d'enrayer le "déterminisme social", fait moins bien que la moyenne. Comme en Allemagne et au Chili, il faudrait six générations, soit "180 années" selon Gabriela Ramos, pour qu'un descendant d'une famille en bas de l'échelle des revenus (les 10% les plus bas) se hisse au niveau moyen de son pays…… « La part des loisirs et de l’alimentation n’augmente réellement que chez les classes aisées et supérieures.
Pour les jeunes et les plus modestes, c’est le prix du logement et les frais afférents comme l’eau et l’électricité qui conditionnent tout. »…C'est le prix du mètre carré qui fait la différence...
… L'organisation internationale montre du doigt la France pour l'inégalité criante entre lycées défavorisés et favorisés en ce qui concerne le niveau de qualification des enseignants.
Selon l'OCDE les premiers ne compteraient que 20% d'enseignants "pleinement certifiés" contre 92% chez les seconds.
Un chiffre contestable mais qui va d'autant plus renforcer la remise en cause du mode d'affectation des enseignants que l'organisation estime que plus d'autonomie des établissements entraine plus d'équité.
Au delà de ces prises de position, l'OCDE montre aussi que des systèmes éducatifs centralisés peuvent aussi avoir une gestion équitable des enseignants. A condition d'y mettre le prix et de le vouloir...
… Triste condensé des maux de l’Amérique des années 2000, les chiffres récents sont alarmants. Entre 1999 et 2016, le nombre de suicides a augmenté de 30 % au niveau national, selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Et la tendance est générale : tous les Etats (ou presque), toutes les catégories sociales et ethniques sont touchées…… Dans un monde où l’entreprise enrobe les rapports sociaux d'une novlangue qui masque souvent la brutalité des méthodes, l’Éducation nationale reste un univers qui certes jargonne, mais dans lequel les rapports humains ne sont pas passés à la moulinette du management…
… >Chez les 15-34 ans, les suicides constituent même la deuxième cause de mortalité. Au total, ces morts brutales sont deux fois plus nombreuses que les homicides…… Son livre bouleversera ceux que désole l'affadissement chaque année aggravé du Parti socialiste, tant la métamorphose de la gauche américaine offre d'analogies avec ce qui est advenu simultanément en France.
Au XXIe siècle, donc, les pauvres votent à droite et les riches votent à gauche? Si la perversion se lit dans l'inversion, alors nos démocraties sont perverties.
Mais comment en sommes-nous arrivés là?...
… La sémantique est pervertie là encore: longtemps synonyme d'avancée sociale pour le Parti socialiste, le «changement» est devenu cette force extérieure contre laquelle on ne pourrait rien et qu'il faudrait absolument accompagner.
>Rien ne sert de lutter. S'adapter à la modernité, courir après elle de peur d'être ringardisé, est devenu le mantra des démocrates parvenus à la Maison-Blanche, un mantra répandu dans les social-démocraties de l'Europe…… Le ministre de la Justice Jeff Sessions est allé jusqu'à accuser les familles qui arrivent à la frontière de pratiquer de "la contrebande" d'enfants, niant ainsi toute distinction entre parents et trafiquants d'êtres humains.
Jelani Cobb se désole que la commémoration chaque année du 19 juillet au Texas n'ait pas permis d'immuniser le pays >"contre la stupidité, l'ignorance et les cruautés du passé."..… Moore mène depuis longtemps un travail sur les migrants sud-américains qui traversent la frontière ; l’agence Getty répertorie des images très fortes qu’il a prises déjà en 2014, donc sous l’administration Obama, d’enfants dans des cages grillagées et sous bonne garde du centre de détention spécial de McAllen au Texas, à l’époque des mineurs isolés entre 10 et 17 ans…
… Ce n’est pourtant pas le tournant que prend l’Éducation nationale: avec l’actuelle réforme et un futur recrutement sur profil, elle s'oriente davantage vers un management façon entreprise des établissements.
Un système dont l’école devrait chercher à se distinguer, si l'on souhaite encore susciter des vocations.![]()
… Des spin doctors aux experts du clash en passant par les storytellers : c’est de l’histoire d’une dépossession qu’il s’agit.
Celle de la politique…
… La boucle du storytelling est bouclée : la politique s’abolit dans sa mise en récit, comme pur simulacre, révélant son impuissance face aux grands enjeux économiques, sociaux, écologiques. En revanche, le storytelling débranché du pouvoir, libéré de ses usages stratégiques, est investi des pouvoirs quasi magiques que la politique a perdus.
Loin d’être une simple technique de communication aux mains des spin doctors, il apparaît comme le seul véritable pouvoir, un pouvoir en soi…
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… «Dans mon établissement, tout le monde est un peu tombé des nues», raconte Rania, enseignante en collège.
«Jusque là, notre principal insistait sur le fait que nos portables devaient être invisibles et en mode silencieux, pour donner le bon exemple.
Et soudain, il devait être là, à portée de main et en mode sonnerie.
Je comprends bien l'intention, mais c'est un double discours un peu hypocrite».
Ce devoir d'exemplarité vis-à-vis des élèves est une question épineuse…… elle n’utilise jamais son portable en classe : « Entre les cours, je le consulte parfois rapidement pour voir si j’ai reçu un message ou un appel manqué. C’est tout.
Je considère que si je veux que mes élèves me respectent, je dois les respecter aussi. C’est une question de civisme. »
Violaine, prof de maths dans un lycée rhônalpin, trouverait même « étrange » de consulter son téléphone compte tenu de « la guerre » qu’elle mène contre ses élèves à ce sujet. « Maintenant, si je dois recevoir un coup de fil très urgent, je préviens la classe avant. »
« Les élèves ne comprennent pas »
Tous les enseignants sont-ils aussi exemplaires ? Florence, professeure des écoles en banlieue parisienne, reconnaît qu’il lui arrive d’envoyer des SMS « discrètement pendant que les élèves sont au travail…… « Ces chaînes de vidéos, diffusées par les acteurs majeurs du secteur, mettent en scène des enfants, parfois très jeunes, dans des activités du quotidien apparemment anodines. Elles cumulent des millions de vues.
La forte mise en valeur de produits ou de marques laisse penser que ces vidéos pourraient être assimilées à des publicités, estime Michelle Meunier dans sa question à la ministre.
En outre, elles peuvent générer des revenus conséquents aux parents des enfants filmés. Les conditions dans lesquelles ces vidéos sont préparées, tournées et diffusées interrogent les professionnels de l’enfance. »
En l’absence de réponse à propos de ce vide juridique « qu’il faut combler au plus vite », la sénatrice n’exclut pas de travailler à « une proposition de loi »…… C’est peut-être pour les parents, finalement, que le changement sera le plus important. Il leur faudra arrêter d’envoyer des SMS à leurs enfants à 11h12 ou 15h45, en plein cours, pour le prévenir que c’est mamie qui vient les chercher…
Et les profs ? Par souci de cohérence et pour montrer l’exemple, plusieurs députés LREM demandent que les adultes « de la communauté éducative » remisent, eux aussi, leur mobile une fois passé les grilles de l’école.
« Ridicule », tance une enseignante, « c’est sur notre portable que sont censées arriver les alertes et les consignes liées à Vigipirate. On fait comment s’il est éteint ? » …
… Le problème est particulièrement marqué chez les adolescents.
D’après la dernière enquête du Pew Research Center menée aux Etats-Unis, 45 % des 13-17 ans reconnaissent être connectés presque toute la journée.
« Les comportements et les états émotionnels des adolescents ont brutalement changé à partir de 2012, souligne la psychologue Jean Twenge.
Plus un adolescent passe du temps devant un écran et plus il est probable qu’il devienne malheureux. »
Volonté d’agir ou stratégie marketing ?
« La plupart des gens ne se rendent pas compte du temps qu’ils passent sur leur smartphone » …… Parcoursup pose, de façon limpide, la question de la place relative de l’« être » et du « système » dans notre société.
A l’heure où les consciences s’aiguisent contre certaines dérives de la gestion de masse des données personnelles (big data, Facebook, intelligence artificielle…), nous sommes paradoxalement en train d’expérimenter une allocation automatisée des places et des chemins de vie…
… Car de façon concrète, Parcoursup c’est laisser explicitement un « système » administrer, classer, ordonner les rêves d’une génération.
C’est laisser symboliquement une organisation centralisée trier les choix et les possibles d’un individu…… Que se passe-t-il derrière les hauts murs de Saint-Jean-de-Passy ?
La vie au sein du vénérable lycée du XVIe arrondissement, dont la devise latine est « Labor et Dilectio » (travail et amour), n’est plus un long fleuve tranquille…
… François-Xavier Clément est arrivé à Saint-Jean précédé d’une réputation d’homme engagé. Il intervient notamment à l’« Institut du leadership vertueux », communauté internationale créée en Russie visant à « former une nouvelle génération de leaders appelés à transformer la Vie – la famille, le business et la culture ».
De futurs chefs chrétiens…… Au retour des vacances de la Toussaint, les élèves des six écoles élémentaires de cette ville de Seine-et-Marne pourront porter un uniforme, après un vote favorable d’une majorité des parents d’élèves de la commune.
Les quatre polos seront bleus avec une « devise républicaine », les deux pulls bleu ciel, la veste sweat-shirt bleu marine, tout comme les deux pantalons, le bermuda et la jupe.
Au retour des vacances de la Toussaint, les élèves des six écoles élémentaires de la ville de Provins (Seine-et-Marne) pourront porter un uniforme, après un vote en ce sens d’une majorité des parents d’élèves de la commune.
Organisée à l’initiative de la mairie (Les Républicains), la consultation, qui s’est achevée samedi 2 juin, a été approuvée par plus de 62 % des parents… Les Républicains ne sont pas les seuls à vouloir imposer l’uniforme : selon un sondage Ifop effectué en 2017, 63 % des Français sont favorables au port de l’uniforme.
On note que 78 % des sympathisants du FN encouragent ce changement pour seulement 56 % au parti socialiste…… Quant aux « classes de niveaux » c’est de la criminologie de base : mettez ensemble des individus difficiles vous augmenterez leurs compétences sociales à faire bande contre vous. Voyez vous je suis un peu las parfois de répéter les enseignements fondamentaux de la recherche (et pas que des miennes !) : les facteurs scolaires les plus liés à la violence (sous toutes ses formes) sont l’instabilité des équipes, le groupement des individus difficiles, le sentiment d’injustice…
Tant qu’on ne s’attaquera pas à ces trois problèmes on ne réglera rien…… les députés de la République ne sortent pas massivement de lycées professionnels, et on peut chercher longtemps des membres du gouvernement dont les enfants fréquentent une des filières du pro –et cela vaut pour les enfants de journalistes… ou d’enseignants et enseignantes…
… C’est toujours et encore le grand non-dit.
D’abord parce que le niveau de l'élève en fin de 3e dépend très fortement de l'origine sociale, via le niveau de diplôme des parents (ce n’est pas moi qui le dis mais les données statistiques disponibles) et parce que l’orientation et le milieu social entretiennent une relation faite d’implicites qui fonctionnent sur des jeux de représentations encore très prégnants…… Pour ceux qui demeureront réfractaires, le refus serait sanctionné par « l’impossibilité de passer le code, le baccalauréat ou un autre diplôme, l’exclusion des concours administratifs… », suggèrent les auteurs du rapport.
C’est le paradoxe du SNU, pensé comme un outil inclusif pour une partie de la jeunesse en perte de repères, mais qui pourrait exclure encore plus ceux qui n’y adhéreraient pas.… le battage autour de l'éducation positive s'explique surtout par un total sentiment de confusion.
"Aujourd'hui, les parents sont extrêmement désemparés.
La position de l'enfant a changé. On le considère comme une personne à part entière.
On en vient à se dire : 'de quel droit puis-je lui interdire quelque chose ?'
Ils sont aussi, et à juste titre, de plus en plus effrayés par la violence du monde, ajoute-t-elle.
Ils ont tendance à se replier sur une enfance prolongée pour mettre leur progéniture à l'abri de cette violence.
Ce sont les parents qui disent à tout bout de champ : 'il est encore petit, on ne peut pas lui interdire ça'." …… Vous défendez un modèle d’éducation à la finlandaise où les enfants apprennent l’empathie et la coopération.
Peut-on importer ces méthodes en France ?
L’école, comme les hommes politiques, n’impulse pas les changements : elle n’est que le reflet, plus ou moins fidèle, de l’évolution des mentalités.
L’école de la IIIe République n’est pas tombée du ciel : elle a été créée pour former une main-d’œuvre qui soutienne l’industrialisation de la France.
L’école d’aujourd’hui devrait apprendre à cesser de penser le pouvoir verticalement, à cesser de dire aux enfants qu’ils doivent "gagner leur vie", mais plutôt à chercher le sens de ce qui les motivera dans l’existence…
Cela ne commencera à être possible que quand une part d’entre nous aura commencé à penser différemment…… En France, les affaires concernant des chaînes familiales sont plus rares. Une des plus importantes est celle baptisée « Timy 7 ans » : une vidéo devenue virale en avril 2016 par la grossièreté du contenu (« Je suis en CE1 et j’ai une grosse bite. […] Abonnez-vous à ma chaîne s’il vous plaît, sinon je te nique ta mère, ou ta pute, ou ta sœur »).
Le frère de Timy, 17 ans à l’époque et lui-même youtubeur, avait dû présenter ses excuses en avouant qu’il avait dirigé son petit frère et publié la vidéo. Moins de deux ans plus tard, il est pourtant de retour et capitalise même sur cette polémique…
… Dalila Madjid, avocate en droit du travail et spécialiste d’Internet, les parents « utilisent leurs enfants en leur donnant des directives pour vendre un produit dans le cadre d’un sponsoring, ou simplement faire des vidéos qui rapportent de l’argent ».
Pour l’avocate, « c’est de l’esclavage »…
… Et je sais bien aussi ce que ma mère fait avec cet argent : elle nous offre tout ce qu’on veut. »
Son regard se plante dans l’objectif. « Notre mère, elle nous fait une vie de rêve. Et elle nous prépare un avenir de rêve. »…… L’objectif pour les deux ministères est d’«intensifier la communication auprès des jeunes en utilisant davantage leurs codes et leurs usages», selon les mots de la directrice de la Delcom Clélia Morali.
Stanislas Hannoun ajoute que l’utilité de ces vidéos «n’est pas le nombre de vues», mais «l’image des ministères auprès des jeunes».
Marina Ferchit, qui a géré ces dossiers pour l’agence Share Fraiche, précise pourtant que sa société «garantit au ministère un nombre de vues par Youtubeur avec des profils assez puissants et suffisamment nombreux pour toucher des cibles variées.»
Pari gagné …… La situation est également grave à l'école : d'après le sociologue Benjamin Moignard, interrogé par les députés, "le moins bien doté des établissements scolaires parisiens reste mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis"…
… "L'absence de véritable stratégie des ressources humaines (...) a fait de la Seine-Saint-Denis une école de formation bis pour les fonctionnaires stagiaires ou débutants", pointe le rapport.
Ainsi les établissements scolaires sont peuplés d'enseignants "sortis d'école", les montants des primes accordées étant "trop dérisoires pour avoir un réel impact sur l'attractivité des postes à pourvoir auprès des plus anciens"…
… La Quadrature compte lancer une douzaine d'actions auprès de la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) à compter du 25 mai, estimant d'ores et déjà que les géants du Net visés ne respecteront pas les règles de consentement explicite et de protection des données prévues dans le RGPD.
Pour LQDN, "les services des Gafam ne peuvent s'accaparer nos données qu'avec notre consentement libre et explicite.
Il n'est pas libre s'il nous est imposé de le donner pour accéder à leurs services.
Or, c'est bien ce qu'ils font"…
… Le vendredi 18 mai dernier, une fusillade dans un lycée de Santa Fe a fait au moins dix morts et dix blessés. Il s'agit de la 22e attaque armée dans une école aux États-Unis depuis le début de l'année, a calculé CNN.
De son côté, le Washington Post remarque à quel point, après chaque nouvelle fusillade, les faux comptes pullulent sur Facebook dans les heures qui suivent…… Depuis le 1er janvier, et selon la base de données Gun Violence Archive, le nombre de morts par arme à feu aux Etats-Unis – y compris lors de fusillades de masse mais sans les suicides – est de 5 496.
Autrement dit, les fusillades de masse ne comptent « que » pour 3,67 % des morts par balle.
Comme le rappelle le quotidien américain Washington Post, en 2018, le nombre des seuls lycéens et écoliers tués dans des fusillades de masse est supérieur à celui des militaires américains morts en service : 29 contre 13 pour les militaires…… «J’estime à 15 000 le nombre de gens qui, dans ce pays, lisent aujourd’hui des livres, des gens qui utilisent leur temps libre à lire. Qui en parlent.
Ils seront 7 500 dans dix ans, 2 000 dans vingt-cinq ans…
Et pour terminer, une centaine, enfouis dans les catacombes.
C’est la fin. Nous sommes les derniers des écrivains…» …
… La question des toilettes est donc profondément une problématique éducative et l'on pourrait, logiquement, commencer par s’en occuper à l’école.
Ce serait rompre avec une tradition où la tentation d’ignorer le problème est toujours plus forte que l’indignation qu’il suscite. Accepter de reconsidérer collectivement ce que signifie œuvrer pour la propreté et le confort de tous et toutes est la seule solution pour que les toilettes scolaires cessent d’être le lieu de la honte, du harcèlement et de la saleté…Malaise lycéen :
Du P.Q. pour le Q.I. !… Mais en terre laïque, cette remise en cause radicale de l'évolution –et plus largement de la science– prend des tournures extrêmes et va encore plus loin que ce qui peut se dire, s'écrire et se penser aux États-Unis.
Chez nous, les créationnistes dévoilent le visage le plus sombre de l'extrémisme religieux, avec des théories délirantes propices à toutes les dérives, y compris identitaires…
… Tout le discours anti-Darwin pourrait simplement prêter à sourire.
Mais derrière ces gesticulations sur les réseaux sociaux se cache un but clairement politique. Il y a quelques mois, «Dédarwinisez-vous» imaginait un projet de réforme de l'Éducation nationale pour le moins radical…
On connaît l'importance des créationnistes aux États-Unis,
mais ils sont aussi actifs en France.… Pour son enquête, Julie Pagis a travaillé à partir des registres d’élèves de deux écoles primaires publiques «expérimentales», réputées pour avoir accueilli des générations entières d’enfants de soixante-huitards dans les années 1970 et 1980: l’école Vitruve dans le XXe arrondissement de Paris, fondée en 1962, et l’école ouverte Ange Guépin de Nantes, créée en 1973. Toutes deux se réclament plus ou moins de la pédagogie Freinet.
De nombreuses étudiantes et étudiants passés par l’université de Vincennes dans les années 1970 ont scolarisé leurs enfants à l’école Vitruve …
… Le témoignage de Sarah, élevée par sa mère peintre, est éloquent: elle a «tenté d'effacer le stigmate de l’école Vitruve pour tendre, avec toute la force d’un enfant de 10 ans, vers la plus grande normalité imaginable».
Elle s’est mariée à l’église –au grand désespoir de son père– et a scolarisé ses enfants dans le privé, «en ne les prenant surtout pas pour des adultes»….
… Aux Etats-Unis, ce sont les Etats et les collectivités locales qui financent l’éducation, le gouvernement fédéral n’intervenant que pour des subventions ciblées.
Ce système crée de fortes disparités entre Etats, mais également au sein d’un même Etat, selon les ressources fiscales des comtés.
La Caroline du Nord, qui abrite en son sein le «Research Triangle», formé par les villes universitaires, démocrates et prospères de Raleigh, Durham et Chapel Hill, et des comtés ruraux où les écoles publiques sont très démunies, illustre bien ces contrastes…
… Résultat : un encouragement à recourir à l’enseignement privé ou à domicile, des classes sous-équipées, des profs sous-payés, souvent obligés de faire d’autres tâches au sein de l’école, voire un deuxième boulot pour boucler les fins de mois – chauffeurs Uber, caissiers, cours en ligne…… Le quotidien américain souligne que les données concernant les 18-19 ans sont encore plus frappantes.
Chaque année depuis 1985, l’Institut de recherche sur l’enseignement supérieur de l’université de Los Angeles (UCLA) demande aux étudiants de première année s’ils se «sentent dépassés» par la charge de travail et les changements dans leur vie.
En 1985, 18% d'entre eux ont répondu oui; en 2000, le chiffre avait grimpé à 28% pour atteindre les 41% en 2016…… Jusqu'à quand cet immense pays qui nous a donné Melville et Faulkner, Ford et Griffith, Pollock et Hopper, va-t-il se comporter comme une petite colonie mafieuse qui, de paroles fielleuses en postures indignes, de renoncements en rapiècements, d'accusations fantoches en élucubrations grotesques, sombre peu à peu dans une sorte de grand foutoir sans queue ni tête dont on aurait bien du mal à saisir la logique, si ce n'est celle d'imposer sa force, à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières, par une sorte de tropisme triomphant qui serait celui du grand homme blanc outragé?..
… C'est à se demander si l'Amérique n'est pas en train de payer toute cette accumulation de culture au rabais qui de Facebook en Twitter, de Netflix en films de superhéros, de malbouffe en abondance de publicités d'une niaiserie sans fond, d'outrance en vulgarité, provoque des dégâts tels dans les psychés individuelles que le pays, saturé de mauvaises graisses, apparaît comme inapte à articuler ne serait-ce que le début d'une pensée cohérente.
Trump n'a pas été élu par hasard…
… Dans la soirée de lundi, l’Odéon était très occupé. Au-delà des espérances des organisateurs : un spectacle mémoriel, concocté par l’historien Antoine de Baecque, entendait faire revivre in situ et devant une salle comble cet épisode de Mai 68, «principale tribune du "tout est possible"» et célébrer cette «communauté de jeunes gens qui tenta d’inventer une utopie et de la vivre», il a soudainement été rattrapé par le réel.
Haie d’honneur
Vers 20h30, une petite cinquantaine de trublions «dix-huitards» ni cagoulés ni armés, ont tenté de s’inviter à la fête…… Plus de 3,1 millions d’enfants vivront sous le seuil de pauvreté en 2018-2019 au Royaume-Uni, soit 1 million de plus qu’en 2010 et une hausse de pratiquement 50% en 8 ans.
Calculés par l’institut de recherche Landman Economics, ces chiffres concernent uniquement les enfants vivant au sein d’un domicile familial avec des parents actifs…
… En France aussi, la situation va en s’aggravant: 1 enfant sur 5 vit désormais sous le seuil de pauvreté - seuil établi à 1700 euros par mois pour une famille avec deux enfants.
Soit un total, là aussi, de 3 millions de jeunes.
Sans surprise, au Royaume-Uni comme en France, cette hausse de la pauvreté infantile est synonyme d’un accès aux soins de plus en plus limité…… Voilà qui rappelait les auditions, au printemps 1994 et au même endroit ou presque, des sept grands capitaines de l’industrie cigarettière américaine, jurant leurs grands dieux que la nicotine n’induisait aucune dépendance chez les fumeurs… Comme le scandale de la dissimulation des risques du tabac en son temps, celui des opioïdes vient rappeler que les principales menaces qu’affronte la société américaine ne sont aujourd’hui pas extérieures – comme les gesticulations de Donald Trump veulent le faire accroire –, mais intérieures.
De fait, la dépendance aux opioïdes qui s’est installée dans la population américaine est aujourd’hui l’une des plus graves crises sanitaires – peut-être la plus grave – auxquelles sont confrontés les Etats-Unis …… la ségrégation sociale et raciale est en place depuis de longues années dans les écoles des quartiers populaires d’Ile-de-France.
Dans mon enquête, je me suis concentré sur le cas de Paris intra-muros et sur la période contemporaine.
Volontairement. Avec 51% de familles très favorisées (cadres et enseignants) pour 16% de défavorisées (ouvriers et chômeurs), notre capitale a – sur le papier – toutes les clés pour mélanger les publics et faire fonctionner l’ascenseur social et scolaire.
Or, dans les faits, c’est tout le contraire que l’on constate : ségrégation record et échec scolaire massif…
… - Puisque vous ne les prenez pas, comment pouvez-vous dire qu’ils font baisser le niveau ? Si je vous dis que je suis instit et que son père est directeur de CES, vous répondez quoi ?
- Fallait le dire que cette jeune fille a des parents enseignants, ça change tout, je fais partir le dossier ce jour-même…… Un matin d’été, dans un centre de vacances de Montreuil (Hautes-Alpes), non loin de Grenoble, Caroline Guy entame un atelier de relaxation dans la nature avec un petit groupe de filles de 11 ans.
Pour commencer, elle leur demande de se déchausser dans l’herbe.
La réaction est unanime : « Quoi ? Pieds nus dans l’herbe ? Ça va pas la tête ! C’est dégoûtant. Il y a des bêtes… »
Impossible. Inimaginable.
Une seule ose finalement tenter l’expérience…
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… Le problème n'est pourtant pas nouveau.
La marque fait la publicité de ces sorties depuis au moins huit ans et des polémiques ont déjà eu lieu.
Paul Devin, inspecteur de l'Education nationale, avait lui manifesté sa désapprobation au détour d'un billet de blog en 2016 : "L’enseignant qui accepterait de mettre en œuvre (ces sorties) permet à Apple d'instrumentaliser la mission de service public d'enseignement aux fins d’un intérêt commercial particulier", dénonçait-il….
… Car des initiatives semblables existent chez d'autres géants du net : depuis 2012, Microsoft propose une "classe immersive" aux enseignants de "CE1 à la 3e qui souhaitent venir y faire cours et faire vivre aux élèves de nouvelles expériences pédagogiques".
Comme Apple, l'entreprise en fait la publicité sur son site Internet.
Désormais, la Direction numérique pour l'éducation "a informé les délégués numériques académiques de toutes les académies de ne pas conduire d'opérations similaires à celle faite avec Apple", indique le ministère de l'Education nationale…… « En interdisant, résout-on vraiment le problème ? », entend-on résonner sur le terrain. « C’est toute la relation entre l’école et l’entreprise, en particulier avec ces géants du Web qui ont prise sur notre vie privée, qui doit être interrogée sereinement », plaide tel professeur parisien. Une relation souvent polémique. Entre ceux, nombreux au sein de la communauté éducative, qui s’alarment de l’« entrisme » des grandes firmes, et ceux, pas moins nombreux, qui au contraire saluent l’adaptation – tardive – de l’école à la culture numérique, le parent s’y perd un peu.
« Manipulation »
D’autant que l’actualité lui donne des raisons de s’alarmer. En mai 2017, le New York Times publiait une enquête révélant « comment Google a pris le contrôle de la classe »…… En réalité, l’école a totalement sous-estimé le problème de mettre des enfants de 12 ans dans des situations de travail sur tablettes, alors que tout le reste des activités ludiques possibles sont à portée de clic.
Si nous avons le même problème adultes, comment est-il possible de penser que les enfants n’y soient pas confrontés?...
… Bien entendu, la responsabilité de l'école est énorme, compte tenu des fortes inégalités entre familles pour encadrer l’usage du numérique et bien guider les enfants…
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… Qualifiés par la droite et l'extrême droite de "racailles de banlieues", les premiers militants "Black blocs" présentés en comparution immédiate après les violences du 1er-Mai présentent un tout autre profil social.
Élèves à Centrale, fils et filles de chercheurs au CNRS, d'analystes financiers, etc...
Il semble que ces militants appartiennent plus à la classe moyenne ou à la petite bourgeoisie qu'aux classes populaires.
Un profil beaucoup moins étonnant qu'il n'y paraît…… j'ai voulu faire le point sur les éléments collectés sur ma personne.
Par Facebook et Google évidemment, mais aussi par Amazon, Twitter, Snapchat, Uber et Netflix*.
Au total, j'ai récupéré plus de 62 gigaoctets d'informations.
Concrètement, cela représente, imprimé, l'équivalent d'un livre de plus de 37.000 pages !
Et tout, absolument tout, y est, répertorié dans 193 dossiers, consigné dans 4.084 fichiers, essentiellement des tableurs plus ou moins lisibles…… La loi fait ainsi reposer sur l’élève — et sur des choix effectués à 15 ou 16 ans — la responsabilité de sa réussite ou de son échec. Fini les errements, les tâtonnements que permettait dans une certaine mesure l’ancien système : désormais, chacun doit anticiper la place qu’il veut se donner dans la société, sous peine qu’on la lui impose. Bien sûr, de ce point de vue, la réforme n’invente pas tout. Elle renforce des logiques déjà présentes dans l’univers scolaire, en particulier ce que Pierre Bourdieu nommait dès 1964 la « culture de la précocité », c’est-à-dire la prime donnée aux trajectoires linéaires et aux « voies royales » …
… Pour les bacheliers et leurs familles, la réforme ne se contente pas de fermer l’accès de droit à l’université : elle organise les conditions d’un marché de l’anxiété…… notre manière d’hériter de Mai 68 réinstalle une mythologie de la politique en vertu de laquelle un moment politique parfait serait un moment « total », au cours duquel toutes les luttes se dérouleraient en même temps.
Nous vivons sous la domination de cette norme, ce qui se voit dans notre aspiration à « rassembler » les luttes et dans notre rêve de « refaire Mai 68 ».
Mais l’ampleur du projet engendre le sentiment que l’on ne fait rien – ou rien d’assez radical – si l’on ne refait pas Mai 68.
C’est un peu cette mythologie qu’a voulu réactiver Nuit debout – sans succès, comme on l’a vu…
Il faudra d’ailleurs un jour se poser la question de la responsabilité de Nuit debout dans l’échec de la mobilisation contre la loi El Khomri sur le travail…
… Ce qui m’intéresse, ce n’est pas la « haine » ou la critique assumée de Mai 68, c’est plutôt la manière dont une large partie de la gauche peut faire l’éloge de Mai 68 tout en employant des rhétoriques et des cadres d’analyse qui sont en régression manifeste par rapport à Mai 68 et à l’humeur libertaire de ce moment…… Mais nous t’avons trop vu à l’œuvre Dany, toi et tous tes petits camarades.
Nous voyons combien cela coûte cher de briser ses engagements, de renier son idéal de jeunesse pour une place et du fric, et d’avoir à se justifier durant 40 ans d’avoir été animé pendant quelques années par un autre souffle que celui de son petit égo.
Si nous te devons quelque chose, c’est avant tout cet enseignement-là, le poids des renoncements de toute une génération.
C’est peut-être de cela que nous sommes les héritiers et héritières…… J’ai parfois l’impression de nager dans un océan de fringues, d’étouffer sous une chape de textiles de toutes les couleurs et de toutes les matières, et je sens monter en moi un dégoût qui ressemble étrangement à celui qui nous prend lorsqu’on découvre la poubelle d’un magasin qui déborde de nourriture encore emballée…
… «En 2014, on a dépassé pour la première fois le seuil de 100 milliards de pièces produites en une année et la branche compte sur une augmentation de 60% d’ici 2030», explique Kirsten Brodde, spécialiste du gaspillage textile de Greenpeace, dans un documentaire diffusé par Arte.
Or, beaucoup de vêtements ne sont portés que de sept à dix fois au cours de leur vie, avant d’atterrir à la poubelle, dans une benne de recyclage ou de croupir au fond d’une armoire…
… Je résume: des vêtements sont produits par des travailleurs exploités, au péril de leur vie, tout en polluant la planète et les ressources en eau des habitants, laissant une belle empreinte carbone au passage, puis sont (très peu) portés, jetés, recyclés ou brûlés. En boucle.
Alors quoi?… A titre personnel et pour encore quelque temps, Facebook restera aussi cet empilement de colères, d’indignations et de postures, ce labyrinthe kakonomique d’une socialisation à coût cognitif nul.
Et cette formidable et inédite construction orwellienne.
Cette «version postmoderne de la Stasi», selon le lanceur d’alerte Julian Assange. Cet obscur objet du désir et du défilement des pulsions. Ce bovarysme calculatoire.A l’origine de ces interrogations, le constat désormais très répandu qu’au lieu d’amener les internautes à échanger leurs points de vue et bâtir des théories nuancées, utopie qui a porté la démocratisation d’Internet dans les années 1990, l’émergence des réseaux sociaux et des algorithmes de recommandation a au contraire amené une radicalisation des points de vue, une exacerbation des tensions en ligne, et une impossibilité chronique à se faire entendre et respecter. …
… L’effet est particulièrement notable sur Facebook et Twitter. Dans un article de 2018 qu’il a cosigné, « Political Discourse on Social Media : Echo Chambers, Gatekeepers, and the Price of Bipartisanship », Michael Mathioudakis observe que si le modèle de recommandation de contenus de Facebook fonctionnait de manière aléatoire, l’exposition à des idées variées serait totale.
Mais dans les faits, celle-ci est très limitée …
First & Great again ...
… Voilà où nous en sommes rendus: l’Amérique est une nation de mendiants, contrainte d’en appeler à la pitié d’inconnus, qui en retour vont choisir qui doit vivre de leur charité ou mourir de leur absence de soutien financier.
Une petite fille blonde de 2 ans en tutu risque par ailleurs d’obtenir bien davantage d’argent qu’un gamin noir dans une tenue de Black Panther, qui à son tour générera sans doute davantage de compassion sur les réseaux sociaux qu’un type de 50 ans victime d’une fusillade ou d’une vieille dame latino en train de mourir de son diabète.
On dirait une version macabre de cette émission des années 1950, «Reine d’un Jour» …… l’essence du clintonisme : celui qui récolte le plus d’argent gagne et celui qui se rapproche le plus du centre l’emporte. Et les deux vont ensemble : les démocrates ne cessent de répéter depuis plusieurs décennies qu’il faut ramasser plus d’argent que les républicains pour les battre et que, pour ce faire, il faut se débarrasser de toutes ces vieilles politiques de gauche. Hillary a récolté deux fois plus d’argent que Trump, mais elle a perdu ! L’autre dogme qui a volé en éclats, c’est la croyance, depuis Obama, dans la toute-puissance de la Silicon Valley, qui permettrait de gagner les élections grâce à une mobilisation sur Internet. Le président de Google, Eric Schmidt, était impliqué dans la campagne de Hillary. Et, en face, il y avait Trump dans son coin qui tweetait n’importe quoi, et ça s’est avéré plus fort !...
… La violence n’a pas reculé, elle a changé de visage. Elle n’est plus irruption soudaine, mais elle infuse notre quotidien. Elle n’est plus un accident mais un rouage de notre système. Encouragés par le marché, nous sommes devenus de «nouveaux sauvages»…
… Une nouvelle forme de sauvagerie a émergé, inhérente au marché total, qui a moins besoin des formes et de la politesse bourgeoise, que de l’extase, de l’hystérie, de l’intensité, de l’injonction à jouir.
Les gens ont toujours su qu’ils ne pouvaient pas tout avoir, ni tout être.
Mais le marché, plus encore avec la révolution numérique et sa «tyrannie de la visibilité» sur les réseaux sociaux, leur dit exactement l’inverse : être et avoir tout.
Ce mensonge-là déstabilise profondément les sociétés, produit une forme inédite de haine et de frustration rentrée, qui un jour rompt le lien social…
… Aujourd’hui, la violence concerne aussi bien le cœur du tissu social.
Elle a quitté le régime de l’accident pour rejoindre celui de la norme, les marges pour le centre : derrière le vernis de respectabilité, la classe moyenne est en train de péter les plombs…… « Pris dans un flux de signes, dans des luttes économiques pour la survie ou pour la distinction, vivant sur les réseaux “sociaux” dans l’informalité complète, l’attention intermittente, le décompte des copains, la désillusion ironique, il s’étonne de sentir monter en lui, par épisodes, l’inconvenance ou la bizarrerie, et de voir la distance civile céder toujours plus de terrain à l’affolement relationnel généralisé, à mesure que la paupérisation guette...
La croyance obligée dans le “bonheur” comme valeur unique ou but accessible, est devenue sa névrose, et compte tenu du mensonge qu’elle charrie, la source d’un ressentiment explosif. […]
Tout cela, sans aucun doute, dessine un circuit neuf de la violence, un nouveau rapport du désir à la frustration, du signe à l’affect, de la répression au transfert. Toute une énergétique nouvelle ».Cette petite musique selon laquelle « on déshabille Pierre pour habiller Paul » s’est fait entendre jusque sous les ors de l’Assemblée nationale, où des députés Les Républicains – dont le vice-président du parti, Guillaume Peltier – mais aussi de La France insoumise et du Front national sont montés au créneau, ces derniers jours, pour rappeler le président Macron à ses engagements : lors de la Conférence des territoires, en juillet 2017, le chef de l’Etat avait assuré qu’il n’y aurait plus aucune fermeture de classes rurales.
Huit mois sont passés et, entre le ministre de l’éducation, qui se revendique aujourd’hui comme le « premier fervent partisan des écoles rurales », et la communauté éducative mobilisée, une bataille de chiffres fait rage. De « 200 à 300 classes, grand maximum », seront supprimées à la rentrée,...Éleveur de moutons retraité dans les Hautes-Alpes, Lionel Paillardin est la bête noire des recteurs et des inspecteurs d'académie. Président de l'association Ecole et territoire, il écme les tribunaux administratifs afin d'empêcher des fermetures de classes et d'écoles. Sur la brèche depuis trente ans, ce militant apporte son éclairage sur la volonté gouvernementale de regrouper les écoles de moins de trois ou quatre classes, comme c'est le cas en Creuse. ..
… Gustavsen a aussi critiqué un autre défi qui consistait à courir nu sur un pont d'1,4 kilomètre.
«Il n'est probablement pas dangereux pour un coureur d'être sans habits sur le pont, mais les gens qui conduisent pourraient être tellement surpris de voir des gens nus sur le pont qu'ils pourraient oublier qu'ils sont en train de conduire.»
La presse locale n'a pas précisé si des lycéens norvégiens avaient déjà eu des relations sexuelles sur des ronds-points pendant le Russ.
Mais le communiqué de l'agence des routes publiques, devenu célèbre à travers le monde, a déjà donné l'impression que c'était une pratique régulière dans le pays…… Au niveau international, dans les classements de l’OCDE, la France se caractérise par ailleurs par un niveau de déterminisme social et d’inégalités scolaires ahurissant.
En termes de ségrégation entre établissement, nous sommes devant la quasi-totalité des pays occidentaux et dépassés uniquement par la Hongrie, le Mexique et le Chili.
Donc, oui, Paris est une ville très ségrégée dans un pays qui pratique lui-même intensément la ségrégation.
Doit-on parler également de ségrégation raciale ?
First & Great again ...
… Les écoles publiques, où sont scolarisés 90 % des élèves américains, sont financées par les Etats, salaires des profs compris. Le gouvernement fédéral n’intervient que de façon très marginale (subventions des repas à la cantine pour les plus démunis, aides aux enfants handicapés…). Ce système totalement décentralisé a pour conséquences de fortes disparités, notamment dans certains Etats républicains où, pour répondre aux promesses électorales de baisses d’impôts, l’éducation a subi des coupes claires…
… Quant à l’actuelle ministre de l’Education, Betsy DeVos, sa réponse à la crise de l’école américaine se résume à la privatisation massive des établissements, comme elle l’a fait dans son Etat du Michigan. Les élèves y sont aujourd’hui parmi les plus faibles du pays.… Que voit-on, quand on soulève le tapis rouge de «l’exceptionnalisme américain», quand on quitte, même de quelques miles, les mégapoles côtières ? Des nids-de-poule qui créent de dangereuses sorties de route au pays de l’automobile. Des infrastructures qui s’effritent ou s’effondrent, des barrages qui se fissurent (lire pages 4-5), des trains qui déraillent. L’inexistence d’un système de santé public (lire pages 6-7). Une espérance de vie indigne d’une superpuissance économique. Une école très fortement inégalitaire. Une mobilité sociale plus basse encore aux Etats-Unis qu’en Europe, bien loin du sacro-saint «rêve américain», comme l’écrit l’intellectuel et activiste américain Noam Chomsky (Requiem for the American Dream). Une classe moyenne asphyxiée, quand les super-riches reçoivent des cadeaux fiscaux (lire page 18). Un racisme systémique. Un taux d’incarcération digne d’un régime totalitaire - les Etats-Unis représentent 4,4 % de la population, mais 22 % de la population carcérale mondiale (lire pages 14-15). Un taux d’homicides par armes à feu sans commune mesure avec les autres pays développés. Une société anxieuse, minée par les hypothèques ou les remboursements d’emprunts étudiants (lire pages 16-17), dopée aux amphétamines ou shootée aux opiacés…
… les chiffres deviennent intéressants quand on analyse les résultats par tranche d’âge: seulement 66% des personnes de dix-huit à vingt-quatre ans pensent que la Terre est ronde, pour 94% des seniors.
Comment expliquer ce clivage?
En 2015, le magazine Harvard Political Review révélait la méfiance grandissante des jeunes Américains quant à la science: selon le sondage annuel Harvard Public Opinion Project, 23% des millenials déclaraient que «le réchauffement climatique est une théorie qui n'a pas encore été prouvée». ..… La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté lundi l'appel d'un homme condamné à 241 années de prison dans le Missouri pour une journée de violents vols à main armée commis à l'âge de 16 ans…
… ce dispositif n’a rien de révolutionnaire : «Ce n’est pas le premier, il y a déjà eu l’accompagnement éducatif, l’aide aux devoirs, les contrats locaux d’accompagnement à la scolarité… Depuis les années 90, on tourne autour du pot et les résultats de l’étude Pisa [Programme international pour le suivi des acquis des élèves, ndlr] montrent que l’origine sociale demeure décisive dans la construction des inégalités.»…
… «Je regrette qu’il y ait si peu de professeurs, ce sont les plus à même d’aider les élèves. Les personnes en service civique n’ont ni les ressources méthodologiques ni les connaissances suffisantes.» Le sociologue Etienne Douat émet également des réserves : «Ces dispositifs reposent toujours tendanciellement sur la délégation à des personnels autres qu’enseignants. Tant que l’on sera dans ce paradoxe d’externaliser ou de déléguer ce travail décisif de reprise des apprentissages, ça ne fera pas bouger les lignes.»…… L’exemple des pays imposant un examen d’entrée à l’université semble en partie valider cette hypothèse.
Dans des pays aussi éloignés que la Grèce et le Japon, les mêmes officines privées (payantes et donc discriminantes) enrôlent les mêmes adolescents en cours du soir, les soumettant à forte pression.
Hasard ou coïncidence, ces pays affichent un taux de suicide très élevé chez les moins de 25 ans…… « Lâche ton téléphone et reviens à ta vie. »
C’est la devise de l’application gratuite Moment, qui propose de minuter le temps d’utilisation du portable.
Essayez pour voir ! C’est effrayant, le nombre d’heures qu’on passe l’œil rivé sur « cet écran où s’agitent des insectes » – comme disait Federico Fellini des premières télévisons…… A leur arrivée, les élèves sont accueillis par une haie d’honneur des employés puis reçoivent des tee-shirts avec le logo de la marque.
De quoi provoquer l’interrogation d’un des enfants qui demande même ainsi à voix haute : «Je croyais qu’on n’avait pas le droit au placement de produits à l’école ?»
Après l’initiation à la programmation sur les produits Apple, les élèves repartent avec une clé USB en forme de bracelet, toujours aux couleurs de la marque…… Dans son entretien avec Wievorka et Geismar il dit : "J’ai décidé que je ne dirai rien pour les 50 ans de 68 (…) J’ai fait les 2 ans, les 10 ans, les 15 ans, les 20 ans, les 25 ans, les 30 ans, les 35 ans, les 40 ans, les 45 ans, je n’ai plus rien à dire ! ».
Dont acte.
A ses yeux, Ricœur était peut-être fini, mais il ne semble toujours pas en avoir commencé la lecture.… Nous, enseignants, signataires de l’Appel de Beauchastel (1), sommes réfractaires à ces multiples plans numériques. Toutes ces promesses de renouvellement pédagogique par les technologies «innovantes» relèvent, en réalité, d’un renoncement à la pédagogie.
Quand on nous oppose qu’il faudrait vivre avec son temps, nous pensons précisément qu’il est urgent de prendre quelque distance avec une époque affectée d’une boulimie consumériste et technologique aux effets catastrophiques, tant socialement qu’écologiquement.
Le temps de plus en plus long passé devant des écrans par les adultes comme par les enfants ne peut produire qu’une régression…… Environ 3 100 employés de Google ont réclamé, dans une lettre dévoilée jeudi 4 avril par le New York Times, que l’entreprise mette un terme à son partenariat avec le Pentagone. Début mars, Google avait admis publiquement dans les colonnes du magazine Gizmodo qu’elle mettait à la disposition du ministère américain de la défense certaines technologies d’intelligence artificielle (IA).
Ce partenariat s’inscrit dans le projet Maven, un programme lancé en avril 2017 avec l’objectif, expliquait le Pentagone dans une note, de « rendre rapidement intelligible l’énorme volume de données accessibles au ministère de la défense ». ..… Tout se passe aujourd’hui comme si Twitter offrait la possibilité de s’affranchir de cette civilisation des mœurs.
On ne peut couvrir le dénigrement systématique, la malveillance et la bêtise, aggravées par la jouissance d’une impunité quasi-totale liée à l’anonymat dont bénéficient les plus couards, au motif qu’il s’agirait d’un respect de l’horizontalité et de la démocratie.
Le militant qui se cache dans une démocratie pour hurler –toujours avec les loups– n’est pas un militant: c’est un corbeau…… Croire que cette affaire sera un éclair de lucidité dans l’opinion et permettra une prise de conscience accrue des enjeux posés par une plateforme privée rassemblant deux milliards d’utilisateurs sur un modèle économique de régie publicitaire est une chose.
Imaginer que cela impactera les comportements de ces mêmes utilisateurs en est une autre. Ceux qui le pensent font la même erreur que ceux qui pensaient que Trump n’avait objectivement absolument aucune chance de l’emporter tant l’énormité de ses prises de parole ou ses positions était une caricature de caricature.
Par l’architecture de panoptique sur laquelle il repose, Facebook ne peut de toute façon pas être autre chose qu’un instrument de surveillance…… Une enquête, publiée ce mardi 3 avril, révèle que 36% des étudiants vivant sur les campus universitaires américains ne mangent pas à leur faim.
Les chercheurs du Wisconcin HOPE Lab, qui signent cette publication, expliquent que ce fléau menace plusieurs millions d’étudiants chaque année.
L'étude prend en compte à la fois les campus privés et publics…… A la rentrée prochaine, la cour de récré de l'école élémentaire Barthou, implantée dans les quartiers de Reims et classée en réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP +), sera coupée en deux. D'un côté du grillage vert, fraîchement installé, le bâtiment de l'école publique. Sur ses fenêtres s'affiche en grosses lettres "Liberté, égalité, fraternité, laïcité".
Il continuera d'accueillir ses élèves, comme aujourd'hui.
De l'autre, dans une partie des locaux du groupe scolaire, aujourd'hui vacants, s'installera le cours Colibri, issu du réseau Espérance Banlieues…… Pourquoile fonctionnement actuel de la maternelle n'arrive-t-il pas à enrayer les disparités sociales ?
Tout simplement parce que la maternelle n'a pas eu les investissements escomptés. Dans les premiers niveaux de l'éducation, les dépenses de l'Etat sont inférieures de 15% par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE. Au contraire, les lycées ont bénéficié de 37% de dépenses annuelles de plus que les pays de l'OCDE.
Il n'y a pas non plus eu de politique efficace dans les zones défavorisées…… En deux ans de scolarité, l’écart de niveau avec les élèves du public ne s’est pas creusé, il est resté stable. L’école privée, pourtant dotée d’élèves un peu meilleurs au départ, n’a pas fait fructifier cet avantage. On aurait pu penser, en toute logique, que l’écart de départ allait augmenter au fil des années, l’école privée mettant en présence davantage d’élèves issus de milieux sociaux et de contextes familiaux plus favorables à la réussite scolaire. Et bien non…
Privé : La loi Gatel sur l'ouverture des établissements hors contrat en discussion le 28 mars
Il n'y aura pas de contrôle sérieux des établissements hors contrat
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… l'essentiel de leurs revenus proviennent de la monétisation des données récoltées à des fins publicitaires. "Le métier de Facebook n'est pas d'être responsable, c'est de faire de l'argent, souligne pour Marianne Benjamin Bayart, cofondateur de la Quadrature du Net, association de défense des droits et des libertés des citoyens sur Internet. Vous pousser à accepter de transférer vos données pour ensuite les revendre, c'est une opération classique chez Facebook. A leurs yeux, ce qu'il s'est passé n'est pas grave, cela montre même que leur modèle fonctionne !".
Et en dépit des déclarations de la plateforme, toutes les personnes présentes sur le fichier de Cambridge Analytica n'avaient pas vraiment donné leur accord : c'est une option par défaut du réseau social qui permet à vos amis (aujourd'hui encore) de transmettre vos données publiques à une partie tierce. "Cambridge Analytica a récupéré les données des gens pour en faire un usage auquel ils n'ont jamais consenti, pointe Benjamin Bayart. C'est comme si je vous laissais les clés de chez moi pour aller arroser les fleurs, et que vous changiez le papier peint !"...… Problème : les profs manquent de formation. «La première année, je ne maîtrisais pas trop. J’ai vraiment appris en même temps que les enfants. Même moi j’aurais pu me faire avoir, croire certaines choses», précise Isabelle Sarrazin, l’enseignante de CM2.
A la fin de l’année, les élèves de Taninges prêteront le serment de la souris, en déclarant : «Je jure sur la tête de la souris de mon ordinateur qu’avant d’utiliser ou de retransmettre une information, toujours je la vérifierai» et décrocheront leur diplôme de hoaxbusters. Masqués, bien sûr.… Le candidat Macron Emmanuel, repris ensuite par le président Emmanuel Macron, a dit et répété qu'il allait arrêter avec la politique de fermeture d'école de ses prédécesseurs.
Malheureusement, il n'a pas dû transmettre l'information à son ministre, car nous avons toujours autant d'écoles menacées …Dans la dernière vague de l’enquête, réalisée en 2014, la France était le pays le plus mal classé quant au dialogue entre les adolescents et leurs parents, parmi les quarante-deux pays ou régions du monde étudiées.
L’explication pourrait bien tenir à un décalage plus grand qu’ailleurs entre les préoccupations des uns et des autres. Avec des parents obnubilés par la performance à l’école.
Et des ados, peut-être désireux d’aborder d’autres questions. …… Près d’un parent français sur quatre (23%) est pessimiste quant à l’avenir de son enfant, c’est plus qu’aucun autre pays de l’étude, la moyenne étant de 13%.
Seulement 31% des parents français sont optimistes, alors que la moyenne des 29 pays est de 60%. Seuls les parents japonais le sont moins.
A contrario, les finlandais sont optimistes à 73%, les vietnamiens à 68%, les canadiens à 62%...
… Les parents français sont encore plus tranchés : 65% d’entre eux citent d’abord le salaire des enseignants, c’est le 3ème rang de l’étude.
On se souvient d’un sondage disant qu’une majorité de français estimait que les profs ne devaient pas être augmentés, manifestement les premiers concernés estiment au contraire que c’est la priorité…Nouvelle proposition de loi sur l'uniforme à l'école
Selon le député LR Maxime Minot, il faut "restaurer" le port de l'uniforme à l'école, comme si celui ci avait été institué dans le passé.
Il a déposé une proposition de loi qui accorde à l'uniforme de grandes vertus dans un fantasme intégrationniste touchant.
" Le port d’une tenue uniforme, aux couleurs de chaque établissement serait un vecteur qui permettrait, demain, de restaurer l’école dans ses missions fondamentales tout en améliorant l’adhésion au projet pédagogique".
Rien que cela...
La proposition de loiEn France, on mange de plus en plus mal, rappelle le médecin.
"Le problème, c'est que des enfants sont maintenant habitués à mal manger dès leur plus jeune âge, avec des céréales gavées de sucre au petit-déjeuner, des pâtes à tartinées chocolatées bien connues, saturées de matières grasses et de sucre, de boire des canettes de soda au repas et des barres de "snacking" au sucre tout au long de la journée".
Dès le début de leur vie, ces enfants vont entamer le long travail de dégradation de leur foie.… Edward Snowden a mis en cause le modèle même de Facebook et de ses pareils :
"Des entreprises qui gagnent de l'argent en collectant et en vendant des fichiers détaillés sur la vie privée étaient autrefois simplement décrites comme 'des entreprises de surveillance'. Leur changement de marque en 'réseaux sociaux' est l'opération de tromperie la plus réussie depuis que le ministère de la Guerre est devenu le ministère de la Défense." …… A votre avis, lorsque l’on parle aujourd’hui du réchauffement de l’atmosphère terrestre dû à l’augmentation de l’effet de serre est-ce plutôt ?
- une certitude pour la plupart des scientifiques
- une hypothèse sur laquelle les scientifiques ne sont pas tous d’accord
- sans réponse
Cette année-là, 70% des Français choisirent la première et bonne réponse, et seulement 28% la seconde et mauvaise.
En 2010, à la même question, seuls 51% des Français cochaient la première réponse, et 45% la seconde.
Six ans plus tard (1), en 2016, les pourcentages étaient respectivement de 59% et 41%, alors que les faits scientifiquement établis, comme l’observation de l’évolution du climat planétaire, avaient non pas affaibli mais à l’inverse renforcé le diagnostic des climatologues entre 2009 et 2016 …Le constat est sans appel.
Les adolescents et jeunes adultes dorment de moins en moins.
Moins de sept heures par nuit en semaine pour 38 % des jeunes de 15-24 ans, alors que les besoins sont de sept à dix heures par nuit, selon les recommandations établies par la National Sleep Fondation américaine.
Ils manquent donc gravement de sommeil, alerte l’enquête rendue publique mardi 13 mars par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) et la mutuelle MGEN, à l’occasion de la 18e Journée du sommeil, vendredi 16 mars…… « Le Web est menacé. » C’est avec ces mots graves que Tim Berners-Lee, considéré comme le principal inventeur du Web, intitule une lettre ouverte publiée lundi 12 mars, à l’occasion des 29 ans de son invention.
L’Américain avait déjà, notamment dans sa précédente lettre publiée un an plus tôt, pointé de grands problèmes du Web, « de la désinformation et de la publicité politique douteuse à une perte de contrôle sur nos données personnelles ».
Cette fois, ce sont les grandes plates-formes que sont Facebook, Google ou Amazon parmi d’autres qu’il montre du doigt, sans pour autant les nommer.
« Le Web auquel beaucoup se connectaient il y a des années n’est plus celui que les nouveaux utilisateurs trouveront aujourd’hui.
Ce qui était autrefois une riche sélection de blogs et de sites Internet a été comprimé sous le lourd poids de quelques plates-formes dominantes. »
Tim Berners-Lee évoque « une poignée de plates-formes » en mesure de « contrôler quelles idées et opinions sont vues et partagées »….… On peut affirmer sans exagérer que l’avenir politique des Etats-Unis repose sur l’issue d’un affrontement entre un ensemble solide et prospère de systèmes de communication utilisant surtout les réseaux sociaux et diffusant une vision manichéenne d’un pays menacé par les migrants, les libéraux et la finance internationale et qui doit donc rester armé jusqu’aux dents.
En face, se développe un mouvement exprimant la colère de nombreux citoyens lassés de la passivité des politiques qui refusent de résister aux lobbies des armes et de l’activisme de riches libertaires qui rêvent d’un Etat faible, incapable de protéger les jeunes et les plus démunis…… Ce mouvement, c’est un peu du Wikipédia.
On ajoute des actes les uns après les autres. Il n’y a pas de pensée prédéfinie.
On change d’opinion s’il s’avère qu’elle ne fonctionne pas auprès des électeurs.
On peut dire une chose un jour et son contraire le lendemain.
Est-ce que cela peut marcher au pouvoir ?
C’est ce que les Italiens veulent voir.
Le M5S est-il typiquement italien ?
L’Italie a toujours été un laboratoire politique.
Il n’est pas exclu que l’expérience du M5S soit en partie reprise à l’étranger, mais l’Italie a une spécificité dans le domaine de la médiatisation qui lui vient du catholicisme.
Cela s’est d’abord traduit à travers la peinture, puis la télévision, et aujourd’hui Internet…… Le troisième défi, c’est celui de la solidarité.
Cette ville attire les gagnants de la mondialisation, et je les veux ici.
Mais cette ville ne doit pas devenir celle de l’entre-soi.
Paris est une ville qui a allumé la lumière pour tout le monde et quand il y a des gens qui ne vont pas bien, qu’ils viennent de très loin ou de chez nous, ils arrivent ici, espérant trouver une situation qui va les sauver.
Et ça, c’est une fonction de Paris que j’assume totalement.
C’est pourquoi …… L’idéal d’une école émancipatrice est traversé de projets antagonistes.
Pour les un·es, elle aurait la fonction, typiquement moderne, d’émanciper les enfants des tutelles religieuses, familiales et communautaires.
Souscrire à ce projet demande alors d’accepter son présupposé : l’archaïsme de la tradition. La famille en tant que lieu de reproduction de la vie bourgeoise ou de la vie traditionnelle. Les religions en tant qu’institutions de pouvoir.
Les communautés en tant que formes de vie pré-sociales ou non civilisées.
Cette émancipation repose donc sur une certaine conception du progrès de la civilisation, et on comprend comment le projet d’une école émancipatrice, disons de gauche, rejoint parfois alors la critique morale de l’école.
Une certaine gauche progressiste et une droite plus ouvertement raciste se rejoignant pour émanciper les enfants des barbares (musulmans, roms, étrangers, prolos, etc.)…… Tout en dénonçant les inégalités, une grande partie des élites de gauche s’intéresse surtout à l’école de ses enfants, à ses loisirs ou à son environnement.
great again ...
… Plus qu'un cas d'école en matière politique, le mouvement de grève a attiré l'attention aux quatre coins des Etats-Unis, des mouvements de solidarité épars se manifestant dans le pays : à San Francisco, des enseignants ont envoyé des pizzas à leurs collègues de l'autre bout du pays.
Une cagnotte de soutien de plus de 250.000 dollars s'est organisée dans les derniers jours.
Selon Jean-Eric Branaa, la grève, bien que terminée, pourrait être le catalyseur d'une grogne sociale beaucoup plus importante.
Elle pourrait faire des émules dans d'autres Etats américains :
"La Virginie-Occidentale n'est pas le seul endroit où les professeurs sont mal payés.
On a déjà des appels à la grève en Arizona, au Texas, et dans l'Etat voisin de Pennsylvanie."…… On peut affirmer sans exagérer que l’avenir politique des Etats-Unis repose sur l’issue d’un affrontement entre un ensemble solide et prospère de systèmes de communication utilisant surtout les réseaux sociaux et diffusant une vision manichéenne d’un pays menacé par les migrants, les libéraux et la finance internationale et qui doit donc rester armé jusqu’aux dents.
En face, se développe un mouvement exprimant la colère de nombreux citoyens lassés de la passivité des politiques qui refusent de résister aux lobbies des armes et de l’activisme de riches libertaires qui rêvent d’un Etat faible, incapable de protéger les jeunes et les plus démunis…… Les armes font plus de 30.000 morts par an aux Etats-Unis, où la jeunesse scolarisée est parfois présentée comme la "génération mass shooting" ou la "génération Columbine", du nom d'une école secondaire du Colorado où deux élèves ont tué douze de leurs camarades de classe et un professeur en 1999.
Ces élèves ont vécu la totalité de leur scolarité avec cette menace permanente, spécifique aux Etats-Unis.
Année après année, ils ont vu leurs élus faire la sourde oreille ou, récemment, le président Donald Trump proposer d'armer leurs enseignants…… Je suis professeur de littérature de lycée dans un complexe scolaire privé du sud des États-Unis.
Dans les mois qui ont suivi le massacre de Sandy Hook, en réponse à des débats autour de la sécurité à l’école, les huiles de mon établissement ont décidé d'envisager d’armer les professeurs.
Ils ont donc investi dans un certain Draco Group –agence qui, à en croire son site internet, est spécialisée dans «le conseil, l’évaluation et l’aide en matière de sécurité».
On raconte que ce sont des anciens des forces spéciales israéliennes.
Et laissez-moi vous dire pour l’avoir vécu: l'expérience a dépassé les bornes descriptibles de l’absurdité….… On est d’accord qu’une société évoluée, civilisée, devrait condamner sans réserve ce genre de scène [la joie indescriptible d'une ado recevant aux États-Unis son fusil Beretta]. On comprend que les États-Unis n’aient jamais ratifié la Charte internationale des Droits de l’enfant.
Le fait que des parents offrent une vraie arme à un enfant devrait provoquer l’intervention immédiate d’un juge des enfants.
[24 février] :Il s'agit d'une pub de Beretta de l'an dernier, qui n'est plus visible sur le site de Beretta car sans doute contre-productive, mais circule sur Facebook (vue 19,5 millions de fois)
Le sort des ouvriers ou des caissières n’est pas vraiment son problème.
Elle célèbre la « mixité » tant qu’elle s’applique aux autres catégories et n’envahit pas ses quartiers.
Le débat sur les inégalités en France est marqué par une profonde hypocrisie.
Elle ne vient pas des conservateurs qui estiment que la liberté prime sur tout mais des progressistes qui affirment que, sans l’égalité, la liberté ne peut se construire.
Il faut essayer d’en comprendre les raisons.
Pour défendre leurs privilèges, ces bourgeois culturels utilisent plusieurs artifices.
Ils mettent en avant les inégalités qui ne bousculent pas leur pouvoir …… "La diversité sociologique s'est considérablement réduite dans les grandes villes", note Jérôme Fourquet, qui relève qu'en 1982 les cadres et professions intellectuelles supérieures représentaient 24,7% de la population de Paris, contre 46,4% en 2013.
Dans le même temps, la population des employés et ouvriers s'y est divisée par deux.
Dans les grandes villes de province, le processus de remplacement des catégories populaires par les élites a été moins spectaculaire mais il s'est aussi vérifié.
Les très hauts scores obtenus par Emmanuel Macron et François Fillon dans les métropoles en sont l'illustration…
… En dix ans, de 2002 à 2012, la part d'enfants d'origine sociale favorisée dans le privé est passée de 19% à 36%, quand elle restait stable dans le public (19%).
A Paris, sur 175 collèges, l'intégralité de ceux qui ont la plus forte proportion d'élèves défavorisés sont publics.
Et inversement pour le privé…
[ "quand-les-classes-favorisees-ont-fait-secession"]… En trente ans, les citoyens les plus aisés sont parvenus à se construire un confortable entre-soi, loin du vulgum pecus dont ils ne savent plus rien du mode de vie, du raisonnement ou des aspirations.
D’où le creusement du fossé entre ce qu’on a appelé « la France d’en haut » et celle « d’en bas », les « coups de tonnerre » qui ont éclaté le 21 avril 2002 lorsque Lionel Jospin s’est retrouvé devancé par Jean-Marie Le Pen à l’issue du premier tour de la présidentielle …… Finalement la loi Gatel en reste à la simple déclaration d'ouverture d'une école hors contrat et au délai de 3 mois pour l'administration pour réagir.
N Vallaud Belkacem avait pu démontrer que ce délai ne laissait pas le temps à l'administration pour un controle des conditions d'ouverture, par exemple quand la déclaration est faite en été. La loi Gatel devrait faciliter al fermeture des établissements qui s'opposent aux controles par l'Education nationale.
"Alors que le texte initial portait atteinte à la liberté de l'enseignement les divers amendements... permettent de conserver un régime de déclaration pour la création d'écoles privées", explique dans un communqiué le sénateur LR JC Carle.
La majorité conservatrice du Sénat a été prise entre son soutien sans faille aux écoles privées traditionalistes et sa peur des écoles musulmanes.… L'article unique de la proposition de loi vise notamment à inscrire dans le code civil que "les enfants ont le droit à une éducation sans violence", une règle avant tout symbolique, sans sanction pénale à la clé.
La France avait été épinglée en mars 2015 par le Conseil de l'Europe pour n'avoir pas interdit clairement toute forme de châtiment corporel envers les enfants, contrairement à une majorité de ses voisins.
En février 2016, le comité des enfants de l'ONU avait également demandé à la France "d'interdire expressément les châtiments corporels".… plus de sept milliards de smartphones ont été fabriqués depuis 2007 et les consommateurs américains changent en moyenne de téléphone tous les deux ans.
Les déchets électroniques constituent le flux à la plus forte croissance et représentent 70 % des déchets toxiques dans les exutoires américains.
Quant à la criminalité organisée, elle expédie illégalement, chaque année, huit millions de tonnes de déchets électroniques européens vers la Chine.
Pour l’année 2016, l’ONU estime que 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générés, soit une augmentation de 3,3 millions de tonnes (+ 8 %) par rapport à 2014. Et les projections promettent une augmentation de 17 % d’ici à 2021, pour atteindre plus de 52 millions de tonnes…… Des classes sont en train de fermer dans toute la France.
Car en ce moment sont répartis les postes en fonction des besoins, c’est ce qu’on appelle la DGH, la dotation horaire globale.
L’heure est aux calculs et aux décisions, avec à la clé des fermetures de classe quand il n’y a plus assez d’élèves… ou plus assez d’enseignants.
Des écoles entières menacées
En milieu rural, des écoles entières sont menacées.
Les journaux de la presse locale, relayés par le Café pédagogique, tiennent la chronique de ces fermetures futures un peu partout en France.
Dans les campagnes, mais aussi dans les périphéries et les grandes villes, comme à Paris, où plusieurs écoles ont été récemment en grève, voire occupées, comme l’école Pajol où les parents s’affolent de voir que des classes pourraient désormais compter 37 élèves…… Une proposition de loi déposée par la sénatrice Françoise Gatel en juin dernier (1) sera débattue au Sénat, mercredi 21 février 2018.
Elle vise le renforcement des contrôles lors de l’ouverture des établissements privés hors contrat.
Elle cherche à permettre aux maires et aux services de l’État de mieux instruire d’éventuels motifs liés à la sécurité et aux conditions de titres et de moralité du chef d’établissement. Elle prévoit par ailleurs un contrôle annuel de l’enseignement pour s’assurer de sa conformité à la moralité et aux lois.
Globalement, cette proposition reprend celle de Najat Valaud-Balkacem qui avait été invalidée par le Conseil Constitutionnel en janvier 2017.
Les tenants du développement des écoles privées hors-contrat crient à la mesure liberticide …… Le texte rend plus difficile les ouvertures d’établissements hors contrat, en leur imposant de détailler trois mois à l’avance leur dossier devant un « guichet unique » rassemblant la mairie, la préfecture et le rectorat, avec le nom des futurs enseignants, le plan des locaux ou encore le projet pédagogique.
« Actuellement, les maires ont huit jours pour réagir et, bien souvent, ils se sentent mis devant le fait accompli », fait valoir Françoise Gatel, la sénatrice centriste à l’origine de la proposition. Celle-ci prévoit aussi un contrôle systématique des classes pendant la première année…… Ces dernières années l'Etat, non content de faire des cadeaux fiscaux à Espérance Banlieues (comme aux Fondations en général), a mis en place le Service Civique (qui consiste à travailler sans contrat de travail), autorise la Fondation Espérance Banlieue à recruter dans ce cadre (en lui donnant l'agrément nécessaire) et rend la situation de surexploitation +/- "supportable" par les Volontaires en leur versant l' indemnité complémentaire qui les hisse à 580€/mois au total (soit pour 35h hebdo un revenu de 4,14€ de l'heure).
Toutes les écoles Espérance Banlieue fonctionnent à coup de Services Civiques, cf… Toujours selon ce sondage JM Blanquer atteint un score stalinien chez les électeurs d'En Marche (90%) mais il fait aussi un excellent résultat chez les partisans du PS , des Républicains, de la France insoumise ou du Front national.
Voilà qui renforce l'image du technicien apolitique et pragmatique que le ministre se donne.
Ou plutôt 5%
Malheureusement, jeudi soir, JM Blanquer a été très nettement vaincu dans l'audimat par un prof : en l'occurrence par "Le Prof T", une série sur TF1.
L'émission de France 2 n'a été suivie que par 7% de l'audience. "Je suis très surpris, je pensais que JM Blanquer allait faire un gros score", explique l'animateur de l'émission C Politique, Karim Rissouli.
En fait JM Blanquer a fait à peine mieux que Wauquiez, le plus mauvais score de l'émission. Les 71% de convaincus ne font pas 5% de l'audience …… On jugera sur pièce, dans quelques semaines. Une chose est sûre : Cyrulnik, s’il est un grand professionnel de la psychologie de l’enfant, auteur de concepts majeurs, n’est pas plus que Villani spécialiste de l’enseignement, dont il ignore beaucoup, comme Villani.
C’est ce qui frappe le plus, au fond, dans tout ceci : que l’enseignement soit à ce point en retrait des débats, au profit d’une posture emblématique de la geste Blanquerienne : l’affichage.… Au début des années 80, comme la révolution tarde et que le sectarisme de l’organisation commence à le lasser, il rejoint, avec une phalange menée par Jean-Christophe Cambadélis, le Parti socialiste (PS) qui vient d’accéder au pouvoir, officiellement pour «changer la vie», en fait, pour mener une politique sinueuse, émaillée de réformes incontestables et de renoncements trop pragmatiques…
great again ...… Homme-clé de la pensée de droite sur l'éducation nationale, il fut l'un des acteurs sous le quinquennat Sarkozy, comme directeur général de l'enseignement scolaire, du plus grand désastre commis dans la machine éducative: la suppression des IUFM et de la formation des maîtres; la suppression de dizaines de milliers de postes; les internats d'excellence (spectaculaire et ruineux fiasco). Un moment attiré par François Fillon avant de se rapprocher d'Alain Juppé pour lui murmurer à l'oreille, il réussit un spectaculaire retournement dans la Macronie.
"Je ne veux pas de tes condoléances, espèce de grosse merde, mes amis et professeurs ont été abattus. Plusieurs de mes camarades de classe sont morts. Faites quelque chose au lieu d'envoyer des prières. Les prières ne régleront pas cela. Mais le contrôle des armes empêchera que cela se reproduise", tweete l'adolescente, visiblement très affectée.
que dire de plus !
De tout cela, il ne fut pas ou guère question et encore moins de ce que peuvent vivre enseignants et directeurs d'établissement…Dans "Mortelle Transparence", Denis Olivennes, dirigeant d'entreprise, et Mathias Chichportich, avocat, analysent les menaces que la révolution numérique, alliée à la tyrannie du soupçon, fait peser sur nos libertés. Extraits.
… Tous les Parisiens qui, chaque soir, chaque nuit, croisent des silhouettes endormies dans la rue, sous les ponts, sous les porches, sous la neige, doivent savoir qu'ils rencontrent des spécimens rares : en tout et pour tout, ils ne sont qu'une cinquantaine, à dormir chaque nuit dans la rue à Paris.
Ce doit être vrai, puisque ce sont successivement un secrétaire d'Etat, Julien Denormandie, et un député LREM de Paris, Sylvain Maillard, qui l'ont affirmé devant tous les micros passant à leur portée. Avec cette explication sociologique irréfutable, inaugurée par le président de LREM Christophe Castaner, sur cette cinquantaine d'irréductibles : ce sont eux, qui refusent les hébergements d'urgence qui leur sont proposés. …great again ...… Leur compassion affichée n’est pas tout à fait fausse. Les géants des technologies, aussi puissants soient-ils, dépendent beaucoup de la publicité et des ventes, c’est-à-dire de notre capacité à consommer. Leurs intérêts sont donc, dans une certaine mesure, indexés sur ceux de leurs utilisateurs. Sans ressources, ces derniers ne pourraient pas acheter les produits tant vantés. C’est pourquoi certains magnats de la technologie manifestent leur soutien au revenu de base universel et s’essaient à la résolution des problèmes croissants de protection sociale en matière d’éducation ou de santé (lire, sur ce blog, « L’utopie du revenu garanti récupérée par la Silicon Valley et « La Sécu selon Uber »).
… Depuis le massacre de Sandy Hook, une école primaire du Connecticut où furent abattus il y a cinq ans 20 enfants âgés de 6 et 7 ans, les procédures d'alerte et les exercices d'entraînement se sont multipliés dans les établissements scolaires américains.
L'objectif de ces formations est d'apprendre aux écoliers comment réagir face à un individu tirant à l'aveugle dans le but de faire un maximum de victimes.
"Depuis janvier 2013, il y a eu au moins 283 fusillades à travers tout le pays, ce qui revient à une fusillade en milieu scolaire par semaine", indiquait fin janvier Everytown for Gun Safety, une organisation qui lutte contre la prolifération des armes aux Etats-Unis.… D’après les chiffres du FBI, la fréquence des tueries en milieu scolaire est « en hausse » depuis l’an 2000. Ces fusillades sont celles qui, cumulées, font le plus de morts. La plupart du temps, l’auteur des coups de feu est un élève de l’établissement….
… Longtemps, Apple a laissé faire ou dire. La marque s’est réveillée après un crime de lèse-majesté : l’occupation pendant trois heures, le 2 décembre, en pleines courses de Noël, de son magasin place de l’Opéra à Paris. Passe encore que les militants d’Attac peinturlurent ses vitrines avant l’ouverture des boutiques, mais là, en plein rush commercial…
… L'une des raisons de son succès massif, c’est sa rubrique "sécurité". Les habitants d’un quartier n’hésitent pas à signaler sur le site toute présence d’un inconnu qui leur semble suspect dans leur rue, conseillant aux voisins d’ouvrir l’œil sur ses activités…
… Bien entendu, cela n'empêchera pas ce nouveau petit Big Brother d’accumuler de la donnée sur nous, ce que nous faisons, ce que nous aimons. Et quand nous serons assez nombreux sur ses pages, puis suffisamment "accro", le temps sera venu de trouver comment nous rentabiliser.
La méthode n’est pas sans rappeler celle d’Henry Ford …Americon way of life… Las de devoir chaque année galérer dans la précarité (certains depuis 10 ans !), ils se mobilisent et exigent leur titularisation. Cet été, ils n’en peuvent plus. Et toute l’équipe, le responsable titulaire compris, décide d’arrêter. Que fait la ville ? Elle décide d’enfin les respecter et de sauver le dispositif ? Au moins pour les gamins ? Non. Elle en profite, belle aubaine, pour supprimer la ligne budgétaire correspondante. Le droit des jeunes parisiens à bénéficier de colonies de vacances a été sabré par la ville pour éviter de sortir 5 personnes de la précarité alors que cette équipe se démenait tous les ans pour ces colos !...
great again ...
… Comment la superpuissance, qui consacre 16 % de son PIB (record mondial) à ses dépenses de santé, est-elle devenue le cancre des pays développés ?
Le mode de vie et les habitudes alimentaires des Américains y contribuent de toute évidence.
Près de sept adultes sur dix sont en surpoids, dont 38 % sont obèses (le double du taux moyen des pays de l’OCDE). 115 millions d’Américains souffrent de diabète ou de prédiabète.
Certains experts pointent aussi du doigt la congestion des hôpitaux. Selon les chiffres officiels, les Etats-Unis disposent de 2,9 lits pour 1 000 habitants, contre plus de 13 au Japon, 6,1 en France et 4,7 en moyenne au sein de l’OCDE…
… Cette mobilisation m’aura permis de découvrir tout ce dossier. Que Paris ne permettait qu’à 5000 enfants et ados de partir à ces colos. Qu’elle est prête à supprimer le dispositif pour ne pas titulariser 5 vacataires, et économiser 3 millions d’€ au passage. C’est minable, non ?...Depuis début 2018, déjà onze écoles américaines ont été la cible d'attaques avec armes à feu.
La solution proposée par les politiques: armer le personnel…
… Dans l'Ohio ou encore dans le Colorado, le personnel de lycées ou d'écoles reçoivent des cours, notamment pour «se préparer à la possibilité d'avoir à tuer l'un de leurs propres élèves.»
Mais à raison de quelques heures, quelques jours au plus, cet entraînement est «largement insuffisant» …L'armée américaine et le Département de la sécurité intérieure ont développé une simulation informatique pour entraîner les enseignants à bien réagir en cas de fusillade. Les utilisateurs peuvent choisir de «jouer» en tant qu'enseignant, élève, membre des forces de l'ordre ou tireur.
Afin de recréer une atmosphère de panique réaliste, les créateurs du logiciel ont étudié les enregistrements audio des fusillades de Virginia Tech et Sandy Hook.
Le logiciel sera disponible gratuitement dans les écoles à partir du printemps prochain…… 78 % des 12-14 ans connectés aux réseaux sociaux
Mais ce sondage met aussi en lumière les pratiques excessives des 12-14 ans, sachant que l’âge moyen pour avoir un smartphone est de 11 ans et demi.
Dans la tranche étudiée cette année par l’observatoire, neuf sur dix disposent déjà de leur propre mobile.
Signe des temps, ces ultra-geek préfèrent à 70 % visionner des vidéos sur leur mobile plutôt que de regarder la télévision, 83 % ont téléchargé des applications de jeux et 78 % sont connectés aux réseaux sociaux.
Un tiers déjà jouit d’un forfait tout illimité.
Côté parents, seule la moitié fixent des règles à leurs enfants (pas de mobile au collège, à table, après 21 heures...)…… Outre les craintes liées au détournement possible des informations sur les enfants et de leur image, les critiques de Messenger Kids s’inquiètent d’une tentative de rendre les enfants accrocs à l’usage des écrans en général - et de Facebook en particulier.
«Cette application nuira au développement des enfants»
Dans une lettre ouverte mardi à Facebook, une centaine de pédiatres, psychologues et médecins et 19 associations de défense de la jeunesse demandent le retrait pur et simple du service. « Nous vous recommandons vivement de retirer l’application Messenger Kids », écrivent-ils…… «8,6 millions de personnes [sont] touchées par le surpeuplement, […] dont 934 000 en surpeuplement accentué», soit un million de plus qu’en 2006.
Selon le rapport, ces chiffres montrent pour la «première fois» depuis longtemps une «aggravation du phénomène».
Le taux des logements suroccupés est passé de 8,4 % en 2006 à 8,5 % en 2013 alors qu’en trente ans, il avait diminué de moitié (16,5 % de logements étaient considérés comme suroccupés en 1984).
En cause : la hausse des prix des loyers et de l’immobilier qui, depuis le début des années 2000, oblige les familles à se replier sur des logements plus petits que leurs besoins…… Comment lutter contre le mal-logement, et notamment le surpeuplement ? Emmanuel Macron s'était emparé en 2017 d'un plan 'Sans domicile : objectif zéro', pensé par la fondation et destiné à résorber le problème en cinq à dix ans selon les territoires…
… "L''objectif zéro' n’est pas démagogique en soi, ce qui l’est c’est de l’énoncer sans mettre en œuvre les moyens susceptibles de l’atteindre", tacle le rapport…Entre 1999 et 2014, la proportion de logements vacants en France est passée de 6,9 % à 7,9 %, soit 700 000 logements supplémentaires inoccupés.
Reprenant ces chiffres de l’Insee, la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) estime qu’il existe actuellement 3 millions de logements inoccupés, soit 8,4 % du parc. ..… "En 2013, près d’un jeune adulte de 18 à 29 ans sur deux (46 %) habite chez ses parents tout ou partie de l’année", révèle une nouvelle note de l'Insee. "Après une diminution amorcée au milieu des années 1990, le taux de cohabitation avec les parents a de nouveau augmenté depuis le début des années 2000, poussé par la hausse du chômage et de la population étudiante…
… « Cela montre assez clairement qu’on ne sait plus quoi faire, si on en vient à demander aux agents de Pôle emploi de donner leurs vieilles fripes aux chômeurs, se désole une représente SNU-FSU, l’un des principaux syndicats de l’organisme.
Surtout, cette initiative participe, une nouvelle fois, à diffuser l’idée que le demandeur d’emploi est, quelque part, responsable de son état : s’il ne trouve pas de travail, c’est parce qu’il est mal habillé, qu’il n’a pas la bonne allure, ou je ne sais quoi… »…… Aujourd'hui, le fait que les écoles catholiques servent à éviter l’école du secteur, même pour des familles de gauche, est devenu une banalité que presque plus personne ne discute…
… Retour en 1984.
Trois jours après l’interview de Mitterrand, Alain Savary démissionne et le Premier ministre Pierre Mauroy lui emboîte le pas.
Ce qui reste de 1981 plie les gaules avec eux, on change d’époque. Le nouveau Premier ministre est un jeune énarque, Laurent Fabius.
Son ministre de l’éducation est plus connu des Français, il s’appelle Jean-Pierre Chevènement.
Les enfants scolarisés dans les années 1980 se souviennent de l’obligation toute nouvelle d’apprendre la Marseillaise à l’école…… Ce qu’on a vu avec ces ruées, c’est donc un phénomène très banal que l'on observe deux fois par an à l’occasion des soldes. Seul diffère le traitement médiatique de l’information: l’iPhone est un produit qui permet d’accéder à un certain statut, high-tech, plutôt masculin; le Nutella est au contraire un produit plus populaire, qui renvoie à la figure de la mère de famille. Les commentaires sont donc bien plus empreints de condescendance…
… en contrepoint de l’affaire du Nutella un nombre considérable d’articles valorisant ses «alternatives», de la plus onéreuse des pâtes à tartiner bio-commerce équitable-garantie sans huile de palme-ni phtalate-ni phytoestrogènes, à la plus discount, en passant par l’incontournable des milieux bobos: celle que l’on fabrique soi-même…… Au dela de "Ouh, les cassos, ils se battent pour un pot de #Nutella..."
Regardez le taux de chômage autour des #intermarché en question.
Ostricourt 20%
Roubaix 30%
Wingles 20%
Marles-les-Mines 27%
Saint-chamond 20%
Saint-Cyprien 25%
Rive-de-Gier 20%
Voilà...
(source Insee 2014)…… à 4 ans, un enfant issu d’un milieu défavorisé a entendu 30 millions de mots de moins qu’un petit issu d’un milieu favorisé… Ces différences, qui ne sont pas toutes comblées (loin de là), expliquent aussi une partie des difficultés d’accès à la lecture et à la compréhension des textes un peu plus tard. C’est un vrai point faible de l’école française, souligné par la récente étude Pirls….
… «L’école s’est donnée traditionnellement pour mission principale de faire entrer les enfants dans la culture de l’écrit. Les priorités sont, bien entendu, différentes selon les niveaux: le fait que l’acquisition et le développement du langage oral s’étalent manifestement sur une longue période rend évidente la nécessité d’accorder une large place à l’oral à l’école maternelle, mais cette évidence ne s’étend guère au-delà de la grande section, d’où les attaques contre le gâchis que constituerait un enseignement de l’oral à l’école élémentaire et plus encore au collège. Ajoutons qu’agir sur le langage oral une fois qu’il est installé paraît une mission impossible, tant les manières de s’exprimer semblent enracinées dans les individus.»…… il ne faut que quatre jours au PDG de l’une des cinq premières marques mondiales du textile pour empocher ce qu’une ouvrière du secteur au Bangladesh mettra une vie entière à gagner. Aux Etats-Unis, les trois personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population : l’ancien patron de Microsoft Bill Gates, le PDG d’Amazon Jeff Bezos et l’investisseur Warren Buffett face à 160 millions de personnes…
Les jolies colonies de vacances.... C'est fini!
La Mairie de Paris indique sur son site que le dispositif Arc en Ciel qui permettait à 7000 enfants de partir en colonies de vacances est supprimé et elle oriente les parents vers les centres de loisirs de la ville.… Il faut patience garder, automatiser le plus possible des opérations mentales de bas niveau pour libérer de l’espace pour des résolutions plus complexes. Il faut faire attention aux émotions négatives et encourager les positives. Les neurosciences peuvent aujourd’hui le prouver. Mais par innovation, intuition et recherches, nombre de ces observations ont déjà été intégrées dans la culture des enseignants. Enseigner n’est pas modeler, contrôler, évaluer les cerveaux. C’est un métier au service d’élèves, des personnes singulières, pour leur apprendre à apprendre, à parler, à travailler, à penser et à vivre ensemble. Les évolutions nécessaires de l’école, une des plus importantes institutions de la République, ont besoin de démocratie, d’écoute, de respect, de collaborations de l’ensemble des communautés de recherche s’intéressant aux questions d’éducation, et tous les acteurs : enseignants de terrain, cadres, associations diverses. Ce ne peut être l’affaire d’un groupuscule et de quelques décrets.
… Les neurosciences incarnent l’avant-garde, les chercheurs sont mobilisés dans la promotion de leur discipline, et Blanquer est convaincu depuis longtemps. Mais ça illustre aussi la dépolitisation actuelle, commune aux différents gouvernements, de la question scolaire. Obnubilé par la performance des systèmes éducatifs, on ne réfléchit plus assez aux buts de l’éducation, aux inégalités scolaires et à la place qu’on veut donner à l’école dans notre société. C’est une question politique qui doit et qui va forcément revenir.
De Paris à Londres, de Sydney à Montréal, d’Amsterdam à New York, toutes les métropoles se veulent dynamiques, inclusives, innovantes, durables, créatives, connectées…
… Dans cette ville de la côte Pacifique, qui a voté à 87 % pour Mme Hillary Clinton en novembre 2016 puis fut à l’origine de la résistance juridique aux politiques migratoires du président Donald Trump, l’ouverture, la tolérance, la diversité sont portées comme des étendards, des emblèmes municipaux…
… « Partout, les gens s’extasient : “Oh, Seattle, ce phare éclairé du progressisme”… Mais nous vivons dans une ville profondément inégalitaire ! Nous ne sommes pas capables de loger nos classes populaires, les promoteurs ont leurs entrées à l’hôtel de ville et, comme il n’y a pas d’impôt sur le revenu dans l’État de Washington, nous avons le système fiscal le plus régressif du pays : la part du revenu des riches consacrée aux différents impôts et taxes est inférieure à celle acquittée par les pauvres »… Or, la carte de l’échec scolaire suit fidèlement la carte sociale du pays. Essentiellement en ce que les résultats de l’école primaire sont principalement corrélés aux indicateurs classiques de la sociologie en termes de revenus et de pratiques culturelles. La carte ci-contre, malgré son échelle départementale (il faudrait descendre au niveau de chaque école et de son bassin de recrutement), le démontre. La probabilité pour que cette carte soit corrélée à une carte des différentes méthodes ou pédagogies utilisées est proche de zéro…
… « il est extrêmement difficile d’empêcher une classe composée à 100% d’enfants de CSP++ de savoir lire en milieu de cours préparatoire et il est extrêmement difficile d’entraîner au même succès une classe composée à 100% d’enfants de milieux populaires ». Les qualités pédagogiques et les méthodes des enseignants peuvent bien sûr moduler cette règle d’airain, mais pas en modifier l’efficacité générale…… Certains parents, lucides, assument d’avoir fait le deuil de certaines convictions et expliquent, sans fierté mais sans faux-semblants, avoir établi, la mort dans l’âme, une priorité : mon enfant vaut plus que mes principes. D’autres tentent la quadrature du cercle et plaident le cas particulier. Le petit dernier est trop «fragile». Le grand s’est pris d’une soudaine passion pour le tuba… ça tombe bien, le collège réputé d’à côté propose justement une option instruments à vent. Ou, version plus politique : «Tant que le privé ne sera pas contraint à jouer le jeu de la mixité, pas de raison que je le fasse (et en attendant, je mets mon enfant dans ledit privé)». Entre les mots, il s’agit de se persuader qu’on est toujours de gauche. Qu’on pense toujours «bien»…
… Alors que les Américains peinent à payer leurs soins de santé, le tourisme médical est une option qui les séduit de plus en plus. S’il est difficile d’estimer le nombre de touristes médicaux américains, une étude gouvernementale considère que chaque année, plus de 300.000 résidents des États-Unis iraient à l’étranger pour des soins de santé. Les causes de ce phénomène sont multiples, mais la principale est l’argent…
… Si vous avez beaucoup d’argent, vous avez accès à beaucoup de services de santé, explique George Thomas, chirurgien orthopédiste de Chennai, en Inde. Dans le même temps, un nombre incroyable d’Indiens n’a même pas accès à des soins de santé élémentaires.»…… L'entreprise coréenne affirme par exemple sur son site Internet qu'elle pratique la tolérance zéro pour le travail des enfants et qu'elle ambitionne de "devenir l'une des entreprises les plus éthiques au monde".
Sauf que selon les nouveaux éléments de leur plainte qui s'appuient sur "de nouveaux rapports d'enquêtes très documentés de l'ONG China Labor Watch qui s'est infiltrée, parfois clandestinement, dans les usines" du groupe, indiquent les associations. L'association a notamment identifié des adolescents de moins de 16 ans sur les chaînes de production et des ouvriers travaillant souvent 12 heures par jour, six jours par semaine. Une pratique illégale en Chine. ..… Mark Zuckerberg parle donc maintenant comme un prof de yoga et veut se concentrer sur le «bien-être» de ses utilisateurs. Un mot relativement neuf dans son répertoire.
Le sens profond de cette réforme du news-feed est contenue dans cette phrase prêtée à Mark Zuckerberg : «un écureuil qui meurt devant votre porte risque de davantage vous intéresser que des gens qui meurent en Afrique.» Cette loi du mort au kilomètre avait été développée devant ses équipes en 2005 lors de la création du fil d’actualités …"Président Trump, un jour, je vous emmènerai dans un pays de merde appelé le Ghana", a pour sa part écrit le Ghanéen Edmond Prime Sarpong sur Facebook.
"Le premier arrêt sera le château de Osu, ensuite le château d'Elmina et puis les plus de 40 forts ayant servi à détenir environ 30 millions d'esclaves battus et emmenés en bateau [vers les Amériques, NDLR], serrés comme dans une boîte de sardines. Ensuite, je vous raconterai l'histoire de l'Afrique et comment des gens comme vous en ont fait un continent de merde"…… L’industrie du textile est considérée comme la deuxième plus néfaste pour l’environnement, après l’industrie du pétrole. La fabrication d’un jean nécessite 8 000 litres d’eau. L’industrie de l’électronique est également « énergivore » : « derrière un smartphone, qui pèse quelques centaines de grammes, il y a en réalité 70 kilos de consommation de matières diverses », informe Mme Berlingen, qui dénonce des modes de production « insoutenables d’un point de vue social et environnemental »…
… Aux Etats-Unis, le taux de suicide des jeunes filles a augmenté de 65% entre 2010 et 2015. 58% d'entre elles sont atteintes de dépression sévère. Plus touchées que les garçons, elles utiliseraient également davantage les réseaux sociaux.
L'étude du docteur Jean Twenge révèle aussi que la nouvelle génération conduit moins, car dépendante de ses parents pour se déplacer. Scotchés sur les portables, les membres américains de la iGen en viendraient presque à refuser de sortir : ils ne vont plus au centre commercial, ne voient plus leurs amis qu'en de rares occasions…83% des Français sont favorables à l'interdiction des téléphones portables dans les salles de classe.
Discipline, respect, laïcité... Les moins de 40 ans en pincent pour les bonnes vieilles valeurs de l'école républicaine. Nouveauté: la sélection à l'université s'est frayé un chemin dans l'opinion.
Drôles de Français! Alors qu'une récente enquête montre qu'ils sont de plus en plus nombreux à retirer leurs enfants du public pour les mettre dans le privé, 80% de nos sondés de moins de 40 ans (et 57% des plus de 40 ans) estiment que notre système scolaire est en adéquation avec leurs attentes!Ecole : Ce que veulent les Français
(mission, devoirs, redoublement, semaine, vacances, bac, téléphone, uniforme, cantine…)… près d’un Français sur cinq (19 %) considère que « des zones d’ombre subsistent », et que « ce n’est pas vraiment certain que ces attentats aient été planifiés et réalisés uniquement par des terroristes islamistes ». 27 % des moins de 35 ans – 30 % des 18-24 ans – partagent ces doutes….
… Selon cette étude, encore près d’un sondé sur dix (9 %) est d’accord avec l’affirmation selon laquelle « il est possible que la Terre soit plate et non pas ronde comme on nous le dit depuis l’école ». 18 % des Français – jusqu’à 31 % des 18-24 ans – adhèrent à l’idée que « Dieu a créé l’homme et la Terre il y a moins de 10 000 ans »…… Les moins de 35 ans sont deux fois plus nombreux à adhérer à au moins sept théories du complot que les plus de 35 ans. Pourquoi?
Sophie Mazet: Les élèves sont en formation intellectuelle, donc curieux et peut-être plus perméables. Par ailleurs, ils s'informent essentiellement sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter mais aussi Instagram et Snapchat dans une moindre mesure. C'est sur ces sites que les théories du complot circulent allègrement et là où ils vont trouver des informations qui confortent leurs propres croyances. D'un autre côté, ils lisent et regardent de moins en moins les médias traditionnels, contrairement à leurs aînés.
Y-a-t'il une corrélation entre adhésion à des théories du complot et le niveau social ou d'étude?
Pas nécessairement. Dans La Démocratie des crédules, la sociologue Gérald Bronner montre que les groupes les plus perméables à certaines croyances sont ceux qui ont fait un peu d'étude après le baccalauréat. Et pas ceux qui n'en avaient pas fait du tout. ..… Pendant un mois, donc, les jeunes qui, au cours de leur quinzaine d’années de scolarité, n’ont manifestement acquis aucune notion de discipline, d’autorité, de cohésion, se les verraient miraculeusement transmettre par la magie du verbe de l’adjudant. Prodige de la discipline militaire… Il s’agirait également de détecter les difficultés en lecture (ce que font normalement les enseignants de CP…) mais surtout de « faciliter l’accès aux métiers de la défense ». Aux yeux des promoteurs, les questions pratiques ne semblent soulever aucun obstacle insurmontable : si les infrastructures militaires existantes devaient s’avérer insuffisantes, cas le plus probable, on pourrait toujours faire appel aux internats des lycées ou aux résidences du CROUS inoccupées pendant l’été. A ce stade, la réquisition des bacs à sable des maternelles (par exemple pour s’entrainer à la guerre de tranchées) n’a pas été envisagée. Bien sûr, comme c’est toujours le cas lorsqu’il s’agit de l’armée on ne regardera pas à la dépense …
… En d’autres termes, il s’agit de construire un monde où Facebook et Google auront cessé d’exercer une telle influence, un monde qui aura renoncé au solutionnisme technologique. Un défi ambitieux que seules des démocraties accomplies pourraient relever. Malheureusement, l’aveuglement des démocraties actuelles les conduit à désigner toutes sortes de coupables sans se remettre en question, tout en confiant toujours plus de problèmes à la Silicon Valley.
… La grande réforme sociale du gouvernement, celle qui doit lutter contre l'inégalité sociale dans l'école, le dédoublement des classes de l'éducation prioritaire, part en quenouille. Par contre 2018 devrait voir la quasi généralisation de la semaine de 4 jours. Le ministre répète partout que des études montrent que 4 jours ou 5 jours de classe se valent. Mais il se garde bien de les citer car seules des études anciennes portant sur une autre organisation annuelle du temps scolaire permettant des journées de classe peu chargées vont relativement en ce sens. La réalité c'est que la semaine de 4 jours pourrait bien largement annuler le bénéfice des dédoublements là où ils auront lieu.
Si la réforme phare se perd dans la brume, son accompagnement pédagogique, lui, va s'amplifier en 2018. Ce qu'il restera du programme ministériel ce sera la disparition d'une grande partie des maitres + et des injonctions jamais vues sur le plan pédagogique.
Le ministre a fait fort particulièrement sur le plan de la lecture en relançant le débat syllabique - globale….… "Il manque 3.000 places d'hébergement d’urgence", selon Eric Pliez, président du Samu social, qui précise que moins de 25% des appels au 115 peuvent déboucher sur une prise en charge. "La Voix du Nord" rapporte que 800 parents et enfants n'ont pas trouvé de place dans les structures d'hébergement du Nord et du Pas-de-Calais…
… C'est le collectif "Les Morts de la Rue" qui a diffusé ce chiffre (403 morts), vendredi 29 décembre, accompagné du peu d'informations connues sur les SDF décédés (prénom ou surnom, âge, ville, date du décès...). Selon la liste des "Morts de la Rue", la plus âgée avait 81 ans. La plus jeune, six semaines. Un quart de ces sans-abri sont morts à Paris…
… "Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence."
Une promesse non-tenue. Environ 200.000 personnes seraient encore à la rue, selon RTL. ..… Une étude – vraiment intéressante et scientifique pour le coup – de la Royal society for public health en Grande-Bretagne montrait que Snapchat et Instagram avaient un impact négatif sur la santé des jeunes car ce sont des réseaux sociaux basés sur l'image. Il y a une inadaptation entre les images postées qui sont des stéréotypes d'une vie parfaite et la vie réellement vécue, qui provoque beaucoup d'anxiété. Notamment sur Instagram, qui est un réseau avec très peu d'échanges entre utilisateurs et un système de "likes" .
Là oui, il peut y avoir dépendance au nombre de "likes". J'ai eu un patient adolescent par exemple qui restait éveillé jusqu'à 4 heures du matin pour voir la notification suivante sur ses posts. Ces outils sont particulièrement pervers d'ailleurs, car leur fonctionnement est basé sur la consommation excessive. Par exemple, plus vous envoyez de selfies, et plus Snapchat vous récompense…… Ne reste plus alors, maigre vengeance, qu’à informer de leur existence le bien nommé compte Twitter @internetofshit, qui documente avec une ironie salutaire cet «Internet des objets» à la con, de la brosse à dents qui vous dit si vous brossez vite au casier à œufs qui indique combien d’œufs il contient.
Au-delà de l’absurdité de certaines «innovations», sa recension dessine une idée de l’enfer : un monde où l’on reste bloqué devant sa porte par la mise à jour défectueuse d’une serrure dite «intelligente», où des jouets innocents se muent en espions domestiques, où un inconnu crie dans un babyphone piraté, où votre aspirateur vous flique…… «On est en train de courir le plus vite possible dans la pire des directions. La direction de la compétition, de la destruction des uns par les autres. C’est une folie totale. Moi, ce qui me semble par exemple monstrueux, c’est de penser qu’on a pris comme moteur de notre société occidentale : la compétition…
… Actuellement le système des grandes écoles, le système de la compétition, ne fait que sélectionner les plus conformes. Or, on rentre dans un monde qui va se renouveler et plus on est conformiste, plus on est dangereux ; par conséquent on est en train de sélectionner les gens les plus dangereux, ceux qui seront pas capable d’imagination…
… Préparer des futurs médecins en leurs donnant des mentalités de tueurs : il y a quelque chose de pourri là-dedans. Je pense qu’il faut extirper la notion de compétition de toute la société, et en particulier le système éducatif. Le pire de tout, c’est d’avoir fait des écoles des lieux où on est en compétition les uns avec les autres !..… Des « phone trucks » ont alors fait leur apparition devant les lycées : des camionnettes où les lycéens pouvaient laisser leur téléphone portable en sécurité, moyennant 1 dollar par jour….
… Les chercheurs ont comparé les performances scolaires d’écoles de Birmingham, Londres, Leicester et Manchester avant et après qu’elles eurent interdit les téléphones. Ils ont constaté que les résultats scolaires progressaient après l’interdiction, et que cette progression était bien plus importante parmi les élèves les plus en difficultés scolaires et financières. Selon eux, autoriser les téléphones dans les écoles handicaperait surtout les élèves les plus défavorisés…41 millions. Il existe officiellement 41 millions de personnes sous le seuil de pauvreté aux États-Unis. Plusieurs millions de ces personnes vivent dans une misère extrême. Philip Alston, le rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme de l’ONU, vient de passer deux semaines aux États-Unis pour préparer un rapport. La situation est stupéfiante…
… Au printemps dernier, le Pew Research Center, un think tank américain, a demandé à 43.000 personnes dans 38 pays si elles considéraient que la vie dans leur pays était aujourd'hui meilleure ou pire qu'il y a cinquante ans pour les personnes comme elles. En France, 46% ont répondu qu'elle était pire; seulement 33% qu'elle était meilleure. Notre pays se classe ainsi dans le dernier tiers du classement, à peu près dans les mêmes eaux que la Hongrie ou le Ghana…
Mesures du gouvernement sur l’éducation des français paradoxaux !
63% considèrent que les mesures annoncées ne vont pas permettre de diminuer les inégalités scolaires.
Pourtant ils sont nombreux à considérer qu’individuellement …… Outre la labellisation des "bons " manuels et de fait la quasi interdiction des autres qui serait faite par un conseil scientifique nommé par le ministre , le ministre a déjà initié des formation pour les inspecteurs qui les invitent à recadrer les enseignants. JM Blanquer s'engage dans la voie prise en 2006 par celui dont il était chef de cabinet : G de Robien.
… l'addiction est inhérente au réseau social, où obtenir des likes ou des commentaires fait un effet similaire à celui de la dopamine : Parker a pointé du doigt la nature addictive de Facebook qui pousse un grand nombre d'entre nous à revenir.
Pour l'investisseur, l'addiction tient à la nature même du service, conçu à cette fin. Ainsi recevoir un "like" ou un commentaire à son message fonctionne comme la dopamine : "C'est une boucle d'approbation sociale ... exactement le genre de choses qu'un hacker comme moi pourrait trouver, parce que vous exploitez une vulnérabilité dans la psychologie humaine."..
… En 2004, la formule du patron d'alors de TF1, Patrick Le Lay, faisait scandale : "Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible." En 2017, plus personne ou presque n'est choqué de ce que nos applis dévorent notre attention, et partant notre temps. Ces "hérétiques de la Silicon Valley" sont-ils des avant-gardistes ou arrivent-ils trop tard ?..Coup sur coup, la première puissance mondiale aura élu en 2001 un ex-alcoolique, bigot et borné et en 2016 un clown narcissique au cerveau d’enfant. Quelque chose a dérapé. Et les tensions sont telles, aggravées par la circulation des armes à feu, plus de 300 millions, et la détermination des milices survivalistes ou suprémacistes, que le spectre d’une guerre civile larvée n’est plus à écarter, rappelant que la culture américaine, marquée par le personnage du pionnier, du cow-boy, du justicier, du shérif, du tueur en série, reste fondamentalement une culture de la violence. Toute cette force accumulée se retourne contre ses titulaires et se transforme à intervalles réguliers en tueries de masse, lesquelles fonctionnent comme une catharsis. Sans que rien change après quelques jours de larmes et de deuil.
Si l’Amérique nous désespère, c’est qu’elle n’offre aucune alternative aux tartarinades de son président. On y est pris entre l’enclume du tribun vociférant et le marteau du politiquement correct….… « Je peux contrôler ce que font mes enfants, et ils ne sont pas autorisés à utiliser cette merde ! » C’est un discours sévère qu’a tenu, en novembre, un ancien cadre de Facebook à l’encontre des réseaux sociaux en général, et de l’entreprise de Mark Zuckerberg en particulier…
… « Je crois que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social », avance-t-il, confiant se sentir « immensément coupable » d’avoir contribué au succès de Facebook…… Plus de 40 % des 7-12 ans aux Etats-Unis regardent plusieurs vidéos chaque jour sur la plate-forme de Google. En août, elle a signé un contrat avec le fabricant de jouets Mattel, se chiffrant en dizaines de millions de dollars.
Google part également à la conquête des enfants directement dans les écoles par l’intermédiaire des Chromebooks, des ordinateurs à bas coûts fonctionnant autour du navigateur Internet maison Chrome. En cinq ans, le moteur de recherche est devenu le leader du marché, dépassant Microsoft et Apple. Plus de la moitié des élèves du primaire et du secondaire utilisent désormais un Chromebook….… Mais le vrai problème est ailleurs.
Il est chez Jean-Michel Blanquer.
Ou plutôt dans sa contradiction, qui consiste à infantiliser d'un côté les enseignants avec une telle recommandation – une dictée par jour, c'est un ordre – et à les encourager de l'autre, quasi quotidiennement, à davantage d'autonomie et d'esprit d'initiative.
Un des maîtres mots du ministre est "confiance".
Quel beau mot…Une étude faite dans onze pays riches montre que par rapport à 1965, les parents passent aujourd'hui en moyenne deux fois plus de temps à s'occuper de leurs enfants.
Pour les mères, on est passé de 54 minutes par jour il y a 50 ans à 104 minutes en 2012, et de 16 minutes à 59 minutes par jour pour les pères.
La seule exception à cette tendance est la France, où le temps passé avec les enfants a légèrement diminué entre 1965 et 2012, de 100 minutes à 80 minutes pour les mères diplômées et 60 minutes pour les autres…… F Dubet et B Toulemonde rappellent à juste titre que l'autonomie des établissements est acquise dans les autres pays développés.
Ils ne vont pourtant pas jusqu'au bout du raisonnement.
Là où l'autonomie est allée le plus loin, on retrouve tous les maux qu'ils dénoncent :
la baisse de niveau, la difficulté à recruter les enseignants, la démoralisation des directions, les inégalités.
Le pays qui est allé le plus loin sur cette voie est aussi celui qui cumule le plus ces difficultés : la Suède.
Ce que vantent Dubet et Toulemonde c'est le New Public Management, une idée déjà ancienne, où la France a du mal à entrer et d'où ceux qui y sont entrés en premier se pressent de sortir…… Le débat a-t-il vraiment évolué depuis ?
La seule mention qui pourrait aller à l'appui des affirmations de JM Blanquer sur la non nocivité de la semaine de 4 jours, voire sa supériorité, provient d'un rapport ancien portant sur une organisation du temps scolaire qui n'a rien à voir avec l'organisation annuelle actuelle.
Elle était déjà critiqués et relativisée au moment de sa rédaction et la recommandation finale était contraire.
Inversement les chronobiologistes ont condamné avec constance la semaine de 4 jours.
Si le ministre a d'autres études à faire valoir, qu'il n'hésite pas à les communiquer.
Nous sommes en 2017, dans la sixième puissance économique mondiale. Dans notre pays, un enfant sur cinq vit dans une famille pauvre. Et un sur dix (soit 1,2 million d’enfants) est dans une situation d’extrême précarité. L’école est un refuge pour ces enfants. Un rapport de 1992 alertait déjà sur la situation. …
… «La situation se durcit depuis trois ou quatre ans. Et on ne peut s’appuyer sur rien.»… Ils sont massivement en grande difficulté scolaire, mais il n’y a aucune fatalité. Nous sommes l’un des pays de l’OCDE où le poids de l’origine sociale pèse le plus dans le destin scolaire. 90 % des enfants de cadres obtiennent le bac, contre 40 % des enfants d’ouvriers. Dans les Segpa [sections d’enseignement général et professionnel adapté], on trouve 84 % d’enfants issus de familles CSP défavorisées, et moins de 2 % d’enfants de cadres. Je le répète, ce n’est pas une fatalité. C’était tout l’enjeu de la loi de Refondation de l’école de 2013 : réduire ces inégalités, ce qui n’est pas incompatible avec l’existence d’une élite. Nous savons ce qu’il faut faire et nous le savons depuis longtemps…
… Le journal affirmait notamment que « les collèges privés sont globalement plus "mélangés" que les collèges publics » ou encore que « le privé fait plutôt mieux que le public en matière de mixité sociale ». Le rapport de la DEPP remet les pendules à l’heure en rappelant, s’agissant d’inégalités, que « 10% des collèges ont moins de 14,5% des élèves qui sont enfants d’ouvrier ou d’inactifs et 10% en ont plus de 63%. » Les collèges publics accueillent des élèves en moyenne plus défavorisés que les collèges privés et l’écart entre les deux secteurs a augmenté ses dernières années : « Entre 2003 et 2016, la part des élèves de milieu très favorisé a augmenté de 7,2points dans le secteur privé (passant de 30% à 37,2%) tandis qu’elle n’augmentait que de 2 points dans le secteur public (de 17% à 19%). A l’opposé, la part d’élèves de milieu défavorisé a diminué plus fortement dans le secteur privé (-4,8 points au lieu de -0,4 points dans le secteur public) ».
La réalité est donc la suivante : le privé accueille de plus en plus d’élèves plus riches, laissant de plus en plus d’élèves plus pauvres au public. Avec les conséquences qui en découlent…
…"Facebook sait à quoi vous ressemblez, votre emplacement, qui sont vos amis, vos centres d'intérêts, si vous êtes dans une relation ou pas, et quelles autres pages du Web vous regardez. Ces données permettent aux publicitaires de cibler les plus d'un milliard par jour de visiteurs sur Facebook. Pas étonnant que depuis son introduction en Bourse il y a cinq ans, l'entreprise ait atteint une taille colossale de 500 milliards de dollars."…«Si vous voulez être sûr d'être véritablement protégé contre le pistage indésirable de vos données personnelles, la seule option garantie est d'éteindre votre téléphone, d'enlever la batterie, et de le laisser à la maison.»
… "Plus il a de données à offrir, plus il crée de valeur pour les annonceurs. Cela signifie qu'il n'a aucune incitation à encadrer la collecte ou l'usage de ces données – excepté lorsque des articles de presse négatifs ou des régulateurs sont impliqués. Facebook est libre de faire presque ce qu'il veut de vos informations personnelles, et n'a aucune raison de mettre en place des garde-fous."…… Ce jour-là, 10 enfants, au moins, sont morts tués par une arme à feu aux Etats-Unis. Il ne s’agit pas d’un jour exceptionnel. Gary Younge l’a choisi au hasard. En moyenne, sept mineurs tombent chaque jour sous les balles dans le pays. Depuis le début de 2017, au moins 2 800 adolescents ont été abattus, selon l’association Gun Violence Archive…
… les chiffres de l’Insee illustrent qu’une France «plus diplômée, plus riche, plus âgée» a beaucoup plus voté en 2017. Des électeurs finalement «peu représentatifs» de la réalité du pays.
Le désaveu de la politique est donc de plus en plus marqué socialement. Et la participation électorale révèle de profondes inégalités. D’un côté, une France âgée, plutôt aisée économiquement, qui a fait des études supérieures – qui continue à voter. Et de l’autre, une France jeune, moins diplômée, plus démunie financièrement – qui vote elle de moins en moins…… Vous pourrez désactiver toutes les fonctions possibles, cesser d'utiliser vos applications, enlever votre carte SIM... si vous trimballez votre téléphone Android dans votre poche, Android le saura…
… Attendre un minimum d'intimité sur nos smartphones devient «à la limite du délirant», ironise Slate.com. Et de conclure:
Les «Droits-De»
Et leurs "Journées" ...... 19 novembre : Journée Mondiale des toilettes
19 novembre : Journée nationale des assistantes maternelles
19 novembre : Semaine européenne de réduction des déchets
20 novembre : Journée nationale contre l'herpés
20 novembre : Journée internationale du souvenir trans
20 novembre : Journée Internationale des droits de l'enfant
20 novembre : Journée Mondiale pour l'industrialisation de l'Afrique
20 novembre : Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route
20 novembre : Journée nationale de la trisomie 21
21 novembre : Journée Mondiale des pecheurs artisans et des travailleurs de la mer
21 novembre : Journée Mondiale de la Télévision
24 novembre : Journée internationale de la Bible... Sur les routes migratoires d’Europe, les enfants sont confrontés à toutes les formes d’atrocités.
Très souvent livrés à eux-mêmes, ils deviennent des proies faciles pour les réseaux criminels.
Près de 10 000 enfants migrants ont disparu en Europe ces deux dernières années.
Dans la région du lac Tchad, des dizaines de milliers d’enfants partent sur les routes à la recherche d’eau, franchissent les frontières, sont arrêtés et emprisonnés.
Et comme ils n’ont pas de papier d’identité, un grand nombre reste en détention, sans que leurs familles sachent comment et où les retrouver...… Le jour à l’école, la nuit dans la rue. Dans l’agglomération lyonnaise, ils seraient au moins 223 enfants scolarisés dont les parents n’ont pas de logement. Certains sont hébergés dans des squats, d’autres dorment dans la voiture familiale, sous un pont ou dans un parking en sous-sol. Beaucoup, originaires d’Europe orientale ou d’Afrique, sont des demandeurs d’asile, en attente d’une régularisation ou déjà déboutés. Lundi, journée internationale des droits de l’enfant, a été l’occasion pour le collectif «Jamais sans toit» de tirer à nouveau la sonnette d’alarme…
… Élève ou étudiant le jour, sans-abri le soir et la nuit : le phénomène est bien présent dans la Ville rose et touche toutes les catégories scolaires, du primaire à la fac en passant par le collège et le lycée. Une situation dont les acteurs ont bien du mal à en ressortir des chiffres précis, mais qui interroge en 2017.
Selon les associations, 130 enfants dorment régulièrement à la rue à Toulouse.
Et qui concerne au premier chef les enfants les plus petits et les plus fragiles. Selon l’association Droit au Logement (Dal) Toulouse, près de 130 enfants, la très très grande majorité étrangers, dorment à la rue ou dans des squats dans la 4e ville de France, selon leur dernier pointage…Chaque nuit à Paris, 500 enfants
dorment dans la rue… Les montres connectées pour enfants disposant d’une fonctionnalité d’écoute à distance sont désormais interdites à la vente en Allemagne …
… le fait que ces montres puissent être « utilisées pour écouter l’enfant et son environnement » les assimile à des « systèmes de transmission interdits ». La Bundesnetzagentur note également avoir découvert au cours de son enquête que ces objets étaient fréquemment utilisés par les parents pour écouter ce qui se passe dans les salles de classe…… Ce jour-là, 10 enfants, au moins, sont morts tués par une arme à feu aux Etats-Unis. Il ne s’agit pas d’un jour exceptionnel. Gary Younge l’a choisi au hasard. En moyenne, sept mineurs tombent chaque jour sous les balles dans le pays. Depuis le début de 2017, au moins 2 800 adolescents ont été abattus, selon l’association Gun Violence Archive…
Ce n'est pas faute d'avoir alerté dès janvier 2016 sur les conditions de travail des enfants (et des adultes) dans les mines artisanales de cobalt, ce composant essentiel des batteries rechargeables de nos objets électroniques.
Depuis, Amnesty International pourchasse sans relâche les multinationales susceptibles de se fournir chez des groupes peu regardants, particulièrement en RD Congo, pays qui fournit 50% de la demande mondiale de cobalt…
… "Un garçon nommé Paul a confié à Amnesty International qu’il travaillait souvent 24 heures de suite dans un tunnel souterrain à extraire du cobalt alors qu’il n’avait que 12 ans. Il recevait entre 1 et 2 dollars par jour de travail."
En 2014, l'Unicef estimait que 40.000 enfants travaillaient dans l’ensemble des mines au sud de la RDC. ..…"Facebook sait à quoi vous ressemblez, votre emplacement, qui sont vos amis, vos centres d'intérêts, si vous êtes dans une relation ou pas, et quelles autres pages du Web vous regardez. Ces données permettent aux publicitaires de cibler les plus d'un milliard par jour de visiteurs sur Facebook. Pas étonnant que depuis son introduction en Bourse il y a cinq ans, l'entreprise ait atteint une taille colossale de 500 milliards de dollars."…
… Seulement 10% des Français estiment qu'ils ont leur mot à dire en politique.
Le taux le plus bas de toute l'OCDE.… Or, à en croire notre sondage, ils sont 67 % à déclarer que l’effort national doit d’abord aller aux «personnes qui travaillent avec un faible salaire».
Et certainement pas aux personnes qui vivent des minima sociaux (23 %) et encore moins aux demandeurs d’emploi (12%).
Sûr que Macron avait, sur ce point, parfaitement anticipé les attentes des Français.… les chiffres de l’Insee illustrent qu’une France «plus diplômée, plus riche, plus âgée» a beaucoup plus voté en 2017. Des électeurs finalement «peu représentatifs» de la réalité du pays.
Le désaveu de la politique est donc de plus en plus marqué socialement. Et la participation électorale révèle de profondes inégalités. D’un côté, une France âgée, plutôt aisée économiquement, qui a fait des études supérieures – qui continue à voter. Et de l’autre, une France jeune, moins diplômée, plus démunie financièrement – qui vote elle de moins en moins…… au cours des dix dernières années, le nombre de pauvres a augmenté en France de près d’un million. Et si la crise y a grandement contribué, le plus spectaculaire, c’est que lorsque ses effets ont commencé à s’atténuer, la pauvreté n’a pas pour autant reculé…
… "Plus il a de données à offrir, plus il crée de valeur pour les annonceurs. Cela signifie qu'il n'a aucune incitation à encadrer la collecte ou l'usage de ces données – excepté lorsque des articles de presse négatifs ou des régulateurs sont impliqués. Facebook est libre de faire presque ce qu'il veut de vos informations personnelles, et n'a aucune raison de mettre en place des garde-fous."…… Vous pourrez désactiver toutes les fonctions possibles, cesser d'utiliser vos applications, enlever votre carte SIM... si vous trimballez votre téléphone Android dans votre poche, Android le saura…
… Attendre un minimum d'intimité sur nos smartphones devient «à la limite du délirant», ironise Slate.com. Et de conclure:
«Si vous voulez être sûr d'être véritablement protégé contre le pistage indésirable de vos données personnelles, la seule option garantie est d'éteindre votre téléphone, d'enlever la batterie, et de le laisser à la maison.»…… «Quand Facebook dit “sautez”, vous sautez. Même s'il ne peut pas promettre que le sol sera bien sous vos pieds, quand vous vous jetez dans le vide.»…
… Interrogé par le Guardian, le journaliste slovaque Filip Struharik, auteur du post Medium qui a révélé les derniers tests de Facebook estimait que cette tentative était vouée à l'échec:
«Un fil d'actualités sans actualités. Juste des amis et des posts sponsorisés. Les gens vont découvrir à quel point leurs amis sont chiants.»
Dans le monde de l'économie de l'attention, c'est la pire chose qui pourrait arriver à Facebook.… Le problème, c’est que nous avons tout confié à de grandes entreprises technologiques, de nos e-mails à nos réseaux sociaux en passant par les divertissements de nos enfants. Ces grandes sociétés technologiques, à leur tour, ont confié les classements, le filtrage, le contrôle et autres fonctions cruciales de prise de décision à des programmes logiciels basés sur un apprentissage automatique algorithmique. Et nous sommes en train de découvrir petit à petit que ces algorithmes ne sont pas toujours dignes de la confiance que nous plaçons en eux…
… Les entreprises technologiques veulent que nous traitions ces mésaventures comme des incidents rares et isolés, à diagnostiquer et à gérer au cas par cas. Elles vont engager 3.000 salariés mal payés pour surveiller les vidéos live afin d'éviter la diffusion de meurtres en ligne, ou 10.000 contractuels sous-payés pour vérifier que les publicités sont exemptes d'ingérence électorale étrangère —pendant que le reste des machines continuera à carburer à toute vapeur…… Avec une capitalisation boursière cumulée supérieure au PIB de la France et une voracité sans limite, les titans du numérique font peur. Ce qu'on leur reproche ? Pêle-mêle : falsification du débat politique, complicité d'apologie du terrorisme, non-respect de la vie privée, design manipulateur, privatisation de l'internet, pratiques prédatrices, mainmise sur la culture, optimisation fiscale agressive, abus de position dominante, entrave à l'innovation… Et, en fin de compte, menace sur la démocratie !
Tour d'horizon des six familles de résistants, qui appellent à contrer l'hégémonie des nouveaux "robber barons"…… «Derrière le profil Facebook que vous avez vous-même créé se cache un second compte basé sur les messages privés (inbox) et les smartphones d'autres utilisateurs.»
Résultat? Des informations que vous n'avez jamais divulguées à Facebook sont tout de même associées à votre compte et aident ce dernier à compléter votre «map de connections sociales».
Le tout, grâce à un obscur algorithme visiblement très performant…… Je connais des jeunes qui ont eu l’opportunité de travailler sur des sites légaux ou illégaux, et personne ne peut rêver de cette vie-là.
L’Etat français et les autorités sont en train d’investir dans le passé, le modèle de développement occidental est un modèle qui est condamné et qui se condamne lui-même. Aujourd’hui on aurait l’opportunité d’innover, de créer quelque chose de nouveau à partir de la diversité culturelle, de la biodiversité de notre territoire et des précieux savoirs transmis par la voix des anciens…
… En Guyane comme partout ailleurs, l’or rend fou, c’est une maladie, dès que vous mettez de l’or quelque part les hommes deviennent violents et avides. C’est malsain…… La Cornouaille a voté à 56% en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, alors même que la région bénéficie de millions d’euros de subventions de la part de l’UE. The Independent relève que les exploitations agricoles de la région ont du mal à recruter des britanniques, car les emplois proposés sont souvent mal payés et très fatigants…
… « Quand la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem est venue, elle s’est exclamée : “Qu’est-ce que ça fait plaisir de voir une si belle rédaction, c’est rare maintenant !” J’avais envie de lui répondre :
“Mais ouvre les yeux, on est tous précaires ici, la plupart en auto-entrepreneur...” », s’indigne Hélène, rédactrice pour Konbini….
… Ces sites ont pour spécialité la production industrielle à bas coût de contenus destinés aux jeunes. Melty est à l’information et à la culture ce que McDonald’s est à la gastronomie. Son choix d’abreuver les 12-25 ans d’articles sur Justin Bieber, Game of Thrones ou Beyoncé n’a rien de neutre …… Déconnecter pour apprendre. «Le numérique n’apprend pas à apprendre, c’est sa faiblesse, considère Antoine Compagnon, professeur au Collège de France. Apprendre à lire à un enfant prend autant de temps qu’à l’époque des Grecs. C’est immuable. Quant aux Mooc, [des formations en ligne ouvertes à tous, ndlr], ils ne profitent qu’à ceux qui savent déjà apprendre.»…
… chacun plonge la main dans sa poche, pour en sortir l’ami cher, le rallumer. Reconnecter.… surexposés souvent dés la naissance aux écrans, et en particulier aux écrans interactifs (smartphones, tablettes) ces jeunes enfants ne nous regardent pas quand on s’adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs. Certains peuvent présenter des symptômes proches de ceux que l’on rencontre chez des enfants souffrant d’autisme même lorsqu’il ne s’agit pas d’enfants autistes.
Mais nous sommes aussi alertés par les enfants en élémentaire : nous observons d’importantes difficultés dans les apprentissages , des difficultés globales de compréhension, des difficultés à mobiliser une attention soutenue, une maladresse à utiliser les objets du quotidien, un intérêt limité porté à leur environnement (objets et personnes) hormis les écrans, avec parfois une focalisation quasi obsessionnelle sur certains contenus sans variété ou une utilisation excessive de contenus audio visuels, très souvent déconseillées aux moins de 16 ans mais aussi aux moins de 18 ans.
Chez les adolescents notre constat est tout aussi alarmant …… Les nouveaux Platon de la Silicon Valley rivalisent eux aussi d’éthique « citoyenne » en fermant les comptes d’utilisateurs suspects de suprémacisme blanc. Sacrifice suprême, Google, Facebook et Twitter ont renoncé à vendre aux annonceurs la possibilité de cibler des internautes en fonction de catégories telles que « Ku Klux Klan », « Jew hater » (« qui hait les Juifs ») ou « Nazis » (Recode.net, 15 et 16 septembre). Pendant que la presse leur tresse des couronnes …
…«Le numérique c’est virtuel mais c’est surtout beaucoup d’impact sur l’environnement». Dans sa ligne de mire : « le sac à dos électronique» du smartphone. «Il ne pèse qu’une centaine de gramme mais nécessite plus de 70 kg de matières première» pour le produire. D'ailleurs, les data-center produisent plus de gaz à effet de serre que l’ensemble du transport aérien…
… Récapitulons: un oligopole de l’Internet grignote chaque jour un peu plus le pluralisme de l’information, tandis que les chartes éditoriales inavouées que déclinent ses algorithmes coupent court à l’expression individuelle des auteurs, des artistes et de tous ceux qui produisent des idées. Mais Google et consorts sont de formidables réussites économiques.
Or, dès 2013, un rapport sur la fiscalité de l’économie numérique pointait la place centrale de la collecte de données personnelles dans la création de valeur par les acteurs de l’économie numérique…… Les réseaux sociaux sont l’objet d’un étonnant paradoxe. Ils sont censés apporter divertissements et satisfaction. Les consulter est le premier geste du matin pour 48% des 18-34 ans. Pourtant, plus les gens sont actifs sur Facebook ou Instagram, et plus leur humeur est négative après y être allés.
Plus grave, un lien a été mis en évidence entre ces usages et des symptômes de dépression. Les préadolescents et adolescents semblent particulièrement sensibles.
En particulier, chez les adolescents qui perçoivent leur réseau amical dans la vie réelle comme étant de faible qualité, les longues durées passées sur Facebook sont associées à davantage de troubles dépressifs et d’anxiété sociale…… POURTANT, dans les faits, cette position ne résiste pas à l’examen.
Chez Blanquer, les références à la recherche scientifique sont à géométrie variable.
Quand ça l’arrange et sert son propos, il n’hésite pas à en appeler à la recherche – très souvent ce sont les neurosciences.
Mais certaines mesures sont prises, certaines déclarations faites sans base scientifique, sans appui sur des rapports d’expertise ; Blanquer a beau affirmer que «les études prouvent une légère supériorité de la semaine de 4 jours» sur celle de 4,5 jours, on attend toujours les études en question (toute la chronobiologie dit le contraire).
Quant aux comparaisons internationales, Blanquer se garde bien de dire que l’OCDE, qui mène la fameuse étude comparative PISA et publie régulièrement ses «Regards sur l’éducation» et qui avait salué la politique éducative menée lors du précédent quinquennat, se montre nettement plus critique sur son action.
Peu importe …… Alors que les salariés du privé devraient bénéficier des mesures annoncées par le gouvernement, les fonctionnaires sont les premiers perdants du quinquennat.
Pour les enseignants, qui ont voté massivement pour E Macron dès le premier tour,
le choc pourrait être rude."Alors, croyez-vous vraiment qu’avec moins de 130 jours de classe par an on puisse obtenir les mêmes résultats qu’avec un peu plus de 160 ?
Les enfants de professeurs et de cadres supérieurs n’en souffriront sans doute pas trop,
mais les autres ?Dix fois plus d'enfants obèses en quarante ans
… l'obésité juvénile surpassera l'insuffisance pondérale d'ici 2022, prédisent toutefois les auteurs de cette étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet.
En 2016, 124 millions de jeunes de 5 à 19 ans étaient considérés comme obèses, contre seulement 11 millions en 1975 …… «Je m'en moque de parler à des vrais gens, du moment que j'ai mon téléphone avec moi.»
Si ces témoignages peuvent paraître inquiétants, Madhumita Murgia a aussi rencontré certains adolescents qui mettent eux-mêmes en garde leurs parents qui vont trop souvent sur Facebook, ou d'autres qui ont choisi de couper Snapchat. Leurs habitudes changeront-elles en grandissant?
S'il n'y a pas d'âge légal pour utiliser un smartphone, certains réseaux sociaux sont officiellement interdits aux moins de 13 ans (comme Snapchat ou Instagram). Cela n'empêche pas que …… Selon l'enquête du Conseil national d'évaluation du système scolaire publiée mardi, près de quatre collèges et lycées publics sur dix (39%) déclarent ne pas avoir suffisamment de sanitaires dans leurs locaux.
Le nettoyage des sanitaires ne serait pas non plus réalisé de manière régulière tout au long de la journée: ainsi la moitié des établissements (53%) le pratique une seule fois par jour.
Dans 72% des établissements concernés par l'enquête, les chefs d'établissement ont été interpellés sur les dégradations dans les locaux, et 62% sur l'approvisionnement en produits hygiéniques (papier, savon...)…... « La cantine révèle aussi des inégalités scolaires criantes, dont sont victimes les enfants les plus défavorisés. Il existe un lien entre le bénéfice de repas équilibrés et la concentration des élèves. Les plus fragiles devraient être privilégiés, mais évidemment on retombe sur le mal français, les inégalités s’invitent partout et traversent toute la vie. » En effet, les catégories socioprofessionnelles des parents conditionnent cet accès, peut-on lire dans le rapport.
Les chiffres sont éloquents. En moyenne, 30 % seulement des collégiens ne sont pas inscrits à la cantine ; en éducation prioritaire, c’est le cas de près de 60 % d’entre eux. En REP+, seuls 25 % des élèves sont inscrits au restaurant scolaire. En moyenne, les élèves issus de familles défavorisées sont deux fois plus nombreux (40 % d’entre eux) à ne pas manger à la cantine que les élèves issus de familles favorisées (22 %) et très favorisées (17 %). Les raisons de cette désaffection se révèlent être économiques en partie, mais pas seulement…
… le rêve américain, qui se fonde sur une promesse de mobilité sociale et un certain volontarisme des élites politiques et économiques, est bel et bien mort. L’auteur démontre combien les dés sont pipés, au détriment de ce qu’il appelle le «précariat» - ce prolétariat précaire, qui ne se définit pas seulement par la faiblesse de ses ressources, mais par son incertitude.
Et toujours au bénéfice d’une élite, les «propriétaires de la société»…… J'ai bien peur que les Etats-Unis ne bougent pas plus cette fois que lors des drames précédents, quel que soit le décompte final des victimes. La majeure partie de l'opinion américaine considère que pour se prémunir de ces tragédies, il faut plus d'armes et pas moins…
… Chaque semaine, 25 enfants trouvent la mort à cause des armes à feu, en moyenne, aux États-Unis, où elles circulent beaucoup plus librement qu'en Europe. C'est ce que révèle une étude publiée en ligne lundi par l'Académie américaine de pédiatrie. Les résultats montrent que les tirs sont la 2e cause de mortalité pour les enfants, derrière les accidents de la route. ..
Donner de l'argent aux riches n'a jamais aidé l'activité. Même le FMI, considéré comme le temple du néolibéralisme, le constate.
La "théorie du ruissellement" n’existe pas. Aucun économiste n’a jamais développé l’idée selon laquelle il serait bon pour l’économie d’augmenter la richesse des plus fortunés (sous forme de baisse d’impôts par exemple). Et il est très étonnant de voir les lieutenants d’Emmanuel Macron, depuis leur forteresse de Bercy, justifier la quasi-suppression de l’ISF en recourant à ce type de logique.… Jamais depuis quinze ans de tels chiffres n’avaient été atteints. Ce mouvement de hausse a été particulièrement rapide ces derniers mois puisque en un an le nombre de mineurs détenus a progressé de 16,6 %, tandis que la population carcérale augmentait de 0,4 %.
Le phénomène étonne jusqu’au ministère de la justice …... Car cette organisation n’est qu’un des acteurs d’un jeu immense, où l’on retrouve les GAFAM, et toute une myriade de startups se pressant aux portes d’un marché de l’éducation en pleine ouverture, et dont l’ampleur et la gravité sont dramatiquement sous-estimées.
… Quand le ministre français de l’éducation nationale pourfend l’égalitarisme comme facteur d’inégalité scolaire et affirme le 27 juillet sur France Culture que «c'est par plus de liberté que l'on peut aller vers plus d'égalité», la note socioéconomique documentée de l’IRIS, publiée en septembre 2017, observe la détérioration de la qualité des enseignements offerts à la majorité des jeunes québécois par un marché scolaire caractérisé par la concurrence entre privé et public et entre établissements publics…
… Aujourd’hui l’école doit ouvrir ses portes, après les cours, à ceux que le Président de la République a appelé les ‘’orphelins de 16 heures’’ »
C’était un diagnostic non dénué de fondement.
Mais on peut aussi aller plus loin en prenant conscience d’un paradoxe très fâcheux …L’expérience menée par Céline Alvarez durant trois ans dans une école primaire d’une banlieue populaire de Paris s’est faite sur la base d’un cocktail inédit de méthode Montessori et de neurosciences. L’enthousiasme suscité par son best-seller, Les Lois naturelles de l’enfant, tient au caractère spectaculaire des résultats affichés. Mais, à regarder de plus près ce projet soutenu alors par Jean-Michel Blanquer …
… Si l'on en croit Jean-Michel Blanquer, c'est un "modèle éducatif équilibré, mélange réussi de tradition et de modernité, d'épanouissement et de rigueur" que propose "L'école de demain", arbitré uniquement par les acquis scientifiques, par "ce que nous enseigne l'expérience" et "ce que nous enseigne la science".
Pourtant, en 150 pages …… Un aspect de cette hiérarchisation est la mise en concurrence des établissements.Si les résultats des lycées sont publiés depuis des années, on a vu récemment ceux des collèges connaitre le même sort à travers les résultats du brevet.JM Blanquer irait encore plus loin en publiant les résultats des écoles primaires.On accélèrerait ainsi l'éclatement du système éducatif avec tous les effets de relégation que l'on connait actuellement dans le secondaire.
« Le programme de Marine Le Pen sur l’école s’inscrit dans la tradition de l’extrême droite maurrassienne, avec ses accents nationalistes, xénophobes, voire racistes, son idéalisation d’un passé mythifié, harmonieux, vers lequel on pourrait sans cesse revenir », analyse François Dubet. Le sociologue ne cache pas sa « stupéfaction » face à un programme qui lui semble «en dehors de toute réalité ». « Manifestement, souligne-t-il, ceux qui sont à l’origine de ce programme – si tant est qu’on puisse parler de programme – méconnaissent à la fois le fonctionnement de l’école et son histoire. Ils la rêvent… et cela peut devenir un cauchemar. »… Et puis, «il» est arrivé. Il a dit que les Mexicains étaient tous des violeurs, il a imité un journaliste handicapé en se secouant devant un micro et une foule rigolarde, il a assuré que les filles, il les attrapait par la chatte. Quel rafraîchissement. …
… Cette langue de brute refait désormais surface partout dans le monde. Rien n’est plus faux que ce proverbe : «On ne refait pas l’histoire.» On passe son temps à la refaire, au contraire, et à faire du faux neuf avec du vrai vieux...... A-t-il pensé que ce serait une formalité ? Une heure avant de poser ses cartons rue de Grenelle, le 17 mai 2012, Vincent Peillon semble prendre pour acquise cette réforme des rythmes scolaires dont il n’a pas encore en tête toutes les modalités : l’ancien prof de philo qui, durant la campagne, a su séduire les représentants du monde enseignant par sa maîtrise des dossiers, annonce sur France Inter le retour à «cinq jours de classe pour tous les enfants à la rentrée 2013». Premier couac ...
... On attend de son successeur, Benoît Hamon, qu’il apaise le terrain. C’était sans compter la polémique sur la «théorie du genre» qui bouscule l’école en 2014...
... Cinq années de défilés, de bruit médiatique, d’attaques ad personam ont fini par faire oublier l’ambition initiale de la gauche. Sur le papier, elle était colossale : «refonder l’école de la République et la République par l’école» ...
... Car il ne suffit pas de décréter les réformes, de multiplier décrets et circulaires, pour «refonder» l’école. ......Soutenue par la municipalité, promue par les médias locaux , l'école privée hors contrat Montessori de Voiron ouverte à la rentrée (38) a déjà perdu tous ses élèves, annonce Le Dauphiné. Les parents qui ont retiré leurs enfants dénoncent du personnel non formé, l'absence de surveillance et des problèmes d'hygiène Ils payaient 5400 € par an et par enfant. Pour se défendre, la directrice confirme que " aucune formation Montessori n’est reconnue en France. Aucun diplôme d’enseignant n’est demandé", mais "l’important, c’est la bienveillance" ...
Comme le disait déjà Henri Wallon (l'un des auteurs du Plan «Langevin-Wallon» de 1947) dans son célèbre discours de Besançon du 23 mars 1946 (mais cela n'a pas été clarifié depuis ) :
« Il y a [au moins] deux façons de concevoir l’enseignement démocratique.
Il y a d’abord une façon individualiste : c’est poser que tout enfant, quelle que soit son origine sociale, doit pouvoir, s’il en a les mérites, arriver aux plus hautes situations. C’est en fait une conception qui reste individualiste en ce sens que, si les situations les plus belles sont données aux plus méritants, il n’y a pas, à tout prendre, une élévation sensible du niveau culturel pour la masse du pays. Il y a, par conséquent, une sorte d’écrémage progressif, continu, des classes populaires, qui donnent leurs meilleurs sujets pour occuper les situations les plus élevées, les plus rémunératrices ou seulement les plus propres à rendre fiers ceux qui les occupent.
Et il y a une conception démocratique de l’enseignement qui envisage – elle - une élévation totale de la nation quelle que soit la situation occupée, ou plutôt quel que soit le travail et quelles que soient les fonctions qu’auront à accomplir tous les individus de la société ».
En définitive, selon le plan Langevin-Wallon, « l’enseignement doit offrir à tous d’égales possibilités de développement, ouvrir à tous l’accès à la culture, se démocratiser moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la nation ».
Rude tâche ! A venir ?… Dans le domaine de l’éducation comme ailleurs, nous attendons de ceux qui briguent nos suffrages sous la bannière de la gauche qu’ils aient le courage de transformer le réel au lieu de s’y soumettre, et de renouer avec un idéal scolaire porté depuis la Révolution française par Condorcet, Jules Ferry, Jean Zay, Langevin-Wallon. C'est pourquoi Sauver les Lettres interpelle les candidats à la présidentielle …
La guerre …
… Il demandait de revenir sur cet accord tacite, remontant à 1992, selon lequel 80 % des moyens financiers consacrés à l’éducation sont réservés à l’enseignement public, et les 20 % restant dévolus au privé sous contrat. Ce ratio du 80-20 «n’est inscrit dans aucune loi ou décret, c’est un usage», rappelait Pascal Balmand pour dire combien il est donc facile à modifier…… Il faut dégonfler la baudruche et remettre les choses à leur juste proportion. Les écoles hors contrat ne scolarisent aujourd’hui qu’un petit nombre d’élèves : en primaire et secondaire, ils sont 60 000 tout au plus, sur les 12,5 millions d’élèves scolarisés en France. Ce qui ne représente que 0,5 % des effectifs…
… Car la droite tente de défendre une position paradoxale, et pour le coup peu lisible : elle est à la fois la première à dénoncer les ouvertures d’écoles musulmanes et à souhaiter les encadrer au maximum au nom de la w x lutte contre le radicalisme, et la première à souhaiter plus de liberté (et de moyens) pour les écoles alternatives, notamment catholiques. Dans son programme, Marine Le Pen, elle, est plus claire : elle vise les écoles confessionnelles musulmanes, en souhaitant «contrôler plus strictement la compatibilité avec les valeurs de la République des enseignements dispensés dans le privé hors contrat.»…
… Il y a une différence énorme entre ceux qui bénéficient d’un environnement familial favorable, qui leur permet de trier, de compléter, d’approfondir ce qu’ils voient à l’école, et ceux qui, à côté, n’ont rien.
Vous parlez d’un taylorisme scolaire : les lycées de l’élite, et les autres, avec une répartition bien définie des tâches à la sortie…
Ce taylorisme scolaire, je l’ai expérimenté d’assez près en passant d’une scolarité au lycée Henri IV à mon métier de professeur dans un lycée de grande banlieue…
… Il y a ceux auxquels la famille montre la marche à suivre, ceux qui n’ont aucune difficulté à décoder le système, et les autres, ceux qui choisissent leur orientation tout seuls, au milieu des schémas et des arborescences d’un CIO, le centre d’information et d’orientation.
Et malheur à ceux qui veulent aller au-delà de l’objectif professionnel qui leur est assigné. Ceux-là, ceux qui se risquent à vouloir devenir médecins ou avocats par exemple, alors qu’ils ne sont pas dans un lycée prévu pour, vont payer un lourd tribut…… Une chose est certaine : rares sont les professeurs qui se déterminent en fonction du programme du candidat pour l'école. Diviser par deux les effectifs dans les classes de CP et de CE1 des écoles défavorisées ? Cette mesure phare d'Emmanuel Macron est unanimement saluée (Hamon et Mélenchon proposent eux aussi des baisses d'effectifs).
L'autonomie des établissement ? Macron en parle de façon assez floue…
… La question de l'autonomie renvoie d'ailleurs à une question fondamentale : quelle est la mission de l'école ? Une question peu abordée par les prétendants à l'Elysée.
"Le problème, c'est que le débat entre les candidats à la présidentielle s'est organisé sur le terrain quantitatif"…… In fine peut-être que les uns ou les autres ne devraient pas oublier que les variations (de faibles ampleurs) des ''parts du marché'' entre public et privé masquent un phénomène massif, le plus important : le « zapping ». Cela fait de nombreuses années que la moitié seulement des familles utilisent le secteur public pour tous leurs enfants. Et il n'y a que 5% des familles qui n'utilisent que le privé pour tous leurs enfants. Presque la moitié des familles ''zappent'' donc entre les deux. Il y a chaque année une ''transhumance d'environ 150000 élèves du public vers le privé, et du privé vers le public. Malheur (politique) à celui qui apparaîtrait comme se mettant en travers de cette ''transhumance'' d'une façon ou d'une autre (en particulier en apparaissant comme favorisant ''outrageusement'' l'un des deux secteurs : ''public'' ou ''privé'') !
… Et c’est bien l'absence de clarté des attendus scolaires qui explique une vraie «spécialité» française: la reproduction sociologique de la réussite scolaire et, même, la grande réussite des enfants… d’enseignants! Les anciens mauvais élèves appuient donc là où ça fait mal, ils n’ont pas trouvé à l’école de bonnes raison d’apprendre et de comprendre que c'était non seulement à leur portée mais intéressant pour eux. L’histoire d’un rendez-vous manqué en somme.
Enfin peut-être pas totalement raté pour les protagonistes du documentaire. Car le sentiment d’avoir mal appris, d’être passé à côté du savoir débouche sur une réflexion profonde sur la pédagogie, l’art d’enseigner chez les anciens cancres ce qui a surpris les réalisateurs:
«Ils s’emparaient du sujet pour refaire l’école à leur sauce, telle qu’ils l’auraient rêvée. À travers leur histoire personnelle, ils dessinaient les contours d’une école idéale où ils auraient pu trouver leur place. Leurs revendications sont simples et peu coûteuses pour la plupart. Vous le verrez en regardant le film…»…… Nous n’avons pas encore de données sur les élèves entrés au cours des dernières années dans le système scolaire. En 2017, on ne connaît en détail que le sort des générations ayant passé le bac au début des années 2000! …
… Ce désir égalitaire se heurte à l’illusion du mérite et ce sont souvent les opposants les plus ardents à toute conception néo-libérale de l’économie qui défendent avec la plus grande ferveur une compétition scolaire «pure et parfaite» pour parler comme les économistes, et soit disant «juste».
Cette hypocrisie française ne concerne pas seulement l’école. Sur le logement, la jeunesse, la fiscalité, la culture, et bien d’autres domaines, le grand écart entre les discours des groupes favorisés et leurs actes est un sport national: «faites ce que je dis, pas ce que je fais». ..
… Tant que les gagnants de ce système ne se sentiront pas vraiment menacés, rien n’évoluera…
Etranges Etrangers ...… une nomination semble être passée quasi inaperçue en Europe. Celle de la ministre de l’Education, Betsy DeVos, multimilliardaire, ex-présidente du Parti républicain dans le Michigan ...
... Outre qu’elle n’est jamais allée à l’université après avoir décroché son B.A. à Calvin College, elle milite depuis des décennies pour l’école libre et le «Voucher Program», permettant aux parents de payer la scolarité de leur enfant dans l’école de leur choix. Il s’agit, autrement dit, de financer l’enseignement privé et religieux avec l’argent public. Betsy DeVos est aussi ex-membre du Conseil (1995-2005) et, encore à ce jour, soutien de l’Institut Acton, qui est favorable au travail des enfants, y compris dans les mines. Oui, vous avez bien lu…... En 2010, elle crée l’American Federation for Children, qu’elle dirige jusqu’en 2016 et à travers laquelle elle promeut les charter schools, ces écoles privées à financement public. La milliardaire défend également le système de vouchers, ces «chèques éducation» distribués aux parents pour qu’ils puissent scolariser leurs enfants dans une école privée tout comme l’enseignement à domicile. Encore candidat, Trump avait promis de réorienter 20 milliards de dollars en fonds fédéraux pour développer les écoles privées. Betsy DeVos a maintenant le champ libre. Mais ...
... Betsy DeVos a fondé en 2010 l'American Federation for Children. A travers ce mouvement, elle promeut la création de charter schools, ces écoles privées financées en partie par des fonds publics. Elles offrent aux élèves, selon ses promoteurs, un "choix" alternatif aux écoles publiques qui sont dans la ligne de mire des conservateurs en raison de l'influence des syndicats et de l'impossibilité de licencier les enseignants considérés comme mauvais.
"La plupart des charter schools ont des résultats inférieurs à la moyenne de l'Etat", expliquait le "New York Times" fin 2016. Une enquête menée par le "Detroit Free Press" en 2014 révélait que les charter schools du Michigan "ratissent l'argent des contribuables et refusent de détailler ce qu'ils en font".
Elle-même scolarisée dans des écoles privées et ayant placé ses enfants dans des écoles privées, Betsy DeVos mobilise aussi ses efforts pour mettre en place un système de vouchers, des "chèques éducation" distribués aux parents pour qu’ils puissent scolariser leurs enfants dans une école privée ou choisir l’enseignement à domicile...… «Imaginez que la surface de la terre soit soudain devenue la propriété [...] de cinq gros bonnets du BTP, et que nous autres humains soyons obligés de payer un droit d’utilisation chaque fois que nous posons un pied au sol.»
Ce serait insupportable, c’est pourtant la condition de notre vie numérique. La question est donc : comment réagir ? Comment trouver une réponse équivalent à ce que fut la taxe foncière, dont l’invention vint contrecarrer l’accaparement des terres par une élite aristocratique et financière ?
Morozov distingue deux stratégies…
… Au lieu que ce soit nous qui devions payer pour utiliser des services qui fonctionnent grâce aux données que nous avons fournies gratuitement, nous devrions faire payer les entreprises qui utilisent ces données qui sont notre bien commun …
… Il invite donc le camp progressiste à se saisir de cette question, dont il estime qu’elle est un boulevard pour la gauche, la droite n’ayant de rien de nouveau à proposer sur ces questions (du simple fait que l’on vit dans un régime de la donnée de droite)…
… Et il n’est pas faux de considérer aujourd’hui que toutes ces données que nous fournissons aux géants de l’économie numérique par le moindre de nos actes numériques (tout simplement, par exemple en nous déplaçant avec un téléphone géolocalisé), et qui nous sont revendues ensuite sous la forme de services divers, constitue une des spoliations du bien du peuple la plus spectaculaire de l’Histoire.Nous sommes devant un mur de législations américaines extrêmement touffues, avec une intention précise qui est d’utiliser le droit à des fins d’imperium économique et politique dans l’idée d’obtenir des avantages économiques et stratégiques.» Ce 5 octobre 2016, le député Les Républicains Pierre Lellouche ne mâche pas ses mots devant les commissions des affaires étrangères et des finances de l’Assemblée nationale, à Paris. Il y présente le rapport (1) de la mission d’information sur l’extraterritorialité du droit américain. Un rapport dont la lecture «fait froid dans le dos», selon les termes du député socialiste Christophe Premat.
(1) «Rapport d’information déposé par la commission des affaires étrangères et la commission des finances en conclusion des travaux d’une mission d’information constituée le 3 février 2016 sur l’extraterritorialité de la législation américaine», Assemblée nationale, Paris, 5 octobre 2016.
… Non seulement cette intrusion ne suscite guère de résistance, mais il semble que les victimes trouvent toujours les meilleures raisons du monde pour justifier leur addiction. Elles finissent par considérer comme indispensable la multiplication à l’infini des écrans qui les entourent.
Pour la première fois dans l’histoire, cette captation continue ne laisse plus d’espace vide, pistant, archivant, enregistrant les moindres gestes du consommateur afin de mieux conditionner ses choix. Le succès d’une entreprise de marketing se mesure aujourd’hui au nombre d’yeux qu’elle est capable de racoler et d’enrôler à son service. Plus rien ne lui échappe ou presque…
… Pour l’historien, la longue durée d’un phénomène est la marque de son ampleur et de sa prégnance. Mesurées à cette aune-là, ces techniques de conditionnement qui s’affinent jour après jour pourraient constituer une menace autrement sérieuse pour la démocratie que les résurgences populistes, même si leur pénétration est plus insidieuse et plus indolore que les sorties tonitruantes de Trump ou de Marine Le Pen…… nous sommes, en Europe, très perméables au numérique «Made in USA». Le thème du livre, c’est la manière dont la Silicon Valley cherche à imposer à l’Europe, au moyen du digital, le droit américain. Que le droit évolue sous l’effet du numérique, on s’y attendait : même le vieux Code civil a intégré le contrat sous forme électronique. Mais le grand public a aujourd’hui accès à des services qui sont majoritairement le fait d’acteurs américains et, pour ces derniers, selon un slogan qu’on entend dans la Silicon Valley, c’est «One Network, One World» : il y a un réseau, un monde, et on ne se pose pas la question des valeurs et des droits qui y sont associés. Or, la technologie n’est pas neutre…
… quand il existe un rapport de forces, la Silicon Valley recule. Le problème n’est pas la Silicon Valley, c’est nous. C’est cette Union européenne qui adopte un règlement en matière de données personnelles qui paraît aller dans le sens de meilleures garanties pour les citoyens et qui passe avec le gouvernement américain un accord sur les transferts de données qui permet de s’affranchir de ce règlement. Où est la cohérence ? Nous avons face à nous des gens qui n’ont pas la cohérence des libertariens californiens mais qui utilisent cette idéologie de liberté comme cheval de Troie, pour nous faire baisser la garde…… Jeudi 10 novembre, la juge fédérale de l’Etat de l’Oregon Ann Aiken a jugé recevable la plainte de 21 enfants et adolescents âgés de 9 à 20 ans qui reprochent à Barack Obama – auquel succédera M. Trump –, et à son administration, de ne pas protéger leur environnement du dérèglement climatique.
Majoritairement résidents dans l’Oregon, les plaignants de l’affaire «Juliana [nom de la principale plaignante] contre les Etats-Unis», adossés à l’association environnementaliste Our Children’s Trust, ont déposé leur recours en août 2015…
… Ils s’estiment victimes de discrimination au profit des «intérêts économiques» d’un «autre groupe de citoyens», en l’occurrence l’industrie pétrolière…
… ces dernières semaines, le risque s’est accru : une loi «ridicule», entrée en vigueur en août dans son Etat, autorise le port d’armes dans les bâtiments universitaires. Jusqu’à présent cantonnées aux parkings et aux allées, elles peuvent désormais être portées dans les salles de cours et les amphithéâtres par tout détenteur d’un permis âgé de 21 ans minimum…
… «On ne pourra jamais toucher au deuxième amendement. Mais on peut faire en sorte que les armes soient considérées comme un problème de santé publique, au même titre que la cigarette. Sans interdire le port d’armes, il est possible de le limiter au maximum, mais cela prendra au moins une génération.» Dans les cercles conservateurs, l’heure est plutôt au durcissement de la loi. La plate-forme 2016 du Parti républicain du Texas propose de supprimer «tous les espaces où le port d’armes est interdit, pour permettre aux citoyens d’exercer pleinement leur droit de se défendre».
Un droit, précisent-ils, «donné par Dieu».
… C’est une tendance inédite pour un pays développé. Selon une enquête publiée le 26 janvier par la revue scientifique The Lancet, le taux de mortalité des jeunes Américains âgés de 25 à 35 ans a connu une progression entre 1999 et 2014, alors que ce taux n’a cessé de baisser dans l’ensemble des pays les plus riches depuis quarante ans…
… «Une augmentation de la mortalité de 2 % à 5 % par an est rarement observée dans les pays développés. L’ampleur d’une telle hausse est comparable à celle de deux cas d’urgence sanitaire observés dans le passé : la progression substantielle de la mortalité en Russie au cours des années 1990 et la hausse de la mortalité des individus âgés de 20 à 40 ans au sommet de l’épidémie de Sida du milieu des années 1980 au milieu des années 1990 aux Etats-Unis»…... si vous cherchez des mères de famille blanches, au chômage, vivant en zone rurale, peu socialisées et favorables aux Républicains, et bien on vous sort des noms, des mails et des numéros de téléphone...
... (les hommes politiques ont toujours parlé différemment à une assemblée du Medef et devant des syndicalistes enseignants, par exemple), mais ces communautés étaient identifiées. Là, s’impose une logique d’individualisation extrême construite sur des comportements et non plus des appartenances revendiquées. Ce qui est très différent...
... on pensait avec Orwell que l’autoritarisme de demain reposerait sur l’usage des technologies pour matraquer en continu un message à une masse d’individus presque indistincts. Eh bien, c’est peut-être une combinaison plus subtile qui se met en place ...... On ne sera pas surpris que Trump propose une solution "simple" pour faire face aux difficultés du système éducatif. La solution de D Trump c'est le chèque éducation…
… elle propose de financer des programmes pour améliorer le climat scolaire dans les quartiers populaires. Sa campagne vise à la promotion des élèves des minorités. Mais comme responsable politique locale, H Clinton a soutenu aussi les charters schools, de nouvelles écoles privatisées..… Premièrement, les entreprises de réseaux sociaux doivent être tenues responsables quand elles facilitent la diffusion de la désinformation. Des hommes comme les PDG de Facebook et de Twitter, Mark Zuckerberg et Jack Dorsey, par leur cupidité et leur stupidité, ont tracé le chemin de l'autoritarisme vers le pouvoir aux États-Unis. En embrassant une définition paresseuse de «l'ouverture», ils ont cherché à récolter les profits numériques de la propagande d'extrême-droite tout en ignorant ses conséquences sociales désastreuses. Depuis, ils ont pris quelques maigres mesures pour rectifier leurs erreurs, mais pour l'instant du moins, c'est trop peu et trop tard…
… Ce qui est compliqué lorsque nous posons une question à Google, c’est primo, d’intérioriser que nous avons déjà, dans la formulation même de cette question, une représentation mentale assez précise du type de réponse que nous voulons obtenir, et deuxio, de comprendre comment il comprendra, comment il interprètera notre question, comment il tiendra compte de cette représentation mentale pré-existante (biais cognitif) en l’agrémentant de ses propres biais algorithmiques…
… Ainsi, un «enfant» ou un jeune adolescent qui n’est a priori ni raciste ni antisémite mais effectue des recherches sur l’holocauste sans avoir dans son champ ou dans son horizon lexical ou conceptuel les notions de «révisionnisme» ou de «négationnisme» s’adressera à Google en utilisant les formulations qui ont le plus de chance de le conduire vers des sites révisionnistes ou négationnistes, ou à tout le moins de l’exposer à ces théories du doute et du complot…… Avez-vous remarqué comme ce que l'on nous vendait hier comme de "l'empowerment", de la "capacitation" est devenu en quelques années une impuissance, une aliénation, le tout à grands renforts de la même persuasion technologique ? Avez-vous remarqué à quel point, encore groggys, penseurs, politiques et intellectuels sont en train de se réveiller, criant "haro" sur le baudet Google ou le mulet Facebook ?..
… Le boom des entreprises tech dans la région et la pénurie de logements y ont entraîné une envolée des loyers, note le quotidien : selon cet indice, ils seraient maintenant les plus élevés du monde, devant New York et Hong Kong (Paris n'est «que» en 18e position). Les enseignants, les fonctionnaires, les pompiers et autres membres des classes moyennes (sans parler des pauvres) ont ainsi dû déménager …
… si l'immobilier est trop cher dans la région, les conséquences sont bien plus graves pour ceux qui ne travaillent pas dans la tech :
«Pour une personne âgée dont le service de soins est en bas de la rue, le déménagement peut être une condamnation à mort. Pour une famille d'immigrés avec deux enfants, quitter une ville sanctuaire [contre les contrôles policiers accrus par Trump contre les sans-papier] signifie que vous risquez l'expulsion.» …… «Maintenant, avec la victoire de Trump, il est devenu impossible de nier ou dissimuler le grand schisme [...] entre une élite qui s'empare des fruits de choix de la modernité tout en dédaignant les anciennes vérités, et des masses déracinées qui, se trouvant elles-mêmes privées des mêmes fruits, s'adonnent au suprémacisme culturel, au populisme et à la brutalité vindicative.»…
… «Il ne suffit plus de demander “Pourquoi nous haïssent-ils?” ou d'accuser les turpitudes politiques, les malversations financières ou les médias. La guerre civile mondiale est aussi un événement très intime: sa ligne Maginot traverse les cœurs et les âmes de chacun, conclut l'auteur dans les dernières pages de son ouvrage. Nous devons examiner notre propre rôle dans une culture qui ravive une vanité inexorable et un narcissisme creux. [...] Par-dessus tout, nous devons réfléchir de manière plus pénétrante à notre complicité dans des formes quotidiennes de violence et de dépossession et à notre endurcissement face au spectacle de la souffrance.»
En somme, rester voltairiens mais essayer davantage de comprendre Rousseau et de nous mettre à sa place, sous peine de voir nos démocraties finir au ruisseau.AMERICAN WAY OF LIFE
... La prochaine fois qu’on aura envie de rire à un débat républicain,
ou à une proposition de Trump,
regardons-nous d’abord dans un miroir.... Internet, les réseaux sociaux et les médias, motivés par les revenus de la publicité plus que par le service public, ont créé le parfait désastre. Tout fait est devenu contestable,
toute source d’information est devenue discutable et le spectacle a remplacé la politique rationnelle.
Chute libre de la réalité.
Trump en est le résultat.
Il est difficile de savoir quand nous toucherons le fond, mais ...
Oh sooooooooooo British ...... La compassion est une denrée de plus en plus rare au Royaume-Uni post-Brexit...
... Le Premier ministre, David Cameron, avait approuvé le texte et laissé entendre que sur les 90 000 mineurs dispersés en Europe (selon Eurostat), 3 000 pourraient être accueillis. Ils ne seront finalement que 350. La ministre britannique de l’Intérieur, Amber Rudd, a confirmé l’arrêt du programme d’ici fin mars. Le Brexit est passé par là. Tout comme les tabloïds qui, depuis des mois, assimilent migrants et réfugiés...…... Ce rapport met en garde contrele plus important creusement des inégalités depuis les années Thatcher. Le think tank ne blâme pas le Brexit pour cette tendance, même s’il joue un rôle. Si la croissance reste forte et le chômage bas, la chute de la livre, qui a entraîné une hausse de l’inflation, l’absence ou la très faible croissance du niveau des salaires, les coupes dans les services sociaux et la flambée des matières premières affectent lourdement les ménages défavorisés...
... Chaque année, les services sociaux britanniques retirent des milliers d’enfants à leurs parents. Ces derniers ne sont pourtant accusés d’aucune maltraitance ni d’aucun abus psychologique. Ils sont simplement soupçonnés d’être «potentiellement» dangereux pour leur nouveau-né. L’idée d’un danger potentiel futur peut sembler directement inspirée d’un film de science-fiction, façon Minority Report. Elle est pourtant bien réelle, dans un système qui veut tellement se rapprocher du risque zéro de maltraitance à l’enfance qu’il en est devenu pervers et inhumain…
Présomption de maltraitance : Au Royaume-Uni, des milliers d’enfants sont retirés à leurs parents jugés «à risque potentiel».Discrètement mais brutalement, le Royaume-Uni a fermé la porte, vendredi 9 décembre, aux mineurs isolés de l’ancienne «jungle» de Calais (Pas-de-Calais) qui espéraient être admis sur le territoire britannique, rejetant ainsi, de fait, la responsabilité de leur sort incertain sur les autorités françaises…
… Les jeunes migrants entreront en tout cas dans le système français, car les départements prendront le relais. Une fois leur minorité et leur isolement familial vérifiés, l’aide sociale à l’enfance devra les prendre en charge et trouver une place à chacun. Dans un système déjà saturé.… En attendant, les 1500 se retrouvent sous une sorte de triple statut, réfugiés, mineurs isolés, et marqués désormais d’une sorte d’indignité supplémentaire, à l’époque de l’année où les enfants, et les braves gens, voudraient que toutes les histoires tristes se terminent bien. Sûr que les animateurs vont tout faire pour alléger les journées et les soirées à venir des centres d’accueil. Mais il y faudra peut-être plus que le pouvoir du Père Noël sur le mois de décembre.
… France Stratégie prétend pouvoir asséner comme une vérité incontournable une relation de cause à effet entre l’accroissement de l’autonomie et la hausse des résultats. Cela mériterait d’être grandement relativisé : l’autonomisation de l’école suédoise a produit les effets inverses et c’est l’OCDE qui lui recommande, en mai 2005, une stratégie de réforme conduite par l’État. Quant à l’autonomie de l’école anglaise, ce qu’elle a d’abord produit c’est la privatisation de l’école et les travaux de Stephen Gorard sont loin de montrer qu’elle a permis une plus grande égalité ! On pourrait multiplier les exemples qui mettent en doute la relation causale : plus d’autonomie/meilleures performances…
... Sur les écoles privées sans contrat : le contre-exemple britannique s'est révélé contreproductif. Les Academies, projet phare de Blair en matière d'éducation, sont en train de sombrer corps et biens. Il s'agissait de financer des initiatives locales et a priori non commerciales (projets d'associations de parents par exemple) sur fonds publics à égalité avec l'école publique. Ces écoles privées étaient supposées constituer une concurrence stimulante pour le public sans "vendre" l'ecole au marché. Résultats paradoxaux : le marché s'est engouffré dans la brèche, sans surprise, mais une grande partie des écoles crées et financées par l'Etat sont condamnées à brève échéance : enseignants sans qualification recrutés au rabais ; locaux minables ; enseignement misétable… et finalement, désertion par les familles.
Certains pays sont allés loin dans le sens de l'autonomie des établissements. Celui qui est allé le plus loin c'est la Suède. Dans les années 1990, le pays est passé en quelques années d'un système éducatif étatique et centralisé à une décentralisation totale. Les enseignants sont devenus des employés communaux. Les établissements sont gérés par des chefs d'établissement qui ont une totale liberté de gestion sous tutelle de la municipalité et une large autonomie pédagogique. Les parents peuvent inscrire leur enfant dans l'école de leur choix à l'intérieur de la commune. Ils disposent d'un chèque éducation. C'est son apport qui alimente le budget de chaque école.
Vingt ans plus tard, l'OCDE a pointé l'échec de cette réforme.
Elle constate le faible niveau de compétences des élèves suédois et la baisse régulière de leurs performances. Elle provient de l'absence de discipline dans les établissements et aussi de l'émiettement du système de formation des enseignants dont l'embauche est maintenant municipale. L'Ocde pointe aussi le faible niveau du statut social des enseignants. Cerise sur le gateau : les communes ont du mal à trouver des chefs d'établissement sur qui pèsent trop de responsabilités.C'est un champion de la réforme éducative qui est ciblé par l'étude de l'Ocde. Dans les années 1990, la Suède a pris la tête des pays réformistes dans l'optique du New Management. Le pays est passé en quelques années d'un système éducatif étatique et centralisé à une décentralisation totale. Les enseignants sont devenus des employés communaux. Les établissements sont gérés par des chefs d'établissement qui ont une totale liberté de gestion sous tutelle de la municipalité et une large autonomie pédagogique. L'Etat attribue aux communes une enveloppe globale pour ses services en échange de services. Les parents peuvent inscrire leur enfant dans l'école de leur choix à l'intérieur de la commune. Ils disposent d'un chèque éducation. C'est son apport qui alimente le budget de chaque école. On a donc la plus large décentralisation parmi les pays de l'Ocde et elle a été effectuée en un temps record.
Le triste bilan de la réforme ...... Pendant trois heures, les députés ont multiplié les questions et les exemples de messages haineux laissés en ligne – apologie du terrorisme, incitation à la haine raciale, harcèlement –, malgré de multiples signalements.
Tentant avec peine de brandir leurs «règlements de la communauté» et autres «problèmes d’échelle», Facebook, Twitter et YouTube ne sont pas sortis indemnes de cette séance, durant laquelle les plus remontés des élus britanniques les ont traités de «prostitués» qui «gagnent leur salaire grâce aux colporteurs de haine». Le constat est sévère ...
... Jusqu'ici, la France était épargnée par les tueries dans les écoles, alors que des dizaines ont eu lieu depuis vingt ans, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne et en Finlande...
... Ces pathologies ne sont pas purement individuelles, mais constituent les formes extrêmes de comportements -considérés comme "normaux" par la société contemporaine. Dans celle-ci, chacun doit subordonner sa personnalité réelle, ses inclinations et ses goûts aux exigences de la valorisation marchande, du travail, de l'argent, de la réussite. La vie est soumise à la rationalisation totale, le moindre acte devant servir à quelque chose et être productif. Tout se plie aux exigences d'efficience et de gain de temps, de performance : chercher des partenaires sexuels par application -mobile et "gérer son capital-santé", suivre des cours de méditation pour mieux affronter le travail et se bourrer d'amphétamines pour réussir un concours d'entrée à une grande école...... Votre film se déroule cette fois chez vous, en Finlande. Quelle y est la situation ?
La même que partout ailleurs en Europe. Il fut une époque où la Finlande renvoyait 4 % des réfugiés qui trouvaient asile dans le pays. Ce taux est passé aujourd’hui à 80 %. J’ai profondément honte de cette situation. Je suis en colère non pas tant contre les Finlandais, qui ne sont pas tous hostiles à l’accueil des étrangers, mais contre l’Etat qui mène cette politique délibérée et flatte le populisme. J’ai toujours été fier de ma patrie, mais je ne suis soudain plus très sûr de ce sentiment. En cela, rien ne distingue, comme vous le voyez, la Finlande de votre pays, la France...
... Et puis les Finlandais sont très suivistes, très soumis, ils se conforment à l’autorité. C’est pour cela que l’Etat doit donner le bon exemple, et non encourager l’intolérance et la lâcheté...
Tout en restant un des pays où le taux de pauvreté est parmi les plus faibles au monde avec les pays du nord de l’Europe, la France a vu le nombre de pauvres augmenter d’un million en dix ans –au seuil de 50% du niveau de vie médian donc. Sans avoir connu une explosion des inégalités comparable à celle des pays anglo-saxons …
… Vous êtes quoi? «Moyen»?Tout une partie des catégories aisées, qui peuvent se réclamer de la gauche, se déguisent en «classes moyennes», parfois «supérieures». Si tout le monde est moyen alors tout va bien, et il n’y a plus de domination sociale!...
… Là, il ne s’agit plus de stagnation, mais bien de marche arrière. Jusqu’à présent, le modèle social a amorti en partie le choc, ce qui explique qu’on ne vive pas une situation à l’américaine avec un effondrement du niveau de vie. Mais avec le chômage, les indemnisations qui arrivent à leur terme, les jeunes qui arrivent à l’âge adulte et deviennent autonomes avec des niveaux de vie de plus en plus faibles et les familles qui en se séparant peuvent devenir deux foyers pauvres, le phénomène est inquiétant…
… S’apitoyer sur le déclassement des diplômés de l’enseignement supérieur est aussi une façon de ne pas parler de la vie des jeunes de milieux populaires, de les rendre invisibles…
… C’est pour cela qu’aucun candidat à l’élection présidentielle n’a de projet de refonte sérieuse de notre système scolaire mais ne propose que des replâtrages.
Il existe une forme de consensus des conservateurs de tous bords pour ne rien toucher au fond, pour ne pas transformer le système, se contenter d’empiler quelques dispositifs comme le nombre d’élèves par classe, de donner un peu plus dans quelques quartiers, mais ne pas toucher …… la candidate du Front national largement en tête des intentions de vote chez les 18-34 ans, avec entre 10 et 15 points d’avance sur Emmanuel Macron…
… Ce manque de mobilité résidentielle fracture profondément la jeunesse et se calque sur la division entre « gagnants » et « perdants » de la mondialisation. La jeunesse « mobile » est celle qui a reçu les armes pour profiter d’un monde mondialisé. Elle connaît parfois mieux les capitales européennes, Shanghaï et Hongkong que les petites villes françaises. Elle peine à comprendre que l’on puisse ressentir un trouble existentiel face aux incertitudes que représentent l’ouverture à la concurrence, la révolution numérique et les nouvelles formes d’emploi…
… les files d’attentes pour obtenir un logement social dans un bassin d’emploi sont telles que ceux qui ne sont pas sur place, à savoir les jeunes venant des zones périphériques, sont désavantagés. Pire, le taux de renouvellement du parc locatif social est deux fois moindre que celui du parc privé, ce qui est un véritable obstacle à l’émancipation de la jeunesse…… Dans les quartiers, à Marseille, les habitants ont le sentiment à raison d’être à l’écart, ils me le disent tous les jours. Ils ne savent pas s’ils vont se rendre au bureau de vote car personne ne s’intéresse à leur vie, à leurs difficultés et à la vie de leurs enfants. Vous trouvez normal, vous, qu’un jeune ne quitte pas son quartier de toute l’année, que les gens ne partent plus en vacances et que personne ne se demande pourquoi ?...
... «Nous opposer le pire pour que l’on se déplace aux urnes ne marche plus. Le FN a déjà gagné. Leurs idées sont déjà là.»
En 2012, l’association avait monté des ateliers consacrés au vote pour les jeunes, mettant en avant l’engagement de François Hollande en faveur de la mise en place d’un récépissé. «Cette année, nous ne faisons rien, poursuit Youssouf. On ne saurait pas quoi dire.»... Du côté du Front national, pour justifier l’uniforme, le «monsieur éducation» du parti, Alain Avello, explique qu’il «réglera le sempiternel problème des signes ostentatoires» et redonnera à l’école «sa fonction assimilatrice pour les enfants d’origine étrangère». Au FN, on imagine plutôt «un blazer», «une façon d’apprendre aux garçons à porter le costume et le tailleur pour les filles».
A droite, l’autre argument est que l’uniforme permettrait de renouer avec le «roman national». Sauf qu’il n’a jamais vraiment existé. «On est là dans quelque chose de mythique. Il n’y a jamais eu d’uniforme et d’uniformité en France»...
... A gauche, les rares adeptes de l’uniforme mettent en avant l’effacement des différences sociales. De Jean-Pierre Chevènement à la sénatrice PS Samia Ghali, pour qui «tout le monde pareil, en plus c’est plus joli». «Les inégalités ressortiront ailleurs. Sur le matériel scolaire, le téléphone», alerte Jean-Rémi Girard. «L’objectif des ados, c’est de se différencier. Alors il y aura des blouses Chanel et des blouses griffées Tati ?» reprend Christian Chevalier. Pour qui l’uniforme «est un cache-misère» qui «détourne de la vraie question : quel système plus juste doit-on mettre en place ?»... Dans tel établissement catholique, on découvre dans un livre de SVT de 3e « les pages sur la contraception collées entre elles ». Dans un manuel, que « Pétain a sauvé la France », que « des ingrats [les résistants] ont fui en Angleterre ». Dans telle école musulmane, les frises chronologiques affichées aux murs débutent « aux guerres de religion sans mention de la préhistoire ou de l’Antiquité ».
Des établissements confessionnels se revendiquent, souvent, de Maria Montessori. Or, si le matériel et les supports sont bien dans la lignée de ceux développés par la médecin italienne, relève la note, « les dimensions pédagogiques sont détournées de leurs enjeux et amputées de ce qui les fonde théoriquement. ...
... Si la gauche n’a pas réussi, sous ce quinquennat, à modifier le régime d’ouverture de ce secteur, elle assure avoir déjà renforcé les modalités et le rythme des inspections : un « guide » a été distribué aux académies en février. Une première.Montessori , fer de lance de la marchandisation selon P Devin
... "Ceux qui seraient tentés de défendre les pédagogies alternatives au nom de la liberté pédagogique devraient se méfier. Laurent Bigorgne a une conception particulière de la liberté pédagogique car il estime que seules les méthodes éprouvées scientifiquement sont légitimes", écrit P Devin. "C’est là que les choses deviennent plus inquiétantes...... François Hollande avait fait de la jeunesse le cœur de cible de sa campagne. Cinq ans plus tard, les deux tiers des jeunes (66%) considèrent que la situation du pays s’est «dégradée» depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande (69% de l’ensemble des Français)(Enquête ENEF du CEVIPOF, vague 12)...
... Parmi les primo-votants, certains d’aller voter, et formulant un choix, un quatuor de candidats arrive en tête: Marine Le Pen obtiendrait 29% des voix, Emmanuel Macron 27%, tandis que Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon en récolteraient chacun 15%. À la différence de leurs aînés, les primo-votants écartent d’entrée de jeu la candidature de François Fillon (8%).
Les choix de vote recoupent des fractures sociales et culturelles au sein de la jeunesse. Le vote frontiste enregistre des écarts importants entre la jeunesse étudiante (24%) et la jeunesse au travail (44%)...… Les enseignants tentent d'orienter les pratiques des parents des milieux populaires. La valorisation de l'autonomie change aussi leur rapport avec ces parents. Ils conseillent par exemple d'acheter des livres et d'en parler avec leur enfant ou de discuter de ce qui a été vu à la télévision.
En fait ils demandent de faire l'école à la maison. Ils reportent une partie du travail à la maison. Or les familles n'ont pas forcément le capital culturel, le temps, l'argent pour faire cela comme les classes plus favorisées le font. Ce genre de discours crée des malentendus entre eux et les parents de milieu populaire.
Au final, l'autonomie creuse les inégalités à l'école ?
Si on ne pose pas la question des conditions nécessaires à ces apprentissages, j'en ai peur.… En réalité, l'expérimentation devient ici un marché comme un autre, se souciant si peu de démocratisation et d'intérêt général que la grande majorité des projets "innovants" portés par ce réseau sont des écoles privées sous contrat voire hors contrat.
C'est le cas de l'école Lab School de Paris qui doit ouvrir à la rentrée 2017.
Là encore, tout est fait pour emporter l'adhésion.
Il s'agirait d'"une école innovante, bilingue, solidaire, laïque et éco-responsable", accompagnant "les enfants aussi bien dans l’acquisition des connaissances que dans la globalité des apprentissages", pour leur permettre, bien entendu, "de devenir des citoyens responsables, éclairés, autonomes, solidaires et épanouis" (n'en jetez plus !).
Les promoteurs de ce Thélème innovant multiplient les références aux grands noms de l'histoire de la pédagogie : Montessori, Freinet, Dewey, etc. Et pourtant, à y regarder de plus près, il s'agit d'ouvrir un énième établissement privé hors-contrat, une école de l'entre-soi dans un quartier de Paris peu connu pour sa mixité sociale, le 2e arrondissement.
Belle innovation en vérité !...
… Parce que nous refusons la division simpliste du monde éducatif entre "innovants" et non-innovants, parce que nous ne concevons l'éducation que comme un bien commun et un service public, nous aimerions pouvoir enseigner sereinement…... Pour bien fonctionner, une équipe pédagogique devrait être composée de gens qui ont un projet commun et qui souhaitent travailler ensemble.
Impossible ? Pas tout à fait. Les chefs d’établissements peuvent "profiler" les postes des professeurs dont ils ont besoin, c'est-à-dire définir le contenu du poste et recevoir des candidatures. Cette pratique a été autorisée par le Conseil d’Etat pour les établissements Eclair (ancien nom des établissements REP+, les établissements les plus difficiles), et partant, pour tous les autres établissements....... Le malaise est si «profond» que 23 % des enseignants se disent prêts à changer de métier pour aller travailler dans le secteur privé. Laurent Escure évoque «les difficultés d'accompagnement des différentes réformes, un besoin de formation et une coupure trop nette entre des décisions et une installation sur le terrain qui peine à se concrétiser»...
... Et s'ils réclament plus d'autonomie, pour être «plus efficaces et améliorer la réussite des jeunes», ils ne souhaitent pas pour autant que le recrutement des professeurs et du personnel soit géré par les chefs d'établissement.
L'enseignement privé préoccupe également les sondés...la-fessée-le-feuilleton
… Il faut cependant rappeler que, en 2014, le gouvernement a refusé deux occasions d’inscrire l’interdiction des violences éducatives dans des lois qui étaient tout à fait en rapport avec la question et n’auraient probablement pas été censurées : l’amendement proposé sur la loi sur l’autorité parentale et l’intérêt de l’enfant (19 mai 2014), et la loi de la protection de l’enfance, à l’automne 2014.
Et ce, alors que la France avait été rappelée à l’ordre plusieurs fois par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU …
allo-maman-bobo
… Plus de huit adolescents sur dix étaient équipés en smartphone, selon une étude du Credoc de 2015, contre 20 % en 2011.
Et la tendance gagne l’école primaire, où les élèves commencent à en être dotés parfois dès le CM1…
… La question de la dangerosité des ondes avait motivé leur prohibition en 2009 par le Sénat, de l’école maternelle au collège.
Le rôle des écrans dans le manque de sommeil des élèves soucie aussi les professeurs comme les professionnels de santé.
Sommeil, concentration, l’impact des abus d’écran sur les enfants est, en effet, préoccupant…
… Pour les chercheurs, les établissements, dont les téléphones étaient bannis purement et simplement, obtenaient de meilleurs résultats que ceux où ils étaient encore autorisés.
Et même que cette interdiction avait un effet encore plus positif sur les élèves les plus en difficulté…… Aux États-Unis, plus des trois-quarts des adultes possèdent un smartphone –la France n'est pas très loin, avec environ 65% d'utilisateurs– et passent, en moyenne, à peu près deux heures par jour à le consulter. En réalité, nous toucherions notre appareil entre 200 et 300 fois par jour –soit, pour beaucoup, des contacts bien plus fréquents que ceux que nous avons avec les individus partageant notre vie…
… Avec plus d'un milliard de smartphones dans le monde, notre vie est désormais remplie de micros, de caméras et d'appareils photo connectés…… Les informations circulant sur Facebook ne sont pas considérées comme vraiment fiables: seuls 18% de l’ensemble des enquêtés le pensent. Et même dans le noyau dur des informés par Facebook, l’indice de confiance en la fiabilité des infos reçues plafonne à 27%. Une majorité, dans chaque catégorie reconnaît que le pire côtoie le meilleur et que sans pouvoir faire de tri, ils reçoivent un cocktail mixte d’infos fiables et peu fiables.
Cela va de pair avec un autre constat, la mixité des contenus envisagée sous l’angle du sérieux. Une infime minorité accepte de qualifier ces infos de sérieuses (6,5% de tous les enquêtés). Même chez les plus chauds partisans de ces réseaux pour s’informer, ce chiffre atteint péniblement 10%. Et si tout le monde s’accorde pour qualifier là aussi ces infos de mixtes (sérieuses et divertissantes), le pourcentage de ceux qui ne les jugent globalement que divertissantes est assez conséquent, oscillant de 15 à 36%...... La deuxième problématique, c’est celle du partenariat de surveillance public/privé. Google va collecter des données, et la NSA, dont on sait depuis 2013 et les révélations de Snowden qu’elle y a accès, va juste se dire : super, voyons voir ce qu’il y a là-dedans !...
... C'est un peu comme si La Poste avait d’un coup le pouvoir d’ouvrir toutes les enveloppes qu’elle voyait passer, et de toutes les lire. ..… l’appétit des nouvelles technologies, des tablettes et autres smartphones, pour de nombreux métaux «stratégiques», aujourd’hui essentiellement importés de Chine, mais aussi du Brésil ou d’Afrique du Sud.
En Bretagne, où l’on dénombre des dizaines de matières premières intéressant l’industrie (tantale, antimoine, cuivre, zinc, tungstène, germanium, or, lithium…), reviennent les mêmes motifs d’inquiétude. Les menaces sur les ressources en eau, donc, dont dépendent directement l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, mais aussi sur l’image d’une terre de bocage, de zones boisées et de tourisme vert.
«On n’a pas besoin d’avoir une mine qui va faire fuir les gens !» …
… 80%, c’est bien donc le chiffre qui permet de dire que la France a démocratisé l’accès au baccalauréat. Mais le bac professionnel est obtenu majoritairement par des enfants de familles populaires tandis que les enfants de cadres décrochent, eux, majoritairement un bac général. C’est un trompe l’œil de la démocratisation scolaire…… Mais surtout, les bases d’un discours délétère sur l’école sont posées: vouloir transformer l’enseignement dans sa forme, c’est forcément être un ennemi du savoir. Et chaque baisse de niveau serait, depuis, à mettre sur le compte de la pédagogie.... La rue de Grenelle applique une vieille recette qui est de tenter de piloter le changement pédagogique à travers une application numérique. Elle s'est donnée beaucoup de mal, à travers des conférences nationales, pour justifier une réforme de l'évaluation qu'elle n'est pas capable de porter sur le terrain. Le LSUN est ainsi un outil pour tenter d'entrainer ce changement tout comme il tente d'imposer la mise en place des EPI et de l'accompagnement pédagogique.
C’est à cette époque que les termes ayant pour racine «pédagogie» (soit l’art d’enseigner tout de même) ont commencé à devenir des insultes pour certains…
… «Aujourd’hui comme en 1984, les gens qui crachent sur l’école ignorent sa réalité. On doit s’inquiéter de l’appauvrissement du débat depuis 1984. Je le vois encore aujourd'hui, en regardant les programmes des candidats à la présidentielle, à droite mais aussi à gauche.»
En 2017, l’école publique semble encore manquer de défenseurs dans les débats médiatiques. Et surtout de défenseurs qui connaissent le terrain, travaillent réellement sur la question et fréquentent un minimum des enseignants et des élèves dans leurs diversités…… En novembre 2016, l’Observatoire des inégalités montrait pourtant encore que seulement 5,2 % des étudiants de doctorat avait des parents ouvriers, cette dernière catégorie ne comptant que 2,7 % des élèves des prestigieuses Ecoles normales supérieures.
60 ans d’interdiction des devoirs à la maison
Les inégalités demeurent donc, et seraient particulièrement renforcées lors des temps de travail extra-scolaire. En 2006, l’Inspection académique du Nord publiait un document au titre choc: «Devoirs à la maison: 50 ans de travail au noir». Il s’agissait pour ces professionnels de l’éducation de marquer le triste anniversaire de la non application de la circulaire du 29 décembre 1956 interdisant formellement les devoirs écrits à l’école primaire…
… Spécialiste de la façon dont les parents-enseignants accompagnent les devoirs de leurs propres enfants, Patrick Rayou décrit l’étendue des compétences que ceux-ci mettent en œuvre dans cette activité:
«Le travail proposé par ces parents-enseignants s’inscrit dans la durée, il est à dose homéopathique, il convoque tous les registres. Ils renforcent leurs enfants cognitivement, ils font de l’ouverture culturelle, ils les renforcent identitairement en leur apprenant la patience, le fait qu’on n’a pas toujours les résultats qu’on espère immédiatement, le fait qu’on apprend de ses erreurs. Tout ça est très loin des modalités d’aide au travail de la plupart des familles des milieux populaires qui ne peuvent être que dans le contrôle.»
Les mêmes ressorts sont utilisés dans les familles aisées qui ne sont pas enseignantes …… mystère: comment expliquer que des jeunes moins allergiques à l’éventualité du vote FN que leurs aînés au même âge aient des opinions beaucoup plus libérales que ces mêmes ascendants? Spécialiste des effets politiques du renouvellement générationnel, Vincent Tiberj décortique cette apparente contradiction insurmontable: de plus en plus de nouveaux électeurs qui compensent le poids électoral de leurs aînés, de plus en plus d’ouverture et de tolérance… et de plus en plus d’électeurs du FN!...
… En fait, si les électeurs âgés se montrent plus réticents vis à vis du parti de Marine Le Pen, les explications historiques –ils ont connu l'évolution du parti et sa version 1 sous le leadership de Jean-Marie Le Pen– se mêlent à leurs conditions de vie: plus dépendants de l'État providence pour assurer leurs revenus sous forme de retraites, les retraités sont aussi plus souvent propriétaires et, de ce fait, plus inquiets d'une dévaluation de leur patrimoine qu'entraînerait une victoire du FN.… "Les sites internet des écoles disent viser la réussite de tous les enfants, voire l’accès à l’excellence. Systématiquement sont soulignées la prise en charge des élèves en difficultés, des enfants intellectuellement précoces et une éducation morale de haut niveau. L’affichage revendique un climat propice aux études et au bien-être, une pédagogie individualisée, la bienveillance des maîtres, la liberté et le respect des rythmes avec, pour quelques-unes, le choix des «bonnes vieilles méthodes qui ont fait leur preuve» et une éducation à des valeurs morales", rappelle le rapport. Malheureusement il n'en est souvent rien.
Très souvent ces écoles affirment utiliser des méthodes Montessori. Mais "les dimensions pédagogiques sont détournées de leurs enjeux et amputées de ce qui les fonde théoriquement", relève le rapport…… Passée l'excitation des débuts et le "welcome kit" (e-mail de bienvenue plein de smileys et de promesses), la désillusion est rapide.
"On imagine les start-up comme des entreprises "révolutionnaires", financées par des "business angels", dirigées par des "rockstars", et alimentées par des "treasure hunters". Hou hou ! On redescend sur terre deux minutes ?"
Derrière la mise en scène millimétrée et la success story que l'on nous vend sur Instagram, il y a un monde brutal pour les individus, raconte-t-elle. La révolution (ou plutôt "disruption") annoncée n'en est pas une.
Le bon vieux modèle de l'exploitation du travail par le capital est toujours là, où le rabaissement des individus est la norme et le sexisme rien de très grave…… Comment peut-on imaginer que les jeunes gens et jeunes filles de ce pays puissent se construire psychiquement, mentalement, moralement ou politiquement dans un tel foutoir moral ? Comment peut-on imaginer une seule seconde que, dans pareil tohu-bohu, des jeunes puissent reconnaître et estimer l’héritage qu’on leur propose au nom de droits humains, de Lumières, de Fraternité ou d’Egalité ?
Devant les minables turpitudes que leur offre la génération des adultes qui prétendent gouverner ce pays ou qui leur donnent des leçons de morale religieuse depuis tous bords, ils sont déchirés entre la rage et le désespoir…
… Bien sûr, si les citoyennes et citoyens n’ont pas les revenus nécessaires pour acheter les produits fabriqués par les grandes entreprises, comment celles-ci pourraient-elles prospérer ? Cela confirme le constat du FMI : les pays les moins inégalitaires se portent mieux…
… quand on sait qu’aux Etats-Unis, le revenu moyen des 90 % les moins riches stagne depuis un quart de siècle. De surcroît, l’espérance de vie moyenne a commencé à baisser…
… Au Royaume-Uni, 31 % des ménages où un adulte travaille à temps plein restent en dessous du seuil de pauvreté. Les patrons des grandes entreprises américaines empochent désormais environ 300 fois le salaire médian de leur personnel. C’est beaucoup plus que dans tout autre pays ou qu’à toute autre époque …
… Au Royaume-Uni, 10 % des bénéfices étaient distribués aux actionnaires en 1970, contre 70 % aujourd’hui…… Les années Obama ont été celles de la montée en puissance des nouvelles technologies. Le président «cool» a eu à cœur d’accompagner le mouvement. Arrivé au pouvoir grâce à la génération Facebook, il n’a cessé de croire à l’usage du numérique pour inspirer le changement social…
… Entre 2009 et 2015, les lobbyistes de Google ont visité la Maison Blanche plus d’une fois par semaine, plus que tout autre compagnie.
«Google a eu plus de pouvoir pendant l’administration Obama qu’Exxon pendant celle de George W. Bush» …
… S’il n’est pas l’architecte du programme de surveillance électronique de la NSA, autorisé secrètement par George W. Bush, il n’a pas fait des efforts suffisants à leurs yeux pour le contrôler. En décembre 2016, un rapport du Center for Privacy and Technology de l’université de Georgetown, à Washington, a même dénoncé la mise en place d’une banque de données de reconnaissance visuelle capable d’identifier 117 millions d’Américains, soit la moitié des adultes du pays.
Mais Barack Obama restera aussi comme celui qui a évoqué le plus directement l’envers du décor …… La France n'échappe pas aux critiques d'Oxfam. Selon l'étude, 21 milliardaires possédaient autant que les 40% les plus pauvres de la population française en 2016. L'an dernier, Oxfam avait dénoncé que le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde avait dépassé celui des 99% restants avec un an d'avance sur les prévisions.… Les responsables du désastre qui vient, ce sont eux. Ils avaient pour mission de faire vivre la différence et ils ont organisé le règne du même, l’empire labellisé de l’unique. Maintenant que la forteresse est attaquée par tous les bouts, plutôt que de commencer à réfléchir, ils se sont payé des épagneuls. Et pendant que les cabots aboient, les maîtres, croyant avoir la paix, mouillent leur linge de bonheur à l’idée de Macron, mieux encore : d’un deuxième tour Macron-Le Pen — dont ils sont tellement sûrs que le têtard sortirait vainqueur qu’on peut bien pousser les feux pour le plaisir du spectacle. Pendant ce temps l’illuminé qui a dû prendre la foudre en passant la porte de la banque Rothschild, un autre Jésus mais à moitié cuit celui-là, les enchante avec ses évangiles Harlequin «ni droite ni gauche» ou bien «et droite et gauche», la formule même de l’asphyxie politique. Voguons donc avec entrain vers un deuxième tour tant espéré …... Le temps paraît loin où de savants économistes invités par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’enthousiasmaient, à longueur de colloques, de la hausse des prix de l’immobilier et de son «effet richesse», prétendument stimulant pour la consommation, la croissance et toute l’économie.
La crise de 2008, déclenchée par la catastrophe des prêts immobiliers toxiques, a montré l’inanité de cette richesse et prouvé qu’au contraire, le renchérissement des logements accélère l’accroissement des inégalités et s’avère contre-productif au plan économique.
L’OCDE commence d’ailleurs à mesurer l’ampleur des dégâts sociaux de cette inflation immobilière...… Sur les réseaux sociaux, Ulysse Rabaté a partagé l’appel au rassemblement pour Théo - qui a eu lieu samedi à Bobigny. Parmi ses connexions, il a noté beaucoup d’engouement (le nombre de «j’aime», la teneur des commentaires). Alors le conseiller municipal FDG de Corbeil-Essonnes l’a joué à l’ancienne : il a organisé un départ commun de la gare pour ceux qui se sentaient d’aller manifester. «On ne s’attendait pas à 200 personnes, plutôt à une dizaine.» Finalement, ils ont pris le RER D à deux…
… «En 83, on a marché. En 2005, on a brûlé. Et maintenant ?»…... Je n’ai jamais dit que la progression du FN constituait un «phénomène assez secondaire». Je soutiens, au contraire, qu’elle est la conséquence logique de l’abandon par la gauche moderne de toute critique cohérente du capital «compris dans sa totalité» (Debord). Et donc de son abandon non moins logique des classes populaires...
... Quant à ces valeurs d’entraide populaires dont vous vous demandez naïvement, et de façon très parisienne, si elles ont jamais existé, il serait bon que vous vous posiez au moins une fois la question suivante : par quel miracle, en effet, les gens ordinaires – dont la plus grande partie ne gagne même pas 2 000 € par mois – pourraient-ils faire face aux inévitables aléas de la vie quotidienne – perte d’emploi ou chute dans la précarité, dégât des eaux, déménagement imposé, cambriolage, problème de santé, etc. ..De façon générale, à Toulouse, les parents contournent allègrement la carte scolaire : un enfant sur deux n’est pas scolarisé dans son collège de secteur. Environ 15 % obtiennent des dérogations ; 23 % filent dans le privé, qui représente un tiers des collèges de la ville. «Malgré l’évitement, nous avions réussi à regonfler un peu les effectifs», commence le principal. Il insiste sur cette énergie déployée par son équipe. «Je les ai énormément mobilisés. Une collègue me disait l’autre jour : tu as passé des années à nous convaincre de tout donner, et maintenant tu nous dis : "On ferme" ? Elle a raison. Ma position n’est pas simple.»
... L'Ecole n'a évidemment pas attendu Bonnenote.fr pour connaitre une évolution marchande. La tendance à transformer les élèves et parents en usagers, voire en consommateurs de l'Ecole est déjà là. En France le soutien scolaire représente un chiffre d'affaire d'environ 2 milliards d'euros. Il bénéficie d'aides fiscales importantes.
Mais ce que propose Bonnenote.fr va plus loin que le soutien traditionnel qui passe encore très largement par le contact direct entre un élève et un enseignant qui explique et accompagne. Bonnenote promet un dialogue avec le rédacteur. Mais ce qui est promis de façon explicite c'est la livraison du devoir tout fait. La plate forme met en contact un élève et un rédacteur. L'uberisation des devoirs à la maison est arrivée...... La refondation est morte depuis longtemps. Elle est désormais enterrée. Personne n’en parle d’ailleurs. Les programmes des candidats aux primaires n’utilisent pratiquement pas le mot, sans doute dans un réflexe salutaire d’honnêteté intellectuelle. Même les anciens ministres de l’Education Nationale l’ont quasiment oublié ! Ils ne présentent que des mesures, des dispositifs, des promesses de moyens, l’amélioration de l’existant… Que des corrections, des réparations, des aménagements, sans toucher au fond. On sait bien que l’électoralisme à court terme interdit la prospective et l’audace.
On a connu exactement la même histoire avec la loi d’orientation de 1989 (loi Jospin). En 2002, son auteur, candidat malheureux aux élections présidentielles, n’en a jamais dit un mot au cours de sa campagne…
… Aux Pays Bas on a privatisé la gestion des écoles publiques. En Suède la réforme est allée très loin puisque les écoles ont acquis un haut niveau d'autonomie et leur gestion a été municipalisée. Le statut de fonctionnaire des enseignants a éclaté. Ils sont devenus des employés privés. Les écoles ont été mises en concurrence avec des chèques éducation. En Angleterre la barrière entre public et privé a disparu par le développement des academies et des free schools, écoles publiques mais autonomes et gérées de façon privée…
… Alors que les idées d'autonomie, d'élévation du niveau de formation , de régionalisation, de contractualisation des relations établissement - Etat, de renégociation du statut et des conditions de travail des enseignants se banalisent dans le discours des politiques et des médias, le travail de Florence Lefresne et Robert Rakocevic nous montre que cette voie prometteuse mène à des impasses.… Aujourd’hui, à lire les programmes des candidats aux primaires et aux secondaires, on voit bien que l’unanimité, de la droite de la droite à la gauche de la gauche, se dessine, à travers l’invocation imparable des fondamentaux, en faveur du maintien du b-a ba envers et contre tout. Le déni de l’intelligence au profit de la mécanique. Le mépris de la pédagogie…
… «S’il s’agit de réclamer des mesures urgentes, je préfère insister sur la revalorisation du smic ou sur la titularisation des précaires de la fonction publique. Sur ces sujets, on est dans la reconquête, alors que le revenu de base, c’est de la conquête. Les débats qu’il suscite me paraissent d’ailleurs aussi intéressants que sa mise en œuvre. Le voyage compte autant que la destination ! Il suffit d’évoquer l’idée pour lancer des discussions passionnées sur ce que nous voulons faire de nos vies, sur l’organisation de la société…» Prendre le temps de mener la bataille culturelle et politique : peut-être le meilleur moyen de s’assurer qu’une fois introduit dans le salon le chaton ne se transformera pas en tigre prêt à dévorer ses propriétaires.
… La petite phrase sur Saint-Denis que Jean-Pierre Chevènement avait prononcée le 29 août 2016 sur France Inter avait déclenché un tollé. «Il y a à Saint-Denis par exemple 135 nationalités et il y en a une qui a quasiment disparu», avait dit au micro de la radio, l’ancien ministre, nommé à la tête de la Fondation pour l’islam de France. Cette citation polémique a valu à son auteur de recevoir ce jeudi le prix du «Grand remplacement», dans le cadre de la troisième édition du «prix du menteur en politique»…
… En éducation, «autonomie» est un drôle de mot : quatre syllabes qui suscitent des réactions épidermiques dans le corps enseignant. Les politiques, eux, adorent ce mot, mais aucun n’y met la même chose derrière… Dans la tête de Macron, le terme autonomie regroupe deux choses très différentes: l’autonomie pédagogique, c’est-à-dire la liberté laissée aux profs d’enseigner comme ils l’entendent. Cette liberté est garantie par les textes, un principe auquel est très attachée la gauche: la réforme du collège, qui a tant divisé, est censée encourager cette liberté pédagogique (avec des heures balisées). Par autonomie, Macron entend aussi laisser plus de marge de manoeuvre aux chefs d’établissement dans la constitution de leurs équipes: il s’agit là de l’autonomie dans le recrutement, une idée idéologiquement de droite, que défend d’ailleurs Fillon.
Que dit la recherche? Là-encore, il n’y a pas de consensus évident entre les chercheurs. Si l’on regarde les résultats de l’enquête internationale Pisa, les bons élèves viennent souvent de systèmes décentralisés, comme, par exemple, la Finlande ou la Suisse. Mais, en la matière, les comparaisons internationales ont leur limite, les modèles ne sont pas forcément duplicables…… L’Education nationale n’est plus, loin s’en faut, ce cliché blessant du mammouth centralisé et ultra-jacobin. Mais ne cédons pas à la pente d’un système éducatif demain «ubérisé», purement horizontal, qui confondrait autonomie pédagogique et règne du chacun pour soi éducatif…
… Le sentiment de proximité partisane avec le PS a indubitablement baissé : 24 % des enseignants disent se sentir proches de ce parti aujourd’hui, contre 35 % en 2012 et même 40 % en 2007. On n’est pas loin, selon moi, du divorce. Sans doute faut-il y voir le résultat de la déception suscitée par des politiques menées durant le quinquennat, notamment la réforme du collège. Le sentiment d’un déclin de l’institution scolaire auquel les recrutements ne remédient pas. On s’attendait, sur le terrain, à ce que la gauche s’empare davantage – ou mieux – des grandes questions d’intégration, de pauvreté, de mixité… La désillusion sur ce plan, ajoutée à la dégradation des conditions de travail, pèse face aux urnes…
… A la question «Est-il honnête ?», le candidat Fillon se positionne très bas : 6 % seulement des enseignants répondent par l’affirmative, contre 35 % pour Benoît Hamon, 30 % pour Jean-Luc Mélenchon ou 18 % pour Emmanuel Macron. ..… Les sondages le propulsent d'ores et déjà chouchou des enseignants : 29% des intentions de vote selon le Cevipof, devant (tremblement de terre !) le socialiste Benoît Hamon (25%). 45% des profs avaient voté François Hollande en 2012......
… Il promet l'autonomie aux écoles "en termes de recrutement" au niveau pédagogique (déjà dans "l'Obs" en novembre), le rétablissement des classes bi-langues et des études dirigées. Enfin - et l'on sait que ce ne sera pas la mesure la plus évidente à mettre en place - il prône l'interdiction de l'usage des téléphones portables dans l'enceinte des collèges et des écoles primaires….… Dans son collège auvergnat, où sont scolarisés environ 500 élèves, l’utilisation du portable est autorisée seulement dans une portion de cour, aménagée de quelques bancs. Le «coin portable» se reconnait à son attroupement d’élèves, à l’image des anciens coins fumeurs des lycées.
Le fait de concentrer les élèves à un seul endroit facilite le travail des surveillants qui veillent notamment à ce que les élèves ne prennent pas de photos ou de vidéos. «Il y en a qui le font, on les voit passer sur les réseaux sociaux», reconnait la CPE qui regarde régulièrement les profils (non protégés) de certains élèves.
En dehors de ce coin portable, le règlement dit que les téléphones doivent être éteints. Si un élève enfreint cette règle …… les plateformes qui retiennent notre attention sont précisément conçues pour nous prendre en otage et nous faire divulguer, clic après clic, autant de données que possible. Si elles génèrent tant d’addiction, c’est parce qu’elles sont minutieusement optimisées et testées sur des millions d’utilisateurs afin d’entretenir une dépendance durable…
… Le principe reste le même : payez, et vous pourrez jouir des libertés que vous teniez autrefois pour acquises. La solution ne relève pas du domaine des droits politiques, mais du marché, accessible à certains seulement, et à des prix variables…
… Pour être véritablement efficace, ce droit à la déconnexion doit s’inscrire dans une vision de la société beaucoup plus vaste et radicale, où notre richesse en données permettrait de maintenir des éléments fondamentaux d’égalité et de justice. Faute d’une telle vision …… 50 % des parents avouent se laisser distraire par leur portable durant leurs échanges avec leur enfant, 36 % le consultent pendant les repas, et 28 % pendant qu’ils jouent avec les petits. De leur côté, 45 % des enfants trouvent que leurs parents consultent trop leur téléphone, et 27 % rêvent même de le leur confisquer. ..
... ce smartphone qui fait écran entre le parent et son enfant peut pourtant entraîner chez ces derniers troubles du comportement (provocation, accès de colère, désobéissance, apathie, mutisme…) et troubles psychologiques (anxiété, troubles alimentaires, troubles dépressifs, phobies…)...... en France le smartphone est désormais en voie de généralisation. 65% de la population est équipée de smartphone et près de 95% chez les 18-25 ans et 85% chez les 12 - 18 ans. Cela donne de quoi réfléchir sur l'évolution de cet "objet" dans la société…
… On a trop mis en avance le coté couteau suisse de la tablette pour se rendre compte que cela n'était pas aussi vrai mais surtout que de nouvelles difficultés apparaissaient. Les usagers commencent à déchanter, surtout quand il faut revivre le scénario des salles informatiques avec les chariots de tablette (réservation, dysfonctionnements, rechargements oubliés etc.…)…… «Je voudrais qu’on mette à l’ordre du jour la définition des objectifs de Nuit debout», lance alors un type. Tout le monde soupire. L’expérience semble résumer en un éclair l’espérance et l’échec du mouvement.
Devant la salle, Martin*, qui venait tous les jours place de la République au printemps dernier, au pôle «logistique», refuse pourtant de désespérer. Certes, la place s’est vidée. Les gens sont partis en vacances, les listes de mail qui permettaient l’échange se sont tues…
… «Il y a eu 2000 partages, les gens savaient que Nuit Debout se mobilisait contre la présidentielle.» s’enthousiasme-t-il. Avant de déchanter : «Après, sur place il y avait 10 ou 11 personnes…»…… «Comment sont stockées les données de Paul, élève dyslexique et qui ont un caractère privé ? Qui peut y accéder ? Qui lira la remarque sur la petite Julie dans trois ans ? Comment s’organise ce droit à l’oubli promis un an après la sortie du collège ? Là dessus, on n’a eu aucune réponse ni aucune information. Nous sommes priés d’accepter l’outil sans poser de questions.» …
… En janvier 2016, le collectif EduNathon (qui regroupe des organisations de défense du «numérique libre», comme le Conseil national du logiciel libre, La Mouette et le Le Ploss-RA) a déposé un recours gracieux auprès du ministère, dénonçant le caractère «illicite» de l’accord conclu avec le géant du Web. Pour EduNathon, ce partenariat serait assimilable à un «marché public», et aurait donc dû être signé «après une procédure de mise en concurrence».
Des actions en justice ont ainsi été mises en place, mais le TGI de Paris a estimé en septembre 2016 que «cet accord n’était pas illicite», rapporte Rue89.
Et l’autorisation des parents ?
Une charte visant à «assurer la protection et la vie privée des données personnelles des élèves et des enseignants» a été annoncée en mars 2016 par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Un document toujours attendu en début d’année 2017 …… En d’autres termes, il s’agit de construire un monde où Facebook et Google auront cessé d’exercer une telle influence, un monde qui aura renoncé au solutionnisme technologique. Un défi ambitieux que seules des démocraties accomplies pourraient relever. Malheureusement, l’aveuglement des démocraties actuelles les conduit à désigner toutes sortes de coupables sans se remettre en question, tout en confiant toujours plus de problèmes à la Silicon Valley…
… Ils dénoncent avec une incroyable lucidité ce système. "Le Conseil National de la Vie Lycéenne apparait davantage comme un outil de controle des élus lycéens pour canaliser leur colère éventuelle en donnant un semblant de cadre de dialogue.. Cette instance est peu prise au sérieux à l'image de l'ensemble de la démocratie lycéenne"…
… On s'est donné à fond. On est arrivé à des résultats excellents. Et on se rend compte que comme élu lycéen on n'a pas les clés du pouvoir décisionnel. Les instances sont seulement une colonie de vacances où on ne nous prend pas au sérieux.
C'est apparu clairement par exemple un jour où un responsable ministériel nous a dit que l'on ne représentait rien, que l'on n'avait aucun accès aux médias et que le ministère pouvait nous couper les vivres. "Tout le monde s'en fiche de vos actions !" …
… A 16 ans c'est quelque chose qu'on n'imagine pas. On croit qu'il y a des instances de partage. En fait la démocratie lycéenne a été crée pour canaliser la colère des lycéens et éviter qu'elle ne s'exprime dans la rue. Le ministère sait que nos mandats sont de deux ans. La première année on ne connait rien. La seconde c'est déjà trop tard. Les élus, pleins de bonne volonté, se sentent trahis. On a obtenu des choses comme le 4ème siège au CSE. Mais compte tenu des propositions qu'on portait c'est maigre…
… La mélancolie pointe.
«Est-ce que l’école s’améliore ?
Non.»…
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… «Le client : Dieu a fait le monde en six jours, et vous, vous n’êtes pas foutu de me faire un pantalon en six mois.
Le tailleur : Mais monsieur, regardez le monde, et regardez mon pantalon.»
Mark Zuckerberg est atteint du syndrome du tailleur. Il est un peu comme ce tailleur contemplant la perfection subjective de ce qu’il a construit et nourrissant l’ambition à peine voilée de réussir avec le monde ce qu’il a réussi avec son «pantalon», c’est à dire sa plateforme de réseau social. Facebook, c’est le pantalon de Mark Zuckerberg…
… Quelle république algorithmique voulons-nous ?
Pour bâtir une vraie république algorithmique, il nous faut, sans attendre, organiser et préparer sinon une riposte, au moins des réponses à cet ensemble de mutations de la société et de ce qui nous permet de faire société. Ces réponses sont déjà en partie connues…
… Il va falloir que l’on se mette rapidement d’accord sur le genre de pantalon que nous voulons pour nous-mêmes et pour nos enfants. Car les nouveaux tailleurs, eux, préparent déjà des pantalons connectés.
… Les enseignants en général regrettent une formation continue insuffisante et inadaptée : 80,7% des instits, 63,8% des profs de secondaire, contre 37,1% pour l’ensemble, 27,1% pour les cadres du privé. Les instits expriment davantage le manque de reconnaissance : 56% pensent qu’ils ne reçoivent pas le respect et l’estime que mérite leur travail (36,6% dans le secondaire, 23,6% chez les cadres du privé)…![]()
"à l'ouest" :
toujours plus
(section "c'est l'printemps!")A moins d’être sourd, chacun a entendu parler des écoles «Espérance banlieues», tant ces établissements, experts en marketing, savent s’y prendre pour attirer les médias, amateurs d’images faciles d’élèves en uniformes, qui commencent leur journée en entonnant la Marseillaise pour un règlementaire lever de couleurs…
… A l’heure actuelle, la Fondation Espérance banlieues revendique quelque 350 élèves (sur un total de 12, 5 millions) répartis dans 8 établissements (sur un total de 63 000 pour toute la France). Un «essaimage» donc très relatif…
… une moyenne d’une dizaine d’élèves par classe, il est indéniable que les écoles Espérance banlieues ne sont pas confrontées au problème récurrent des classes surchargées et des difficultés qui en découlent et que le «suivi individualisé» dont elles sont par ailleurs très fières a sans doute plus à voir avec un recrutement aléatoire qu’avec une pédagogie bien pensée. Des élèves peu nombreux, souvent très jeunes (seul le cours Alexandre Dumas offre une scolarité complète jusqu’en 3e), en outre soigneusement sélectionnés par le chef d’établissement – ce qu’on oublie souvent de mentionner …Qui sont les traditionalistes contre la loi sur les établissements privés ?
La Fondation pour l'Ecole, un organisme qui regroupe des écoles catholiques traditionalistes hors contrat a déposé un recours contre le décret du 28 octobre 2016 qui impose un contrôle des élèves des écoles privées hors contrat ou instruits en famille en fonction du socle commun. "Ce décret pourrait contraindre ces écoles à appliquer les programmes de l'Education nationale", déplore la Fondation. Ce qui est intéressant c'est la liste des requérants qui, selon la Fondation, accompagnent cette association hyper catholique : la Fédération des écoles Waldorf Steiner, quelques syndicats FO, CFTC et CGT de l'enseignement privé et Le Printemps de l'éducation, une association qui prétend préparer le renouveau de l'Ecole...... «Nous, on s’inspire des écoles Freinet ou Montessori, avec vingt-huit heures de cours par semaine et, surtout, l’obligation pour les élèves de faire une heure et demie de devoirs par jour chez eux», se défend cet ancien ingénieur, père de deux enfants «non scolarisés».
On est toutefois très loin du constat posé sur l’établissement par les inspecteurs qui l’ont visité...
... pour la première fois, l’Etat, associé à une municipalité – en l’occurrence la ville de Toulouse –, envisage de recourir à la contrainte pour fermer un établissement scolaire qui ne cesse de se dérober à son contrôle...... Cela fait de nombreuses années que la moitié seulement des familles utilisent le secteur public pour tous leurs enfants. Et il n'y a que 5% des familles qui n'utilisent que le privé pour tous leurs enfants. Presque la moitié des familles ''zappent'' donc entre les deux . Il y a chaque année une ''transhumance d'environ 150000 élèves du privé vers le public, et du public vers le privé".
Mais la question s'invite dans la campagne électorale et le secrétariat général de l'enseignement catholique mise visiblement sur une victoire de l'opposition pour conquérir des parts du marché scolaire. Il ouvre ainsi la voie à des établissements hors contrat au caractère profondément réactionnaire.... ces écoles alternatives, payantes, ont un point commun, «qu’elles le clament haut et fort et l’écrivent en toutes lettres sur leur plaquette ou qu’elles le taisent comme on cache une botte secrète» : le petit nombre d’élèves par groupe. «Le nombre d’élèves que l’on a devant soi fait toute la différence. A quand l’expérience passionnante qui consisterait à appliquer des méthodes d’enseignement dites «alternatives» à des groupes de 30 élèves et, parallèlement, à appliquer un système dit «traditionnel» à des groupes de 15 élèves ? L'école de la République s'englue, piétine, trébuche, peine à se reformer ? Mettez 15 élèves devant chaque enseignant dans les établissements scolaires gratuits de la République. Elle ne s'engluera plus, ne piétinera plus, et ne trébuchera pas le moins du monde... pour le bien-être de la société entière ...
… Les enseignants se détachent clairement des cadres, même ceux en contact avec du public. Les enseignants de primaire ressentent plus de tensions psychosociales dans leur métier, notamment au niveau de l’intensité, de la complexité du travail et du manque de soutien hiérarchique. «Ce constat rejoint l’idée qu’enseigner tend vers un métier solitaire où le rapport social est peu sollicité en dehors des élèves, même sur le plan du partage et de la transmission de son expérience».
Il est tentant de faire le lien entre les résultats de cette étude et l’augmentation du nombre de démissions chez les profs …… Pourtant, on ne les a pas entendus – pas plus que les quatre autres candidats – sur la réforme des rythmes scolaires ou sur celle du collège, deux réformes aussi emblématiques que polémiques et sur le devenir desquelles la communauté éducative s’interroge aujourd’hui. D’autant que la droite s’est d’ores et déjà engagée à revenir dessus. Les candidats à la primaire, eux, semblent jouer la prudence. Pas de slogan qui claque, peu de mesures clivantes, mais des propositions peu détaillées, qui n’ont rien d’inédit et dont on peine à percevoir l’inscription dans une vision d’ensemble. Des classes moins chargées, des professeurs valorisés, un soutien scolaire pour tous… qui serait contre ?...
… On aurait pu s’attendre à ce que des candidats qui font de la lutte contre les inégalités leur fil rouge s’emparent de l’épineux sujet de la mixité sociale – chantier ouvert en toute fin de quinquennat par Najat Vallaud-Belkacem. Il n’en est rien…
… De peur de faire le moindre faux pas, dans une campagne qui se fait au pas de course, les idées restent au stade des déclarations d’intention vagues, mais consensuelles.… Pas besoin d’être Einstein pour comprendre ce qui se passe ici : en améliorant le niveau des élèves défavorisés, une population conséquente (et grandissante), le niveau scolaire moyen du pays augmente. Simple me dites-vous ? Pourtant, on ne peut pas dire que ce problème ait été la grande préoccupation de nos politiques ces dernières décennies. Prenons même des candidats à la présidentielle 2017 qui ont dévoilé leur programme sur l’éducation. M. Fillon propose de remettre les devoirs obligatoires à l’école primaire. Non seulement on ne voit pas trop comment cela va régler les écarts sociaux, mais en plus, le TIMSS nous montre que la quantité de devoirs donnés par le professeur n’a aucune conséquence sur le niveau scolaire. Bref, on est mal parti. M. Macron propose d’accroitre l’autonomie des établissements. A côté de la plaque. Marine le Pen parle d’arrêter le collège unique et de rétablir l’apprentissage à 14 ans. Trop tard Mme Le Pen, l’écart scolaire entre pauvres et riches est, on l’a vu, déjà bien établi avant le collège.
Pire même …Depuis plusieurs mois, des professeurs d'un lycée de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, tentent de mettre à l'abri six de leurs élèves que le 115 ne parvient pas toujours à prendre en charge. Une situation aussi instable qu'injuste. Ils racontent…
… Nous sommes en colère car nous essayons de mettre tous nos élèves en situation de réussite, mais nous sommes ici confrontés à des situations matérielles qui les empêchent concrètement de travailler dans de bonnes conditions. Le droit à l'éducation est assuré, mais le reste ne suit pas.
Nous avons toujours eu des élèves en situation précaire et difficile. Cependant, jamais cela n'avait atteint un tel niveau. A ce stade, les élèves sont réellement en danger et nous ne pouvons le tolérer…… Au tableau, la maîtresse leur montre une photo : on semble voir des supporters se battre dans les tribunes d’un stade. A leurs côtés, un homme en slip brandit une pelle. «Alors, qu’est-ce que vous pensez de cette image ?» les interroge Rose-Marie Farinella, enseignante.
En moins de deux secondes, plusieurs mains se lèvent. Un garçon prend la parole : «c’est faux». Le pied de l’homme à la pelle «n’est pas bien positionné sur la marche», justifie-t-il pour preuve. La maîtresse se délecte :
«Parfait ! Tu sais qu’un journaliste de RTL s’est fait avoir par cette image ? [...] Il en a parlé à un ministre pendant une interview.»
Et puis on n’arrête pas les élèves qui bombardent une poignée d’autres arguments pour démonter le photomontage…… Bref, après des dizaines d'années où la «pédagogie» a été décriée par les milieux réactionnaires au profit de méthodes d'enseignement dites traditionnelles, basées sur la discipline, la passivité, le respect total de la parole du professeur, on soutient aujourd'hui des méthodes que ne renieraient aucun des disciplines de Montessori, Freinet, Coussinet et autres. Certes, tout cela intervient plus d'un siècle après le début des réflexions sur l'éducation nouvelle et après des décennies de critique acerbe des pédagogies gauchistes, ou de l'esprit de Mai 68. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. On ne peut que se réjouir que les réactionnaires placent dorénavant l'enfant au centre du projet éducatif et favorise de nouvelles relations entre les profs et les élèves.
Mais …
(5 jours + tard, le cousSinet", sans doute + confortable, est toujours online ...)… un phénomène massif, le plus important à mes yeux : le «zapping» scolaire. Cela fait de nombreuses années que la moitié seulement des familles utilisent le secteur public pour tous leurs enfants. Et il n’y a que 5 % des familles qui n’optent que pour le privé pour tous leurs
enfants. Presque la moitié «zappent» entre les deux. Il y a chaque année une «transhumance» d’environ 150 000 élèves du privé vers le public, et du public vers le privé …… Pourtant, le malaise du monde de l’éducation reste entier. Chaque réforme ou presque a donné lieu à des crispations sans fin (comme celle des rythmes scolaires), ou à des batailles idéologiques sans merci (comme celle des programmes et de l’organisation des enseignements au collège). Cette semaine encore, c’est la révision de la carte des zones d’éducation prioritaire qui provoque un mouvement de grève dans les lycées concernés : ils souhaitent voir pérenniser les moyens supplémentaires dont ils bénéficient pour accueillir des publics scolaires plus défavorisés.
Au-delà des bonnes intentions …
… Ils bénéficient, aussi, d’une logique sociale de l’entre-soi, puisqu’ils accueillent des classes d’élèves beaucoup plus homogènes et socialement favorisés. Contre ces stratégies familiales et sociales, la «refondation de l’école» est impuissante.… «Réenchanter le rêve français». On ne voit pas que la formule de François Hollande, sitôt inventée pour les besoins de sa campagne, ait été autre chose qu’un slogan publicitaire - un de ces slogans qui n’arrangent pas le rapport des citoyens à la politique. Réenchanter le rêve français, quelle idée saugrenue…
… L’époque ne serait pas aux rêves, il faudrait simplement éviter qu’elle tourne au cauchemar. Eh bien, non. N’inventez peut-être pas de nouveaux rêves, candidat(e)s à la Présidence de la République. Vous n’en êtes peut-être pas capables.
Et par pitié épargnez-nous les slogans…… + 50 %
Entre les deux seules enquêtes menées sur les sans domicile en France (2001 et 2012), l’Insee pointe une augmentation de 50% du nombre de personnes concernées. 50% de sans domicile en plus dans la cinquième puissance économique du monde…
Pour autant qui dans la campagne électorale, pointe cette grave dérive? Qui parle des 3,8 millions de mal logés? Des 8,8 millions de pauvres (un million de personnes en plus en dix ans)?
Le débat politique fait globalement abstraction de ces réalités…3 millions
C’est le nombre d’enfants scolarisés dans notre pays qui vivent dans une famille dont les ressources sont inférieures au seuil de pauvreté (soit moins de 1 008 euros par mois). Sur ces 3 millions, 1,2 million vivent dans la grande pauvreté (entre 0 et 560 euros par mois). Pour ces familles, cela signifie avoir des problèmes de logement, de santé, de travail (trop souvent pas de travail du tout ou juste quelques heures), des soucis pour l’éducation des enfants (acheter le matériel demandé par l’école, payer les sorties scolaires, avoir des chaussures pour le sport…) et même, dans certaines communes, se voir refuser la cantine pour ses enfants parce que l’on est au chômage. Alors que les parents, bien souvent, se privent pour que leurs enfants puissent avoir trois repas par jour. Trop souvent nous pensons que les parents qui vivent dans la pauvreté ne s’intéressent pas à la réussite de leurs enfants à l’école ; en fait, tous les parents veulent que leurs enfants réussissent. (Marie-Aleth Grad Vice-présidente d’ATD quart-monde)
A compter de ce dimanche 1er janvier, les parents même gravement irrités par d’insupportables caprices et âneries, n’auront plus le droit de châtier physiquement leur enfant. C’est que stipule un minuscule amendement glissé au sein de la loi «égalité et citoyenneté» définitivement adoptée par un hémicycle dépeuplé le 22 décembre. A quelques jours du passage du fameux père fouettard…
… Louable? Bien sûr. Mais que risquent les contrevenants? Rien. Aucune sanction pénale n’est prévue. Pas même une fessée…
… En éducation, ce débat s’en trouve appauvri, très fortement idéologisé, voire hystérisé, loin des solutions qui peuvent permettre de faire avancer l’école. De ce débat idéologisé, il résulte aussi une absence de consensus trans-partisan autour de politiques scolaires efficaces et mises en œuvre dans la durée, comme cela peut être le cas pour les fondamentaux dans les pays dont l’éducation présente de bons résultats (Finlande, Japon, Corée…). Or sans continuité dans les politiques scolaires qui enjambent les alternances, il n’y aura pas de progrès significatif de l’école française car l’école, comme les apprentissages des élèves, se construit sur un temps long.… Tous les trois ans depuis 2000, la livraison de l’OCDE arrive sur les bureaux des rédactions, dans sa version synthétique (PISA, c’est plus de 1000 pages, faut peut-être pas espérer qu’on les lise vraiment, je l’ai fait une fois, plus jamais merci bien, de toute façon les experts eux-mêmes mettent plusieurs mois à en tirer le substrat), et tous les trois ans on se retrouve avec la même frénésie de comparaison, de classement, avec pour point d’orgue la nomination officieuse, par chez nous qui cumulons les places médiocres, de l’exemple à suivre pour les trois années à venir.
Il y a eu le miracle finlandais – allez coco, allons voir comment font les vikings – puis l’arrivée massive et impressionnante des "pays" du sud-est asiatique en tête des classements – file prendre un avion, bonhomme, qu’on comprenne ce qui s’y passe…
… PISA compare-t-il ce qui est comparable ? Notre pays peut-il s’inspirer de Singapour, ile de 5,5 millions d’habitants à l’extrême sud de la péninsule malaise ? Ou de la Corée du Sud, pays où les enfants, à côté de l’école, sont quasiment tous inscrits dans une deuxième structure pour prendre des cours particuliers à très haute dose ? Un pays où le taux de suicide chez les adolescents est le plus élevé de la planète, largement nourri par l’angoisse scolaire. Quant aux régions chinoises citées en exemple pour les bons résultats, ce sont des régions côtières en plein développement industriel, financier et économique, peu représentatives du reste de la Chine. »…
IMMOBILIER
Toujours plus de logements vacants
La France comptait 35,4 millions de logements au 1er janvier, soit 1,1 % de plus que début 2015, dont 2,9 millions de logements vides (8,3 %), en hausse de 1,4 % sur un an, selon les chiffres publiés par l’Insee mercredi 21 décembre.Les autres chiffres marquants concernent les logements vacants. On en compte 2,9 millions en 2016 (8,3 % de l’ensemble des logements), contre 1,9 million en 1986 (7,6 %). La majorité des logements vacants se situe dans les zones urbaines de moins de 100 000 habitants (61 % en 2016), mais aussi à la campagne.
Les logements vacants en hausse depuis 2006
Les autres chiffres marquants portent sur les logements vacants. On en compte 2,9 millions en 2016 (8,3 % de l’ensemble des logements), contre 1,9 million en 1986 (7,6 %).
Si le nombre de ces logements a connu une progression annuelle de 1,4 % en moyenne, cette proportion a évolué. Elle a d’abord diminué lentement, reculant jusqu’à 6 % en 2006, avant de progresser ensuite. Depuis cette année, le nombre de logements vacants (qui concerne aussi bien les maisons que les appartements) s’est accru dans toutes les zones urbaines, sauf celle de Paris.… «Bonjour, c’est le SAMU social de Paris.» Leur but : vérifier le bon fonctionnement de l’eau chaude, du chauffage ou des fenêtres, mais aussi l’absence d’humidité, de cafards, de punaises… L’accueil du gérant de cet établissement un peu vieillot mais correct, avec douche et WC à l’étage, est cordial. Le SAMU social est son principal client.
Le 115 d’Ile-de-France loue, chaque nuit, 12 000 chambres dans 550 hôtels de ce genre pour accueillir des familles sans abri, les centres d’hébergement n’étant pas du tout adaptés à ce public…... Il faut dire que le constat est, cette année encore, bien sombre. Quatre millions de mal-logés en France, 143 000 sans-domicile et un nombre d’expulsions (impliquant les forces de l’ordre) ayant bondi de 24 % en 2015...
C'est le prix du mètre carré
qui fait la différence...
...En Ile-de-France, le marquage social des quartiers
souligne l'inégalité devant l'école.… Le projet d’école numérique vise à mettre l’enfant devant un ordinateur en permanence. Il gardera ensuite cette habitude… On le forme déjà à devenir un consommateur sur Internet, quand on lui propose un système fermé et payant, comme Microsoft : croyez vous qu’à la maison, les enfants utiliseront un autre système que celui utilisé à l’école ? Des logiciels libres ? Ils choisiront bien entendu les mêmes outils…
… Ce que nous proposons à la place, c’est une vraie éducation au numérique, à partir de 15 ans – un âge où l’on a déjà acquis les fondamentaux. Les lycéens bénéficieraient d’une vraie discipline, où l’on irait ouvrir des ordinateurs, apprendre à en monter un soi-même, apprendre à programmer, visiter les data centers, essayer de comprendre le système macro qui se trouve autour du numérique – plutôt que de l’appréhender par le petit bout de la lorgnette avec l’EMI. Au lieu d’éduquer par le numérique, l’idée est d’éduquer au numérique, d’en faire une matière et non un outil…Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais à chaque fois qu’on entend une discussion sur le numérique et l’école, il se trouve quelqu’un pour dire, avec un air entendu «oui, enfin bon, on sait bien que les cadres de la Silicon Valley mettent leurs enfants dans des écoles qui bannissent les ordinateurs»…
… Je propose donc que la prochaine personne qui utilise cet argument soit envoyée faire une séance d’eurythmie, en chausson et collant, dans une école Waldorf, et qu’on balance la vidéo sur Youtube.... Le numérique fait-il évoluer les pratiques pédagogiques ? "Le TNI n’a pas d’effet sur la collaboration entre les enseignants", note le rapport. Paradoxalement c’est parce qu’il ne révolutionne pas les pratiques enseignantes que le TNI est facilement adopté. L’usage projeté du TNI a finalement peu d’impact sur la préparation d’une séquence pédagogique, les activités de référence ne sont pas fondamentalement modifiées... De façon générale, l’enseignant est conscient des changements qu’apporte l’usage du TNI dans le déroulement de son cours, mais il ne change pas pour autant ses pratiques pédagogiques existantes...
... Le numérique à l'école est l'une des priorités de l'Education nationale. Cependant, les améliorations annoncées sont rarement à la hauteur. C'est ce qu'explique le blogueur Monsieur le Prof, qui a déboursé 600 euros pour faire goûter le numérique à ses élèves.
"... je suis très critique vis-à-vis de "l'école du numérique". En théorie, c'est super chouette, mais dans les faits (c'est-à-dire dans les 9 établissements où j'ai pu enseigner) c'est catastrophique. Cette année encore, dans la salle des professeurs de langue où nous sommes une vingtaine, nous n'avons que deux ordinateurs qui fonctionnent, dont un qui tourne encore sous Windows XP, donc inutilisable. Dans une de mes salles de classe, même logiciel.
Quant aux tablettes: c'est une blague, une promesse totalement creuse. Rien ne devient obsolète plus vite qu'une tablette ...… Le chiffre est à première vue énorme : les collégiens déclarent passer en moyenne sept heures quarante-huit minutes par jour (week-end compris) devant des écrans (télévision, smartphone, ordinateur). Les garçons consomment beaucoup plus de jeux vidéo que les filles (62,2 % contre 35,7 %). Cette durée recouvre en fait des usages cumulés (consultation d’une messagerie sur smartphone pendant le visionnage d’une vidéo sur ordinateur, par exemple). La quasi-totalité des collégiens dépassent néanmoins la recommandation internationale de deux heures maximum d’écrans par jour…
… Selon les déclarations d’usage des collégiens ayant participé à l’enquête HBSC en 2014, l’exposition cumulée aux différents écrans au cours de la journée serait en moyenne de 5,8 heures à 11 ans et de 8,5 heures à 15 ans. Même si ces durées sont artificiellement élevées, du fait de la non-prise en compte des usages simultanés dans notre enquête (regarder la télévision en chattant sur son téléphone, faire ses devoirs avec Internet en écoutant de la musique en ligne tout en surveillant sa page Facebook sur son téléphone, etc.), cet état des lieux illustre l’omniprésence des écrans dans le quotidien des adolescents, quelle qu’en soit l’utilisation, et témoigne du temps important qu’ils mobilisent au cours d’une même journée…
… On commence par de la rhétorique à l’ancienne, Aristote, etc. En ce moment, on travaille sur Orwell et la novlangue : comment on arrive à faire dire aux mots le contraire de ce qu’ils ont l’air de vouloir dire. Puis on enchaîne sur le discours publicitaire : comment est-ce qu’il peut nous atteindre sans même qu’on s’en rende compte ? On travaille aussi sur les connotations qu’on peut donner aux mots…
… Pensez-vous qu’Internet est en train de faire des jeunes des complotistes endurcis ?
Hélas, il y a des risques. Un certain nombre de jeunes sont seuls sur Internet et ne parlent pas d’actualité avec leur famille. Ça me paraît un peu problématique. C’est ce que le sociologue Daniel Bougnoux appelle la «clôture informationnelle» : on est enfermé à l’intérieur de la façon dont on s’informe. Toujours sur les même sites, les mêmes blogs et donc on va trouver des choses qui confortent nos idées…… «Nous sommes la dernière génération à avoir connu le monde sans smartphone. Ces machines changent notre perception du temps. Nous nous attendons toujours à ce que l’on réponde à nos textos et mails dans la minute et, si ce n’est pas le cas, nous nous sentons négligés.»…
… J’aimerais que les gens soient un peu plus sceptiques. Le vrai but des réseaux sociaux est de faire de l’audience. Mon idée est de rappeler que Facebook est un business, ce que tout le monde semble oublier.
Plus on passe de temps dessus, plus ils s’enrichissent.»…… Contrairement à ce que disent certains hommes politiques, l’autorité est donc loin d’avoir déserté l’école. «Elle est bien présente et on le mesure, par exemple, au fait que les élèves français sont moins absentéistes que les autres, explique Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE. Ce phénomène s’explique sans doute par le fait qu’il y a, en France, plus de discipline et de sanctions qu’ailleurs : l’institution scolaire contrôle de près les élèves. Dans notre pays, ce n’est pas l’autorité qui manque, mais la flexibilité : les établissements et les professeurs disposent de peu d’autonomie. Les difficultés de l’école ne seront donc pas réglées par l’instauration d’un uniforme ou l’obligation de chanter La Marseillaise.»…
… Pourquoi cette crainte du désordre, alors même que la hiérarchie est plus prononcée en France que dans les autres pays occidentaux ?...Il ne s'agit pas de se voiler la face. Et on peut même se rhabiller. Le mot d'ordre ''l'uniforme à l'école'' est un ovni. Les méandres à ce sujet du grand patineur de flou artistique François Fillon sont tout à fait instructives, à l'instar de ses palinodies à propos de la Sécurité sociale…
… Enfin, lors du second débat télévisé de la primaire de droite, François Fillon déclare urbi et orbi : « Je propose un uniforme parce que je pense que c'est moderne, une bonne manière de montrer à un enfant qu'il entre dans une nation »…
Generation What ? Une jeunesse perdue ?
La génération 2017 est-elle déjà la génération perdue ? Près de 200 000 jeunes Français et 600 000 jeunes européens ont répondu au questionnaire Generation What lancé sur le web et soutenu par des médias. Dans le Journal du CNRS, la sociologue Anne Muxel en tire les principaux enseignements. L'enquête dresse le portrait d'une génération française très pessimiste, qui rejette les politiques et mise sur la débrouille individuelle.
"Le rejet des élus et des partis est écrasant : 99 % des répondants estiment que les hommes politiques sont plus ou moins corrompus, 91 % pensent que la finance contrôle le monde…"… Ils sont nombreux à envisager de quitter la France pour travailler à l'étranger: pour 70%, c'est une éventualité.
… la loi de refondation a inscrit la mixité sociale dans son article 2.
Mais une autre loi a donné aux collectivités locales la responsabilité de définir la sectorisation scolaire, laissant à l'Etat la décision d'affectation. La mixité sociale a donc besoin d'une collaboration des différents niveaux institutionnels selon le schéma classique, et pas très efficace, du système éducatif français.
Ou alors le ministère peut seul fortement améliorer l'offre éducative des collèges défavorisés. Par exemple en y installant des filières prestigieuses. Cela marche. Mais c'est couteux pour l'Etat...
Il y a pourtant une certaine urgence à traiter la question. Le récent Pisa confirme que les système éducatif français est le plus inégalitaire socialement des pays de l'OCDE…
… Mais c'est seulement en 2021 que les chercheurs feront connaitre l'impact en terme de compétences scolaires et sociales auront eu les politiques impulsées en 2016-2017.
Ce qui nous renvoie à un autre quinquennat...… Le constat ne fait plus débat, la situation est connue de tous, pointée par les enquêtes internationales (et dernièrement Pisa). En France, 63 % des collégiens d’origine sociale défavorisée sont scolarisés dans seulement 10 % des établissements. La ségrégation est plus forte dans les grandes villes, où les familles contournent plus la carte scolaire car les collèges sont proches les uns des autres.
L’objectif d’une plus grande mixité avait été inscrit dans la fameuse loi de refondation de l’école de 2013. Mais il a fallu attendre les attentats de janvier 2015 pour que les choses commencent un peu à bouger…
… A la rentrée 2016, sur les 20 projets annoncés un an avant, 12 se sont concrétisés, selon le ministère. Certains élus locaux ont renoncé en cours de route, d’autres ont reporté à la rentrée 2017, parfois en réduisant la voilure, comme Paris qui a divisé par trois le nombre de projets envisagés…
… Les critiques sont de plusieurs ordres. D’abord, le nombre d’établissements concernés. Malgré les annonces de la ministre ce mardi, il reste anecdotique comparé aux 7 100 collèges en France…
… Une autre question se pose : cette «dynamique» a-t-elle une chance de survie en cas d’alternance à la présidentielle ?...… Car cette fois, ce que le monde de l'entreprise demande, ce sont des salariés créatifs. En outre, ils doivent avoir développé des compétences managériales adaptées à la nouvelle économie collaborative: autonomie, esprit d'initiative, coopération, empathie, créativité… Pour produire cette nouvelle élite de travailleurs, les méthodes pédagogiques de la bourgeoisie traditionnelle ne semblent plus adaptées. Les méthodes issues des pédagogies nouvelles semblent plus adéquates pour former les qualités requises. Entres autres, la pédagogie Freinet, qui semble prisée par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCI) pour former les compétences managériales et entrepreneuriales.
… Cette orientation du monde scolaire est-elle inéluctable? D'un côté, en éducation prioritaire, une pédagogie explicite d'inspiration behavioriste pour former les élèves de milieux populaires en leur assurant les connaissances de base. De l'autre côté, des pédagogies nouvelles destinées à former la nouvelle élite très qualifiée du monde du travail dans des écoles alternatives privées ou dans des écoles publiques qui ont évolué…
… A la suite de Paulo Freire, les pédagogues critiques considèrent dans l'ensemble que la pédagogie ne doit pas se donner uniquement pour ambition de transformer la salle de classe; car au-delà de ses murs, c'est dans toute la société que se déploient les choix éducatifs…Ce sont deux collèges du 18e arrondissement de Paris, distants de 600 mètres l’un de l’autre. Il y a celui du «nord» et celui du «sud». Celui qu’on dit «à éviter» et celui qu’on dit «plus attractif». La «ZEP» et le collège réputé «bobo»...
… Problème : le projet passe mal. Annoncé le 23 novembre, il a aussitôt déclenché une levée de boucliers côté Coysevox. Trois grèves des professeurs, dont la dernière jeudi 8 décembre, blocus des parents le 1er décembre, pétition signée par plus de 900 personnes…
… Mais des échéances électorales approchant – et l’enthousiasme n’étant pas au rendez-vous sur le terrain –, les ambitions ont été revues à la baisse.
De la douzaine de secteurs multicollèges prévus au départ, il n’en reste aujourd’hui que quatre, et peut-être moins demain. De huit arrondissements impliqués, il n’y en a plus que trois…
… Aucune de ces zones tests n’intègre les collèges les plus huppés de la capitale. Question d’«acceptabilité sociale», souligne-t-on au rectorat. Aucune, non plus, n’intègre les collèges privés, qui jouent pourtant un rôle-clé dans la ségrégation sociale des collèges parisiens. ..
… Dans la capitale, le défi est immense. Paris est la ville où le niveau de ségrégation sociale atteint «des sommets inacceptables», dénonçait l’économiste Thomas Piketty dans Le Monde en septembre. Quand certains collèges ne comptent quasiment aucun élève défavorisé (moins de 1 %), d’autres en accueillent plus de 60 %.…Sois silencieux mais participe, reste tranquille mais sois enthousiaste, attends qu’on te donne la parole mais n’embarrasse pas le maître de tes questions, aide tes camarades mais ne les laisse pas recopier: la liste des exigences à laquelle doit satisfaire un élève pour correspondre aux canons professoraux est tissée de contradictions. Peut-on affirmer que ces règles ne sont là que pour permettre à chacun d’apprendre et progresser au mieux? Il est permis d’en douter.
Car ce qui s’exprime d’abord, c’est la volonté de l’institution de protéger ses valeurs, ses représentations et ses habitudes…Comment vivent les étudiants aujourd'hui ? Budget plombé par le loyer, soins de santé reportés, fragilités psychologiques croissantes... Une étude de l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE) publiée ce jeudi révèle les conditions de vie actuelles de ces jeunes Français.
Premier constat de cette enquête menée tous les trois ans: en 2016, pas moins de 46% des étudiants interrogés ont déclaré exercer une activité professionnelle au cours de leur année universitaire, que ce soit un stage, un contrat d'alternance, un "job" en lien ou pas avec le cursus suivi...
… la composition d'un budget étudiant a sensiblement changé en trois ans, avec une part de plus en plus importante de l'emploi pour financer ses études, des allocations et bourses de l'Etat. A l'inverse, l'étude note une baisse de l'aide accordée par la famille, pourtant principale source de revenus en 2013.
Dans ce budget serré, "le logement demeure le poste de dépense le plus important"…C'est le prix du mètre carré
qui fait la différence...
...En Ile-de-France, le marquage social des quartiers
souligne l'inégalité devant l'école.
… En termes de santé publique et parce qu’elles sont des lieux d’égalité d’accès à l’alimentation, les familles prêtent aux cantines l’image d’un refuge de la variété et de l’équilibre alimentaire des convives.
Ce n’est pas ruineux. Pour ce qui est de la qualité, en revanche, on les accuse d’abuser des premiers prix de l’industrie agroalimentaire et d’une agriculture intensive dont les produits contenant des pesticides saturent de camions les autoroutes d’Europe.
C’est malheureusement assez vrai, le contenu de nos assiettes est la traduction de nos pratiques alimentaires. Manger bio en respectant l’environnement reste l’exception : à peine 3,2 % des achats de la restauration collective en 2015 …
… Il en va de même pour l’ineptie du gaspillage alimentaire. La moyenne des restes par assiette et par convive frôle 150 g : c’est un tiers de la nourriture achetée, cuisinée et jetée, dont il faut en plus payer la collecte, le stockage et le traitement. Certaines collectivités parviennent à réduire de 70 % à 80 % ce gaspillage …… Autre contradiction. Les ministres de l’Éducation répètent les uns après les autres que la lutte contre les inégalités est leur priorité. Soit. Mais alors, pourquoi le système d’affectation envoie-t-il les professeurs débutants dans les zones les plus difficiles? Les ministres répètent les uns après les autres que la lutte contre les inégalités et la difficulté est leur priorité (du coup je le répète aussi) mais les enseignants qui n’y sont pas préparés…
… On a les débats qu’on mérite, l’école qu’on mérite. Aucun enfant qui entre en maternelle, en CP, n’est responsable ni de l’inanité de nos débats sur l’école, ni du manque de volonté collective à changer les choses. Et cette volonté, ce n’est pas seulement celle ou non des ministres de l'Éducation, c’est celle de toute une société. Pour l’instant, tout se passe en France comme si on avait développé l’art de dire tout et son contraire sur l’école …… Alors que François Hollande avait fait de l’éducation sa priorité, le ministère de l’éducation nationale a organisé la fin programmée (quoique discrète) de l’éducation prioritaire en lycée. De nombreux syndicats ont sonné l’alarme, comme le SNES, le SNFOLC, le SNETAA-FO, la CGT Educ’action, SUD éducation, etc. Les professeurs ont demandé à être reçus par la ministre de l’éducation nationale. Des députés de droite (Alain Marleix) comme de gauche (Marie-George Buffet) ont joint leur voix à celle des enseignants et des parents d’élèves. En vain…
…La France ne cesse de sombrer dans les profondeurs des classements internationaux. Selon celui de l’OCDE (Pisa), nous sommes mêmes les champions du monde des inégalités.
Au lieu de les réduire, notre modèle éducatif les renforce. Tout le monde le sait…
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Transformation anthropologique bienheureuse, rien de moins.
Patatras.
A leur surprise, les gens de raison découvrent qu'il n'en est rien ou plutôt que c'est le contraire qui se passe …… «On a tendance à penser que parce qu'ils maîtrisent très bien l'usage des réseaux sociaux, les enfants et les adolescents sont les plus perspicaces sur les contenus qu'ils y trouvent.
Notre travail montre que c'est en réalité l'inverse»…
… Elle concerne aussi la lecture de site d'informations –les chercheurs ont ainsi demandé à des enfants et adolescents de faire la différence entre un contenu sponsorisé et un véritable article de Slate.com. Dans ce test précis, sur les 203 élèves concernés, 80% allaient estimer que les textes pourtant clairement identifiés comme «contenu sponsorisé» étaient de véritables articles informatifs…
… Les pays les mieux classés dans Pisa sont en effet ceux qui investissent avant tout dans les premières années d’école, cruciales pour les enfants venant de familles défavorisées. Autre question : y a-t-il un lien, scientifiquement établi, entre la taille des classes et les performances des élèves ? «Oui», répond Georges Felouzis, professeur de sociologie de l’éducation à l’université de Genève. Les effets sur les acquis ne sont visibles qu’à partir de cinq ou six élèves en moins, assure-t-il. Ce qui représente un coût financier très important…
… Attention, sujet glissant. Une précaution de langage d’abord. La question de la centralisation du système - et de son pendant, l’autonomie - regroupe des choses différentes : il y a l’autonomie financière, la liberté de choisir les enseignants, son école pour ses enfants ou encore l’autonomie dans la salle de classe, dans la façon d’enseigner… Quatre dimensions, parfois éloignées les unes des autres, et dans lesquelles (tous) les politiques s’engouffrent souvent. François Fillon veut ainsi permettre aux chefs d’établissement de recruter les profs à leur guise…… Mais, après la montée des nationalismes en Europe, et la guerre perdue contre la Prusse, Jules Ferry déclare qu'il est impossible de perpétuer «dans une Europe enivrée de l'esprit de nationalité», les principes de sa jeunesse : «nous vivons sous une loi de fer ; s'il faut faire des lois de fer, nous savons les faire et nous les avons faites» (Discours de Jules Ferry du 23 novembre 1891 sur le Tarif général, sur la montée des frontières).
Assiste-ton aujourd'hui au même processus ? Quid de ''l'unification européenne'' ? Est-ce désormais à nouveau une ambition perdue ? Est-ce cela qu'annonce la formule tout à fait inédite de «nation éducative» mise en avant par Manuel Valls ? De quelle (nouvelle) ambition s'agit-il au juste ?
Il devient urgent d'être au clair.... On oublie qu’Edgar Faure, Olivier Guichard, René Haby, François Bayrou, ministres de droite, ont impulsé ou soutenu des réformes importantes et que l’école a connu une relative continuité républicaine de 1969 à 2007 (hormis la parenthèse réactionnaire de JP Chevènement). On oublie que Luc Ferry a cosigné les nouveaux programmes de 2002, qui étaient conformes à de grandes idées de réforme. Il est vrai que tous ces efforts ont été balayés d’un revers de main par Sarkozy/Darcos en 2008, pour imposer des programmes archaïques (proches de ceux de 1923) et un prétendu «retour aux fondamentaux» ...
... La gauche met en cause les programmes de 2008. Elle a raison. Mais elle oublie qu’elle n’a rien fait pour les contester, qu’elle a laissé le pouvoir et l’administration poursuivre et condamner les enseignants qui s’y opposaient, qu’elle n’a rien fait pour informer et mobiliser l’opinion publique. Les «désobéisseurs», résistants aux politiques éducatives de la droite, ont été lourdement sanctionnés et la gauche revenue au pouvoir, a refusé les réparations sollicitées. La gauche a fait mieux encore : faisant totalement l’impasse sur la loi de 1989 et les programmes de 2002, comme si elle en avait honte, elle a laissé penser, de 2012 à 2016, qu’il était possible de refonder l’école avec les programmes de 2008 ...
L'expérience totalement loupée du LPC (livret personnel de compétences) n'a pas servi de leçons à la rue de Grenelle.
On ne règle pas les problèmes de société par des instruments techniques. ..L'Icem Freinet se prononce contre le livret scolaire numérique dans une motion adoptée le 11 décembre. "La mise en place du LSUN a pour conséquence la suppression de tout droit à l’oubli", écrit l'Icem Freinet. "Il constitue année après année un «casier scolaire» numérique qui ouvre la voie à un fichage à vie. Le fichage commence à la maternelle, 18 compétences sont à renseigner en fin de Grande Section. Il se poursuit, depuis la «Loi travail» du 8 aout 2016, par le biais du «Compte Personnel de Formation» (CPF), du «Passeport d’orientation, de formation et de compétences» et, de 16 ans jusqu’au décès de la personne, du «Compte Personnel d’Activité» (CPA)". Le mouvement Freinet craint aussi que "avec le LSUN, c'est la négation et la disparition d'outils qui permettaient aux enfants et aux jeunes de visualiser leurs réussites, leurs progrès et leurs besoins."
… Ces cinq dernières années, la communauté éducative a accueilli au mieux avec réserve, parfois avec une franche hostilité, des mesures qui, sur le papier, semblaient pourtant être attendues – voire acquises. C’est l’un des enseignements de ce quinquennat : en matière d’éducation, le consensus n’existe pas.
On en a pris toute la mesure avec la réforme des rythmes scolaires…
… Un boulevard pour la droite ? C’est mal connaître le monde enseignant que de l’imaginer séduit par le programme qui s’esquisse autour de François Fillon, tout juste investi comme candidat de la droite. D’imaginer les professeurs préférer les suppressions massives que la droite prévoit aux «60 000 postes» – désormais tous budgétés – promis par le candidat Hollande en 2012.
L’éducation nationale en a déjà fait les frais, avec la purge de près de 80 000 postes sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007-2012)…… Et voilà que le Parti socialiste propose de rétablir la conscription. Ce bon vieux temps du service militaire quand une partie de la jeunesse s'en allait se frotter à la dure réalité de la vie des armées: le réveil à l'aube, la présentation des couleurs, le récurage de chiottes, l'épluchage de patates, le brossage de godillots, rien de tel pour ressouder une nation et la préparer à des lendemains qui déchantent.
Quelle riche idée a eu là le Camarade Cambadélis reprenant à son compte une proposition du Camarade Montebourg. Quelle audace! Quelle vision! Quelle bêtise surtout!… La refondation de l’école annoncée par F. Hollande en 2012 n’a même jamais été définie précisément et encore moins mise en débat. Il n’a jamais été question de rupture, ni même de virage. On a entendu en juillet 2012, au cours d’une concertation/alibi, de hauts fonctionnaires et notamment une rectrice ravie, affirmer que la refondation était en marche depuis de nombreuses années, sans soulever la moindre protestation du public. On a vu aussi des inspecteurs d’académie, par exemple celui d’un département que je connais bien, imposer rudement la continuité en octobre 2012 comme s’il n’y avait pas eu d’alternance. On a vu ce qui aurait pu être un levier déterminant de la refondation, le projet éducatif de territoire, être annihilé par l’administration de l’Education Nationale avec la complicité des mouvements d’éducation populaire, peu préparés à mobiliser leurs forces sur le terrain local. Le peuple a été soigneusement mis à l’écart d’un débat nécessaire sur l’éducation du futur…
… La gauche n’a rien fait qui puisse sauver l’école en l’inscrivant clairement dans une vision de l’avenir de la société. De la même manière qu’elle a abandonné la loi de 1989, elle tournera la page de la refondation. Elle apportera évidemment son soutien aux manifestants revendiquant des moyens…Respect des droits, accès au savoir, privation matérielle... Quatre grands thèmes sont traités dans cette enquête. Les conclusions sont alarmantes. "Les enfants et adolescents issus des quartiers les plus défavorisés sont les victimes d'un cumul d'inégalités qui induira inévitablement des conséquences dramatiques sur leur développement, leur scolarisation et leur vie future d'adultes", constate ainsi l'Unicef…
… "Les enfants des quartiers prioritaires désinvestis de leur scolarité? Plus de 60% se disent angoissés de ne pas réussir à l'école marquant ainsi leur intérêt pour l'éducation et leur préoccupation pour l'avenir", indique le rapport. "Isolés, avec des entourages en faillite et dépassés? Ils sont plus de 67% à déclarer pouvoir trouver de l'aide en cas de besoin dans leur quartier et près de 42% à affirmer avoir une famille à proximité."
Des chiffres largement supérieurs à ceux des quartiers plus aisés…… L'espoir des gens de raison était immense : Internet allait mettre la connaissance à la portée de tous. Rendez-vous compte : les meilleurs cours des meilleurs profs par un clic. Toutes les études, toute la science mise à disposition gratuitement. La «petite poucette» de Michel Serres, offrant toute l'information à l'homme, allait le libérer et lui permettre de consacrer son temps et sa cervelle à l'invention, à l'art, à l'intelligence. Transformation anthropologique bienheureuse, rien de moins.
Patatras. A leur surprise, les gens de raison découvrent qu'il n'en est rien ou plutôt que c'est le contraire qui se passe …… Sur les plateaux de radio et de télévision comme dans les débats proposés par les éditeurs et la presse écrite, les chroniqueurs et commentateurs de tous poils semblent tous, en effet, disposer de la science infuse. Ils légifèrent sur tout : une vague enquête sur le port de l’uniforme dans les écoles anglaises et c’est parti : voilà ce qu’il faut faire ! Quelques chiffres sur la Finlande ou la Corée du Sud et tout s’éclaire ! Une agression à la porte d’un établissement et ils savent comment réagir ! La baisse de l’orthographe grammaticale et les voilà convaincus de la nécessité de «revenir à la méthode syllabique» ! Ils ont tout compris…
… En 2012, Vincent Peillon a failli inscrire l’obligation de formation des enseignants dans la Loi de Refondation de l’école. La formation continue était sinistrée. Mais les parlementaires lui ont répondu : «Avec quels moyens ?»
Le budget, malgré la hausse prévue, est serré, et il faut reconstruire ce qui a été détruit sous le précédent quinquennat. Peillon abandonne l’idée. Avec les ESPE, il relancera la formation initiale supprimée sous Sarkozy, mais mettra de côté la formation continue.
Je ne sais pas si le public présent a comme moi, marqué le coup. Il m’a fallu plusieurs minutes pour percevoir la pleine incidence de ce qui venait d’être dit. Et prendre conscience du virage décisif que l’Education Nationale a loupé, il y a quatre ans…
… Les profs, ceux qui en ont encore l’envie, le courage, la passion, heureusement ils sont nombreux, n’ont plus qu’à se débrouiller seuls pour ne plus l’être, ne doivent qu’à eux-mêmes d’évoluer et de se former, loin de l’institution.
C’est anormal, c’est illogique, c’est irresponsable. Mais bon, «avec quels moyens ?».… Le rapport préconise le modèle du chef d'établissement manager du privé. "La réalité, c’est la pauvreté de la culture de concertation dans le privé (et pas seulement catholique) où l’information simple vaut trop souvent concertation. Cependant, nos enquêtes du début 2016 l’ont vérifié, une meilleure implication des enseignants est relevée, dans les établissements où ils sont entendus, là où l’intelligence collective est prise en compte. " Le syndicat dénonce les "abus de pouvoir" de certains chefs d'établissement.
… La mélancolie pointe.
«Est-ce que l’école s’améliore ?
Non.»…… Une partie de notre problème réside dans le fait que les dysfonctionnements de notre école qui ne parvient pas à réduire les inégalités ne nuisent pas à tout le monde. Globalement, ils ne nuisent pas aux enfants des milieux favorisés, aux enfants d’enseignants, de journalistes, de cadres supérieurs et des élites dirigeantes. …
… Lutte des classes oui, car comment expliquer autrement le fait que, dans ce pays, on ait pu impunément et sans aucune réaction de solidarité, diviser par deux les fonds sociaux destinés aux élèves pauvres qui sont passés de 73 millions d’euros en 2002 à 32 millions à 2012 (pas de grève, pas de manifestation, pas la moindre pétition) et qu’on ait pu, sur la même période et sans gêne d’aucune sorte, augmenter sans retenue aucune et à hauteur de 70 millions d’euros les crédits destinés aux heures de colle en CPGE ? Tout cela s’est fait dans un grand silence complice. Qui sont vraiment les assistés dans ce pays et quand cessera cette solidarité à l’envers où les économies faites sur les pauvres servent à préserver les positions acquises par les élites ?..
… Proclamer le «vivre ensemble» mais refuser de «scolariser ensemble», c’est dénoncer les inégalités en théorie mais ne rien faire pour les combattre…… Mais le plus stupéfiant reste à venir. Au lieu de se mobiliser contre une purge thatchérienne à laquelle même les conservateurs britanniques renoncent, certains électeurs de gauche, généreusement relayés par les médias, se préparent à participer ce mois-ci à la primaire de la droite. Au risque de conférer au candidat qui en sortira vainqueur une légitimité supplémentaire quand il appliquera son programme. En 2012, le «vote utile» avait conduit des adversaires du néolibéralisme à choisir M. Hollande dès le premier tour afin de garantir l’échec de M. Nicolas Sarkozy. On connaît le résultat …
… Une chose est sûre, le nombre d’instit ayant eu une expérience professionnelle augmente très sensiblement, il a doublé en une décennie. Le reproche fréquemment fait aux instits de ne pas connaitre une autre réalité du travail ou de n'avoir jamais quitté l’école ne tiendra bientôt plus.
Ces jeunes instits se voient moins qu’avant enseigner toute leur vie : ils étaient 40% en 2004 à penser faire la même chose dans 15 ans, ils ne sont plus que 33%, et 14% pensent qu’ils auront changé de métier (8% en 2001)…
… le rythme de travail (vacances, horaires…) n’est évoqué que par 26% d’entre eux. Les deux principales raisons évoquées sont l’attirance pour le métier d’enseignant, en augmentation (74% contre 66% en 2001) et le désir de travailler avec des enfants, en baisse (57% contre 70% en 2001)…
… la charge de travail est l’une des plus grandes différences que les jeunes instits perçoivent entre l’idée qu’ils se faisaient du métier et la réalité (54% contre 33% en 2001 !), avec les implications dans la vie privée (60%, contre 40% en 2001 !). Les écarts importants avec 2001 posent question : la charge de travail et l’impact sur la vie privée sont-ils plus forts qu’il y a 15 ans, ou bien les futurs instits la sous-estiment-ils davantage ?..
… A quoi bon célébrer ici une journée internationale des droits de l’enfant lorsque nous savons que la patrie des droits de l’homme, comme on l’appelle, a été condamnée, cinq fois, oui vous avez bien lu, cinq fois, en juillet 2016 par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir enfermé des enfants étrangers dans des centres de rétention administrative?...
… Puisque ni le droit européen ni le droit international ne suffisent, faut-il ici rappeler ce que dit le droit français, notamment le Code de l’éducation qui indique à son article L131-1 : “L’instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six ans et seize ans” ? Qu’est ce que ces municipalités ne comprennent pas dans le mot “obligatoire” ? En France, en 2016, des enfants ont ainsi cours dans des camions grâce à des associations qui se battent pour donner une instruction à des mômes ostracisés par des mairies…
… Parmi les abus constatés, des enfants âgés de 8 à 14 ans transportent des sacs pesant de 12 à 25 kilos et travaillent sans équipements de protection dans des exploitations où des pesticides toxiques sont utilisés, dénonce l’ONG. Certains quittent l’école pour toute ou partie de la journée pour venir en aide à leurs parents…
… Des sociétés «ferment les yeux sur l’exploitation de travailleurs dans leur chaîne de fabrication», s’insurge Amnesty dans son rapport, insistant sur le fait que «des grandes marques continuent de profiter de pratiques illicites déplorables». Et l’ONG de citer les cas de Colgate, Nestlé et Unilever qui «assurent les consommateurs que leurs produits sont composés d’“huile de palme durable”», c’est-à-dire qui prévient la déforestation, respecte l’environnement et les populations locales :
«Il n’y a rien de durable dans l’huile de palme produite en faisant travailler des enfants et en ayant recours à des travaux forcés.»…… "le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies a, à la suite de l’évacuation de la «Jungle de Calais», rappelé à l’ordre les gouvernements britannique et français, dans un communiqué sévère déclarant : «Les événements de la semaine dernière ont montré clairement que des considérations politiques et autres ont prévalu sur les promesses initialement faites par les deux gouvernements selon lesquels la situation des enfants non accompagnés serait leur priorité. Peu de cas a été fait en réalité de l’intérêt supérieur de ces enfants».
… Ce n’est pas la première fois que notre ministre Najat Vallaud-Belkacem affiche sa préférence pour les bonnes vieilles méthodes. Et on sait que la parole médiatisée est plus importante que les programmes. On se souvient peut-être de la souffrance des enseignants de CP progressistes, en 2005, quand des parents, des maires (achat de manuels), des collègues de CE1, l’association ultra réactionnaire SOS Education, exigeaient le “retour au b-a ba” puisque le ministre l’avait dit à la télévision...
… Il est vrai qu’elle dit et fait comme Allègre, comme Lang (qui s’est félicité du retour à la grammaire comme préalable à la maitrise de la langue dans les programmes débiles de 2008)... comme Darcos et Sarkozy…… Et si on en demandait trop aux inspecteurs, dont 96% expriment «un sentiment de stress de plus en plus fréquent» ? «D’une école reconnue et respectée, nous sommes passés à une école de plus en plus soumise aux revendications individuelles», écrivent Fotinos et Horenstein.
«D’une école où la mixité sociale était répandue et participait à l’amélioration du climat scolaire, nous sommes passés à une école qui développe les ghettos scolaires», poursuivent les auteurs de l’étude. Pour «relever ces défis», les inspecteurs, «en première ligne», ont-ils «les moyens (conditions de travail, caractéristiques du métier) nécessaires, et sont-ils aptes (motivation, moral, santé)?», s’interrogent-ils.… Le 23 septembre, la ville de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis également, avait été mise en demeure par la préfecture de scolariser cinq enfants roms qu’elle refusait illégalement d’inscrire. Des cas d’enfants qui ne sont pas les bienvenus à l’école, le défenseur des droits, Jacques Toubon, dit en traiter tous les jours. C’est parce que les réclamations sont nombreuses qu’il a choisi le «droit fondamental à l’éducation» comme thème de son rapport 2016 sur les droits de l’enfant, publié vendredi 18 novembre. «Nous sommes frappés par le constat qu’en France, aujourd’hui, beaucoup d’enfants sont empêchés d’aller à l’école, malgré l’affirmation du droit à la scolarisation pour tous»…
… Autre cas fréquent : des communes refusent les inscriptions en maternelle au motif que l’âge de la scolarité obligatoire est fixé entre 6 à 16 ans. Le défenseur rappelle que la maternelle est un droit dès lors que les parents en font la demande.
Outre des démarches administratives compliquées, la scolarisation des enfants peut être entravée par des changements fréquents de lieux de vie : nouvel hébergement d’urgence loin de l’école fréquentée, démantèlements de campements sans que soient anticipées des solutions de scolarisation…… «On ne constate pas de montée de la violence dans les établissements. Nos chiffres le prouvent. Chaque année nous traitons entre 5 000 et 6 000 dossiers. C’est peu en quantité. Il n’y a pas plus de violence qu’autrefois»…
… Si les cas de violence sont donc en baisse, «le passage à l’acte est, lui, plus violent et ce depuis une dizaine d’années» …
«Il y a une certaine montée de l’individualisme et de la judiciarisation. Auparavant les parents d’élèves essayaient de résoudre les problèmes en interne, maintenant ils ont tendance à vouloir régler cela en dehors, voire devant les tribunaux lorsqu’ils mettent en cause la responsabilité du professionnel»…… Le dossier est pour le moins embarrassant pour un ministère qui s’est fixé comme priorité la lutte contre les inégalités à l’école. En 2014, c’est pour donner un nouveau souffle à l’éducation prioritaire qu’il entreprend une révision de la carte des ZEP. De nouveaux réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP +) sont définis, comprenant chacun un collège et les écoles de son secteur. Des moyens leur sont alloués : prime, allégement de service, formations, soutien aux élèves…
Les lycées sont les grands absents de cette réforme…
… Mme Vallaud-Belkacem déclare que «les enseignants des lycées qui ont vocation à être dans l’éducation prioritaire ont raison de réclamer les mêmes moyens que leurs collègues de collèges. Il faudra faire cette réforme des lycées de l’éducation prioritaire», sous-entendu dans le prochain quinquennat…… 25% des nouveaux professeurs des écoles exerçaient une autre profession avant. Un quart, c’est énorme non? Ce sont les données du tout nouveau rapport du Conseil national de l’évaluation du système scolaire (CNESCO)[1], publié lundi 7 novembre. Les très officielles statistiques du ministère de l’éducation nationale donnent le chiffre de 16% pour le secondaire. Voilà des gens qui ont fait autre chose avant et qui se sont dit qu’ils avaient envie de passer leur journée devant trente gamins. Ils étaient, explique le rapport, salariés de la fonction publique, du privé ou chômeurs.
Une galère, vraiment?
Allez comprendre, cette proportion est en nette hausse…
… professeur est un métier vers lequel on peut s’orienter aisément puisque la porte de l'éducation nationale est grande ouverte. En effet, notre école peine à recruter. Dans une société de chômage de masse et d'intellos précaires, enseigner offre la possibilité d’un métier stable et donc d'un salaire qui ne fluctue pas en fonction des projets qui aboutissent ou non. Il est même possible de tester son appétence en devenant contractuel, ce que j’avais fait en 2015 et c’est vraiment très facile comme le montrait plus récemment un reportage d'«Envoyé spécial» diffusé sur France 2.
Du moins jusqu’au moment d'entrer dans la salle de classe…Fonds sociaux pour les collégiens et lycéens pauvres portés à 69 millions d'euros au budget 2017.
OK.
Rappel les mêmes fonds sociaux étaient en 2001 à…. 71 millions d'euros (source: rapport Delahaye sur "Grande pauvreté et réussite scolaire", page 59).
Donc ce gouvernement n'est même pas fichu de rétablir l'enveloppe que les Assistants sociaux scolaires pouvaient distribuer il y a 16 ans, et pourtant ça fait plus de quatre ans qu'il est au pouvoir - et qu'il trouve des milliards, en revanche, pour faire des cadeaux fiscaux aux grosses boîtes du CAC40 même quand elles licencient.
Accessoirement il y avait +/- 1 million d'enfants pauvres en France en 2001.
Et il y en a plus de 3 millions en 2015.
Donc l'autocélébration de sa politique sociale par la Ministre de l'Education Nationale, comment dire que c'est consternant ? indécent ?… Si l'on en croit Jean-Michel Blanquer, c'est un "modèle éducatif équilibré, mélange réussi de tradition et de modernité, d'épanouissement et de rigueur" que propose "L'école de demain", arbitré uniquement par les acquis scientifiques, par "ce que nous enseigne l'expérience" et "ce que nous enseigne la science". Pourtant, en 150 pages …
… Un aspect de cette hiérarchisation est la mise en concurrence des établissements. Si les résultats des lycées sont publiés depuis des années, on a vu récemment ceux des collèges connaitre le même sort à travers les résultats du brevet. JM Blanquer irait encore plus loin en publiant les résultats des écoles primaires. On accélèrerait ainsi l'éclatement du système éducatif avec tous les effets de relégation que l'on connait actuellement dans le secondaire.Selon un sondage publié le 7 novembre par La Croix, "l’école est avant tout, estiment 77% des Français, «un lieu pour apprendre les savoirs fondamentaux». Seules 9% des personnes interrogées lui donnent pour mission première d’enseigner les règles de vie en société"... Une majorité de sondés considère qu’il est davantage du rôle de la famille de préparer à la citoyenneté (61 % pensent ainsi), d’apprendre les usages et les règles de la vie en société (80 %) et encore plus de transmettre une bonne hygiène de vie (95 %).
… jusqu’ici, les familles attendaient de l’école davantage d’encadrement et une éducation globale de l’enfant. Une approche qui a contribué au succès du privé. Or selon cette étude, les Français demandent un recentrage sur le “lire, écrire, compter”. Peut-être, avec la polémique autour du genre, redoutent-ils que l’école transmette des valeurs ou une idéologie qui les gêne. Peut-être aussi sentent-ils que l’école ne peut pas tout… Si tel est le cas, on peut parler de tournant historique …
… Un enseignant consciencieux qui n’avait jamais demandé à devenir directeur d’école mais que l’institution a supplié d’accepter cette fonction compte tenu de ses compétences et de son engagement au service l’école, qui n’a eu que des rapports d’inspection favorables et même très élogieux au fil de sa carrière… Avec un petit bémol cependant : ce directeur d’école est un dessinateur et un caricaturiste de talent qui n’hésite pas à dénoncer des abus, des excès, des malaises dans le monde enseignant et à se moquer de comportements archaïques de petits chefs…
… Et pourtant, la Justice a condamné cinq fois l’Education Nationale, avec des attendus qui sont de véritables procès des hiérarques, qui mettent clairement en évidence le caractère scandaleux de cette affaire qui n’aurait jamais su se produire si l’encadrement avait été compétent, attentif, respectueux, juste. Cinq jugements qui comprennent de nombreuses possibilités d’exploitation et de jurisprudences utiles voire salutaires pour les enseignants de base.
Et que croyez-vous qu’il advienne ? …
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… les classes moyennes ont été (et restent) la troupe du grand mensonge économique, culturel, politique, celui qui a permis d’occulter la «question sociale» et que l’Occident ne cesse d’exporter. …
… Ce qu’il faut de courage pour aller quémander pour l’enfant une autre école, un autre collège, un autre lycée encore, toujours aller quémander dans l’espoir d’un petit mieux.»
Quand «ce qu’il faut de courage» ne marche plus, c’est «ça suffit» qui s’installe : «Ça suffit le travail, ça suffit les grèves, ça suffit les syndicats, ça suffit les politiques et ça suffit la politique, ça suffit les curés, ça suffit les plombiers, ça suffit les Polonais, ça suffit les Bulgares, ça suffit les Biélorusses, ça suffit les Roumains et puis ça suffit les Roms, ça suffit les Arabes, ah oui alors ça suffit les Arabes, ça suffit les Arabes nés en Arabie et ça suffit encore plus les Arabes nés en France, qu’ils aillent naître ailleurs, ou mieux : qu’ils ne naissent pas du tout.»…… Pour les gamins, la tentation est d’autant plus grande que le chemin scolaire est particulièrement escarpé. «25 % des enfants de Grigny atteignent le bac, alors que la moyenne nationale est proche de 80 % ! Un sur deux sort du système éducatif sans diplôme», indique Philippe Rio. Un seul chiffre résume les difficultés rencontrées par ces enfants : 60 % des élèves de troisième ne trouvent pas de stage. Faute de réseau, de pistons, faute de personnes ayant un emploi stable dans leur entourage. Pour plus d’un enfant sur deux, le premier rapport avec le monde du travail sera ainsi un contact d’exclusion…
… Pourquoi, cette fois, faudrait-il prendre la technologie au sérieux, a fortiori si l’on est confronté, comme parent, enseignant ou élève, aux inconforts tantôt cocasses tantôt affligeants qu’elle génère encore trop souvent – entre autres avanies : réseaux insuffisants, maintenance hasardeuse, outils pédagogiques singeant, parfois en moins bien, les outils traditionnels, matériels dépassés, logiciels moins conviviaux que ceux qu’utilisent les enseignants dans leur vie privée…
… Raison pour laquelle le socle de tout plan pour le numérique à l’école concerne peu les questions matérielles, surtout quand on sait à quelle rapidité tablettes et ordinateurs sont frappés d’obsolescence : le cœur du défi réside dans la capacité à former et informer les professeurs, non en prétendant que le numérique résoudrait tout, mais en faisant valoir l’aide qu’il peut apporter dans la réalisation de certains gestes professionnels – accrocher l’attention des élèves, corriger des exercices standardisés, échanger, transmettre des savoirs par des moyens alternatifs (la vidéo notamment), repérer les points de blocage masqués, etc.
Cette conviction circule désormais sous forme de truisme dans tous les congrès sur le numérique éducatif, où l’on ne manque pas de rappeler que «The killer app is the teacher».
En VF : il n’y a pas de meilleur logiciel éducatif qu’un bon professeur.… Et on voit bien que l’école publique est dans un cercle vicieux. L'éducation prioritaire est jugée peu efficace car on y envoie les professeurs en début de carrière –ce qui signifie par exemple que les congés maternité y sont plus nombreux– et ils s’empressent d'en partir, une fois que le nombre de points accumulés pour un établissement plus mixte socialement est atteint. En effet, ces établissements ne bénéficient pas réellement de plus de moyens et scolarisent les enfants des familles en difficulté, éloignées de la culture scolaire, enfants qui peuvent être issus de l’immigration, de classes populaires en banlieue, dans des villes pauvres, en zones rurales…
… Pour les gamins, la tentation est d’autant plus grande que le chemin scolaire est particulièrement escarpé. «25 % des enfants de Grigny atteignent le bac, alors que la moyenne nationale est proche de 80 % ! Un sur deux sort du système éducatif sans diplôme», indique Philippe Rio. Un seul chiffre résume les difficultés rencontrées par ces enfants : 60 % des élèves de troisième ne trouvent pas de stage. Faute de réseau, de pistons, faute de personnes ayant un emploi stable dans leur entourage. Pour plus d’un enfant sur deux, le premier rapport avec le monde du travail sera ainsi un contact d’exclusion…
… peuplée de 20 000 habitants, la zone de recrutement de Las Cazes est pleinement mixte. C’est la stratégie d’évitement d’une partie des familles qui a créé la non-mixité du collège. «La coercition, ça ne marchera pas. Et on sait que certaines familles sont prêtes à se saigner aux quatre veines pour mettre leur enfant dans le privé, poursuit Renaud Calvat. Notre travail désormais est de rendre Las Cazes attractif.» Mais pour les mères du Petit-Bard, ce combat est déjà dépassé. «Ce que nous exigeons, c’est que la loi sur la refondation de l’école et que ses objectifs de mixité soient partout respectés, tranchent Sana et Fatima. Notre but, c’est de mettre les institutions et les politiques face à leurs responsabilités.»
… Harcèlement, usurpation d’identité, mais aussi désinformation et détournements : si les élèves de 4ème sont au courant des risques des réseaux sociaux, «ils sont dans le jeu, c’est très ludique pour eux», estime le professeur. «Le but, c’est de leur faire prendre conscience qu’il faut contrôler ces outils». Même si, comme il le reconnaît, Facebook est déjà un outil démodé pour les ados de 14 ans, qui sont plutôt sur Snapchat ou Whatsapp. «Mais même si la photo sur Snapchat est censée disparaître très vite, rien n’empêche de faire une capture d’écran et de la diffuser», rappelle le professeur, qui va avoir de quoi nourrir ses cours sur le thème «Informer, s’informer, déformer».
… Lors des réunions parents-professeurs, il est de plus en plus fréquent d’entendre des parents évoquer la «phobie scolaire» de leur fils ou de leur fille, là où je parlerais plus volontiers de détestation des réveils sonnant avant 11 heures du matin ainsi que des efforts physiques et intellectuels. S’il y a mille raisons plus ou moins bonnes de ne pas aimer aller en cours, la phobie scolaire ne doit pas être un terme passe-partout, puisqu’elle désigne un mal avéré et persistant, qui peut conduire des élèves de tous profils à refuser un beau jour de mettre le pied au sein d’un établissement scolaire.
Peur de l’éloignement vis-à-vis des parents, pression trop forte de la part de la famille ou des enseignants: les raisons pouvant mener des élèves à la phobie scolaire sont nombreuses …
… «L’administration voulait la “traçabilité” des personnes comme celle des brebis. Les mêmes mécanismes étaient à l’œuvre.»…
… Il y a ainsi Christine, 60 ans, ancienne directrice d’école à la retraite, qui a refusé d’inscrire ses élèves sur le fichier informatisé Base élèves, comme le lui demandait le rectorat. Soutenue par les parents d’élèves, dans sa classe unique, elle a boycotté le fichier, sous la pression du rectorat.
Un matin, un fonctionnaire est venu chercher les dossiers papier dans l’école pour les saisir dans le fichier informatique. Avant de partir à la retraite en 2013, Christine a été sanctionnée financièrement pour avoir refusé de le faire. Elle déplore :
«On administre aujourd’hui les gens comme des choses.» …
… une quinzaine d’enseignants se sont réunis en Ardèche, pour co-écrire un texte expliquant en quoi le numérique signe, in fine, «la fin du métier». Ils sont aujourd’hui une trentaine de signataires.
«On refuse le numérique en classe parce qu’on veut enseigner» …… "Les enfants d'aujourd'hui grandissent immergés dans un monde d'écrans, ce qui a des effets positifs et négatifs sur le développement." …
… "Nous n'avons jamais eu autant de demandes de consultation pour des enfants, de plus en plus jeunes, avec des difficultés attentionnelles, des retards de parole-langage, des difficultés d'apprentissage...", souligne de son côté Carole Vanhoutte, orthophoniste et cofondatrice du groupe de réflexion Joue pense parle, au quotidien.
"Ces troubles ont pour la majorité un dénominateur commun : l'exposition précoce et intensive aux écrans."
Oh-So-British !… Ces éloges ont-ils quelque chose à voir avec un système constamment descendu en flammes [au Royaume-Uni], un système qui se trouve de facto divisé entre “bonnes” et “mauvaises” écoles ? Un système dans lequel les plus favorisés, personnalités politiques ou célébrités, soupirent de soulagement quand ils parviennent à scolariser leur progéniture dans une bonne école en ignorant le corollaire, à savoir que d’autres enfants sont laissés à leur “mauvaise école” ?
Quel sens cela peut-il avoir pour des enseignants qui travaillent dans des établissements aux effectifs nombreux et multiethniques, où ils ont souvent affaire à des enfants aux prises avec la pauvreté, issus de familles brisées ? Quel lien ont encore ces écoles avec le modèle britannique qu’on admire tant à l’étranger ?...
… La collectivité nationale peut tirer orgueil de la qualité de ce produit d’exportation et de l’image que ces écoles donnent de l’éducation britannique à l’étranger. Le plus triste, en revanche, reste que l’immense majorité des enfants dans notre propre pays n’ait pas accès à cette qualité d’enseignement.”
… C'est au XIXème siècle qu'émerge alors la peur de la «crise» d'adolescence, attisée par celle de la crise politique que connaît alors la France, tiraillée entre république, monarchie et empire. Alors que la jeunesse populaire est prisonnière de l'usine, on enferme la jeunesse masculine et bourgeoise dans des «collèges», internats rudes où régnaient une autorité arbitraire et un contrôle de chaque instant.
L'historienne Agnès Thiercé, auteure d'une thèse sur l'histoire de l'adolescence, a pu montrer comment cette discipline de fer a donné lieu à d'impressionnantes insurrections lycéennes, devant lesquelles les «blocages» de lycée que nous connaissons aujourd'hui font pâles figures…
…les années 1990 ont constitué un virage au cours duquel on a cessé en France de considérer que les causes de l'échec scolaire étaient sociales (et donc dû au fait que l'école favorisait la culture des catégories aisées) pour envisager l'idée que ces causes étaient d'abord individuelles et devait être résolues médicalement par le diagnostic et la prise en charge de handicaps cognitifs tels que l'hyperactivité ou les troubles «dys»…… Un capitalisme d’un nouveau genre, paré de «vertus égalitaires» car offrant à tous, du «start-upper visionnaire» au «collaborateur créatif», en passant par «l’autoentrepreneur», la possibilité de s’y raccorder et de s’y épanouir. Mais dans les faits, c’est un modèle civilisationnel fondé sur la marchandisation intégrale de la vie et l’organisation automatisée de la société qui en train de s’instaurer à grande vitesse…
… Cet «enveloppement» technologique va entraîner un témoignage intégral de nos comportements permettant au technolibéralisme de s’adosser à tous les instants de l’existence, de n’être exclu d’aucun domaine, et d’instaurer ce que je nomme une «industrie de la vie» cherchant à tirer profit du moindre de nos gestes…
… Le technolibéralisme a institué des méthodes managériales laissant croire que chacun peut librement s’y épanouir. En réalité, tout est aménagé afin de profiter au maximum de la force de travail de chacun. En outre, les conditions de fabrication du hardware dans les usines asiatiques sont déplorables. Quant aux travailleurs dits «indépendants» qui se lient aux plateformes, ils se trouvent soumis à leurs exigences et ne sont protégés par aucune convention collective. Enfin, les grands groupes savent opérer des montages complexes afin de se soustraire à l’impôt. Le technolibéralisme relève de la criminalité, non pas en col blanc, mais en hoodie [sweat-shirt à capuche, ndlr]. Et pourtant ce modèle est partout célébré. Mais comment un tel aveuglement est-il possible ?..
… Il est également temps de signifier aux responsables politiques que le soutien par des fonds publics à cet anarcho-libéralisme numérique n’est plus tolérable…… Ainsi, rappelle Wu, Google comme Facebook étaient initialement opposés à la pub. En 2006, Mark Zuckerberg, le fondateur de ce dernier, refuse même une offre de 1 million de dollars de Sprite, qui demande de repeindre le site en vert pour une journée. Le PDG estimait alors que la pub dégraderait l’expérience de l’utilisateur.
Mais ces belles déclarations d’intention n’ont eu qu’un temps.
«Gratification différée»
Aujourd’hui, Facebook comme Google règnent sur le marché en vendant notre attention aux annonceurs…
… Comment se sortir de ce carrousel infernal ? C’est la question à 1 000 dollars qui agite tous les usagers fatigués de l’omniprésence de la pub et des techniques de manipulation de celles-ci.
Mais Wu, note le chroniquer, n’a pas de réponse très convaincante …… Si ça t’intéresse il existe plein de thèses sur les IHM (interfaces homme-machine) et la psychologie cognitive qui documentent très précisément cet état de confusion qui se présente non pas quand on change «d’outil» mais quand on change de «philosophie», c’est-à-dire quand on expérimente des outils pensés et conçus différemment, dans une autre logique, avec une autre «philosophie».
Donc il est triplement faux de prétendre que «ce n’est pas parce qu’on travailla avec Microsoft un jour qu’on travaillera avec Microsoft toujours, ce n’est pas vrai»…
… Au fond, l’enseignement privé est l’enseignement public dont rêvent les classes moyennes…
… La loi Debré prévoit une "obligation de service public" aux établissements privés, qui doivent accueillir tous les enfants sans distinction d’origine ou de croyance. Mais dans la pratique, ils sont obligés de sélectionner. Et il y a des réalités dont ils ne se vantent pas mais qui existent, comme la nécessité de maintenir leur équilibre économique. L’Etat paie les salaires des professeurs, mais la participation publique ne va guère au-delà…
… Une des valeurs que les parents donnent à l’enseignement privé, c’est précisément que ces enfants issus de l’immigration n’y sont pas nombreux. Une attitude pas très chrétienne, reconnaissons-le !..Caroline Fourest émet des oukases contre ceux qui ne sont pas d’accord avec elle. Elle entretient un rapport quasi-religieux à la laïcité, dont elle s’érige grande prêtresse. Sa manière de disqualifier, c’est du Trump qui se veut de gauche…
La laïcité est-elle en train de devenir le nouveau nom de code du racisme anti-musulman?
C’est un risque. C’est pourquoi il faut, notamment à l’école, avoir une pédagogie de la laïcité…
… Dans une certaine mesure, Caroline Fourest participe de ce discours dominant en refusant d’interroger le cœur de la société et en faisant comme si la menace venait toujours des autres. Le «sang-froid» réclamé par Briand en 1905 est plus que jamais d’actualité.… Arrêtons-nous sur les profiteurs. Il y a le libéral, urbain, riche, mondialisé, de droite. Il y a aussi le libéral, urbain, riche, mondialisé, de gauche – le bobo. Il est même pire que l’autre, car c’est un hypocrite : il appelle à une France fraternelle, mais, dans les actes, il fait tout le contraire.
Beaucoup ont jusqu’ici moqué gentiment les contradictions du bobo. Il habite en ville et glorifie la nature, mange bio mais ne comprend rien à l’agriculture, est favorable au libre-échange tout en exaltant la diversité culturelle, prend souvent l’avion mais veille à l’empreinte carbone, transforme un cinq-pièces en loft et s’attendrit devant les boutiques d’artisans, vante l’école publique et met ses enfants dans le privé, adore l’architecture industrielle et abhorre les industriels…
… Le bobo s’installe dans les quartiers modestes des grandes villes sans en chasser les pauvres, ce n’est pas la peine, le marché s’en charge tout seul, faisant au passage grimper la cote de son logement. Il est ravi quand des déclassés vivent à côté de chez lui, cela lui permet de dire qu’il contribue à la ville mixte. Mais il ne se mélange pas. « Proche de l’immigré mais pas trop », écrit Christophe Guilluy, qui ajoute que «les pratiques d’évitement résidentiel et scolaire sont la norme».Sous des aspects plus ou moins folkloriques, c’est la nostalgie d’une école de la ségrégation sociale, du chacun à sa place et de l’entre-soi qui avance masquée. Car ces discours sur le «bon vieux temps» participent d’une offensive réactionnaire qui vise en réalité l’égalité et la démocratie, à l’école et au-delà…
… Nous savons qu’une école émancipatrice ne se construit pas sur le repli identitaire, sur la légitimation des inégalités ni sur le dressage ou le câblage des corps, des cerveaux et des esprits.
Mais nous savons aussi, après cinq années de refondation de l’école, sans perspective sociale et égalitaire, que ce n’est pas «d’en haut» que viendront les transformations de l’école. A l’instrumentalisation de la pédagogie par les gestionnaires du système au service du libéralisme triomphant, nous répondons par une «pédagogie critique» qui s’efforce, au jour le jour, de construire les outils dont pourront se saisir nos élèves pour s’émanciper individuellement et collectivement.… le blâme infligé à Jacques Risso par l’inspecteur d’académie, est enfin annulé. Cinq condamnations pour l’éducation Nationale. Victoire totale pour Jacques Risso …
… Au tableau noir, 3 années de souffrance, des préjudices de tous ordres, considérables, des moments dramatiques, des pertes financières en termes de frais de justice, de rémunération des avocats, de déplacements, de temps perdu…
Et pas un mot d’excuse. Pas le moindre regret exprimé. Au contraire, l’arrogance est toujours de mise. On affirme même dans certains milieux que l’inspecteur d’académie attend une promotion…
… Jacques Risso a échappé au pire. Nous sommes au moins quelques uns à nous en réjouir. Nous ne laisserons pas la ouate institutionnelle cacher les souffrances qui font des velléités de refondation, une grande illusion…… Cette semaine, j’obéissais donc sagement aux instructions, plein de remords avec la sensation de faire une grosse bêtise. Le tableau : mes 26 CP allongés par terre dans la classe fermée à clé et plongée dans le noir, avec consigne de ne faire aucun bruit pour ne pas se faire repérer par le «méchant»… N’y a-t-il pas un problème, là ?
Certes, nous avons essayé, au moins pour les plus jeunes, de rendre l’exercice ludique : le mot «attentat» ou «terroriste» n’a jamais été prononcé, et j’ai présenté cela comme une partie de cache-cache ou «comme l’histoire des 3 petits cochons face au loup», au cas où un méchant entrerait dans l’école…
… Le sociologue, qui a inspiré la réforme du collège en 1999, sort de son silence. Que Laurent Joffrin, journaliste de gauche, souligne la pertinence d’un diagnostic qu’il juge, lui, être une charge gratuite et simpliste contre le corps enseignant, c’en est trop. Pour lui, c’est Libé qui fait du Valeurs actuelles. C’est Libé qui déserte le camp des progressistes… Bref, un signe supplémentaire du glissement conservateur de la société. Questionner le bien-fondé et l’efficacité des réformes n’est pas l’apanage de la droite réactionnaire lui répond Laurent Joffrin...… Après la sortie du livre de Carole Barjon consacré aux «assassins de l’école», j’avais décidé de ne pas réagir à un ouvrage mêlant les idées reçues les plus éculées, les rumeurs plus que les faits et une étrange théorie expliquant les problèmes de l’école française depuis plus de trente ans par l’influence de quelques «pédagos», dont un sociologue. Que cet ouvrage fasse les délices du Figaro, du Point et de la «fachosphère» est dans l’ordre des choses…
… La loi Jospin de 1989 déclarant que «l’élève est au centre du système» apparaît comme le scandale fondateur, bien que je continue à mal comprendre ce qui est au centre de l’école si ce n’est l’élève, comme le patient doit être au centre de l’hôpital…
… Je crains que votre soutien à cet ouvrage soit un signe très inquiétant du glissement conservateur de notre société et de son incapacité à débattre sérieusement de nos problèmes…… De toute évidence, le débat sur la lecture ne met pas seulement aux prises la droite réactionnaire et la gauche progressiste. Elle divise aussi ceux qui cherchent à réduire les inégalités scolaires et à promouvoir une école pour tous. Autrement dit, la gauche. Et ce n’est pas forcément rejoindre la réaction que de s’interroger sur le bien-fondé de réformes qui, de toute évidence, peinent gravement à améliorer les choses…
… Si l’on tient compte uniquement des suppressions de poste décidées sous Nicolas Sarkozy et que l’on exclut les postes créés en urgence à la rentrée 2012 par la gauche, on arrive à une estimation d’environ 80 000 postes supprimés en cinq ans.
Sur les 60 000 postes promis par François Hollande pour l’éducation, le bilan ne peut être que provisoire. Dans l’éducation nationale, qui représente le gros des postes promis (54 000), les recrutements ont pris du retard…
… Autre réserve : ces créations de poste, pour beaucoup réservées à la formation (la moitié des postes promis dans l’éducation nationale), n’ont pas suffi à faire diminuer le nombre d’élèves par classe depuis 2011, dans un contexte de hausse des effectifs.C'est la stabilité qui l'emporte, parfois à la virgule près, aux élections des représentants des parents d'élèves. Les grands vainqueurs des élections sont les listes locales de parents dans le premier degré et les abstentionnistes au second degré. "Semaine de la démocratie" ou pas, il n'y a pas eu de sursaut démocratique à l'Ecole. ..
… Comment expliquer la faiblesse des engagements des parents ? Les parents semblent avoir intégré que leur place dans l'Ecole est secondaire. Il est vrai que la loi de refondation n'a pas sensiblement changé leur poids dans l'institution scolaire, même si la création des espaces des parents matérialise leur présence. Du moins là où cette obligation est remplie...
… Le trait dominant de ces élections c'est le repli sur soi , dans l'abstention ou la liste locale. Malgré les PEDT et le périscolaire, le récit de la refondation n'a pas touché les parents.… le nombre total de logements construits entre 2012 et fin 2015 est de 20 546. Soit plus de la moitié de l'engagement du président. Avec les appartements pour étudiants dont la construction est attendue avant le 31 décembre 2016 (6274), cela porte le nombre total à 26 820 unités construites, soit 63% des 42 607 récemment annoncées. Dans les quatre mois qui suivront, le gouvernement aura-t-il la capacité de construire les 15 787 logements restants, pour respecter son engagement? …
… Dans son étude venimeuse l'Ifrap dénonce des milliers de postes d'enseignants qui ne sont pas devant élèves dans le public. C'est vrai ! Des milliers de postes sont absorbés par la formation initiale des enseignants que le ministère a remis sur pieds. Et dont bénéficient les enseignants du privé...
Ce que recommande au final l'Ifrap c'est pour économiser de privatiser totalement l'enseignement et de le catholiciser. Pas sûr que les Français soient d'accord. Pas sûr non plus que ce soit le voeu des parents d'élèves du privé...… «Et après ?», interroge le parent inquiet, le citoyen qui, d’un PISA à l’autre, a fini par intégrer que, s’il y a un domaine dans lequel le système excelle, c’est dans sa capacité à accroître les inégalités.
Pourquoi cette absence de sursaut ? Un petit tour dans les classes suffirait à relativiser le procès en immobilisme fait à l’école : sur le terrain, c’est à un flot incessant de réformes que les professeurs sont confrontés, comme pris au piège des alternances politiques.
Reste que la France n’a pas su, comparativement à d’autres, tirer toutes les leçons de PISA…
… Mais le principal frein tient plus à l’histoire de notre école prétendument pour tous, dont on accepte depuis toujours qu’elle classe et trie. «Les résultats de PISA sont mauvais pour les élèves en difficulté, moyens pour la masse, mais le haut du panier, les enfants bien nés qui réussissent dans et par l’école, ne sont pas inquiétés, résume l’historien Claude Lelièvre. On s’en émeut par principe, mais beaucoup s’en satisfont dans les faits.» …… que se passerait-il si on envoyait les enseignants chevronnés en ZEP ? Et inversement, les jeunes débutants seraient-ils plus efficaces à Louis-le-Grand ? Pas si sûr !» Pour ce chercheur, le problème n’est pas tant le fait que les ZEP concentrent les jeunes enseignants peu expérimentés que l’instabilité des équipes. «Ce turnover engendre de réelles difficultés pour maintenir un ordre scolaire, construire une dynamique collective et mettre en œuvre des actions pédagogiques efficaces.»…
…«Le couronnement, en France, ce sont les classes prépas, les lycées d’élites. Dans d’autres pays, c’est l’inverse, relate-t-il. Le bon chef d’établissement, le bon enseignant, c’est celui qui finit sa carrière dans un établissement difficile.»... Le pays comptait 1,8 million de jeunes peu qualifiés et sans emploi en 2015, soit près de 270 000 de plus qu’en 2008. Et près du double de l’Allemagne...
... En 2012, le candidat à la présidentielle qu’était François Hollande s’était engagé à diviser par deux le nombre de décrocheurs, donc à parvenir à 67 500 d’ici à 2017. A la fin de 2015, la ministre de l’éducation nationale jugeaient l’engagement présidentiel «à portée» : mais les derniers chiffres disponibles, datant de 2014, faisaient état de… 110 000 décrocheurs...... "Qui veut être prof aujourd’hui ? Les redoublements ont disparu, les classes sont surchargées… Nous ne sommes plus en situation de remettre en selle les élèves en difficulté."...
... Les parents cherchent des profs tous azimuts
Les parents d’élèves, les professeurs et l’administration du lycée de l’Essouriau ont pour l’instant tout tenté pour dénicher les perles rares. «Le Bon Coin, Pôle emploi… Tout le monde cherche et active ses réseaux, se désespère Marie-Alix Duval. Les surveillants encore étudiants ont été sondés, les deux élèves de Polytechnique en tutorat aussi. Après, il faut connaître les programmes, savoir gérer une classe. Ce n’est pas satisfaisant, c’est de la survie.»...… Si la ségrégation sociale propre aux REP+ est forte, celle-ci a des origines multiples, notamment le niveau de ségrégation urbaine et, tout autant, voire davantage, les politiques des établissements privés qui sélectionnent leurs élèves selon des critères scolaires, sociaux et ethniques comme l’ont montré Du Parquet, Brodady et Petit en 2013. Lorsque le secteur privé scolarise si peu les enfants d’origine populaire et si massivement les élèves d’origine favorisée, il participe indirectement à la ghettoïsation des établissements de l’éducation prioritaire (Merle, 2016). Dans cette situation, l’éducation prioritaire n’est pas à l’origine de la ségrégation sociale, elle la subit…
… car pour changer un système éducatif il ne s’agit plus vraiment des lois naturelles de l’enfant et ça n’envoie pas du rêve mais il faut faire des choix stratégiques (former les enseignants, prioriser les petites classes) et budgétaires. A l’école on m’a appris que ça s’appelait la politique.… une couverture médiatique telle que la ministre a été amenée à relancer le conseil de l'innovation (Cnire). Mais qu'en pensent les professeures de maternelle ? Nous avons interrogé trois enseignantes, bien installées dans le métier, pour leur demander leur analyse d'un livre destiné au grand public. Deux mots reviennent : déception et trahison. Céline Alvarez ne fait pas l'unanimité.
Parmi les Alvarez-sceptiques, beaucoup regrettent qu’elle soit présentée par les médias comme une enseignante révolutionnaire : bien d’autres enseignants en font autant tous les jours dans leur classe depuis des années sans tambour ni trompette et la plupart de ses propositions relèvent du simple bon sens. «Beaucoup d’enseignants cherchent à impliquer et motiver leurs élèves, développer les interactions entre les élèves, les projets, la construction des outils d’apprentissages... On n’a pas attendu Céline Alvarez», peut-on lire.
En enfonçant des portes ouvertes, Alvarez jette également le discrédit sur l’ensemble de l’école, y compris ceux qui font bouger les choses en silence ...... On reproche aussi à Alvarez d’avoir bénéficié, lors de son expérience à Gennevilliers, de conditions tout à fait particulières : un emploi du temps en marge de l’école (pas de services pour Alvarez), une Atsem supplémentaire («payée par l’association «Agir pour l’école», présidée par le directeur de l’Institut Montaigne, think tank clairement dédié à la défense du libéralisme», note Paul Devin dans un billet de blog très critique), élèves gardés dans une même classe trois années durant, mise à disposition d’un matériel spécifique coûteux. ..
… dans l’état actuel du droit, le libre choix des parents d’un établissement en fonction de son caractère propre est une liberté fondamentale reconnue par le Conseil constitutionnel en 1977 (ainsi que par la Convention européenne des droits de l’homme).
En revanche, rien n’interdirait de moduler le financement des établissements scolaires en fonction de leur composition sociale. Beau débat pour une campagne présidentielle. A condition d’avoir le courage de l’ouvrir.
... La Refondation va-t-elle se clore avec les questions sur laquelle elle s'est ouverte en 2012 ? Le rapport publié par le Cnesco le 26 septembre adresse à l'Education nationale un triple défi. Trois questions fondamentales que le ministère a fui en 2012 et qui lui reviennent au moment où la Refondation se clôt. Trois questions pour un futur programme de la gauche ?..
...Le Cnesco a beau jeu là aussi de montrer que les mêmes politiques, actionnées par les mêmes bureaux, sont instillées depuis plus de 20 ans sans jamais donner de résultats et sans jamais être évaluées dans une totale irresponsabilité...... Etait-ce le bon moment pour parler de cette question ?
Le temps de la recherche n'est pas celui du politique. Le rapport est robuste, les équipes ont eu besoin de travailler pendant 2 ans. Ceci dit, en tant que présidente du Cnesco mais aussi comme citoyenne je m’alarme de ce type d’objection. Car elles supposent qu’à la veille d’une élection présidentielle, il ne faudrait pas donner des informations objectives aux citoyens sur l’efficacité des politiques publiques pour éclairer leur vote. Le rapport est aussi utile pour la construction des programmes politiques car il montre que certaines politiques sont efficaces et d’autres pas. Par exemple, il montre que raccourcir le tronc commun du collège unique accroit les inégalités à l’école. Donc tous les programmes qui proposent de réintroduire une orientation précoce au collège baisseront le niveau scolaire général du pays et amplifieront le déterminisme social. Il semble important que le citoyen ait ces éléments d’information avant de voter plutôt qu’après...... On se gargarise en disant : "On donne plus à ceux qui ont moins". Mais la Cour des comptes l'a montré : le mécanisme compensatoire n'affecte pas l'inégalité des ressources entre établissements chics et pas chics. Avoir 3 classes européennes dans un collège de centre-ville compense très largement les quelques moyens supplémentaires alloués au collège difficile.
Le rapport de Jean-Paul Delayahe sur la pauvreté à l'école pointe aussi la disproportion entre les fonds alloués aux classes préparatoires et ceux bénéficiant aux enfant défavorisés. ..
... Pourquoi n'a-t-on pas pris le taureau par les cornes dès le début du quinquennat ?
Je vois 2 raisons majeures. D'abord je ne suis pas convaincu que les Français désirent l'égalité des chances scolaire. Chaque fois dans l'histoire que l'on a eu des réformes éducatives visant l'égalité des résultats, cela a provoqué des oppositions extrêmement fortes, ne venant pas seulement de la droite, sur le thème : "Les élites sont menacées", "Ca va être le nivellement par le bas"....Faut-il interdire les devoirs à la maison ? La loi a mis un terme à ce débat le 29 décembre 1956 en ce qui concerne l’école élémentaire, mais au collège, c’est une autre histoire. Ce lundi 3 octobre, ZupdeCo publie un manifeste qui prône le recours aux devoirs exclusivement sur le temps scolaire...
... En bref, le débat est vieux et toujours bien vif tant il interroge les pratiques de chacun des parents et des enseignants. Ce que reconnaît François-Afif Benthanane, qui ne tient pas particulièrement à blâmer l’Éducation nationale. "Certes les ministres changent tous les deux ans ...... L’échec de notre politique éducative est acté, pourquoi n’avoir jamais modifié notre approche ?
En France, nous n’avons pas une tradition d’évaluation de nos politiques publiques. Et quand elle existe, on ne la regarde pas pour concevoir des réformes. On en regarde les résultats sans en tirer de leçons réelles. Ce rapport, aux conclusions assez évidentes, met en avant l’aggravation des inégalités sociales en France, confirmée par les mauvais chiffres des enquêtes internationales, mais on continue de mener la même politique depuis 35 ans. Certains acteurs nous reprochent même de ne pas avoir utilisé des méthodes scientifiques. Globalement, notre personnel politique n’a pas la culture de la reddition de comptes.
... Tout ce qu’on souhaite c’est que ce rapport et, plus largement, le travail du Cnesco enrichissent le débat public sur l’éducation. À l’heure actuelle, celui-ci est très pauvre, sans vision globale. Tout le monde reste coincé dans des postures idéologiques, entre égalitarisme et élitisme. Nous produisons des résultats scientifiques, mais tous les hommes et femmes politiques continuent de proposer des politiques inefficaces. Certains candidats parlent par exemple d’instaurer l’orientation dès la classe de 5e. ..... Une étude, publiée vendredi 30 septembre dans la revue scientifique Education et formations, qui porte sur l’ensemble des collèges de France, souligne le poids important du privé dans la ségrégation. Il recrute davantage dans les milieux «favorisés». Et, selon les secteurs de l’enseignement, les élèves sont de plus en plus typés socialement. Il suffit de chercher où étaient scolarisés, en 2015, les 38 % de collégiens issus de milieux défavorisés : enfants d’ouvriers, d’inactifs, de chômeurs. Ils représentent 43 % des élèves du public, contre 20 % de ceux du privé. Pour ce qui est des 23 % d’élèves de familles privilégiées (cadres, professions intellectuelles supérieures, libérales, enseignants et chefs d’entreprise), ils sont surreprésentés dans le privé, puisque 37 % des collégiens y sont d’origine très favorisée, contre 19 % dans le public...
... alors que la gauche, à sept mois de l’échéance présidentielle, doit rendre des comptes en matière de mixité sociale. Le gouvernement a beau l’avoir inscrite au cœur de sa loi de «refondation» de l’école (2013), il ne l’a concrètement mise en chantier qu’à la rentrée 2016. Et encore, sur la base d’expérimentations ...
L’extraction des matières premières qui entrent dans la composition du téléphone portable pose plusieurs problèmes éthiques. Le plus emblématique se résume dans l’expression de «minerais de sang», exploités dans des zones de conflit armé, en particulier l’or, le tantale, l’étain et le tungstène...
... Très peu recyclés et exploités, ces matériaux – parmi lesquels figurent une quarantaine de minerais et métaux précieux – représentent pourtant une véritable «mine urbaine», notent les sénateurs...
[ Rapport Sur l'inventaire et le devenir des matériaux et composants des téléphones mobiles-
sept. 2016 ]... l’étude de l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) sur les compétences numériques des élèves, publiée le 14 septembre 2015, a semé le doute quant à l’efficacité de l’utilisation des écrans dans l’enseignement. «Les élèves utilisant modérément les ordinateurs à l’école ont tendance à avoir des résultats scolaires légèrement meilleurs que ceux ne les utilisant que rarement. En revanche, les élèves utilisant très souvent les ordinateurs à l’école obtiennent des résultats bien inférieurs dans la plupart des domaines d’apprentissage, même après contrôle de leurs caractéristiques sociodémographiques» ...
En se fondant sur 22 contributions commandées pour l’occasion par le Cnesco à près de 40 chercheurs français et étrangers , ainsi que sur des enquêtes, des études et des articles publiés par des chercheurs ou des organismes, le Cnesco présente dans ce rapport un bilan global des inégalités scolaires d’origines sociale et migratoire en France aujourd’hui. Cette analyse à visée holistique se déroule en trois parties : tout d’abord, une définition conceptuelle des inégalités sociales à l’école et des approches de la justice scolaire; ensuite, un état des lieux quantitatif présentant ces inégalités scolaires ; enfin, une présentation des politiques scolaires entreprises depuis quatre décennies dans l’objectif de combattre les injustices sociales à l’école tant au primaire qu’au secondaire, ainsi qu’un bilan sur leur efficacité.
Qu’est-ce qu’une école juste? Comment décrire, observer les inégalités? ...Rapport du CNESCO - septembre 2016 :
COMMENT L’ÉCOLE AMPLIFIE-T-ELLE LES INÉGALITES SOCIALES ET MIGRATOIRES ?... Cette absence de «section mixité» dans le code de l’éducation indique qu’il n’y pas de réel cadre défini, stabilisé, mais plutôt un ensemble de recommandations. En revanche, le code de l’éducation comporte toujours les modifications induites par l’assouplissement de la carte scolaire voulue par Nicolas Sarkozy à quelques modifications près (suppression de la rubrique «autre motif» pour justifier de l’évitement du collège de secteur). Le code de l’éducation est donc porteur en lui-même de contradictions issues de compromis politiques qu’il faudra bien un jour clarifier, arbitrer...
... La décentralisation, ne vient ainsi qu’ajouter un niveau de complexité supplémentaire, notamment lorsque les collectivités concernées ne sont pas également acquises à la cause de la mixité. Le «défi» d’une politique de mixité sociale consiste donc à faire s’accorder le niveau central de l’institution, ses administrations locales, ainsi que les collectivités locales, tout ceci à propos d’une politique dont les contours restent à construire. ..... Pour l'éducation nationale, cette hausse du budget permet la création de 11 662 postes pour l'enseignement scolaire et 1000 pour le supérieur. 4 311 postes sont créés dans le premier degré pour la rentrée 2017 et 4 400 dans le second degré public. Le privé bénéficie de nouveaux 1000 postes. 2017 voit aussi la création de 600 postes de personnels d 'éducation et administratifs et 1351 d'AESH, accompagnants en CDI pour les élèves handicapés.
Cela permet d'atteindre les 60 000 postes promis en 2012 par François Hollande. Une bone partie de ces postes sont en fait des emplois d'enseignants stagiaires du fait d ela reconstitution de la formation initiale : cela compte pour 25 937 emplois depuis 2012. 20 262 postes d'enseignants auront été ouverts dans les classes en 2017 depuis 2012, dont 10 628 dans le premier degré public, 7860 dans le second et 1774 dans le privé. S'y ajoutent 1400 emplois administratifs, 4251 d'accompagnants d'élèves ne situation de handicap et 2150 d'assistants d'éducation. Ceux là n'apparaissent qu'en 2016 alors que des milliers d'autres assistants d'éducation sont en poste...
"Il peut arriver qu'on n'arrive pas à pourvoir tous les postes avec des titulaires", reconnait la ministre ...... Reste à savoir où sont passés ces postes. Si les crédits sont bel et bien affichés dans les lois de finances successives, dans la réalité, le ressenti est différent. Les moyens mis en œuvre ne sont pas toujours visibles, comme le pointait le rapport du comité de suivi de la loi sur l’école, paru en janvier. Les parents se plaignent toujours d’absences de professeurs non remplacées, les syndicats d’enseignants dénoncent toujours des classes trop chargées, et les rectorats ont toujours recours à du personnel précaire pour pallier les besoins...
... Par ailleurs, qui dit poste créé ne dit pas forcément poste occupé. Dans certaines disciplines, comme les lettres classiques, l’allemand ou les mathématiques, la crise du recrutement perdure et les concours ne font pas le plein. Quand un poste n’est pas pourvu, ou bien il est occupé par un contractuel, ou bien les crédits sont réaffectés ailleurs. Selon la Cour des comptes, près du quart des postes supplémentaires n’ont pas été «consommés» entre 2013 et 2015..... la situation a évolué au cours des quinze dernières années, «dans toutes les administrations, l’obéissance s’est transformée en docilité.» Plus personne n’ose parler. La mixité sociale dans les établissements scolaires n’est-elle pas un enjeu d’intérêt général justifiant de s’exprimer ? Pendant ce temps, la ministre communique à tous crins. Et continue de dire que la mixité est l’un de ses combats.
... Pour comprendre leur inquiétude, un retour en arrière s’impose. APV, RAR, CLAIR, ÉCLAIR, ZEP… L’éducation prioritaire, créée en 1981 par François Mitterrand, a endossé à peu près tous les noms. Tendance acronyme, toujours. L’idée : cibler les établissements les plus en difficultés, abritant les élèves socialement et scolairement fragiles, et leur allouer plus de moyens. Sauf qu’au fil du temps, le dispositif s’est dilué, de plus en plus d’établissements y entrant sans que d’autres n’en sortent.
En 2014, Vincent Peillon, alors ministre de l’Education, entreprend donc de réformer tout ça ...
... «Par ailleurs, il est incompréhensible de considérer que l’éducation prioritaire puisse s’arrêter à la fin du collège. Les lycées qui étaient classés ZEP recrutent dans des bassins où l’essentiel des collèges sont classés REP ou REP+. Les difficultés sociales et scolaires des élèves ne disparaissent pas par magie à l’issue du collège» ...... Les inégalités scolaires se poursuivent jusqu’à l’insertion sur le marché du travail. Un même diplôme n’a pas le même rendement: il ne donne les mêmes chances d’obtenir un emploi selon l’origine sociale du jeune. C’est particulièrement vrai pour la voie professionnelle. Deux élèves titulaires du même bac pro n’auront pas la même probabilité de trouver un emploi. Sans surprise, l’enfant de cadre aura plus de chance de travailler que son camarade fils d’ouvrier. A trois ans de vie active, la différence des taux de chômage entre l’un et l’autre est de six points (17% contre 23%)...
... La principale explication de l’état des inégalités à l’école tient aux politiques publiques. Et en particulier, à cette politique d’éducation prioritaire menée pourtant de manière constante depuis 35 ans. «Loin de faire de la discrimination positive, elle produit en réalité de la discrimination négative, à cause des effets pervers», avance Georges Felouzis. Il va plus loin: «Mener une politique d’Education prioritaire, c’est aussi accepter la ségrégation sociale et scolaire. C’est la rendre moralement acceptable, en disant: on vous donne plus, tout en ne faisant rien pour lutter contre». ..... Se demander pourquoi on refuse d'agir
"Les inégalités scolaires renvoient à deux maux plus larges.
Un : la structuration spatiale des inégalités. Quand vous mettez tous les pauvres et tous les immigrés ensemble dans les mêmes quartiers, il est difficile d'avoir des résultats scolaires aussi bons que dans les établissements de centre-ville ! Les résultats du Cnesco consacrent l'échec de la politique de la ville depuis 30 ans.
Deux : le système est difficile à réformer parce que les classes moyennes supérieures qui tirent des bénéfices sociaux de ces inégalités –et les professeurs en font partie- s'y opposent, soit en manifestant, soit en votant. Elles agitent les mêmes slogans aussi vieux que la massification scolaire comme la hantise du : "nivellement par le bas !" Tandis que les victimes de ces inégalités scolaires n'ont pas la parole. Elles sont absentes sur le plan politique.
L'échec de l'école est l'échec d'une société qui n'estime pas que les inégalités scolaires soient un enjeu vital… sauf quand il y a un attentat ou des flambées de violences."
... Il importera au cours de cette année de scruter avec attention les formules de la politique. Elles sont rarement anodines et, autant elles surgissent et s’imposent sur les réseaux et les plateaux sans explications ni commentaires, autant elles ont été à coup sûr pesées très en amont par des conseillers, qui savent bien quels détournements il faut opérer, quels mots-clés, quelles expressions piégées il faut utiliser. La culture politique n’a pas disparu. Mais elle est devenue implicite. Les uns la ressentent sans l’exprimer. Les autres la manipulent sans le dire...
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… comment des pédagogues inventifs et généreux de l'Europe entière essayèrent de rendre impossible un nouveau conflit. Une expérience riche d'enseignements aussi pour la situation actuelle.Le film de montage que diffuse Arte ce mercredi 7 septembre, Révolution École de Joanna Grudzinska, est passionnant à plus d’un titre. Et aussi à la fois inquiétant et stimulant. Construit à partir d’un nombre impressionnant d’archives visuelles (films et photos), il accompagne l’aventure des nouvelles pédagogies qui fleurirent dans toute l’Europe à l’issue de la Première Guerre mondiale…… la montée des nationalismes et des replis identitaires dans toute l’Europe actuelle, une Europe désormais en panne d’imaginaire commun. Le récit des expérimentations d’alors rappelle que les transformations de mentalité permises par l’éducation sont fragiles, réversibles…… Les deux tiers des Français (65%) se déclarent favorables au rétablissement de l’uniforme à l’école, un score en progression sur cinq ans (50% en 2011)…
… C'est aussi un sujet moins clivant qu'il ne pourrait paraître, puisque deux tiers des sondés assurent donc souhaiter un retour de l'uniforme. C'est à droite que ce chiffre est le plus élevé (79%) et cela ne surprend pas vraiment Yves-Marie Cann, directeur des études politiques de l'institut Elabe. Pour lui, ce résultat traduit l'aspiration forte à un retour de l'autorité à l'école:«Les Français attendent une verticalité au sein de l'Éducation nationale et dans la salle de classe, et l'uniforme marque aussi une certaine forme de discipline et de respect par rapport à l'institution scolaire et par rapport au personne enseignant.»Quelques candidats en course pour la primaire de droite ont d'ailleurs déjà indiqué qu'ils y étaient favorables…Bref, un foisonnement de sondages montrant une majorité réelle mais avec des motivations très différentes, ainsi qu'une multiplication de propositions politiques, le tout pour un effet pourtant plus qu'incertain: un article de The Conversation, publié en décembre 2015, ne montrait ni résultats positifs, ni résultats négatifs clairs de l'uniforme sur le comportement des élèves.… L’uniforme ne permet pas de lutter contres les inégalités, il permet seulement d’en masquer certaines, au sein d’un groupe donné, de manière lacunaire et superficielle. Peut-être que tous les hommes et femmes politiques qui se repaissent de ce débat sur l’uniforme devraient, plutôt que de vouloir cacher le problème avec un bout de tissu, s’attacher à le regarder en face et se poser la seule question: comment faire mieux réussir les enfants des catégories populaires qui pâtissent d’un vrai désavantage au sein du système scolaire français?
... L’école doit-elle permettre aux enfants de s’émanciper?Si l’ouvrage de Charlotte Magri démontre qu’elle en convaincue, il souligne aussi à quel point cet objectif semble aussi lointain qu’incertain, lorsqu’au quotidien les effets de la massification scolaire renforcent de manière prégnante les inégalités. Tout au long de l’ouvrage, elle s’attaque aux normes qui régulent les discours et les pratiques. Dans la première partie, Charlotte Magri propose ses propres définitions de mots et d’expressions qui peinent à se traduire en actes: Projet d’école, Ambition réussite, Segpa, Cliss, Refondation de l’école...
... À vrai dire je ne sais pas si tout le monde sent l’urgence. On a une institution qui a hérité d’une histoire et qui a été construite par rapport à une histoire. À savoir qu’on a voulu élargir un modèle qui fonctionnait très bien pour un sous-groupe socioculturel [ayant des ressources sociales et culturelles élevées, ndlr]. Nous avons massifié. Nous n’avons pas su démocratiser. Pour arriver à la démocratisation, il faut accepter que chaque enfant est différent ...
... vous dites qu’on est face à une école qui veut s’adresser à tous quels que soient les enfants et quels que soient les enseignants, mais avec un écart entre les discours et les actes et un accroissement des inégalités…
Dans notre société, l’enjeu est dans nos représentations. On ne sait pas vivre ensemble. Donc on ne peut pas le transmettre à nos enfants.
... Mais, surtout, ce danger avance désormais masqué ! Tout se passe comme si l’histoire se répétait sur certains points, mais n’avait retenu des drames antérieurs que la nécessité de déguiser les dangers à venir, pour qu’on ne les reconnaisse pas ! Il faut donc plus de vigilance encore que jamais. Et dans cette vigilance, il faut exercer celle qui porte sur le langage, sans attendre qu’il soit trop tard. Car il est certain que, comme dans toute époque de «crise», bien loin d’être un vase clos à l’écart et épargné, le langage constitue l’un des enjeux et l’une des ressources majeures, pour résister, et qu’il faut donc y veiller, comme sur la prunelle de nos yeux.
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... Eux qu’on entend peu, d’ordinaire, mais que l’on sait gré de «faire tourner» les collèges et lycées, pointent tous la même dérive : la pluie d’outils informatiques, trop nombreux et peu performants, qui leur vole du temps et les éloigne du «cœur de leur métier» : l’impulsion pédagogique, la responsabilité éducative, la gestion des ressources humaines. «10 % de nos collègues citent la maintenance informatique parmi leurs trois principales tâches, s’énerve Philippe Tournier, proviseur à Paris et porte-parole du syndicat SNPDEN-Unsa. Remplir des tableaux, noircir des colonnes de chiffres, recopier des rangées de noms : on ne fait presque que ça depuis la rentrée ! Ajouté au déferlement de circulaires, d’ordres et de contre-ordres qui nous inondent du sommet, ça finit par devenir insupportable.» ...... Et ce n’est pas que plus de gens aient le bac qui pose problème mais la reconnaissance de ce diplôme, et des suivants, sur le marché du travail:
«Jusqu’au années 1980, les titres scolaires ont conservé la même valeur mais la seconde “explosion scolaire” (selon la formule de l’historien Antoine Prost) n’a pas correspondu à suffisamment d’emplois nécessitant ces qualifications.»...
... Plus grave, les effets s’enregistrent à long terme:
«La politique d’accès massif de la jeunesse aux diplômes de l’enseignement supérieur, menée trop rapidement, et déconnectée du monde du travail n’a aboutit qu’à une carbonisation de la ressource que représentent les diplômés.»...
... «On est incapable de proposer un avenir meilleur aux nouvelles générations, être jeune en France, c’est subir le même désavantage relatif qu'un immigré. Mais on en parle beaucoup moins. Pour prendre un exemple concret, aujourd’hui, le gouvernement baisse les impôts et mène donc une politique fiscale en faveur des catégories âgées et moyennes et aisées qui sont concernées par cette baisse et ne choisit pas de consacrer ces ressources supplémentaires, ce “cash”, à mener des politiques plus déterminées pour les jeunes. En ce qui concerne la jeunesse, il y a eu beaucoup de quinquennats pour rien.» ...... C'est là que les difficultés commencent pour les "pédagos": plus personne ne conteste que la reproduction des élites continue de très bien se porter en France, et que l'école y prend toute sa part...
... [Meirieu]: Moi-même, j'ai dit qu'apprendre sur des notices n'était pas pire qu'apprendre dans des manuels débiles. C'était dans l'air du temps, c'était Bourdieu avec la culture perçue comme une violence symbolique. On a eu tort."
François Dubet ? "L'école française accentue l'effet des inégalités sociales sur les inégalités scolaires. (...) C'est une énigme...", confie-t-il au sortir d'un rendez-vous avec l'auteur...
... Mais si, au lieu de parler de révolutions technologiques, on parlait de qualité d’attention, de force de concentration ? Si au lieu de rythmes scolaires, on parlait aussi de leur socle : le sommeil des enfants ? Sans un sommeil suffisant et de qualité, c’est toute la vie sociale qui se trouve minée. Mal dormir entraîne des souffrances physiques, psychiques et sociales ainsi que des difficultés scolaires importantes. Pas d’enfance heureuse sans sommeil heureux. N’oublions jamais que c’est allongés, chaque nuit, que nos enfants grandissent, mémorisent, mûrissent leurs émotions.
Cette nécessité est scientifiquement documentée. S’il n’y a pas de seuils absolus, les références sont, elles, très claires : jusqu’à 12 ans, un enfant devrait dormir onze heures par nuit. En primaire, cela signifie un coucher au plus tard à 20 h 30 pour un lever à 7 h 30 ! Qui respecte cela ? Pour les plus grands, le nombre d’heures décroît avec l’âge, mais demeure de dix heures par nuit entre 12 et 14 ans, et de neuf heures à 15 ans. Qui envoie son ado se coucher à 22 h 30 ?
On sait que les enfants ont besoin de dormir et qu’ils ne dorment pas assez. Les classes sont pleines d’enfants qui baillent et d’adolescents aux yeux mi-clos...... Acte II de la vie lycéenne: la formule date déjà de 2013. Le 13 mai 2013, la ministre de la réussite éducative, George Pau-Langevin, présentait l'Acte II comme une révolution dans l'Ecole. " Il y a beaucoup de préjugés à combattre pour faire avancer la démocratie pour les élèves... Il faut se concentrer sur l'idée de la responsabilisation des lycéens... Responsabiliser les élèves c'est leur permettre d'agir de manière autonome en ayant conscience qu'ils devront répondre de leurs actes"
Depuis l'effort initial s'est épuisé...
... Accompagnée d'une Charte des droits lycéens, la circulaire est publiée trop tard pour avoir une application à cette rentrée. Entre la volonté du ministère de faire reconnaitre les élus lycéens et de développer la vie lycéenne et une école française qui ne reconnait pas la vie lycéenne et estime que l'élève doit attendre son élévation par le savoir avant de récupérer des droits ...La France dépense-t-elle trop pour ses écoles ? La question revient régulièrement et elle est bien inscrite déjà dans le débat présidentiel. Avec Regards sur l'éducation 2016, l'Ocde offre une vision internationale qui permet de comparer les principaux pays développés. A l'évidence, la France dépense peu pour ses nombreux élèves.
Il y a plusieurs façons de calculer le coût de l'éducation en France...
... Ce qui est particulièrement faible en France c'est le coût salarial des enseignants.
La France se situe parmi les pays qui dépensent le moins. Le salaire moyen avec 15 ans d'ancienneté des enseignants français est nettement en dessous de l amoyenne. Au primaire il est de 34 149 $ contre 42 675 pour l'OCDE, au collège de 36 814 contre 44 407 et en lycée de 37 303 contre 46 379.
L'évolution de ces salaires, qui représentent près de 90% de la dépense d'éducation publique, est aussi nettement différente en France que dans le reste de l'OCDE. De 2010 à 2014, les salaires des enseignants ont baissé en France alors que la plupart des pays européens augmentaient les leurs.… le collectif EduNathon dénonce un marché public déguisé et pointe également la défense du service public, la préservation des droits des élèves et des enseignants à disposer de leurs données et de leur autonomie. Le risque de ce partenariat est d'"expulser les nombreuses entreprises françaises et européennes du secteur de l'éducation" et donner à Microsoft "une position la plus monopolistique possible" sur ce marché.
Une pétition, affichant 7400 signatures aujourd'hui, a par ailleurs été lancée à initiative de l'April (association de défense du logiciel libre). Enfin ce contrat a aussi choqué les enseignants…
… Aujourd'hui, seul 2% des élèves, tous niveaux confondus, sont équipés d'une tablette. Lors de cette rentrée, tous les élèves de 5e devaient être équipés, le but étant d'en fournir une à tous les élèves de collège à l'horizon 2018. Soit 3,3 millions de tablettes à acheter. Un marché colossal pour les entreprises qui le décrocheront…Le recours déposé par le collectif EduNathon contre l'accord Microsoft et l'éducation nationale a été rejeté le 15 septembre par le TGI de Paris...
...Le tribunal a estimé que l'accord n'est pas illicite et a récusé la notion d'urgence ayant justifié le référé. Pour lui il n'y a aucun dommage pouvant justifier une suspension de cet accord.
… des critères qui prévalent: handicap, regroupement des fratries, quotient familial.
Ces derniers permettraient de définir quatre "groupes de priorité", des élèves favorisés aux non favorisés. "On vise un équilibre entre les groupes, par exemple on aurait 25% d'élèves de chaque groupe dans un même collège", dit-il. Et pour trancher les situations ex aequo, "le tirage au sort ou la distance entre le domicile et le collège" pourrait être pris en compte.
Mais ces mesures auront-elles un effet sur la mixité sociale alors que 34% des élèves parisiens sont scolarisés en collèges privés? Dans sa tribune, Thomas Piketty pointe "une exclusion quasi complète des classes sociales défavorisées" dans ces établissements. Il faudrait donc l'imposer. Laeticia Faivre, du Snes Paris, est d'accord:"L'algorithme seul ne peut rien …… Julien Grenet reste plus prudent: "Ce n'est pas absurde mais inclure le privé n'est pas la première chose à faire. Il faut d'abord utiliser les leviers que l'on a pour diminuer la ségrégation dans le public. Ce n'est pas une réforme facile et sa réussite va dépendre de la concertation dans chaque arrondissement de Paris." A sept mois de la présidentielle, il s'agit surtout d'éviter une nouvelle guerre scolaire.
... En matière d’orientation scolaire, l’information (y avoir accès, la comprendre finemement, en maîtriser les tenants et aboutissants) est un avantage crucial.La sociologie de l’éducation nous apprend que les catégories favorisées tirent profit de leur bonne connaissance du système éducatif (langues, options, filière sélectives). Même si, bien entendu, des informations et des conseils sont donnés dans le cadre du lycée et collège. C’est aussi un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. Les articles sur le sujet pullulent à partir du mois de janvier (date à laquelle commencent les choix sur APB). Et la profession de coach d’orientation se développe, car il y a un marché en France: l'inquiétude est grande et les procédures sont ressenties comme stressantes par les familles et les élèves...
... en France, «on ne donne pas aux parents tous les éléments sur les paramètres d’affectation. Affelnet peut donc logiquement créer de l'anxiété dans les familles»...
... Les algorithmes ne sont pas une mauvaise chose en eux-mêmes, le problème demeure la culture à laquelle ils se greffent. En l’occurrence, une culture de l’élitisme associée à un attachement persistant à l’opacité (administrative).
… Mais le point noir de la rentrée, pour la Peep, c'est le périscolaire et les nouveaux rythmes. 51% des parents d'enfant scolarisé au primaire déclare que les activités périscolaires sont payantes, un taux très supérieur à celui indiqué par le ministère. Moins de la moitié est satisfaite des activités proposées. 72% des parents jugent le nouvel aménagement du temps inadapté à la maternelle. Et 78% juge que la réforme des rythmes n'a pas fait progresser leur enfant dans ses apprentissages.
Les parents mal informés sur les réformes
"Cette réforme est un échec pour les parents", juge V Marty. "Une grande majorité la rejette. On ne va pas revenir à la semaine de 4 jours mais il faut l'améliorer par exemple repenser les horaires. Il faut permettre des matinées plus longues et une annualisation du temps scolaire"…… Que fera le prochain gouvernement de la réforme du collège? Quelle est la durée de vie de ces programmes? Nicolas Sarkozy a déjà annoncé que s’il était élu il abandonnerait la réforme du collège.
Et paradoxalement, un brutal retour en arrière ne serait pas forcément bien accueilli, prédit Michel Tournier, notamment par les enseignants qui auront beaucoup travaillé à sa mise en place.
«Les mêmes qui manifestaient contre s’élèveront contre son abrogation.»
La seule chose qui ne change pas, c’est le manque de consensus, l’impréparation et le détricotage de ce qu’a fait le gouvernement précédent. Les ministres successifs auront peu de chance de remporter l’adhésion des enseignants en traitant l’éducation de la sorte.… L’augmentation du nombre de bacheliers prouve-t-elle la réussite d’une telle politique ? Les correcteurs du bac le savent bien : ces résultats sont obtenus trop souvent au prix de consignes d’indulgence, de moyennes générales fixées à l’avance, de barèmes au-delà de 20. Mais ces trucages ne résistent pas au verdict de la 1re année d’université : plus de 40 % d’étudiants abandonnent l’université sans diplôme. Les résultats des enquêtes du Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves de 2012 (PISA) ne plaident pas pour notre système,...
… Ceci dit, rassurons-nous : il reste les lycées publics bien cotés où un tri est fait à l’entrée en seconde, et des écoles privées. Voici pour l’égalité des chances…En quoi l’école numérique est-elle un «désastre» ?
Elle est née sous une «mauvaise étoile» (de l’italien disastro), celle du besoin compulsif d’innover à tout prix, de la fascination naïve pour la technique et la nouveauté. Elle est une défaite, celle du «combat» pour une école plus juste : la fuite en avant numérique est d’abord le signe de l’échec de décennies de réformes du système scolaire. On n’a plus que ça à proposer, la technologie pour panser toutes les plaies du système scolaire…
… «Le Danemark réussit à l’école, le Danemark intègre le numérique, donc le numérique permet de réussir.» Et tant pis si l’on sait depuis les Grecs anciens que ce genre de syllogisme est une erreur de raisonnement ; et tant pis s’il y a d’autres facteurs explicatifs dans le système éducatif danois, comme la pédagogie active : quand l’élève ne fait pas que recevoir mais produit son propre contenu, réutilise, remâche. Mais ce n’est pas nouveau, cela date de Freinet, des années 20…
… Mais d’un côté, on éduque nos enfants au développement durable et de l’autre, on leur met entre les mains des objets qui deviendront des déchets électroniques ingérables dans trois ans. Car l’empreinte écologique du numérique est forte, loin de l’illusion d’immatérialité. Avec les milliards d’euros du plan numérique, on pourrait créer des postes d’enseignant, ou augmenter leur salaire, acheter des instruments de musique, du matériel artistique…
… Nos enfants ne sont pas des digital natives : ils n’ont pas un portable à l’oreille en naissant et ne parlent pas naturellement le langage SMS. On ne naît pas digital, on le devient ! C’est nous, les parents, et bientôt l’institution scolaire, qui leur transmettons notre addiction.
… on observeun niveau absolument extrême de ségrégation sociale. Dans les collèges socialement les plus huppés, il n’existe quasiment aucun élève défavorisé (moins de 1 %). A l’autre extrême, certains collèges comptent plus de 60 % d’élèves défavorisés. Il est à noter que l’on obtiendrait des résultats tout aussi extrêmes si l’on complétait l’analyse avec autres indicateurs permettant de définir les élèves défavorisés, comme le revenu parental ou la nationalité d’origine des parents.
Le second résultat frappant concerne le rôle clé joué par le privé. Concrètement, la quasi-totalité des collèges comportant très peu d’élèves défavorisés sont des collèges privés, et, inversement, il n’existe aucun collège privé parmi ceux qui accueillent une grande proportion d’élèves défavorisés…
… Cette ségrégation scolaire extrême découle de la ségrégation résidentielle, puisque, dans le système actuel, l’adresse des parents détermine mécaniquement le collège d’affectation (hors langues rares et dérogations, qui ne sont guère accessibles pour les familles défavorisées). Cela est accentué par les fuites vers le privé…… Rien de bien nouveau ni d’inquiétant si, en face, la majorité sortante (on ne dira quand même pas « la gauche ») avait su ou voulu profiter de la législature pour s’attaquer à quelques-uns des blocages qui font obstacle à toute véritable réforme du système éducatif…
… son lycée Turgot (IIIe arrondissement de Paris) accueille 83 % d’élèves boursiers en seconde (contre 55 % l’année dernière). En ajoutant les redoublants, le pourcentage frôle les 90 %. «On a créé un ghetto social, ethnique et culturel. De toutes pièces. C’est un choix politique, en contradiction avec la loi qui fixe un objectif de mixité sociale dans les établissements.» Le proviseur Christophe Barrand parle d’un ton tranchant, ses mots sont réfléchis et pesés. «Rien n’a changé à Paris en vingt-cinq ans, ni ces dernières années comme on aurait pu le penser. Dans les lycées parisiens, l’entre-soi prime toujours sur la réussite du système éducatif.»…
… Libération s’est procuré des données précises sur le nombre d’élèves boursiers en seconde dans les 74 lycées publics de la capitale. Verdict : l’entre-soi reste la règle…… Chahuté, depuis plus d’un an, par d’incessantes querelles idéologiques, polémiques pédagogiques et appels syndicaux à l’abrogation, le «collège 2016» annoncé au printemps 2015 par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, entrera officiellement en vigueur dans les 7 000 établissements de France jeudi 1er septembre…
… 60 % des collèges mettront en œuvre la réforme «sans grand enthousiasme, par devoir», selon Michel Richard, secrétaire général adjoint ; «un quart l’appliquera plus volontiers car elle s’inscrit dans la continuité de leurs pratiques – la pédagogie par projet, l’interdisciplinarité ; et 15 % seront d’irréductibles villages Gaulois, des collèges où les enseignants feront le service minimum»…
… Sur le fond, les craintes portent sur l’autonomie octroyée aux établissements, qui fait redouter à certains le délitement d’une éducation «nationale», identique partout…… la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, très offensive contre l'opposition, avait déjà fustigé les responsables locaux "de droite" qui supprimaient la gratuité des transports scolaires ou les prix réduits à la cantine en fonction du quotidien familial.
Liliana Moyano a, elle, mis tout le monde dans le même sac, accusant les départements et les régions "de droite comme de gauche" de s'en prendre à la gratuité et de sanctionner ainsi les familles défavorisées. Elle a cité des grandes régions des deux bords : la nouvelle Aquitaine, la Bretagne et le Grand Est.
"Lorsqu'on proteste auprès des responsables, a-t-elle expliqué, ils nous disent que l'Etat coupe dans leurs subventions. Nous leur répondons qu'ils font payer la crise aux parents, que ce sont des choix politiques et qu'ils font le choix de sacrifier l'éducation!"
… «Selon une étude américaine, un quart des enfants interrogés se disent utilisateurs de Facebook, bien que ce réseau social soit destiné aux adolescents et aux adultes. Ce sont les utilisateurs cachés des réseaux sociaux, ceux qui ne sont pas supposés être là, mais qui le sont néanmoins. Je les appelle "les Invisibles". Et ça ne concerne pas que ceux qui ont 11/12 ans: 34% des utilisateurs de Facebook interrogés par les chercheurs de l'étude américaine sont âgés de 8 à 10 ans. Dans l'étude de l'EU Kids Online, un quart des 9/10 ans et la moitié des 11/12 ans utilisent également Facebook. Et quatre enfants sur dix mentent sur leur âge.»…
… «Des algorithmes sont créés pour identifier ou estimer des données très complexes, comme par exemple l'âge, le sexe, l'opinion politique et le niveau d'éducation d'un utilisateur de Twitter. Est-ce que ce serait si dur de créer un algorithme pour identifier des comportements inappropriés, ou des cas de harcèlement en ligne ?...
… Or, depuis 2000, si la France et l’Allemagne ont des résultats relativement similaires à ceux de l’enquête PISA, leurs taux de chômage varient du simple au triple. En 2015, le taux de chômage des Allemands âgés de 15 à 24 ans était de 7,3 % de la tranche d’âge, alors qu’il était de 24,7 % en France…
… Autrement dit, cette étude diagnostique l’existence d’une relation forte entre la qualité de notre système éducatif et la vitalité économique, mais elle n’explique pas davantage la nature de cette relation. Des analyses plus complexes seront sans doute nécessaires pour mieux comprendre le phénomène et savoir dans quelle mesure le système éducatif peut être un levier dans la lutte contre le chômage.… Combinés à la hausse vertigineuse de l’immobilier, le «déclassement scolaire» et la dévaluation des diplômes réduisent à néant non seulement les espoirs d’ascension des classes moyennes mais les possibilités de «rattrapage», surtout en temps de crise économique ou de croissance quasi nulle.
La prétendue stabilité du revenu cache en réalité une forte régression et l’éloignement des normes d’une vie décente pour le plus grand nombre…
… «La constitution d’un noyau d’exclusion, d’un précariat diplômé, et la diffusion de nouvelles approches religieuses de la question sociale sont de nature à désagréger ce qui reste de l’héritage idéologique populaire et solidaire de la Reconstruction», s’inquiète-t-il.
Louis Chauvel reproche au pouvoir de participer à ce déni en négligeant dangereusement la «frustration» nourrie par les jeunes adultes diplômés, en déshérence parce que ceux-ci ne sont pas structurés politiquement. «Les nouveaux Raskolnikov, Netchaïev et Stavroguine, tous les personnages désespérés du roman russe ont donc de l’avenir ici même», conclut-il.… Se comparer aux générations précédentes est aussi une manière d’évaluer sa condition et de se rendre compte, finalement, de la manière dont la jeunesse est traitée. Tous ceux qui sont nés après la fin des Trente Glorieuses ont connu la peur du chômage et année après année, oui, la situation des jeunes diplômés s’est précarisée. Et de plus en plus. Certes, Olivier Galland et Monique Dagnaud relevaient que «80% des étudiants munis d’un diplôme du supérieur long sont en CDI trois ans après la fin de leurs études, contre 40% pour les non diplômés». Mais trois ans, c’est très long, même quand on a 24 ans …
… En attendant prospèrent les emplois alimentaires, la galère, les stages et autres services civiques, qui masquent souvent la difficulté à trouver un emploi. En France, on trouve normal d’employer des gens pratiquement gratuitement car ils sont… jeunes. C'est un passage obligé. De plus, pour le pouvoir politique, la politique de la jeunesse, c’est surtout demander aux jeunes de s’engager. C’était par exemple le sens du discours de François Hollande pour ses vœux à la jeunesse, en janvier dernier …
… quelles places ont laissé les baby-boomers, la génération dorée de l’accès à l’emploi et à ce qui va avec –logement, sécurité psychologique, retraite– à ceux qui leur ont succédé? La sécurité des uns se maintenait au prix de la précarité des autres…
… En 2012, François Hollande devait faire de la jeunesse la priorité de son mandat. Quatre ans et demi plus tard, on ne peut que constater qu’il n’y avait ni ambition ni vision politique …"La-Rentrée"
… Chahuté, depuis plus d’un an, par d’incessantes querelles idéologiques, polémiques pédagogiques et appels syndicaux à l’abrogation, le «collège 2016» annoncé au printemps 2015 par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, entrera officiellement en vigueur dans les 7 000 établissements de France jeudi 1er septembre…
… 60 % des collèges mettront en œuvre la réforme «sans grand enthousiasme, par devoir», selon Michel Richard, secrétaire général adjoint ; «un quart l’appliquera plus volontiers car elle s’inscrit dans la continuité de leurs pratiques – la pédagogie par projet, l’interdisciplinarité ; et 15 % seront d’irréductibles villages Gaulois, des collèges où les enseignants feront le service minimum»…
… Sur le fond, les craintes portent sur l’autonomie octroyée aux établissements, qui fait redouter à certains le délitement d’une éducation «nationale», identique partout…… Or, depuis 2000, si la France et l’Allemagne ont des résultats relativement similaires à ceux de l’enquête PISA, leurs taux de chômage varient du simple au triple. En 2015, le taux de chômage des Allemands âgés de 15 à 24 ans était de 7,3 % de la tranche d’âge, alors qu’il était de 24,7 % en France…
… Autrement dit, cette étude diagnostique l’existence d’une relation forte entre la qualité de notre système éducatif et la vitalité économique, mais elle n’explique pas davantage la nature de cette relation. Des analyses plus complexes seront sans doute nécessaires pour mieux comprendre le phénomène et savoir dans quelle mesure le système éducatif peut être un levier dans la lutte contre le chômage.… Pour l’instant, le port du casque n’est pas encore obligatoire, l’armement des enseignants non plus mais les dernières mesures …
… Avant l’échéance, fatale, des élections présidentielles, il reste aux acteurs de l’éducation à peine deux trimestres d’une année scolaire pour faire connaître leur point de vue sur ce changement radical de culture.… Au restaurant, en vacances, à la machine à café, c’est un peu toujours le même refrain : «Le mien, je crois qu’il est précoce.» La mine qui l’accompagne, soucieuse, oscille entre fierté et désolation. Tous les parents sauront de quoi il s’agit.
Maladie jadis inconnue, la « précocité » gangrène désormais les familles, les écoles et les cabinets de psy. Ses symptômes les plus fréquents ? Une intolérance à la frustration, un rejet de l’autorité et un refus des apprentissages scolaires.
«Les gens sont persuadés que, plus leur enfant est insupportable et nul à l’école, plus ça veut dire qu’il est surdoué. Mais c’est faux !» …
… «Il n’écoute pas ? Il est surdoué. Il rêve ? Il est surdoué. Il aime l’école ? Il est surdoué. Il n’aime pas l’école ? Il est surdoué. C’est devenu la réponse à tout.» Et cela concerne toutes les classes sociales…… on a rétabli la formation des maîtres à peu près comme elle était avant sa suppression de crainte de déranger l’Université omnipotente. Il est vrai que les formateurs ne sont pas formés pour refonder mais pour conserver.
Bref, il n’y pas de refondation, que du bricolage ! La porte est ouverte aux projets les plus réactionnaires pour 2017.
Mais tout le monde semble content. Les conservateurs de droite et de gauche qui sont rassurés de voir que rien ne change vraiment. Les prétendus ou soi-disant progressistes, compromis ou satisfaits de la seule apparence de changement …… UFC-Que Choisir met en garde contre les substances indésirables contenues dans certaines fournitures scolaires, en particulier les feutres ou stylos parfumés et les colles à paillettes.
Selon les résultats de tests menés par l'association, sur 52 articles couramment trouvés dans le cartable des écoliers, plus d'un tiers des produits "sont à éviter et contiennent un triste florilège de substances indésirables"…
… Le numérique est aujourd'hui omniprésent dans nos vies. L'école peut-elle vraiment se tenir en dehors de ce mouvement de numérisation globale?
Oui, justement, le numérique est déjà omniprésent dans la vie des enfants. Est-ce que l'école ne doit pas justement rester à l'écart? Et est-ce que l'on a besoin de vendre à l'Education nationale la dernière technologie qui sera obsolète dans deux ans. Est-ce que les élèves doivent forcément être les nouveaux débouchés des géants de l'informatique?
Beaucoup de cadres de la Silicon Valley, en Californie, berceau du numérique, l'ont compris. Ils inscrivent, eux, leurs enfants dans des écoles très chers, sans écrans pour éviter que leurs enfants ne soient numérisés dès le plus jeune âge. En revanche, ils en font la promotion pour les enfants de leurs clients. L'école pourrait être ce refuge, où au moins quelques heures par semaine, les enfants échappent à un écran, une fois qu'ils ont fini de regarder la télévision et qu'ils ont posé leurs portables.… «Nous n’utiliserons pas le cahier de texte numérique, ni les multiples écrans dont on prétend nous équiper.
Nous nous opposerons aux équipements générant d’importants champs électromagnétiques ainsi qu’à la concentration des données scolaires dans des bases centralisées. » …
… Cette révolution numérique est imposée, l’utilisation des outils numériques est une injonction.»
Emilie dit qu’elle a du mal à se résoudre à ce que son fils de 6 ans «attaque sa scolarité avec un iPhone et un ordinateur dans sa classe»…
… «L’arnaque pour nous se situe dans le fait que cette technologie s’invite sous argument de complémentarité, mais dans les faits c’est faux, elle remplace et fait disparaître beaucoup de savoir-faire (un exemple parmi cent : depuis que les profs sont tenus d’écrire sur Internet les devoirs à faire, les élèves ne prennent plus note eux-mêmes de leurs devoirs [...]).
Internet et l’appareillage numérique ne peuvent pas améliorer l’enseignement car ils prennent le temps et la place des enseignements et des savoirs fondamentaux absolument nécessaires au bon usage de ces outils.» …
[ L'Appel de Beauchastel] - pdf
Deux ans après la mise en place des activités périscolaires dans les écoles, un tiers des mairies les ont rendus payantes, faute de moyens. Des parents se battent pour faire respecter le principe de "gratuité de l'instruction".
Gratuites à Paris, Marseille ou Bourges, payantes à Toulouse ou Grenoble. Il n'existe pas de règle concernant les tarifs des activités périscolaires qui occupent les enfants après l'école depuis la réforme des rythmes scolaires en 2014…
… Françoise Moulin-Civil, rectrice de Lyon et présidente du comité de suivi des rythmes scolaires a, elle, estimé ce mercredi sur France Info que cette situation provient avant tout de "choix locaux". Selon elle, "l'Etat a déjà versé 834 millions d'euros depuis 2013 pour accompagner la mise en place de ces activités"…… Dans une synthèse éclairante, Pierre Merle revient sur la ségrégation ethnique, sociale et académique au collège. Il montre que la mise en concurrence des établissements n'est pas efficace ou encore que les efforts actuels pour davantage de mixité sociale sont insuffisants. Il invite à "inventer de nouvelles politiques", comme par exemple proposer une offre scolaire intéressante dans les collèges en perte de vitesse ou donner un avantage financier aux collèges socialement défavorisés….
… il nous demande de choisir vraiment. "La grande réforme devrait d'abord consister à dire ce que le collège doit être, ce qu'il doit offrir à tous". Une façon de dire aussi que la réforme qui entre en application en 2016 n'a pas répondu à cette question.… Elle n’a pas connu l’âge d’or américain, celui avec lequel ses parents baby-boomers ont grandi. Le 11 septembre 2011, elle avait 5 ans. Et pour elle, capitalisme rime depuis toujours avec crise financière et dette…
… «La façon dont le capitalisme est appliqué aujourd’hui, dans l’esprit des jeunes générations, voilà ce qu’ils rejettent», précise John Della Volpe, à la tête de cette étude. Les promesses d’Obama n’ont pas été tenues selon elle. Pire, la réalité d’un marché du travail ultra précaire serait déguisée sous un taux de chômage très bas (4,7%, soit le niveau des années 2006-2007).
Les contrats courts, les piges et les mini salaires sont ainsi comptabilisés dans la population active.… Les forces qui ont provoqué la montée des inégalités au cours des quarante dernières années sont toujours présentes. L’innovation récompense ceux qui se trouvent au sommet. Il y a de moins en moins d’emplois décemment payés pour la classe ouvrière.
Comment relancer l’économie américaine ?
Je commencerais par l’éducation. C’est un domaine dans lequel nous sommes très en retard par rapport à l’Europe. Nous devons intervenir de manière intensive auprès des familles les moins bien loties pour empêcher la pauvreté d’être transmise d’une génération à l’autre. Nous devons complètement réformer la manière dont nous finançons l’école élémentaire et secondaire, elle dépend pour le moment de la taxe foncière locale, ce qui entraîne une forte inégalité de ressources. Nous devons réduire le coût des études supérieures et l’endettement qu’il génère. C’est encore un autre domaine dans lequel l’Europe fait mieux que les Etats-Unis
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… «Reste que la vraie nouveauté, c’est l’adhésion de milliers de jeunes qui avaient déserté la politique ou votaient occasionnellement pour les Verts. Et qui, pour la première fois, ont l’impression d’avoir face à eux un homme qui parle un autre langage, rejette l’austérité et refuse catégoriquement de céder aux sirènes xénophobes. Il est bien le seul. C’est cette nouveauté que n’ont pas comprise ni digérée tous ceux qui ont été surpris par la victoire de Corbyn à la tête du Parti travailliste en septembre.»…
… Son expérience récente d’institutrice à Birmingham lui a«ouvert les yeux» : «J’étais en poste dans un quartier très défavorisé, j’ai vu des enfants venir à l’école le ventre vide, des parents accablés par les difficultés financières», explique la jeune femme, encore troublée de s’être retrouvée confrontée aux «conséquences concrètes de l’austérité imposée au pays depuis six ans»…
… «Ce n’est qu’une tentative de putsch orchestrée par la droite du parti et les nostalgiques de Tony Blair…Oh so British !
... La prochaine fois qu’on aura envie de rire à un débat républicain,
ou à une proposition de Trump,
regardons-nous d’abord dans un miroir.
"LA-RENTREE"
… à l’instar du jouet, les fabricants d’articles scolaires réalisent la majeure partie de leur activité sur une période très courte.
«La rentrée des classes c’est 35 % à 40 % de notre chiffre d’affaires de l’année …
… «Les ventes de produits estampillés Coca-Cola ont été dix fois plus élevées que celles des autres licences que nous avons eues par le passé»Loyers trop élevés, transports trop chers : le coût de la vie continue de grimper pour les étudiants à la rentrée 2016, selon une étude de l'Unef publiée ce dimanche, obligeant la moitié d'entre eux à cumuler job et études, et 12% à financer leur cursus avec un prêt.
"Pour la rentrée 2016, le coût de la vie augmente de 1,23% soit près d'un point de plus que l'inflation", écrit le syndicat étudiant. A la rentrée 2015, l'augmentation était de 1,1%, soit environ quatre fois l'inflation.
La hausse "atteint +9,7% depuis le début du quinquennat", souligne le premier syndicat étudiant à moins de neuf mois de la présidentielle de 2017. Pour l'Unef, cette nouvelle augmentation "va accentuer les inégalités sociales et la précarité déjà existante pour les étudiants".
Rentrée 2016 : enquête sur le coût de la vie étudiante… Il y a un an, le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) s’en était saisi pour avancer, entre autres préconisations, la possibilité de fermer les 100 collèges les plus ghettoïsés. Ou que chaque établissement nouvellement inauguré intègre, dans son projet, un volet mixité. «On en est loin, regrette sa présidente, Nathalie Mons. Comment parler de politique nationale à partir d’une poignée de sites pilotes sans lancer, dès maintenant, des initiatives d’envergure dans le Nord, à Lyon ou dans la région marseillaise ? …
… A Paris, la sectorisation élargie attendra « au moins 2017 »…... Un « marché public » passé sans concurrence ?
En janvier 2016, le collectif EduNathon (qui regroupe des organisations de défense du «numérique libre», comme le Conseil national du logiciel libre, La Mouette et le Le Ploss-RA) a déposé un recours gracieux auprès du ministère, dénonçant le caractère «illicite» de l’accord conclu avec le géant du Web. Pour EduNathon, qui prône l’utilisation des logiciels libres, ce partenariat serait assimilable à un «marché public», et aurait donc dû être signé «après une procédure de mise en concurrence»...
... force est de constater que cette association en lien avec le plan pour le numérique à l'école suscite de nombreuses interrogations. Lors des débats relatifs au projet de loi Lemaire, une sénatrice PS avait ainsi déposé un amendement visant à interdire toutes les «conventions qui permettent à l’État de disposer à titre gracieux, avec ou sans contrepartie, de produits ou de services informatiques». Son texte n’avait finalement pas été débattu, car jugé irrecevable...
«Aucune réponse» du ministère au recours gracieux d'EduNathon
Le caractère licite ou illicite de cet accord devrait toutefois être bientôt débattu devant les tribunaux..."LES-DROITS-DE"
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… Evidemment, ce témoignage est anecdotique. Il arrive parfois que certains enfants soient mis à l’abri dans les hôtels grâce au concours de France Terre d’Asile. Ceux-ci sont infestés de gale et de punaises de lit, aussi bien que beaucoup leur préfèrent la rue et son vent glacé, ses proxénètes, ses clochards ivres et les bagarres du camp sous le pont de Stalingrad. H. 14 ans, Afghan, se serait contenté de la gale et des punaises de lit…
"LE-BAC"
Il y a quelques jours, comme à l’accoutumée à cette période de l’année, les roulements de tambours républicains du ministère de l’Éducation nationale nous livraient, en s’en félicitant, les records du cru 2016 pour le baccalauréat. Une telle fanfaronnade médiatique ne saurait néanmoins éluder le problème central de notre école, à savoir la persistance de la force du déterminisme social dans la réussite scolaire…
… En fait, le déterminisme social dans les résultats scolaires jette ses premiers filets bien avant le niveau du baccalauréat. Dès l’entrée en sixième, on mesure déjà des différences de niveau significatives chez les enfants en fonction de leur origine sociale, héritées de l’école primaire…
… La méritocratie selon laquelle la distribution des positions sociales se fait selon les talents et les efforts de chacun, sans qu’intervienne l’influence des origines sociales, grâce à une école qui assurerait une égalité des chances face à la réussite scolaire, représente donc toujours bel et bien une gigantesque fiction, derrière laquelle, dans les faits, oeuvre un système conçu pour organiser le plus précocement possible (dès l’école primaire !) la sélection d’une élite, dans le cadre d’une compétition scolaire pipée dès le départ….
… Près de 7 millions de Français signent ainsi des pétitions, voire en créent. «En France, 4 000 pétitions sont mises en ligne chaque jour», assurait à «L’Obs» la plateforme. «Et le nombre de signatures par texte ne cesse d’augmenter.»
Ce que les signataires ne savent pas toujours, c’est que Change.org n’est pas une organisation caritative ou une ONG, mais bien une entreprise. Et son modèle économique repose sur la vente des données personnelles des utilisateurs, révèle l’hebdomadaire italien «L’Espresso»…
… Chez les plus jeunes, le problème vient aussi du fait que l’ouverture d’un compte Facebook est interdite aux moins de 13 ans, ce qui pousse beaucoup de petits collégiens à s’inscrire sans le signaler à leurs parents. Enfermés dans la spirale du mensonge, ils sont alors de plus en plus isolés, pris au piège d’une situation dont leurs parents ne peuvent absolument pas se douter. Les histoires tragiques de ce type, comme celle de Marion Fraisse, sont hélas nombreuses.
Terminée la quiétude de l’été. Tout comme les adultes, qui peinent à poser smartphones et ordinateurs même pendant leurs vacances, les ados n’arrivent pas à déconnecter. Et lorsqu’ils sont victimes de harcèlement, c’est encore pire…
… Le monde numérique vit toujours dans l’illusion de son immatérialité. Alors que les gouvernements se sont engagés, au moment de la COP21 de Paris, à réduire leurs émissions de carbone pour limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C, le déploiement du numérique s’effectue sans le moindre souci environnemental. La vogue actuelle du bitcoin et de la blockchain en constitue l’exemple parfait…
… Le numérique absorbe déjà 15% environ [PDF] de la consommation électrique nationale française, et autant d’énergie, à l’échelle globale, que l’aviation. Rien ne laisse aujourd’hui penser que la masse à absorber va baisser, ni que le numérique permet une réduction des consommations, comme l’affirment les industriels du secteur …… Tameeka Bennett n’est pas la seule habitante de East Palo Alto à avoir vu sa maison saisie pour ne pas avoir pu payer son loyer. Dans la Silicon Valley, pas moins de 70 000 travailleurs aux faibles revenus font plus de 80 km rien que pour se rendre au travail…
… Caprice Powell, une jeune femme de 24 ans qui a du déménager cet été à Atlanta (Georgia), également citée par le Guardian : «Facebook arrive et apporte avec lui toutes ces personnes riches. Les prix de nos maisons sont abordables pour eux, ils ne représentent rien.»… Au final, les affaires continuent et les banques américaines, que l’on voyait en si mauvaise posture au moment de la faillite de Lehmann Brothers, tiennent de nouveau le haut du pavé. Et la plus puissante d’entre elles, Goldman Sachs, vient encore de s’illustrer en recrutant José Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne, pour l’aider à s’en sortir au mieux dans l’affaire du Brexit…Il y a les petites mains des entrepôts d’Amazon, aux conditions de travail peu enviables, décrites comme celles de forçats des temps modernes, soumis à des exigences de productivité folles. Et il y a les livreurs de vos paquets commandés en ligne (chez tous types d’e-commerçants), l’autre versant méconnu de nos emplettes sur Internet : le Guardian leur consacre une enquête édifiante…
… Pour environ 45 pence le colis (soit 53 centimes d’euro), sans protection sociale ni retraite : pas d’arrêt maladie, ni congés payés, et la crainte d’être mis sur la touche si l’on n’a pas effectué de livraison les dimanches par exemple…Chaque jour, chaque minute sur le Web, en cherchant sur Google, en postant sur Facebook ou Snapchat, je, tu, il, nous produisons de la donnée, des données qui ne nous appartiennent pas vraiment la plupart du temps, qui nous échappent le plus souvent, et qui constituent surtout le puissant carburant des géants de l’économie numérique.
Pour mieux comprendre les batailles qui se trament sur la Toile mais aussi les moyens de reprendre la main, au niveau individuel et collectif, l’ouvrage «Datanomics» décortique ces «nouveaux business models des données»….
… ce rapport montrait par exemple que les courtiers en données proposent des services permettant de cibler des publics vulnérables comme les «mères célibataires endettées». Evidemment pas dans un but philanthropique ! …… Au vu du ramassis de bêtises et de raisonnements à l’emporte-pièce que l’on peut lire sur les réseaux sociaux en cliquant sur le moindre hashtag lié à la tuerie de Nice, il est évident que certains parents, frères et soeurs, oncles et tantes risquent de créer la psychose et d’alimenter la haine chez les jeunes qu’ils côtoient. Mais depuis leurs lieux de vacances, les enseignants n’ont d’autre choix que de s’évertuer à faire confiance aux adultes qui entourent leurs élèves, tout en réfléchissant à la façon dont ils pourront aborder le drame de Nice si jamais l’occasion se présente. En espérant que d’ici là, aucun autre événement traumatisant ne soit venu s’ajouter à une liste de plus en plus lourde.
… remonter jusqu’à «la marche des Beurs» qui s’acheva en décembre 1983 par la présentation à François Mitterrand de revendications à caractère politique et social. Occasion manquée, selon Kepel : il y a eu dilution «des revendications spécifiques des marcheurs dans un antiracisme à plus large spectre sous l’égide de la petite main jaune de SOS Racisme». On est loin de l’intégration économique et sociale. Les conséquences de ce rendez-vous manqué ont été désastreuses. Une génération entière a grandi dans un sentiment inchangé de marginalisation et de frustration. De là à écouter avec ferveur les prêches de haine sur Internet, il n’y a qu’un pas…
… la proclamation de l’État islamique fut la conséquence de la déliquescence des États de la région. Quelles sont les causes de cette déliquescence ? La destruction de l’Irak par George Bush en 2003, le Printemps arabe de 2011, bien sûr, mais d’autres mécanismes étaient à l’œuvre, depuis au moins un siècle. Il faut remonter jusqu’aux accords Sykes-Picot de 1916, qui trahissaient allégrement les promesses faites aux Arabes et qui ont charcuté toute la région…
… A moins de réduire l’insécurité et les inégalités générées par les tendances du marché du travail, le glissement vers des politiques populistes va s’accentuer, en France et ailleurs. Le précariat est anxieux, dépourvu d’objectifs et en colère. A moins qu’on ne lui procure une certaine sécurité économique, qui à mes yeux devrait prendre la forme d’un revenu de base universel, nous nous dirigeons tout droit vers la politique de l’enfer.… En mars 2015, la France avait été condamnée par le Conseil de l’Europe au motif qu’elle «ne prévoit pas d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments corporels». Pour l’instant, le droit français autorise un «droit de correction» des enfants au sein des familles, alors même que les punitions corporelles sont interdites à l’école et dans l’armée. La France a pourtant signé la Charte européenne des droits sociaux, qui précise que les Etats doivent «protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l’exploitation».
Le 12 juillet 2016, la France a été lourdement condamnéepar la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Les cinq affaires concernent des familles enfermées avec des enfants mineurs entre 2011 et 2014 dans les centres de rétention de Toulouse, pour quatre d’entre elles, et de Metz. La Cour déclare à l’unanimité qu’il y a eu violation de l’article 3 de la Convention : «Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants.» Dans certaines affaires, la France est également condamnée pour violation de l’article 5 (droit à la liberté et la sureté) et de l’article 8 (droit au respect de la vie familiale)…
Mais cet engagement ne débouche pas sur un projet politique global – 20% seulement souhaitent que le mouvement se transforme en parti politique – en particulier parce qu’il paraît morcelé : les enquêtés, tous de sensibilité de gauche (et souvent des déçus de la gauche), expriment une pluralité de causes et de positions, qui rend difficile, malgré le slogan de la «convergence des luttes», la construction d’un horizon commun…
… Les médias se sont passionnés pour ce cocktail d’expressions protestataires difficile à déchiffrer. Successivement ont été passées au crible la possibilité d’un mouvement culturel proche de mai 1968, celle d’une version française des Indignés, celle d’une insurrection visant à créer le chaos et à renverser le gouvernement, celle d’une révolte de la jeunesse «sacrifiée». Aucune de ces voies ne frappe par sa pertinence …
… une société en proie à une psychose collective. Un spectacle de tous nos malheurs réunis, un opéra déchainé qui parle de nos révoltes intérieures et de nos déchirements, alors que parallèlement le pays, qui n’a jamais vraiment été à l’arrêt, tentait, cahin-caha, de continuer à vivre à peu près normalement. C’est notre regard tremblant qui a fait Nuit Debout.
Juste un moment.… Ce qui nous arrive de la Silicon Valley vient liquider l’Etat de droit en tant qu’Etat délibératif fondé sur des légitimités réfléchies. En France,«l’accélérateur de start-up» TheFamily, qui s’inspire de la Silicon Valley, se présente sous cette formule : «Les barbares attaquent.» Il s’agirait pour ces néobarbares de semer le chaos dans tous les secteurs - logementsocial, transports, éducation, immobilier, environnement… Pendant la terrible année 2015, nous avons rencontré la barbarie de Daech [acronyme arabe de l’EI, ndlr]. A côté de cette barbarie horrifique, il existe une autre forme de barbarie, plus «soft», une barbarie technologique quinourrit la barbarie terroriste…
... Or les ruptures technologiques se produisent à intervalles de plus en plus rapprochés. Et depuis peu de temps, avec la réticulationnumérique, nous sommes dans un dispositif qui fait que tout bouge en permanence, que plus rien n’est stable. Et que la société ne peut plus s’ennourrir : elle s’en trouve au contraire désintégrée…
… L’information digitale, elle, peut circuler sur les fibres optiques aux deux tiers de la vitesse de la lumière… elle est plus rapide encore que la foudre divine. C’est donc à une vitesse plus que foudroyante que la réticulation numérique pénètre, envahit et parasite nos relations sociales, avec des effets dévastateurs : elle les «neutralise et les annihile de l’intérieur, en les prenant de vitesse et en les phagocytant», écrit Bernard Stiegler dans son nouvel ouvrage, Dans la Disruption. Le philosophe s’alarme : la société automatique et réticulaire devient «le facteur planétaire d’une colossale désintégration sociale».L’ouvrage s’ouvre sur des exemples tragiques de ce nihilisme automatique, stérilisant et détruisant la vie sociale. Transformés en big data, les individus et les groupes sont dépossédés de leurs propres désirs et attentes...
… le Président de la République a souhaité faire de 2016, l'année de La Marseillaise", annonce le B.O.Mais qu'en est-il vraiment ? La Marseillaise est-elle vraiment enseignée par l'école ? Et si oui, comment ? Comment les enseignants voient-ils cet enseignement ?..... "La Marseillaise", conclue F Durpaire, "dit quelque chose de la fin d'une certaine école fondée sur la transmission verticale d'une socialisation nationale". L'écart entre les discours des politiques et l'éthique et les pratiques des enseignants, qui existe depuis au moins les années 1970, est bien là, Année de la Marseillaise, ou pas.... F. Durpaire n'a pas dû interroger beaucoup d'enseignants. On en connaît qui, sur le sujet, se posent d'autres questions et depuis longtemps …
… Les attendus de ce projet de loi de janvier 2013 finissaient par un couplet sur «l'égalité» auquel l'ultra démocrate et égalitariste sénateur Serge Dassault ne pouvait qu'être particulièrement sensible : «L'uniforme a depuis toujours été utilisé pour symboliser un lien d'appartenance. Il n'est pas une panacée mais un outil permettant de gommer symboliquement les différences sociales, ethniques et religieuses».Avec une touche finale tout à fait fausse historiquement :«Le port de l'uniforme n'est plus obligatoire depuis les événements de Mai 68». En réalité, le port de l'uniforme (ou de la blouse uniforme) n'a jamais été obligatoire dans les écoles communales (il suffit d'ailleurs de regarder les photos de classe, même jaunies, pour le constater). Il ne l'a jamais été non plus, dans le cadre national, pour les collèges ou lycées : c'étaient des politiques d'établissement possibles, mais choisies. Et leur raison d'être était bien moins la recherche de «l'égalité» que celle d'un ''patriotisme d'établissement'' dans le champ complexe de la ''distinction''.
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… Jusqu'alors, 27 des 47 pays membres du Conseil de l'Europe avaient adopté une législation interdisant, en toutes circonstances, d'infliger deschâtiments corporels aux enfants, mais certains pays, comme la France, étaient des plus rétifs à légiférer pour inclure le cadre familial. Le vote surl'ensemble du projet de loi «égalité et citoyenneté» a fait objet de 42 heures de débats. Le vote devrait avoir lieu mercredi…
... En France, deux enfants meurent chaque jour de maltraitances infligées par leurs parents et 45 % des Français soupçonnent un cas dans leur entourage.
… Près de 60 % des élèves ont «une maîtrise de ces compétences qui devrait les mettre à même de poursuivre une formation, peut-on lire dans la note publiée par le service statistique du ministère (DEPP), même si la moitié d’entre eux doit encore progresser». Un peu plus d’un quart des jeunes testés ont un excellent niveau. A l’opposé, 15 % s’avèrent n’avoir pratiquement «aucune maîtrise ou une maîtrise réduite» de ces compétences, avec un noyau dur de 3 % en grande difficulté.De très bons élèves, d’autres en très grande fragilité, un «ventre mou» aux performances moyennes : l’image des inégalités sociales et scolaires qu’exacerbe notre système éducatif est connue. L’enquête PISA – dont on attend la prochaine livraison en décembre – a même décerné à la France le triste titre de championne des inégalités.… Pour cet ancien «colon» et animateur, vendre son patrimoine immobilier de loisirs est «un vrai choix politique» qui consacre une «forme de désengagement des mairies par rapport à leur responsabilité éducative». Car, contrairement aux idées reçues, le loisir n’est pas à ses yeux «un moment où on peut faire n’importe quoi» mais «construit l’enfant: les séjours de vacances, c’est aussi important que l’école»…… Mais, «perte de l’habitude du séjour collectif» ou «peur de l’accident», les colos connaissent une baisse continue de fréquentation, «surtout chez les classes moyennes» …![]()
… Ca ne va pas mieux en ce qui concerne le recrutement des enseignants. Les résultats de l'admissibilité, en mai, avaient attiré notre attention. Les résultats des Capes de lettres et de langues montrent une aggravation de la crise de recrutement. Déjà 795 postes d'enseignants du second degré restent sans titulaires.
83% de postes sans titulaireL'année dernière, pour les 4 disciplines de lettres modernes et classiques, anglais et allemand, 646 postes n'avaient pas trouvé preneur. Cette année, selon les résultats du capes externe publiés le 4 juillet, ce sont 795 postes pour lesquels l'éducation nationale n'a pas trouvé de titulaire, soit 150 de plus….… C'est donc que l'attractivité du métier s'est dégradée depuis 2015. Même si ce mois de juillet s'ouvre par une revalorisation des enseignants, comme des autres fonctionnaires, les efforts faits semblent insuffisants pour attirer des jeunes vers le métier d'enseignant dans les disciplines fondamentales…… Ils ont écrit une lettre ouverte à la ministre de l’Education nationale : «Regrouper dans un même lycée, après un processus administratif qui devait permettre la mixité scolaire, plus de 80% de jeunes qui ont pour caractéristique commune d’être issus de milieux sociaux défavorisés est inique.»Le processus administratif dont ils parlent s’appelle Affelnet …… Des mots à obsolescence programmée, créés pour dire des réalités nouvelles - ou donner un air nouveau à un vieux refrain - ; des mots qui saturent le débat avant d’être jetés, remplacés par d’autres ou recyclés, voire récupérés, symptômes autant de la tyrannie de la nouveauté que d’une accélération du temps politique…… Car enfin l’on peut s’interroger sur la consistance réelle de cette prolifération de termes dans la langue politique. «Elle peut être interprétée comme un signe de sa vacuité,souligne l’auteur. C’est le règne des slogans, des communicants, des éléments de langage, de la langue de bois.»…
… conférence de presse sur le thème des établissements scolaires privés hors contrat et de l'instruction à domicile. Un sujet historiquement sensible…
… «ce sujet exige quelques développements, en raison de son importance d'abord, mais surtout à cause des débats passionnés et confus auxquels il a donné lieu».
Comme il n'est pas exclu que cela se reproduise, on devrait prendre la précaution de passer quelque temps à relire des passages significatifs de ce long et ancien article sur «la liberté de l'enseignement». Les esprits pressés (il paraît que c'est gage de modernité) feront l'impasse...
… Rue de Grenelle, on prend soin de déconnecter ce projet du contexte politique et sécuritaire. On précise surtout que la ministre travaille sur ces questions "depuis longtemps". Faut-il également voir dans ce projet de réforme un alignement du gouvernement sur sa droite? Le 27 avril, 28 députés, dont le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, ont, eux, déposé un projet de loi à l'Assemblée qui va dans ce sens. Il souhaite conditionner l'instruction à domicile "à l'autorisation préalable de l'inspecteur d'académie". En cause: "La déscolarisation d'un nombre croissant d'enfants, surtout des filles, pour des motifs d'ordre essentiellement religieux". Selon ces élus, "les enfants sont alors victimes de propagande idéologique sous couvert de programmes éducatifs alternatifs". ..
Instruction à domicile : L'amendement du gouvernement
"Dans le cadre de la mobilisation de l’école pour les valeurs de la République, et afin de garantir le plein respect du droit à l’éducation de tous les enfants de France et ce, quel que soit le mode d’instruction choisi librement par la famille, il est nécessaire d’améliorer l’effectivité du contrôle de l’instruction dans la famille". Un amendement à la loi égalité et citoyenneté introduit les controles annoncés par le gouvernement sur l'instruction à domicile.
… L'opposition a trouvé dans le député Noel Mamère un allié inattendu. Défendant les écoles particulières, Freinet ou Montessori, il dénonce dans le projet gouvernemental, "une conception sectaire et univoque de la pédagogie et de l'éducation". Le gouvernement a défendu les textes en argumentant qu'ils respectaient la liberté de l'enseignement.
L'article 14bis instituant le choix du lieu de contrôle par l'administration et sanctionnant les refus de contrôle de l'instruction à domicile a été adopté. L'article 14 decies donne aussi le droit au gouvernement de prendre par ordonnance les textes sur l'autorisation d'ouverture d'établissements hors contrat.
… Le point qui a fait le plus débat c'est le régime d'autorisation qui va être édicté par ordonnance pour les écoles hors contrat. Jusque là elles s'ouvraient sur simple déclaration. Le régime d'autorisation donnera un poids bien plus fort à l'Etat. Du coup il limitera la liberté d'enseignement. L'article 14 de la loi augmente aussi le contrôle sur l'instruction familiale, notamment en autorisant l'administration à fixer le lieu du contrôle en dehors du domicile familial. Ces dispositions ont été critiquées par l'opposition de droite. Mais elle était gênée par le dépôt d'une proposition de loi venant de ses rangs instaurant un régime d'ouverture encore plus strict aux écoles hors contrat…
Les stéréotypes ont la peau dure. Problèmes : ils amènent parfois à marquer des buts contre son propre camp. Comme le prouve la campagne que vient de lancerl'artisanat en faveur de l'apprentissage.Peu de débats sont autant enfermés dans les stéréotypes que le débat sur l'école. L'illustration en a encore été donnée par la récente campagne de publicité enfaveur de l'apprentissage, financée par le Fonds national de promotion et de communication de l'artisanat (FNPCA).Prétendant précisément lutter contre les stéréotypes dont serait victime l'apprentissage,une de ses affiches martelait ainsi, en gros caractères : «Quand la fac est finie, on cherche», tandis que «Quand l'apprentissage est fini, on trouve».On voit bien quelle opposition mécanique est ici suggérée entre savoirs théoriques etsavoirs pratiques, entre études longues mais fumeuses et études courtes mais porteuses, entre esprit et main, entre cols blancs et cols bleus…… Le mouvement se nourrit en outre d’appels pressants du monde économique, heurté de plein fouet par la mutation numérique. Dès 2012,l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) lance sa «stratégie sur les compétences». Un an plus tard,une étude sur le futur du travail menée par deux chercheurs d’Oxford chiffre l’urgence : 47 % des métiers sont susceptibles d’être exercés par desmachines d’ici à 2020. Pour affronter ce monde, l’école est priée d’en rabattre sur la transmission des connaissances – périssables et accessibles au premier possesseur de smartphone – et de promouvoir les savoir-faire que la machine,pour l’instant, ne semble pas en capacité de disputerà l’humain : la créativité, l’empathie, le désir de construire un monde plus juste…
… Le fantasme du remplacement des enseignants par des machines se porte bien. Il faut pourtant lui tordre le cou.
Étrange question que celle posée à des parents d'élèves …
… C'est aussi instiller le poison du doute. Donner à penser que la question pourrait se poser. Que le numérique serait intrinsèquement porteur d'une menace pour l'existence même de l'institution. Comme si la machine avait une vie propre, déconnectée des desseins de ceux qui la programment…
… Laisser entendre, fût-ce en filigrane, que ces questions pourraient être résolues par les machines seules ne peut que retarder le nécessaire consensus social préalable à la mise en œuvre du chantier. Dont les fondations demeurent politiques et non technologiques ; elles se résument à cette éternelle question : quelles priorités assigne-t-on à l'école ?
"LE-BAC"
… Et puis de quel examen parle-t-on ? Parler du bac au singulier – « une fiction juridique», fait valoir l’historien Claude Lelièvre – n’a guère de sens, tant celui-ci est divers : les trois examens – bac général, technologique et professionnel –, inégaux socialement, «ségrégués», disent les chercheurs, sont loin de tenir les mêmes promesses.… Avec 78% d'une génération reçue au bac en 2014, l'objectif des 80% semble presque atteint. Mais plus le bac se banalise , plus les différences se creusent entre ses séries. Si presque tout le monde obtient le bac, alors le bac des uns n'a plus rien à voir avec celui des autres. La massification du bac se fait au détriment de sa démocratisation. Un sacré problème pour un système éducatif qui fait de ce diplôme à la fois la validation d'une formation secondaire et un passeport pour l'enseignement supérieur.
L'explosion du bac repose sur le seul bac pro …… Pour Nathalie Mons, les formations ont grand besoin d'être actualisées, "mais le système est lourd et très peu réactif par rapport aux mutations rapides du marché du travail". Le Cnesco préconise également un accompagnement individuel des lycéens souhaitant se tourner vers un BTS, de mettre de l'ordre dans l'offre pléthorique ou encore d'enrayer la pénurie de professeurs (28% des postes étaient non pourvus en 2015).
Des propositions qui prendront du temps à mettre en place.… La bataille qui consiste à contraindre les ados à ne pas s’endormir vers 2 heures du matin en semaine a donc plus d’un enjeu. Et il semble que rattraper durant le week-end le retard de sommeil accumulé pendant la semaine ne constitue pas une tactique satisfaisante, étant donné que c’est la régularité qui prime. L’AASM insiste sur ce point fondamental: les quantités de sommeil indiquées sont bel et bien journalières et ne peuvent être multipliées par sept pour obtenir des volumes hebdomadaires que l’on pourrait gérer comme on le souhaite. Bonne chance à tous les parents de collégiens et lycéens.
… Depuis quinze ans, l’Education nationale (dans une loi du 4 juillet 2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception) est censée assurer aux écoliers, collégiens et lycéens trois séances annuelles sur le sujet (quitte à faire appel à des intervenants extérieurs). Depuis cette année, ces séances doivent aussi s’appliquer à présenter une «vision égalitaire entre les femmes et les hommes». Et ? On n’y est pas.
Selon le rapport, dans un quart des 3 000 écoles publiques et privées passées au crible par le HCE, la loi n’est carrément pas mise en œuvre. Et quand elle est appliquée, c’est souvent de manière «parcellaire, inégale, voire inadaptée à la réalité des jeunes»…
…Mais qu’est-ce qui coince tant ? Le HCE pointe d’abord une disparité des financements, qui pénalise particulièrement les zones rurales. Mais, surtout, «des blocages sur le sujet même»…
Le Rapport
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Si la section «Vous connaissez peut-être» vous faisait parfois flipper en vous proposant des profils précis et éloignés de vos réseaux habituels, vous n’avez encore rien vu.
La section «Vous connaissez peut-être» («People you may know») de Facebook est une source inépuisable de spéculations. Cette fonction, en apparence sympathique puisqu’elle nous propose d’ajouter de nouveaux amis, semble détenir des informations très personnelles sur chacun d’entre nous…
... Il faut imaginer Facebook comme un aspirateur à données géant...
… «C’est compliqué», parce que la vie des adolescents – à mi-chemin de l’enfance et de l’âge adulte – est compliquée.«C’est compliqué» parce que le contexte économique, social et moral dans lequel grandissent ces adolescents a beaucoup changé ces dernières décennies.«C’est compliqué» parce que les adolescents ne sont pas une catégorie uniforme – danah boyd est très attentive aux inégalités d’accès et de milieux.«C’est compliqué» parce que les attentes des adolescents peuvent être contradictoires, conflictuelles.Snapchat, c’était un peu le Pays imaginaire des réseaux sociaux. Un espace de discussion déserté par les adultes – qui ne connaissaient pas ou n’ycomprenaient rien... Son succès auprès des adolescents et des jeunes adultes s’expliquait, en partie, par l’arrivée de leurs parents sur d’autres réseauxsociaux, comme Twitter et Facebook. Snapchat leur offrait une forme de refuge. Alors quand les parents débarquent à leur tour sur Snapchat, c’est la panique. ..
... «les données disponibles montrent une très forte expansion de l’usage des nouvelles technologies sans fil, notamment chez les très jeunes enfants.» Ceux-ci possèdent leur propre téléphone mobile «de plus en plus précocement, même si la première utilisation se situe rarement avant l’âge de sept ans.» En outre, «la multiplicité et la diversité des lieux fréquentés (domicile, école, lieux publics, installations sportives et culturelles) engendrent des situations d’expositions très variables.» Si bien que très tôt, et même «dès la phase de développement in utero », la plupart sont exposés à des sources « placées à proximité et parfois au contact du corps»...... «Pour une fois, les choses bougent dans le bon sens, se félicite Janine Le Calvez, présidente de l’association Pour une réglementation des antennes-relais de téléphonie mobile (Priartem). Le rapport pointe des questions sanitaires que nous soulevons depuis longtemps. Nous avons enfin le sentiment d’être écoutés. Reste à mettre en œuvre les recommandations, à commencer par la suppression des appareils sans fil dans les écoles primaires.»... Certaines études semblent aussi associer «un usage intensif du téléphone portable par des jeunes et une santé mentale affectée», qui se traduit par des comportements à risque, de la dépression ou des idées suicidaires, relève l’Anses ...
«Après cinq décennies de révolution informatique, les gens travaillaient plus qu’avant, dans des conditions dégradées, subissaient plus de stress et d’anxiété ; ils avaient perdu en savoir-faire, en sécurité, en pouvoir, en protection sociale et en rémunération.»
Pourquoi, se demande-t-il, les travailleurs ne se rebellent pas contre ces techniques ? Pourquoi les gens continuent-ils à accueillir à bras ouverts une technologie qui, leur dit-on, va bientôt les mettre au chômage ou du moins sérieusement déqualifier leur emploi ? …
… «Selon une étude, près d’un expert sur deux estime que l’essor de l’automatisation va détruire des emplois et augmenter les inégalités de revenus.»
Ou, comme le dit le «conseiller innovation» d’Hillary Clinton, Alec Ross,
«Demain sera meilleur qu’aujourd’hui mais pas pour tout le monde »… «C’est donc bien par l’enseignement professionnel que se poursuit l’objectif "d’amener 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat". La démocratisation du système scolaire passe par là aujourd’hui, l’enjeu est donc crucial», insiste Nathalie Mons, la présidente du Cnesco.
… Mais une insertion professionnelle à la peine
Une fois diplômé, les perspectives d’insertion sur le marché de l’emploi sont maigres. La France fait partie des pays de l’OCDE qui insèrent le moins bien les jeunes issus de l’enseignement professionnel …
… Aujourd’hui, explique le Cnesco, l’offre des CAP et bacs pro obéit à d’autres logiques, parfois éloignées des intérêts de l’élève. Par exemple, les bacs pro tertiaires sont les plus proposés car ce sont aussi ceux qui coûtent le moins cher à l’Education nationale, ne nécessitant pas de plateau technique…… pendant que les uns et les autres s’écharpaient sur le latin et le grec, la réforme du collège a institutionnalisé les classes de troisième dites «préparatoires à l’enseignement professionnel». Ces classes concernent aujourd’hui 5% des élèves de troisième, soit 35 000 jeunes. Une grave erreur selon l’équipe de chercheurs, toutes les études montrant qu’il faut au contraire éradiquer ces classes où se cumulent difficultés scolaires et sociales allant à l’encontre de l’objectif de mixité scolaire et sociale, pourtant défendu par la ministre Najat Vallaud-Belkacem.
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… «T’es partie en vacances ? «Je voudrais bien mais j’ai pas d’argent. Non, j’ai cherché du travail.» «Et t’as trouvé ?» «Je viens de terminer ma période d’essai chez Cora, c’est la mission locale qui m’a proposé ça. Ils m’ont payé 230 euros les six semaines, alors que je faisais les 35 heures et tout ! C’est affolant.» «Et c’est terminé, là ?» «Oui, mais ils vont m’embaucher pendant six mois en contrat pro.»
«Contrat pro, ça veut dire que t’as une formation et tout ?» «Nan, enfin oui, mais c’est à l’intérieur de l’entreprise, une formation pour tenir la caisse ! Alors que j’ai déjà fait ça chez Match pendant toutes mes études. C’est pour qu’ils puissent toucher les aides, ils sont exonérés je crois.» «Tu seras payée combien, là ?» «50 % du smic. Et dans six mois, rebelote.» Laurelyne travaille. Elle ne va pourtant pas se payer un costume tout de suite.... Après les ouvrières «illettrées» des abattoirs Gad, après le refrain éculé sur les jeunes qui rêvent de devenir «milliardaires», voici la séquence «Rolex» du fringant ministre de l’Economie. En déplacement vendredi à Lunel, dans l’Hérault, il a donc insulté un chômeur en fin de formation et en lutte contre la loi EL Khomri, en lui rétorquant : «vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler»...
... Nous revendiquons d’être ringards au côté de Ken Loach, contre les ministres de la Star Academy, qui aiment les costards, les Rolex, la Loi Travail et son monde.… On retrouve avec la loi travail le même mélange d’impréparation et de cynisme. Si le chômage n’a cessé d’augmenter depuis 2008, avec à la clé un million et demi de chômeurs supplémentaires (2,1 millions de demandeurs d’emploi de catégorie A à la mi-2008, 2,8 millions mi-2012, 3,5 millions mi-2016), ce n’est pas parce que le droit du travail serait subitement devenu plus rigide. C’est parce que la France et la zone euro ont provoqué par leur excès d’austérité une rechute absurde de l’activité en 2011-2013, à rebours des Etats-Unis et du reste du monde, transformant ainsi une crise financière venue d’outre-Atlantique en une interminable récession européenne…
... «Donc, vous avez tous entendu ce qu’a dit Macron. Il paraît que si on ne peut pas se payer des costard, c’est parce qu’on ne bosse pas... Mais Macron, tes costards c’est des Lagonda, ça coûte 1 200 euros pièce...
Tu sais que 1 200 euros, c’est le salaire d’une caissière en un mois ? Tu crois qu’elle bosse pas, elle ? Tu crois qu’elle reste toute la journée sur un transat à rien foutre ?»... Tout ça est apparu depuis les années 1980, avec le risque d’une droitisation radicale de la France. Et cela parce que dans notre pays jacobin, si l’on tue l’espoir du peuple, il part vers l’extrême droite. Il faut le savoir : nous avons des démons, en France...
... C’est terrible à dire, mais je sens un désir inconscient de fascisme dans ce pays...
... On nous vante tous les jours le modèle anglais qui a de grandes qualités. Pourtant, à Londres, on croise dans la rue des petites filles avec des niqabs. L’ultralibéralisme, c’est aussi ça : chacun dans sa communauté. Ce n’est pas la France dont nous voulons, et nous devons lutter pour que ce communautarisme-là ne s’impose pas...... Nous voilà donc condamnés à la schizophrénie : déchirés entre des convictions idéologiques que nous voudrions faire valoir pour contribuer à la construction du «bien commun» et nos intérêts personnels immédiats. Nous sommes convaincus des bienfaits de la mixité sociale à l’École ou de l’égale dignité des voies de formation… mais plutôt pour les enfants des autres. Et n’hésitons pas, quoique nous soyons invités en tant que citoyens à nous inscrire dans une «institution» qui nous dépasse, à dévoyer celle-ci pour en faire un « service » assujetti à sa clientèle dès que cela nous concerne personnellement.
C’est pourquoi, sans aucun doute,la libéralisation du système scolaire est déjà largement engagée...… Deux ans après la généralisation de la semaine de 4,5 jours d’école, le rapport des inspections générales sur son «efficacité pédagogique» le laisse penser. Il a été rendu public vendredi 10 juin, dans le sillage de plusieurs autres enquêtes sur la fatigue des enfants et sur l’organisation des activités périscolaires. Ensemble, ces travaux brossent un tableau très mitigé de la situation….
… Parmi les autres «chiffons rouges» agités au plus fort d’une contestation qui a coûté son poste au ministre de l’éducation de l’époque, Vincent Peillon, l’absentéisme des élèves se confirme, en particulier lorsque la demi-journée d’école a été fixée au samedi, et non au mercredi…
… Difficile de gommer le sentiment qu’ont encore bien des parents d’une école «à plusieurs vitesses». Avec une offre plus riche dans les grandes villes que dans les petites ; des ateliers mieux pensés dans les agglomérations pionnières, comme Paris …... Je vais finir par croire que le conformisme et le conservatisme ne sont pas des vertus de droite. Tous s’en réclament en défilant sous des bannières multicolores...
… depuis 1945 : «Quelle forme est-il encore envisageable de donner à la résistance ? Peut-on espérer voir se lever les populations superflues contre le capitalisme technologique et ses soutiens politiques ?»
Il faudrait pour répondre à pareilles questions avec une certitude scientifique, maîtriser la théorie du chaos et connaître la situation dans toutes ses conditions initiales et toutes les chaînes de réactions qu’elles peuvent déclencher. Heureusement, ni les big data, ni les logiciels des sociologues et de la Rand Corporation, malgré tous leurs modèles, ne peuvent encore traiter l’avenir comme un mécanisme programmé…
… une troisième informulée, qui se résume classiquement par : Que faire ? et à laquelle tout partisan de l’émancipation s’efforce de répondre, en paroles et en actes. Que peut cet individu ? Que peut-il avec ses semblables pour transformer la situation donnée ? Et d’abord quelle est cette situation ?..
… Faute d’avoir à offrir, comme d’autres, un grandiose plan stratégique, nous avançons les quelques directions dont nous sommes sûrs, jusqu’à ce que les faits les contredisent, pour servir ce que de bon semblera…
... Ce n’est pas un hasardsi le terme «debout» surgit précisément au moment où notre métamorphose est achevée : «Debout?!» est d’abord le cri d’une société de rampants. Hyperadaptés qui en occupent le centre ou inadaptés relégués dans les marges, nous n’existons socialement que métamorphosés en cloportes. Précaires, ouvriers, employés, tous rampent. Les cadres, c’est nouveau, rampent à leur tour.
Peur du patron, du petit chef, des horaires, des postes, des mutations. Toutes ces petites peurs quotidiennes (surveillance et auto-surveillance) sont naturellement elles-mêmes sous le pouvoir de la grande peur du chômage...... cette membre du collectif Pas sans nous cogne :
« Ici, cela fait trente ans qu’on est debout. On n’a pas attendu pour combattre la précarité, les violences policières, les injustices sociales… Vous venez libérer notre parole ? Mais notre parole est libre. Personne ne l’entend parce qu’elle est censurée et stigmatisée »
Face à elle, l’auditoire est presque exclusivement composé de militants associatifs, d’étudiants et de journalistes ...... C’est aussi simple que ça...
... Il ne faut pas se raconter des histoires : un surgissement événementiel comme la Nuit debout n’a en lui-même aucun pouvoir de retravailler aussi profondément le terreau social pour y produire une modification massive comme la délepénisation...
… Le téléphone sera cette chose qui rentre en compétition avec la réalité, et gagne. C’est une sorte de drogue. Un peu comme les écrans de télévision, mais disponibles tout le temps et plus puissants.
Le problème, c’est que ça nous change à l’intérieur, on devient de moins en moins patient avec la réalité, surtout quand c’est ennuyeux ou inconfortable. Et parce que la réalité ne correspond pas toujours à nos désirs, on en revient à nos écrans, c’est un cercle vicieux.
Ce qui est mauvais, c’est que nos écrans, en nous «remplissant», tout en nous donnant faussement l’impression de choisir, menacent notre liberté fondamentale de vivre notre vie comme on l’entend, de dépenser notre temps comme on le veut. Et remplacent les choix que l’on aurait fait par les choix que ces entreprises veulent que l’on fasse.
Ça ne risque pas de s’arranger, j’imagine…
C’est vrai. Parce qu’on est dans une économie de l’attention, avec une compétition entre les applications, ça va devenir de pire en pire…
… C’est un peu tendu de dire ça, mais bon, c’est comme réveiller des gens qui sont dans une secte, qui croient en un système qui est vraiment puissant et fait vraiment des choses pour eux. Et c’est très inconfortable pour eux de voir la vérité en face, que ce système n’est pas totalement bon….
… J’y ai expliqué comment une poignée de personnes, des hommes pour la plupart, vivant à San Francisco, décidaient de la façon dont des milliards de personnes dans le monde utilisaient leur attention…
… des millions d’heures sont juste volées à la vie des gens, manipulés tous les jours de leur vie, et il n’y a pas un seul débat public là-dessus !..… «Weapons of math destruction» (math au lieu de mass, vous aurez compris), que l’on pourrait traduire par «Armes de destruction matheuses». Elle y raconte «comment le big data augmente les inégalités et menace la démocratie». …
… Il faut s’assurer que ces algorithmes procèdent de façon équitable. Il n’y a aucune raison de penser que ce soit le cas, car il y a des opinions incrustées dans le code. Mon objectif est de mettre en lumière les exemples les pires, dans l’éducation et la justice typiquement, pour que tout le monde prête davantage attention à ce problème…
.. Voulons-nous vivre dans une société qui conditionne nos enfants à une surveillance constante ?
Et si c’était le cas ? ...
... Bien sûr, les enfants doivent être informés des dangers de cette nouvelle configuration, mais les parents doivent y apprendre aussi les nouveaux contours de la discrétion et du respect de la vie privée de leur progéniture.
Ambivalence
Au-delà, c’est l’ensemble des technologies qui offrent des nouvelles possibilités et nous obligent à redéfinir des lignes qui, par ailleurs, doivent tenir compte des âges.
Ça n’a pas le même sens de poser un baby-phone avec caméra détectrice de mouvement dans la chambre d’un nouveau-né que de stalker sa fille adolescente. Mais la question pourrait se poser dès l’installation de webcams dans les crèches.
Tout cela illustre notre terrible ambivalence vis-à-vis de la surveillance. A quoi sert-il de glorifier Edward Snowden si c’est pour se comporter comme la NSA avec nos enfants ?
… Mais il doit bien y avoir, entre le divertissant et l’éducatif, de belles solutions à proposer pour que les vacances d’été ne finissent pas par durer trois mois au cours desquels l’activité intellectuelle de la majorité des élèves n’ira pas au-delà de la rédaction d’une demi-tonne de SMS et de snaps.
La situation n’est guère plus reluisante dans les collèges, où le mois de juin est synonyme de sévères ralentissements puisque tous les yeux sont tournés vers les épreuves écrites du brevet, qui auront lieu cette année les 23 et 24 juin. La quantité de collégiens qui repointent le bout de leur nez après les épreuves est supérieure à celle des lycéens, notamment parce qu’il y a plus de parents soucieux de ne pas laisser des gamins de 11-12 ans livrés à eux-mêmes pendant des semaines. Mais la passivité est à peu près similaire. En cette fin d’année scolaire 2015-2016, où plusieurs journées seront consacrées à des réunions sur les nouveaux programmes de collège, comme l’a annoncé la ministre Najat Vallaud-Belkacem, il est clair que la reconquête du mois de juin n’aura pas lieu..... Tout le monde étant désormais conscient de cela (et tout le monde ayant envie de rentrer chez soi avant 22 heures), les conseils de classe ressemblent désormais moins à des conseils de classe qu’à leur propre bilan. On se contente d’y résumer pour l’assemblée ce qui a été décidé sans grande concertation avant même la réunion. ..
... Sauf que, si doubler le temps de réunion pouvait permettre de décupler les effets positifs de celle-ci, nous serions sans doute un certain nombre à signer des deux mains.Ce qui caractérise le système de sélection des élites en France, selon Agnès van Zanten, c'est la parfaite articulation des stratégies familiales et de la compétition scolaire. Il y a bien des "processus facilitant l'accès aux positions d'élite pour les enfants issus des classes sociales supérieures et limitant la mobilité ascendante des autres groupes sociaux", écrit A van Zanten. Elle parle de "clôture sociale". "L'efficacité de ces processus tient à ce qu'ils reposent sur l'articulation étroite des stratégies familiales et des offres institutionnelles", dit-elle. Elle évoque des "logiques sous jacentes largement convergentes" entre familles et institution scolaire. Pour elle il y a un "parrainage institutionnel" des élites....
... Les dispositifs imaginés par N Vallaud Belkacem pour plus de mixité sociale à l'école ne sont pas à même de changer les régles du jeu. Les tentatives pour empêcher la création de filières élitistes au collège sont déjà déjouées.
Alors que le quinquennat se termine , le système de fabrication des élites reste intact. Les ministres qui ont essayé de s'attaquer à la sélection sociale dans le système éducatif l'ont payé cher. Mais finalement l'addition est pour nous tous.... En France, tout particulièrement, les grandes enquêtes nationales et internationales font apparaître un état préoccupant de l’école, plus inégalitaire que dans d’autres pays, et dont les personnels et les élèves expriment moins de satisfaction qu’ailleurs...
... la nécessité de sortir de certaines croyances, médiatiquement martelées, qui ne sont pas des savoirs. A titre d’exemple, le topos des «territoires perdus de la République» qui stigmatise certains quartiers, mais oublie le 16e arrondissement de Paris dont certains habitants ont témoigné récemment de leur mépris pour les valeurs fondamentales de la République. Celui de la guerre civile menaçante, qui mérite d’être historiquement réévalué quand on sait que Jules Ferry décrivait en 1880 la France comme un «pays inflammable» nécessitant «une école qui concilie, qui réunit, qui répare»[5]. Celui encore du «système éducatif», qui laisse croire à une architecture pensée par un architecte, alors que la construction académique française est le fruit d’une histoire multiséculaire et de sédimentations qui de l’Ancien régime à celui de Vichy ont, en passant par les républiques et l’Empire, commencé par le toit, puis le milieu, et fini par les fondations. Ceux, enfin, selon lesquels il suffit que les savoirs soient transmis pour qu’ils soient acquis ...... A ces incertitudes s’ajoute un contexte démographique potentiellement dévastateur. S’apprêtent en effet à frapper aux portes des filières de l’enseignement supérieur les générations du baby-boom des années 2000 : à court terme, environ 40.000 bacheliers supplémentaires se présenteront dans les filières postbac, soit l’équivalent, chaque année, d’une université de belle taille.
Faute d’avoir suffisamment anticipé ce choc pourtant inscrit de longue date dans les courbes démographiques et les projets politiques ...... "Nous, parents d’élèves, considérons que cette réforme a été engagée sans concertation suffisante, ni les moyens nécessaires pour répondre à toutes nos attentes", affirme la Fcpe. "Les nouvelles pratiques pédagogiques annoncées telles l’accompagnement personnalisé (AP) et les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) sont trop peu définis et non financés... La mise en oeuvre de cette réforme, à l’instar de la carte des langues dévoilée le 22 janvier, génère déjà de nombreuses inégalités territoriales... La FCPE ne peut cautionner la mise en oeuvre d’une réforme dont les premiers signes ne respectent pas son esprit initial"...
... De quoi parle-t-on exactement? Pour faire un match, il faut jouer selon les mêmes règles: l’école privée, bien que largement financée par les deniers publics et appliquant les mêmes programmes scolaires, est payante, premier filtre. Et elle n’a pas d’obligation d’accueillir tous les élèves, deuxième filtre. ..
... «Cette volonté d’ouverture largement partagée –il en va parfois de la survie économique des établissements– s’accompagne, quoique de manière marginale, de réactions de parents qui, jugeant les écoles privées sous contrat trop mixtes socialement et/ou religieusement, les quittent pour créer des écoles hors contrat.» ...
Surtout, elle n’est pas soumise à la sectorisation, la fameuse carte scolaire....La ghettoïsation par le haut des établissements privés et la dualisation des secteurs public et privé peuvent faire l'objet de plusieurs explications. D'une part, les collèges privés sont situés davantage dans les quartiers favorisés du centre-ville et cette implantation géographique exerce un effet sur leur recrutement social. D'autre part, les directions diocésaines ont tendance à fermer leurs établissements au recrutement plus populaire car ceux-ci sont délaissés par les parents recherchant un établissement privé. Les nouveaux établissements privés sont construits préférentiellement dans les communes aisées..
... L'enseignement catholique défend avec constante sa liberté de choisir ses élèves. Il s'est toujours opposé à des mécanismes de carte scolaire ou de régulation sociale de son recrutement. Quelle a été le résultat de cette politique ? Cette liberté des établissements privés a contribué à leur fermeture sociale, non à leur mixité. La liberté de choix a primé sur le principe d'égalité, en l'occurrence l'inscription de «tous les enfants sans distinction d'origine, d'opinion ou de croyances». ...... Que ressortira-t-il de ces différents rapports, s’ajoutant à ceux des associations d’élus et des Caisses d’allocations familiales (CAF), et interrogeant, tous azimuts, tout le spectre des nouveaux rythmes ?..
... Pris entre le temps de l’école et celui de la politique, la gauche peut difficilement différer. D’autant que les opposants à la réforme mettent, eux, en avant leur propre bilan : 98 % des 800 professeurs des écoles parisiens sondés par le SNUipp-FSU-Paris, fer de lance de la contestation des nouveaux rythmes, estiment que les «objectifs ne sont pas atteints». «Les élèves sont plus fatigués, moins disponibles pour les apprentissages. Leur comportement s’est dégradé», soutient Jerome Lambert, porte-parole syndical, en résumant l’enquête rendue publique le 9 mai.
Reste qu’à un an de l’échéance présidentielle... C'est un constat bien sombre que dresse ce service du premier ministre sur l'Ecole. Un peu comme si, entre 2012 et 2016, pas grand chose ne s'était passé en éducation. Un constat qui ressemble à ce qui s'écrivait au début d'un quinquennat : une école où on n'investit pas assez, où les inégalités se creusent et où la pédagogie n'est pas adaptée au monde de demain. L'étude d'ailleurs utilise largement les données de Pisa 2012...
... " Une troisième difficulté réside probablement dans l’organisation du travail des enseignants. Selon l’enquête TALIS, en 2013, les enseignants français travaillent de manière très individuelle (78 % disent ne jamais observer le travail de leurs collègues en classe, contre 45 % en moyenne dans l’OCDE) et utilisent peu les méthodes pédagogiques dites «actives» ou une pédagogie différenciée selon le niveau des élèves (22 % contre 44 % en moyenne)"...Le système éducatif français est à l'image de la société qui l'a construit : violent et inégalitaire. Inégalitaire car il ne se contente pas de refléter les inégalités sociales existantes mais les perpétue et les aggrave. Violent car cette reproduction, le tri et le dressage qu'elle opère, sont oppressifs pour les élèves de la maternelle à l'université.
Les gouvernements successifs portent une responsabilité majeure dans ce processus : par leur refus d'accorder les moyens nécessaires à une éducation pour tous et toutes et d'entendre tous les acteurs et toutes les actrices de l'éducation ; par leur conservatisme sur les contenus enseignés et les pédagogies utilisées ; par leur peur et stigmatisation, enfin, des élèves des quartiers populaires et des zones délaissées.
Nous ne pouvons accepter cet état de fait. Contre une éducation de structure répressive, du tri social et de l'obéissance irréfléchie, battons-nous pour une éducation émancipatrice, qui développe l'esprit critique des élèves, qui favorise leur autonomie et leur épanouissement personnel.... Dix millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année en France. Soit l’équivalent de 16 milliards d’euros et de 15,3 millions de tonnes de CO2. Ce sont les chiffres d’une étude, inédite par son ampleur, publiée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), jeudi 26 mai. L’organisme, qui lance une vaste campagne de communication et de sensibilisation «Ça suffit le gâchis», confirme que le gaspillage alimentaire est bel et bien une aberration, tant éthique qu’économique et écologique...
... En réduisant de 80 % ses pertes et gaspillages, Mouans-Sartoux, ville des Alpes-Maritimes de 11 000 habitants, a ainsi pu passer ses cantines scolaires au bio, à coût constant. Et ce faisant, favoriser la conversion des agriculteurs locaux au bio. Les parents, quant à eux, non indifférents à ce qui se passe à l’école de leur enfant, sont amenés eux-mêmes à changer leurs habitudes...... Les apiculteurs français en sont tout abasourdis : le moratoire européen sur certains usages des néonicotinoïdes semble jusqu’ici avoir été inopérant. Depuis sa mise en place en 2013, l’utilisation de ces insecticides, mis en cause dans l’effondrement du nombre d’abeilles et de pollinisateurs sauvages (bourdons, papillons, etc.), a même explosé. C’est le principal enseignement des statistiques obtenues, jeudi 26 mai ...
... «Il y a des moyens pour contourner les interdictions de certains usages des néonicotinoïdes», dit-il.
«L’écart entre la réalité et le discours du ministre de l’agriculture [Stéphane Le Foll], qui se pose en défenseur des abeilles, est choquant, ...
... Pour certains, le cauchemar va bientôt prendre fin. Pour d’autres, sans doute un peu moins nombreux, il reste deux jours de parenthèse enchantée. C’est en effet dimanche que s’achève le défi lancé par trois écoles élémentaires de Noisy-le-Grand (Jules-Ferry, Haut-Bâton et Gavroche) : 7 jours sans écran.
Selon un premier bilan tiré ce vendredi, l’expérience est très positive. Pour obtenir ces résultats, les enseignants ont vraiment joué le jeu, les parents beaucoup moins.
La télévision, bannie du salon ? Le téléphone portable à la poubelle ? Le retour en fanfare du Monopoly ? Non, sans doute pas...... "jette un stylo par la fenêtre", "lèche la vitre", "cachez-vous tous sous la table"… Autant de défis qu'un élève de 5e et ses quelques camarades ont accepté de relever en plein cours de mathématiques, dans un collège de Belfort. Au tableau, le professeur tente de corriger des exercices mais semble avoir échoué à maintenir un semblant de discipline dans sa classe. ..
... "On ne se fait jamais prendre ! Le prof nous voit avec le téléphone et nous demande juste de le ranger : la plupart ne connaissent pas Periscope !"...... Le «coin portable» se reconnait à son attroupement d’élèves, à l’image des anciens coins fumeurs des lycées.
Le fait de concentrer les élèves à un seul endroit facilite le travail des surveillants qui veillent notamment à ce que les élèves ne prennent pas de photos ou de vidéos. «Il y en a qui le font, on les voit passer sur les réseaux sociaux», reconnait la CPE qui regarde régulièrement les profils (non protégés) de certains élèves.
En dehors de ce coin portable, le règlement dit que les téléphones doivent être éteints. Si un élève enfreint cette règle, son portable passe la journée dans le coffre-fort de l’établissement.
La direction tient les comptes des premiers avertissements : en cas de récidive, les parents sont convoqués pour venir le chercher...
... Enfin, si les acteurs de terrains ne sont pas contents c’est parce que l’école, malgré ces efforts qu’on les juge insuffisants ou pas, ne change pas vite. Les 60.000 postes promis durant la campagne ont bien été au rendez-vous mais ils se voient très peu sur le terrain car ils sont surtout passés dans la formation des enseignants et ont été dispersés. Du coup, le problèmes du non-remplacement des enseignants absents reste très aigu, comme en Seine-Saint-Denis. La grande difficulté scolaire de certains élèves, l’alarmante vétusté d’une partie des établissements, comme à Marseille, ou le contournement de la carte scolaire restent des réalités qui plombent l’école publique dans de nombreux territoires.
Alors qu’est-ce qui a évolué dans le bon sens depuis quatre ans? Notre système est-il plus juste, plus efficace, plus épanouissant? À l’exception notable de bons chiffres de baisse du décrochage scolaire, on ne sait pas trop...A l’aune de ce consensus, deux désastres s’annoncent. Le premier concerne la substitution progressive à la présence humaine d’un incroyable fatras de prothèses numériques (…) et bien sûr, pour justifier le tout, une armée d’experts complaisants, aussi agiles à protéger leur progéniture de cette folie qu’à s’assurer une confortable notoriété en vantant partout le génie de ces formidables outils.
Comment peut-on sans honte proférer de telles impostures ? Comment peut-on laisser croire qu’un écran pourra jamais approcher la puissance onto-génétique d’un parent attentif, d’un enseignant compétent ou d’un copain de jeu ? (…) »
.. une volonté assumée de faire table rase des trois mesures les plus emblématiques portées par la gauche: nouveaux rythmes, nouveau collège, nouveaux programmes. Trois des réformes les plus décriées, aussi.
Et après?? Plus qu’un programme, c’est un empilement d’idées-chocs et de formules magiques – «CP +» pour les écoliers en difficulté, service militaire adapté pour les décrocheurs, préapprentissage en classe de 4e, internats de réinsertion scolaire… – qui résonnent sur la scène politico-médiatique. Et pas, ou peu, dans les «salles...... «La droite, sous couvert de modèle éducatif, livre en réalité une tribune, reprend le sociologue François Dubet. Elle passe ainsi à côté des vrais problèmes de l’école. Car la difficulté ne vient pas d’enseignants en manque d’autorité ou d’autonomie, mais bien d’enfants qui n’apprennent pas…» Pour qu’ils y parviennent, la recherche a montré l’apport des classes hétérogènes, d’un «tronc commun» le plus long possible; l’importance, aussi, de ne pas externaliser la difficulté scolaire en boutant hors de la classe les élèves les plus fragiles...
... Les chiffres de l’observatoire marquent un tournant : «Même avec un diplôme élevé, quelle que soit l’origine, les habitants des quartiers sont fortement exposés au chômage», souligne l’ONPV.
Le taux de chômage des niveaux bac + 2 et plus est presque trois fois supérieur à celui des unités urbaines proches (18,8 %, contre 6,5 %). Le décalage est aussi marqué pour les populations les moins diplômées, dépassant 31 % pour les personnes sorties du système scolaire sans BEP ni CAP...... En France, deux enfants meurent chaque jour de maltraitances infligées par leurs parents et 45% des Français soupçonnent un cas dans leur entourage, selon un sondage réalisé en 2015 par l’association l’Enfant bleu. Et si, pour beaucoup, donner une fessée n’équivaut pas à frapper son enfant, selon un rapport de l’Unicef de 2003, il existe un «risque que la punition physique débouche rapidement sur des formes plus graves de violence». En effet, la limite entre «punition raisonnable» et maltraitance est variable...
... Reste à savoir si une hirondelle numérique suffit à faire un printemps pédagogique.
Sur bien d'autres sujets, à commencer par la réforme du collège, «bottom up» et «liberté pédagogique» ne semblent pas à l'ordre du jour. On ne change pas une culture institutionnelle par simple décret : de nombreux témoignages de terrain alertent sur la persistance de réflexes autoritaires voire autoritaristes de la hiérarchie intermédiaire, y compris parfois sur la question des usages numériques.
Mais plane surtout l'ambiguïté de l'idée de «renforcer le rôle des enseignants». Tout dépend ici du rôle qu'ils s'assignent, tant on sait que le numérique peut servir les meilleures comme les pires ambitions – il accroît la coopération comme le contrôle, il appelle la créativité comme la soumission aveugle, il donne accès au savoir comme il démultiplie la rumeur…
L'avenir dira donc si un changement de méthode suffit à entraîner un mouvement effectivement… révolutionnaire...
Y a-t-il un pilote dans le consensus ?
La réponse hautement probable est oui. Et un pilote d'une redoutable efficacité, qui sous des apparence d'ouverture et de démocratie a dirigé la rédaction de 47 recommandations présentées comme des certitudes, dont les premières sont tellement dangereuses pour les petits, tellement contraires à leur intérêt, à leur psychologie, aux moyens qui sont les leurs, que ne pas protester devient de la non assistance à enfants en danger.
Je considère de mon devoir de dénoncer ce danger en analysant, ne serait-ce que la première de ces recommandations, avec les présupposés qui la sous-tendent, et les conséquences qui vont s'en suivre, ceci afin de tenter désespérément de convaincre mes collègues de maternelle et de CP de ne pas les suivre, s'ils ne veulent pas détourner de la lecture une bonne partie de leurs élèves.... "Dans ma classe de CE1, nous sommes 31 élèves mais il n'y a que 20 places assises..." C'est par ces mots que Robin, 8 ans, débute sa lettre au président de la République...
... Robin a lu la lettre du président à ses copains de classe et il a ensuite décidé d'envoyer une deuxième lettre au Président dans laquelle il évoque ses cousins de Loraine. "Ils ont tous une table et une chaise. Ils ont même des tablettes, des salles infos, une classe par salle, pas de rats..." Et de conclure, "c'est le minimum pour travailler : une table et une chaise. Nous sommes à 3 par banc de 2 élèves." ...... Education : la France déçoit
Du côté de l'éducation, "très peu de pays sont parvenus à réduire à la fois l'écart de réussite et le nombre d'élèves en difficulté en lecture". Auparavant exemplaires, la Finlande et la Suède ont même vu augmenter les inégalités et le niveau de réussite baisser. Dans tous les pays de l'OCDE, les enfants les plus défavorisés éprouvent un retard équivalant à trois ans de scolarisation en lecture par rapport à "l'enfant moyen".
La France déçoit tout particulièrement: "le fossé entre les performances des élèves en fonction de leur milieu social est très important", d'après le rapport.
Egalité à l'école : la France 35ème sur 37
Les inégalités se renforcent en France où les élèves défavorisés accusent un retard scolaire "très préoccupant".
Le pays de Jules Ferry est classé par l'Unicef 35e sur 37 pays de l'OCDE en termes d'écarts de performance en lecture, maths et sciences en fonction du milieu social...... si la France se situait en milieu de tableau en 2010, elle figure aujourd’hui parmi les pays les plus inégalitaires, au 28e rang en moyenne, mais au 35e sur 37 en éducation, au 23e sur 35 en santé, au 28e sur 35 en satisfaction dans la vie, alors qu’elle se situe 13e sur 41 en revenus....
... Parmi les plus inégalitaires, la France ne devance que la Belgique, le Luxembourg, la Slovaquie, l’Italie, la Bulgarie, la Turquie et Israël...... le bilan est alarmant. «Ce rapport, qui étudie la queue du peloton, montre que les inégalités s’accroissent et que la France est particulièrement mal placée, que ce pays est parmi les plus inégalitaires, la situation est vraiment en train de déraper», constate Olivier Thévenon, économiste à la division des politiques sociales, à l’OCDE...
... Ils réclament une «école normale», «des classes avec un instituteur tous les jours devant les élèves». Ce mercredi, près de 200 maternelles et primaires de Seine-Saint-Denis seront occupées par les parents pour dénoncer le non-remplacement des profs absents...
... en moyenne 400 classes sur 8 309 se retrouvent, au quotidien, sans maître ou maîtresse. Un chiffre invérifiable. Aucune donnée officielle n’est transmise par l’Education nationale...... Reconnu comme étant l’un des plus difficiles de France.
En dépit de ce label, nous avons perdu 60 heures d’enseignement annuel depuis la rentrée 2014, 200 heures depuis 2007.
En dépit de ce label, notre équipe enseignante est très peu expérimentée et vient apprendre le métier auprès des enfants pauvres, là où des professeurs chevronnés, sûrs de leur discipline et de leur motivation, sont réservés aux élèves plus favorisés des centres-villes : en moyenne, un enfant des banlieues coûte à l’État 30 % de moins qu’un Parisien.
En dépit de ce label, du fait du mauvais encadrement des équipes et de leur manque chronique de formation, avec environ 7 professeurs absents par jour, les élèves perdent en moyenne 150 heures d’enseignement par semaine.
En dépit de ce label, et de la perte des heures enseignées, les effectifs de notre collège ne cessent d’augmenter, et il doit recevoir une cinquantaine d’élèves supplémentaires à la rentrée prochaine...... Le taux de pauvreté des enfants franciliens s’établit au niveau régional à 24,3% en 2013 (contre 22% quatre ans auparavant), soit une progression de +2,3 points par rapport à 2009. Fin 2013, la pauvreté frappe donc en Île-de-France près d’un enfant sur quatre...
... Le ministère de l'Education estime que plus de 700 000 élèves sont affectés chaque année par le harcèlement. «Les risques sont plus grands en fin d'école primaire et au collège.» 4,5% des collégiens sont victimes de cyberharcèlement.
Deux numéros vert ont été mis en place : le 3020 et le 0 800 200 200, plus spécifique au cyberharcèlement...
... Le cyberharcèlement a pour moi largement pris le dessus sur la bonne vieille altercation et il nous semble important d’accentuer nos efforts là-dessus. En général, sur les dix gros problèmes disciplinaires que l’on rencontre dans l’année, neuf sont des conséquences de choses qui se passent sur les réseaux sociaux le soir ou le week-end. Avant, le jeune harcelé se disait qu’en rentrant à la maison, il allait pouvoir respirer. Ce n’est plus le cas avec le cyberharcèlement.
Malheureusement, exister sur les réseaux sociaux est une chose extrêmement importante pour les élèves aujourd’hui et ils n’ont aucune maîtrise de ce qu’ils font ou ce qu’ils disent...
... Dans ce bureau, face à moi, j’ai souvent des parents qui sont complètement effondrés. «Facebook ? Ah non, il n’est pas abonné. Si?»Et là les parents tombent des nues. ..... il y a une prise en charge du secteur associatif à travers notre intervention, et j’en suis très heureux.»
Pourquoi c’est contestable
Difficile de savoir à quoi fait référence le ministre lorsqu’il parle de «prise en charge du secteur associatif». En outre, les acteurs de ce dernier se plaignent depuis de nombreuses années de voir la réduction progressive de leurs subventions. Toutes s’estiment victimes de la chute des dotations de l’Etat ...
... le budget consacré au sport, à la jeunesse et à la vie associative a augmenté de près de 65 % en 2016. Mais c’est avant tout à la faveur du développement du service civique, évoqué ci-dessus. Le développement de la vie associative a certes vu les crédits qui lui sont alloués augmenter de près de 9 millions d’euros en 2016 par rapport au budget 2015, à comparer aux 153 millions supplémentaires alloués pour les services civiques...
... Au Proche-Orient, il y a 14 millions d’enfants traumatisés, orphelins, mutilés, abandonnés, non éduqués ou survivant dans des familles misérables. Quand on est en détresse, on est vulnérable. Quand on coule, on s’accroche à tout ce qui flotte. C’est dans le chaos que poussent les héros. Les meneurs d’âmes vous indiquent le chemin, la cause du mal et les moyens de s’en sortir. Dans des conditions dramatiques, un grand nombre de jeunes deviennent ainsi des armes consentantes.» ...
... Toutes les cultures ont inventé des initiations pour adolescents, sauf la nôtre, qui a inventé des initiations tout autres comme le baccalauréat. Les gosses sont inertes, ils ne bougent pas. On sélectionne nos enfants sur leur aptitude à ne pas bouger, à la sédentarité. D’où l’apparition d’une nouvelle forme de pathologie qui n’existe qu’en Occident: l’hyperkinésie.
En Ile-de-France, 15% (1,8 million) des 12 millions d'habitants disposent de moins de 990 euros par mois par unité de consommation et la moitié d'entre eux de moins de 750 euros, selon un rapport de l'association ...
... «Il y a plus de personnes pauvres» et leur niveau de pauvreté «s'aggrave», s'inquiète Hervé Du Souich, président du Secours Catholique Ile-de-France. «On veut lancer un cri d'alarme: jusqu'où on va continuer dans ce sens-là?»De plus en plus d'enfants touchés. Cette précarité touche aussi les enfants franciliens, dont le taux de pauvreté a grimpé de 22% en 2009 à 24,3% en 2013, une hausse encore plus marquée en Seine-Saint-Denis, avec des conséquences directes sur la santé (malnutrition, obésité) et l'échec scolaire.
Un manque de logements «très sociaux». Les zones les plus pauvres, comme la Seine-Saint-Denis ou le nord-est parisien, sont aussi celles qui concentrent le plus de centres d'hébergement d'urgence, ajoutant de la pauvreté à la pauvreté.
Et «les logements sociaux actuellement construits ne sont pas adaptés au profil des demandeurs» ...
... «On va vers une bio à deux vitesses», explique Brooks Wallin, du syndicat professionnel Natexbio. «D’un côté, la bio avec des matières premières françaises et le souci des emballages biodégradables. De l’autre, la bio commerciale où le prix domine et la provenance des matières compte moins. Cette bio-là avance à vitesse grand V au niveau mondial.» ...
... «La grande distribution vante l’accroissement de ses gammes bio, mais en lisant cette charte, j’espère qu’elle comprendra que l’agriculture biologique ce n’est pas qu’un cahier des charges, ce sont aussi des valeurs et un système différent qui replacent l’humain au centre de tout» ...... Le problème vient, souvent, d’une conception très étroite de l’utilité des apprentissages : une utilité qui doit se voir, qui doit sauter aux yeux, tomber sous le sens, imposer son évidence. Il faut, somme toute, qu’un apprentissage serve à quelque chose de manifeste, qu’on lui voit une conséquence immédiate, qu’on en perçoive facilement un prolongement direct, une application visible, qui en serait une justification indéniable.
Apprendre à lire, on voit bien à quoi cela va servir, apprendre à écrire, à compter aussi. Apprendre à parler anglais, c’est assez parlant également, on voit bien l’utilité de la chose. Pour d’autres apprentissages, c’est plus compliqué ....... Et concernant les données, ces datas qui bien exploitées servent à bien, trop bien, nous connaître individuellement et collectivement?
Est-ce qu’on en parle à l’école? Réponse du prof de maths de Slate, Thomas Messias:
«Que dalle. Et du côté des maths, on reste dans la pure superficialité. Le programme est tellement contraignant qu'on ne peut pas tout envoyer valser pour parler data... Un élève de première S, par exemple, ne sortira jamais le nez des théorèmes de maths et des tubes à essais de chimie. (…) On est toujours dans l'abstrait, le purement scientifique.»
L’école paraît donc décalée, face à des gamins sont souvent laissés à eux-mêmes sur ces sujets-là.
«Sauf s'ils font la démarche eux-mêmes ou si leur environnement familial est favorable à la discussion, les élèves ne sont au courant de rien....
... Dans le monde du futur, nous aurons besoin de travailler de manière plus coopérative et collective. Au lieu de cela, l’école ne cesse de mettre les enfants en compétition.»
J’y ajouterai aussi la curiosité qui n’est pas beaucoup stimulée par les activités des enfants...
... Toute la jeunesse ne se reconnaît pas dans ces valeurs. Elles se diffusent largement parmi les diplômés, notamment dans ceux des grandes écoles, mais ne convainquent pas celles et ceux qui croient aux vertus du «vrai métier», celui qu'on embrasse au sortir des études et «dont on aura toujours besoin» - du plombier au médecin. Surtout : elles demeurent étrangères à ceux qui restent de l'autre côté de la barrière du diplôme, barrière toujours plus élevée et dont l'effet délétère est renforcé par l'importance des droits attachés au CDI (ou au fonctionnariat) - toutes celles et tous ceux qui ont tenté de décrocher un prêt ou de louer un logement sans le précieux sésame en savent le prix.
L'unanimité intergénérationnelle qui se dessine dans les rues contre la loi Travail n'est donc peut-être qu'une illusion...... Que sait-on de la scolarisation actuelle des moins de trois ans ? Ce que montrent les chiffres c'est que la droite a largement coupé dans la scolarisation avant trois ans. De 2001 à 2012 le taux de scolarisation a été divisé par trois , passant de 35 à 11%. Au primaire les restrictions de postes se sont d'abord sur ces enfants. Mais depuis 2012, on ne peut pas dire que l'effort ministériel ait été surhumain. Il y avait 91 000 enfants de moins de trois scolarisés en 2012. Il y en a 93 600 à la rentrée 2015. Si le ministère a créé 25 000 places il est clair qu'elles ont servi à scolariser d'autres enfants plus âgés...
... La refondation c'est la promesse d'une école plus juste mais les résultats des jeunes de milieu populaire continuent de chuter...
... les parents qui vivent dans la grande pauvreté veulent que leurs enfants réussissent à l'école.
Or l'Ecole les élimine très tôt. "Les parcours scolaires des enfants pauvres sont édifiants : aucun n'a un parcours normal", dit-elle. Par exemple, on compte 84% d'enfants de pauvre en Segpa. L'Unapei, une association d'enfants handicapés, se plaint que les IME soient pleins d'enfants handicapés de la seule pauvreté. Ainsi va le sort des 1.2 million enfants qui vivent dans la grande pauvreté dans l'Ecole de la République...
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... - la cantine scolaire génère 80% de déchets en moins qu’en 2010 : triés et pesés, les déchets que 3 à 5 kg par repas (contre 25 kg avant); la moyenne française, en restauration collective, est de 150 g de déchets par assiette, à Mouans-Sartoux, 30 g.
- la réduction des déchets représente un gain de 20 centimes par plateau : 150.000 repas étant servis chaque année, c’est une économie de 30.000€ annuels qui a permis de financer le tout-bio.
- les repas sont passés de 20% bio en 2008 (1,90 € de coût aliments par repas), à 100% bio en 2012 (1,86 € par repas); le prix moyen de participation pour les familles est de 3,13 €, ce qui n’est pas plus cher qu’ailleurs. Sauf que, depuis 2012, les élèves de Mouans-Sartoux mangent 100% bio toute l’année...
... Mouans-Sartoux n’est pas un cas isolé : plusieurs dizaines de collectivités se sont déjà regroupées au sein de l’association «unplusbio» et ont signé le manifeste «Quand les cantines se rebellent» en faveur d’une restauration collective bio, locale, saine et juste...
... Le 2 avril, comme tous les ans c’est la journée de l’autisme ! Les monuments sont bleus, tout le monde sourit : c’est la fête. Les prises en charges, accompagnements et méthodes éducatives et comportementales, recommandées par la Haute autorité santé sont remboursées à 100% ! Des auxiliaires de vies scolaires sont formées et sont intégralement prises en charge par la sécurité sociale.
C’est en tout cas ce qu’affirme Madame Marisol Touraine au micro de Jean Jacques Bourdin sur RMC ce 24 mars dernier. Pas besoin d’être psychanalyste pour diagnostiquer un déni total de la réalité chez Madame la ministre de la Santé, doublé d’une sérieuse langue de bois....
... Pourtant ce n’est pas là une faute de moyens, puisque la sécurité sociale rembourse intégralement l’enfermement en hôpital psychiatrique de cette population, processus onéreux qui peut coûter jusqu'à 1500 euros par individu chaque journée, alors qu’un accompagnement en milieu ordinaire ne dépasse pas les 3.000 à 5.000 euros par mois...
... Difficile, ici, de ne pas parler d’une discrimination des autistes au service d’un gigantesque système de profiteurs, peu prompts à mettre à jour leur connaissances à la lumière des avancées scientifiques.
L’autisme concerne directement 600.000 personnes en France. Or tous les plans autisme qui se suivent et se succèdent ne s’évertuent qu’à pérenniser les structures existantes périmées, au détriment de solutions innovantes s’orientant vers l’aide à l’accès à une autonomie partielle ou totale des personnes autistes. On parle encore de créer des places ...
... On le sait cette coupure reflète une frontière sociale. Le bac général est le bac des classes sociales moyenne et supérieure. Sur les 139000 enfants de cadre, 77% passent un bac général et 9% un bac professionnel. Sur les 105000 enfants d'ouvriers, 45% passent un bac professionnel et 32% un bac général. D'un coté ceux-là font des études dans des établissements qui assurent un taux de réussite qui évolue vers les 100% de reçus. De l'autre ceux-ci sont maintenus dans des bacs professionnels où le taux de réussite stagne et même s'abaisse.... il n’y a pas de mérite particulier à recruter des élèves triés sur le volet comme on le fait, par exemple, dans les établissements publics du Quartier latin à Paris et à obtenir ainsi 100% au bac...
... Si vous aimez les statistiques et les classements, regardez plutôt celui de l’école française par rapport aux autres pays de l’OCDE: c’est pas ouf comme disent les lycéens. La France est championne des inégalités socio-scolaires (cf. le fameux rapport Pisa). Et ça commence bien avant le lycée...
... ce n’est pas le bac qui pose le plus de problème. Les taux de réussite sont même hallucinants: plus de 91% dans les filières générales, 87,8% d’admis toutes filières confondues. En tout, c’est 77% d’une génération de jeunes Français qui accèdent aujourd’hui au bac. Si vous aimez les statistiques et les classements, regardez plutôt celui de l’école française par rapport aux autres pays de l’OCDE: c’est pas ouf comme disent les lycéens. La France est championne des inégalités socio-scolaires (cf. le fameux rapport Pisa). Et ça commence bien avant le lycée...
... Les instructions officielles adressées aux enseignants pour contourner la difficulté, non seulement ne font rien à l’affaire mais l’embrouillent encore davantage : d’abord, parce que replacer l’apprentissage de la Marseillaise dans le contexte de l’époque révolutionnaire, comme il est spécifié, ne correspond évidemment pas aux capacités cognitives d’élèves aussi jeunes, ensuite et surtout parce que, une fois cet obstacle éliminé, reste la contradiction fondamentale qui consiste à promouvoir une éducation à la citoyenneté qui s’appuierait sur la violence, la déshumanisation de l’autre vu comme un ennemi, la légitimité de la guerre, sur l’idée que, finalement, la fin justifie toujours les moyens. Peut-on prétendre faire grandir et éduquer en banalisant des mots, des conduites, des représentations aussi peu fondées moralement, en opposition avec toutes les valeurs que l’école encourage au fil des ans ?
De nouvelles paroles pour la Marseillaise : un bon début…
... celui qui arbore la mine contrite d'un enfant de choeur qui aurait bu du vin de messe à l'insu de son plein gré. «Si l'enseignement privé donne de bons résultats, nous n'avons aucune raison de vouloir nous en passer et nous devrions même desserrer les carcans qui en limitent la portée. Depuis un quart de siècle, la part des établissements privés sous contrat est limitée à 20%. Il faut se poser la question de savoir s'il convient de revenir sur cette contrainte, surtout si l'on voit naître de plus en plus, dans toutes les couches sociales, une volonté de libre choix qui n'a plus rien à voir avec l'élitisme ni avec les vieux ressorts religieux de la ''guerre scolaire''. Je n'ai pas sur ce point de doctrine établie. Je soumets cette question à une réflexion qui prendra le temps qu'il faudra» ...... La réussite d’un lycée relève d’une «construction complexe» qui ne peut être pensée hors sol. «Pour avancer, peut-être peut-on déjà arrêter de feindre l’indignation quant à la mise en concurrence des deux secteurs, lâche M. Dubet. C’est oublier que les familles qui ont les codes de l’école exercent aussi leur choix d’établissement dans le public !»
... les plus jeunes préfèrent les activités calmes et statiques à d’autres loisirs plus physiques. Selon des chiffres du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), ils passent en moyenne deux heures devant un écran d’ordinateur, leur télévision ou les yeux rivés sur une tablette. Et seuls 50% d’entre eux respectent les 60 minutes d’activité physiques recommandées par les médecins...
... les plus jeunes sont de moins en moins performants. Avec un exemple édifiant : les enfants couraient en moyenne un 800 mètres en trois minutes en 1971. Un peu plus de 40 ans plus tard, c’est quatre minutes qu’il leur faut pour parcourir la même distance.
"En 40 ans, nos collégiens ont perdu environ 25 % de leur capacité physique”, déplore le Professeur François Carré, cardiologue au CHRU de Rennes dans un communiqué de la Fédération Française de Cardiologie. ..
En principe c'est très simple. La loi d'orientation prévoit la création de conseils école - collège (CEC) chargés de veiller à la continuité pédagogique entre le premier et le second degré. Mais qu'en est -il réellement ? Les CEC sont-ils réellement opérants ? De quoi s'occupent-ils ?...
... Des remarques qui montrent que le fossé est bien plus profond. D'abord parce que le système éducatif envoie des injonctions particulièrement contradictoires en fixant des principes éducatifs mais en ne créant pas les conditions minimums pour leur existence. Ensuite parce que les objectifs même de l'interdegré semblent flous... Quand ils ne récupèrent pas leurs enfants, le pantalon mouillé à la sortie de l’école Paul-Langevin de Villejuif, ils ont parfois le corps couvert de plaques rouges...… 95 000 de nos élèves n’ont pas, à 15 ans, un bagage minimumpour se repérer dans la société, souligne un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)…
... Ce virus, qui se transmet par voie respiratoire ou contact direct, peut également entraîner une mononucléose. D’autant plus que son fils Alexis, 7 ans, l’a aussi attrapé. Samia met en cause les conditions d’hygiène : «Ma fille ne veut plus aller aux toilettes là-bas, elle dit ’maman, ça pue’. » Les témoignages s’enchaînent, sensiblement les mêmes. «L’odeur est toxique, ça sent jusque dans le couloir...
...L’idée est née après les attentats de janvier 2015. Pour permettre aux élèves de s’informer de manière plurielle avec des sources d’informations fiables et de «se repérer dans la masse d’informations disponibles», indique la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem. L’offre est totalement gratuite pour les établissements et sans obligation pour les élèves...
... Reste que l’opération sonne un peu comme une opération de la dernière chance pour la presse française pour séduire la jeunesse…
... «Il vaudrait mieux apprendre aux profs à lire sur Snapchat, non?»
Peut-être! D’autant que de plus en plus de médias, de Vice à CNN, sont présents sur l’application et Le Monde prépare son arrivée prochaine sur le réseau social préféré des ados. On attend avec impatience le partenariat Snapchat/Éducation nationale.... «Notre volonté est de prêter les tablettes aux familles et non aux élèves. Le bien reste au collège, c’est un prêt : il faut donc que la famille aide à faire en sorte que le bien reste accessible, en bon état et que les enfants pensent à les recharger... Ça nous fait un peu peur.» ...
... «Par le biais de l’introduction des tablettes dans les milieux familiaux, on a l’intention de revenir à des notions de coéducation parfaitement classiques. Parler de l’heure à laquelle il faut arrêter les écrans, le fait qu’il est préférable de ranger la tablette dans le cartable et le cartable loin de la chambre et aussi parler des autres écrans, notamment les portables, avec lesquels s’endorment certains enfants.»
Quand un conflit entre élèves implique des embrouilles sur les réseaux sociaux, Christian Garcia voit passer des captures d’écran où apparaissent des «heures de connexion dantesques»...... Le ministère fait sans cesse de nouvelles annonces, sans qu’en amont, personne ne se demande par qui et comment ces nouvelles mesures vont être mises en œuvre. Pour nous inonder de circulaires, ça, ils savent faire ! Mais pour nous dire qui fait quoi et comment, là, rien n’est prévu. Les chefs d’établissement doivent se débrouiller...
... On est aussi pris dans des injonctions contradictoires, comme avec cette histoire de classes bilangues. Il y a quelques années, on nous encourageait à en ouvrir partout...... En cherchant un peu, la journaliste a pu découvrir que les enseignants sont moins absents que la moyenne des fonctionnaires. En allant chercher un peu plus loin, elle aurait trouvé que les enseignants sont également moins absents que la moyenne des employés français, tous secteurs confondus.
Voilà le mythe des profs champions de l’absentéisme bon à jeter à la poubelle…
... Le vrai souci, dans l’absentéisme des enseignants, c’est qu’il se voit comme le nez au milieu de la figure. Passe encore en collège ou en lycée : quand un prof est absent, cela fait un trou d’une ou deux heures dans la journée des élèves. Mais en primaire, un prof absent, c’est 25 à 30 élèves qui restent cartable au dos. Sauf si le prof est remplacé, évidemment. On comprend alors que le fond du problème n’est pas l’absentéisme enseignant, mais le non remplacement des profs absents ...... Le décrochage scolaire, qui voit chaque année plusieurs milliers de jeunes s’évaporer du système éducatif, est une réalité complexe, du moins le croyait-on jusqu’à ces dernières semaines lorsque l’Education nationale, jusque là fort démunie, a fièrement fait savoir qu’elle tenait enfin sa solution : confier les décrocheurs à l'armée...
... Le tout, en étroite collaboration avec la Mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) dont on découvre ici le volontarisme et l’imagination sans limites...
... Ils se disent surpris. «Ça nous a étonnés qu’autant d’enfants de CM1 et CM2 aient un portable. Nous, on a eu notre premier téléphone en troisième…» ...
... 28 % des CM1-CM2 (9-10 ans) ont un téléphone portable (dont 60 %, un smartphone). En quelques années, l’âge de l’arrivée du premier portable a chuté...
... Autre étonnement pour ces lycéens, 17 % des CM1-CM2, et même 10 % des CE2, sont inscrits sur un réseau social, Snapchat, Skype et Instagram en tête, alors que cela est théoriquement interdit avant l’âge de 13 ans, notamment en raison des risques de harcèlement...
... Les alertes et autres bips en réveillent la moitié, la plupart consultent le message et, pis, 79 % y répondent. Les plus jeunes se donnent parfois rendez-vous la nuit...... Ils ont entre 16 et 25 ans, ils ont grandi dans les campagnes misérables, élevés par leurs grands-parents tandis que leurs parents travaillaient en ville. Internet leur a donné accès aux images de la société de consommation et les a fait rêver à une vie urbaine «pleine de richesse et de merveilles», comme dit Tian Yu, une jeune fille de 17 ans.
Dès qu’ils peuvent, ils prennent le train ou le bus et partent s’embaucher dans les grandes usines. Ils y découvrent épuisement, brimades et solitude. Certains en meurent, tous sont brisés...
... Dans son usine, la chaîne de montage fonctionne jour et nuit. Les journées de travail durent douze heures, les cadences sont infernales. Chaque geste est chronométré à la seconde près, les pauses sont restreintes et les humiliations publiques, fréquentes. Isolés, exténués, les ouvriers souffrent de solitude et de dépression.
Pourtant, chaque matin, les managers crient à leurs employés : «How are you ? ? ?» Les ouvriers sont obligés de répondre : «Good, very good ! ! !» ...
... Eux ne peuvent même pas se payer l’iPhone qu’ils ont assemblé, raconte Yu ...
Parmi les commentaires :
"Oui mais grâce à Yang je vais avoir un Samsung Galaxy S7 avec lequel je pourrai en toute quiétude préparer et commenter la révolution.......numérique. Merci camarade.".. Léa (un pseudo), 26 ans, professeure des écoles dans les Deux-Sèvres, a stalké ses CE2 pour la première fois. Elle les a entendus parler de Facebook dans la cour et se demandait s’ils y étaient (alors que le réseau social est théoriquement interdit aux moins de 13 ans).
«Sur 25 enfants, j’en ai trouvé quatre ou cinq. Rien n’était privé, tout était public. Ils n’étaient pas très actifs, si ce n’est pour jouer à “Candy Crush” et d’autres jeux jusqu’à tard le soir. J’ai mieux compris pourquoi ils étaient fatigués en classe !» ...
... «J’ai trouvé des choses anodines : le nom des petits copains, les photos des vacances, les états d’âme... Pour que ça ait vraiment un sens pour eux, et une portée, j’ai projeté au tableau leurs pages Facebook, en leur précisant bien évidemment que je ne leur voulais et souhaitais aucun mal.» ...
... Les NAP (nouvelles activités périscolaires) concernent près de 2 enfants sur 3 : 43% y participent tous les jours, 20% certains jours, 37% n’en fréquente pas du tout. 54% des enfants qui participent aux NAP n’ont pas choisi leur activité, et ils participent à 3 activités en moyenne dans l’année.
A la lecture de l’enquête, c’est l’hétérogénéité, voire l’inégalité des situations qui apparait ...
... La question la plus importante est sans doute celle du bien-être des enfants et là, l’avis des parents est sans appel : 69% des parents estiment que la réforme a eu un effet négatif sur le bien-être de l’enfant (42% plutôt négatif et 27% très négatif), 13% qu’elle est sans effet particulier et seulement 5% qu’elle a un effet positif 5% effet positif (1% très
... une partie de la Génération Y (née vers 1980-1990) doit renoncer à économiser pour la retraite, vit au jour le jour, voire survit quand le poids de l’endettement est trop lourd. Jusqu’ici, la présidence Obama n’a pas pris la mesure de cette plaie qui obère l’avenir.
Un modèle pour «sauver» l’Université française ? Actuellement, ce grave problème ne préoccupe guère les médias dominants, américains ou français, plus friands des provocations de Trump sur les musulmans ou les immigrés et des pronostics sur le prochain hôte de la Maison Blanche. Pourtant, il s’agit de l’expérience quotidienne de 40 millions de jeunes Américains diplômés, ainsi que de leurs familles et amis qui sont nécessairement au courant de leurs difficultés. Or, certains admirateurs français de «l’Amérique» voudraient guérir l’Université française de sa misère, de sa «rigidité» (qui est celle de la loi sous laquelle elle doit fonctionner) ou de la prétendue «frilosité» de ses professeurs, en tentant de naturaliser en France les recettes américaines...... "On a plus de la moitié des étudiants qui travaillent pour financer leurs études, relevait William Martinet en début de semaine dans Le Figaro (...) Et là, finalement ce qu'on leur explique avec ce projet de loi Travail, c'est que non seulement ils seront précaires pendant leurs études mais que finalement la précarité va les concerner toute leur vie." ...
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... La réalité, c’est que vous n’avez pas pris en charge les mineurs isolés comme l’impose pourtant la loi française...
... Depuis le début du démantèlement du camp, ce sont des images d’une grande violence qui nous parviennent de la jungle. Faire la guerre à ceux qui la fuient, cela n’a pas de nom...... Zimako vit ici, dans cette école qu’il a créée de toutes pièces il y a quelques mois dans la «jungle» de Calais. «C’était un terrain plein de ronces, il n’y avait rien d’autre, raconte Dominique, une autre bénévole. Il me disait : "Tu vois, Domi, ici, ce sera la classe des enfants ; là, celle des adultes. L’infirmerie sera comme ça. On aura une salle de réunion. Au fond, des chambres." J’essayais de le raisonner : "Enfin, Zimako, ce n’est pas possible…" Il l’a fait. Regardez.» Les classes, la salle de réunion, l’infirmerie… Tout y est ...
... Ça devient une zone de guerre totale, le Mordor! Pour les Calaisiens aussi,c’est un cauchemar, quelque chose de super violent et qui ne règle rien. Le problème va se déporter ailleurs, comme après Sangatte. On n’arrête pas de refaire les mêmes erreurs. On crée des murs et donc des tensions, des blocages, donc des réseaux de passeurs, c’est une machine infernale qui se nourrit d’elle-même...
... S'il est un mystère pour les parents, c'est bien celui-là : que font (vraiment) leurs ados avec leur téléphone ? Car si tout le monde, aujourd'hui, télécharge les mêmes applis, parents et enfants n'en font pas le même usage. Du coup, les aînés sont largués.
En cédant sur l'achat du portable, ils pensaient maintenir un lien, mais en réalité ils ont perdu le fil...
... les Programmes de réussite éducative (PRE) visent à prendre en charge de façon globale, et sous la direction du Ministère de la Ville, les enfants les plus fragiles à partir de 2 ans, repérés souvent par l'école...
... Les résultats sont sans appel puisque sur tous les aspects, les PRE s'avèrent n'avoir aucun effet ou même, parfois , des effets négatifs...
... En clair, la République veut bien aider les enfants fragiles, souvent ceux des pauvres, mais en low cost... Au final, note le rapport, il apparait que "l’Etat a fait le choix de limiter son effort (financier) en mettant l’accent sur des questions d’ingénierie institutionnelle, qui sont sans aucun doute un passage obligé, mais sans mettre de moyens pour développer les actions elles-mêmes".
Du soutien scolaire inefficace ...... Le nouveau rapport "qualitatif" que vient de publier le CGET a été réalisé par Pascal Bavoux, Valérie Pugin et Justine Lehrmann pour Trajectoires. La méthodologie est bien différente. L'étude n'interroge pas l'évolution des compétences des enfants. Elle repose sur 128 entretiens réalisés majoritairement avec des acteurs des PRE (référents, directeurs d’école, assistantes sociales, etc.) parfois avec des familles sur 8 territoires.
Globalement les acteurs interrogés ont une opinion positive des PRE....
... Mais l'engagement financier des collectivités et de l'Etat en faveur de ces enfants est insignifiant : environ 850 euros quand les exemples qui réussissent à l'étranger exigent 10 fois plus.
Si l'on conclue sur ces deux rapports, on peut dire que maintenir les PRE en l'état c'est se désintéresser des enfants qui ont besoin de la solidarité nationale et tromper les acteurs. Cela ramène à une conclusion du rapport quantitatif...... «Rassembler des enfants d’origine sociale ou culturelle différente ne suffit pas, met en garde la sociologue Agnès van Zanten. Il faut développer un travail pédagogique autour de la mixité, se demander aussi quelle société on veut construire. Aujourd’hui, par exemple, le gouvernement nous parle de mixité tout en développant un discours très crispé sur la laïcité, c’est contradictoire.» ...
... «L’école ne peut pas résoudre tout le problème de la mixité, précise Isabelle Marsala, adjointe au maire déléguée à la réussite éducative. Cela relève aussi de la politique de la ville, du logement.» ...C'est le prix du mètre carré
qui fait la différence...
...En Ile-de-France, le marquage social des quartiers
souligne l'inégalité devant l'école.
La carte scolaire et l'apartheid...
(septembre 2005)
... Pas de consensus à gauche, et ce depuis belle lurette
Son combat historique pour l'égalité ne fait plus l'unanimité, y compris en son sein, faute d'avoir évité ou corrigé les effets pervers de l'égalitarisme, qui interdisent, au moins sur le papier, d'apporter des réponses suffisamment différenciées sur le terrain.
Son attachement à la méritocratie républicaine se heurte aux mécanismes de reproduction sociale qui font de ce principe, le meilleur allié des catégories les plus favorisées et\ou les mieux informées des mécanismes de sélection.
Sa volonté de revivifier la formation pédagogique des enseignants est lestée par l'échec des IUFM, la mise en place chaotique de leurs successeurs – les Espé – et les graves insuffisances de la formation continue. Sur tous ces dossiers, et d'autres encore, il n'existe pas de consensus à gauche, et ce depuis belle lurette.
La droite héberge les mêmes contradictions...... Des rumeurs ont couru sur les exigences réduites des jurys, particulièrement ces dernières années, en raison de la crise du recrutement. Une chose est sûre : ces concours connaissent une sélectivité très variable suivant les époques...
... les territoires sont très inégalement attractifs. Les académies de Rennes ou de Nice sont prisées, celles de Créteil ou de Reims boudées. En Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre et le plus jeune de France, rattaché à l’académie de Créteil, il a fallu organiser un second concours en 2015 pour arriver à pourvoir tous les postes : 500 n’avaient pas trouvé preneur à l’issue du concours «normal»...
... En 2015, selon les statistiques officielles, 63,8 % des candidats ayant concouru aux épreuves d’admission ont été reçus au concours classique de Créteil, qui proposait 1540 postes, contre 27 % de réussite à Bordeaux (397 postes proposés) et 22,3 % à Toulouse (300 postes)...... «Le bizutage est l’une des expressions de la violence de notre système éducatif, de la course au ‘’bon diplôme’’ […]. La réussite scolaire est un enjeu vital. Ceux qui sont concernés par le bizutage sont sur le point de toucher au but, de décrocher une peau d’âne qui les mettra à l’abri jusqu’à la retraite» ...
... Parce qu’il n’y a pas, d’un côté les violents, et de l’autre les non-violents. Si nous étions placés dans ces situations où, non seulement nous pourrions être assurés de l’impunité, mais où ces déchaînements trouveraient une pseudo-justification liée aux ‘’traditions’’, sommes-nous sûrs que nous pourrions résister aux pressions collectives ? […]… En Seine-Saint-Denis, le non-remplacement, "c'est systématique...", déplore Laurent Salters, de la FCPE du département, père d'un enfant scolarisé à Montreuil. "Il y a un ras-le-bol généralisé."
"On estime qu'il y a chaque jour en ce moment au moins 400 classes d'école primaire sans maître", soit 5 à 6% du total des classes du département …
… La FCPE 93 estime que sur l'ensemble de son premier cycle, un enfant perdra environ un an de cours…
… Pour combler les trous, les académies font appel à une rustine de plus en plus utilisée: les contractuels. Renforcé par Luc Chatel, ministre de l'Éducation de 2010 à 2012, ce système se banalise. Recrutés simplement par téléphone par Pôle emploi, ils n'ont parfois reçu aucune formation adaptée.Selon un scientifique britannique, pour avoir de meilleurs résultats scolaires, un adolescent de 16 ans ne devrait pas commencer les cours avant 10h.
De la «torture», voici à quoi s’apparente le fait de commencer sa journée de travail ou de cours avant 10h selon le Dr Paul Kelley, de l’Université d’Oxford. Pour le scientifique, le fait de se lever tôt va à l’encontre des rythmes circadiens naturels de l’homme et provoque de sévères soucis de santé et de concentration…
… Lorsqu’il était directeur de collège, il avait d’ailleurs décidé de changer l’horaire du début de journée à 10h au lieu de 8h30, et avait constaté une hausse des bonnes notes d’environ 19%...
"L’avenir de notre système scolaire ne repose pas sur les fantasmes d’une transformation structurelle ou méthodologique radicale et miraculeuse mais sur la progression continue, laborieuse, collective des compétences professionnelles. Il ne sert à rien de fustiger la réalité de l’école et d’en noircir les traits pour quelques mirages et enthousiasmes provisoires…
… on peut toujours théoriser un principe mais c’est autre chose que de devoir le décliner dans une organisation pédagogique efficiente. La pédagogie inversée ne résout aucun de ces deux problèmes majeurs"…
Pour lui cette pédagogie est surtout l'occasion pour l'institution de nouvelles économies ce qui expliquerait le vif soutien institutionnel à la classe inversée.
… Du terrain, à un an de l’échéance présidentielle, le refrain qui résonne ne va guère dans le bon sens : le «changement» promis par ce gouvernement, tous les enseignants en ont entendu parler (presque trop, déplorent-ils, en épinglant le rythme des annonces), mais ils sont rares à le percevoir en classe.
Ce qu’ils voient passer, en revanche, ce sont ces élèves qui progressent d’une classe à l’autre mais pas, ou très peu, en termes de niveau. L’OCDE en livre un portrait-robot en listant «obstacles» et «désavantages» qui, cumulés, finissent par entraver les destins scolaires …… Le jeu des options, défendues par les parents influents, permet aussi de protéger l’entre-soi de la classe supérieure, et d’offrir plus de moyens horaires à ces lycées. Il existe donc toujours des moyens de la contourner. En fait, lorsque la ségrégation spatiale est forte, le problème de la carte scolaire est insoluble….
… Les stages de troisième sont presque caricaturaux, entre ceux qui les font dans de grandes entreprises, voire à l’étranger, et les autres. Et ça continue par la suite. Les élèves de milieu favorisé bénéficient d’un bon réseau qui leur permet de trouver facilement des stages bien rémunérés, dans des entreprises très intéressantes. Or, les stages sont aujourd’hui un élément essentiel d’un CV, que ce soit pour entrer dans une école ou pour décrocher un emploi….
… ce que l’on observe aujourd’hui, c’est la marchandisation de l’Education, qui attire les fonds de pension et autres grands investisseurs. Ces derniers délaissent parfois les maisons de retraite pour investir dans ce secteur, ce qui montre que c’est rentable. L’Education est devenue un marché sur lequel agissent des entrepreneurs, où il y a des marques, des stratégies, du benchmarking … Ce n’est toutefois pas une fatalité, mais une question de choix sociétal…
… Vincent Peillon se lâche au cours d'un long entretien accordé à Jean-Michel Djian, dans un documentaire, La Fabrique du citoyen, diffusé sur Public Sénat courant mars…
… "Quelques semaines après mon installation au ministère, j'ai demandé une réunion interministérielle pour mettre en oeuvre ce que le président avait proposé pendant sa campagne, à savoir une ambitieuse politique pour la jeunesse et l'éducation. Malgré mon insistance, cette réunion n'a jamais eu lieu."… annoncé sur France 2 un appel à projets «auprès de toutes les écoles qui feront un plan de lutte contre le gaspillage alimentaire». «Les 1 000 premières écoles seront dotées d’un potager»…
… des élèves se sont donc fendus d’un poème adressé à «Madame la ministre du potager» : «Dans ce jardin très malin, l’épinard y sera “peinard” et la fraise à l’aise / A l’approche de l’hiver, le petit pois sera bien couvert, comme son frère le haricot vert.» La lettre de réponse signée Ségolène Royal est arrivée plus de deux mois plus tard, en pleines vacances de Noël. «Je vous remercie chaleureusement pour votre gentil message, peut-on lire. Je vous félicite pour cette belle initiative de lutte contre le gaspillage alimentaire.» Un dernier petit mot sur les guides mais, sur la demande de potager, queue de cerise.
«Déchéance d’exemplarité»…
… des classes ferment en même temps qu'est mis en place le dispositif «plus de maître que de classes», censé permettre à une école de compter un enseignant de plus que de classes. Résultat: en cas de fermeture de classe, il y a autant de professeurs qu'avant, mais davantage d’élèves par classe. Une absurdité pour notre enseignant:
«On voit bien la "combine": on ferme une classe et on rajoute un professeur du dispositif…
… Le succès du privé semble bel et bien une coproduction des parents angoissés par l'école (qui restent les plus favorisés ou les moins défavorisés) et de l'Education... nationale…
… Nous nous retrouvons donc, école par école, à nous mobiliser chacune de notre côté alors que nos problématiques sont les mêmes. L’éventuelle satisfaction d’être passés cette fois entre les gouttes sera entachée par ce constat: si nous arrivons à sauver notre classe, ce sont toutes les autres écoles du secteur qui perdront un poste.»…
… «Alors qu’on parle d’unité nationale, les écoles en lutte contre ces projets de fermeture se retrouvent en concurrence les unes par rapport aux autres! ...… "C'est l'absence de mixité sociale qui explique ces inégalités", nous dit Eric Charbonnier. "Quand les classes sont hétérogènes cela crée une dynamique. Mais certains établissements défavorisés ont tellement d'élèves en difficulté qu'il n'y a pas de dynamique positive. La solution c'est donner plus de moyens aux établissements défavorisés de façon à ce qu'ils recrutent des jeunes plus favorisés".
PISA en fournit aussi une preuve inversée. Selon l'organisation, à catégorie sociale égale, les élèves des établissements privés sous contrat ont deux fois plus de chances d'avoir un niveau faible que ceux du public. C'est leur recrutement social favorisé qui fait que leurs résultats sont généralement supérieurs à ceux du public…
… En France on aime dire qu'on verra les fruits de la Refondation dans 20 ans. "Dans PISA on voit qu'avec de bonnes réformes , notamment dans la réduction des inégalités, des pays obtiennent des résultats au bout de 4 à 5 ans".
Dans quelques mois on aura les chiffres de PISA 2016…… parallèlement à cette crise migratoire, le Bureau of Investigative Journalism, une ONG britannique révèle un tout autre problème: celui du renvoi de milliers d'enfants réfugiés dans leur paysune fois qu'ils ont atteint la majorité. Même si celui-ci est toujours en proie au chaos…
… chaque année, plusieurs dizaines de jeunes majeurs sont aussi renvoyés vers l'Irak malgré la présence sur une large partie du territoire de l'État islamique.
Pourtant, ces enfants qui fuient le chaos et la guerre font en sorte de s’adapter au mieux à la vie britannique. D’ailleurs, pour Tim Farron, leader des Libéraux-Démocrates, une grande majorité d’être eux sont parfaitement intégrés…… Aujourd'hui, le taux de chômage des 15-24 ans est de 24% et, chiffre moins connu, 17% des 15-29 ans sont des «NEET»: ni en emploi, ni à l'école, ni en formation. Ils sont les «laissé tomber». Comme l'Éducation nationale continue de se donner comme objectif premier de «trier» les meilleurs et que la croissance se fait attendre, ce ne sont plus seulement les enfants des moins qualifiés qui tombent, mais les enfants des classes moyennes. Une «contagion de la précarité» à l'origine de la mortifère peur du déclassement, la source des populismes.
La crise de l'école pousse les familles à se réimpliquer fortement dans le suivi éducatif de leurs enfants, mais, en conséquence logique, les plus aisées s'en sortent mieux que les plus faibles …… selon les experts de l'OCDE, le coût financier du soutien à ces élèves en difficulté serait moins élevé que les conséquences d'une scolarité manquée ou inaboutie. Les mauvais résultats scolaires "ont des conséquences à long terme", avec "un risque élevé de décrochage complet" pour ces jeunes et une croissance économique amoindrie …
… Ainsi, en moyenne, plus d'un tiers de la différence de performance en maths entre élèves est imputable à des différences entre les établissements. En France, les élèves scolarisés dans des établissements défavorisés sont "plus de 40 fois plus susceptibles d'être peu performants en mathématiques que leurs pairs scolarisés dans des établissements favorisés"…
… " les systèmes qui répartissent plus équitablement dans les établissements d'enseignement à la fois les ressources scolaires et les élèves sont avantageux pour les élèves peu performants, sans pour autant porter préjudice aux élèves ayant un meilleur niveau".… L’internet nous donne ainsi accès à une quantité d’informations sans précédent et dans le même temps nous devons paradoxalement moins intelligents et plus superficiels.
Dans son livre, «The Shallows: What the Internet is Doing to Our Brains» (Les superficiels: Ce que l’internet fait à nos cerveaux) qui était un des finalistes pour le Prix Pulitzer, Nicholas Carr défend la thèse que la technologie conduit à un affaiblissement de nos capacités intellectuelles…
… «nous transférons un bric-à-brac de bribes d’informations pas un flux cohérent provenant d’une seule source». Nos cerveaux n’assimilent pas l’information de façon riche et profonde et créent moins de connexions avec nos autres mémoires. «Nous devenons des consommateurs irréfléchis de données»…… Il n'existe pas de statistiques fiables sur la part d'adolescents qui utilisent Snapchat, la compagnie ne les communique pas, mais des estimations placent ce chiffre à près des 85 %. Comment une jeune fille de 13 ans, usager type, utilise-t-elle Snapchat ? Constamment, compulsivement. Fasciné par la façon dont elle répond à une vingtaine de Snapchats en quelques secondes, il lui demande ce qu'elle fait :
"Il n'y a pas de conversations. C'est surtout des selfies. Le selfie change en fonction de la personne. […] Je ne regarde pas vraiment ce que je reçois. Je tapote si vite. C'est une rafale."…La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), l’autorité chargée de la protection des données personnelles, a annoncé avoir mis en demeure Facebook, lundi 8 février, lui reprochant de nombreux manquements à la loi française sur la protection des données personnelles. Un long réquisitoire, contre la manière dont Facebook collecte et exploite les données de ses 30 millions d’utilisateurs français, que la CNIL a décidé de publier.
Que reproche-t-elle à Facebook ? La liste est longue…
... Cela peut vous sembler curieux, mais une bonne partie des adolescents et des jeunes adultes utilisent quotidiennement Snapchat comme d'autres s'envoient des SMS ou des messages sur WhatsApp. Outre l'envoi de photos et de vidéos éphémères …
... Outre les "snaps" privés, vos enfants peuvent également envoyer leurs images dans leur "story" personnelle, où elles sont accessibles de manière illimitée pendant 24 heures à tous les utilisateurs abonnés à leur compte. Et là où les correspondances privées sont utilisées pour les conversations du quotidien, les "stories" leur permettent d'exhiber des scènes dont ils tirent une certaine fierté…
… Capturer des images éphémères à l'insu de leurs émetteurs est à la portée de n'importe quel utilisateur un peu bidouilleur. Des applications non-officielles, disponibles sur les iPhones déverrouillés, mais aussi sur n'importe quel téléphone Android, proposent cette fonctionnalité, pourtant explicitement interdite par les conditions d'utilisation de Snapchat.
... Mais depuis un an –depuis Charlie– l’école est censée se mobiliser pour les valeurs de la République. On peut le prescrire d’en haut par de vibrants appels à nos belles valeurs républicaines. L’éducation nationale instaure enseignement moral et civique; une «réserve citoyenne» a été créée pour que des intervenants extérieurs viennent notamment parler aux élèves de la laïcité, de la liberté d’expression. Certaines écoles ont comme projet pédagogique d’apprendre la Marseillaise à des élèves de grande section...
Pourquoi pas. Mais ...![]()
… La présence de la Marseillaise à l’école n’est pas une chose nouvelle, incrustée dans les programmes d’éducation civique depuis 1985, malgré les critiques récurrentes qui lui sont adressées…
… La vie en société, la vie dans le monde, devenir adulte, ça ne s'apprend pas avec des cantiques ou des leçons de morale, les belles paroles, les grands discours ou les mouvements du menton mais bien plutôt dans le quotidien d'une salle de classe.
L’année de la Marseillaise à l’école, ce n’est pas seulement une sinistre farce, c’est le signe d’un régime politique qui a perdu, avec le sens des réalités, toute conscience morale.… La Marseillaise, c’est l’inverse de «Maréchal, nous voilà‘».
Sans doute. Mais«La Marseillaise» a pourtant accompagné le chant pétainiste «Maréchal nous voilà !». Pas toute la «Marseillaise» certes. Car, durant cette période, deux couplets ont été généralement privilégiés : le premier, et le sixième («Amour sacré de la patrie») . Et deux autres couplets (les plus «républicains») ont été tout à fait censurés …… Mineurs étrangers isolés, enfants roms ou handicapés, châtiments corporels, justice pénale… C’est un inventaire à la Prévert peu flatteur que le comité sur les droits de l’enfant de l’ONU (CRC) a publié, jeudi 4 février, sur la France…
… Le rapport onusien égrène d’autres sujets de préoccupation, qui vont de l’absence de données chiffrées sur la maltraitance au besoin de renforcer les efforts de lutte contre les stéréotypes de genre, en passant par le droit de l’enfant de connaître ses parents biologiques…… . Le vivier d'un demi millier de contractuels a été utilisé, les enseignants titulaires remplaçant aussi. Dès lors, la direction académique peine à remplacer les enseignants absents, même ceux dont les absences sont prévues de longue date. La FCPE Aubervilliers donnait une conférence de presse à ce sujet mercredi 27 janvier, sa comptabilité des absences non-remplaçées est édifiante …
… Le constat est foncièrement aporétique. Face à la pénurie de moyens savamment entretenue (le ministère a par exemple refusé de financer le recrutement de 151 lauréats inscrits sur la liste complémentaire du concours supplémentaire de professeurs des écoles en Seine-Saint-Denis), la direction académique fait le choix de porter plainte contre des parents venus exiger le remplacement des enseignants. Les parents eux mêmes ont parfois recours à la justice contre les services de l'Etat pour discrimination territoriale (voir ici et là). Au moment où la communication du ministère tente de convaincre l'opinion publique de son combat acharné contre les inégalités scolaires tout en affirmant que la refondation de l'école en est arrivée à "son aboutissement", la situation en Seine-Saint-Denis sonne comme un démenti à la fois cinglant et insupportable.… Mais la colère est là, rentrée, et elle risque de sortir un jour avec violence si aucun espoir n’est apporté… A l’heure où l’on répète l’urgence d’investir dans les générations futures et de redonner tout leur sens aux valeurs de la République, il y a là un chantier prioritaire à lancer si l’on ne veut pas achever de discréditer l’école publique et installer sans le dire un système à deux vitesses qui ne profitera qu’aux plus aisés. La responsabilité en incombe d’abord à la mairie de Marseille, mais aussi à un ministère de l’Education qui, après tout, se veut aussi «nationale».
… N’empêche: le système opère avec la brutalité d’une machine à trier et fait de l’école l’horizon obsessionnel des familles françaises….
… Les débats autour du système éducatif, l’appel à sa démocratisation, les attentes et les frustrations qui l’entourent sont des éléments qui vont se crisper encore plus violemment dans les années à venir, tant la lutte pour les (meilleures) places va s’intensifier, éclatant encore davantage les disparités entre les fractions de la jeunesse.
… 60.000 postes en cinq ans dans l'éducation.
À quoi serviront ces postes ? Viennent-ils en échange d'une future bienveillance syndicale ? Aucune réponse n'est apportée dans le programme. Ce dernier cultive même un flou savant destiné à éviter de trancher entre les différentes sensibilités socialistes en matière d'éducation, qui vont du républicanisme méritocratique le plus conservateur au quasi-libéralisme assumé.
Faute de légitimité démocratique, d'un pacte clair avec les électeurs, le premier ministre de l'Éducation, Vincent Peillon, tente de bâtir un consensus au sein de la communauté éducative.
Vient le second péché : la concertation, menée tambour battant, s'enferre dans l'entre-soi.
Quelques centaines de professionnels de la profession s'enferment en Sorbonne et tracent, en chambre, quasi hors sol, les contours de la future loi. Qui, elle aussi, consiste essentiellement à énoncer de grands principes …… en dépit de ces atouts et de ces déclarations de principes, notre école est bien plus inégalitaire qu’elle ne devrait l’être en fonction de la seule amplitude des inégalités sociales.
L’impact de l’origine sociale sur les résultats scolaires des élèves est de 22,5 % en France, le même qu’au Chili, pays beaucoup plus inégalitaire et libéral …
… Dans un pays qui ne cesse d’affirmer que l’école est le principal vecteur de la justice sociale, cette situation est paradoxale et scandaleuse…
… Derrière un décor républicain et national homogène, l’offre scolaire reste profondément inégale. Le lycéen français coûte environ 30 % de plus que son camarade de l’OCDE, l’élève de l’école élémentaire environ 20 % de moins. Or, c’est à l’école élémentaire que se cristallisent les inégalités …… «Le logement est le reflet des inégalités mais il est aussi accélérateur des inégalités», souligne le délégué général de la Fondation Abbé Pierre…
… Quant à certains objectifs annoncés comme la construction de 500 000 logements par an, dont 150 000 logements sociaux, ils «sont bien loin d’être atteints», souligne le rapport…3 Français sur 4 jugent leur pays comme inégalitaire, le logement leur apparaissant comme la troisième source d'inégalités la plus grave et la deuxième la plus répandue. (sondage TNS Sofres - octobre 2015)
La Fondation Abbé Pierre analyse le logement comme un facteur majeur dans l'approfondissement des inégalités, au coeur du processus de décrochage des couches populaires.| 21e rapport sur l'état du mal-logement en France 2016 – pdf ]
C'est le prix du mètre carré
qui fait la différence...
...En Ile-de-France, le marquage social des quartiers
souligne l'inégalité devant l'école.
La carte scolaire et l'apartheid...
(septembre 2005)
… nostalgie de ces instits à l’ancienne (un homme, comme dans "Etre et avoir", ce n’est sans doute pas anodin), la vocation du hussard noir chevillée au corps, nostalgie des vieilles pierres, des clochers et des monuments aux morts. Il y a ici un peu de la France de Charles Péguy, un peu de celle de Marcel Pagnol…
… Tout ce sépia plaira, à n’en pas douter. Il renvoie à une époque où la France n’avait pas de problème (croit-on se souvenir), à une époque où les instits savaient instruire et éduquer, à une époque sans crise ni crise de l’école, une époque qui valide que «c’était mieux avant».
Il plaira au grand public, qui en a marre d’entendre PISA lui dire que l’école dysfonctionne et qui pourra se réfugier, une heure et demie durant, dans cette école éternellement souriante…
Quand il publiait 1984, il y a près de soixante-dix ans, George Orwell savait-il que son Big Brother, arme de surveillance généralisée dans une société dystopique …
… Plus inquiétant encore, Snapchat explique qu'il peut «sauvegarder indéfiniment»les vidéos que vous soumettez aux «Stories» et «autoriser le visionnage à nouveau à travers tous [ses services] ou sources tierces». On est très loin des promesses de messages éphémères mises en avant par l'application…
… «Désormais, ce sont les outils numériques et techniques qui altèrent notre façon d'être ensemble» …
… «Le renouveau de la télé-réalité et la banalisation de la webcam apparaissent au tournant de notre siècle, nous explique Sophie Jehel. Ces supports réussissent, et le rapport avec Orwell est tout fait, à transformer le consentement à la surveillance en une forme d'expression de soi et de liberté d'expression. C'est un tournant idéologique. [...] On propose à l'individu de se mettre lui-même sur écoute…
… Cette note d’information conforte donc involontairement ce que le billet du 9 décembre dernier constatait à propos de l’appel à projet «collège numérique et innovation pédagogique» : «cet appel à projet, comme tout texte, se lit aussi en fonction de ce qu’il passe sous silence. Si on recherche une occurrence de «espaces scolaires», «vie scolaire», «centre de documentation et d’information», «centre de connaissances et de culture , «salle d’étude», on n’en trouve aucune. Tout se passe donc comme si la forme scolaire traditionnelle était immuable, avec un seul espace scolaire valorisé et nommé, celui de la «classe», le reste étant un indéfini «hors la classe». Et comme si on avait oublié le premier paragraphe de la lettre de mission du 8 septembre 2015 adressée à Catherine Becchetti-Bizot (c’est nous qui mettons en gras la deuxième phrase) : «Le déploiement du numérique dans le système scolaire représente un dossier stratégique de la refondation de l’Ecole pour améliorer l’efficacité des enseignements, réduire les inégalités sociales et culturelles, et ouvrir l’école sur son environnement. Pour atteindre ces objectifs, les démarches pédagogiques, les modes de suivi, d’accompagnement et d’évaluation des élèves ainsi que l’organisation des temps et des espaces scolaires sont appelés à évoluer.»… nouvel épisode de ce palpitant feuilleton, dévoilé vendredi 22 janvier par la ministre de l’éducation nationale. Comme souvent quand il s’agit de réformes de l’éducation, l’imbroglio est si compliqué que de solides explications sont indispensables pour tenter de comprendre…
… La présentation que vient de faire la ministre de sa «stratégie langues vivantes» ne manque donc pas de surprendre. Il apparaît en effet, que 70 % des sections bilangues seront finalement maintenues à la rentrée 2016…
… Il est vrai que cette impression de bricolage n’est pas propre au ministère de l’éducation nationale……Ainsi, dans l'académie de Paris, 100% des bilangues seraient maintenues. Mais à l'inverse, 95% des classes bilangues de l'académie de Caen disparaîtraient à la rentrée 2016, avec la mise en place de la réforme du collège…
… Certes, nous sommes ravis que des recteurs décident de valoriser l'allemand dans leur académie, mais les écarts vont se creuser entre les établissements, d'un région à l'autre. Un comble pour une réforme qui se voulait d'inspiration égalitaire!" …
… il est écrit aussi: "...les raisons de la résistance sensible de certains au numérique dans la relation parents-école. Inversement, dans certaines familles, il est observé une consultation jugée excessive des notes des enfants par les parents grâce aux logiciels le permettant sur les ENT, qui provoque de l’anxiété chez les enfants et se révèle contreproductive."…
… L'ENT, parce qu'il permet aux familles d'accéder à des informations variées sur ce qui se passe dans l'établissement, ouvre un droit de regard sur un espace qui est considéré comme devant être protégé par et pour certains. Cette crainte liée à ce que Robert Ballion appelle le "consumérisme scolaire" se comprend dans certains cas. Il y a dans tous les établissements des familles intrusives, qui parfois outrepassent certaines limites…
… le cobalt, un minerai qui est aussi un composant essentiel des batteries rechargeables de type lithium-ion, lesquelles alimentent nos téléphones portables, tablettes, appareils photos......
… une grande partie de ce précieux minerai est extrait des mines de la République démocratique du Congo. Et de nombreux enfants sont exploitéspar des compagnies chinoises très proches des gouvernements chinois et congolais pour remonter le cobalt à la surface…
… En 2012, l'Unicef avait affirmé que 40.000 enfants travaillaient dans les mines de la région du Katanga, dont la majorité dans l'industrie du cobalt…[ VOILA POURQUOI ON MEURT – Rapport Amnesty – janvier 2016 – pdf ]
… Chassez l'excellence, elle revient au grand galop. Flash-back : mai 2012, la gauche fraîchement de retour au pouvoir entreprend de «nettoyer» dix années de politiques éducatives de droite. Parmi ses premières cibles symboliques, les internats d'excellence, alors récemment lancés…
… le retour de «l'excellence» dans le vocabulaire gouvernemental induit bien une rupture, au moins symbolique, avec le dogme égalitaire : ici comme sur tant d'autres sujets actuellement, les marqueurs idéologiques entre droite et gauche tendent à s'estomper au profit de la première.
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… On peut évidemment se désoler que ce marché soit si juteux: que l’école ne suffise pas et que les plus aisés puissent ajouter à l'avantage culturel, l'avantage économique. Mais ni l’Éducation nationale ni ses enseignants ne semblent être en mesure de réagir face à ces abus…
… «Les mamans [sic] que j’ai au téléphone demande parfois des cours dans trop de disciplines, nous sommes obligé de les réfréner. Et, pour certains élèves, c’est davantage un luxe qu’une nécessité.»
Des étudiants brillants mais modestes, qui ont besoin d’argent pour financer leurs études, vont aider les élèves dont les parents, peu regardant à la dépense, font tout pour prendre un avantage scolaire grâce aux moyens financiers dont dispose leur famille. Triste ironie de notre «méritocratie scolaire», favorisée par l'ubérisation de l'économie.... On pourra toutefois observer que la difficulté scolaire, faible ou importante est donc considérée, dès l’entrée en sixième, comme une fatalité déterminante pesant sur le projet scolaire, oblitérant dès la sixième l’avenir de l’élève aux yeux de sa famille.
Il est en revanche frappant de constater que «la situation la plus fréquente– souhait en 2008 et en 2011 que l’enfant prépare un baccalauréat GT – est partagée par les trois quarts des familles de professions libérales et les deux tiers de celles d’enseignants et de cadres, mais seulement une famille d’ouvriers qualifiés sur quatre et une famille d’ouvriers non qualifiés et d’inactifs sur cinq (…) En 2011, une orientation dans l’enseignement professionnel est retenue, toutes situations de départ confondues, par seulement 6 % des parents exerçant une profession libérale et 9 % des cadres, alors qu’un tel choix s’observe parmi plus de 50 % des familles d’ouvriers non qualifiés et d’inactifs»...[ Évaluation et statistiques :Seule une famille sur deux a décidé du projet scolaire de son enfant dès la sixième- Note d'information - N° 01 - janvier 2016 ]
… Priorité au primaire "diluée", nouveaux programmes scolaires en retard, création d'une formation des profs à la peine: un rapport au Parlement pointe mercredi une mise en oeuvre "difficile" de la loi de refondation de l'école de 2013…
… Le débat public s'est focalisé sur la réforme des rythmes scolaires, qui ne faisait pas partie de la loi. "D'où un sentiment important de déception et des attentes encore très fortes", souligne le texte…
… Le rapport pointe aussi "des positionnements concurrents" entre le CSP, l'administration centrale du ministère et l'Inspection.
Concernant le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco), le rapport estime qu'il traite "de sujets d'actualité et de thèmes de recherche le plus souvent en dehors de (sa) mission".… Dans la loi de refondation, figurait aussi comme principe fondateur: «la coéducation», «l’effort devant toucher les parents les plus éloignés de l’école». Ça, c’était l’objectif… Car dans les faits, «malgré un effort réel de l’institution, la mise en œuvre de la coéducation se révèle inégale, les parents demeurant les fantômes de l’institution», tacle le comité de suivi. Là encore, même conseil: «cla-ri-fier» les rôles de chacun.
Rapport du comité de suivi :![]()
… demandons-nous aujourd’hui quelle société on produit avec des générations d’élèves si étroitement surveillés? Des gamins qui inventent des systèmes de mouchards et que la presse applaudit parce qu’ils vont s’enrichir et qu’Apple s’y intéresse? Des êtres qui ne peuvent plus faire un pas de côté sans que 150 personnes ne soient prévenues? Des gamins qui pensent que la surveillance n’est pas un problème tant qu’on n’a rien à se reprocher et surtout qu’elle nous protège.
Milad Doueihi, historien des internets, me confiait quelle était sa conviction profonde sur le sujet:
«Il faut abandonner l’idée qu’il y aurait une négociation délibérative entre avantages (sécurité) et inconvénients (surveillance), c’est un piège absolu.»
… A l’aune de l’examen de l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant, si chacun livre sa vision et son analyse de la mesure de son effectivité, tous parviennent à un constat critique : reconnaître des droits ne suffit pas. Un long chemin reste à parcourir, celui de l’effectivité des droits". Avec "Les enfants peuvent bien attendre", l'Unicef jette un pavé dans la mare au moment la France va être auditionnée par l'ONU sur le respect des droits des enfants.
Après avoir pendant 4 ans, hésité, décidé que non, puis que oui, s’être perdue dans des débats interministériels et parlementaires pour en minimiser les effets, la France vient enfin de décider de ratifier de la façon la plus claire qui soit, sans aucune réserve ni déclaration venant en amoindrir la portée, le troisième protocole additionnel à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Ce protocole entrera donc en vigueur en France le 7 avril 2016…
Malgré la volonté perceptible et probablement sincère de progresser, énoncée par la secrétaire d’Etat chargée de la Famille, de l’Enfance, des Personnes âgées et de l’Autonomie, et malgré une préparation interministérielle de l’audition, à son initiative, plus sérieuse par rapport aux fois précédentes, les réponses de nombreux ministères pendant l’audition ont encore principalement montré :
• Une approche théorique, «sur le papier» des droits de l’enfant, se référant à l’état du droit interne, aux textes définissant les politiques ministérielles, voire à des projets non encore vraiment décidés ou dont on ne sait pas même s’ils vont se concrétiser (comme la réforme de la justice pénale applicable aux mineurs ou les 60 000 postes supplémentaires dans l’Ecole à l’horizon 2017),
• Et faisant apparaître la plupart du temps un décalage important, avec ce que les ONG constatent sur le terrain en termes de respect EFFECTIF des droits dans la vie quotidienne des enfants, notamment pour les plus vulnérables. Les réponses des administrations ont ainsi pu être ressenties parfois comme d’un «insolent détachement» devant des situations pourtant indignes.[ Dernières remarques du collectif AEDE suite à l’audition de la France les 13 et 14 janvier 2016, en vue d’une transmission aux membres du Comité pour la rédaction des observations et recommandations finales. ]
Laisser les parents libres de décider de l'orientation de leur enfant à la fin de la troisième est-il une bonne chose ? Après un premier rapport d'étape déjà fort critique en décembre 2014, le rapport de suivi de l'Inspection générale, dirigé par Aziz Jellab, publié le 10 janvier tranche négativement. "Le libre choix sans accompagnement et sans évolution dans les pratiques, notamment pour ce qui est de la liaison collège - lycée, risque de porter préjudice aux élèves moyens ou fragiles scolairement et de créer de la déception chez les parents". Un bilan sans appel qui va peser sur la survie de l'expérimentation…[ Suivi de l’expérimentation du choix donné à la famille dans la décision d’orientation au collège - Rapport 2014-2015 ]
… voici une liste succincte des produits absolument pas indispensables même si les marques font tout pour convaincre les parents que s'ils ne les achètent pas, leur enfant sera en moins bonne santé, moins en sécurité et plus con que les autres…
… L'autre problème, c'est que «Montessori» n'est pas une marque déposée et que n'importe qui peut s'en réclamer. Et c'est exactement ce qui se passe…
… Que dire également de la pelle et la balayette Montessori, vendus 11,90 euros dans Nature et Découvertes dont il est dit qu'ils permettent des «manipulations idéales pour développer la motricité de l'enfant» …
… Mais comme en matière de puériculture, le pire est toujours possible, vous pouvez aussi découvrir ici, le protège-pipi ou bloque-tétines. Et tant d'autres façons de prendre les parents pour des veaux.
… «un programme de cadets de la défense pour les 12-18 ans». Il s’agirait d’élargir une structure, créée en 2008, et qui regroupe aujourd’hui 300 jeunes de 14 à 18 ans – activités diverses le mercredi après-midi, camps d’été, participation aux cérémonies patriotiques, le tout sous encadrement militaire - pour en toucher si possible 100 000, avec un âge d’entrée abaissé à 12 ans. Si, du moins pour l’instant, les deux parlementaires n’envisagent pas la généralisation du système à l’ensemble de la classe d’âge, ce n’est pas qu’ils soient retenus par un scrupule pacifiste …
… Bien malin pourtant qui saurait prévoir l'issue du bras de fer. Car ni l'Éducation nationale ni l'intersyndicale ne peuvent, à ce jour, pavoiser.
La première est prise au piège d'une réforme qu'elle a voulu globale afin de rompre avec des années de mesures ciblées qui, faute d'embrasser la problématique dans son entier, échouaient à modifier en profondeur le fonctionnement du système. D'où l'idée d'attaquer tous azimuts …
… Douze années ont-elles suffi à cautériser les plaies et à réinventer des modalités de lutte susceptibles de faire plier un gouvernement ?
Rien n'est moins sûr – la droite en profita largement, entre 2007 et 2012 : la suppression de dizaine de milliers de postes …
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… C’est effectivement une solution toute simple au chômage des jeunes – les faire travailler sans les payer – avec, en sus, une période d’encasernement obligatoire pour les enfants des milieux modestes : dans la guerre au terrorisme, le «choc républicain» prend décidément des allures de guerre à tout autre chose…
… un «service national républicain» qui concernerait tous les jeunes de 16 à 25 ans. Tous les jeunes ? Pas tout à fait, puisque la proposition envisageait d’en dispenser les jeunes disposant des moyens d’acquitter l’amende de 15 000 euros prévue pour les réfractaires…
… Ces derniers jours, la presse relayait en l’amplifiant, en s’en délectant, cette information selon laquelle les bureaux de recrutement militaire auraient été submergés d’une vague de demandes d’engagement…
… Aux plus jeunes, visés par une propagande irresponsable à laquelle une certaine éducation à la défense n’est pas étrangère, les éducateurs devraient quand même rappeler qu’une centaine de leurs anciens élèves, ont trouvé la mort ces dernières années en Afghanistan. Morts pour rien, trompés par des dirigeants politiques qui confondent l’intérêt général avec leur petite carrière politique et les gros profits des industriels de l’armement…
… si chacune des fédérations martèle son indépendance, elle n'hésite pas à émettre le doute sur celle de sa «concurrente»…
… Mais ces représentants sont-ils aussi indépendants et apolitiques qu'ils le prétendent? Pour les responsables de la PEEP et de la FCPE, il n'y a pas de doute: ces associations sont beaucoup plus politisées que leurs fédérations. Cela ressort parfois dans leur profession de foi, relève la vice-présidente de la FCPE Paris: «Ils vont défendre la conservation des filières d'élite, vont affirmer que l'arrivée de la mixité sociale a engendré des problèmes sécuritaires...» Ou vont prendre position sur les menus de substitution à la cantine, ou sur le genre…
… Toute vision de l'école, quelle qu'elle soit, porte de valeurs, qui sont nécessairement politisées, au sens générique du terme……Il est certes possible que 2150 assistants d’éducation puissent être recrutés à compter du 1er janvier 2016 dans les établissements de l’éducation prioritaire, mais une partie d’entre eux prendront la place d’autres assistants d’éducation en fin de contrat et une autre partie d’entre eux ne seront pas recrutés pour un temps plein, ce qui est fréquent.
On a affaire là à une belle entourloupe, pour ne pas parler d’une belle malhonnêteté.
Et les 60 000 postes dans tout ça.
Si on ne s’intéresse qu’aux vrais postes, nous serons à la rentrée prochaine à un peu moins de 45000. (44867). Il en faudrait 15 000 au budget 2017, pour que l’engagement présidentiel soit tenu ! Les aurons-nous et combien d’entre eux seront de vrais postes ?… "Ces comportements sont choquants", affirme la rectrice. "En tant que fonctionnaires de l'Etat ils doivent mettre en oeuvre cette réforme". La rectrice fournit un argumentaire aux chefs d'établissement pour prévenir cette opposition.
Et elle termine en demandant aux chefs d'établissement de "signaler les personnels qui entravent délibérément le bon déroulement des journées de formation". A ceux là elle promet "une lettre de remarque qui sera versée à leur dossier".… Ces 4,5 millions de jeunes "Tanguy" ont en majorité entre 18 à 24 ans. Mais 1,3 million d'entre eux (29%) ont plus de 25 ans. 480 000 ont même plus de 35 ans. Parmi l'ensemble des jeunes hébergés, 44% sont élèves, étudiants ou en stage ou formation non rémunérés. Mais 32% d'entre eux ont un emploi ou sont en apprentissage rémunéré. Chez les 25-34 ans, la proportion de ceux qui gagnent de l'argent passe à 55%. 18% sont au chômage…
… quatre élèves sur dix – principalement des garçons – jouent à un jeu d'asphyxie à la récréation en primaire. Trois joueurs sur dix affirment même avoir commencé à "jouer" dès la maternelle à se couper la respiration, ou à s'étrangler avec une écharpe. Tout aussi inquiétant, plus de 70 % des élèves connaissent ces jeux. Des statistiques d'autant plus surprenantes que, toujours selon cette étude, près de la moitié des enfants savent que ces "jeux" sont dangereux…
… 75 enfants sont morts depuis 1999 en s'adonnant à cette activité. Mais ces chiffres reflètent cependant mal la réalité …… «A l’époque, les regards s’étaient tournés vers l’école, souvenez-vous».De nombreux citoyens s’étaient alors proposés bénévolement. «Une dynamique spontanée», qu’elle décide d’institutionnaliser en «réserve citoyenne» : un vivier de bénévoles pour parler «engagement, solidarité, laïcité…»…
… Les rangs se vident dans le brouhaha général. Le recteur et ses acolytes restent bouche bée.… L’asphyxie financière de l’école, de l’Université, de la recherche publique, et le poujadisme anti-intellectuel dont a fait preuve à leur encontre la droite oublieuse que la République dont elle se gargarise avait été celle des professeurs et des instituteurs, à la fin du 19e siècle, nous a privés des moyens de comprendre ce qui est en train de nous arriver…
… L’alternative est claire …… Plusieurs de ces professeurs ont raconté leur passage devant la commission. Ils ont dit comme il leur avait semblé que les questions allaient toutes dans le même sens, que tout se passait à charge, leurs réponses étaient à peine écoutées, fréquemment coupées, l’affaire était entendue, jouée d’avance, les audiences se déroulaient dans une atmosphère d’inquisition…
…Ecoute, respect, argumentation, échange, débat, voilà ce qu’on tente d’apprendre à nos élèves, et pas seulement en «instruction civique», devenue «éducation morale et civique» depuis janvier, mais en toute occasion. En sortant de l’école, ce sont ces mêmes élèves qui ont pu voir, chez eux ce mardi, comment les plus hauts représentants élus de la France s’arrangent de ces notions, eux qui ne se sont pas gênés pour faire la leçon à l’école depuis janvier…… La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants…
… La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire…
… étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de «nouvelle forme de barbarie» à propos des industries culturelles…
… Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire…
… Il est possible qu’en réalité ce soit le texte lui-même qui soit en train de disparaître.
Après tout, les premiers visiteurs du Web passaient leur temps à lire des magazines en ligne.
Ensuite sont venus les blogs, puis Facebook, puis Twitter.
Maintenant, c’est sur des vidéos Facebook, sur Instagram et SnapChat que la plupart des gens passent leur temps.
Il y a de moins en moins de texte à lire sur les réseaux sociaux, et de plus en plus de vidéos et d’images à regarder.
Le stream, les applications mobiles et les images qui bougent : tout indique un déplacement de l’Internet-livre à l’Internet-télévision.
Il semble que nous soyons passés d’un mode de communication non-linéaire - nœuds, réseaux et liens -
à un mode linéaire fait de centralisation et de hiérarchies...
... Cette nuit, l'humanité a franchi le jour du dépassement : nous avons épuisé les ressources annuelles de la Terre. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs prennent en compte la biocapacité de la planète, c'est-à-dire sa capacité à produire des ressources pour nourrir l'humanité et à absorber les déchets issus de leur consommation, notamment le dioxyde de carbone. Ils calculent alors le jour de l'année où l'empreinte écologique dépasse la biocapacité de la Terre. Une date qui arrive de plus en plus tôt. Un constat alarmant...La-Réforme-De-La-Refondation-De-La-Continuité-Dans-Le-Changement
(et réciproquement)… contrairement aux idées reçues, la France est la championne des fondamentaux. En moyenne dans l’OCDE, on consacre 37% du temps scolaire à la langue et aux maths en primaire. En France, c’est 58% du temps qui y est consacré, tous les autres pays y consacrent moins de la moitié du temps de classe (à part le Mexique, 55%). Le temps dévolu au français représente 37% du total, aucun pays n’accorde plus de place à la langue (22% dans l’OCDE, 24% en Finlande, le modèle). Le temps consacré aux maths représente 22% en France, nettement plus que la moyenne (15% dans l’OCDE, 16% en Finlande, le modèle), seul le Portugal fait mieux (27%).
Voilà qui clôt le faux débat sur le «retour aux fondamentaux» …[ la note de l’OCDE pour la France ]
… La situation est très contrastée aujourd'hui : 700 établissements accueillent plus de 42% d'élèves d'origine très favorisés (enfants de chefs d'entreprise, d'enseignants) et à l'autre bout de l'échelle, 700 établissements en accueillent moins de 6%. C'est l'éternel écart entre collège de centre-ville, et le collège de cité…
… les "instances locales de pilotage" se chargeront de répartir les élèves de façon équilibrée entre les différents établissements, en fonction de critères objectifs qui auront été décidées en accord avec les familles. En clair, sous couvert d'offrir plus de choix aux parents, on va probablement envoyer leur enfant dans un autre collège que celui de leur premier vœu.
Pourquoi l'accepteraient-ils ?..
… Au pire, ils pourront toujours se tourner vers le privé, qui échappe à la sectorisation. Mais lui aussi va devoir faire un effort de mixité. Najat Vallaud-Belkacem entend bien qu'il s'engage à accueillir davantage d'élèves défavorisés. C'est désormais à cette seule condition qu'il pourra bénéficier de moyens supplémentaires.
… Devinette: quel est le point commun entre l'enseignement professionnel, les formations en apprentissage et la mixité sociale dans les établissements scolaires? Réponse: tout le monde trouve ça formidable, mais seulement pour les enfants des autres…
… Rendez-vous dans un an pour savoir si cet appel à l'esprit citoyen des parents a porté ses fruits. Ou simplement contribuer, dans les territoires-tests, à faire gonfler les rangs du privé.Pour la ministre, il y a «urgence à agir». «La mixité ne fait pas de perdants, a-t-elle assuré lundi. Les élèves en difficulté sont tirés vers le haut, et les autres ne sont pas pénalisés. De plus, dans notre société où le repli sur soi progresse, il n’est pas question de reculer sur l’apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble.» Il aura tout de même fallu attendre trois ans pour que la gauche, qui a affiché comme priorité la lutte contre les inégalités à l’école, s’empare du sujet «mixité».… les "mesures pour renforcer la mixité sociale au collège" présentées par N. Vallaud-Belkacem, F. Robine, directrice de la Dgesco, et C. Moisan, directrice de la Depp, le 9 novembre restent minces.
Quatre ans après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, pour lutter contre la ségrégation scolaire, le ministère lance une simple expérimentation sur une base peu convaincante…
… Mais, en réalité, le projet ne concerne qu'un secteur par département avec en moyenne deux collèges par secteur. Au total c'est donc 37 collèges, peut-être 40 demain. Avec un effectif moyen de 337 élèves par collège en France, les nouvelles mesures ne concerneront que 12 à 15000 élèves sur les 2,6 millions de collégiens. Soit 0,5% des collégiens.
C'est la taille d'une expérimentation pas d'un plan pour sauver les valeurs de la République...… Les statistiques concernant la réussite scolaire montrent que celle-ci est corrélée au milieu social et à la profession des parents (oui, les enfants d’enseignants réussissent statistiquement bien à l’école) et, adossée à cette réalité, s’est peu à peu construite l’idée que la réussite est l’œuvre d’une coéducation qui ne dit pas son nom dans laquelle les familles assurent une partie du travail scolaire ou le délèguent quand elles le peuvent: la France est le premier consommateur de cours particuliers payants au sein de l’Europe.
L’école française fait globalement réussir les enfants de ceux qui les feraient réussir de toute façon…… Sur le papier, personne n'est contre la mixité sociale. Mais qui va jusqu'à inscrire son enfant dans un établissement réputé «mauvais» pour jouer le jeu d'une carte scolaire contournée par tant d'autres ?
Le résultat collectif des stratégies individuelles est désastreux. Actuellement, un collégien sur dix étudie dans un établissement sans mixité, où plus de 63 % des élèves sont des enfants très défavorisés, fils et filles d'ouvriers, de chômeurs ou d'inactifs…… En réalité, l’expérimentation ne concernera pas l’intégralité de ces (17) départements mais des «territoires» comprenant un petit nombre de collèges dans un périmètre pas trop grand, avec des écarts significatifs dans la composition sociale des établissements. Au final, cette expérimentation devrait toucher «entre 30 et 50 collèges» sur 7100 …
… Il est question d’investissement, de marchés émergents, de retour sur investissement, d’évaluation et d’impact éducatif. Les entreprises, les fondations et les fonds d’investissement (Ernst et Young, linkedin, HSBC, twitter…) sont très bien représentés et le sujet de la privatisation de l’éducation n’est même pas une question: c’est un pré-requis.
Cursus, compétences et privatisation
Lors de la conférence d’ouverture la question est directement posée par une représentante de la branche education d’Ernst et Young: «Ne faut-il pas confier l’enseignement primaire aux entreprises?» Sur scène, les intervenants ne cillent pas…
… Ce sommet dit deux choses au fond, sur lesquelles on ne peut fermer les yeux: l’éducation est un business pour une bonne moitié du globe, l’éducation est un outil politique ultra-puissant. Si puissant que le Qatar en a fait l’arme de son «softpower».… le moins qu’on puisse dire, c’est que le Qatar n’est pas un exemple de démocratie ni d’égalité des sexes. Le Wise est d’ailleurs un événement vivement critiqué pour cela.
Et donc? Que faut-il dire? Y faire? Y aller ou non? Cette année, j’ai dit oui. Je suis invitée ici (avion et hôtel) et coincée dans le fauteuil d’un centre de conférence ultra climatisé…
… Quand l’éducation devient un grand business mondialisé. Et c’est plutôt à cette réalité que les belles valeurs rappelées ici servent de paravent.… faire de l’État non plus un recours, une «solution», mais un «problème». Tant Reagan que Thatcher s’attachèrent à réorganiser ainsi la base idéologique de leurs pays.
Toujours très gramsciens, les néolibéraux savaient que l’instauration de leur «bloc historique» n’aurait pas été possible sans l’appui de groupes initialement non acquis à leur cause…… On est dans une grave crise de la puissance politique. Le politique n’a plus d’action, ou, pour être plus précis, les structures politiques ont de moins en moins d’efficience sur les choses. Cela crée une peur panique dans la vie des gens. On le voit à travers l’abstention, le vote des extrêmes, une souffrance sociale qui s’accumule. Jusqu’où ? On se dit chaque jour que cela va s’arrêter, or ça continue de plus belle, dans un état de délitement général. Il y a des appels d’air de partout, mais il n’y a rien qui unifie…
… c’était la journée de lutte contre le harcèlement à l’école. Parmi les outils mis en place par le ministère, un clip a défrayé la chronique …
… Je sais que beaucoup de collègues ont hurlé en voyant les images, moi, j’ai bien rigolé ! Pour tout dire, j’ai une théorie : ceci n’est pas une enseignante. En tout cas, pas une instit. Voici quelques arguments, et autant d’hypothèses sur la véritable profession de la dame.
- son ton, sec, détaché, quasiment administratif : on ne parle pas comme ça à des enfants de 8-9 ans => elle était guichetière à Pôle Emploi il y a peu ;
- son écriture, presque illisible pour un enfant : aucun instit parmi les dizaines que j’ai rencontrés n’écrit de manière aussi dégueulasse (pas même moi, qui ai une sale écriture) => elle est médecin généraliste …… La France va être auditionnée en janvier prochain par le Comité des droits de l’enfant : le fait de ratifier le 3è protocole avec les déclarations proposées dans l’étude d’impact du projet de loi aurait immanquablement un effet désastreux et notre pays, après avoir traîné 3 ans pour se décider à ratifier, se discréditerait gravement aux yeux de la communauté internationale …
[ « Ratifier le 3è protocole sur les droits de l’enfant : OUI, mais sans restriction ! » - communiqué DEI France 6 oct. 2015 – pdf ]… Dès lors que la France émet des déclarations et réserves - alors qu’aucun autre pays ayant ratifié le protocole à ce jour n’a pris cette liberté - tous les Etats qui n’ont pas encore ratifié la Convention pourront s’appuyer sur l’exemple français pour adopter leurs propres règles interprétatives. Cela contribuera à faire de ce protocole, et par conséquent de la Convention elle-même, un texte vidé de sa substance…
… Madame la ministre, vous nous devez ce geste de reconnaissance pour l’action salutaire que nous avons menée en défense de l’école de la République.
Nous sommes d’autant plus enclins à effectuer cette requête que tous les dispositifs pédagogiques que nous avions contestés et que nous avions refusés ouvertement d’appliquer, ont été abrogés par Vincent Peillon dans le cadre de la refondation de l’école…
… En commençant par annuler des sanctions injustes et disproportionnées infligées à des enseignants réellement engagés pour la réussite de leurs élèves, vous enverriez, sur toutes ces questions, un signal qui, dans la morosité ambiante, pourrait être perçu comme une petite lueur d’espérance…
La-Réforme-De-La-Refondation-De-La-Continuité-Dans-Le-Changement
(et réciproquement)
… «Réforme du collège : il ne reste plus qu'à convaincre». Il ne s'agit sans doute pas au premier chef d'un ''déficit de pédagogie'', mais avant tout d'un manque (historique) d'éclaircissement sur ce que peut signifier «démocratisation»…
… Où en est-on actuellement ? Eh bien, dans une certaine confusion persistante. De Pierre Laurent à Nicolas Sarkozy (en passant notamment par Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou ou bien d'autres) on se trouve (au moins en paroles) peu ou prou dans la mouvance ''radicale-socialiste'' de l'entre-deux-guerres (celle d'une conception ''individualiste'' de la démocratisation). A certains égards, ils sont tous (et nous sommes tous) désormais plus ou moins ''radicaux-socialistes'' (de l'entre-deux-guerres...) en matière de «démocratisation» . La version ''individualiste'' de la «démocratisation» est toujours celle qui domine ou que l'on a beaucoup de mal à surmonter dans les conceptions et les choix.
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… «Cette réforme, j’ai envie d’y croire. Mais comment va-t-elle pouvoir se mettre en place dans les collèges où une majorité de professeurs sont dubitatifs, voire hostiles ? Le risque, dans ces établissements, c’est qu’on en vienne soit à faire porter la réforme sur quelques volontaires, soit à réinventer l’existant. Dans les deux cas, ce serait un échec.» Une façon de rappeler que cette réforme, pédagogique par nature, ne se fera pas sans les enseignants.
… Je me fais guère d'illusions sur ce qui va suivre. Je m'inquiète au regard des évolutions politiques possibles de la montée des discriminations et de ses effets sur le climat scolaire. On risque de se heurter à des difficultés. On parle beaucoup de transmission des valeurs républicaines. Mais ce n'est pas la transmission qu'il faut faire avancer mais la concrétisation. Or le climat scolaire dépend de la démocratie à l'école et aussi de la démocratie dans la société…
… « …Il s'agit de faire en sorte que l'établissement soit la maison des élèves. Je témoigne que la plupart des établissements proposent (...) des toilettes non entretenues, non surveillées, manquant de papier hygiénique, de savon, de sèches-mains. C'est un scandale ; la plupart des adultes n'admettraient pas que leur entreprise leur propose de tels "lieux d'aisance". D'aisance.
Que la cour soit suffisamment grande et équipée : que les élèves puissent s'y défouler, s'y asseoir et bavarder entre eux… »On dit des enfants de professeurs qu’ils sont toujours des premiers de classe. Et de fait, de nombreuses données mettent en évidence leur réussite scolaire, supérieure à celle de tous les autres…
… Les raisons de cet avantage ont déjà été explorées. La sociologie a mis en évidence le capital scolaire, économique et social des enseignants, la proximité culturelle de la sphère familiale avec l’école, leur connaissance du système qui leur permet de trouver la bonne information, choisir la bonne option, éviter la mauvaise classe…… s'il est vrai que les élèves faibles, moyens et bons ne sont pas pénalisés par un environnement hétérogène, c'est faux pour les élèves les meilleurs, dont les progrès sont ralentis. Leurs parents l'accepteront-ils au nom d'une idée : les vertus de la mixité scolaire et sociale ? Rien n'est moins sûr.
Le second obstacle est encore plus complexe à surmonter car il relève généralement du non-dit ou de l'implicite : nombre de parents sont en quête, pour leurs enfants, d'un certain «entre soi». Pour le dire simplement : ils veulent éviter les «mauvaises fréquentations» à leurs enfants et, sachant les mécanismes d'influence qui s'exercent à l'adolescence, ils n'ont pas forcément tort. Or, là aussi, la notion de «mauvaise fréquentation» est extrêmement extensible – elle ne concerne pas seulement les milieux les plus favorisés.
«Un vivier nouveau pour les écoles privées hors contrat, en pleine croissance depuis le début des années 2010»
Tout est en place, en somme, pour que le premier réflexe de nombre de familles …… Ce parti pris commode et réducteur condamne les élèves à n’être que racontés, «parlés», devenant objets et non plus sujets pensants et agissants. «Je connais mes élèves, je sais ce qu’ils pensent» dit même l’un des intervenants. Mais n’est-ce pas faire preuve d’une certaine présomption que de prétendre savoir ce que pense un adolescent que l’on ne côtoie que quelques heures par semaine, qui plus est en tant que figure d’autorité ?..
… «En fait, [les jeunes] n’existent pas. Ils sont des chiffres, des créatures de papier, des cauchemars […] Leur vérité tient tout entière dans le cliché philanthropique ou le bavardage des médias». «Ils», «eux», sont continuellement ramenés par le film à une identité culturelle ou religieuse : «ils» sont majoritairement issus «de forte immigration d’origine maghrébine et africaine», «de familles arabes», «musulmans», «d’Afrique du nord».… Les enseignants ayant participé à l’enquête Talisde l’OCDE adhèrent massivement «à une vision constructiviste de la pédagogie : ils perçoivent l’apprentissage comme un processus actif visant à favoriser une réflexion critique et autonome.» Ils sont 94% à estimer que leur rôle est d’aider les élèves à effectuer leurs propres recherches …
… Mais dans leur pratique, les enseignants sont nettement moins nombreux à privilégier des voies d’enseignement actives et «déclarent avoir plus souvent recours à des pratiques pédagogiques passives» …
… Parallèlement, presque symétriquement, on comprend le regain d’intérêt pour les pédagogies actives type Freinet, Montessori, etc. (trop souvent mises dans le même sac alors qu’elles fonctionnent très différemment et reposent sur des philosophies parfois éloignées les unes des autres)…
"La-Carte-Scolaire" : à la carte
… Au pays de la méritocratie républicaine,la promesse égalitaire de l'école est, chaque année, plus bafouée.
Pourtant, la lente montée du secteur privé n'y est pas pour grand-chose…
… la privatisation de la réussite scolaire doit moins au libéralisme débridé qu'à l'intensité d'une compétition scolaire qui, dans notre pays, est d'autant plus forte que le diplôme initial pèse d'un poids disproportionné sur les carrières.
Faire la morale aux parents – et aux enseignants – qui alimentent ce système ne le fera pas reculer d'un millimètre : aucun d'entre eux n'a le sentiment de faire «mal», aucun n'enfreint la loi, et bien peu renonceront à donner les meilleures chances à leurs enfants – ou à leurs élèves – au motif que cela déstabilise le bel édifice égalitaire républicain…… Pas sûr que l'affectation autoritaire d'un enfant dans un collège éventuellement loin de chez lui sur la base de critères sociaux contribuent à endiguer cette "fuite" vers les établissements privés.
D'après la DGESCO, chaque année, 10% des entrants en 6e et en 2nde demandent à bénéficier d'une dérogation à la carte scolaire. 64% des ces demandes reçoivent une réponse favorable. Des statistiques qui ne prennent pas en compte le contournement de la carte scolaire "invisible", c'est à dire celui qui conduit les parents à choisir leur lieu d'habitation en fonction de la réputation du collège…… Mais l’Etat a beau leur promettre un accompagnement, mettre sur pied un comité scientifique pour les aider, rien ne dit que les élus vont oser s’aventurer sur ce terrain glissant. D’ailleurs, seule une «petite dizaine de départements», selon Libération – sur 101 – seraient prêts à s’engager pour la rentrée 2016. On aurait pu s’attendre à davantage, alors que les élections départementales sont désormais passées.
Reste que si leur affectation ne leur plaît pas ...… A maintes reprises depuis le début du quinquennat, la majorité s’est engagée à agir pour plus de mixité à l’école. C’est même écrit dans l’article 1 de la loi de refondation de l’école de Vincent Peillon : «Le service public de l’éducation veille à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d’enseignement.» Najat Vallaud-Belkacem a réaffirmé plusieurs fois cet objectif …
… Politiquement, c’est une plaque de verglas. L’approche des régionales n’arrange rien …
… Najat Vallaud-Belkacem le sait bien, la colère des parents peut être sa meilleure arme politique pour obliger les élus locaux à fléchir.… Avant l’assouplissement de la carte scolaire en 2007, les phénomènes de ségrégation étaient déjà présents et puissants. Obliger les parents est vain, il y aura toujours des stratégies de contournement. Le défi de la mixité ne pourra s’atteindre qu’avec la volonté des parents. L’enjeu, c’est de sortir du discours moralisateur «il faut mettre son enfant dans le collège de secteur pour être un bon citoyen». Et convaincre les parents qu’ils ont individuellement un intérêt à mettre leur enfant dans le collège du quartier …
… Chaque fois que cet effort n’est pas fait et que l’on crée de la ségrégation, on fabrique une bombe à retardement pour la future société française.… la recomposition de l'offre éducative en un schéma qui, grossièrement, laisserait à l'Etat la formation des élites et des plus fragiles, au privé sous contrat celle des classes moyennes soucieuses d'entre-soi, et drainerait un public "bobo" et solvable, attentif avant tout à l'épanouissement de l'enfant?
Cette hypothèse semble plausible …
… si on la relie à la forte expansion des établissements hors contrat: 51 ouvertures en 2014, 67 déjà en 2015 selon la Fondation pour l'école, parmi lesquels "Montessori, bilingues et écoles écologiques tiennent le haut du podium". A ce rythme, leur nombre aura doublé en dix ans, pour atteindre 1500 établissements. Pas assez pour faire basculer le système. Mais …… «Le compte n’y est pas. Ce qui reste pour l’instant de cette priorité au primaire, c’est un beau slogan Rue de Grenelle, pas une réalité dans les écoles.» …
… Seulement 2 300 postes (sur 7 000) sont créés pour les maîtres surnuméraires. Et à peine 800 postes (sur 3 000 annoncés) pour les moins de 3 ans.
Les efforts seront-ils, un jour, perceptibles sur le terrain ? Rien n’est moins sûr, car un autre facteur entre en compte : la poussée démographique …… L’enseignement en ligne ne transforme donc pas le professeur en simple tuteur ou accompagnateur, ne le dispense pas d’atteindre un haut niveau académique, ne lui évite pas d’avoir à bâtir une progression didactique adaptée au niveau de ses étudiants. Il exige en revanche un changement de posture qui fait effectivement descendre l’enseignant de son estrade pour se placer dans l’arène, aux côtés des étudiants.
Les technologies numériques ne sont pas les premières à impliquer un tel mouvement. La plupart des pédagogies non conventionnelles le font, depuis longtemps – Freinet, Montessori, Steiner, etc. Et elles sont, pour cette raison, critiquées par certains tenants des approches traditionnelles, ceux-là même que l’on retrouve aujourd’hui en première ligne pour s’opposer à l’introduction des technologies numériques dans l’éducation.
Le débat sur numérique et éducation n’est donc pas un débat sur la place de la machine par rapport à l’enseignant mais sur celle de l’enseignant par rapport à l’élève.… Accompagnement juridique, soutien psychologique et moral, protection des dommages corporels: voici ce que prévoient les assurances "anti-menace" que les professeurs sont de plus en plus nombreux à souscrire.
Plus d'un professeur sur deux s'assure contre les agressions, insultes et autres menaces... "461 000 profs ont souscrit cette assurance si particulière"…
… Les violences lourdes ont tendance à diminuer, mais ce sont bien les seules: un tiers des 9000 dossiers traités chaque année concerne des insultes ou des menaces, un autre tiers recouvre des diffamations …… Exception faite des parents qui militent pour une plus grande liberté accordée à leurs rejetons, les enfants sont aujourd'hui bien plus couvés qu'ils ne l'ont jamais été dans l'histoire. Dès lors, les enfants sont en général moins susceptibles de s'attirer des ennuis.
Mais comme le soulignait un récent article du New York Times Magazine, tout un tas de gamins adoreraient faire de la moto, crapahuter sur des falaises ou se jeter en skateboard du haut d'une rampe de 30 mètres si leurs parents les autorisaient à participer à ce genre d'activités extrêmes. Et quand des enfants sont laissés à eux-mêmes, comme le prouvent des faits-divers tragiquement familiers, ils sont tout à fait capables de prendre des risques, que ce soit en partant en rodéo avec la voiture familiale ou en décidant de jongler avec des armes à feu.
"Les-Droits-De"
… «Pourquoi tu reviens encore me voir, à quoi ça sert ?»
Il dit que le 115 (le numéro du Samu social) ne répond pas.
«J’appelle tous les jours. J’attends, j’attends… Personne.
Une fois, quelqu’un a dit "Allo" et m’a demandé le nom de mes parents.
Après, il a dit qu’il n’y avait pas d’hôtel. Après, j’ai encore rappelé. J’ai donné que mon nom à moi, Slavi,
j’ai dit que j’avais 10 ans et que je cherchais un hôtel pour une famille. Mais j’ai pas eu d’hôtel.»
Il ne s’épanche pas, ne souhaite pas parler de l’expulsion du camp La folie. Il dit juste :
«Avant c’était pire, maintenant, c’est plus pire.» …
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… C’est ainsi que l’État ne fait pas respecter l’obligation municipale d’inscrire les enfants roms dans les écoles. Pire : loin de poursuivre les élus récalcitrants, le parquet va jusqu’à requérir la relaxe de la maire de Sucy-en-Brie, qu’il obtient le 2 septembre 2015, en prenant son parti contre le Défenseur des droits. Or cette politique influe sur l’opinion …
… La France va être auditionnée en janvier prochain par le Comité des droits de l’enfant : le fait de ratifier le 3è protocole avec les déclarations proposées dans l’étude d’impact du projet de loi aurait immanquablement un effet désastreux et notre pays, après avoir traîné 3 ans pour se décider à ratifier, se discréditerait gravement aux yeux de la communauté internationale …
[ « Ratifier le 3è protocole sur les droits de l’enfant : OUI, mais sans restriction ! » - communiqué DEI France 6 oct. 2015 – pdf ]… les élèves peuvent les noter après chaque leçon, comme le ferait un client d’Uber sur l’application … ![]()
… Pour les autres, il reste l’école publique. Reste à savoir …… Dix-sept ans après, il semble clair que la meilleure arme contre le bizutage n'était pas une loi spécifique mais l'instauration d'une école plus juste, plus généreuse, plus attentive aux plus fragiles, fidèle en actes et pas seulement en paroles à ses promesses d'égalité, ainsi que la promotion d'une société moins obsédée par la compétition. Tant qu'elles n'adviendront pas, les ministres continueront à copier-coller le même communiqué à chaque rentrée, en pure perte.
… En 2015, l’égalité des chances dans les écoles de la République est-elle enfin un horizon atteignable?
On en est loin. On observe même un accroissement des inégalités sociales en matière de performance entre les élèves?: les plus faibles scolairement, qui sont aussi les plus désavantagés socialement, ont des résultats en baisse. En France, la position sociale des parents joue plus fortement qu’ailleurs sur l’avenir scolaire des enfants. Ce n’est pas juste, car les élèves ne choisissent ni la famille dans laquelle ils naissent ni leur école…
... Quand les inégalités et les manques s’accumulent au primaire, ils s’accentuent au collège. A ce moment de leur parcours, les élèves sont dirigés vers des établissements qui leur offrent des chances d’apprendre très inégales, alors que, parallèlement, les exigences scolaires sont plus fortes.
Agir d’abord sur le primaire est donc une question de bon sens. Dès qu’on mesure des inégalités, dès qu’il y a une difficulté, il faut s’y attaquer. Car il sera plus compliqué d’apprendre à lire à un élève de 15?ans…
… C’est ainsi que l’école devient une machine à trier les élèves, certes de manière formellement équitable, formellement méritocratique, mais en s’intéressant finalement plus au classement qu’aux résultats…… une vision de l'école comme gare de triage. Réputée infaillible, la note apparaît ici comme une façon d'aider chacun à se situer par rapport aux autres plutôt que par rapport aux savoirs: c'est la note des concours et des classements, celle qui prétend objectiver de futures hiérarchies sociales et professionnelles. Reposant - nous l'avons vu - sur une fiction au plan scientifique, elle relève de la pure convention: pour quelques points, parfois quelques dixièmes de points, élèves et étudiants acceptent de s'en remettre au jugement des enseignants pour décider de leur avenir.
Supprimer les notes n'aurait guère de sens, et il faut croire Najat Vallaud-Belkacem quand elle affirme que telle n'est pas son intention. Dire à quoi elles servent en aurait un, celui de signifier si l'école est d'abord là pour former ou pour trier.
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… Les rapporteurs encouragent le gouvernement à réformer ce niveau d’enseignement pour lequel l’Etat dépense sans compter : 26 milliards d’euros, ont-ils chiffré. Il faut moins d’heures de cours, moins d’établissements, moins d’options et simplifier le baccalauréat, conseillent-ils.
Ils ont peu de chance d’être entendus…
… la France privilégie le lycée alors que la plupart de ses voisins favorisent le primaire, là où tout se joue. Un lycéen français coûte 10 102 euros, contre 7 347 euros en moyenne dans les autres pays de l’OCDE...
… Mais avant de pouvoir engager une réforme du lycée, il faudrait déjà évaluer celle conduite par Luc Chatel en 2010, dont beaucoup d’enseignants soulignent les points communs avec la réforme du collège engagée par Najat Vallaud-Belkacem : accompagnement personnalisé, autonomie accrue des établissements…… En France, l’usage de la calculatrice est depuis longtemps imposé. On en exige une à l’entrée au collègeEn France, l’usage de la calculatrice est depuis longtemps imposé. On en exige une à l’entrée au collège …
… Chez Texas Instruments, le but implicite est de transformer les professeurs en «évangélistes» de la marque …
… la marque nous a fait une fleur, à mes collègues et moi-même, en nous offrant à chacun la TI-83 Premium CE, moderne, rétro-éclairée, avec le mode examen intégré (d'une valeur d'environ 80 euros). Quelle consigne croyez-vous que nous avons donnée à nos élèves à la rentrée? Nous avons été faibles. En offrant à quatre enseignants leur instrument de travail, TI s’assurait de vendre tôt ou tard plus de 200 nouvelles machines dans notre seul établissement…
… le même prof de maths dit se «sentir sale». «On affirme aux parents qu’il faut acheter une calculatrice, alors que je sais très bien que je peux m’en passer pour enseigner»…Un élève sur cinq change d’établissement au cours de sa scolarité au collège.
Deux raisons essentielles motivent le changement de collège. Le déménagement de la famille en est la cause la plus courante. L’insatisfaction des familles vis-à-vis de la discipline, la sécurité ou l’aide en cas de difficultés scolaires constitue le second motif de mobilité scolaire.
Celle-ci est d’autant plus fréquente que le niveau scolaire de leur enfant était faible en sixième.
Par ailleurs, les élèves du secteur privé changent plus souvent de collège que ceux du secteur public …
[ NOTE D’INFORMATION DEPP - DIRECTION DE L’ÉVALUATION, DE LA PROSPECTIVE ET DE LA PERFORMANCE - n° 32 – Octobre 2015 ]Il existe, en France, une école attentive à enseigner les fondamentaux de la langue et du calcul, à initier aux vertus de la coopération et du travail en équipe, à s’appuyer sur la dynamique naturelle du jeu et de la curiosité pour faciliter les apprentissages…
… Cette école, chaque élève – ou ancien élève - la connaît : c’est l’école maternelle…
… Si, pour une fois, au lieu de lorgner sur le niveau à venir, le collège et le lycée s’inspiraient un peu de ceux qui précèdent, la continuité pédagogique et la réussite des élèves y gagneraient.… Certes, tout n’est pas idyllique dans nos maternelles, les classes sont horriblement surchargées, il faudrait plus d’atsem pour s'occuper des enfants, et les postes supplémentaires prévus depuis trois ans ont été absorbés par l'augmentation du nombre d'élèves en primaire. Mais, au fond, et surtout, nous vivons dans un pays dans lequel il est tout aussi normal de proposer des centaines d'options au lycée que d'organiser des classes d'une trentaine d'élèves en maternelle et en élémentaire. Pourtant le primaire était annoncé comme la priorité éducative du mandat de François Hollande. Si lui et ses ministres avaient pris le temps d'observer un peu mieux des enfants, de passer un moment dans les écoles maternelles, ils passeraient des promesses aux actes.
"Les-Droits-De"
… J’ai un peu mal au coeur quand, pendant leurs discours de présentation, j’entends des élèves affirmer qu’ils feront tout pour organiser des voyages et des sorties de fin d’année. Dans 99,9% des cas, ces décisions-là se font sans les élèves. Les sorties de l’année (qui doivent être à but pédagogique) sont souvent déjà décidées au moment de l’élection des délégués. Elles ont été budgetisées et présentées au conseil d’administration (où siègent d’ailleurs deux délégués, qui n’ont absolument jamais la parole sauf s’ils ont le cran de la demander face à un parterre d’adultes). Faire croire aux élèves qu’ils sont décisionnaires dans ce domaine, c’est leur mentir…
… l’autonomie, dont l’école doit favoriser l’acquisition. Le glossaire de l’Éducation nationale rappelle que le concept «ne signifie pas “faire sa loi” mais reconnaître et vouloir ce qui peut effectivement prétendre au statut de loi, c’est-à-dire ce qui peut effectivement être voulu par tous sans contradiction»…
… Au même moment, sur les murs de la plus grande gare d’Europe, étaient placardés trois slogans: «Sème le désordre», «Gagne tout», «Impose tes règles» illustrés par les figures de trois footballeurs renommés. Les trois s’éclairent les uns les autres, et leur ordre est important. Il s’agit d’une stratégie de réussite individuelle: elle passe d’abord par le «chaos» –«Crée le chaos» recommande le site d’Adidas avec un autre slogan–, puis vient la victoire, écrasante, qui ne laisse aucun interlocuteur en mesure de dialoguer, voire d’échanger fut-ce un ballon. Enfin, le gagnant peut rafler la mise et imposer la transformation des règles du jeu, sans voir l’ombre d’un arbitre auquel il faudrait rendre des comptes. ..… On est loin des ambitions portées à la naissance, en 2013, de la Semaine de l'engagement lycéen. Pour G Pau-Langevin, alors ministre déléguée à la réussite éducative, la vie lycéenne devait être un outil de transformation en profondeur des lycées….
… La démocratie lycéenne est à bout de souffle dix ans après son existence : les élus lycéens sont déçus du manque de légitimité et de crédibilité qui leur est accordé. S’il est vrai que les générations passent, la déception et la désillusion liées à ce que certains surnomment une «mascarade» restent bien trop présentes".
Depuis janvier 2015, la citoyenneté est portée dans les lycées par un enseignement moral. Les lycées doivent détecter les jeunes "en voie de radicalisation". Bref, la citoyenneté ça vient d'en haut…"La-Réforme-De-La-Refondation"
… Ces huit modules EPI (développement durable, citoyenneté, langues et cultures de l’Antiquité, etc.) censés, à partir dès la 5e et à raison de une à trois heures par semaine, croiser les disciplines tout en privilégiant la pédagogie par projets sont destinés à lutter contre «l’ennui» des élèves en classe, selon les propos de la ministre …
… De «potion magique» il n’est pourtant pas question. D’abord parce que les effets de l’interdisciplinarité sur l’attention et les performances scolaires des élèves restent encore à prouver. Les EPI sont effectivement inspirés d’expérimentations «qui fonctionnent» sur le terrain, selon les termes du ministère. Mais aucune étude scientifique récente ne vient appuyer cette généralisation souhaitée par le ministère……En définitive, les enseignants feront comme ils voudront avec les dictées. Et la circulaire qui encadrerait cette pratique est loin d’être parue. La qualité de l’enseignement de l’orthographe et de la langue ne dépendra pas que de la dictée. Mais avec cette annonce, la ministre exécute rien de moins qu’une des figures imposées attachées au poste qu'elle occupe. Faire appel aux mythes scolaires et se tourner en arrière, comme si toutes les solutions à tous les maux de l’école se trouvaient tout simplement dans son passé. Comme si on n’avait jamais rien de mieux à faire qu’à invoquer des formules magiques. Jules Ferry, ça marche aussi. (Tout comme le numérique, si on préfère appuyer sur la touche «futur enchanté»).
C’est dommage pour la communauté éducative. Mais, après des mois de polémiques sur la réforme des programmes et sur la réforme du collège, la ministre montre avec cette annonce simpliste qu’elle a compris ce qu’on attendait d’elle. On a le débat public qu’on mérite après tout..Le taux de réussite au concours de professeurs des écoles dépend-il de l’ensoleillement de l’académie visée ?..
… Quelle note faut-il obtenir au concours pour enseigner dans une école élémentaire ? Au sein de l’académie de Montpellier, qui fait partie des académies les plus sélectives, «un candidat qui a en dessous de 14 de moyenne n’est pas reçu, affirme Isabelle Guigon. En comparaison, à Créteil, en 2014, des enseignants ont été recrutés avec une moyenne de 5 »…
… Si l’on considère la situation du côté des élèves et des familles des académies les moins sélectives, au moindre niveau des professeurs débutants s’ajoute un turn-over plus important qu’ailleurs.
… accorder un temps supplémentaire au numérique à des adolescents déjà surconnectés est un non-sens.... et c'est là que la surprise apparaît, utiliser ces outils dans les écoles n'est pas une garantie de succès scolaire. Dans le meilleur des cas, utiliser les nouvelles technologies en classe n'apporte que des résultats mitigés. Si l'étude suggère qu'une utilisation limitée de ces outils est préférable à pas du tout d'utilisation, elle montre aussi que "les niveaux d’utilisation supérieurs à la moyenne actuelle des pays de l’OCDE sont associés à des résultats significativement plus faibles"...
Ils constatent notamment une baisse d’intérêt des élèves pour des outils technologiques qu’ils connaissent déjà :
«Déjà, le vidéoprojecteur généralisé a bien perdu de son attrait. Il y a fort à parier que les tablettes, sitôt l’effet de nouveauté estompé, subiront le même désintérêt. Ce n’est pas le numérique qui donnera de l’appétence pour le savoir aux élèves.»
Le gouvernement table sur un milliard d’euros en trois ans dédiés à l’école numérique. Ovnivalenceregrette que cet argent ne serve pas à employer du personnel pour alléger les classes. Pour Loys Bonod, rien ne sert de mettre le paquet sur le numérique si le minimum n’est déjà pas assuré dans l’établissement :
«Moi j’aimerais déjà que les chiottes soient propres.»
… Faire de la France un des pays leaders en matière de "e-enseignement". Telle était l'ambition de François Hollande quand il a présenté en mai dernier un énième plan pour développer l'école numérique. Le chef de l'Etat promettait alors un milliard d'euros sur trois ans...
... "Les nouvelles technologies ne sont pas d’un grand secours pour combler les écarts de compétences entre élèves favorisés et défavorisés. C'est sans doute le constat le plus décevant de ce rapport"...Rapport OCDE - Programme international pour le suivi des acquis des élèves - sept. 2015 :
Connectés pour apprendre ? LES ÉLÈVES ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES - pdfPouce !
Oh... so british !
… Ce qui est mis en accusation c'est la réforme suédoise installée à la fin des années 1990. La réforme a doté les districts scolaires d'une large autonomie. Les écoles sont gérées au niveau communal et le curriculum lui même est partiellement local.
Le pays a installé le libre choix de l'école avec la mise en place de chèques éducation et l'ouverture de free schools, des écoles publiques mais à gestion privée, un peu sur le modèle des "academies" anglaises…
… Ce n'est pas le collège unique bienveillant qui s'est mis en place avec la réforme mais sous la pression de la concurrence une véritable "déconstruction du collège unique" (N. Mons) avec une ségrégation scolaire accrue, un mauvais climat scolaire et un comportement inefficace des chefs d'établissement noyés sous une autonomie qui a généré une montagne de taches administratives…Les Londoniens ne parlent que de ça. S’ils sont propriétaires, ils font mine de s’offusquer des sommets «a-ffo-lants» qu’atteignent les prix de l’immobilier et des difficultés qu’ont leurs enfants pour accéder au même statut. S’ils sont locataires, ils fulminent …
… Dans ce contexte tendu, de plus en plus de jeunes sont contraints d’abandonner leurs projets d’émancipation. Selon le site de colocation EasyRoommate, 20 % des 20-34 ans sont contraints de retourner vivre chez leurs parents et 15 % ne les ont jamais quittés. La moitié de ces «enfants aux ailes rognées» citent le cout des logements comme le motif de ce retour ou de ce maintien involontaire…British way of life (Archives):
"Le pouvoir aux parents !", disent-ils
Dès leur retour au pouvoir, les conservateurs veulent créer 5000 écoles "indépendantes"
... Plus inquiétant, près d’une sur trois déclare peiner à assurer trois repas par jour ou à régler la cantine. Signe de la progression de la précarité à de nouvelles couches sociales, la difficulté à s’offrir des loisirs s’installe : une personne interrogée sur deux explique avoir du mal à envoyer ses enfants au moins une fois par an en vacances, ou à leur payer un cours de sport ou une place de cinéma...
... 87 % des Français estiment que le risque que leurs enfants connaissent un jour la pauvreté est plus élevé qu’il ne l’était pour leur génération. 55 % pensent même qu’il l’est « beaucoup plus ». Un record depuis neuf ans que le baromètre existe.
L’anxiété s’est naturellement transmise aux enfants. ..
... près de six sur dix redoutent de devenir pauvres ; près des deux tiers parmi ceux âgés de 11 à 14 ans. Ils disent côtoyer la pauvreté, tant à l’école (61 % d’entre eux) que dans leur quartier (47 %). Et estiment à 31 % le nombre de leurs camarades qui ne mangent pas à leur faim. L’avenir pour eux n’est donc guère souriant .."Les-Rythmes"
... Pourtant, sur le terrain, la crainte perdure d’une école à deux vitesses. Ou plutôt d’un accueil périscolaire à deux vitesses. Les TAP (pour « temps d’activités périscolaires »), autre acronyme popularisé par la réforme des rythmes, se révèlent très divers d’un territoire à un autre : des activités artistiques et culturelles priment (77 %) selon l’examen des 14 000 premiers PEDT divulgué avant l’été, mais l’on y fait aussi beaucoup de sport (75 %), de l’éveil à la citoyenneté et au développement durable (40,5 %), des ateliers de lecture, de l’informatique, de l’aide aux leçons… et des jeux, beaucoup – jeux collectifs, jeux calmes, jeux de stratégie… Avec un impact financier : les trois heures d’activités périscolaires organisées en plus, chaque semaine, ne sont gratuites que «pour près de la moitié des PEDT»..."La-Laîcité"
...«Que cette charte ne s’applique pas aux deux millions d’élèves de l’enseignement privé, n’est-ce pas la preuve d’une laïcité à deux vitesses?» ...
... «Ce discours moralisateur surplombant l’élève, les familles, et qui semble tomber d’en haut alors qu’eux-mêmes expérimentent au quotidien un système éducatif inégalitaire, cela ne peut pas parler aux jeunes, observe la professeure à l’université de Cergy-Pontoise. On leur vante la fabrique du “commun” et, dans la pratique, les écarts de réussite se perpétuent à tous les niveaux du système éducatif !» ...... il importe d'être clair sur les finalités de cette mobilisation : il ne peut s'agir d'inculquer une quelconque morale officielle, ni d'avoir une visée purement défensive, ou de mobiliser les valeurs de la république ou de la laïcité comme simples vecteurs de maintien ou de rétablissement de l'ordre ...
... liberté, égalité, fraternité, ces valeurs ont vocation à protéger et à émanciper, mais force est de reconnaître que les modèles français d'éducation, d'insertion sociale, d'intégration, ou de politique de la ville, qui ont prévalu jusqu'à présent, peinent à conférer à ces valeurs fondamentales une réalisation concrète pour l'ensemble de ceux qui vivent en France. Se construisent en effet des frontières intérieures symboliques, entre les différentes composantes de la société, dont l'édification est aussi le fait des catégories sociales qui par des mécanismes d'évitement contribuent à alimenter un phénomène de "ghettoïsation par le haut". Ces frontières intérieures ...... il doit être clair que la laïcité républicaine ne saurait être de l'ordre de la ''neutralisation'' : elle porte des valeurs qui demandent des engagements. Il avait été prévu qu'il y ait une formation ad hoc dans le cadre du tronc commun en formation initiale des enseignants. Cela n'a généralement pas été le cas dans les ESPE, et des mesures à ce sujet s'imposent. Enfin on devrait décider un plan d'urgence inédit de formation continue pour être à la hauteur de la situation.
"Les-Droits-De"
Pour la première fois depuis 50 ans, la mortalité infantile progresse à Gaza. C'est l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens (UNRWA) qui fait le constat...
... faute de fonds des donateurs internationaux, la rentrée des 225.000 enfants inscrits dans les dizaines d'écoles de l'UNRWA à Gaza est menacée. L'Unicef avait déjà estimé que la dernière année scolaire avait été marquée par un taux d'échecs très élevé, de nombreux enfants étudiant dans des écoles portant encore les stigmates de la guerre...
... Lancés en 2013 par Vincent Peillon, à l’époque ministre de l’éducation nationale, les EAP ont en effet connu un succès mitigé. A l’origine, ce dispositif visant à accompagner des étudiants boursiers souhaitant devenir professeurs devait attirer 12000 bénéficiaires. Ils n’ont été que 7900...... Bref, bien souvent si on est pas 100% parent positif, on est juste 100% nul...
... Si notre héritage éducatif est sans aucun doute à critiquer, du fait de son âgisme (domination des adultes sur les enfants), de son sexisme, ou encore du fait de son attachement aux punitions et récompenses, cette vision en fait, au même titre que la psychanalyse en son temps, un élément de plus de constitution d'un dogme...… Et voici qu’après les policiers, une autre catégorie de personnels pourrait bientôt en être doté : le personnel scolaire. C’est ce qu’une école du sud de l’Iowa a récemment décidé. Doter chaque encadrant d’une body-caméra qui filmerait ses interactions avec les élèves et avec les parents…
… Si l’initiative venait à essaimer en France (jurisprudence police) on pourrait imaginer que la caméra ait son utilité pour surveiller si le prof suit bien le programme. «Tiens, madame machin, j’ai visionné la bande de votre cours sur l’histoire des religions …
… Et puis pourquoi s’en tenir à l’école ? Après tout, la famille est aussi un lieu de conflit où chacune des parties peut avoir besoin de montrer les preuves des torts qu’elle subit : allez, on équipe parents et enfants de body-caméras …
… Les évaluations positives des réformes récentes, restent néanmoins contrastées par un bilan très négatif du système scolaire français, «en 2012, l’un des plus inégalitaires des pays de l’OCDE» note le rapport.
Des inégalités qui se développent dès la maternelle et ne cessent de progresser jusque dans le secondaire et le tertiaire.
L’organisation pointe du doigt une école à deux vitesses, maintenue à flots par des bons élèves qui restent aussi nombreux qu’auparavant, mais au détriment des jeunes les plus en difficulté. Et ce sont les élèves issus de familles défavorisées qui restent les plus touchés…
… L’OCDE prend l’exemple de la Corée, de la Finlande et du Japon pour montrer que ce sont les systèmes qui font le moins redoubler leurs élèves qui obtiennent les meilleures performances…«Le dispositif "meilleurs bacheliers" ne privilégie pas les plus méritants»
… ce dispositif qui part d’un bon sentiment ne se base sur aucune donnée statistique solide : rien ne garantit que les 10% des élèves de chaque lycée ayant les meilleures notes au bac viennent de milieu populaire et aient un parcours méritant ! On sait même que c’est rarement le cas : 80% des élèves décrochant une mention très bien viennent de milieu favorisé, pas forcément financier mais au moins culturel…… Parce que reconnaître la réapparition des bidonvilles nécessiterait de reconnaître l’ampleur de la crise du logement mais aussi celle de l’hébergement d’urgence. Parce que reconnaître cette ampleur nécessiterait de s’y atteler. Parce qu’il est plus facile d’accuser les passeurs ou les différences culturelles. De bafouer le droit d’asile ou la convention relative aux droits de l’enfant. Il est plus difficile d’oser une véritable stratégie de résorption de ces espaces exclus du droit, où les acteurs institutionnels n’osent pénétrer qu’accompagnées de la police alors que des centaines de riverains, de citoyens, d’associatifs s’y rendent quotidiennement par simple humanité. Pour pallier l’inaction de l’Etat.
Taire, c’est nier. Ne pas être nommé, c’est ne pas exister…
"Les-Droits-De"
Les suicides,comme en temps de guerre
… Deuxièmes victimes, les enfants. A ses consultations, le psychiatre Menelaos Theodoroulakis a vu affluer des gamins qui culpabilisent d’être devenus «un poids trop lourd [pour leurs parents]». Ces petits désespérés sont ceux qui, à l’avenir, poseront «le problème le plus dramatique» …
… La révolution industrielle s’est produite sur plus d’un siècle. Aujourd’hui les révolutions technologiques se mettent en place en quelques années.
La première grande vague de chômage sera liée aux voitures, camionnettes et camions autonomes. Elle aura d’immenses avantages en éliminant les accidents de la route et les embouteillages, en rendant le transport quotidien plus productif et en réduisant la consommation d’énergie. Mais elle va faire disparaître des millions d’emplois.
Avec les progrès rapides de l’intelligence artificielle, les tâches qui nécessitent une analyse d’informations pourront être tenues par des machines. Cela comprend des emplois de médecins, de juristes, de comptables, de traders et de journalistes. Et les machines auront besoin de peu d’hommes pour les aider…… Donald Tusk s’inquiète du «risque politique et idéologique»
«Quand l’impatience devient un sentiment collectif, elle peut conduire à une révolution», alerte le président du Conseil européen.
" … A mon avis, l’atmosphère aujourd’hui est très similaire à 1968 en Europe. Je sens un état d’esprit, peut-être pas révolutionnaire mais d’impatience.
Mais quand l’impatience devient un sentiment collectif, elle peut conduire à une révolution.
Le chômage massif des jeunes est peut-être la raison la plus claire et visible..."
(Le Monde du 18 07 15 - pages economie)… Il n’y a aucune raison pour que le pays s’en sorte avec la batterie de «réformes» passées en force. Imposées. Elles ne parlent pas de l’annulation d’une partie de la dette que tout le monde sait insoutenable. Elles ne mettent rien en branle pour que le pays sorte de la plus grande récession depuis la guerre. Elles ne sortiront pas les 40% d’enfants qui vivent sous le seuil de pauvreté ou les 50% de jeunes au chômage, sans aucun avenir. Elles sont des ordres, pas des réformes. Où est le professionnalisme, où sont les propositions sérieuses, débattues, qui ne seraient pas jetées sur un coin de table ? …
… A la façon de l’Allemagne avec la zone euro, les Etats-Unis ont tenté d’imposer, pendant des décennies, leur politique économique expansionniste dans leur zone dollar d’Amérique latine. On a vu le résultat : l’échec absolu et la déstabilisation politique…
… le Défenseur, qui précise dans son document que la dépense publique par élève parisien est supérieure de 47 % à celle pour un élève de l’académie de Créteil, «reconnaît clairement la discrimination dont sont victimes nos enfants, en raison de leur lieu d’habitation». Qui plus est dans une ville où la totalité des écoles font partie des réseaux d’éducation prioritaire (REP), qui entrent en vigueur à la rentrée prochaine et qui permettent d’obtenir plus de moyens...
... En plus de souligner une «très grande approximation» dans les procédures de recrutement des enseignants contractuels, le Défenseur des droits s’interroge sur le «caractère suffisant des moyens déployés pour rendre effectif» le service public de l’éducation en Seine-Saint-Denis. Dans l’entourage de la ministre de l’éducation, on estime que le document fait état de la situation «au moment de la rentrée 2014» ...
… «La réalité, en effet, c’est que les parents préfèrent l’inégalité pour leur enfant, pour qu’il ait plus de chance que les autres, a insisté Najat Vallaud-Belkacem. Il y a cette idée ancrée que la réussite n’a de valeur que par rapport à l’échec des autres. Le défi, c’est de prouver par des études scientifiques qu’au contraire, on a tout intérêt à la réussite de tous. Pour cela, nous avons besoin de l’OCDE.»
Entre deux compliments, le secrétaire général a demandé à la France «d’aller plus loin dans la réforme», notamment en faisant en sorte que la formation initiale et continue des enseignants soit satisfaisante. Et que des professeurs bien formés et les plus expérimentés soient dans les établissements les plus difficiles,
ce qui est loin d’être le cas en France…
… Après les politiques et les intellectuels, les Immortels de l’Académie française et une partie des syndicats enseignants, la réforme du collège qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016 est-elle en train de se trouver de nouveaux adversaires inattendus ? C’est en tout cas ce que peut laisser craindre à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, la récente prise de position du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement…
… Le SNPDEN regrette aussi que la circulaire «se mêle de fixer comment les élèves doivent être répartis dans les classes», alors même que le code de l’éducation stipule que les collèges disposent d’une autonomie qui porte sur les modalités de répartition des élèves.
… «Soit on nous confie plus de responsabilités et on nous laisse ensuite travailler, soit le ministère fait tout et il n’a donc pas à nous demander notre avis.»…… Sans croire béatement à une inversion immédiate et définitive de la tendance au turn-over dans les établissements les plus difficiles, les mesures liées à cette refondation avaient, à l'époque, soulevé quelques espérances. Elles visaient avant tout à fixer, le plus longtemps possible, les jeunes enseignants dans ces établissements manquant cruellement de stabilité, à tous les niveaux. Une prime supplémentaire de 100 euros par mois et la baisse du temps d'enseignement d'1h30 est donnée à partir de septembre prochain aux enseignants de 350 collèges REP+ et de 50 euros sans allégement de service pour 781 collèges REP.
Il faut croire que ces mesures ne suffisent toujours pas à faire «grandir en ZEP» ces jeunes enseignants qui poursuivent et amplifient «l'effet tourniquet». Ils y «font leurs années», celles nécessaires pour ouvrir à un bonus de points pour muter, puis s'en vont. Rien dans les mesures énoncées par le gouvernement ne permet de changer ce constat intangible…… «Ce qu’il y a de nouveau dans ce qu’on a vécu depuis deux mois, c’est le mélange d’approximation et de couverture médiatique des débats qui n’a pas forcément été à la hauteur des débats possibles autour de la réforme du collège. On a l’impression que le principal débat c’était les classes bilangues : ce n’était pas le principal sujet.»…
… C’est en réalité un échec patent de communication : dans le timing (collusion entre réforme des programmes et réforme du collège ce qui a décuplé la grogne), dans la forme (des messages principaux inaudibles et une claire sous-estimation des risques que représentaient la suppression des classes bilangues et l’affaiblissement du latin et du grec), dans la gestion de crise (la seule communication de crise a consisté à publier le décret au lendemain d’un mouvement de grève…on a déjà fait plus subtil)…
«Attaque contre l’école publique», «coup de rabot», «politique d’austérité» : les parents d’élèves, syndicats et politiques concernés par des fermetures de classe à Paris à la rentrée prochaine n’ont pas de mots assez durs pour qualifier la carte scolaire 2015…
… «On n’a jamais vu ça», peste Isabelle Rocca, la vice-présidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de Paris, mobilisée aux côtés des enseignants concernés depuis six mois. En plus de la hausse du nombre d’élèves dans les autres classes, elle craint que des postes de remplaçant ne soient utilisés pour ouvrir d’éventuelles classes à la rentrée (si de nouvelles inscriptions ont lieu pendant les vacances), alors même que l’année 2014-2015 a déjà vu beaucoup d’absences d’enseignant non remplacées…… "La priorité à l'école primaire"
"On a mis des moyens sur le 'plus de maîtres que de classe' pour la rentrée prochaine." La loi de refondation prévoyait 7000 postes pour cette mesure, mais, pour l'heure, rentrée 2015 comprise, seuls 2400 postes y ont été consacrés…
… 20% des stagiaires sont en CP et en CM2, ce qui est totalement contraire au texte de la circulaire qui organise l'année des stagiaires. La circulaire préconisait bien de ne pas nommer les stagiaires en CP et d'éviter de les nommer en CM2.
Bilan: durant cette année d'étude, les enseignants stagiaires ne savent pas où donner de la tête entre la validation de leur master, la classe et la formation théorique et pourtant, ils devront être garant eux aussi de la priorité au primaire…… pour le cycle 4, celui du collège, qui concentre les critiques les plus virulentes. «On ne trouve dans aucune discipline une majorité d’enseignants s’accordant à dire que le projet de programme semble opérationnel, peut-on lire en page 161. Ils sont même moins d’un tiers à le juger opérationnel en mathématiques,...
… La lisibilité et l’écriture de cette deuxième version des programmes, attendue en septembre, feront l’objet d’un «gros effort». Pour qu’elle soit compréhensible des enseignants mais aussi du non-initié, une «écriture à deux niveaux» est possible, avec une partie clairement destinée au grand public. Mais sans que l’on sache encore s’il s’agit d’une double écriture ou de deux versions…… Après l'enlisement de la loi Peillon et l'interlude Hamon, la réforme de l'éducation promise par la majorité semblait mal partie…
… La mise en oeuvre de ces trois chantiers demeure précaire, notamment car le gouvernement n'a pas su expliquer suffisamment clairement à l'opinion leur articulation et leur contribution commune à la construction d'une école moderne, adaptée aux défis de notre temps. Il est en outre resté très timide dans les avancées proposées – le chantier numérique doit être accompagné d'un plan de formation massif ; l'interdisciplinarité au collège reste modeste ; la philosophie des nouveaux programmes demeure largement marquée par les approches disciplinaires…… Les Espé ne délivrent pas toujours ce dont les profs ont besoin. Il n’y a aucun enseignement sur la gestion de la classe, sur la cohésion entre les élèves... L'hétérogénéité des enfants est un gros problème par exemple qu’il faut apprendre à gérer : tous les enfants n’ont pas les mêmes niveaux, les mêmes acquis et les mêmes rythmes de travail.
Le contenu de la formation est très variable d’un Espé à l’autre, le cadrage de l’éducation nationale est beaucoup trop souple. Il faut recentrer le programme sur des problèmes comme la gestion de l’hétérogénéité, sur les enseignements propres à la maternelle et à l’école primaire, comme le langage, la lecture, la numération, la psychologie de l’enfant… N’oublions pas qu’outre leur formation à l’école, les lauréats au concours de prof des écoles ont en charge une classe à mi-temps avant même d’être titularisés !..
… 67% des enseignants stagiaires qui ont répondu à notre questionnaire déclarent n’avoir reçu qu’une à trois visites dans l’année de la part de leur tuteur. Ils ont plus un rôle d’évaluateur que de conseiller. Un écart renforcé par le fait que 95% d’entre eux n’exercent pas dans le même établissement que les profs débutants qu’ils encadrent.
… «Les adolescents ne vont plus dans des cabanes au fond des bois. Ils restent chez eux, dans leur chambre.»…
... ne peut s’empêcher de scruter les «likes» ou commentaires postés sur les profils Facebook que Blaire consulte dans la panique. Avec son ambition de teen movie supposément choquant, Unfriended présente une toute petite portion de l’immense attirail d’imaginaire qu’offre la sphère informatique, dévoile une part de notre propre voyeurisme face à la fabrication en ligne des personnalités.
Sur l’écran unique du film, les ados disparaissent un par un …… A quel point l’usage compulsif d’un téléphone portable en classe nuit-il à la réussite scolaire ? C’est la question que vous vous posez certainement à chaque fois que vous épluchez le profil Facebook de vos amis plutôt que d’écouter votre professeur disserter sur un sujet un peu moins attrayant. Moment d’égarement sans gravité ou perte d’attention dommageable?...
… «Que les étudiants apportent leur téléphone et l’utilisent d’une manière pertinente, en rapport avec le contenu du cours, est une piste que nous devons privilégier.» Et le professeur assistant d’ajouter, un brin défaitiste, que lutter contre l’usage des mobiles en cours est, de toute manière, une «bataille perdue d’avance».Pouce !
… pourquoi l'ONU demande des comptes à la France sur sa violation des droits des enfants autistes. En cause: une vision archaïque de l'autisme.
Autisme France a rédigé un rapport alternatif au rapport de l'Etat français, grâce au Comité ONU des Droits de l'Enfant, pour dénoncer les violations des droits des enfants autistes. L'ONU a relayé la liste des violations constatées. Le Comité des Droits prie donc la France de s'expliquer sur les discriminations et maltraitances subies au titre du handicap de manière générale et parce que ces enfants sont autistes…
… L'école inclusive pourtant garantie par une loi n'existe pas pour les enfants autistes. La France devra expliquer pourquoi...
…Comment, à l’avenir, éviter de nouveaux attentats terroristes ? C’est tout simple : il suffit de faire porter un uniforme scolaire aux élèves et de rétablir les estrades dans les salles de classe.
Ces fabuleuses suggestions ont été avancées le plus sérieusement du monde par de farouches défenseurs de la laïcité …
… Une préoccupation tellement obsessionnelle qu’elle en vient chez ces braves gens à occulter tout le reste : pour Kessel, c’est sur le voile et uniquement qu’ «il ne faut rien lâcher». Le reste – l’échec scolaire fondée sur la ségrégation, les ghettos urbains, la pauvreté de 3 millions d’enfants dénoncée par l’Unicef, en un mot la question sociale – tout cela peut attendre…
…Un de leurs collègues, J.-F. Mancel, est même l’auteur d’un projet de loi concurrent visant à étendre l’obligation de l’uniforme aux enseignants. L’imagination du législateur est décidément sans limites…
… Que ce projet soit partagé par une large fraction de l’opinion publique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite n’est pas une circonstance atténuante…… Des uniformes à l’école à la mise au rebut des crèches de Noël dans les halls des mairies, les maires de France ont décidément un avis sur tout. Avec un côté Peppone assez prononcé. Revue de détail…
… L’AMF rappelle par ailleurs que les mairies n’ont pas l’obligation d’assurer un service de cantine scolaire, que ces cantines représentent un coût important pour les collectivités, et qu’il n’est donc nullement critiquable de s’en tenir à un seul menu, si les finances de la commune ne permettent pas de faire autrement…
… C’est un scoop. Même si le socialiste André Laignel a gardé des mauvais souvenirs de ses années en pensionnat, l’AMF "pourrait évoquer avec l’Education nationale l’idée du port de tenues homogènes marquant l’appartenance à l’établissement scolaires", "afin de gommer les inégalités sociales trop visibles" et de "réduire les tensions dans les familles". François Baroin, très enthousiaste à cette idée …
… Constatant une multiplication "préoccupante" des scolarisations dans des écoles privées hors contrat ou à domicile, elle souhaite enfin que l’Education nationale renforce ses contrôles pour s’assurer que les enseignements prodigués soient conformes aux principes républicains…… Relevant la difficulté des maires devant la déscolarisation d'un certain nombre d'enfants, et surtout de filles, dont le nombre va croissant, elle alertera les pouvoirs publics, l’Education nationale en particulier, et demandera instamment des moyens de contrôle en adéquation avec ce phénomène très préoccupant …
… La facilité, permise par la loi, de créer sous forme associative des structures scolaires confessionnelles interroge l’AMF qui va interpeller l’Etat, et particulièrement l’Education nationale, sur un régime d’autorisation et surtout, un contrôle a posteriori de la réalité de la pratique des structures éducatives privées hors contrat
[ AMF – conférence de presse du 24 juin 2015 – Les propositions de l’AMF en faveur de la laïcité – pdf ]
Chroniques locales - Faits divers, rubrique chiens écrasés - perdus sans colliers ...
- Palo Alto :![]()
… Derrière le vernis doré de Palo Alto, berceau de la Silicon Valley où vit l’élite de la société américaine, se cache une sombre réalité : celle d’une ville où le suicide d’un adolescent est trop souvent réduit à un simple numéro. Les suicides «sont presque devenus une routine», commente Danielle, élève à Paly. «Je sais comment chacun de mes professeurs va réagir lorsque cela se produit, et je trouve cela tragique.»…
… du trop-plein de devoirs à l’effet nocif des téléphones portables, en passant par la tricherie omniprésente (certains parents sont prêts à tout pour que leurs enfants soient les meilleurs, même à payer des professeurs particuliers, en général des étudiants, afin qu’ils écrivent leurs dissertations). Marc Vincenti présente ses propositions depuis huit mois au comité municipal chargé de l’éducation. A ce jour, il n’a eu aucun retour…
… «J’ai parfois le sentiment d’être en échec parce que je n’arrive pas à tenir le rythme, alors que j’ai l’impression que les autres élèves y arrivent. A Palo Alto, on passe notre temps à essayer d’être meilleur que les autres.» Au lieu de le passer à grandir…Paris-sur-Seine:
… A Paris, selon la FCPE, la principale fédération de parents d'élèves, c'est la catastrophe. La suppression de 85 postes l'an prochain dans la capitale est un véritable problème. En réalité, il n'y aura que 48 postes en moins car il y a tout de même 37 postes supplémentaires.
Mais le solde est négatif. C'est la conséquence de l'intégration pour la première fois des critères sociaux dans l'attribution des postes. Le niveau socio-économique des familles étant plus élevé sur Paris, le nombre de postes diminue …- Saint-Ouen-Plage :
… Ce dimanche, l’objectif est aussi d’obtenir des signatures pour éviter les fermetures de classes en 6e au collège Joséphine-Baker. «Chaque semaine, la demande pourra être différente : un problème de toilettes dans une école, de prof non remplacé dans un collège, précise Sophie. L’idée, c’est que les parents de la ville utilisent cette table à tour de rôle. Et qu’elle soit un nouveau relais de communication au-delà des réunions organisées à l’école.» …- Koh Lanta :
… Parfois, la salle des profs ressemble à l’une des îles de Koh Lanta: clans, trahisons et ragots créés de toutes pièces. Je l’ai vécu et je suis loin d’être le seul. Et si l’univers des enseignants est loin d’être le seul à ressembler parfois à une mare aux requins, je trouve que c’est bien plus grave lorsqu’on confie aux requins en question des élèves qui ont besoin d’apprendre et de se construire…- France :
… ce sont des professionnels aux prises avec des terrains et des situations toujours difficiles, là où les effets de la crise socio-économique sont les plus visibles, là où reculent le vivre ensemble et parfois la citoyenneté, s’agissant notamment des dits exclus, des jeunes désœuvrés ou des populations dont l’intégration est contrariée ; d’autre part, ils font ce que le citoyen ordinaire ne fait généralement pas, ils vont au contact des gens en difficulté …
… Réduits à l’état de gardes-chiourmes d’un «parc humain» de surnuméraires dans lequel, selon ses besoins, la machine économique viendrait piocher de temps à autre pour faire baisser les prix de production, ils n’auraient plus de «travailleurs du social» que le nom. D’autant plus qu’un certain nombre d’usagers, pour des raisons de handicap ou de maladie invalidante, ne représentent aucune «valeur»sur le marché...- Planète Terre:
… Jamais, selon eux, la planète n'a perdu ses espèces animales à un rythme aussi effréné que depuis la dernière extinction de masse, il y a 66 millions d'années, celle des dinosaures. Leur étude, publiée dans le journal Science Advances, «montre sans aucun doute possible que nous entrons dans la sixième grande extinction de masse», a affirmé Paul Ehrlich, professeur de biologie à Stanford.
Et les humains feront probablement partie des espèces qui disparaîtront, préviennent-ils. «Si on permet que cela continue, la vie pourrait mettre plusieurs millions d'années à s'en remettre, et notre espèce même disparaîtrait probablement assez tôt», a précisé Gerardo Ceballos, de l'université autonome de Mexico…
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… Les reproches de l’Académie française portent sur à peu près tous les aspects du nouveau collège censé voir le jour à la rentrée 2016 : défaut de structure, dissimulation de la logique des réformes, effacement des disciplines traditionnelles, dispersion des savoirs, écriture incompréhensible… On retrouve, rassemblés sur deux pages, tous les griefs entendus depuis la mi-mars, à droite comme à gauche de l’échiquier politique, à l’extérieur comme à l’intérieur des salles des professeurs…
… « Le bouleversement complet du calendrier », tel que l’Académie française le perçoit dans les projets de programmes présentés en mars, et dont une version remaniée doit être présentée en septembre, « ne permettra pas de lutter contre l’échec scolaire, ne favorisera pas la réussite pour tous (…) et a toute chance de perpétuer voire de développer les inégalités », estiment les Académiciens…… il n'est guère étonnant que les tenants du discours sur «le niveau qui baisse» se recrutent majoritairement dans le camp de ceux qui ont transformé le plus beau mot en matière d'éducation – pédagogie – en insulte infamante - «pédagogisme». De fait, si une filière n'accueille que des élèves dûment sélectionnés, la nécessité de faire oeuvre de pédagogie est moindre voire inexistante, leur réussite étant quasiment assurée à l'entrée.
Ce sont d'ailleurs les mêmes qui, de plateaux en tribunes, viennent de monter au créneau pour dénoncer une réforme du collège certes loin d'être parfaite mais qui tente, tout de même, d'introduire plus de variété dans les situations pédagogiques et se situe dans une logique résolument «anti sélective». Ne vous y trompez pas : la seule chose qu'ils déplorent, c'est la tentative, si souvent malheureuse, d'aller vers une école dont la priorité serait de former et non de trier.…Le bilan de la mixité sociale dans les écoles françaises réalisé par les membres du Conseil national d'évaluation du système scolaire (CNESCO) n'est guère réjouissant. Il révèle une école qui cultive trop souvent l'entre soi, et pratique le tri des élèves: ainsi 50% des collèges ont des classes de niveau.
Pour favoriser la mixité sociale dans les établissements, le CNESCO a présenté lundi 15 juin une ordonnance de dix mesures, à mettre en place à court ou moyen terme…
[ Mixités sociales et scolaire à l’école: Agir, impliquer, informer - Les préconisations du Cnesco – pdf ]… L’école à deux vitesses ? Elle existe – elle est même à trois ou quatre vitesses. Le tassement du niveau en lecture ou écriture ? Il est enkysté depuis vingt ans. En bonne partie pour les deux raisons précédemment mentionnées – inertie de la base, frilosité du sommet , qui interdisent de faire évoluer résolument un système déficient. Reste à comprendre à qui profite la manoeuvre. Ici la réponse est simple : aux enfants des classes favorisées et des enseignants, grands vainqueurs de la compétition scolaire, qui trouvent auprès des syndicats enseignants les plus conservateurs, y compris ceux qui se réclament de la gauche, des alliés aussi précieux qu’intangibles. Et qui, pour masquer cette perverse manipulation n’ont d’autre choix que de continuer à hurler au loup à chaque tentative de réforme, aussi modeste soit-elle.
Chaque année, la grande majorité des collégiens et des lycéens qui ne passent ni le brevet ni le bac se retrouvent en vacances deux à trois semaines avant la date officielle de début des grandes vacances. Ce qui réduit d'autant la durée de l'année scolaire. La faute à qui? …
… mai 2007. Xavier Darcos, alors tout juste nommé ministre de l'Education nationale, lançait parmi d'autres grands chantiers "la reconquête du mois de juin". Objectif: récupérer ce mois de cours perdu, notamment en repoussant les dates des examens du secondaire, brevet des collège et baccalauréat. Effet limité. Cinq ans plus tard, au tour de Vincent Peillon de s'attaquer à ce trou noir du calendrier scolaire, en proposant notamment de repousser les conseils de classe à la fin du mois de juin. Encore raté.
Début 2015, la "reconquête" semblait un lointain souvenir, même pas évoqué…… C’est une profonde mutation du métier qu’il faut faire. L’enseignant ne peut plus être cet ouvrier qui répète sans cesse et sans cesse les mêmes actions, distillant çà et là quelques aides pour des élèves en difficultés. Si je donne encore de l’herbe à ma chèvre malade, elle mourra d’indigestion. Et les autres quitteront les prés pour aller voir si l’herbe de l’école privée est meilleure. Non, c’est toute la pédagogique qui doit s’articuler autour de chacun. Et ce n’est plus, je le sais, ce métier fantasmé du Hussard de la République. Ni ce métier fantasmé par les intellectuels. …
… C’est pourquoi enseigner, ce n’est plus faire un cours pour 25 élèves (euh… 28-29-30 !) mais des cours pour tous les élèves. C’est réfléchir en amont de la classe sur l’organisation de la classe afin que chacun y travaille, conformément aux programmes et bien plus, en fonction de ses besoins. C’est créer les conditions d’une fourmilière où chacun vaque à ses activités intellectuelles au service de soi-même et de tous. Le risque, c’est d’atomiser l’unité classe. C’est un risque qu’il faut dépasser …
Le nombre d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté a explosé ces dernières années en France pour atteindre le chiffre de 3 millions, dénonce dans un rapport publié mardi 9 juin l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance.
Entre 2008 et 2012, 440 000 enfants et leurs familles ont basculé dans la pauvreté. Selon le rapport intitulé «Chaque enfant compte. Partout, tout le temps», ils sont désormais un sur cinq à vivre sous le seuil de pauvreté dont 30 000 sans domicile fixe et 9 000 vivant dans des bidonvilles. Ils sont 140 000 à arrêter l’école chaque année.
Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies se dit «préoccupé par l’absence d’une stratégie globale nationale pour les enfants et d’un plan national pour sa mise en œuvre».
5 ans plus tard, force est de constater que cette stratégie globale n’existe toujours pas, qu’il n’y a pas de véritable politique publique de l’enfance et de l’adolescence consolidée et articulée, ni mécanisme de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre intégrale du plan d’action ...
[ CHAQUE ENFANT COMPTE. PARTOUT, TOUT LE TEMPS.
RAPPORT ALTERNATIF DE L’UNICEF FRANCE ET DE SES PARTENAIRES DANS LE CADRE DE L’AUDITION DE LA FRANCE PAR LE COMITÉ DES DROITS DE L’ENFANT DES NATIONS UNIES - 9 juin 2015 ]
… Employant le même concept que Snapchat, les ragots ne sont visibles que de façon éphémère, pendant 10 secondes. Et à l’égal de Twitter, les messages ne peuvent pas dépasser les 140 caractères. Les personnes concernées sont identifiées clairement et pas sous pseudonymes. Il est aussi possible, en plus des potins écrits, de poster une photo ou une vidéo de 10 secondes aussi, accompagnée d’une légende. Si l’application est normalement interdite au moins de 16 ans, cette mesure n’a pas forcément été prise en compte lors de son téléchargement…
… En France, 40 % des élèves (collège et lycée) déclarent avoir été victimes d’une agression en ligne …
… Mais même si Gossip est suspendue aujourd’hui, d’autres applications du même genre existent déjà aux États-Unis et pourraient très bien s’exporter en France…
… L'application ne devrait donc pas être supprimée.
Outre les améliorations à apporter sur la modération, la créatrice de Gossip a également pointé du doigt le fait que l'Apple Store l'appli y donne accès à partir de l'âge de 12 ans…![]()
… Il est possible d’y publier une «rumeur» (simple message texte) ou une «preuve», c’est-à-dire une vidéo ou une photo que chaque utilisateur ne peut afficher qu’une seule fois, et pendant dix secondes seulement. On peut également voir les ragots publiés par ses contacts, mais aussi tous ceux qui les concernent s’ils sont inscrits sur le service. Certains lycéens parlent d’attaques sur le physique ou de rumeurs sur la vie amoureuse des élèves…
… En janvier, c’était une fillette de 10 ans qui se faisait humilier publiquement. Parce qu’elle avait créé plusieurs comptes Facebook sur lesquels elle se faisait passer pour plus âgée, son père a posté une photo d’elle flanquée de barrettes, d’un sac à dos princesse et d’un T-shirt «J’ai 10 ans». Une photo postée... sur Facebook….
… Comme si la maltraitance était devenue une valeur éducative, la preuve que l’on est un bon parent. Il serait urgent de s’interroger sur cette société qui prétend lutter contre le harcèlement à l’école mais qui laisse de la place aux parents harceleurs, voire qui rit avec eux…… malgré les mantras promouvant la créativité de la Silicon Valley, tous les travailleurs de demain ne feront pas ce qu'ils souhaitent ou ce qu'ils aiment. Beaucoup devront être insérés dans des systèmes d'automatisation hybrides, à la manière des employés des centres d'appels. Beaucoup d'humains demain feront les tâches ingrates qui sont trop couteuses pour être faites par des robots. En automatisant toujours plus avant notre société, la main-d'oeuvre de demain doit être formée pour interagir avec des systèmes automatisés. Et la chercheuse de poser en creux la question du système éducatif dont a besoin le système technique qui se met en place, qui aura certainement bien plus d'impact sur l'éducation que bien des discours bienveillants.Pouce !
L'éducation a longtemps été tenue comme une solution à la disparité économique, même si en fait, elle remédie assez peu à l'inégalité…… Un million de dollars pour "le meilleur professeur du monde". Tel est le montant promis par une riche fondation dédiée à l'éducation au gagnant d'un concours international qui a pour objectif de valoriser le métier d'enseignant. ..
… La fondation a été créée par la famille Varkey, des Indiens immigrés dans les années 50 aux Emirats arabes unis, alors protectorat britannique. Ils y font fortune en créant des réseaux d'écoles privées, au début destinées aux enfants des expatriés occidentaux ou du sous-continent indien venus dans le Golfe après le boom pétrolier.
Le groupe, baptisé GEMS, détient et gère aujourd'hui des dizaines d'écoles privées dans quelque 70 pays, dont la Grande-Bretagne …
… La fondation émane de la GEMS Education, un groupe privé détenteur de réseaux d’établissements sur tous les continents qui vient d’acquérir l’Ecole des Roches. Soit l’établissement le plus onéreux de France…
... L’avenir de l’éducation s’écrit ici en lettre «Capital»: c’est une évidence pour tous les intervenants, puisque « l’école publique ne fonctionne pas et que l’Etat ne peut pas tout », assure Dino Varkey, directeur de GEMS. Dans une sorte de confiance parfois béate dans la vertu du marché, l’on nous explique ici que puisqu’une entreprise cherche la performance,
elle seule peut créer les conditions de l’excellence dans le secteur éducatif…Les syndicats parlent de «crise des recrutements» et d’«hémorragie». Le ministère de l’éducation nationale d’une «amélioration». Mais on le sait maintenant, la campagne de recrutement dans l’enseignement secondaire public ne remplira pas, une fois encore, tous ses objectifs…
… «Attractivité»: le mot est dans toutes les bouches dès qu’on parle métiers de l’enseignement. Car à l’image des mathématiques, d’autres disciplines pourraient ne pas faire le plein à la rentrée malgré une amélioration du nombre d’inscrits – donc d’admissibles et d’admis…
… là encore, une question d’«attractivité» inquiète les syndicats : celle de certaines académies. Parmi lesquelles Créteil, Reims, Amiens ou Rouen.
La-Réforme-Du-Collège-De-La-Refondation...… «Nous sommes en faveur de la réforme du collège. Mais ce qui est proposé actuellement dans les programmes pour le cycle 4 ne nous convient pas, c’est même un retour en arrière. Selon nous, ce nouveau programme entraînerait chez les élèves une culture de la victoire à tout prix, de la gagne. Ce texte va favoriser les élèves les plus sportifs et mettre les autres à l’écart. Il suffit de regarder les mots employés pour détailler certaines compétences attendues, comme "vaincre un adversaire" pour les activités de combat ou encore "dans le but de remporter le match" pour les sports collectifs.»…
… Reste à savoir lequel des deux syndicats sera le plus entendu et quelle vision de l’éducation physique et sportive sortira gagnante de ces consultations. Mais quoiqu’il arrive ...… On nous affirme que l'amélioration qualitative du service public d'éducation repose sur une plus grande autonomie donnée aux établissements, qu'il en résulterait systématiquement une dynamique favorable aux élèves. Les pays qui ont fait un tel choix devraient pourtant nous appeler à des prudences élémentaires…
… dans un contexte d'insuffisance de moyens, ce n'est pas du dynamisme pédagogique qui en résultera mais une concurrence entre les établissements, les disciplines, les personnels, les projets et un renforcement des pouvoirs hiérarchiques produit par une tension entre une injonction et les moyens.. Alors que la réforme postule une meilleure concertation des équipes, elle risque de conduire à ce que des stratégies managériales décident de ce qui devrait résulter de la construction collective.
La qualité des services publics a un coût…… «Depuis trente ans, le système éducatif multiplie les efforts pour retarder les échéances de l’orientation. Trois mois auront suffi à François Bayrou pour effacer ces trente ans. La sixième devient le cycle d’observation, et c’est donc la fin de la sixième et non plus de la cinquième ou de la troisième qui constitue désormais le palier d’orientation essentiel : c’est une régression en deça de la réforme gaullienne du collège d'enseignement général de 1963, et un retour à la case du début des années 60»…
… «Je l’ai dit, ces programmes ne sont pas scandaleux, il y a quelques maladresses. Mais j’ai une profonde inquiétude quand je vois la passion qu’ils suscitent.» La preuve pour Nora, de la crise identitaire qui traverse le pays. «Il y a un double langage inconciliable, a-t-il encore dit. Ceux qui considèrent, et j’appartiens plutôt à ceux-là, que l’enseignement de l'histoire doit être celui d’une mémoire commune». Et ceux qui «veulent rendre justice à des mémoires brisées», avec une «histoire plus moralisatrice» pour «panser les plaies plutôt que de les penser»…
… La question de la formation des professeurs, initiale et continue, est plusieurs fois revenue sur le tapis.
«C’est l’enjeu essentiel, si vous voulez mon avis», a confié à la sortie Michel Lussault. Qui a promis, pour pacifier autant que possible les débats, de «revoir sensiblement l’écriture des programmes. C'était médiocre sur ce point, certaines formulations sont trop allusives.»…… « Egalitarisme » contre « élitisme » : toutes les polémiques sur la réforme du collège tournent, depuis la fin du mois de mars, autour de ces deux mots. Au centre de l’attention, hissée au rang de symbole du « nivellement par le bas » du collège que préparerait Najat Vallaud-Belkacem selon ses détracteurs : la disparition des « bilangues », dispositif permettant d’apprendre deux langues dès la classe de 6e…
… Dès lors, la suppression des classes bilangues règlera-t-elle les problèmes ? Pas si sûr. «Les établissements comme les familles ont de toute façon tendance à développer d’autres facteurs de différenciation», commente la présidente du Cnesco, Nathalie Mons. Des voies de différenciation – ou de relégation – dont l’apparition a ponctué les quarante ans d’existence d’un collège qui se veut unique.… Prenons le cas des classes bilangues. Il y a d'un côté les défenseurs de Goethe qui ne se sont jamais aperçus que la plupart des élèves ne savent pas aligner trois mots d'allemand en sortant du lycée et que l'amour de la langue n'est pas la question (même si elle mérite d'être aimée). Et de l'autre ceux qui pensent qu'il suffit de supprimer les classes d'élites (dont l'allemand est le bras armé) pour s'abstenir de se poser la question du sort des bons élèves dans les établissements sinistrés, voire des établissements sinistrés tout court…
… Alors, au milieu de tout ça, des flots de paroles, de considérations qui nous éloignent chaque jour de la réalité des classes, des élèves, du collège, que faire, que penser ? Eh bien ça donne envie de regarder passer les trains, d'attendre sagement la réforme, d'en faire ce que l'on pourra sur place, sur le moment, avec ses collègues choisis. De rester calme tout en déplorant que le collège tel qu'il est reste invisible dans sa réalité …Le ''roman national'' au collège: une légende!
L'histoire n'a jamais été enseignée de cette façon au collège dans l'Ecole républicaine, même lorsque l'un de ses tenants célèbres était aux commandes du ministère de l'Education nationale, à savoir Jean-Pierre Chevènement (contrairement à ce qu'il a encore soutenu récemment...)…
… Il accuse le collège unique «d’aller vers le règne de l’uniformité, digne des démocraties populaires et vers la dépersonnalisation absolue, celle des steppes et des supermarchés». Il condamne cet «égalitarisme absurde, forcené, uniformisateur et lacunaire». «Ce mythe égalitaire – précise-t-il – est digne de ce peuple de guillotineurs que nous sommes depuis 1793, et se traduit par la culpabilisation de tout aristocratisme, de tout élitisme dans le savoir : raccourcir ce qui dépasse, ce qui excelle, voilà le mot d’ordre»…
… un débat sur l'école englué dans les intuitions trompeuses et les stéréotypes, où les tenants des recettes de grand-mère pédagogiques - qu'ils soient enseignants, parents, "intellectuels", journalistes ou politiques - peuvent s'exprimer avec une égale crédibilité que les chercheurs, a fortiori quand ces derniers laissent l'inévitable jargon propre à toute discipline scientifique envahir leur expression publique…
… D'où, finalement, la relative vanité des actuelles empoignades sur les effets supposés des réformes du collège et des programmes qui, sans action résolue en matière de formation et de recherche, ne produiront guère d'effet dans les classes.
… Du coup, les règlements de compte, justement auront lieu, ce week- end.
Le président joue son fauteuil. Paul Raoult est accusé d'être trop suiviste par rapport au gouvernement.
En réalité, j'ai un peu enquêté. Peu de divergences idéologiques. Mais des querelles d'ego et des luttes de pouvoir.
Du classique. ..
«Crise de gouvernance» ou premier contrecoup du passage en force de la réforme du collège ?
… C’est la première fois depuis la fondation de la FCPE en 1947 qu’un président rééligible n’est pas reconduit comme membre du conseil d’administration…
… les crispations sur le collège sont vives. Si, depuis avril, la fédération a multiplié les marques de soutien à la réforme, certains conseils départementaux ont fait savoir qu’ils ne se reconnaissaient pas – ou plus – dans cette ligne...… Comme souvent quand les débats d’éducation tournent au pugilat, il n’y plus grand-chose à en retirer, l’heure est aux coups et aux invectives, c’est toujours comme ça, il faut réfléchir tôt, à l’aube des débats, car le risque existe toujours que le bruit remplace le dialogue, que les fumées succèdent aux pensées, et alors il est trop tard….
… Et bien non, l’école, c’est complexe, cela demande et mérite bien plus qu’un avis à l’emporte-pièce, malheureusement l’époque est à la caricature, aux généralités, au syllogisme, aux fausses évidences, au simplisme. C’est le règne du raccourci, la victoire du slogan, le triomphe de la punchline en 140 caractères. Oser la complexité est une incongruité, exiger la justesse, la précision, est un affront, demander le temps d’exposer est un ennui…
… Précision et rigueur : absentes, toutes les deux, du brouhaha qui tient lieu de débat sur le collège. Une fois de plus, nous nous montrons incapables de penser correctement et sereinement l’éducation, et c’est un crève-cœur.![]()
… à aucun moment de la campagne présidentielle, François Hollande n'est entré dans les détails sur le sujet, pour la simple raison qu'il lui aurait fallu réaliser la synthèse au sein de son propre camp. Elle est loin d'être évidente : les débats actuels montrent que le clivage, sur le collège, ne recouvre pas les territoires politiques (voir l'étonnant attelage qui appelait hier à la grève, où partis et syndicats de gauche comme de droite se sont retrouvés au coude à coude).
Ajoutons à cela l'insigne maladresse consistant à laisser le Conseil supérieur des programmes réveiller tous les corporatismes disciplinaires avec un projet jargonnant à souhait et la confusion est totale, comme si la majorité, qui avait déjà laissé la loi de refondation de l'école être totalement polluée par la réforme des rythmes, n'avait pas compris la leçon – mieux vaut éviter d'ouvrir trop de fronts d'un même mouvement…Tous les gouvernements le savent bien : quand une réforme voit se lever contre elle une coalition des contraires, c’est à la fois le signe d’une grande maladresse et d’une grande confusion. Les réformes du collège nous en offrent une nouvelle illustration.
De la maladresse, il y en eut de la part du pouvoir qui n’a pas su en temps utile, c’est-à-dire en amont, expliquer la philosophie de sa réforme et démontrer de façon convaincante en quoi celle-ci permettrait d’en finir avec un collège injuste et inefficace qui voit chaque année 150.000 élèves décrocher du système scolaire sans diplômes.
De la confusion, il y en a évidemment dans l’alliance contre-nature des opposants …
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..."Nous ne sommes pas des adolescents. Nous sommes des corps sans vie dans un système qui engendre la concurrence, la haine et empêche le travail en équipe et l'apprentissage authentique. Nous sommes sans passion sincère. Nous sommes malades." …
… un programme scolaire ou une pédagogie ne suffisent pas, en tant que tels, à forger un sentiment de communauté, à promouvoir ce qu'on appelle en France le "vivre ensemble". Sur le papier, le système américain prétend promouvoir l'épanouissement de l'enfant, favoriser son aisance sociale, l'inviter à la coopération et à l'esprit de communauté. Dans les faits, ces belles ambitions se heurtent au mur de l'extrême sélectivité des grandes universités, qui pousse parents et enseignants à une surenchère scolaire permanente: ils savent qu'à l'heure fatidique le chacun-pour-soi balaiera les bons sentiments coopératifs.
C'est également le principal angle mort du débat qui fait actuellement rage, en France, sur la réforme du collège …… De quoi discute-t-on sur les réseaux : des caractéristiques de sa nouvelle montre connectée, de la possibilité et de l'utilité d'y installer un navigateur, des applications disponibles pour l'iPhone 6, des comparaisons avec le Samsung Galaxy 6.
Il fut une époque où on a un peu discuté des conditions de travail chez Foxconn, son sous-traitant chinois qui, grâce en partie au succès de l'iPhone 6, a enregistré l'an dernier un bénéfice en forte hausse …
… pour ne pas avoir à toucher à ses liquidités placées dans des paradis fiscaux (leur rapatriement conduirait le groupe à payer des impôts sur le bénéfice), Apple envisage de continuer à emprunter sur les marchés internationaux pour financer en partie ses libéralités envers ses actionnaires…
… Aujourd'hui encore, quand on s'interroge sur les aspects cachés d'un conflit, on recherche d'éventuelles odeurs de pétrole. Peut-être un jour s'apercevra-t-on que les outils numériques ne sont pas que conviviaux.«Il nous faut un nouveau contrat social»
… les postes créés par les nouvelles activités ne compenseront pas ceux qui seront détruits.
On parle de 30% à 50% d’emplois perdus dans les dix à vingt ans, avec
une hypothèse extrême, pour les Etats-Unis, de 70% de postes disparus d’ici à trente ans…
… Le cabinet de conseil Roland Berger table sur trois millions de chômeurs supplémentaires en France dans dix ans : en Seine-Saint-Denis, cela signifie une immense majorité des jeunes au chômage…
… «On se bat pour un CPE qui ne soit pas un remplaçant. Chaque année depuis huit ans, nous sommes obligés de nous mobiliser, et on obtient juste le renouvellement d’un second CPE stagiaire sur un an». Ce poste est central dans la vie du collège, «il est le garant de la bonne gestion de l’établissement, et le superviseur direct de tous les assistants d’éducation». Il gère aussi les moments de vie scolaire entre les cours…
… au delà de la situation du collège, il existe une réelle inégalité territoriale. «En Seine-Saint-Denis, le ratio est de 600 élèves pour un poste alors que sur Paris on voit des collèges qui ont deux CPE pour 400 élèves»…
… Cette virulence est stupéfiante, car tout le monde prétend viser la même ambition : une jeunesse mieux formée et mieux armée pour trouver sa place dans la société de demain, accédant à 80% au niveau du baccalauréat (objectif fixé par la gauche comme par la droite depuis le milieu des années 1980) et à 50% au niveau d’un diplôme de l’enseignement supérieur (objectif de la loi Fillon de 2005). Mais la violence du débat n’est pas moins logique, car personne ne s’accorde sur les moyens d’y parvenir ou sur les conséquences pédagogiques et sociales d’une telle mutation.
Cela fait bientôt un siècle que dure la polémique. En 1937, déjà, Jean Zay …
… Lancinant depuis quarante ans, tel est, en réalité, le dilemme irrésolu. Mais il est clair que chaque projet éducatif dessine un projet de société …… cela sonne un peu comme un appel désespéré : les réformes du collège et des programmes sont en train de prendre une place médiatique démesurée. Pas un jour sans son édito sur le latin, son billet sur les classes bilangues, sa Une «pour» et surtout «contre», sa pétition d’élus et ses indignations d’intellectuels. On appelle ça un bourbier : la séquence rappelle assez tristement celle des rythmes scolaires, sujette à une opposition de la majorité des parents, des élus et des syndicats, obligeant le président à tuer la réforme dans l’oeuf en reportant d’un an son application. On connait la suite. Selon nos informations, il n’est pas exclu que François Hollande procède de même sur le collège …
… La suppression des classes bilangues et des sections européennes illustre bien le jeu de bonneteau qui préside aux réformes éducatives dans notre pays. La suppression de ce dispositif permet en effet d’économiser 900 ETP (équivalents temps plein), alors que 20% des élèves bénéficient de ces classes. Pour une réforme coûteuse -116 heures à la rentrée 2017 contre 110,5 aujourd’hui- difficilement financée, et confrontée à la forte hausse de la démographie, c’est une aubaine. La toute première logique de cette réforme est là.
La gauche, vu sous cet angle, imite la droite …… Je veux bien admettre que le projet est mal fagoté. Aucune critique ne m’effraie. Mais il y a eu un emballement médiatique lié à la surréaction de certains intellectuels qui n’avaient pas lu le projet. Je peux travailler avec des gens qui m’ont traité de tous les noms. La ministre de l’éducation va rencontrer des historiens. Nous allons organiser un forum en Sorbonne… Nous écouterons tout ce qui se dira, pour présenter la mouture finale en septembre.
Mais le CSP se fixe deux limites. Pas de recul sur la liberté pédagogique laissée aux enseignants grâce aux thématiques au choix. Pas, non plus, d’évolution de l’histoire vers un «roman national», qui serait un dévoiement de ce en quoi nous croyons…
La-Formation : Initiale et Continue
... Ce semble être une habitude très française, de réformer l’école sans former les enseignants. Au primaire, on doit enseigner l’anglais sans avoir été formés, on doit enseigner l’informatique (et bientôt le code) sans avoir été formés, on accueille des élèves à «besoins spécifiques» (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, troubles envahissant du développement, autisme, etc…) sans avoir été formés…
… Si la formation initiale des profs, supprimée pour faire des économies par Xavier Darcos et Nicolas Sarkozy, a été rétablie par Vincent Peillon en 2013, la formation continue reste la grande absente de la Refondation de l’école …… Malheureusement, à bien des égards, le dispositif actuel n’améliore pas réellement la formation des enseignants et ne permet pas de relever les défis d’aujourd’hui…
… L’intégration des E.S.P.E. à des universités se traduit par le dépeçage systématique des premières, dans la continuité du démantèlement des I.U.F.M. Ce dépeçage se poursuit cette année alors même qu’on annonce une remontée des effectifs étudiants. Des milliers d’heures de formation et des centaines de postes de formateurs sont transférés vers d’autres composantes. Il en est de même pour une partie des budgets. Les universités font aussi fréquemment le choix de fermer des sites, au détriment du maillage territorial qui existait et qui permettait une offre de formation initiale et continue de proximité...
[ Réformer la réforme de la formation des enseignant : une urgence ! - Le G.R.F.D.E. - 11 mai 2015 – pdf ]
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… En deux mois, tant de fronts se sont ouverts – sur le latin, l’allemand, les classes bilangues, l’enseignement de l’histoire… – qu’on en aurait presque oublié que la réforme dite du collège 2016, avant d’être contestée, avait été adoptée à une large majorité par la communauté éducative, lors d’un Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 10 avril. Presque oublié, aussi, que la refonte des programmes, deuxième wagon de la refondation du collège, est, elle, à peine engagée : le coup d’envoi de la consultation des enseignants à leur sujet vient d’être donné, ce lundi. Presque oublié, enfin, qu’une refonte du «collège unique», instauré il y a tout juste quarante ans et reconnu comme le «maillon faible» du système éducatif, était il y a quelques semaines encore réclamée de tous…
… Après des efforts allant dans le sens de l'égalité des territoires, l'écart se creuse à nouveau entre l'école des villes et l'école des champs.
Fanny, qui vit à Néoux, a travaillé comme EVS (emploi vie scolaire) dans une école du secteur, a vu la situation se dégrader. «Il y a encore trois ans, les enfants en difficulté pouvaient être pris en charge par le Rased, il y avait aussi des maîtres qui intervenaient avec le technobus ou le gymnobus. Et même un enseignant qui venait aider les enfants qui ne parlent pas français.» Aujourd'hui, «il n'y a plus rien, poursuit-elle, les enseignants des écoles rurales se retrouvent complètement seuls dans leur classe. Autant ils peuvent faire face à des difficultés d'apprentissage, autant ils sont démunis face à des troubles comportementaux.»
«On fragilise les petites écoles, afin de préparer le regroupement»
Le nombre de postes des Raseda été divisé par deux en Creuse. Et les maîtres spécialisés qui restent ne viennent plus dans les écoles rurales «car leurs frais de déplacement ne sont plus payés», souligne Fanny. Cette année, un enfant de Moutier-Rozeille a besoin d'être suivi : «Ses parents n'ont pas obtenu un rendez-vous avant juin au Centre médico-psycho pédagogique.»
Il était une fois le chèque-éducation, les écoles-indépendantes, yaka, etc…Suède : « … Les chefs d’établissement et leurs employeurs devraient privilégier la direction pédagogique, favoriser une plus grande coopération entre les enseignants et investir davantage dans le développement professionnel. Un institut national (financé sur fonds publics) chargé du niveau de qualité des enseignants et des chefs d’établissement contribuerait à améliorer les recrutements et le niveau de qualité des enseignants et chefs d’établissement au sein du système éducatif.
Réformer le financement du système scolaire. Les mécanismes de financement actuels ne permettent pas d’atteindre les objectifs d’amélioration de la qualité tout en préservant l’équité. Plusieurs options sont possibles, notamment des financements pré-affectés, la définition de critères à l’intention des communes et des écoles, ou encore le recours à des formules de financement par élève, afin d’assurer l’équité et surtout la cohérence des financements sur l’ensemble du territoire.…»… « L’échec de la privatisation des écoles en Suède ». La correspondante d’Arte, Paula Dahlberg, y explique la défaillance des Friskol, écoles indépendantes subventionnées et gratuites, dont la mise en place date des années 1990 et qui représentent 13% des écoles primaires (2012).
Cette réforme avait pour objectif d’offrir à tous les parents le choix de l’école (et de la pédagogie). Pour ce faire, l’État verse aux écoles un chèque éducation pour la scolarité de chaque élève. Les Friskol sont gérées par des associations, des fondations ou des entreprises. On parle d’entreprise scolaire, de groupes. Ainsi, le groupe Academedia …
… Cela contraste quelque peu avec ce que nous savions ou pensions savoir sur le système éducatif suédois. La décentralisation engagée par le gouvernement conservateur au début des années 1990 (les communes ont en charge le financement, l’organisation et le recrutement) a été plébiscitée, notamment par les économistes. Encore récemment, certains ont salué les effets positifs du système de chèque scolaire «pour introduire la compétition entre écoles et offrir le choix d’une autre école»…Depuis une bonne vingtaine d'années - ici aussi, évidemment - le"chèque éducation" (ou "bon scolaire") - en anglais "voucher"- fait partie d'un blabla yakaiste au sujet des indispensables réformes, "simples, urgentes et radicales", disent-ils, du système scolaire.
USA 2008 :"dans le Milwaukee, il n'y a pas eu de miracle" (Sol Stern). L'un des plus fervents promoteurs du chèque-éducation aux USA, Sol Stern, vient de faire brusquement volte-face en affirmant, constats à l'appui, que le voucher n’avait pas du tout amélioré le système public.
Après avoir depuis longtemps réclamé, soutenu et contribué au développement des vouchers et des charter schools ...
Zep Rep Idd Epi ...
… lorsque les demandes sont motivées et que les établissements sont bloqués, les directions académiques finissent, comme un aveu, par lâcher des heures d'enseignement supplémentaires. Ainsi, au collège des Aiguerelles à Montpellier, ce sont finalement 17 heures qui ont été obtenues...après 6 semaines d'occupation. Ce grand marchandage qui implique que les moyens nécessaires ne pourront être débloqués ...qu'en cas de blocage est décourageant. De plus, il n'est jamais satisfaisant car, à moyens constants, les heures supplémentaires sont prises aux moins mobilisés pour faire taire les plus véhéments. Drôle de conception du service public où l'on gère au quotidien la pénurie…
… La ministre et ses services font donc le choix de mettre la charrue des réformes avant les bœufs des moyens. Dans le même temps l'écart entre les grandes déclarations volontaristes et la dure réalité du terrain ne cesse de grandir…La-Réforme-Du-Collège-De-La-Refondation...
… Je ne comprends pas que certains syndicats qui se disent de gauche défendent des classes qui sont des enclaves d’élitisme social au sein d’un système public. Ce sont des classes où l’on ne met que des bons élèves qui sont par ailleurs des gosses extrêmement favorisés socialement, et qui profitent d’un enseignement qui coûte plus cher que celui qu’on donne aux autres. Comparez le voyage de classe d’une classe européenne et celui d’une classe lambda ! Il faut que tout le monde en bénéficie.
Il ne s’agit pas d’être contre l’élitisme, mais de faire que l’aide qu’on apporte aux bons élèves ne nuise pas aux autres. Je suis très favorable à l’idée que tous les enfants aient le même enseignement, et que ceux qui sont «meilleurs» dirons nous en terme scolaire, puissent bénéficier d’enseignements qui leur permette d’être meilleurs. Mais il ne faut pas constituer des classes à partir de cela, il faut proposer des options.
En défendant les classes européennes, on ne peut pas protester contre le privé qui choisit ses élèves, car c’est faire strictement la même chose au sein du public. Au fond dans le privé, les parents payent …… La mesure phare de cette réforme– je vous promets, ce n’est pas la suppression du latin (pas supprimé mais si mais non mais un peu quand même mais pas tout à fait)– c’est la mise en place des EPI: enseignements pratiques interdisciplinaires. C’est-à-dire l'obligation de 20% d’heures de travail interdisciplinaire, pour toutes les classes de tous les collèges…
… Mais, plus grave: ce type de pédagogie renforcerait les inégalités:
«Ce que nous avons observé, depuis quelques années, c’est que les meilleurs élèves tirent un avantage supplémentaire de ce genre de dispositif. Les entrées par thème favorisent les élèves qui savent construire un texte ou une réflexion en cherchant dans différents domaines. Ils naviguent entre les savoirs. C’est une tâche sophistiquée qui laisse les plus faibles sur le bord de la route. Avec la généralisation de telles méthodes les écarts vont se creuser.»
… Pourquoi dès lors rendre l’interdisciplinarité (personne n’a empêché des enseignants de la pratiquer jusqu’alors, elle est déjà possible) formelle et obligatoire?
De plus, et qu’on soit pour ou contre, tous les observateurs, chercheurs, enseignants s’accordent sur une chose: les professeurs doivent être formés à l'interdisciplinarité pour la pratiquer (formation initiale ou continue). Et rien n’est prévu à ce jour! Et là, franchement, c'est très inquiétant. ..
"Le-Collège-du-Secteur"![]()
… En l’écoutant expliquer que «non la grammaire n’est pas un dieu» , ou que ces programmes s’adressaient d’abord aux familles, j’ai eu le sentiment que le CSP n’avait peut-être pas pris la mesure de ce qui était en train de se passer. Et que d’une certaine manière, le Conseil creusait sa propre tombe.
La campagne de dénigrement dont ces programmes sont la cible est d’une rare violence. Elle est aussi pleine de mauvaise foi (l’exercice consistant à sortir de son contexte quelques items et d’en moquer le caractère jargonnant aurait pu être fait à chaque nouvelle mouture de programmes). Mais ce n’est pas en en rajoutant une couche sur la désacralisation de la grammaire que le CSP va éteindre l’incendie! En s’enfermant dans une posture défensive, le président du Conseil échoue à recréer du consensus autour de son projet…… L’actualité de ces derniers jours nous a offert un exemple éclairant de ce renoncement ausculté par Todd, où l’on a vu la gauche de gouvernement, par la bouche de la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, annoncer des programmes destinés au collège qui ne sont pas conçus pour émanciper les enfants par un savoir nouveau, mais pour leur donner à apprendre ce qu’ils ont envie d’apprendre, selon les vues de leur milieu socio-culturel d’origine. "Jaurès, Ferry revenez !" a visiblement envie de hurler Todd. Et nous avec ?
Le diagnostic du démographe se conclut ainsi : "La "néo-République" est cet objet sociopolitique étrange …… Si des inégalités criantes perdurent dans l’école, force est de constater que les élites qui en ont profité ne les interrogent pas. De plus, les pratiques d’une partie du corps enseignant, formé dans les logiques disciplinaires élitistes, tendent à reproduire ce système en opposition avec les objectifs de réussite éducative pour tous. Ceux qui appellent à la grève sont les mêmes qui se plaignent de l’état actuel du collège, mais lorsque le changement est proposé, ils préfèrent le statu quo…
… Le tout baigne dans un «enseignement moral et civique» qui laisse à penser que l’école peut remédier aux maux d’une société minée par les égoïsmes et les incivilités…
… L’école française des siècles antérieurs inculquait de force aux jeunes pousses une culture nationale idéalisée, une discipline de fer et un amour obligé de la patrie. Celle d’aujourd’hui, tombée de son piédestal et complexée par l’univers ludique et médiatique qui l’entoure, cherche désespérément à se faire entendre des jeunes. Ce n’est pas une raison pour se perdre dans une démagogie bavarde et brouillonne.…Les élèves issus de milieux favorisés –et les d’enfants d’enseignants!– continueront, dans l’enseignement privé ou grâce à des séjours linguistiques plus nombreux et fréquents, à mieux apprendre les langues étrangères que les autres, livrés à la seule compétence en la matière de l’Éducation nationale; comme ils continueront à bénéficier d’un accès privilégié aux humanités et à la culture classique, dont on connaît de longue date les vertus non seulement en termes linguistiques mais aussi rhétoriques et de compréhension des codes culturels (art, littérature, histoire…). Le rôle du capital social et culturel sortira donc encore renforcé comme moyen de sélection scolaire…
… Impossibilité liée en partie au fait que l’éducation des enfants et des jeunes échappe désormais largement à l’école et au fait que la réflexion politique collective, de l’ensemble de la société, sur les finalités d’une «éducation nationale» est au point mort depuis des années…
… Ce qui frappe, c’est la capacité à jouer politiquement, par provocation même, sans se rendre compte des dégâts potentiels sur les élèves et, finalement, la société à venir, avec des réformes trop souvent impensées et incohérentes…
… L’éducation nationale mérite mieux, bien mieux…… Faut-il, pour soigner les bobos du collège, attaquer les collèges bobos ? C'est-ce que semble croire l'Éducation nationale …
… Et tant qu'elle n'envisagera pas de réveiller la querelle scolaire en imposant au privé sous contrat les mêmes règles qu'au public, elle n'aura d'autre choix, pour éviter les contournements de la carte scolaire que d'enrichir et améliorer son offre là où elle doit l'être.
À défaut, tout ce qu'elle parviendra à faire est de renforcer la pression sur le privé, qui deviendra de plus en plus sélectif, et la pression économique sur les familles qui n'auront d'autre choix que de résider dans les zones de chalandises des collèges les plus réputés, qui sont aussi les plus onéreuses. Dans tous les cas, la compétition et l'entre soi triompheront.
En plein cœur de la Silicon Valley en Californie …
… Étant donné cette concentration de cerveaux et d'argent, les lycées publics de la ville sont parmi les meilleurs des États-Unis mais, depuis plusieurs années, ils sont touchés par une vague de suicides. Depuis janvier 2015, trois lycéens de la ville se sont suicidés en se jetant sur les rails du train régional…
… ces 18 derniers mois, une quarantaine de lycéens ont été hospitalisés pour dépression et idées suicidaires. La ville songe à installer des caméras qui permettraient de détecter les personnes sur les rails afin que les trains puissent s'arrêter à temps…… une autre application destinée aux parents a beaucoup fait parler d’elle. Conçue par le ministère sud-coréen de l’Education pour aider à la prévention du suicide chez les jeunes, elle passe au crible toutes les activités de l’utilisateur d’un téléphone, messages comme recherches internet, et lance des alertes aux parents (par téléphone, bien sûr) quand elle détecte des mots-clés jugés alarmants… Champion des nouvelles technologies, le pays bat en effet des records en matière de suicide, affichant le taux le plus élevé de l’OCDE avec 40 cas par jour.
Si les syndicats d’enseignants ont jugé le procédé intrusif, la population sud-coréenne a tendance à adopter rapidement les nouvelles applications technologiques, sans beaucoup se soucier des questions de confidentialité, comme c’est le cas en Europe…![]()
Après avoir acheté 120000 iPads et augmenté les accès internet en 2013 pour 650000 élèves – en vue notamment d'améliorer le niveau scolaire (anglais et maths) des enfants des milieux défavorisés - le district scolaire de Los Angeles constate que seulement deux écoles utilisent encore, tant bien que mal, les tablettes et les logiciels. Et tente de se faire rembourser…
Les logiciels éducatifs Pearson fournis avec les ipads s’avèrent inutilisables.
Sans compter de nombreux problèmes de «sécurité» du matériel ...
[ L.A. Times : L.A. school district demands iPad refund from Apple - BBC : US schools refund over $1.3bn iPad project ]Pouce !
"La-Cantine"… Plus d'un millier d'adolescents texans ont déjà fait un tour dans les prisons du "Lone Star State" ces trois dernières années pour avoir manqué l'école. Et dans certains cas comme celui de Serena Vela, raconte le site "Buzzfeed", cette application d'une loi qui devait obliger les enfants à rester à l'école a eu l'effet inverse en ruinant leur scolarité…… Cette manière de procéder, de rédiger un étiquetage sans que le consommateur puisse savoir ce qu’il mange, ou connaître l’énergie vide ajoutée, est choquante, et a surtout des conséquences très graves sur le plan de la santé publique si l’on en juge par l’épidémie mondiale d’obésité qui touche en premier les classes les plus défavorisées…
… Comme dans bien des pays, il se développe en France une alimentation à deux vitesses dans laquelle les classes les plus défavorisées font les plus mauvais choix alimentaires, avec des répercussions négatives sur leur état de santé ou sur la surcharge pondérale…… L'Union européenne a autorisé vendredi 24 avril l'importation et la commercialisation de 19 OGM, deux jours après avoir proposé aux Etats membres une réforme leur permettant d'interdire leur utilisation sur leur territoire.
Onze produits de la multinationale américaine Monsanto figurent au nombre des OGM autorisés, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.
… Cinq organisations environnementales, dont Greenpeace et les Amis de la Terre, ont accusé Juncker de violer ses promesses d'une gestion plus démocratique du dossier des OGM face aux pressions des multinationales, au premier rang desquelles le géant américain Monsanto…... Pendant longtemps, le vivant en général et les végétaux en particulier ont été complètement exclus de la brevetabilité en Europe. Mais les industriels de l’agrochimie puis des biotechnologies s’intéressent de plus en plus au marché des semences et «cherchent à imposer l’idée que pour développer la recherche biologique, animale comme végétale, le brevet est nécessaire» ...
... On peut citer l’entreprise hollandaise Rijk Zwaan, qui a obtenu un brevet sur des salades résistant à un puceron. Un trait déjà connu, présent dans 90% des variétés de laitues commercialisées, entre autre par Gautier Semences. N’ayant pas les moyens de financer un procès pour faire invalider le brevet, l’entreprise provençale a donc dû payer des redevances à Rijk Zwaan pour continuer à exploiter sa variété...
… Serena fait partie du millier d'ados emprisonnés au Texas ces trois dernières années pour avoir raté l'école. Les étudiants sont régulièrement enfermés avec les adultes, parfois avec des compagnons de cellules condamnés pour violences ou braquage…"J'aimerais que ma maîtresse sache que je n'ai pas de crayons chez moi pour faire mes devoirs." C'est en proposant à ses élèves de lui confier leurs secrets qu'une enseignante américaine a mis au jour les difficultés vécues par les enfants. Faibles ressources, parents absents: sous forme de petits mots, les élèves ont confié ce qu'ils avaient sur le coeur à Kyle Schwartz, institutrice à Denver …
… Les enfants y révèlent avec franchise ces problèmes qui, bien souvent, se répercutent sur leurs chances de réussite.
"J'aimerais que ma maîtresse sache que mon cahier n'est pas signé car ma mère n'est pas souvent là" …AMERICAN WAY OF LIFE
Information ou publicité? D’après une étude parue sur le site de l’Académie de Finlande le 22 avril, un enfant sur cinq seulement serait en mesure de reconnaître une publicité sur Internet. L'étude a été effectuée sur 160 classes de notre équivalent de la sixième (11-12 ans)…
… presqu'un élève sur deux a cru le message publicitaire et que seulement un sur cinq a été capable d’identifier qu’il s’agissait bien d’une publicité…Pouce !
Enrayer la chute ?Le co-pilote dépressif enfermé, enclenchant la descente qui va condamner 150 êtres humains à la mort …
… Qui sont les pilotes qui hantent les salles de marchés, les clubs internationaux à 100 smics de cotisation, qui font construire le yacht qui sortira trois jours en mer dans l’année mais qui aura 10 mètres de plus que celui du rival, qui spéculent sur la faim de centaines de millions d’êtres humains en jouant sur les marchés des céréales à la bourse de Chicago, qui laissent les pauvres de la planète s’entretuer au nom de religions diverses et souvent à l’intérieur de la même religion, qui créent un septième et un huitième continents de détritus, déchets et ordures au milieu des océans, qui laissent – voire ordonnent de – torturer en divers camps et prisons, «secrètes» ou pas, qui chassent l’homme et l’enfant en bateaux de réfugiés en perdition ou camps de rétention aux marches des «démocraties», qui raclent les fonds des mers et fracturent les tréfonds des terres, qui s’acharnent à détruire ce qu’il reste des ressources de la planète à la recherche éperdue de la moindre miette de profit à arracher au concurrent ? …
… Depuis 2007, chaque enseignant doit bénéficier d’un entretien annuel de formation. Il ne s’agit pas d’une possibilité offerte mais d’une obligation légale (loi n° 2007-148 du 2 février 2007 de modernisation de la fonction publique). Huit ans plus tard, pas un seul enseignant français n’en a bénéficié. La Cour des Comptes regrette également qu’il soit impossible «de retracer le parcours de formation des enseignants» : il n’y a aucun suivi, les formations ne sont pas données dans un cadre global de valorisation des compétences des enseignants, ni de cohérence ou de vision à long terme …
… Le pire pour le ministère, dans ce texte, est doute le rappel à ce que devrait être une formation continue digne de ce nom – manière de dire en creux tout ce qu’elle n’est pas, actuellement…
… Ce semble être une habitude très française, de réformer l’école sans former les enseignants. Au primaire, on doit enseigner l’anglais sans avoir été formés, on doit enseigner l’informatique (et bientôt le code) sans avoir été formés, on accueille des élèves à « besoins spécifiques » (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, troubles envahissant du développement, autisme, etc…) sans avoir été formés…… «Ce qui est frappant, c'est que ce débat sérieux et profond –élitisme dynastique versus élitisme républicain, qui suppose qu'on rebatte vraiment les cartes en offrant de mêmes chances de réussite à chacun– n'est jamais mené de façon franche, en tombant les masques. Les défenseurs d'un système inégalitaire et de reproduction sociale ne vous le diront jamais frontalement, sans doute parce qu'ils perçoivent ce que leur position peut avoir d'intenable dans un pays amoureux d'égalité.»
Il s'agit surtout de ne pas perdre les options qui permettent de trier les élèves, des privilèges accordés aux bonnes classes et bons établissements. Pour ne jamais se mélanger…
… L'équation reste difficile: les difficultés scolaires lourdes concernent surtout les enfants des milieux populaires. Redistribuer, ou même simplement repenser la distribution des moyens et des options en direction de ces derniers, inquiète les élites.
À gauche comme à droite…
… 74% des personnes interrogées jugent que "les enfants d'aujourd'hui sont en général moins bien élevés qu'à l'époque où ils étaient eux-mêmes enfants". Les sympathisants de droite sont plus sévères à cet égard (86%) que les sympathisants de gauche (61%).… Certains craindront l’émergence d’une école qui n’est plus la même partout ; d’autres, une «primarisation» du collège. Ce dernier, pensé historiquement comme l’antichambre du lycée est, de fait, avec cette réforme, rattaché au premier degré. La France se construit, sans le dire, une «école du socle» de 6 à 16 ans, un peu comme ces écoles moyennes des pays nordiques.
Pas besoin d'attendre d'être âgé pour éprouver ce sentiment que "c'était mieux avant": les jeunes sont "presque aussi nombreux que les seniors à trouver les enfants d'aujourd'hui «moins bien élevés» qu'à l'époque où ils étaient eux-mêmes enfants (71% des 18-34 ans et 76% des 65 ans et plus)"…
… 85% des sondés estiment que la plupart des parents ne sont "pas assez sévères" avec leur descendance. Les enfants des autres, ces mal-élevés. ..
Dans le document se lit cependant, au fil des pages, la volonté de ne pas diviser. Il donne des gages aux partisans de méthodes dites traditionnelles - exercices répétés, par cœur -, autant qu’à ceux enclins à défendre l’école du plaisir, de la bienveillance. «On a voulu dépasser les vieilles querelles de chapelle, confirme M. Lussault.
Peu importe la méthode, du moment qu’elle est bien appliquée»… Pour le dire crûment : le rapport "coût-avantages" des études littéraires est, aujourd'hui, le plus défavorable du système éducatif. Les jeunes en ont pris acte, et leur désamour des langues anciennes n'est que le symptôme de ce mal…
… Ce sont ces disciplines, ces "humanités du XXIe siècle", qui nous aideront à éviter le monde qu'annonce la littérature d'anticipation depuis Orwell et Huxley - hypercontrôle social et politique, eugénisme larvé, anesthésie des consciences par les mass media... Si quelques heures de latin et de grec supplémentaires au collège suffisaient à préserver notre civilisation, l'affaire serait simple. Malheureusement, le chantier est d'une tout autre ampleur.… Un collège unique, mais moins uniforme. Qui accueille tous les élèves, sans séparer les bons des moins bons dans des «classes d’élite» ou des filières de relégation, tout en prenant en compte leurs différences. Tel est le principe de la réforme du collège, qui entrera en vigueur à la rentrée 2016…
Actuellement, chaque collège propose, à quelques détails près, la même organisation. Dans le nouveau collège, les équipes disposeront d’une marge de manœuvre de trois heures par semaine…
… Reste que les enseignants auront peu de temps – un an tout juste – pour s’y préparer. « Il va falloir qu’ils soient accompagnés », souligne Frédéric Sève. Sans quoi la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem viendra s’ajouter à la longue liste de réformes avortées que compte ce ministère.Le Pôle Innovant Lycéen de Paris, structure publique de type micro-lycée, recherche pour la rentrée 2015
un professeur en sciences (SVT ou physique-chimie) pour un projet pédagogique alternatif.
Contact : poleinnovant@gmail.com
Inscriptions élèves - prochaines réunions d'informations :
- PIL : samedi 11 avril, 11h -12h.
- Micro-lycée : mardi 19 mai, 14h - 15h.
Au 94 rue Barrault, 75013 Paris (M° Corvisart - RER B Cité Universitaire - Tramway T3 Charlety)Les-Rythmes-ScolairesLycée expérimental de Saint-Nazaire : Deux postes à pourvoir.
L'établissement public expérimental propose une pédagogie alternative.
Il recrute à la rentrée deux personnes : un professeur d'arts et pratiques manuelles et un gestionnaire.
Contact : ce.0442286w@ac-nantes.fr
… il ne faut pas chercher les grands gagnants du nouveau calendrier trop loin : le tourisme a obtenu à peu près tout ce qu’il voulait et même davantage, il faut dire que le ministre des Affaires étrangères en personne était monté au créneau. D’abord, le zonage n’est pas touché, alors que toute la communauté éducative (parents d’élèves, syndicats enseignants) s’était prononcée pour un passage de trois à deux zones de vacances, ce qui aurait mécaniquement équilibré l’alternance école / vacances …
… l’alternance vacances / école vole en éclats, certaines zones se retrouveront avec des périodes de 5 semaines de classe en janvier et 11 semaines pour finir l’année. Actuellement, ce déséquilibre existe déjà et, plutôt que de le corriger, le choix est fait de l’accentuer !..La France, championne d’Europe du stress scolaire. Le phénomène a pris ces dernières années des dimensions d’épidémie invisible.
Dans un pays où le suicide est devenu la 2eme cause de mortalité chez les moins de 14 ans, le psychiatre Boris Cyrulnik appelle ça le "sprint" scolaire : l’obsession de la réussite et le culte de la performance qui se sont emparés de toute la société. Pourquoi la peur d’échouer a-t-elle remplacé l’envie de réussir chez nos collégiens ? Pourquoi et comment la culture de la performance et de l’évaluation des salariés sont-elles en train de s’insinuer dans le système scolaire français ?Rediffusion sur LCP TNT : dimanche 3 mai 2015 à 15h10
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… Comment pourrait-on, aussi accros à nos smartphones, être des garde-fous crédibles ? On se répète qu’il faut les protéger des pièges du Net, mais les ados ont mis moins de temps à comprendre qu’il valait mieux ne pas être amis avec leurs parents sur Facebook qu’il n’en a fallu aux parents pour comprendre qu’ils n’étaient pas obligés d’accepter leur employeur en ami… Si on cherchait encore une preuve de la parfaite maîtrise des écrans par les parents, une étude conduite au Royaume-Uni en 2014 par un cabinet d’avocats a montré que Facebook était cité dans un cas de divorce sur trois.
«Ils sont comme leurs enfants, fascinés par la technologie moderne. Ils veulent la dernière tablette, le téléphone dernier cri… Ils sont autant piégés que leurs enfants, voire plus»… Léa est en 4e, collégienne « normale » et bien intégrée dans sa classe. Elle sort avec le beau Mattéo et, malgré les jalousies des copines, tout va bien. Jusqu’à cette soirée filles qui dégénère…
"La-Carte-Scolaire"… une situation où les adolescents sont à la fois obsédés par leur image et par le besoin de plaire, et incapables de maîtriser leur image. 76% des jeunes ne savent pas comment réagir face à des situations de cybersexisme. «C’est bien pour ça qu’il faut communiquer sur le cyberharcèlement » …
[ campagne« Arrêtons le cybersexisme » ]
… cette reconnaissance de l’inégalité par l’institution est à double tranchant. Si elle permet de sortir d’une certaine forme d’hypocrisie (non, l’école républicaine n’est pas la même pour tous et partout), cette information alimente aussi les logiques de choix et de marchés scolaires.
Cela renforce même les inégalités sociales. Les sociologues comme Agnès van Zanten, chercheuse au CNRS et à Sciences-Po, le savent: ceux qui utilisent le mieux ces informations sont les élèves issus des familles les plus aisées et proches du monde scolaire. Les milieux populaires privilégient davantage la proximité. C’est paradoxal: en matière scolaire, l’information est facteur de disparités.
Pire, cela fait 22 ans que le ministère publie ce type de données, et que cela ne fait pas vraiment avancer l’école…Les-Rythmes-Scolaires
… c’est le baccalauréat qui, en France, détermine le calendrier scolairedès les petites classes. Tant qu’il sera maintenu dans sa forme actuelle – un examen final organisé sur tout le mois de juin –, on n’arrivera pas à toucher à l’année. Le transformer en contrôle continu est une proposition explosive… Au moins pourrait-on envisager de distinguer le calendrier scolaire du lycée et celui du primaire et du collège…
Les-Connaissanes-&-Les-Compétences
… se composer un portefeuille individualisé de connaissances et de compétences répondant au plus près aux attentes des employeurs…
… La dette étudiante a dépassé, en volume, le montant annuel des encours des cartes de crédit, laissant craindre le pire si les diplômés ne parviennent pas à trouver, à la sortie, des emplois suffisamment rémunérateurs pour rembourser leurs prêts. Le poids de ces contraintes économiques, de part et d'autre, ouvre, forcément, les esprits au changement. Elles sont moindres en France.
Est-on, pour autant, à l'abri ?… Mais alors à quoi servent ces indicateurs, quand, par ailleurs, la ministre de l’Education nationale annonce qu’elle veut plus de mixité sociale dans les établissements scolaires, ce qui passe par une moins grande liberté de choix laissée aux familles? Dans ce contexte, pourquoi publier encore ces données ? …
… depuis toujours, c’est cette contradiction majeure dans le message envoyé par l’Education nationale. En publiant ces indicateurs, l’institution reconnaît que tous les établissements n’ont pas les mêmes performances toutes choses égales par ailleurs. Et dans le même temps, le ministère répète aux familles qu’elles n’ont pas à décider de l’établissement pour leur enfant afin de garantir une mixité sociale… Il faut choisir.… L’enterrement de la loi Jospin (1989) aurait pu être une leçon notamment quant à l’absence de pédagogie de la réforme. Elle a été enterrée une nouvelle fois, voire incinérée. Personne n’en parle...
… on continue, en fermant les yeux sur sa propre responsabilité, à fabriquer le terreau qui permet aux extrémismes de prospérer et on perd l’école. Emmanuel Davidenkoff pourrait réécrire son livre de 2003 (Hachette Littératures) : «Comment la gauche a perdu l’école», en sachant que bien au-delà de l’école, c’est l’avenir de notre société qui est en jeu.Depuis Savary en 1981, toutes les réformes scolaires ont été refusées.
Pour n'importe quel ministre de l'éducation, le risque maximum est de vouloir réformer.LOI D'ORIENTATION SUR L'ÉDUCATION : Loi n° 89-486 du 10 juillet 1989
... Ainsi disparaît une esquisse d’évaluation et l’une des sources de rénovation du projet...
(Extrait du Rapport de Bernard Toulemonde)… D’école il n’a qu’à peine été question. «L’école et la laïcité (…) seront au coeur de l’action de mon gouvernement».
Un propos incantatoire qui prouve exactement l’inverse de ce qui est dit: l’école sera bien évidemment à la périphérie de l’action de ce gouvernement. Et la défaite politique dudit gouvernement conforte un peu plus cette intuition. Une fois de plus, les échéances électorales vont polluer le temps et les enjeux éducatifs. Rappelons que la ministre Najat Vallaud Belkacem a jusqu’au 10 avril pour négocier avec les organisations syndicales une réforme importante, celle du collège que l’on tente en vain de mettre à l’agenda politique depuis 15 ans…
Classe unique multiâge - petites écoles - accueil des moins de 5 ans ...
… Droit dans ses bottes, l'inspecteur ne cille pas : "Quelle que soit leur compétence, la classe unique est une mission impossible pour les enseignants", répète-t-il. "Si on veut relever le niveau de la maternelle, il faut améliorer les choses", insiste-t-il encore."En interdisant l'inscription des enfants de moins de cinq ans, vous asséchez la classe que vous ferez disparaître", accuse un élu…
… L'inspection d'académie envisage 64 fermetures de postes dans les Pyrénées-Atlantiques à la rentrée 2015…
[ Défendons nos petites écoles - Pour la survie du monde rural – Pétition]Le point sur les recours au Tribunal administratif :
("Ecole & Territoire")
2015
06 mars : Audience devant le Conseil d'Etat. Le ministère fait appel devant le conseil d'Etat pour demander l'annulation des arrêts de la cour administrative de Marseille nous donnant raison contre l'inspecteur du 04 qui refusait de donner les dérogations aux élèves de moins de 5 ans dans les classes uniques qu'il avait l'intention de fermer (voir 2012). Gagné.
C'est une décision très importante pour l'ensemble des maires de petites communes ayant encore une école à classe unique.
La décision n°365663 du 18 mars 2015, sera publiée dans la jurisprudence du site du Conseil d'Etat et celle de "Légifrance".
2014
14 août : audience en référé au TA de Pau contre la fermeture d'une classe maternelle à Soulom (65). Perdu
04 août : audience en référé au TA de Limoges contre la fermeture de l'école maternelle de Fléré la rivière (36). Perdu...
[ Conseil d’Etat -18 mars 2015 - Moins de 5 ans en classe unique ]
... La déclaration des professeurs n’y va pas par quatre chemins.
N’ayant «aucune garantie quant à la forme et l’usage qui seront donnés à [leurs] propos»,
ils disent «refuser d’être entendus»…
… les difficultés d’enseignement dans l’établissement sont dues «au chômage de masse»
qui touche les familles, aux discriminations, à l’insuffisance de médecins et de logements décents… autant de freins qu’ils refusent de voir «instrumentalisés au profit d’un discours visant à stigmatiser la jeunesse de Seine-Saint-Denis»...… Depuis trente-cinq ans, les décideurs politiques et les partenaires sociaux n’ont opté que pour un enchevêtrement de dispositifs ciblés en fonction de critères d’âge, de statuts, de lieux d’habitation. Ceux-ci ont en grande partie échoué et la précarité est devenue la norme de l’entrée dans la vie active pour beaucoup de jeunes. L’âge moyen du premier CDI, signe de stabilité, se situe entre 28 et 29 ans, il était à 22 ans en 1992. Le diagnostic est connu depuis de nombreuses années …
… Premier cas : celui d’un professeur de CM2 dont des élèves, appuyés par leurs parents, s’opposent à une sortie prévue dans une église pour écouter du Vivaldi. Dans le deuxième cas, c’est un cours sur l’islam qui vaut à un enseignant la réaction courroucée d’un parent. A chaque fois, les familles ont mis en avant leur religion – musulmane dans le premier exemple, catholique dans le second –, affirmant agir au nom même de la laïcité. ..
… ces sujets qui agitent l’opinion : les repas de substitution, les mères voilées… Des anecdotes que l’on se répète entre professeurs – ici, un cours de natation problématique, là, une leçon de SVT contestée –, en se demandant si elles sont avérées ou de l’ordre de la rumeur…… lorsqu'on en vient aux solutions qui pourraient être mises en oeuvre afin qu'elle remplisse sa "mission première de faire partager aux élèves les valeurs de la République", c'est pour constater que nombre de mesures et de dispositifs sont en place, parfois de très longue date, mais que cela ne suffit pas. Rien ne dit, en outre, que nous soyons collectivement d'accord sur les "valeurs" à transmettre, ni prêts à en déléguer la transmission à l'école.
Celle-ci est certes la matrice de la société, mais elle en est aussi le miroir…… UMP et PS ont pourtant raison. Il faudrait évaluer. Il vaudrait mieux éviter de reproduire ce qui s’est passé avec la loi d’orientation de 1989, enterrée sans une larme et sans bilan sérieux, ou ce qui s’est passé avec les programmes intéressants de 2002, balayés d’un revers de main sans évaluation pour être remplacés par des programmes débiles en 2008. Encore faut-il se mettre d’accord sur ce que l’on évalue et comment.
Comment évaluer une prétendue refondation qui n’a jamais été précisément définie, jamais clairement distinguée de la réforme, de la réparation, du replâtrage, de la rénovation.
Il serait plus facile aujourd’hui d’évaluer la continuité que la refondation…
… Le caractère "libre" du privé, largement théorique
Ici, la ressource privée peut être massivement mobilisée tout en continuant à profiter de la bienveillante protection de l'Etat. Le mécanisme est simple : l'offre scolaire présentant, de notoriété publique, un inégal accès aux filières les plus recherchées, ceux qui en ont les moyens les dépensent, afin de bénéficier du meilleur service pour leurs enfants. Domiciliation dans la "zone de chalandise" d'établissements recherchés. Investissement dans des activités parascolaires ou extrascolaires susceptibles d'offrir un avantage concurrentiel -cours particuliers, séjours linguistiques, etc. Recours à l'enseignement privé sous contrat (le hors-contrat demeure marginal).
Le tout sous couvert de méritocratie républicaine …
… Ce dispositif contribue depuis des décennies à entériner les positions sociales acquises à la naissance, ce qui serait peut-être moins choquant s'il ne prétendait pas l'inverse à longueur de discours…
… La question est non pas de savoir si le libéralisme fera irruption dans le secteur éducatif, mais dans quel délai et avec quelle ampleur. ..
… mêmes programmes, même paperasse, mêmes pratiques autoritaristes, même mépris pour la charge de travail des enseignants. L'autoritarisme exacerbé poursuit inexorablement son développement avec injonctions, contrôles, jugements, sanctions, menaces...
… On s'est habitué à la continuité. On s'habitue à la souffrance.
Mais avec les nouvelles déclarations ministérielles, on passe à la marche arrière. L'évaluationnite que j'avais qualifiée de "malheur de l'école" il y a bien longtemps, revient en force, à la grande joie des pilotes, des managers et des caporaux.
J'ai appelé Eveline Charmeux au secours …… 2012 n'a pas eu lieu. Aujourd'hui, en dépit des appels au secours de nos amis, Pierre et les autres, c'est en 2009 que nous sommes : pour ouvrir l'année scolaire 2015, la Ministre a décidé d'offrir aux enfants de CE2, une belle évaluation nationale.
Brusque remontée d'évaluationnite foudroyante, qui achève le lent travail d'érosion d'une refondation, celle de l'école …
"Le-Collège-du-Secteur"
… Enfin, si, comme les rumeurs le laissent entendre, le calendrier scolaire annuel ne devait être modifié qu’à la marge, il ne fait guère de doutes que cette réforme du collège, très éloignée de la «refondation» – à laquelle, de toutes façons, personne ne croyait plus – n’est qu’une réponse très partielle aux enjeux mis en avant…
… si les élèves échouent en collège, c’est parce qu’ils y ont été mal préparés par leurs premières années de scolarité ou encore qu’ils ne sont décidément pas «faits pour les études».
Et tant pis si les élèves concernés sont tous issus des milieux défavorisés : une sorte de sélection naturelle sera plus facile à faire passer dans l’opinion publique qu’une ségrégation sociale sciemment organisée par l’institution scolaire…
… c’est à la rentrée 2016 que le «nouveau» collège devrait voir le jour… à quelques mois d’une échéance politique majeure qui ne rend guère optimiste. Dans le domaine éducatif également …… les nouveaux secteurs devraient voir le jour à la rentrée 2016, en même temps que la réforme du collège.
Mais pour l’affectation des élèves au sein d’un secteur élargi, le ministère renvoie la balle aux acteurs locaux. A eux de déterminer qui ira où et sur quels critères.
Or, rien ne dit que ceux-ci oseront s’aventurer sur ce terrain glissant et que les élus prendront le risque de se mettre à dos une partie de leur électorat…
… le redécoupage des secteurs sera «l’un des chantiers des futurs conseils généraux, une fois les élections départementales passées».
Reste aussi la question des collèges privés. «Seront-ils intégrés dans la réflexion ? Se verront-ils imposer des contraintes de mixité ?, s’interroge Philippe Tournier, du SNPDEN. Si tel n’est pas le cas, les familles qui ne sont pas d’accord avec l’affectation de leur enfant pourront toujours quitter le public et se tourner vers le privé, et la mesure risque d’être un coup d’épée dans l’eau.»… la demande sociale adressée à l'école n'a pas grand rapport avec le "partage des valeurs de la République". Au triptyque "Liberté, Egalité, Fraternité" se substituent, au choix : le triptyque "lire, écrire, compter" et sa cohorte de polémiques techniques, voire technicistes, au premier rang desquelles la querelle des méthodes de lecture ; la demande d'autorité renforcée, qui exonère au passage les parents de leur part de responsabilité ; l'exigence de mieux préparer les jeunes à la vie active. Ces trois demandes, parmi d'autres, peuvent évidemment se combiner…
… L’avenir de l’éducation s’écrit ici en lettre « Capital »: c’est une évidence pour tous les intervenants, puisque « l’école publique ne fonctionne pas et que l’Etat ne peut pas tout », assure Dino Varkey, directeur de GEMS. Dans une sorte de confiance parfois béate dans la vertu du marché, l’on nous explique ici que puisqu’une entreprise cherche la performance,
elle seule peut créer les conditions de l’excellence dans le secteur éducatif…
Il a manqué quelques experts français pour défendre notre modèle éducatif, laïc et gratuit, qui, il y a un siècle encore faisait figure de standard mondial. Ce temps-là est manifestement derrière nous…… l’école publique n’était pas un modèle efficient. Il n’y avait aucun contradicteur dans la salle…
… Comment vont se réorganiser les systèmes éducatifs des pays en voie de développement et même ceux des pays développés? Quelles ressources y consacrer? Quels modèles pédagogiques y déployer? Doit-on laisser l’innovation pédagogique et sa promotion à des associations et des fondations? En tant que française, je me pose évidemment une autre question: l’école publique, laïque et gratuite n’est-elle pas une alternative intéressante du point de vue de l’égalité et de la démocratie?
Il n’y a personne pour la défendre ici.
… Le ministère de l’Education a publié fin février la carte par académie des CIO que l’Etat est prêt à garder… Et c’est catastrophique.
C’est-à-dire ?
Le ministère ne veut financer que 66 CIO parmi les 230 départementaux existants. Si en face, les conseils généraux décident de se désengager, vous mesurez le désastre. On ne peut pas rester sans rien faire, c’est insupportable pour ces milliers de jeunes, et moins jeunes d’ailleurs, qui n’auront plus personne vers qui se tourner. Et après, la ministre répète à tout va que la lutte contre le décrochage scolaire est une priorité ! ..… le décrochage scolaire peut être très précoce et survenir bien avant l’adolescence. Certains enfants vivent douloureusement un « non-accrochage », et d’autres, un décrochage en tout début de leur parcours scolaire. Ces enfants, en raison de leur histoire personnelle, familiale, sociale, ne parviennent pas à s’inscrire dans les apprentissages de leur classe ou dans les liens sociaux nécessaires pour devenir des élèves….
… les RASED ont été décimés par des fermetures massives de postes et par celle des Centres de formation. Entre 2008 et 2012, les équipes ont été disloquées, dispersées, 5000 postes en RASED étaient supprimés, à bas bruit, utilisés comme « variables d’ajustement » des budgets successifs de l’Education nationale. Les RASED ont connu une perte de 50% d’enseignants spécialisés…
De l’autre côté de la porte ...
… on signalait le cas d’adolescents ayant fini par se murer dans leur chambre le plus calmement du monde, passant leur journée à lire des mangas et à jouer aux jeux vidéo. Aucune ambition, envie de rien, aucune préoccupation vis à vis de l’avenir: ces jeunes gens se distinguaient des autres adolescents, certes fréquemment apathiques, par un désintérêt total pour le monde réel. …
… La France commencerait également à être touchée: le docteur Marie-Jeanne Guedj-Bourdiau, pédopsychiatre, chef de service des urgences psychiatriques de l'hôpital Sainte-Anne, affirme dans l’ouvrage collectif que des dizaines de cas ont été constatés dans notre pays, concernant non seulement des adolescents, mais également de jeunes adultes qui aurait eu du mal à terminer leurs études supérieures.
Le taux de chômage chez les jeunes ainsi que le nombre croissant d’accros à Internet et aux jeux vidéos n'aidera pas à endiguer le phénomène.… le diagnostic de troubles de l'attention concerne environ 20% de la population étudiante américaine, et beaucoup prennent de la Ritaline pour gérer les symptômes.
Les personnes diagnostiquées ont moins de récepteurs de dopamine que la moyenne, ce qui veut dire qu'une activité normalement intéressante a tendance à leur paraître ennuyeuse.
Ceux qui souffrent de ces troubles ont donc tendance à rechercher constamment la nouveauté, et les comportements en ligne typiques –avec possibilité de cliquer sur quelque chose de nouveau toutes les 20 secondes– ont tendance à renforcer ces symptômes…… Heureux, mais inquiets. Déprimés, mais optimistes. Avides d'expériences, mais demandeurs de limites posées par les adultes... A lire l'étude publiée par l'Inserm ce jeudi, on a d'abord l'impression que les ados d'aujourd'hui ne sont pas très différents des ados d'hier: parfois bien dans leur peau, parfois, non. Mais cette enquête réalisée auprès de 15 235 jeunes de 13 à 18 ans permet aussi d'en savoir un peu plus …
… en 1993, les amis étaient les premiers interlocuteurs en cas de difficulté. Vingt ans plus tard, ils ne sont que le troisième recours évoqué par les adolescents, après l'isolement et la musique. ..
… les tentatives de suicide des adolescents sont en hausse: 7,8% des jeunes de 2013 en ont déjà fait une, contre 6,5% en 1993.
Quand à la dépression, elle touche inégalement suivant le sexe: 16,8% des filles sont concernées, et 7% des garçons…
… hausse de l'échec scolaire, du décrochage, du harcèlement, de la violence à l'école...
Des professionnels qui s'inquiètent de l'omniprésence des écrans dans la vie des ados, qui compliqueraient les apprentissages, par désinvestissement de l'imaginaire et des mots au profit des images "clés en mains"…
[ Enquête épidémiologique « Portraits d’adolescents » – INSERM – pdf ]… le diagnostic est sombre : le collège aggrave les difficultés, particulièrement dans les disciplines fondamentales – français, mathématiques, histoire. «Les élèves s’y ennuient, les parents se sentent démunis et les enseignants bridés»…
… Pour quel coût ? A cette question, Mme Vallaud-Belkacem a donné une réponse aussi technique que lapidaire : «4000 équivalents temps plein». Une référence aux 4000 postes promis par son prédécesseur, Vincent Peillon, en décembre 2013 pour accompagner cette même réforme.
4 000… pour 7 100 collèges publics et privés…Nous dormons une heure et demie de moins aujourd'hui par rapport à ce qui était mesuré il y a quatre-vingts ans. Une étude publiée le 2 mars par le réseau Morphée a mis en évidence qu'en consultant les écrans tard le soir, voire pendant la nuit, les adolescents français se coupaient de leurs besoins en sommeil.
Pour 30% des répondants, le lever est extrêmement difficile, le matin, les jours de cours (note de 9 ou 10 sur une échelle de 10). Cela va de pair avec un coucher de plus en plus tardif et une privation de sommeil pour 27% des ados (il leur manque au moins 2 heures de sommeil en période d’école, par rapport aux vacances ou aux jours de repos). On observe donc un empiètement de l’activité de plus en plus important sur le temps de sommeil, pourtant indispensable pour pouvoir récupérer et être efficace le lendemain. Cela est particulièrement préjudiciable à cette période de la vie où la personnalité se construit et où les apprentissages se mettent en place…
Autre chiffre marquant, 23% des collégiens interrogés sont somnolents ou s’endorment en classe : c’est énorme!
… il n’existe aucune formation spécifique au harcèlement scolaire dans leur parcours, que ce soit en formation initiale ou continue. «J’ai été formé à l’encadrement, pas au harcèlement», précise Bernard[*], enseignant en arts plastiques dans un collège de Seine-Saint-Denis depuis 7 ans. «On en a parlé pendant les formations. Mais c’est arrivé comme ça dans la discussion, ils n’avaient prévu aucun conseil sur le sujet. Ce n’était clairement pas prioritaire», juge quant à elle Marie, enseignante au collège à Sarcelles, et qui a passé le concours en 2013.
Pas plus de formation spécifique pour les jeunes pousses de l’enseignement, qui débutent leur première année …
… il est difficile de repérer un élève harcelé, qui souvent va essayer de cacher ce harcèlement. «Les élèves ont honte d’être victimes, si un prof se pose des questions, ils vont essayer de se faire tout petit» …
… les pédagogies et les comportements attendus des élèves à l’école élémentaire sont très différentes de celles du collège:
« Les élèves qui nous arrivent ne sont pas incompétents mais il faut mesurer à quel point le changement est radical pour eux! En élémentaire, ils peuvent avoir le droit de se lever, d’intervenir plus librement. Finalement ils sont plus autonomes qu’au collège où on attend d’eux qu’ils soient plus statiques et silencieux. »…
… les programmes, les cours, les manuels pourraient aussi être directement plus explicites et demander moins de décodage! Et sans doute faudrait-il tout simplement adapter davantage l’enseignement aux enseignés que l’inverse. Cette mesure est donc aussi, en même temps qu'une amélioration notable, un aveu d'échec. ..
"Le-Collège": Réforme ? Refondation ?
… sur les intentions de la ministre de l’éducation nationale comme sur les réserves syndicales,
tout – ou presque – a déjà été dit. Interdisciplinarité, souplesse et autonomie sont les maîtres mots d’une réforme qui, sans entamer le dogme du «collège unique», cet idéal d’une formation commune offerte à toute une génération, doit permettre dès la rentrée 2016 de diversifier les enseignements en tenant compte des besoins des élèves, ici de leurs fragilités, là de leurs forces. Mettre en œuvre un collège unique mais pas uniforme…
… «Révolution copernicienne», comme l’espère le SGEN-CFDT, ou «ravalement de l’existant», comme le redoute le SNPDEN (majoritaire parmi les chefs d’établissement) ?
La réponse est probablement entre les deux…… Un nouveau découpage de la carte scolaire
Il doit introduire plus de mixité sociale dans les établissements. "Nous commençons par construire un outil diagnostic avec des chercheurs, dont Agnès Van Zanten et Eric Morin", a précisé la ministre. L’école privée sous contrat devrait être "mise dans la boucle", une formule de la ministre suffisamment vague pour ne pas soulever de mécontentement prématuré. On se demande comment la ministre, malgré toute sa bonne volonté, pourra faire avaler la pilule aux familles qui se verraient brutalement rattachées à un collège difficile...… Pour ces trois raisons, la réforme qui sera présentée mercredi par la ministre ne prendra pas ces risques: sans rouvrir le dossier de la carte scolaire, sans allouer des moyens en fonction de critères de mixité, et sans décréter l’autonomie des établissements – et pas simplement l’autonomie pédagogique des enseignants-, il serait illusoire de prétendre sortir du statu quo dans lequel s’enlisent des générations de collégiens…
Le collège: branle-bas et bis repetita?
… le dégagement envisagé semble-t-il par la ministre de l'Education nationale de trois heures hebdomadaires disciplinaires (à l'instar des ''10%''), ne concerne cette fois ci que les collèges (mais pas les lycées), et selon des attendus plutôt renouvelés comme on peut le voir dans son intervention devant la Commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale du 28 janvier 2015…
… en organisant le temps de façon plus libre. Une plus grande place sera laissée au travail en commun, au travail par projets, à l’interdisciplinarité. La réforme des collèges donnera à cet effet une grande autonomie aux établissements et une grande liberté pédagogique aux équipes enseignantes, avec l’introduction d’enseignements complémentaires où plusieurs disciplines pourront se croiser afin d’être plus parlantes pour les élèves, de les amener à comprendre des concepts à partir d’un projet concret sur lequel ils auront travaillé avec plusieurs enseignants »…… L'idée émise par le gouvernement d'établir des zones multicollèges est-elle la bonne?
Le vrai problème est celui de la ségrégation urbaine. Si vous arrivez à assurer sur un bassin scolaire un profil moyen d'établissement, tous les collèges présenteront à peu près le même profil social. Bien sûr certains devront plus se déplacer, mais on peut l'organiser, et actuellement je ne vois pas d'autres solutions. Je pense même qu'il faudrait impliquer le privé. .
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[ Circulaire relative à l'amélioration de la mixité sociale au sein des établissements publics du second degré - 7-1-2015 ]… Si l’école française est capable de former une élite recrutée dans les milieux privilégiés, elle ne parvient pas à faire réussir tous les élèves. Voilà des décennies qu’elle tente, en vain, de résorber le «noyau dur» d’échec scolaire, dont près d’un élève sur cinq fait partie.
Ce constat, déjà ancien, la Cour des comptes le reprend dans un rapport publié mercredi 4 mars et consacré au «suivi individualisé des élèves». Sa conclusion est sévère : les dispositifs visant à répondre aux besoins spécifiques des élèves, qui coûtent deux milliards d’euros par an, sont inefficaces. Politique «hésitante», pilotage «défaillant», poids des traditions…
… Parmi les autres recommandations de la Cour des comptes figure la généralisation de l’accompagnement individualisé des élèves au collège. Une préconisation qui ne pourra passer inaperçue, à quelques jours de l’annonce d’une réforme du collège.[ Cour des Comptes - Le suivi individualisé des élèves : une ambition à concilier avec l’organisation du système éducatif – 4 mars 2015 ]
… Alors, c’est l’entrée en sixième.
Le premier jour de sixième, l’enfance française tombe au milieu d’une foule enragée qui se précipite sur elle-même comme l’océan dans le Titanic. Des corps ployant sous leurs sacs de quinze kilos sont projetés à travers les couloirs où l’on avance dans la terreur, les coups et les crachats. Des surveillants trempés de sueur tentent d’empêcher que les plus petits soient piétinés. La bousculade semble à chaque instant basculer dans l’émeute ; on jurerait qu’il vient de se produire une catastrophe, un incendie ou un attentat, de quoi justifier que tous les systèmes nerveux craquent simultanément. Mais il n’est rien arrivé.
On assiste au phénomène le plus ordinaire qui soit dans un collège français : l’interclasse…… Obliger les familles à scolariser leur enfant dans un collège qui a mauvaise réputation pour «le bien commun» demande un certain courage. «Les parents accepteront à une condition : que l’éducation nationale mette le paquet et devienne irréprochable sur tout le territoire, assure Françoise Cartron. Il faut notamment que les profs absents soient remplacés tout de suite, et non plus seulement dans les collèges où les parents sont là pour râler.» Le 22 janvier, la ministre a dévoilé son plan d’attaque, entièrement basé sur la concertation…
… Mais on ne construira de la mixité que si les écoles privées entrent dans la boucle de la carte scolaire. L’enjeu, il est là aujourd’hui.» Mais ce n’est pas gagné. «Juridiquement, on ne peut pas obliger les établissements privés, ils sont libres de choisir leurs élèves», précise le ministère…"Les-Rythmes"
… Et oui, la France et son école vivent sous le régime des vacances à deux vitesses: d’un côté ceux qui peuvent partir ou envoyer leurs enfants se mettre au vert, ces jolies familles avec des grands-parents dans des maisons à la campagne, de l’autre les enfants qui passent des vacances entre le centre de loisirs (jusqu'au CM2) et chez eux, ce qui est souvent fort sympathique, mais a moins le goût des vacances …
… Personne, au Snes ou au Ministère de l’éducation ne peut imaginer que les vacances d’été sont trop longues pour des enfants dont les parents ont cinq semaines de congés par ans? Trop longues pour les enfants qui ne partent pas? Que ces moments ne sont pas mis à profit, vraiment pas, par tous de la même façon?
Les ministres successifs ne cessent de déplorer le fait que l’école française perpétue les inégalités sociales…
… Que ce calendrier de l'Éducation nationale soit pensé dans l’intérêt de deux catégories d’adultes: les enseignants et les professionnels du tourisme relève du pur et simple double discours de sa part.… La loi d’orientation du 14 juillet 1989 fixe pour objectif le rééquilibrage de la journée, de la semaine et de l’année. En juin 1989, le Conseil supérieur de l’éducation adopte à la quasi-unanimité un calendrier triennal fondé sur cette fameuse alternance « 7/2 ».Une fois encore, le progrès ne dure guère : en février 1991, après des bouchons terribles au retour des congés d’hiver, le premier ministre de l’époque, Michel Rocard, se prononce publiquement pour un retour aux trois zones, allant jusqu’à suggérer qu’on pourrait de nouveau étaler les congés d’été (comme en 1980, avec des départs échelonnés en juin-juillet). Les lobbys touristiques s’engouffrent dans la brèche. Le 28 mars 1991, la France en revient aux trois zones, même si 56 des 62 membres du Conseil supérieur de l’éducation quittent la salle au moment du vote…
… il conviendrait donc de relativiser les inégalités de résultats scolaires entre filles et garçons à l’école! D’ailleurs les différentes études de l’OCDE, PISA sur les adolescents et PIAAC sur les adultes montrent que les retards scolaires des garçons sont rattrapés, en moyenne, dans la vie professionnelle.
Mais le vraie bonne nouvelle de l’étude reste que, concernant les inégalités sexués à l’école, la France est très proche de la moyenne de l’OCDE, elle fait même mieux que la… Finlande, souvent désignée comme un modèle éducatif.
[ Filles et garçons sur le chemin de l'égalité, de l'école à l'enseignement supérieur
Statistiques - publications annuelles - Édition 2015 ]… en matière de lutte contre les inégalités « le soufflé est retombé ». Ici, comme dans 250 autres écoles primaires, l’équipe s’était saisie, le temps d’un semestre l’an dernier, des « ABCD de l’égalité », ce dispositif de lutte contre les stéréotypes sexués interrompu par le gouvernement en juin 2014, face aux assauts des lobbys traditionalistes. « Un coup de frein à une belle dynamique », regrette-t-elle. Ici, aucun parent d’élève n’était venu s’en plaindre – bien au contraire….
… Auditionnée avant l’élaboration des documents pédagogiques – ceux des ABCD de l’égalité, puis ceux du plan d’action –, la sociologue Marie Duru-Bellat partage en partie ce constat. « Les enseignants ont la liberté de se saisir de la thématique, mais vont-ils tous le faire ? Ils ne sont pas cette avant-garde éclairée qu’on évoque parfois. On retrouve en leur sein les mêmes clivages que dans le reste de la société, et, en particulier, différentes conceptions de l’égalité. »
"La-Fessée"
… «c'est très très massif et clair, affirme Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l'Ifop. Sept Français sur dix ne veulent pas que la loi interdise la fessée.» Il y voit deux explications principales: «Les Français accordent sans doute à la fessée un certain nombre de vertus pédagogiques, détaille-t-il, et ils trouvent incongrue cette injonction européenne, alors qu'il y a par exemple des failles béantes sur la question de la délinquance des mineurs.» Autre élément sur ce score sans appel:«La part des tout à fait favorables à l'interdiction s'élève à 7 %, insiste-t-il. Tandis que les tout à fait opposés sont 27 %.»
33 % des femmes sont favorables à l'interdiction, contre 27 % des hommes
Le consensus existe chez tous les partis politiques, même si …[ Les Français et l’interdiction des châtiments corporels envers les enfants – IFOP – Figaro – mars 2015 ]
… la plupart des Français ont reçu des corrections de leurs parents, en ont donné, et la très grande majorité (80 % selon les derniers baromètres), sont hostiles à une interdiction. Certains observateurs craignent qu’une loi bannissant les châtiments corporels ne sape l’autorité des parents à un moment où celle-ci est déjà mise à mal.
Une loi poserait en outre des problèmes concrets d’application. Et ne prendrait pas en compte les violences psychologiques, sur lesquelles il est impossible de légiférer…
… Le Conseil de l’Europe incite depuis plusieurs années ses Etats membres à bannir les châtiments corporels envers les enfants. 27 des 47 pays membres ont adopté une législation en ce sens. La justice française de son côté punit les violences éducatives mais tolère un «droit de correction», à condition que cette correction soit légère et qu’elle ait un but éducatif.… Si l'idée d'une loi fait aujourd'hui son chemin, la France a longtemps contemplé avec amusement les expérimentations scandinaves en la matière. En 1979, date de la toute première loi anti-fessée au monde, on pouvait lire dans "L'Express" un article intitulé : "Ils sont fous ces Suédois":
Une loi sur la fessée ! Quand la France a appris ça, elle s'est tapé sur les cuissestout en grinçant des dents. Comment conformer les générations successives au juste modèle des pères, si ces derniers n'ont plus le droit de retrousser leurs manches? Bref, les Suédois font, plus que jamais, figure d'épouvantail aux yeux de la tradition latine."…… La secrétaire d’Etat à la famille Laurence Rossignol plaide pour une «prise de conscience collective» autour des punitions corporelles administrées par 40% des parents français à leurs enfants. Si elle n’a pas clairement évoqué la possibilité d’une loi interdisant la fessée, elle a néanmoins estimé que «si on voit deux adultes qui se battent, on va essayer de les séparer; si on voit quelqu'un qui martyrise un animal, on va intervenir et, au final, les seuls êtres vivants que l'on peut frapper sans justifier que l'on puisse intervenir, ce sont les enfants. Il y a probablement quelque chose à travailler collectivement...»…
… Une proposition de loi visant à interdire ces fessées ou autres gifles avait déjà été déposée en 2010 par l'ex-députée UMP et pédiatre Edwige Antier, sans être suivie d’effets (mis à part la menace de Philippe Bilger de lui donner une fessée) (soupir).
Rappelons également qu’en Europe, 18 pays ont déjà interdits les claques, tapes, fessées y compris quand elles sont administrées à la maison...
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La perception du rôle de l’école :
L’école devrait donner avant tout le sens de la discipline et de l’effort : 64 %
L’école devrait former avant tout des gens à l’esprit éveillé et critique : 35 %
Ne se prononcent pas : 1 %
(tableau 47/71)[ Opinionway - Cevipof - 26 février 2015]
1) Les Français très sévères sur l’éducation des enfants d’aujourd’hui
2) L’école continue de très fortement diviser les Français
3) Les Français très sévères sur la réforme des rythmes scolaires et très hostiles à l’abandon des notes
4) L’histoire-géographie, matière préférée des Français ...
[ Sondage BVA-Doméo-Presse régionale – février 2015 ]
août 1999 - "Plus spectaculaire, enfin, est le renversement observé sur le rôle de l'écolecontre 36 % qui pensent qu'elle doit avant tout former des esprits éveillés et critiques. (...).
dans l'enquête déjà citée du Cecop et de la Sofres.
Pour 61 % des Français (+ 10 points depuis 1995), l'école doit en priorité
donner le sens de la discipline et de l'effort,
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Les pages Facebook qui annonçaient en français, anglais et espagnol la tenue de cet événement — événement soutenu l'an dernier par 145 000 francophones — ont déjà été supprimées par les gardiens du réseau.
«Une journée de réflexion sur Facebook, ça ne peut qu'avoir du bon», lance à l'autre bout du fil Julie Van der Kar, porte-parole de la campagne «Facebook te fiche»lancée dans le monde depuis la Belgique pour sensibiliser les internautes à l'impact de ce réseau sur leur vie privée.… Paris, XVIème arrondissement. Là où tout le monde croit que la sécurité n'est pas un problème, là où tout le monde pense confier ses enfants à de "bons" établissements privés catholiques, réside en vérité un véritable climat de haine. Coups, menaces, violation de ma vie privée, diffamation, moqueries, humiliations, exclusion …
… À force, je n'avais plus une heure de répit, ils m'insultaient en cours, discrètement afin que les professeurs ne les entendent pas. De plus, Facebook était devenu une plateforme d'humiliations…… Le problème est que les gens qui décident de l'action publique dans ce pays n'écoutent pas les jeunes, même quand il s'agit de prendre des décisions les concernant.
Un exemple. Récemment, j'ai participé à une consultation au ministère de la Jeunesse sur les jeunes et Internet. Il y avait des représentants du ministère, de la Police, des acteurs de la Jeunesse... mais pas de jeunes! Le sujet: "Les jeunes et les réseaux sociaux". Résultat, l'essentiel de la discussion a tourné autour des dangers liés aux réseaux sociaux, des risques d'embrigadements, etc. Et mes interlocuteurs parlaient beaucoup de Facebook ou Twitter, mais …
… Plus d’un milliard de jeunes dans le monde sont menacés par des troubles auditifs parce qu’ils écoutent de la musique trop forte, a averti vendredi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le niveau sonore dans les concerts et boîtes de nuit est souvent trop élevé, de même que le volume dans les écouteurs des appareils audio et autres smartphones. Selon des données recueillies par l’OMS, environ 50% des jeunes entre 12 et 35 ans des pays à haut et moyen revenus sont exposés à des niveaux sonores trop élevés…
…Les adolescents doivent réduire le volume de leurs appareils audio et smartphones, ne pas les utiliser plus d’une heure par jour, mettre des bouchons dans les oreilles dans les locaux bruyants et faire des pauses…Pouce !
"Les-Rythmes"
… Le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme Laurent Fabius en profite pour relayer une demande récurrente du lobby des stations de ski qui demande que soient avancées d'une semaine les vacances de printemps…
… «incompréhensible» que le gouvernement n’ait pas décidé d’amorcer également un étalement des vacances d’été. «Il n’est pas possible, conclut-il, de laisser de côté les professionnels des transports et du tourisme. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : concilier réellement les intérêts des enfants à l’école, ceux des enfants en vacances et ceux de la société».
Tout est dit. Et on attend la fin de l’Histoire...
"La-Laïcité-Vivre-Ensemble-L'Esprit-du-11-01-Etc..."
… Quand on voit les enquêtes PISA et le triste record de la France, où l’origine sociale joue le plus dans l’accès au diplôme ! Que l’école tienne ses promesses ! Tout cela me rappelle le "plus jamais ça" après les émeutes de banlieue de 2005, qui n’a débouché sur rien….
… On nous rebat aussi les oreilles avec le "vivre ensemble". Mais on pourra demander à l’école ce qu’on voudra, tant qu’il n’y aura pas une réelle politique de mixité sociale — une problématique complexe qui dépasse l’école — menée au niveau de la nation, on n’y arrivera pas. Le vivre ensemble, c’est très concret.
Mais qui veut vivre avec ces jeunes ? Qui veut habiter ces quartiers ? …
… Pratiquement la moitié de ceux qui deviennent enseignants ont leur premier poste dans un établissement difficile. La plupart sont issus des classes moyennes et n’ont guère été formés pour affronter la situation dans laquelle ils/elles (2/3 sont des femmes) sont mis. C’est un véritable choc culturel. Le résultat est, d’une part, un fort taux d’absentéisme, d’autre part, le fait que les professeurs, personne ne peut leur en faire grief, demandent leur mutation dès qu’ils le peuvent. D’où un manque criant de stabilité des équipes éducatives dans les lieux qui en auraient le plus besoin. Ne nous étonnons pas si, parfois, ce choc culturel aboutit à une apparence de choc des civilisations. Ce choc est socialement construit.D’autant plus que la République et l’éducation nationale consacrent plus de moyens pour des élèves de milieux favorisés que pour ceux de quartiers populaires. On sait que les professeurs des classes préparatoires, choisis par l’Inspection, disposent d’un horaire nettement allégé, ce qui leur permet d’effectuer un accompagnement quasi individuel des élèves, payé en heures supplémentaires. Je n’insiste pas …
Extrait du COMPTE-RENDU de la RÉUNION DU COMITÉ DE SOUTIEN au
Lycée Expérimental de Saint-Nazaire
(février 2015)Rappel historique de la création du lycée par son co-fondateur, André Daniel:
/.../ La cuisine, inexistante lors du démarrage, est née de l' idée d'un élève. Il pose la question de la prise de décisions.
Tout mode de fonctionnement du Lycée Expérimental mis en cause par un élément extérieur doit être refusé.
Entre les origines et l'époque actuelle, il y a eu la décentralisation, ce qui en résulte est que le Ministère de l' Education Nationale ne veuille plus s'en occuper.
/.../ "Adhérer, être informés, soutenir :
comitesoutien-lxp@orange.fr
"Les-Notes"
… Pourquoi Najat Vallaud Belkacem a t-elle été si prompte à réagir ? pourquoi n'a-t-elle pas attendu le mois d'avril comme prévu pour faire part de ses décisions sur le sujet de l'évaluation au même moment que les annonces sur la réforme du brevet et celle du collège ?
A deux ans des élections présidentielles, le mot d'ordre est "pas de vagues". Par ailleurs, Najat Vallaud Belkacem n'allait pas prendre le risque de contredire le président de la République qui le 21 janvier avait bien précisé que l'école devait continuer à noter…
… Et si on travaillait sur les appréciations ? si l'on exigeait des profs d'écrire systématiquement des appréciations détaillées, juste autre chose que "nul", " bien", "quelques efforts", "leçon mal apprise", ou "décidément trop paresseux"...
Chiche?… « Forcément, les notes, il y est attaché. Hollande est un pur produit de la notation et du tri sélectif.» Si le système de notation suscite de tels débats passionnés, juge-t-il, c’est parce qu’il traduit la conception politique du système éducatif et de la société même. «C’est cela qui se joue aujourd’hui, et la ministre vient de répondre : circulez, y a rien à voir.»
… le storytelling ambiant nous assure que le Président de la république et son Premier ministre n’ont pas souhaité, un mois après les événements de janvier, remettre en cause l’autorité des professeurs en supprimant les notes…
… Malaise en feuilletant ces photos de jeunes gens pâlots alanguis comme dans un film de Visconti dans un salon de l’Elysée. Ce cliché a un effet dévastateur. Au delà de l’erreur de communication -quelques semaines après les attentats de janvier…- il désamorce de façon définitive tout discours sur la réussite pour tous, l’égalité des chances, l’école républicaine etc. En regardant ces jeunes énarques «nés du bon côté du périphérique» mis en scène de façon très provocante, on ne peut croire que le pouvoir en place ait la moindre volonté d’amener le plus grand nombre à réussir. Et encore moins que ce gouvernement n’ait eu un instant l’intention de modifier le système qui a façonné cette jeune «garde» :
des notes, des notes et encore des notes.
… existe-t-il un dopage légalisé pour les enfants ? Loin de prendre en compte l’histoire et la singularité de chaque élève, l’école est-elle devenue un agent d’homogénéisation et de répression des jeunes jugés "différents" ? Cette drogue de l’obéissance ne serait-elle pas utilisée comme une "méthode pédagogique" perverse ? Qu’est-ce que cela signifie ? Et pourquoi n’y a-t-il pas dans l’ensemble de la société un grand débat sur le sujet ? ..
… Nous aurons des campagnes de promotion de la maladie financées par les laboratoires pharmaceutiques qui entraîneront un surdiagnostic et un surdépistage, comme ça s’est passé aux Etats-Unis, englobant sans distinction tous les comportements perturbateurs des enfants et des adolescents, puis étendu aux adultes distraits ne sachant pas s’organiser, instables et en difficulté d’insertion sociale. Autrement dit: beaucoup de gens.
Une grande partie sera diagnostiquée hyperactif à tort …
… Ce médicament permet aussi de masquer les responsabilités politiques, sociales, pédagogiques, éducatives et familialesdans le malaise de certains enfants. Cette propagande mensongère est non fondée scientifiquement. Elle prend des hypothèses spéculatives pour des faits.
Mais cela influence malheureusement les politiques publiques car cette propagande se fait passer pour scientifique, grâce à un lobbying très actif…
"La-Cantine"![]()
… Entre février 2005 et février 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 83%, enregistrant des hausses records de 191% pour des denrées de base comme le blé. Ces violentes fluctuations des prix touchent sévèrement les ménages les plus pauvres des pays du Sud, qui peuvent consacrer jusqu’à 75% de leur budget à l’alimentation…
… «Ces activités toxiques mettent en péril le droit à l’alimentation de centaines de millions de personnes», explique Clara Jamart, auteure de l’étude pour Oxfam France. «La spéculation galopante sur les marchés dérivés de matières premières agricoles aggrave la volatilité des prix alimentaires, et prive les populations les plus pauvres de l’accès aux denrée alimentaires de base».
... les résultats de cette nouvelle étude démontrent que trois groupes bancaires français proposent toujours à leurs clients des outils permettant de spéculer sur les prix des matières premières agricoles …[ rapport "Les banques françaises spéculent-elles toujours sur la faim" - FEVR. 2015 ]
"Les-Rythmes"… 74% des professeurs des écoles estiment que l'organisation des rythmes scolaires du décret Hamon ont un impact négatif sur les élèves.
Ils ne sont que 4% à juger que cette réforme a un impact positif.
Le périscolaire (activités sportives, culturelles, artistiques) est jugé "très inégal d'une ville à l'autre", parfois "sans locaux adaptés", "bruyant" ou "même synonyme de garderie". C'est en maternelle que les critiques sont "les plus vives" : sieste insuffisante, enfants désorientés par "les différents temps morcelant la journée"...
… les enseignants sont 79% à demander une nouvelle organisation des horaires à l'école, 70% à vouloir supprimer les activités pédagogiques complémentaires et 70% à considérer qu'il faut repenser l'organisation et le contenu du temps d'activité périscolaire…
… Et comme les effectifs restent aussi chargés, comme les programmes scolaires toujours aussi lourds n’ont pas encore changé, seuls 9% des enseignants constatent un effet bénéfique sur les apprentissages…"Les-Notes"
… Il y aura toujours des notes chiffrées en 6e. Leur suppression, préconisée par un rapport, a été écartée par la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem …
… Le jury de la conférence -avec une moitié d'usagers de l'éducation et une moitié de professionnels- ne retiendra pas l'expression de l'"évaluation bienveillante"…
… "Pour des raisons qui nous dépassent, l'expression ['bienveillante'] est devenue aux yeux du public [synonyme de] perte d'exigence", a expliqué son président, le physicien Etienne Klein. Des critiques accusaient le ministère de vouloir "casser le thermomètre"…
"La-Carte-Scolaire"
… Dit autrement: les parents qui pensent "échapper" à leur collège de quartier en assurant que leur enfant veut apprendre le chinois ou tout autre langue rare enseignée dans un établissement mieux côté, risquent d'être déçus. ..
… "Puisque nous ne pouvons pas modifier la composition sociale des quartiers, il faut élargir la base de recrutement des établissements" explique-t-on à la DGESCO.
Un projet réaliste? Pour Valérie Marty, présidente de la Peep, une fédération de parents d'élèves,
cet objectif de mixité forcée relève de l'utopie …
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Vous trouvez que vos enfants passent trop de temps sur Internet ?
Si vous habitez Taïwan vous pouvez désormais légalement les empêcher d’utiliser une tablette ou un téléphone portable trop longtemps…
… le temps passé par les mineurs devant des écrans est un vrai problème. D’après l’Académie américaine des pédiatres, un Américain de 8 ans passe en moyenne 8 heures par jour devant un écran alors qu’elle ne recommande que 2 heures d’utilisation maximum.
En France, les jeunes passent près de 1.200 heures par an, soit 3,30 heures par jour, devant un ordinateur ou la télévision…… Très vite, je n'ai plus les yeux en face des trous, je sue, et j'appuie au hasard sur des symboles runiques dans le funeste espoir d'arriver à consulter les messages de mes amis avant qu'ils ne s'effacent.
En gros, avec Snapchat, je me sens vieux…
… Facebook est globalement devenu un foyer socioculturel pour trentenaires –soit, des vieux– qui y postent des photos savamment choisies de leurs mariages, de leurs bébés et se plaignent de leur trentenitude.
Si les ados l'utilisent, c'est à contre-cœur, à cause d'un exposé à rendre ou parce qu'ils veulent faire croire à leurs parents qu'ils sont bien, comme promis, à réviser chez Brayden alors, qu'en réalité, ils sont en train de se la coller chez Kayden…Pouce !
Le harcèlement touche un élève sur dix, soit plus d’un million de jeunes. Et il serait responsable de dizaines de morts d’adolescents chaque année. Le documentaire "Souffre-douleurs, ils se manifestent", d’Andrea Rawlins-Gaston et Laurent Follea, donne la parole aux victimes…
... La douleur brouille la voix de Raphaël lorsqu’il raconte la journée fatale où il n’a pas su rassurer son fils Matteo, 13 ans, dont on se moquait parce qu’il était roux : ""Ton père, il a la bite rouillée"… Raphaël n’a pas eu le temps d’en reparler avec son fils, de lui dire que son calvaire allait s’arrêter. Après une énième séance de coups, Matteo s’est pendu. Du chagrin à perpétuité pour Raphaël et sa femme Virginie. "Il faut nommer le harcèlement scolaire, martèle la réalisatrice. Il peut tuer. Les harceleurs ne se rendent pas toujours compte du mal qu’ils font, disent que c’est pour rire."…
"Souffre-douleurs, ils se manifestent", mardi 10 février, à 22h25, sur France 2. Suivi d’un débat, à 23h20, "Harcèlement, briser le silence".… En 2013, selon une enquête de la Depp (direction de l'évaluation de la prospective et de la performance) 18% des collégiens ont été insultés et humiliés sur internet. Mais en 2013 aussi il y a eu les suicides de Matteo et de Marion, 13 ans …
… La chute de résultats scolaires, la perte d'appétit, des changements de comportement, il faut guetter tout ça. Mais souvent, les parents ne voient rien. Parce que l'infernale mécanique du harcèlement s'appuie sur la honte. C'est pourquoi les profs ont un rôle à jouer …… Même dans les aliments réputés sains, vitamines A et C, protéines, phosphore, calcium, fer et autres minéraux ou oligo-éléments ont été divisés par deux, par 25, voire par 100, en un demi-siècle.
Pour retrouver les qualités nutritionnelles d’un fruit ou d’un légume des années 50, il faudrait aujourd’hui en manger une demi-cagette ! ..
… quand nos grand-parents croquaient dans une transparente de Croncels, ils avalaient 400 mg de vitamine C, indispensable à la fabrication et à la réparation de la peau et des os. Aujourd’hui, les supermarchés nous proposent des bacs de Golden standardisées, qui ne nous apportent que 4 mg de vitamine C chacune. Soit cent fois moins…
… Il y a un demi-siècle, une seule orange couvrait la quasi-totalité de nos besoins quotidiens – les fameux AJR (apports journaliers recommandés) – en vitamine A. Aujourd’hui, il faudrait en manger 21 pour ingurgiter la même quantité de la précieuse vitamine. De même, une pêche des années 50 équivaut à 26 pêches aujourd’hui.… Si les mots des responsables politiques sont de plus en plus forts, c’est que la situation qu’ils dénoncent ne s’est guère améliorée depuis une trentaine d’années. Intégration, emploi, logement, éducation, laïcité… De nombreux chantiers laissés en jachère ont resurgi après les tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et du magasin juif de la porte de Vincennes…
… Ce travail au cœur même de l’école s’est fait, se fait, continuera à se faire bien longtemps après que les «je suis Charlie» auront disparu des profils et des balcons. Mais malgré cette forte mobilisation, et peut-être en partie à cause d’elle, l’école a été pour ainsi dire placée en position de coupable.
L’école, coupable idéale
En quelques jours, quelques heures presque, dès l’affaire des minutes de silence non respectées (dans 4 ou 5 % des établissements scolaires, peut-être, mais une place considérable conférée par la loupe médiatique), l’école s’est retrouvée au beau milieu de la place publique, pointée du doigt par la Cité entière : si elle ne peut faire respecter le silence, c’est qu’elle ne sait plus se faire respecter, qu’elle ne sait plus former de citoyens, qu’elle ne sait plus transmettre l’esprit et les valeurs de la République…
… si les élèves sont à ce point perméables à ces théories, à leur développement sur le web, c’est que l’école ne sait plus former de jugement critique, ne sait pas poser de garde-fou à l’usage d’Internet…
… Il semblait pourtant qu’une évaluation diagnostique de la situation aurait pu mener à des mesures dans des champs aussi variés que les affaires sociales, les affaires familiales, la politique de la ville et l’aménagement urbain, le logement, notamment social et la mixité urbaine, le chômage et l’insertion des jeunes, la prison, le suivi et la réinsertion des anciens prisonniers, l’intégration et l’inclusion, mais on n’a pas beaucoup entendu sur ce sujet les ministres de la Ville, de la Jeunesse, du Logement, de l’Egalité des territoires, des Affaires sociales, du Travail, de l’Emploi, de la formation professionnelle et du Dialogue Social…… Les enseignants en font l’amère l’expérience depuis quelques jours: de nombreux jeunes Français, et pas seulement dans les banlieues, ne se sont pas sentis concernés par ces événements. Avant comme après le 11 janvier, l’altérité demeure suspecte, le désir de vivre-ensemble s’estompe et les discours xénophobes prospèrent. Cette défiance, véritable poison quand elle atterrit entre les mains du FN, provient en partie du fait que les citoyens, et notamment les jeunes, abstentionnistes récurrents et fournisseurs de contingents importants de votes d’extrême droite, se sentent tenus à l’écart des décisions collectives. ..
… l’histoire d’un enfant de 14 ans qui a déclaré «ils ont eu raison» pendant un débat lancé par le prof, au lendemain de la minute de silence effectuée en classe (qu'il a respectée). Un enfant contre qui le principal du collège, une fois l’exclusion temporaire décidée, une fois le conseil de discipline programmé, a porté plainte…… «Est-ce que vous, journaliste, vous trouvez que coller une conscience politique à des gamins, c’est normal ? Et pourquoi citer systématiquement la religion des élèves rencontrés, si vous être dans une démarche laïque ?» Pas facile, dans la classe, d’ouvrir le débat sur la laïcité. Laïcité ouverte ? Laïcité de combat ? Beaucoup d’élèves semblent penser qu’elle implique de taire leur foi. Chez Ryan, le ton vindicatif cache à peine sa détresse. «Ça veut dire quoi cette injonction de minute de silence ? Et pourquoi la faire à ce moment-là, et pas pour d’autres victimes, au Congo, en Palestine ?»
… Quel est le rapport entre la laïcité et les attentats contre Charlie Hebdo ? En quoi un renforcement de l’enseignement de la laïcité, qui n’est synonyme ni de tolérance ni d’égalité hommes-femmes, mais qui régit les rapports des Eglises et de l’Etat (selon la formulation de la loi de 1905), résoudra-t-il le problème des quartiers populaires ? Les mêmes qui piétinent allègrement les principes de la République, particulièrement celui d’égalité, voudraient faire de la laïcité un concept fondateur, mais dans le seul but de justifier leur islamophobie. Répétons-le, la laïcité concerne la place de la religion et garantit le droit de tous les fidèles à exercer leur foi en toute liberté (y compris dans l’espace public : la loi de 1905 n’a jamais aboli les processions religieuses, par exemple)…
… « Autrefois, dans les examens pour rire qu’on faisait passer aux bizuths dans certaines classes, il y avait un sujet de dissertation qui revenait souvent : “Métaphysique et bicyclette”. On sourit. Pourtant, est-ce plus farfelu que “Piscine et laïcité” ? » Et que Charlie et laïcité ?
… Depuis la fin des «trente glorieuses», on constate l’incapacité absolue des gouvernements successifs à endiguer le chômage, à corriger les échecs de la politique de la ville, à éviter l’effondrement du tissu urbain. Tout cela a touché d’abord les fractions les plus fragiles et les plus exclues de la population. Celles-ci sont très souvent issues de l’immigration, mais il ne s’agit pas d’un «problème d’immigration»…
… On s’expose à de fortes désillusions si l’on croit qu’il suffira de prêcher un catéchisme républicain pour résoudre les problèmes de la jeunesse. L’histoire de la République montre que la laïcité a toujours été un enjeu de luttes entre une conception disciplinaire et une conception ouverte, tournée vers l’émancipation des citoyens. Le refus du consensus, en particulier à l’adolescence, doit être géré dans la compréhension. Sinon on renforce les gens dans leur sentiment d’injustice…C'est le prix du mètre carré
qui fait la différence...
...En Ile-de-France, le marquage social des quartiers
souligne l'inégalité devant l'école.
La carte scolaire et l'apartheid...
(septembre 2005)
… «Dès qu’on a un débat de société, que ce soit l’égalité garçon/filles, la délinquance, la contraception, on se tourne en France bien plus qu’ailleurs vers l’école, à qui l'on a confié la mission historiquement non seulement de former des citoyens mais aussi de sauver la patrie», renchérit le sociologue François Dubet, qui rappelle que la défaite de 1870 avait, déjà, été attribuée à la supériorité de l’instituteur prussien. Les termes employés tant par la ministre que par le président de la République, indiquant que l’école était « en première ligne » dans les événements qui viennent d’avoir lieu, portent d’ailleurs bien la trace de cet héritage.
Inégalités, ségrégation sociale, décrochage scolaire… le diagnostic d’une institution à bout de souffle est parfaitement connu et rappelé dans pléthore d’études chaque année. Que nous disent donc les attentats des 7, 8 et 9 janvier sur les faillites de l’école que nous ne sachions déjà ?..… Tout ce qui veut redonner de la solennité à l'institution scolaire tient de l'incantation : valoriser l'hymne national, le drapeau, la devise république…tout cela est déjà recommandé, et se fait déjà… ou pas. Les chefs d'établissement ont le dernier mot dans ce domaine. Certains n'apprécient pas ces manifestations qui ont un fort relent de Troisième République. ..
… L'essentiel est ailleurs. Plus urgent sont les volets "lutte contre l'échec scolaire" et "pour la mixité sociale à l'école".Rien de nouveau, pourtant…
… Mais les annonces ne disent pas grand-chose du collège, ces quatre années de tous les dangers où beaucoup d'élèves fragiles dés-adhèrent des règles de la République. Suffira-t-il, comme le propose la ministre, d'introduire un peu plus de mixité sociale dans les collèges pour y développer une dynamique de réussite ? Compte-t-elle revoir la carte scolaire pour y parvenir ? On touche là au cœur du débat sur les valeurs de la république, mais les propositions de ce 22 janvier n'y répondent qu'à la marge.… Là, il faut profiter d’une émotion collective pour nous donner les moyens d’agir», assure François Dubet. Parmi les acteurs du monde éducatif, ces rodomontades sur l’école ont pourtant un parfum de déjà-vu. En 2005, les émeutes au cours desquelles plusieurs établissements scolaires avaient été pris pour cible avaient donné lieu à de grandes envolées lyriques sur le thème du tout pour l’école… Prélude à une décennie où l’institution a pourtant été saignée à blanc.
Le sentiment que la classe politique fait mine de redécouvrir les problèmes de l’école à l’occasion de telles circonstances agace aussi le monde enseignant…
… Autant dire qu’il y a peu d’espoir qu’un nouveau catéchisme républicain ait de quelconques effets sur un terrain scolaire aussi dégradé.
Point aveugle de la refondation de l’école lancée par Vincent Peillon en 2012, la mixité sociale à l’école, pour laquelle rien n’a été vraiment essayé hormis un retour à une plus stricte application de la carte scolaire, dont on sait à quel point elle n’empêche pas l'évitement scolaire et les phénomènes de ghettoïsation, a été renvoyée par Najat Vallaud-Belkacem à un « état des lieux » qui devra être réalisé au cours de l’année à venir…
Lequel donnera lieu sans aucun doute à un nouveau rapport...… Comme le rappelle le Conseil national d’évaluation du système scolaire dans une note publiée ce 22 janvier, «plus les écoles sont ségréguées socialement et ethniquement, plus les problèmes de santé des jeunes, leur consommation de stupéfiants, les incivilités, les maternités précoces, l’intolérance vis-à-vis de l’étranger ou plus généralement de l’altérité, la difficulté à dialoguer et à travailler avec des jeunes de milieux sociaux et culturels différents… progressent. Les écoles ghettos créent de plus des dynamiques d’apprentissage négatives qu’éclairent aujourd’hui les statistiques scolaires». Ainsi, «les résultats scolaires des élèves issus de l’immigration se sont dégradés durant la dernière décennie et l’écart de performance entre les jeunes autochtones et les immigrés de la seconde génération est supérieur, en France, à celui observé dans les autres pays de l’OCDE», précise la note.
[ Apprentissage de la citoyenneté dans l’école française : un engagement fort dans les instructions officielles, une réalité de terrain en décalage - CNESCO - Conseil National d’Evaluation du Système SCOlaire – 13 janvier 2015 ]
… Le plan publié par le ministère parle essentiellement de l’éducation à la citoyenneté. Le drapeau, la Marseillaise… Je me souviens que Chevènement nous avait déjà fait le coup quand j’étais élève. Aujourd’hui l’institution parle de parcours citoyens, pour «apprendre les valeurs de la République de l’école élémentaire a? la terminale» et c’est ce qui va faire le plus réagir…
… Le problème de la mixité sociale dans les établissements, c'est la grande hypocrisie de la République. Car non seulement la ségrégation sociale spatiale fait son œuvre mais en plus elle est renforcée par des pratiques d’évitement…
… Reste un vrai, gros, énorme problème: l’Éducation nationale recherche 25.000 nouveaux enseignants diplômés. Au vu de ce qui s’est passé ces dernières années, rien ne dit qu’elle arrive à pourvoir tous ces postes avec des candidats de niveau suffisant…… Un concours externe supplémentaire de recrutement de professeurs des écoles
devait donc être mis en place pour pourvoir 500 postes dès la rentrée 2015,
exclusivement dans l'académie de Créteil. C'est chose faite.
Un arrêté publié ce samedi au journal officiel précise les conditions
de l'ouverture de cette session supplémentaire. ..… En 2013, la mission sur l’enseignement de la morale laïque, installée par l’ancien ministre Vincent Peillon, faisait état d’instances de vie lycéenne «peu connues et peu valorisées, parfois perçues comme une simple obligation réglementaire», et d’une faible participation des élèves aux élections de leurs représentants (50 %). Enfin, si des projets collectifs sont mis en place pour incarner les valeurs transmises, ils restent peu nombreux et apparaissent «essentiellement dans les moments de tension», selon cette mission.
Pour réduire le décalage entre le prescrit et le réel, nombre d’observateurs insistent sur le rôle crucial de la formation des enseignants…
[ Apprentissage de la citoyenneté dans l’école française :un engagement fort dans les instructions officielles, une réalité de terrain en décalage - CNESCO - Conseil National d’Evaluation du Système SCOlaire – 13 janvier 2015 ]
… Si l’école dysfonctionne, ce n’est pas en raison d'élèves aux paroles provocatrices qu’il faudrait «détecter» et «traiter», mais parce qu’elle a été notamment dévastée par des économies budgétaires opérées sur le dos des personnels et des élèves, particulièrement dans les quartiers populaires comme le rappellent depuis des mois les mobilisations pour le maintien des réseaux d'éducation prioritaire. Des zones entières du pays concentrent un chômage endémique et n'offrent que des services publics dégradés, une partie importante de leurs populations subissant un racisme structurel. La République «une et indivisible» est ainsi une formule qui se vide quotidiennement de son sens. Nous refusons donc la stigmatisation et la criminalisation des adolescent.e.s qui se dessinent aujourd’hui…… Il est -quasiment- impossible que les jeunes de 12 à 18 ans aient échappé aux vidéos ou images circulant sur les réseaux sociaux. "Ils sont nés avec des portables ou des manettes de jeux vidéo dans la main!", ironise Alix Foulard."Sauf que là, ce n'est pas virtuel, mais bien réel." Une fois encore, il ne faut pas en minimiser l'emprise, et ouvrir le débat. "Comme les adultes, les ados sont en capacité de supporter une certaine dose d'images choquantes", déclare Pierre Mannoni…
… Il faut travailler sur la formation des enseignants. Lorsqu'un parent ou un adolescent refuse l'enseignement du fait religieux, il faut pouvoir argumenter, expliquer en quoi cela relève des missions de l'école. Si un élève brandit un tract qui présente la contraception comme un crime, le professeur ne doit pas être déstabilisé ni démuni, il doit pouvoir répondre. Souvent, devant la contestation des élèves, les enseignants s'auto-censurent et ne traitent pas certains sujets. Il faut par ailleurs réaliser un véritable travail sur la laïcité qui est perçue par certains comme anti-religieuse. Un cours de morale ne suffit pas il faut faire travailler les élèves sur des cas pratiques, concrets. Enfin, il faut apprendre aux enseignants comment réagir aux questions des élèves, et notamment à ce qu'ils voient sur internet…
… Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde dépassera en 2016 celui des 99% restants, affirme Oxfam. Etude à l'appui, l'organisation non-gouvernementale informe que "la part du patrimoine mondial détenu par les 1% les plus riches était passée de 44% en 2009 à 48% en 2014, et dépasserait les 50 % en 2016"…l
… «Je suis très frappé par beaucoup de discours que j’entends, sur la magie scolaire, comme si cette institution avait le pouvoir, à part tout le reste de la société, de créer les conditions pour que s’épanouisse un véritable esprit républicain ! Mais nous avons affaire à des jeunes qui n’ignorent pas que pour un grand nombre d’entre eux, ce qui les attend à la sortie de l’école, c’est le chômage ! Problème majeur. Nous avons affaire à une jeunesse sans perspective sociale. On peut difficilement attendre qu’ils aient une attitude enthousiaste et positive à l’égard d’une institution scolaire supposée les préparer à cet avenir».
«L’incantation ne fait du bien qu’à ceux qui la prononcent, ceux qui l’écoutent n’en retirent pas grand-chose ! Sortons des incantations ! C’est très bien de louer l’esprit républicain et la laïcité, mais il faut prendre le problème très concrètement : comment fait-on pénétrer cet esprit dans les établissements scolaires ? …
… Comment donner aux enseignants les moyens d’être des interfaces efficaces entre cette pression de l’information qui nous assaille de toutes parts avec ce qu’elle suppose de connaissances pour être déchiffrée, et des élèves très démunis et portés qui plus est à mettre systématiquement en doute la parole institutionnelle, d’autant plus que leur situation sociale les fait se sentir exclus de la société»…… Mais voilà qu'avec la crise, avec la compétition sociale pour l'emploi, même ceux qui ont réussi à décrocher un CAP ou un BEP se retrouvent massivement au chômage. Eux sont 120.000, 17% d'une génération.
Et au total, ce sont 200.000 jeunes chaque année, soit presque un tiers d'une génération, qui se trouvent peu ou prou exclus du monde du travail. Et qui sont ces "mauvais" élèves de notre école républicaine, elle qui prétend pratiquer l'égalité des chances, récompenser le "mérite" des uns et des autres sans distinction de naissance, sans privilèges ?
Ils sont massivement issus des milieux les plus modestes, comme le rappelle la sociologue Marie-Duru Bellat …
… "J'ai traversé cette incroyable période d'angoisse quand votre ado rentre en classe de seconde. On est pris d'une telle fébrilité, plongé dans mille démarches, calculs, qu'on en oublie tout le reste…… Quand j’entends qu’on va "transmettre des valeurs", je bondis : les valeurs - comme d’ailleurs, les savoirs - ne se transmettent pas, elles se construisent. Je ne joue pas sur les mots : l’idée de transmettre porte en elle le cours traditionnel. L’enseignant parle depuis son estrade, les enfants écoutent et doivent mémoriser ce qu’on leur dit. Ce serait catastrophique, car comme le disaient les pionniers de l’école de la IIIe République, on n’apprend pas "la France par cœur mais avec le cœur"…
… Le voisin avec qui nous partageons rues, structures publiques, écoles et lieux de travail était hier encore un lointain étranger. Une proximité déstabilisante, puisque nous ne savons pas à quoi nous attendre. Et, à l'inverse de ce qui se passe dans la dimension virtuelle et sur les réseaux "sociaux", il n'est pas possible de supprimer ou d'ignorer d'un clic des différences presque trop réelles, inconciliables avec notre point de vue.
Les réponses que nous avons concoctées jusqu'ici se sont révélées un échec. Un multiculturalisme superficiel, une fascination pour la diversité ont envahi nos vies, qui se traduisent par un goût de la cuisine ethnique ou des festivals du dimanche, de simples flirts avec un brin d'exotisme. Des variantes du consumérisme mondial au temps de Facebook…
… Nous vivons sur un terrain miné, sans pouvoir prévoir les prochaines déflagrations…… A l’évidence, malgré la «rénovation pédagogique» des années 1970, tentée par la droite, malgré les efforts de la gauche au pouvoir en 1981, malgré la loi révolutionnaire de 1989, abandonnée par ses auteurs et leurs amis, malgré le constat en 2012 de la nécessité de refonder l’école, malgré les travaux des mouvements pédagogiques et même des groupes d’experts du parti au pouvoir, rien n’a changé au fond…
… Nouvelles audiences, nouvelles commissions, nouvelles concertations, nouvelles grandes déclarations sur les valeurs et les finalités… pour aucun changement possible sans courage politique et sans ruptures, sans recherche de mobilisation de la Nation autour d’une autre école. Dans 20 ou 50 ans, les participants à des colloques sur l’école si …"Les-Rythmes-Scolaires"
… Cependant, devant l’impasse dans laquelle le Ministère de l’Education Nationale n’en finit pas de se fourvoyer, en toute indépendance et sans rechercher le moindre avantage personnel,
j’ai décidé de vous écrire une longue lettre, susceptible de vous apporter un éclairage sans fard sur la réforme des «rythmes scolaires», incroyablement bâclée. Pourtant, elle était une «pièce» maîtresse du projet de «refondation de l’école» …
… S’agissant du développement et des rythmes biologiques de l’enfant-élève, il n’y a aucun expert au Ministère de l’Education Nationale… malgré les apparences…… Après le temps de la mobilisation pour défendre la liberté d’expression en France suite aux tragiques attentats de la semaine dernière, doit venir le temps de l’introspection sur une société française capable de générer en son sein, sur son territoire, par des jeunes grandis dans ses écoles, de telles atrocités …A défaut de "hussards", noirs, quelques "grognards", grognons ...
… ces heures d’enseignements, intégrées le plus souvent à l’histoire-géographie ne sont pas toujours dispensées dans leur totalité. Ces heures peuvent servir notamment à achever la couverture des programmes scolaires dans d’autres matières …
[ Apprentissage de la citoyenneté dans l’école française : un engagement fort dans les instructions officielles, une réalité de terrain en décalage - CNESCO - Conseil National d’Evaluation du Système SCOlaire – 13 janvier 2015 ]… Mais que faut-il en attendre sachant que notre pays est celui qui, en Europe, formalise le plus et consacre le plus de temps à l’instruction civique et la vie démocratique à l’école selon le CNESCO? Et que ces instructions restent surtout des vœux… pieux.… il ne s’agit pas de savoir «comment» parler aux élèves des crimes abominables commis les 7, 8 et 9 janvier. Il ne s’agit pas d’analyser et de comprendre les réactions de certains élèves, fermés à toute empathie, ou justifiant des actes terroristes. Ce temps là est déjà dépassé. Il s’agit de penser à ce que leurs enseignants leur diront demain, et les jours qui suivront….
L’instruction civique est une discipline chez nous. La France est même le seul pays européen dans lequel cet enseignement concerne les niveaux et avec des moments bien définis…
… Ma conclusion: il n’y a pas de message plus délétère que de ne pas faire ce qu’on dit. Les ministres, les cadres de l’éducation nationale, les politiques et les observateurs se paient souvent de mots sur le rôle de l’école dans notre démocratie. Il faut regarder ce qui se fait concrètement dans les classes et en tirer les conclusions…
… On ne peut plus laisser les enseignants seuls face à cette faille, ce fossé – culturel, social, religieux – qui se creuse entre une partie de nos enfants et les autres. On ne peut plus cacher la poussière sous le tapis, afficher une «charte de la laïcité» dans les couloirs en pensant que ça fera le boulot.
Cacher la poussière sous le tapis. Oui: car ces trois dernières années, deux rapports ont décrit de manière détaillée des situations alarmantes et similaires …… C’est le résultat d’une politique pourrie qui a cru que l’intégration se ferait toute seule, que l’école réussirait à faire partager les valeurs de la République alors qu’on a laissé des collèges ghettos se constituer. Pour protéger l’entre soi qui arrange tout le monde»…
… il demeure que l’élève imaginaire de l’Ecole républicaine est un enfant docile, conforme à ses attentes et ses valeurs, une sorte de mini moi des enseignants. Cet idéal reste très vivace, pour ne pas dire central, dans la culture scolaire française. Il expose les éducateurs à bien des déconvenues.
La seule personne qu’il faut virer de l’école c’est cet élève imaginaire qui fait considérer à trop d’enseignants que les enfants ne sont jamais assez bien pour eux…… L'histoire (tarabiscotée mais d'autant plus significative) des «devoirs envers Dieu» dans les programmes de l'école primaire publique commence en 1882 et dure jusqu'au régime de Vichy .
Les débuts eux-mêmes sont quelque peu étranges. Lors de la première discussion au Sénat de la loi de 1882 sur l'obligation scolaire et la laïcité des écoles primaires publiques, le sénateur républicain (et spiritualiste) Jules Simon propose dans un amendement d'introduire les «devoirs envers Dieu et envers la patrie».
Cet amendement est refusé par Jules Ferry :
«on ne vote pas Dieu dans les assemblées !» …
… Une armée secrète de gentils pédagogues attend-elle que les écoles ferment
pour permettre aux enfants des quartiers populaires de faire leur miel des pédagogies actives?
Les enfants, une fois les écoles fermées, se mettront tous à vouloir davantage apprendre?
Et bien sûr, tous les parents sauront se saisir de cette merveilleuse opportunité de devoir apprendre à lire, écrire, compter, raisonner à leurs enfants…… Chaque privatisation, par définition, ouvre un marché.
Cela vaut pour les autoroutes autant que pour l’école.
La privatisation de l’éducation constituera une manne exceptionnelle pour le capitalisme.
C’est ainsi qu’il attend son heure, patiemment, et que nous allons assurément vers la généralisation d’un business de l’éducation, qui rend notre discussion déjà caduque…
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... Smartphones, iPad et iPod interdits. Les PDG du secteur des nouvelles technologies veillent jalousement sur leur progéniture en prenant soin de la protéger des sirènes numériques ...
"Vos enfants doivent adorer l'iPad " avais-je lancé à Steve Jobs, en essayant de changer de sujet. La première tablette d'Apple venait d'être lancée sur le marché. "Ils ne s'en sont pas servis, m'a-t-il répondu. Nous limitons l'utilisation de la technologie par les enfants à la maison."
Depuis lors, j'ai rencontré un certain nombre de PDG de la Silicon Valley qui m'ont tenu le même discours. Ils limitent strictement le temps d'écran de leurs enfants, interdisant souvent les gadgets électroniques les veilles d'école et fixant des limites très strictes les week-ends.
Ce mode d'éducation m'a laissé perplexe. La plupart des parents que je connais semblent adopter la stratégie inverse : ils laissent leurs enfants se plonger nuit et jour dans la lueur des tablettes, des smartphones et des ordinateurs. ..
... Si ceux qui évoluent hors de l'univers high-tech offrent des smartphones à leurs enfants dès l'âge de 8 ans, nombre de parents qui travaillent dans les nouvelles technologies attendent que leur enfant ait 14 ans. Et il existe une règle universelle parmi les parents high-tech que j'ai interrogés. "La règle numéro un, c'est: pas d'écrans dans la chambre. Un point c'est tout" .
"Le-Redoublement"
… Les collégiens et lycéens perçoivent bien les effets négatifs du redoublement. Et pourtant, ils restent très attachés à cette pratique. Près de 70 % sont opposés à sa suppression …
… L’attachement au redoublement est encore plus prononcé chez les lycéens, qui peuvent y voir une stratégie d’orientation, un moyen de retenter sa chance quand on n’a pas obtenu la filière demandée. Les trois-quarts d’entre eux souhaitent que le redoublement soit conservé, contre les deux-tiers des collégiens…
… Pour en limiter le recours, la Rue de Grenelle sait qu’elle devra aller à contre-courant de l’opinion.… Le redoublement coûte cher. La France y consacre chaque année deux milliards d’euros, si l’on en croit les calculs des économistes de l’Institut des politiques publiques (IPP). Un milliard en primaire et au collège et un autre milliard au lycée. C’est bien plus que l’argent dépensé pour l’éducation prioritaire…
… Au final, si le ministère de l’éducation nationale décidait, cette année, de supprimer totalement le redoublement – alors qu’un décret, paru en novembre 2014, prévoit de le rendre « exceptionnel » –, il ne pourrait espérer revoir ses 2 milliards d’euros… qu’à la rentrée scolaire 2027.… supprimer le redoublement ne réglera jamais les problèmes d’un système d’éducation si on ne met pas en place des solutions efficaces pour gérer autrement la difficulté des élèves. Le cas de la France illustre d’ailleurs parfaitement la question du redoublement puisque le pourcentage d’élèves de 15 ans ayant redoublé au moins une fois a diminué entre 2003 et 2012 pour passer de 38 % à 29 %, et pourtant, sur cette même période,
l’échec scolaire a continué d’augmenter significativement. La réflexion doit donc se focaliser sur la recherche d’alternatives au redoublement…
… la réforme des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) a-t-elle vraiment changé la façon dont on forme les étudiants au métier d’enseignant? Quels sont les plans qui vont être annoncés pour renforcer l’accès à la formation continue des enseignants déjà en exercice ? Les primes pour les enseignants en zone prioritaire ont-elles exercé un effet positif pour inciter certains d’entre eux à choisir de travailler dans ces zones ?..
…A l’évidence,on n’a pas tiré les leçons de l’abandon de la loi révolutionnaire de 1989. Pas une larme, même pas chez les auteurs de la loi et leurs amis. Et jamais la moindre référence à cette loi, comme si l’on en avait honte…
… On n’a toujours pas compris en haut de la pyramide EDNAT, que hormis quelques héros et militants pédagogiques, le projet d’école et le socle sont dans les tiroirs, car il est impossible à un enseignant de mettre en œuvre un socle et une tonne de programmes disciplinaires juxtaposés, prioritaires, sauf à ne plus faire l’école et à ne faire que de la paperasse…
… On a dit à MM. Darcos et Chatel que tout allait bien, on leur a dit que tout le monde avait compris et appliquait : les 4 jours, les nouveaux vieux programmes de 2008, la formation remplacée par une vague animation, l’aide personnalisée (un scandale), les évaluations (une maladie), les feuilles de route, les contrats unilatéraux de progrès, les injonctions… On dit la même chose aux ministres de gauche. Il suffit de retourner une demi-manche de sa veste …
… Balivernes
! Si le TTIP voulu
par les multinationales passe, toutes les normes et les acquis européens
en matière de protection sociale,
environnementale et sanitaire
risquent de sauter. Les emplois dont il est question, à quelles
conditions sont-ils créés ?
Vu les prémices,
il n'y a pas de quoi être optimiste...
… En Espagne, 18,2
% des enfants de moins de dix ans sont en permanence gravement sous-alimentés.
En Angleterre, à
Berlin, il y a des exemples où des syndicats d'enseignants organisent
des collectes parce que les enfants ont faim.
La démocratie peut
disparaître en Europe…
"Les-Devoirs-à-la-Maison"
Au beau milieu du très médiatique "débat" sur les notes, la parution du dernier Pisa à la loupe, consacré aux devoirs, est passée totalement inaperçue. Pourtant, le rapport comporte quelques données intéressantes et parfois inattendues…
… La France fait partie des pays où la variation du score en fonction du temps consacré aux devoirs est parmi les plus importants, bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE, puisqu'une heure de devoirs hebdomadaire en plus se traduit en France par une amélioration conséquente de 13,4 points. [Curiosité : au Monténégro, chaque heure de devoirs en plus se traduit par une baisse de 7 points !]…
[ Les devoirs entretiennent-ils les inégalités en matière d'éducation ? – PISA à la loupe – décembre 2014- pdf ]
"Les-Notes"
…Le débat est très clivant. Du coup, cette conférence présidée par le physicien Etienne Klein et qui formulera ses recommandations à la ministre en janvier a d'ores et déjà annoncée que l'idée de remplacer les notes ne ferait pas partie de ses recommandations. "La question du système de notation est un faux problème. Il n'y aura donc pas de suppression des notes. Par contre le jury recommandera "une évaluation plus riche"," a til dit. Ouf. Grand soulagement au premier rang de la classe. L'annonce est une façon habile d'éteindre le début d'incendie et surtout d'éviter l'écueil de tomber une fois de plus dans un débat caricatural et stérile.
Bien joué pour l'instant.
Le sujet néanmoins reste sur la table…
… Et si les 15 % de jeunes qui ânonnent encore en fin d’école primaire avaient tout simplement manqué de temps pour apprendre à lire ? C’est la thèse que défend Bruno Suchaut, directeur de l’Unité de recherche pour le pilotage des systèmes pédagogiques (URSP) suisse et professeur à l’université de Lausanne. Son article, qui sera publié prochainement dans une revue scientifique, pourrait offrir une aide précieuse à la «priorité au primaire» promise par les ministres successifs de l’éducation – et le chef de l’Etat, François Hollande – mais jamais concrétisée…
… La volonté politique suffirait. Mais aujourd’hui, les quelques maîtres supplémentaires arrivés dans les classes sans contrat précis risquent fort de ne pas permettre d’augmenter ce temps réel d’apprentissage …· … le système éducatif prépare mal les élèves à réussir leur vie (67%) et qu’il les a eux-mêmes mal préparés à intégrer le monde professionnel (53%).
· Les Français ont le sentiment que la qualité du système éducatif a été dégradée par les réformes de ces cinq dernières années (68%), et que sa fragilité est plutôt à chercher au niveau du primaire (38%) ou du collège (40%) qu’au lycée (13%) ou dans l’enseignement supérieur (7%).
… les personnes les plus jeunes gardent visiblement un souvenir plus négatif de l’enseignement reçu au collège: parmi les moins de 30 ans, 50% désignent le collège comme point faible du système éducatif, quand des proportions équivalentes citent le primaire (16%) le lycée (17%) et l’enseignement supérieur (15%)
[ chaine parlementaire (LCP-AN) déc. 2014 « L’école permet-elle encore de réussir en France ? » -Institut Montaigne - sondage Harris Interactive ]
Le débat en cours sur les notes et leur éventuelle suppression suit la recette classique du
bon débat bien ringard sur l'école qui se reproduit chaque fois qu'un nouveau sujet est mis sur la table.
Nous vous fournissons la recette pour le reproduire à volonté …
… Il est plus compliqué de débattre sur comment améliorer l’école –par exemple en évaluant mieux pour faire progresser les élèves– que de lancer un débat «pour ou contre la suppression des notes». Donc optez pour le deuxième.
Surtout quand on sait pertinemment que ces notes, elles, ne seront jamais totalement supprimées étant donné que le bac reste un examen noté et que le lycée vit dans l’attente du bac. Bref, c’est le tour de magie à appliquer au débat scolaire: un coup de baguette et toute réflexion devient opposition binaire.
On l’a vu avec le redoublement …
… Où est le problème si la soupe est bonne, ou pas trop mauvaise pour ce que l'on croit être la majorité de nos concitoyens? A fortiori pour les enfants de journalistes et de politiques– à savoir ceux qui régissent les débats?
Notre repère c’est notre école et celle de nos enfants… Et, nous qui prenons la plume ne sommes pas ceux qui avons rencontré de gros problèmes scolaires…![]()
… It’s complicated : the social lives of networked teens (disponible gratuitement en anglais,
en attendant une traduction en français) veut expliquer aux parents ce que font concrètement
leurs enfants sur Internet, s’attachant à démonter plusieurs fantasmes et à nuancer les risques
les plus couramment évoqués (cyberaddiction, perte d’identité, disparition de leur vie privée,
harcèlement, mauvaises rencontres).
It’s complicated, du nom d'un statut Facebook, illustre toutes les facettes de cette vie en ligne qu’ont
ces adolescents aux yeux rivés sur leur smartphone …… Pour un jeune enfant, aller chercher le pain pour la première fois est une victoire terrible ! Si dans le même temps on lui met une puce GPS, c'est ce qu'on appelle dans notre jargon une injonction paradoxale. C'est comme lui faire porter un bracelet électronique. La question, c'est : qu'est ce qui angoisse les parents et les pousse à adopter ce genre de solutions ?..
… Se greffent là-dessus les nouveaux outils et les réseaux sociaux, qui démultiplient la force de frappe du X. Equipés dès la sixième des smartphones usagés de leurs géniteurs, les garçons s'envoient des vidéos par Bluetooth, se connectent sur les sites et font circuler des photos grâce à Twitter ou Instagram…
… Les copains du garçon sont venus dire à la jeune fille : «Soit tu nous fais la même chose, soit on diffuse les images.»
Les filles sont toujours à la merci d'un portable dégainé par un petit ami indélicat, dans une soirée bien arrosée ou au sortir de la douche…
… Un"tsunami porno", voilà comment Christian Spitz (3), le Doc de Fun Radio, qui a repris le micro de son émission mythique en août 2013, décrit aujourd'hui le paysage. "Le X est devenu pour les jeunes un passage obligé", observe-t-il après vingt ans d'antenne libre. Selon une enquête récente de l'Association française de promotion de la santé dans l'environnement scolaire et universitaire, un tiers des consommateurs de sites pornographiques sont des ados, parmi lesquels 75 % ont moins de 12 ans…
… Cette consommation accrue n’isole donc pas les collégiens. Cependant, son impact négatif se ressent en ce qu’elle rogne le temps de sommeil chez les adolescents. Ceux qui utilisent un ordinateur dorment moins longtemps (8 h 06 vs 8 h 50), de même ceux disposant d’un téléphone portable équipé d’Internet (7 h 59 vs 8 h 44) ou encore ceux regardant la télévision le soir dans leur chambre (8 h 16 vs 8 h 48). À l’inverse, les collégiens qui lisent dorment plus longtemps que les autres : 8 h 52 vs 8 h 28.
Le sommeil apparaît ainsi en compétition avec l’utilisation des divers outils électroniques et audiovisuels disponibles dans la chambre.
Internet ouvre aussi un débat sur son impact potentiellement négatif sur la vie sexuelle des jeunes…… la séduction du modèle californien alternatif, qui aux «existences d'automates zombies des cadres d'entreprise» substituait le travailleur nomade, libre et rebelle, sorte de cow-boy des autoroutes de l'information, n’a rien perdu de son attrait, en particulier auprès des jeunes générations qui associent l’entrepreunariat à une discipline de développement personnel et à un parcours d'accomplissement de soi:… Comme pas un collègue n’est prêt à consacrer son temps au maintien en vie du parc informatique, notre bahut fait appel à une société privée (hum, hum) qui, pour un tarif pas spécialement bon marché, règle les soucis les plus urgents, laissant les très urgents s’accumuler dans un coin.
Imaginons que, par-dessus ce joyeux bordel, on équipe les élèves de tablettes…
«Je pense qu’on vit encore dans l’ombre de l’idéologie de la nouvelle économie, celle selon laquelle les individus sont supposés être des entrepreneurs, laisser derrière eux les institutions afin d’explorer leur propre créativité, devenir des citoyens émancipés et changer le monde»…
… L’économie numérique et sa capitale mondiale, la Silicon Valley, se sont tournés vers une relecture plus cynique et tacticienne des mythes des pionniers…… Loin de bouleverser les hiérarchies sociales, comme l’ont tant proclamé Wired et les prophètes du réseau,
l’expressivité connectée des engagés de l’internet
a sans doute plus transformé les modalités d’exercice de la domination que la composition sociale des dominants …"REP-ZEP-Quartiers-Défavorisés"Pouce !
… qui peut croire que 48,6 % d'enfants sous le seuil de pauvreté (données CAF) ne sont pas une priorité ? Voici un autre indicateur qu'on ne peut négliger. Certes, il y a plus de pauvreté ailleurs mais 48,6 % n'est-ce pas déjà trop ?
Quand on sait la levée de boucliers qu'il y a eu quand les professeurs de classes prépa ont été sollicités pour répartir les moyens vers le niveau d'enseignement le moins bien doté... aujourd'hui, ce sont les zones d'éducation prioritaires qui se partagent entre elles les moyens. Cela affecte considérablement le discours de l'augmentation du budget de l'éducation car on a l'impression de gérer ce paquebot à moyens constants à côté des milliards du pacte de responsabilité…
… Bref, on tue dans l’œuf la volonté de refondation puisqu’au final on s'occupe des conséquences de la difficulté scolaire sans s'attaquer au moment où elle se forme : dans les premières années de la scolarité…… la ministre de l’Education a indiqué que les collèges concernés bénéficieraient d’une «clause de sauvegarde négociée avec chaque établissement, pour que le nombre d’enfants par classe reste bas, et une indemnité sera versée pendant trois ans aux enseignants [les profs en ZEP touchent une prime ndlr]»….
… Dans la mesure où les objectifs assignés à l’éducation prioritaire ne sont pas clairs,
il est très difficile de tirer un bilan. En fait, tout dépend de ce qu’on attend d’une politique publique : qu’elle corrige des inégalités, ou qu’elle transforme le système ? La quantité ou la qualité ? Mais il est certain que les ZEP ont limité la casse par rapport à la dégradation socio-économique observée dans les bassins d’habitat où se trouvent certains établissements…… Reste qu’à l’échelle des trente académies, la pression démographique, avec plus de 20000 enfants supplémentaires attendus sur les bancs de l’école, continuera d’absorber pratiquement la moitié des emplois dans le premier degré (1062 sur 2511). En collège et lycée, où 30000 élèves de plus sont prévus, le changement de cap reste difficile à discerner : la répartition des 2 528 emplois ne distingue pas les dotations au titre de la démographie de celles liée au contexte socio-économique…
… On saura au printemps, à l’annonce des fermetures et ouvertures de classes, si le nouveau modèle, qui promeut la solidarité des territoires, est transposable de la théorie à la pratique. Une échéance qui s’annonce d’autant plus compliquée qu’auront lieu, dans le même temps, les élections territoriales…
Pertes et gaspillage alimentaires
Chiffres clés : 179g/pers/repas (collège) – 200g/pers/repas (lycée); moyenne 185g/pers/repas.
… données issues d’une campagne de pesées par l’association «De mon assiette à notre planète»
menée dans 30 collèges en France (29 publics et en gestion directe et 1 privé en gestion concédée) ...… Aujourd’hui les pesticides sont partout : dans les sols, l’air, l’eau.
La question de l’impact sur la santé humaine des cocktails de molécules dangereuses est posée.
Sans même parler des insectes pollinisateurs qui disparaissent à grande vitesse, tandis qu’on épand toujours plus d’insecticides.Est-il possible de restreindre la boulimie de substances chimiques … l'école doit donner envie d'apprendre, apprendre à innover et à créer. Les auteurs américains évoquent les 4 C :
dans un pays qui en est le plus gros consommateur de l’Union européenne ?..
créativité, communication, collaboration, (esprit) critique. Les traits de caractère font ainsi partie du champ de l'apprentissage,
Poltov appelle ainsi à une école qui doit savoir nourrir la persévérance. Quand la recherche nous montre que 43 % des métiers d'aujourd'hui seront automatisés d'ici vingt ans, et que 65 % des actuels élèves de maternelle exerceront des métiers qui n'existent pas,
on se dit que l'école doit préparer à l'incertitude …… Hors de lieux paradisiaques que les hiérarques s’empressent de montrer aux ministres en retournant provisoirement
une manche de leur veste, on ne parle que de morosité, de doute, de découragement persistant, d’absence d’engagement,
de souffrance au travail pour les enseignants et d’ennui terrible pour les élèves…
La succession de trois ministres pour un projet qui s’inscrit nécessairement dans la durée, et même si possible,
dans un temps long qui n’est pas celui de l’électoralisme à court terme, a sans doute été un frein plutôt qu’un stimulus…
… L’intoxication de l’opinion publique pour laquelle la refondation n’a pas de sens en soi, persiste et s’aggrave
avec l’accumulation d’annonces et avec la tendance à se laisser entraîner dans des débats secondaires
qui n’ont que peu d’intérêt, mais qui permettent toujours d’éviter les problèmes.
On a commencé fort avec le temps scolaire qui a complètement occulté les vrais enjeux de la refondation.
La réduction de la journée scolaire n’a aucun rapport avec la refondation. On peut toujours modifier les horaires…
Si on ne change pas les programmes, les contenus, les pratiques, les regards, on ne changera rien…… Elections : Les profs sont des Français comme les autres
Pourquoi les profs seraient ils différents du reste des Français, qu’ils auraient la pêche et croiraient encore aux promesses présidentielles ? Il n’y a aucune raison. Les élections professionnelles à l’Education nationale prouvent qu’ils sont bien des Français comme les autres, désabusés à l’égard de la politique, dubitatifs face aux réformes, de plus en plus tentés par le repli sur soi.
Ca ne fait pas vraiment rêver, mais c’est comme ça.
Si l’on regarde les chiffres, deux conclusions s’imposent. D’abord, l’abstention est élevée…A défaut de "hussards", noirs,
quelques "grognards", grognons ...
"Les-Notes"
… cette étude vient rappeler, à l’heure où l’exécutif a pris le risque de politiser le débat sur l’«évaluation bienveillante»
en le portant sur la place publique, que celui-ci dépasse, et de loin, la question récurrente et simpliste «pour ou contre les notes?»…
… «Les notes des enseignants sont en moyenne 6,2 % plus élevées pour les filles que pour les garçons,
à notes anonymes égales», écrit-elle…
… les biais de la notation ont été révélés par les chercheurs. Ils ont montré qu’à compétences égales, les enfants des milieux aisés sont mieux notés que ceux des catégories populaires. Idem des élèves qui n’ont aucun retard par rapport aux redoublants,
ou des filles par rapport aux garçons.…
… L’argumentaire est désormais connu : l’évaluation doit être bienveillante sans être laxiste, encourager au lieu de trier,
valoriser les compétences sans renoncer aux connaissances…… "Un 4 ou un 5 sur 20, surtout pour un 'petit' de 6e, c'est quand même très violent, explique Béatrice Delandre.
Trop d'enfants se démotivent et ont une très mauvaise image d'eux-mêmes parce qu'ils ont des mauvaises notes."
A 11 ou 12 ans, et même plus tard, difficile de faire la différence entre ce qu'on "vaut", et les notes qu'on décroche.
Supprimer les notes, une façon de se montrer bienveillant avec les élèves?
"Oui, mais 'bienveillant' ne veut pas dire 'laxiste', précise la principale…… 1900 : «C'est une chose très digne de remarque que notre pays soit le seul, ou peut s'en faut, où les compositions et les classements ont pris dans l'éducation publique la part que nous leur accordons, le seul où la notation peut se faire sur 20. Nos usages à cet égard font sourire les étrangers et leur cause plus de surprise que d'envie».Pour ou contre les notes ? C’est en ces termes navrants que le grand débat sur l’évaluation est posé depuis quelques jours, avec ses réponses attendues et ses réactions outrées. Une fois de plus, un important débat de fond sur l’éducation est phagocyté par sa caricature en mode binaire, présenté de manière sommaire par les médias, pensé de façon simpliste par la doxa, merci la société du sondage, un clic à droite pour non, un clic à gauche pour oui, résultats dans quelques minutes…
Il est non moins remarquable que ce type de notation (sur 20 et ''classante'') apparaît comme délibérément réservé à une élite sociale (celle de l'enseignement secondaire public, alors encore payant) …
… il s'agit «d'éluder l'obsession de la note presque aussi pernicieuse que l'obsession de la ''place''». Et les enseignants sont invités à abandonner «sans regret » le système de notation mis en place à la fin du XIXième siècle.
… (Et, plus trompeuses encore que les notes : les moyennes, qui portent en quelque sorte au carré les lacunes des notes, elles débouchent sur les classements, et un classement, c’est un jeu de dupes, on est toujours le con de quelqu’un)…
… il me semble que le CSP se trompe en parlant de «notation bienveillante», la note elle-même ne peut être bienveillante ou malveillante, il faut arrêter d’en faire une poupée vaudou. Ce qui est bienveillant, c’est la méthode, la démarche même du professeur, son attention portée aux élèves, à tous, notamment ceux en difficulté…… il est peut-être trop tard pour changer le réacteur. La culture de la note irrigue l’ensemble de notre système de l’école élémentaire à l’entrée dans le monde du travail. Si l’on veut vraiment prendre cette proposition au sérieux, voyons les choses en grand: plus de notes au bac,
plus de dossier scolaire à l’entrée en seconde, plus de notes dans l’Enseignement supérieur, plus de classement de sortie à l’ENA,
et des concours d’entrée aux grandes écoles remplacés par des oraux «bienveillants».
Sinon rendez-vous dans six mois pour le prochain débat sur la note.
"REP-ZEP-Quartiers-Défavorisés"
CAPE : Convention Académique de Priorité Educative. Retenez bien ce nouvel acronyme.
L’Education Nationale en est friande. Il est promis, comme les autres, a un brillant avenir d’au plus 3 ans. Il sera vite chassé par un autre, l’important est ici d’enrober un cache-misère dans un emballage sémantique donnant l’illusion du dynamisme…… Définir des simples zones géographiques où le ministère donnait plus de moyens, comme c’était le cas dans les premières années, s'était avéré inefficace. L’effort a alors porté sur le développement d’une pédagogie différente, mieux adaptée, et sur le recrutement de professeurs volontaires…
… A y bien comprendre, c'est à la mesure du public accueilli que l'argent devrait être débloqué.
Compte-tenu des disparités entre les centre-ville et leurs périphéries, cela promet de nouvelles manifestations.… Comment pouvez-vous affirmer en souriant, dans une émission de télévision populaire, que les enseignant-e-s ne travaillent pas pour l'argent ? Serions-nous des missionnaires bénévoles dans des contrées reculées et parfois exotiques ? Comment pouvez-vous présenter comme une avancée la création d'un concours au rabais en Seine-Saint-Denis ? Les élèves du 93 seraient-ils juste bons à se contenter des recalés des concours nationaux ou de contractuels recrutés via Pôle Emploi ?..
… Vous nous expliquerez à grand renfort de tableaux et de statistiques qu'il y a plus misérables que nous. Nous nous rejouissons qu'un grand nombre d'etablissements dont les difficultes n'étaient pas justement reconnues fassent leur entrée en REP, mais nous refusons le chantage qui consiste, à moyens constants, à prendre aux pauvres pour donner aux plus démunis.
Quand on sait que les efforts consentis pour l’éducation prioritaire ne peèsent que 2 % de votre budget, les mots «équité», «justice sociale» et «prioritaire» sonnent dans vos discours commede simples éléments de langage…… Compte tenu de sa réussite, il est bien évidemment légitime que cette politique d'éducation prioritaire s'élargisse à d'autres établissements. Mais à partir du moment où davantage de moyens sont débloqués pour cette politique par le Ministère, n'est-il pas nécessaire de la laisser en place -à défaut de pouvoir l'approfondir- là où elle commence à faire ses preuves?..
… «Venez voir ici pour comprendre ce qui se passe et comment ça se passe.»
C'est ce qu'on voudrait crier à ceux qui prennent leurs décisions sans s'inquiéter des conséquences.
La situation dans les établissements scolaires comme le nôtre est très compliquée. Le niveau de tension est très élevé …… «Vos élèves lisent beaucoup trop» a déclaré la principale d’un collège à l’une des professeures de lettres de l’établissement…
... c’est le boulot de l’école. Une école qui ouvre l’esprit. Pas une machine à évaluer et à faire passer des examens. Et trouver que la lecture est élitiste, que cette pratique culturelle est réservée à certains et pas pour tous, c'est ça qui est élitiste…… J’ai 24 ans, je suis développeur et je suis frustré. C’est simple : tout au long de ma scolarité, j’ai suivi les conseils de mes profs, de mes parents, des conseillers d’orientations. Ils me disaient tous la même chose : «Va dans l’informatique, il y a du travail.» Mais moi, du travail, je n’en trouve pas…
… Il suffit généralement d’utiliser quotidiennement un smartphone pour prendre la mesure de ce que peut être l’addiction. Et il suffit d’observer le comportement compulsif des plus jeunes avec ces outils de communication pour se poser quelques sérieuses questions …
… L’analyse montre que l’usage du smartphone et le «texting-SMS» sont corrélés de manière négative aux critères de réussite scolaire. Ils sont en revanche corrélés de manière positive à l'anxiété. Or il est par ailleurs établi que statistiquement la réussite scolaire est inversement associée aux différentes manifestations de l'anxiété. Les résultats établissent ainsi, avec un fort degré de signification statistique, que l’augmentation de l’usage des smartphones est inversement proportionnelle au bien-être et aux performances universitaires…
… «Une politique dépourvue de tout ce qui la rend souhaitable», écrit Morozov. Plus spécifiquement, «des humains ayant perdu leur capacité innée de raisonnement moral », «des institutions culturelles moroses - si ce n'est moribondes»... Et surtout:
Un environnement social parfaitement contrôlé, qui rendrait toute contestation non seulement impossible, mais également inconcevable…
… Le citoyen doit être visible, performant, contrôlable. Alors que les grandes entreprises maîtresses des data, le gouvernement et les institutions ne sont pas astreints à cette transparence…… Les auteurs ont besoin d'un auditoire, de spectateurs pour leur violence. Ils veulent se venger ou acquérir un statut social au sein d'un groupe. Ils cherchent donc des témoins pour faire du «buzz» et gagner des «like», afin d'asseoir leur popularité…
… Mais selon mes propres études, c'est plutôt 42 % des jeunes qui sont atteints au moins une fois dans l'année. Et près de la moitié d'entre eux sont à la fois victimes en ligne et dans la cour d'école. La majorité de la population collégienne est concernée par le phénomène, en tant qu'auteur, témoin ou victime…
"Les-Rythmes"… «Le but est de montrer l'extrême difficulté des petites communes. L’État va baisser les dotations et ce sont les villes plus pauvres qui vont le prendre de plein fouet», a expliqué le maire EELV Michel Bourgain…
… la ville devrait perdre 750.000 euros de dotations de l’État d'ici 2017, presque 10% de son budget annuel.
A titre d'exemple, «cela représente un an de fonctionnement des centres de loisirs ou un mois de fermeture des services publics», a poursuivi l'édile, qui souhaite par son action «inciter les autres maires de France à protester».
Le collectif «Les plumé-e-s de l'austérité», composé d'élus et d'habitants de la ville, est à l'origine de plusieurs initiatives décalées et fait circuler actuellement une pétition.… Quelle que soit leur taille, la très grande majorité des communes (de 74% à 86%) déclare rencontrer des difficultés d'application de la réforme ou, pour celles qui la mettent en oeuvre en 2014-2015, anticiper de telles difficultés: dans l'ordre décroissant, problèmes de financement, de locaux, de personnel principalement.
… Critiqué par les maires, l'Etat va finalement prolonger le fonds d'amorçage de la réforme des rythmes scolairesdans son intégralité. Manuel Valls a annoncé mardi au Sénat que les aides de l'Etat seraient maintenues à leur "niveau actuel" pour toutes les communes. Il était prévu jusqu'ici de n'en conserver qu'une partie…
… Comme en 2014-2015, les mairies bénéficieront d'une aide de l'Etat de 50 euros par an et par élève (90 dans les Zones Ubraines Sensibles et Zones Rurales Revitalisées). Seule différence, elle sera versée à condition de mettre en oeuvre des activités périscolaires de "qualité" …
C’est une habitude à l’Education nationale: prendre des mesures qui font sens sur le papier, assez consensuelles
en théorie, mais qui ne passent pas sur le terrain. En l’occurrence: modifier l’organisation de l’éducation prioritaire.
L’idée ne semblait pas poser problème lors des réflexions de la Refondation à l’été 2012…
… Aujourd’hui, l'éducation prioritaire englobe presque 20% des élèves français... avec un bilan disons, mitigé,
puisque l’école française est désastreusement inégalitaire…
… Reste une vraie interrogation: la péréquation doit-elle se faire entre les établissements défavorisés?
Car certes on ne peut pas étendre l’éducation prioritaire à l’infini mais on pourrait aussi imaginer que les moyens,
la répartition des postes (jeunes enseignants et professeurs expérimentés) soient pensés autrement.
Comme le montrait la Cour des comptes en 2012,
les élèves parisiens coûtent beaucoup plus cher que ceux du 93…"Bienveillance" & "Evaluation"
Comment rendre l’évaluation scolaire «bienveillante» ? Comment faire pour qu’elle ne soit plus cet instrument de tri au service d’un système élitiste, mais le moyen de faire progresser tous les élèves sans les casser ?..
… fini l’inflation des contrôles, la profusion de notes et de moyennes. Fini, aussi, le diplôme national du brevet tel qu’on le connaît aujourd’hui, avec sa semaine d’épreuves au mois de juin.
Rien ne dit que le ministère ira dans son sens…
… Moins de stress pour les élèves et leurs parents, sans doute. Sauf qu’ils ne pourraient plus miser sur les stratégies de compensation, telles que le système actuel les autorise, pour faire grimper leur moyenne générale…Najat Vallaud-Belkacem arrive en seconde partie de mandat. La loi d’orientation a été mise en place par un autre.
Il est impossible d’ouvrir de vrais dossiers aujourd’hui, vu la cote d’impopularité de François Hollande et des siens et au regard de la déception palpable des enseignants sur le terrain, face aux postes promis qui se font attendre. Alors pourquoi se priver d’un tel sujet qui, même s’il ne change pas l’école, ne mettra personne dans la rue ?"Les-ABCD"
… Des «ABCD de l’égalité» qui ne disent pas leur nom ? On ne nie pas, au ministère, avoir «conservé la partie la plus efficace» de l’expérimentation et chercher à mettre à profit l’expertise acquise, l’an dernier, par les enseignants des 250 écoles volontaires. Une maigre consolation pour des équipes souvent placées en première ligne, face aux campagnes lancées par la militante Farida Belghoul, que Mme Vallaud-Belkacem juge aujourd’hui «discréditée», ou les partisans de La Manif pour tous.
Reste le sentiment que, sans dispositif formalisé et volontariste, sans cadre imposé, la lutte contre les inégalités pourrait bien se diluer parmi les nombreuses autres missions de l’école.
Cela fait trente ans que le combat contre les préjugés sexistes est inscrit parmi les objectifs de l’institution,
sans qu’il dépasse le stade de l’injonction…
«194 enfants scolarisés sont SDF et plus de 100 non scolarisés vivent dans les bidonvilles de l’agglomération lyonnaise»…
… 17 des 158 millions d'enfants qui travaillent (diaporama)
Le 20 novembre célèbrait la Journée Mondiale des droits de l'enfant
et les 25 ans de la signature de la Convention internationale.
Pourtant 158 millions d'enfants de 5 à 14 ans
sont actuellement au travail, obligés, forcés
et exposés à tous les dangers, selon l'Unicef.![]()
… des centaines de portraits d’enfants non identifiés, aux visages généralement maculés de sang, sont projetés sur quatre écrans afin que des parents ou voisins puissent les identifier et se recueillir sur leur tombes numérotées dans le cimetière voisin.
A tuer des enfants que peut-on espérer sinon plus de deuils, de haine et de violence ?
… la Silicon Valley compterait une cinquantaine de milliardaires, et une dizaine de milliers de millionnaires.
Et de plus en plus de pauvres, aussi. Depuis deux ans, le nombre de homeless a grimpé de 8%, l'un des plus mauvais chiffres enregistrés aux Etats-Unis. Autour de San José, il y a une soixantaine de camps de sans-abri, cachés derrière les échangeurs d'autoroute. Sans compter les SDF qui dorment dans leur voiture, chassés de leur appartement par la hausse des loyers. Depuis trois ans, l'immobilier a explosé …
… Les libéraux vantaient l'effet trickle down - l'effet "ruissellement" de la croissance, l'argent des riches boostant l'économie, et donc bénéficiant aux plus pauvres...
Les "nouveaux aristocrates"
Dans la Silicon Valley, le "ruissellement" a été radioactif, rayant progressivement la classe moyenne de la carte et aspirant les plus fragiles vers le fond. C'est l'application grandeur nature du best-seller de l'économiste Thomas Piketty "le Capital au XXIe siècle", sur l'explosion des inégalités. Et l'émergence d'une classe de "super-cadres", oligarchie dominante dans un peuple de gueux.
Retour à l'Ancien Régime ?..
… La Silicon Valley n'a jamais autant généré de richesses. Plus, toujours plus de fortunes rapides. Plus d'inégalités également. Depuis plusieurs années déjà, le nombre de sans-abri grimpe à mesure que les loyers augmentent…
… une soixantaine de camps de "homeless" se sont développées, cachés derrière les échangeurs d'autoroute et les sièges de multinationales de la high-tech …
… Plus jamais sereins. 18% des collégiens déclarent avoir été insultés, humiliés ou victimes d'actions dévalorisantes via Internet ou téléphone portable, pointe une étude de la Depp publiée ce jeudi. La plupart du temps, ils sont déjà victimes de brimades dans la cour de l'école, soulignent ces statistiques élaborées par le ministère de l'Education nationale pour l'année 2013…
… Pour les jeunes, les médias sociaux sont un prolongement de leur vie sociale. Ils ne font pas la différence entre 'cyber' et 'pas cyber'." …Selon une enquête du ministère de l'Education nationale, un collégien sur cinq dit avoir été victime d'insultes, humiliations ou menaces via Internet ou SMS.
… "Le plus souvent, le motif premier d'agression est la vengeance, ou le désir de renforcer sa popularité. Si l'agresseur passe à l'acte, c'est parce qu'il sait qu'il bénéficie d'un public. Nous parlons aujourd'hui du chiffre d'un collégien sur cinq qui se dit victime de 'cyberviolence'.
N'oublions pas tous ceux qui ne participent pas directement à l'agression, mais qui l'ont vue, sue.
La majorité de la population collégienne est donc directement ou indirectement affectée par le phénomène. D'où l'importance, en tant qu'adulte, de faire comprendre à son adolescent qu'il doit oser intervenir quand il est témoin. Qu'il ne s'agit pas d'être une balance, mais que cela relève de sa responsabilité. Pour se protéger et protéger l'autre." …… Les films et vidéos dévalorisants sur Internet sont envoyés à l’élève concerné (43 %) ou à un groupe d’élèves de la même classe (26 %), mais encore plus souvent en dehors de la classe (36 % à des élèves du collège), ce qui participe à une diffusion massive des insultes …
[ Un collégien sur cinq concerné par la « cyber-violence - DEPP - Note d’information n° 39 – nov. 2014 ]Les parents balisent. Des applications permettaient déjà de scruter, depuis son téléphone portable,
celui de ses enfants.
Les objets physiques se multiplient désormais pour les suivre à la trace, sous la forme d’un innocent porte-clef ourson à géolocalisation, d’un manteau connecté lancé par Gemo ou d’un bracelet électronique.
… Les recommandations se succèdent aux recommandations, les rapports aux rapports, les mises en garde aux mises en garde…Comment ne pas faire le rapprochement avec le bracelet qui permet aux prisonniers de ne pas être enfermés derrière des barreaux ?..
… Symptômes d’un monde inquiet, «avec tout ce qui arrive», et d’un ancestral désir de surveillance rendu possible avec les nouvelles technologies, ces balises sont également un outil de discipline. «Cela participe à l’angoisse sécuritaire ambiante :
plus il existera de possibilités de surveillance, plus ce sera utilisé»…
"Les-Décrochés"
…Dans le sud de la Sarthe, la plate-forme de suivi et d’appui des décrocheurs observe une accélération du phénomène en milieu rural…
… Selon l’Insee, les garçons et les jeunes dont les parents sont peu diplômés sont les plus concernés. «En milieu rural, la faible ouverture culturelle et la pauvreté économique des parents ont un fort impact», ajoute Dominique Lehuta-Gelly. Or, s’il y a encore dix ans, les jeunes sans diplôme entraient directement sur le marché du travail, les portes des entreprises leur sont désormais fermées...… seuls 5 % des décrocheurs sont des enfants de cadres contre 48 % d'enfants d'ouvriers. Le niveau de vie influe sur le décrochage scolaire car 60 % des familles touchées déclarent n'avoir pas assez de revenus pour permettre aux enfants de poursuivre leurs études, relève l'Insee.
Le décrochage scolaire frappe davantage les familles nombreuses : plus d'un quart des élèves concernés (29 %) a plus de trois frères et sœurs. Leurs mères sont généralement peu diplômées, seules 15 % d'entre elles étant titulaires d'un baccalauréat.
Enfin, les élèves touchés ont souvent rencontré un «parcours de vie difficile»…
[ Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle-t-on ? – INSEE – pdf ]… « Do schools kill creativity ? » (les écoles tuent-elles la créativité ?) : la question a été posée aux quelque 1800 participants de cette sixième édition du WISE, venus dune centaine de pays. Le résultat est sans appel :
66 % ont répondu par l’affirmative…
… « A 4 ans, un enfant pose une centaine de questions par jour. A 7 ans, il commence à comprendre qu’il vaut mieux savoir répondre aux questions plutôt que d’en poser. »…
… Si le budget de cette fastueuse opération reste un secret bien gardé- "de l'ordre de plusieurs millions d'euros"
sait-on seulement -, la richissime Qatar Foundation semble ne pas compter pour organiser le sommet.
Elle a ainsi entièrement financé le déplacement de 400 personnes "qui n’auraient pas pu venir autrement".
Se faire une place au soleil de la connaissance n'a pas de prix...
… 60 000 postes pour l’école à l’horizon 2017. A la moitié du quinquennat, le ministère de l’éducation nationale reconnaît en avoir créé 3856 dans l’enseignement public (2906 dans le primaire et 950 en collèges et lycées).
Il s’agit là de vrais postes, d’emplois de titulaires, pérennes, à temps plein devant les élèves – quand l’essentiel des créations faites depuis 2012 concerne des stagiaires…
… Or, depuis 2012, il n’y a pas de miracle. Le recrutement des stagiaires est savamment calibré pour compenser les départs en retraite des professeurs, à peine plus. La préoccupation n’est ni d’offrir des moyens d’enseignement sur le long terme aux 12,3 millions d’élèves ni de réellement transformer l’école primaire, comme promis. Il s’agit plus de jouer les artifices pour faire du chiffre sans grever les finances publiques que de réinventer une école capable d’enseigner à tous à lire, écrire et compter…… Le temps du quinquennat est court: chacun sait que devenir ministre à mi-mandat, après le vote d’une loi d’orientation, et alors que dans notre pays les budgets sont triannuels corsète de toutes façons l’action publique. Donc oui: « elle » ne fera pas de grandes réformes, parce que le temps politique ne lui laisse pas d’autre choix. Le temps médiatique lui a faim: alors donnons lui de la limitation du redoublement (pratiqué depuis des années et inscrit dans la dernière loi d’orientation), de la lutte contre le décrochage (relancé tous les 6 mois depuis 10 ans), ou du plan numérique (financé par les collectivités…ça n’engage à rien).… "Après une classe prépa et un bac+5, j'ai travaillé dans un musée mais ensuite j'ai enchaîné les faux stages, un service civique, deux ans de chômage...Je cherchais un travail plus stable. C'est un ami enseignant qui m'a conseillé d'envoyer mon CV au rectorat de Créteil". Bonne pioche: Delphine reçoit très vite une réponse positive, puis le nom de la circonscription dans laquelle elle est affectée - "J'ai été recrutée par mail, sans jamais avoir eu une seule personne au téléphone".Pas de formation à la tenue de classe, juste un entretien avec l'inspectrice de sa circonscription, et zou: une semaine après la rentrée, Delphine débarque dans une école d'Aubervilliers, classée REP (Réseau d'éducation prioritaire), où l'attendent 25 élèves de CE2… … L'éducation prioritaire comptera toujours un millier de réseaux (collèges et écoles de leur secteur), certains établissements entrant en ZEP et d'autres en sortant, un choix effectué par chaque académie suivant un indicateur social. De quoi faire redouter aux enseignants et parents des classes plus chargées et la perte de dispositifs de soutien des élèves.
D'autant que Paris fait partie des académies qui auront moins de réseaux, passant de 32 à 29…… ce plan défait tout le système des Espé, les écoles supérieures du professorat, en envoyant en alternance les futurs profs dès l’obtention du Master 1 (sans attendre la fin du M2 comme c’est la règle depuis 2012). Vincent Peillon avait eu à cœur de «réparer» la formation enseignante, détricotée par la droite. De ce point de vue, on ne peut qu’être surpris qu’un gouvernement de gauche emprunte à la droite en renforçant l’apprentissage dans le parcours de formation des professeurs du 93…
On le voit bien : les totems de l’Education à la française, égalité entre les territoires, programmes, concours et formation nationaux, ne fonctionnent plus. Sans le vouloir (ou pas?), avec la Seine-Saint-Denis, Najat Vallaud- Belkacem a ouvert la voie à une territorialisation de l’éducation.
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… "Sur les 222 écoles que comporte le Lot en 2013, ce sont plus de 179 écoles qui sont concernées par la fermeture annoncée", assurent les opposants au projet. Francetv info revient sur cette menace, qui pourrait bien toucher d'autres départements ruraux…
… "On n'en est plus à l'époque des hussards noirs de la République, où il fallait sortir les enfants des champs pour les ramener à l'école", argue Guillaume Lecuivre. Pour l'inspecteur, "l'école de village, la communale à la Jules Ferry, doit forcément évoluer". Dans le Lot comme ailleurs.
Cette situation ne laisse pas de susciter un certain malaise: journalistes spécialisés, politiques, cadres de l’administration, nous sommes dans le même bateau:
nous faisons tous semblant.
"Le-Codage"… François Hollande a annoncé pour la troisième fois, en l'amplifiant, un grand plan numérique pour l'Ecole. A l'instar de François Mitterrand, une trentaine d'années plus tôt, et lui aussi à la télévision…
… dans un éclair de lucidité ou un accès de sincérité, il reconnaît que «le pari n’est pas automatiquement gagné : l’objectif sera atteint si les nouvelles technologies sont intégrées dans la pédagogie; mais, pour l’instant, aucun pays n’a réalisé cette intégration».
On connaît la suite …… les collectivités locales vont être sollicitées, les mairies pour les écoles et les conseils généraux pour les collèges étant en charge des infrastructures, du matériel et de la maintenance. On parle de 80% du financement par ce biais, on est curieux de voir la réaction des maires notamment, lesquels ont déjà eu du mal à avaler la pilule des nouveaux rythmes scolaires. Le ministère ne paraît pas inquiet sur ce sujet, et il est prévu de créer un fonds d’amorçage pour aider les collectivités locales à s’équiper, dans un premier temps, sur le modèle de ce qui s’est fait pour l’aménagement des rythmes scolaires, avec le succès que l’on sait : inégalités territoriales massives, communes refusant d’investir dans le périscolaire, parents d’élèves mis à contribution…
… François Hollande, lors de son intervention télévisée le 6 novembre, a annoncé la mise à disposition de tablettes numériques à l’attention de chaque collégien dès la classe de cinquième. Décision qui n’aurait fait l’objet d’aucune concertation préalable avec le corps enseignant, ni d’études d’impact menées sur la durée…
… Jusqu’à quand et jusqu’où allons-nous accepter que quelques milliers de personnes dans le monde, principalement composées de dirigeants de groupes économiques et d’ingénieurs, infléchissent le cours individuel et collectif de nos existences, sans que des oppositions, des digues juridiques, ou des contre-pouvoirs ne se dressent ? Il s’agit d’un combat politique et citoyen majeur de notre temps…Car les tablettes sont principalement conçues pour «consommer» – lecture, visionnage de vidéos – et moins pour «produire», car l'absence de clavier physique rend l'écriture de textes longs peu pratique sur ces supports. Fin 2013, le spécialiste de l'enseignement en ligne Donald Clark notait, dans un texte publié en France par Framasoft, que ni les élèves, ni les étudiants, ni les salariés ne se servent de cet outil spontanément pour apprendre ou travailler.
«Les tablettes sont faites pour consommer du contenu, les ordinateurs [portables] permettent la création de contenus.
Ce n'est pas parce que les choses sont belles …
… «Des tablettes propriétaires brident les outils et les contenus mobilisables par les enseignants. (...) Un inconvénient majeur des tablettes est la quasi impossibilité de les rendre interopérables.»Lors de la publication du rapport, plusieurs membres du Conseil avaient d'ailleurs fortement critiqué les plans d'équipement d'établissements scolaires en tablettes tactiles….… On recensait en janvier 2014 environ 76.000 tablettes en expérimentation dans les établissements scolaires (écoles, collèges et lycées) …
… la réflexion porte désormais sur l'intégration du matériel personnel des élèves au sein de l'école. Une piste qui permettrait certes de faire des économies, mais qui se heurte encore "à l'hétérogénéité du parc et les problèmes de compatibilité technique inhérents, comme à celle des moyens financiers des parents" …
… on est encore loin du compte. En effet, seulement 64% des écoles élémentaires disposent actuellement d’un débit supérieur à 512 Kb et 93% n’ont aucune ressources éditoriales en ligne mises à disposition des élèves.
Par ailleurs, le ministère prévoit de conduire une étude spécifique sur les problématiques liées à la protection des mineurs et au filtrage de contenus…
… le "grand plan numérique". Mais gare au cyber-enfumage, le ministère prévient déjà que le plan ne débutera pas avant 2016 !… les membres de la classe moyenne éduquée et connectée sont nombreux à vivre aujourd'hui une «crise de l'attention». L'accélération technologique multiplie les sollicitations qui nous sont adressées et bon nombre d'entre nous sont en permanence débordés. Mais le problème réside moins dans les interruptions permanentes de l'attention au niveau individuel (le téléphone qui sonne pendant une discussion, le mail auquel je dois répondre en urgence) que dans la déformation invisible à laquelle est sujette l'attention collective.
La multiplication des sollicitations est une manière de façonner l'attention des publics et donc de définir les sujets qui comptent. Lorsque les médias enchaînent les sujets alarmistes …
Entre les statuts Facebook, les tweets et les photos Instagram postées à longueur de journée, nous passons trop de temps, tête baissée, à scruter le petit écran de notre smartphone: en moyenne deux à quatre heures par jour, soit 700 à 1400 heures par an. Et nous martyrisons notre dos …
… chacun devrait au moins faire l’effort de regarder son smartphone en adoptant une meilleure position, et en évitant de passer des heures au quotidien penché sur ces appareils.
"Globique ou Syllabale ?"Pouce !
… «Dans le débat sur ''les méthodes de lecture'', la science a bon dos. Invoquée à la fois par le ministre de l'Education nationale et par ses opposants, elle semble se plier aux différents points de vue»…"Les-Notes"
… Donc ça a été décidé. Et contrairement à ce qu'on croit c'était une réforme venant du gaullisme, et non pas des post-soixante-huitards…
… Il y a une sorte de conflit entre la façon dont nous recrutons nos élites, en particulier les enseignants, et la volonté d'évaluer les enfants différemment…
… En France, nous nous caractérisons par le fait qu'en moyenne, nous sommes moyens. Mais en revanche, nous sommes devant des résultats beaucoup plus inégaux et beaucoup plus sensible à l'origine sociale. Nous ne sommes pas dans une situation catastrophique, mais dans une situation plus inégalitaire. Ce qui, à mes yeux, n'est pas étonnant, car tout notre système est toujours de demander si on est le premier, le deuxième ou le dernier. Les notes font partie de ce système de classement.… Encourager ou sanctionner: c'est l'éternel dilemme et l'éternel débat, en France, depuis des années. Selon le sondage de l'APEL, 90% des parents considèrent les mauvaises notes comme anxiogènes et 75% comme un facteur déstabilisant pour l'élève. Membre du Conseil supérieur des programmes et auteur de "Ce que l'école devrait enseigner"* Roger-François Gauthier, dénonce une machine à décourager qui met en selle des élèves saturés d'évaluations et notés sans relâche. "Rares sont les exercices gratuits où l'erreur est comprise comme l'épisode normal d'un apprentissage"…
[ Les Français et les notes à l’école – Opinionway – APEL – nov. 2014 ]… Dans cet établissement rural qui accueille 250 enfants de milieux modestes, les notes ont tout bonnement disparu…
… Et ils sont plus actifs en classe.
Bravo ! Mais quel signal envoie donc la ministre de l'Education en passant la journée dans cet établissement ? Veut-elle orienter les travaux de la conférence nationale sur l'évaluation censée lui remettre des recommandations à la mi-décembre ?
La ministre a-t-elle déjà fait ses choix ?…"Le-Redoublement"
… Article 15
Au deuxième alinéa de l'article D. 331-34 du même code, les mots : «ou de redoublement,» sont supprimés.
Le troisième alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :
«Le chef d'établissement peut conseiller, notamment quand le conseil de classe l'a recommandé, à l'élève et à ses représentants légaux que celui-ci suive un dispositif de remise à niveau.» …
[ Décret n° 2014-1377 du 18 novembre 2014 relatif au suivi et à l'accompagnement pédagogique des élèves – J.O. du 20 nov. 2014 ]La pratique du redoublement a considérablement diminué au cours des vingt dernières années.
La baisse concerne tous les niveaux et résulte d’une politique mise en œuvre dans toutes les académies.
Cette politique a eu un effet positif sur la fluidité des parcours des élèves et leur réussite aux examens, mais cette évolution profite davantage aux milieux favorisés.
À l’échelle internationale, la France demeure l’un des pays où le retard est le plus important et où la discrimination en fonction de l’origine sociale est la plus forte.
[ n° 36 – Octobre 2014 - NOTE D’INFORMATION – DEPP/ DIRECTION DE L’ÉVALUATION, DE LA PROSPECTIVE ET DE LA PERFORMANCE ]![]()
… Dans le 1er volet de son étude, publié en avril 2014, Georges Fotinos avait constaté une dégradation des relations entre les parents et les directeurs d'école. Dans les collèges et lycées, le constat est identique : en 2013, près de 21 % des Personnels de direction (Perdir) indiquent une dégradation dans leurs relations avec les parents d'élèves. Au cours de l'année 2012/2013, unPerdirsur deux se déclare sujet au harcèlement, quatre sur dix ont reçu des menaces et trois sur dix des insultes…
Co-éducation ?
… 20% des Français sont responsables de 60% des émissions. Le Cerema dresse un portrait-robot de ce "grand émetteur" :
"un homme, riche, diplômé, actif, possédant une ou plusieurs voitures, vivant dans un foyer comportant un ou deux enfants,
installé dans un territoire rural ou périphérique relativement éloigné des transports publics, des établissements scolaires et des commerces"…
… Autrement dit, plus les gens ont passé de longues années sur les bancs de l’université ou des grandes écoles,
plus ils ont tendance à se déplacer en émettant des gaz à effet de serre. En forçant le trait, on peut même ajouter que,
plus on a les moyens d’être conscients du risque que représente le CO2, plus on en émet.…Les découvertes faites par le journaliste Martin Boudot sont à des annees lumière du monde merveilleux qu’affichent les publicités vantant les mérites de téléphones de plus en plus perfectionnés et de plus en plus chers. Pourtant, en Chine ou ailleurs, ce sont encore trop souvent des enfants payés une misère qui assurent le montage de ces produits sophistiqués...
... Apple et Samsung seraient coupables d'après l'ONG China Labor Watch de négligences et d'exploitations d'enfants. La plupart des fabricants de produits électroniques font leur business en Chine. Les portables sont fabriqués dans des conditions de travail qui seraient jugées illégales aux USA et en Europe.
Outre l'exploitation du travail, les smartphones doivent leur bon fonctionnement à plusieurs minerais (cassitérite, coltan) qui proviennent de la République Démocratique du Congo. Selon un rapport de l'ONU, il existerait un lien entre les téléphones portables et la guerre du Congo.
Il y est écrit que les "minerais servant aux mobiles financent une guerre qui a déjà fait 5 millions de morts".
… Les enfants embauchés par cette usine travaillent 13 heures par jour, parfois de nuit, avec un jour de congé toutes les deux semaines, deux jours fériés par an.
Même les lois chinoises sont largement violées…
… nous avons cherché du côté des minerais qui font tourner nos téléphones et notamment le tantale, un matériau rare qui permet de sauvegarder nos données quand le téléphone s’éteint. 80% des réserves mondiales de ce minerai sont en République démocratique du Congo. On s’y est donc rendu pour savoir comment il était extrait.
Notre constat a été effrayant : les puits sont creusés dans le sol, sans aucune mesure de sécurité, les éboulements causent la mort de cinq mineurs par mois en moyenne, ensevelis vivants…
[ Replay : Cash investigation - FR2 - du mardi 4 novembre 2014 ]
"Le-Programme" & "Le-Socle"
… les enseignants sont sans arrêt tentés de sacrifier les apprentissages réels des élèves sur l’autel du sacro-saint programme.
Car il faut avant toute chose terminer le programme, tant pis si on laisse des élèves en cours de route, toutes les notions doivent avoir été abordées sans quoi les parents, l’enseignant lui-même et sa hiérarchie ne seront pas satisfaits…
… le livret de compétences qui servait à évaluer les acquisitions a dû être simplifié deux fois et qu’il reste terriblement jargonnant. En fait, aujourd’hui même Claude Thélot, qui avait organisé la grande consultation nationale qui avait accouché du concept, dit qu’il serait bien incapable de maîtriser toutes les compétences et connaissances du socle!.."Le-Code"
… Ce que changent les Mooc en particulier, et le numérique en général, dans ce paysage mouvant? Ils promettent de faire tomber les ultimes barrières qui s'opposent à une standardisation mondiale de la formation des élites, en suscitant des offres nouvelles adaptées au marché de l'emploi. Elles seront aussi profitables aux filières les plus immédiatement rentables (commerce, gestion, sciences, informatique, ingénierie...) que fatales aux formations moins directement productrices de valeur ajoutée (humanités et sciences humaines). ..… le rapport organise ses trois premières recommandations autour d’un nouvel enseignement disciplinaire, organisé à travers un CAPES, une agrégation informatique et la mise en place d’un bac spécifique.
Autrement dit un énième plan informatique, dont on sait les échecs successifs. Autrement dit, une énième logique d’empilement vertical contraire en outre à l’esprit-même du numérique, très horizontal !
Nous proposons une approche transversale …
… Nous proposons que toutes les filières de formation introduisent la question du numérique dans ses dimensions culturelles, citoyennes et techniques et non pas réserver les atouts du numérique à une seule. On ne peut séparer ceux qui sauront tirer partie des atouts du numérique de ceux qui seront abandonnés à un usage consumériste et partiel. Au delà, en lisant le rapport, nous sommes surpris de la méconnaissance de la réalité des jeunes qui sont en décrochage du système éducatif… qui amène les auteurs, à penser que le numérique va être en soi le moyen de les raccrocher…… Parmi les mesures auxquelles le président du CnNum est particulièrement attaché, une série de trois se détache: celles qui visent à "désenclaver" le numérique à l'école - à ne pas le réserver aux filières scientifiques mais aussi, sinon avant tout, à en imprégner les filières littéraires; à créer un bac Humanités numériques - "un signal fort, parce qu' à force de vouloir mettre du numérique partout, on n'en a mis nulle-part"; à enseigner dès la 3e le code informatique, un nouveau langage, mais surtout une manière "d'apprendre à apprendre différemment, plus horizontale". ..
… on se trouve sans doute dans une sorte de cercle vicieux : pour que l’utilisation de la nouvelle technologie porte vraiment ses fruits (et suscite donc une émulation et une extension généralisée),il faut une autre organisation de l’enseignement qui repose actuellement sur la formule dominante suivante : un enseignant dans une classe, les élèves recevant l’enseignement simultanément. Mais on attend aussi précisément de cette introduction des NTIC qu’elles imposent d’elles-mêmes cette révolution de l’organisation de l’enseignement…
… On le voit, le «tsunami numérique» déferle bien sur l'école. Et avec, derrière lui, l'intention plus ou moins avouée de changer l'école radicalement en imposant de nouvelles manières d'enseigner ou d'évaluer, manières que l'on connaît très bien parce qu’elles ont déjà fait la preuve de leurs nocivité.
Face à la chronique à venir d'un échec retentissant et d'une gabegie annoncée, il est effectivement temps de tourner casaque.
Quant aux élèves, à qui doivent-ils dire merci pour cette «impasse» ? …… Soyons honnêtes,ce "plan numérique" ne sera pas totalement inutile... pour nos meilleurs élèves, qui eux sauront en tirer parti. Est-ce le public visé?
Nous l'avons déjà vécue, la révolution numérique. Moi du moins. En 1985, avec le "Plan informatique pour tous", dont j'ai toujours pensé qu'il servait surtout à essayer de sauver Thomson de la faillite. Qui n'a jamais planté un MO5 ou 6 et vaillamment tenté de recharger un programme de la gamme ne peut pas comprendre... Les défauts de l'époque sont presque les mêmes aujourd'hui: manque de formation, manque de maintenance, obsolescence matérielle, etc.… L’Unicef parle d’une génération «mise de côté». Elle compare la situation des enfants à celle des personnes âgées, vulnérables elles aussi. Ces dernières s’en sortent mieux que les plus jeunes…Pouce !
… «Non seulement de nouvelles personnes entrent dans la pauvreté, mais, phénomène inquiétant, une génération d’enfants s’ancre dans l’exclusion : certains n’ont jamais vu leurs parents, ni leurs grands-parents, travailler»…"Droits de l'enfant"
L'enfer... Il est dans ma classe !
Alertée par le harcèlement subi par Nicolas, son neveu de 12 ans, la réalisatrice Virginie Saclier a décidé d'enquêter en immersion dans un collège de Bourgogne, afin de décortiquer ce processus, qui touche de plus en plus d'adolescents. Des collégiens témoignent de ces situations, qu'ils vivent pour certains en tant que victimes, pour d'autres en tant que harceleurs ou spectateurs. Des scientifiques apportent eux aussi leurs connaissances en matière psycho-sociale pour tenter d'expliquer comment s'installe ce type de situations, qui peuvent tourner au drame. La réalisatrice s'interroge également sur le rôle de l'Education nationale dans cette lutte contre le harcèlement et les violences scolaires.
… Si le documentaire explore au plus près le phénomène, il ne dit en revanche pas un mot, au cours des cinquante minutes du film, sur le cyber-harcèlement, qui prolonge les violences par textos, sur les réseaux sociaux en dehors des murs de l’école…
[ FR3 – Rediffusion : le 2 Novembre 2014 à ... 04h05 ]… c’était la fête des «co» : la coconstruction, la cocréation, coparticipation, coproduction, coopération… En gros, si t’es pas co, t’es pas in. L’open governement, c’est la démocratie du futur. Langue officielle : le franglais. Pour réduire le gap avec le pouvoir et en pousser le bottom-up, on fait de l’empowerment de la population. Puis il faudrait «dégoogliser» les digital natives. Et pour dégager du leadership dans les quartiers populaires, on fait du community organizing. On «think tanke» pour revitaliser, réengager, remobiliser, réinvestir…
… Ceux qui survivent sont ceux qui «tiennent le plus longtemps en réunion». Parce que la politique, c’est «passer sa vie et ses week-ends en réunion» et s’exprimer sur les réseaux sociaux. «Le "tweetisme", c’est une maladie générale», bondit le soixante-huitard…"Les-Rythmes"
… nous rappelons ces recommandations déjà formulées en mai 2014 :
- La durée du temps scolaire journalier doit être plus courte.
- Le temps scolaire hebdomadaire doit être réparti sur 9 demi-journées. Le vendredi après-midi doit exclusivement être réservé aux enseignements. En effet, plus la coupure du weekend est longue, plus la reprise des apprentissages scolaires est difficile. De plus, si tel n'était pas le cas, les activités complémentaires de l'école n'étant pas obligatoires, la coupure du week-end se ferait ressentir encore plus longtemps (lundi, mardi matin) et plus négativement (fatigue, performances scolaires plus faibles)…… Les chercheurs ont constaté une baisse régulière des résultats scolairesà partir d’une demi-heure de temps d’écran par jour. Cette baisse était beaucoup plus prononcée après deux heures et, au-delà de quatre heures, la moyenne générale de l’enfant chutait d’une classe. Ce phénomène était particulièrement prononcé chez les collégiens …
… Quand un enfant de cette étude ne disposait que d’un temps d’écran limité et qu’il devait aider aux tâches ménagères, il avait au final de meilleurs résultats scolaires, s’entendait mieux avec les personnes de son entourage et était plus équilibré…… C'est un problème auquel sont désormais confrontés la plupart des enseignants du supérieur, mais aussi ceux du secondaire et même du primaire : durant les cours, l'usage quasi-systématique des téléphones portables par leurs élèves. Ceux-ci ne cessent d'échanger des messages (et des photos), de consulter leur appareil, de guetter l'arrivée de la réponse à leurs envois... Résultat, une baisse spectaculaire du niveau général de l'attention et de la concentration en classe…
… Là où les choses prennent une tournure assez cocasse, c'est que les enseignants et pédagogues ne sont pas eux-mêmes épargnés par ce fléau qu'ils dénoncent. Il suffit pour s'en convaincre d'observer leur comportement lorsqu'ils participent à une réunion - conseil de classe ou d'établissement, colloque, conférence, réunion de travail, etc…DÉSINTOX. Après plusieurs années de pénurie sévère des enseignants remplaçants, fruit des réductions de postes voulues par la droite, l’éducation nationale ne laisserait désormais plus aucun élève sur le pavé. La thèse de Najat Vallaud-Belkacem ne fonctionne qu’à moitié…
… En promettant de recréer 60 000 postes d’enseignants, François Hollande a stoppé cette hémorragie. Mais sa ministre de l’Education pèche par optimisme. Car contrairement à ce que Najat Vallaud-Belkacem suggère, le vivier de remplaçants n’a pas été reconstitué…
… Résultat : sur l’année scolaire 2012-2013, les écoliers ont encore perdu l’équivalent de 659 293 journées de cours, indique un rapport de la Direction générale de l’éducation scolaire (DGesco) …"Le-Code"… Une jeune fille interpelle la tribune :
«Vous avez décrit l’outil numérique de façon très positive, mais j’ai l’impression que c’est plutôt un anesthésiant.
On ne construit plus, on "s’exprime" sur Internet, et ensuite, on retourne sur son canapé» …… une critique de la stratégie numérique de l'Education nationale.
Une analyse de la pensée magique qui, dans l’école, consiste à dire que l’achat de matériel, par ailleurs onéreux, va changer les pédagogies, la transmission et faire progresser les élèves. Voici comment l’auteur résume sa pensée sur l’état de la réflexion autour du numérique à l’école:
«L’illusion technologique, l’inertie de notre système éducatif, l’échec d’un évangélisme digital.»
Et, Lannoy29, c’est son nom sur Twitter, s’interroge sur les paroles creuses, du type «le numérique est un acteur majeur» alors que les contenus et les pratiques pédagogiques sont, eux, très peu discutés.
Il s’interroge sur l’avenir d’une illusion: «Illusion de croire que l’objet puisse être performatif par lui-même. “Distribuons des TBI et des tablettes, et vous verrez, plus rien ne sera comme avant!” Mais c’est justement l’inverse qui se produit!»…
… Bien sûr il est plus facile, en termes de retombées médiatiques, d’annoncer que les élèves vont avoir droit à des tablettes fournies par l’école… Mais, il faut le dire, nous sommes en train de perdre du temps (et de l’argent) pour économiser de la réflexion et du débat!
Par exemple, le code, faut-il vraiment l’apprendre?… Evitons donc deux pièges. Celui du fraîchement digital-converti qui évangélise en excluant et dénonçant toute pensée contradictoire (aussitôt taxée d’hérésie). Et celui du révisionniste qui réécrit l’histoire en rejetant les échecs de l’école sur le numérique (procédé commode qui évite de se poser les bonnes questions).
Le numérique n’est qu’un ensemble d’outils. Sans doute au potentiel gigantesque. Mais rien de plus néanmoins que des outils. Plus que jamais, la pédagogie doit redevenir la priorité…
… Tant que la France n'aura pas compris que le numérique résiste à la logique du plan quinquennal, et ne se sera pas concentrée sur des dispositifs pédagogiques propres à faire entrer les élèves dans la "pensée numérique", tant qu'elle n'aura pas admis que cette évolution ne se résume pas à une affaire d'équipement (condition nécessaire, malgré tout, mais en aucun cas suffisante) ; tant qu'elle n'aura pas repensé une formation des enseignants aujourd'hui en jachère, voire, pour ce qui est de la formation continue, totalement sinistrée; eh bien, il y a fort à parier que les tablettes dont on aura submergé les collèges resteront au fond des cartables…… La révolution numérique, comme avant elle les révolutions agricole ou industrielle, réservera un sort funeste aux formations qui n'auront pas compris à temps qu'elles devaient se concentrer sur la part irréductiblement humaine des métiers auxquels elles préparent : la capacité à créer, à penser différemment, à donner du sens, à inventer des solutions nouvelles, à offrir de l'empathie, à ancrer nos histoires singulières dans un récit collectif...
… "Malgré les demandes répétées de l'ONG Carbon Disclosure Project (CDP) [qui incite les entreprises à communiquer publiquement leurs émissions de CO2], le géant des réseaux sociaux refuse depuis des années de dévoiler quelle quantité de CO2 et autres gaz à effet de serre il émet."…
… "Il devrait pourtant savoir que les jeunes détestent qu'une figure d'autorité leur dise quoi faire et ne s'applique pas la même règle", s'indigne le journaliste du Guardian…
… "Certains disent qu'ils n'ont 'rien à cacher', mais dire cela, c'est inverser les responsabilités", a expliqué Edward Snowden. "Dire : 'Je n'ai rien à cacher', cela revient à dire : 'Je me fiche de ce droit'. C'est dire : 'Je ne dispose tellement pas de ce droit que j'en suis arrivé au point où je dois m'en justifier'. Alors que normalement, c'est le gouvernement qui doit se justifier de ne pas respecter vos droits", a-t-il développé, pour appuyer son appel à une réforme de la politique américaine en matière de respect de la vie privée…
"La-Refondation"Pouce !
… Le développement de l’autoritarisme, avec de nouvelles générations de petits chefs formatés au centre de conditionnement de l’ESEN, lié à « l’administratisation », à la technicisation, au règne de l’évaluationnite technocratique et au culte de l’apparence, a accéléré la déshumanisation du système.
Les inspecteurs soudain mus en « jeunes » cadres dynamiques, armés de leur ordinateur, de leurs courbes et camemberts, sont devenus des contrôleurs et des fabricants de feuilles de route. « Montrez moi vos évaluations et je vous donnerai votre feuille de route »…
… On aurait pu espérer que la volonté affichée de refonder l’école allait conduire inéluctablement à une refondation du système, de sa gouvernance, de la «gestion des ressources humaines», à la fin de l’effet «pyramide / tuyaux d’orgues / parapluies», à une remise en cause de l’autoritarisme et du mépris, à la démocratisation des pratiques, au dialogue vrai entre inspecteur et inspecté. Il faut bien reconnaître que deux ans après la loi de refondation, il n’en est rien…A défaut de "hussards", noirs, quelques "grognards", grognons ...
… Le gouvernement "s'est épuisé depuis deux ans dans des initiatives sectorielles qui n'ont pas été rattachées à un véritable projet", et il a manqué à la refondation "un slogan". "On aurait aimé entendre que la refondation a pour enjeu de construire une école vraiment démocratique, lutter contre l'échec".
"Combien de +Pisa chocs+ faudra-t-il ?", a-t-il relevé, rappelant que l'enquête de l'OCDE sacre la France championne des inégalités scolaires…
… Mais la refondation "ne peut se réduire" à des moyens, "la question centrale est l'évolution de la pédagogie, cela passe par la formation continue qui reste insuffisante".
… Vous avez dénoncé
la
folie de l’évaluation qui envahit tout. Avez-vous le
sentiment qu’elle recule?
Non, elle ne fait que s’accroître.
Il s’agit dans tous les cas d’inciter par tous les moyens matériels
et symboliques
à ce que les professionnels
du soin, de l’éducation, de la recherche, du travail social, de
la justice, de la police, de l’information, de la culture,
ne puissent pas penser leurs
actes autrement que sur le modèle de la marchandise, du produit
financier et des services tarifés.
Cette injonction à
devoir concevoir les actes professionnels sur le seul modèle de
la pensée néolibérale,
de ses catégories
symboliques et matérielles, participe à une véritable
civilisation des mœurs au sein de laquelle l’humain se réduit à
un «capital»,
un
stock de ressources qui à l’instar de la nature doit être
exploitée à l’infini…
L’autonomie de l’élève : émancipation ou normalisation ?… La soumission des élèves à l’autorité symboliquedes savoirs et à l’autorité pédagogique du maître chargé de les transmettre recule. L’éthique contemporaine de la discussion, de la négociation, de la reconnaissance des droits et libertés de l’enfant ébranle le processus institutionnel de normalisation des rôles. Dans ce cadre, il est davantage fait appel à l’autonomie des élèves chargés de s’autocontrôler, de se mobiliser dans les apprentissages ou de se juger scolairement et moralement. Or, l’apprentissage de l’autonomie nécessite des conditions socialement définies, de sorte que l’idéal d’émancipation qu’elle symbolise pourrait dissimuler les rapports de domination qu’elle perpétue sous d’autres formes…
[ Recherches en éducation - Octobre 2014 ]« On va finir dans un système kafkaïen »"Droits de l'enfant"
… en ce moment, être pro-innovation est toujours bien vu, notamment parce qu’il n’y a plus assez d’argent pour s’attaquer aux grands problèmes de manière ambitieuse. En ces temps de crise politique et économique, les géants de la Silicon Valley ont la vie facile et peuvent se présenter comme nos sauveurs, car les solutions qu’ils apportent semblent fonctionner…
… comment les gouvernement vont-il gérer la pression qui va s’exercer pour qu’ils privatisent les données de leurs propres citoyens ? Selon moi, c’est la prochaine évolution. Les Etats vont accéder aux données des gens comme vous et moi et les vendre en masse aux publicitaires, cela arrive déjà un peu en Grande-Bretagne où le gouvernement vend des données médicales...Pouce !
"Les-Inégalités"
"La-Formation"… L’enquête PISA montre de façon systématique que le montant des ressources consacrées à l’éducation – notamment financières, humaines et matérielles – ne présente qu’une faible relation avec la performance des élèves …"Les-Profs"
… dans les systèmes d’éducation plus performants, l’affectation des ressources est plus équitable entre les établissements favorisés et les établissements défavorisés sur le plan socio-économique. Le soutien aux établissements défavorisés ne passe pas nécessairement par l’augmentation de la quantité des ressources qui leur sont affectées, mais plutôt par la garantie de ressources matérielles et humaines de qualité.
[ Équité de l’affectation des ressources : quels liens avec la performance des élèves ? - OCDE - Pisa à la loupe n° 44 ]… Les études supérieures coûtent de plus en plus chères, de 400 euros à l’université à 15 000 euros/an dans certaines grandes écoles (voire 30 000 dollars dans certaines universités américaines) …
… Dans une période caractérisée par des niveaux records de chômage, les débouchés semblent incertains, et le retour sur l’investissement éducatif aléatoire : le jeu en vaut-il encore la chandelle ?
Assurément, la question fait sens et l’avenir de la France passe incontestablement par l’éducation, la recherche et l’innovation …
… Améliorer le modèle économique des universités et des grandes écoles françaises sans marchandiser l’éducation et sans surendetter les étudiants, telle est l’équation complexe que la France est d’ores et déjà amenée à résoudre …… une discussion sur les chances d’une réforme de la société
qui passerait par une nouvelle répartition des richesses et non par des conflits violents…
… Depuis la parution aux États-Unis de son livre Le Capital au XXIe siècle (Le Seuil), le succès planétaire de celui-ci ne se dément pas. Ces dernières semaines en Corée et en Allemagne, le mois de novembre prochain en Chine, l'économiste français connaît partout des audiences impressionnantes autour de la thématique de l’explosion mondiale des inégalités.… mais que se passe-t-il dans ce pays pour que les sujets de fond soient systématiquement raccourcis, phagocytés, submergés et dépassés par leur contexte ou leur périphérie, pour que le débat d’idées soit à ce point difficile ?
Car il s’agit ni plus ni moins que de définir le minimum culturel partagé que tout jeune doit posséder à la sortie de l’école obligatoire.
Rien que ça…
… Bon nombre d’observateurs et d’acteurs périphériques qui croyaient bien connaître «les profs» peinent aujourd’hui
à saisir la métamorphose en cours. Les associations complémentaires de l’école, les mouvements d’éducation populaire,
se retrouvent déboussolés, à force d’être restés trop longtemps campés sur les images d’Epinal...
… les trois quart (76 %) de ces moins de 35 ans sont inscrits sur Facebooket que 85 % d’entre eux s’y connectent
au moins une fois par jour. «Les jeunes enseignants figurent même dans le trio de tête des groupes les plus connectés»,
rappelle Christophe Lafond, délégué national de la MGEN. Lors de l’enquête, «62 % ont déclaré ne pas pouvoir se passer
d’un accès à internet mobile, quand ce n’est le cas que de 39 % des salariés du pays»…
[ La mise en place des écoles supérieures du professorat et de l’éducation – Rapport IGEN-IGAENR – sept. 2014 ]
… La
conséquence, c’est la suppression d’heures disponibles de formation
donc, la panade pour assurer les enseignements que l’Espé
doit donner aux fonctionnaires-stagiaires.
Mais le choix est cornélien: assurer la formation en Espé,
qui rapporte moins d’argent que la recherche,
ou chercher à gagner
plus d’argent de l’Etat en ayant plus de chercheurs publiants?
En théorie, les universités
doivent faire les deux. Dans les faits, c'est presque impossible. Cela
s’appelle des injonctions contradictoires…
… D’accord, la rentrée
est fichue. La formation des professeurs va passer l’année à
essuyer les plâtres.
Mais
l’an prochain, ça ira mieux, non? ..
"Les-Rythmes"
… L’Association
des petites villes de France, que préside Olivier DUSSOPT,
Député de l’Ardèche et Maire d’Annonay, a saisi la
ministre de l’Éducation
pour lui faire part de la
vive inquiétude de ses élus à propos de la non pérennisation
du fonds d'amorçage pour les rythmes scolaires
à partir de la rentrée
scolaire 2015-2016…
… Elle contribue également
à une forte instabilité des règles financières,
rendant très difficile l’élaboration des budgets locaux à
venir,
et risque de mettre en péril
la réforme des rythmes scolaires dans de nombreuses communes, aggravant
ainsi les inégalités sur l’ensemble du territoire…
"Les-Parents-d'élèves"
Parents d'élèves: toujours plus de «listes indépendantes»
Ce n'est nullement un phénomène récent puisqu'il s'est déployé dès les vingt dernières année du XXe siècle où la part des suffrages qui est allée
aux «listes indépendantes» est passée de 25% en 1978 à 58 % en 1998. Et les élections de parents d'élèves qui viennent de se tenir
vendredi et samedi derniers ne vont sans doute pas revenir là-dessus…… En 2013, le taux de participation aux élections des représentants de parents d'élèves a atteint 46% au primaire, et 24% dans les collèges et lycées.
C'est dire si ce scrutin mobilise peu les parents. Et ce d'autant moins que les résultats ne varient guère d'une année sur l'autre. ..
… Au primaire, les listes de parents "indépendants", non constituées en association ont raflé près de 60% des votes, suivies de loin par la FCPE (15,4%).
Dans le secondaire, c'est l'inverse: la FCPE est arrivée en tête en 2013, avec 46,9% des suffrages, devant les listes de parents indépendants (18,2%). ..
… En pratique, le rôle des représentants des parents d'élèves varie grandement d'un établissement à l'autre,
notamment en fonction de la place que veut bien leur laisser la direction. Dans le secondaire notamment, leur voix est parfois assez peu audible …Rappel : l'association nationale de parents d'élèves FCPE,
en partenariat avec la section française de Défense des Enfants International,
procède à une enquête nationale sur les règlements intérieurs des établissements scolaires
Il n'est pas trop tard pour envoyer les copies de règlements intérieurs à Bernard Defrance :
par courrier, 57 allée Bayard, 93190 Livry-Gargan et par courriel.
"Les-Quartiers""Le-Code"
… Comment exercer sa profession d’enseignant, comment travailler avec des enfants pour la plupart en grande difficulté scolaire mais aussi sociale, enfants d’immigrés ou immigrés eux-mêmes, habitants d’une cité omniprésente où les codes n’ont rien en commun avec l’école ?.
[ Le cod et le coquelicot - France 3 – vendredi 10 oct. 2014 – 1 h 16 ]… Pour mémoire, à l'origine des ZEP, certaines communes avaient refusé d'intégrer le dispositif jugé stigmatisant pour l'image de leur ville.
Les temps ont bien changé, depuis 2004 le nombre de pauvres en France a augmenté de 30% (voir ici) et aujourd'hui ces villes
mais aussi les personnels qui y enseignent se battent pour que leur établissement reste ou même entre dans l'éducation prioritaire.
Le réveil risque d'être très difficile pour les déclassés et les recalés.
… beaucoup
de patrons de la Silicon Valley sont méfiants à
l’égard de leur propre technologie.
«Les évangélistes
de la technologie sont souvent bien plus conservateurs quand il s’agit
de leur vie privée.»
Steve Jobs, patron emblématique,
interdisait l’iPad, chez lui, à ses propres enfants, comme le révélait
il y a peu un article du New York Times.
Les enfants d’Evan
Williams, co-fondateur de Twitter, n’ont pas d’iPad, mais «des
centaines de livres», des vrais
… «La réalité,
c’est que ces patrons savent mieux que la plupart des parents jusqu’à
quel point la technologie peut mal tourner.»
Depuis plusieurs années,
de nombreuses études vont également dans ce sens. En 2010
déjà, les enfants américains passaient en moyenne
plus
de 7 heures par jour devant les écrans.
Un chiffre inquiétant
quand on sait que, selon une autre étude, passer plus de 45 minutes
par jour devant un écran serait dangereux pour un enfant…
… la pratique scolaire qui
bute sur une difficulté imprévue :
la
production de passivité par les méthodes actives.
En pratique, la majorité
des élèves quand on sollicite leur activité, s'ennuie,
se bloque.
Finalement, cette méthode
fonctionne bien dans les milieux les plus favorisés mais pas dans
les quartiers populaires…
… le numérique valorise
spontanément le bagage de capacité logique et d'organisation
des connaissances
dont les individus disposent
très tôt, notamment du fait de leur vocabulaire.
De ce point de vue-là,
mieux on est outillé intellectuellement, plus on est efficace grâce
au numérique.
C'est
donc un facteur d'inégalité...
"Les-Rebelles"
… Et si le recul de l’histoire
permettait de porter un autre regard sur cette fameuse (et fumeuse) «pensée
68» ?
Et si, par un effet de ce
que Hegel nommait «la ruse de la raison», l’individualisme
dérégulateur qui fut le véritable héritage
de Mai
avait conduit dans une direction
que les «révolutionnaires» du temps n’avaient certainement
pas imaginée….
… S’il
faut retenir des années 1960 leur puissante charge émancipatrice,
on ne peut que rester dubitatif quant à certains développements
qui s’inscrivent dans leur
sillage, mais que ceux qui avaient 20 ou 30 ans à l’époque
n’avaient ni souhaités ni vus venir.
Les soixante-huitards invoquaient
volontiers Marx, c’est Stirner qu’ils ont réintroduit sans s’apercevoir
qu’il ouvrait la porte à Hayek.
Alors, invoquer la «pensée
68», exalter l’image du soi-disant «rebelle» ne
relèvent-ils pas de l’imposture ?...
… Les patrons se prétendent
insoumis, les stars se croient en rupture de ban, les intellectuels se
veulent subversifs.
Nous
sommes dans un monde peuplé de rebelles. Au fond, nos
rebelles autoproclamés qui ne me trouvent pas assez rebelle
sont simplement l’avant-garde
du troupeau général. Mais quand tout le monde est non-conformiste,
le
non-conformisme est le conformisme….
… Et c’est cette imagination-là
qui est cruellement en panne dans la démocratie d’aujourd’hui. Nous
avons la protestation,
mais
nous n’avons plus aucun projet. C’est cela qu’il s’agit de remettre
au premier plan…
… Les professeurs attendent notre rapport - même s'il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt: il y a là de vrais défis pour eux.
Ils doivent apprendre à enseigner autrement, apprendre des choses qu'ils ne savent plus ou pas encore, à coder, etc.
Eux aussi sont désormais tenus de se former en permanence, tout au long de leur vie professionnelle.
Mais ce défi les replace au centre du dispositif. …
[ Rapport du CCNum Ferry 3.0 - JULES FERRY 3.0 - Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique - Octobre 2014 ]
Pouce !
… Une constante enfin : le
lourd handicap des non-diplômés. Comme pour les
jeunes sortis de l’école sans diplôme, ceux sortis sans rien
du supérieur
- plus de 20% - subissent
la crise de plein fouet. Près d’un quart se trouve au chômage
trois ans après leur entrée sur le marché du travail.
Et, lorsqu’ils trouvent
des emplois, ils sont de
plus en plus souvent précaires et non qualifiés.
Le diplôme reste donc, malgré tout, un plus…
… Les
résultats de l’étude du Céreq ne sont pas étonnants,
analyse Mme Duru-Bellat.
En quoi faire une ou
deux années d’études supplémentaires créera-t-il
les emplois que les jeunes attendent ?
C’est
une conception magique des choses : on va allonger la formation
et ça ira mieux. »…
… Diplômer de plus
en plus d’étudiants ne crée pas de manière magique
des emplois qualifiés pour les accueillir.
Il faut une activité
économique dynamique pour les absorber. »…
[ CEREQ
- Insertion professionnelle des jeunes : 2010-2013 – Premiers pas dans
la vie active – sept. 2014 ]
… l'essentiel
du budget de l'éducation est consacré à
rémunérer les enseignants. Pour diminuer les coûts,
le levier le plus immédiat consisterait
à payer moins d'enseignants.
Or la plupart des acteurs et experts du secteur estiment que le numérique,
s'il invite à une réinvention du rôle des enseignants,
ne pourra pas s'y substituer
– voire, dans certains cas, qu'il implique d'augmenter le nombre d'adultes
dans les établissements….
… Pour le dire autrement,
Education nationale et Enseignement supérieur pratiquent une politique
finalement pas très éloignée des compagnies aériennes
:
elles
panachent offres "premium", réservées aux élites,
et produits de base "low cost" pour gérer les grandes masses…
… vers les 60000 créations de postes promises… Les profs, qui sont les premiers à se plaindre (à juste titre) d’une vision étriquée de leur profession et des clichés qu’elle véhicule,
22 206 postes ont déjà été créés sur les 54 000 attendus pour 2017. La projection à trois ans du budget pose la création de 9421 postes cette année,
10711 en 2016 et 11662 en 2017. Si le rythme proposé là est tenu jusqu’à la fin du quinquennat, les 54000 postes promis dans l’enseignement scolaire
(additionné des 5000 dans le supérieur et des 1000 dans l’enseignement agricole) auront bien été créés. En tenant compte des départs en retraite,
il va falloir trouver des candidats pour pourvoir les 25000 postes qui seront ouverts cette année.
Des économies quand même…
En dépit de ces créations de postes, l’éducation n’échappe pas aux économies…
"Les-Devoirs"
… tous les enseignants qui ont un jour tenté de gommer les devoirs le savent bien :
l'ambivalence parentale est totale sur le sujet.
La FCPE, première association de parents d'élèves, en a fait les frais,
qui prêche régulièrement en faveur de leur réelle suppression en primaire,
contre l'avis (silencieux mais sans appel) d'une majorité de ses adhérents.
Car les familles sont très attachées à cette classe après la classe …
[ Sondage OpinionWay pour Zup de Co - pdf ]
"Le-Redoublement"
… une réalité
dont les conseils de classe, quoiqu’ils la nient, ont bien conscience :
le
côté arbitraire du redoublement,
qui n’obéit que rarement
à des considérations rationnelles et qui fait que, par exemple,
deux élèves au profil identique
se verront appliquer des
décisions différentes, dont les justifications ne brillent
pas par leur cohérence.
Une
constante néanmoins : à niveau égal, jamais les conseils
de classe ne feront redoubler un enfant d’enseignant
ou, plus généralement
un élève dont les parents appartiennent aux classes moyennes
…
… En réalité,
les difficultés scolaires sont le fruit du croisement entre la situation
individuelle de l’élève, le contexte social ou familial,
et le fonctionnement de
l’école. C’est donc, bien, sur ces trois leviers qu’il faut agir…
… deux
questions nous apparaissent urgentes dans une perspective de
lutte contre les inégalités :
la réforme du collège
et le soutien à la fonction parentale. Le collège, car on
sait que ces difficultés s’accroissent dans les territoires les
plus fragiles,
entraînant un
système scolaire à deux vitesses, en fonction du
lieu de scolarisation. Le soutien à la fonction parentale …
…la «Refondation», voulue par Vincent Peillon, a été porteuse d’espoir. Malheureusement, la création des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe) déçoit tous les acteurs. Elle risque même, à nos yeux, de compromettre l’avenir de notre école primaire, pourtant au cœur de notre République. Car il faut une école primaire forte, cohérente, dotée d’un projet culturel bien identifié, avec des maîtres formés et déterminés, sachant faire de leur polyvalence un moyen efficace de préparer leurs élèves …… Un rapport, publié mercredi 8 octobre, dresse un premier bilan sévère des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE, ex-IUFM), qui ont ouvert leurs portes à la rentrée 2013…
… Ensemble, nous avons milité sans relâche pour une formation exigeante des maîtres qui associe tous les acteurs de l'Education nationale et n'oppose pas artificiellement les «contenus» et la «pédagogie». Ensemble, nous avons vécu, ces dernières années, des coups de boutoir institutionnels qui ont déstabilisé un édifice, qui était, certes, perfectible, mais qui, ressemble de plus en plus à un champ de ruines…
… Les Espe sont des coquilles vides. Malgré les efforts de certains acteurs, les futurs professeurs du premier degré font l’expérience de l’absence d’ambition nationale dans le domaine qu’ils ont choisi et - faisons-leur ce crédit - auquel ils croient assez pour y consacrer une vie professionnelle aux avantages matériels de moins en moins évidents comme le rappelle le dernier rapport de l’OCDE…
… les liens entre les ESPE et les praticiens «n’ont souvent été, dans le meilleur des cas, qu’assez formels», déplorent les inspections générales. Dans les établissements scolaires, les stagiaires ont rarement bénéficié de visites de leurs formateurs universitaires. Ils ont été suivis par des enseignants «tuteurs» qui n’étaient pas forcément formés ni même sensibilisés à l’accompagnement des débutants…[ Rapport d’information sur les ESPE – Sénat – juin 2014 – pdf ]
[ La mise en place des ESPE – Inspection Générale – oct. 2014 – pdf ]
… Dans ce contexte de désenchantement généralisé, les parents sont souvent politiquement perdus, désabusés et ont l'impression de ne pouvoir trouver aucune solution à la crise. Résultat: être un bon parent est la dernière utopie et l'enfant, devenu l'élément central de la cellule familiale, devient la valeur refuge", explique l'auteur. La dégradation des relations parents professeurs aurait commencé dans les années 1990. L'élément déclencheur? La réforme du Code de l'éducation de 1989, dite "loi Jospin", qui fait du parent d'élève "un membre à part entière de la communauté éducative" …
… Ajoutons à cela la montée de l'individualisme, la progression du communautarisme, la crise économique, la hausse du chômage, et l'on obtient un système scolaire en panne sèche, où les parents craignent pour l'avenir de leurs enfants et où les enseignants dépriment en voyant ce qu'est devenue leur profession…… Depuis 2009, plusieurs indicateurs enregistrent la même secousse : les Français, de plus en plus individualistes, acceptent de moins en moins le principe de solidarité nationale. Entre jeunes et vieux, salariés et sans emplois, pauvres et riches. En 2014, 63% des Français considèrent que «les prestations sociales aux familles avec enfants» sont «globalement suffisantes». En 2008, ils n’étaient que 31% à penser la même chose…
[ CREDOC : En 2014, le soutien à l’Etat-Providence vacille – Note de synthèse – pdf ]
Rappel : l'association nationale de parents d'élèves FCPE, en partenariat avec la section française de Défense des Enfants International,
procède à une enquête nationale sur les règlements intérieurs des établissements scolaires
Il n'est pas trop tard pour envoyer les copies de règlements intérieurs à Bernard Defrance :
par courrier, 57 allée Bayard, 93190 Livry-Gargan et par courriel.
[ Extrait de la Lettre-DOCumentaire, revue de presse et annonces diverses concernant, directement ou indirectement, les droits de l'enfant. - sept. 2014 - pdf ]
… Quant à l’école, elle ne joue pas son rôle de reconnaissance et de protection pour un grand nombre d’enfants :
45 % des 6-18 ans interrogés «se sentent vraiment angoissés de ne pas réussir assez bien à l’école».
Cette proportion passe à près de 60 % chez ceux vivant une situation de privation…
... Tiraillés entre des relations tendues à la maison, dans leur établissement scolaire ou dans leur environnement proche,
réel ou virtuel, ils ressentent, pour certains, un grand malaise, un sentiment qui peut, parfois, les pousser
jusqu’aux pensées les plus sombres.
La famille, les amis, la confrontation aux adultes, à leurs pairs ou à l’institution scolaire s’érigent parfois
comme autant de remparts parfois difficilement franchissables ...
[ Le rapport UNICEF : Adolescents en France : le grand malaise – Consultation nationale des 6 – 18 ans 2014- pdf ]… Les enfants des quartiers prioritaires ne sont pas moins nombreux que les autres à aimer l’école (76%, dont 36% «beaucoup» et 40% «un peu», contre 80% des autres enfants). Ils sont tout aussi confiants dans leur capacité à réussir le collège…… «Des pays qui avaient des contextes socio-économiques aussi compliqués voire plus compliqués que la France ont réussi à améliorer leur système et à le rendre plus équitable», commente le Monsieur Education de l’OCDE en citant l’exemple du Portugal. «Et il n’y a pas d’exclusion entre une élite performante et une équité sociale, comme on a pu l’entendre: certains pays parviennent parfaitement à avoir les deux.» Autrement dit, il n’y aura pas d’excuses.
… «L’enquête n’a pas la prétention d’analyser les mécanismes qui produisent les inégalités», précise Mme Pugin. Elle a toutefois le mérite de montrer qu’on peut «agir à tous les niveaux, et pas seulement à l’école, pour lutter contre : dans l’environnement familial, sur le temps périscolaire, extrascolaire... L’ensemble des acteurs éducatifs portent une responsabilité»…[ Enquête de l’AFEV : PRATIQUES FAMILIALES ET REUSSITE EDUCATIVE-LES INEGALITES ENTRE … ]
… Les résultats de l’étude du Céreq ne sont pas étonnants, analyse Mme Duru-Bellat. En quoi faire une ou deux années d’études supplémentaires créera-t-il les emplois que les jeunes attendent ? C’est une conception magique des choses : on va allonger la formation et ça ira mieux. »…
… Diplômer de plus en plus d’étudiants ne crée pas de manière magique des emplois qualifiés pour les accueillir. Il faut une activité économique dynamique pour les absorber. »…
[ CEREQ - Insertion professionnelle des jeunes : 2010-2013 – Premiers pas dans la vie active – sept. 2014 ]
"Le-Redoublement"
… Sauf que… la fin du redoublement et le contenu de la circulaire examinée en ce moment par le Conseil d’état ne sont pas à proprement parler une nouveauté: on en parle depuis le lancement de la «Refondation de l’école» par Vincent Peillon à l’été 2012.
Et la Refondation c’est aussi une loi, qui a été discutée à l’Assemblée nationale au printemps 2013. D’ailleurs, au moment du premier vote, en mars 2013 on se dirigeait vers une fin du redoublement…
… Cela rappelerait presque ce qui s’est passé avec les ABCD de l’égalité. Le ministère de l’éducation impulse une réforme, un changement mais recule facilement quand il faut vraiment assumer une position ferme. On pourra toujours dire qu’il faut apaiser l’école. Quitte à mener une politique illisible. La détermination n’est pas le fort des ministres de l’Education nationale...… Le redoublement des classes de primaire aurait dû quasiment disparaître avec la loi d’orientation de Lionel Jospin, en 1989.
La création des cycles qui défendent l’idée que chaque enfant doit prend le temps dont il a besoin pour atteindre des objectifs fixés sur trois années, aurait dû faire disparaître le redoublement du vocabulaire de l’école. Or, il est resté parce que les parents y sont attachés …… D'après l'enquête PISA de 2012, 28% des élèves français de plus de 15 ans ont déjà redoublé, ce qui place la France au 5e rang des nations "redoublantes". Les garçons redoublent plus que les filles, et le risque de redoublement est 37% plus élevé dans les familles monoparentales. La pratique touche aussi différemment les élèves de filières générales et ceux des filières professionnelles: 57% des élèves de seconde professionnelle sont "en retard" d'au moins une année, contre 20% des élèves de seconde générale et technologique. En revanche, la nationalité de l'élève est sans effet sur le risque de redoublement…
… Dit autrement, le redoublement, c'est bien, mais pour les enfants des autres? ..
… Entre amis, on dénonce les inégalités scolaires et on échange ensuite sur le meilleur moyen de détourner la sectorisation scolaire.
Partout, se déploie un entre-soi social, la volonté de développer un capital social endogène qui participe des inégalités. Par peur du déclassement, nous faisons des choix qui peuvent engendrer des inégalités et qui marginalisent les plus pauvres…
... Alors que Jacques Attali affirmait, la semaine dernière dans «Libération», préférer le principe de «mobilité sociale» à celui d’égalité, le sociologue François Dubet juge pour sa part nécessaire d’inverser la tendance...… "Notre système éducatif a réussi à cumuler deux problèmes qui devraient théoriquement être contradictoires : une forte résistance au changement accompagnée de fréquents réflexes protestataires et, dans le même temps, une infantilisation déresponsabilisante de tous les acteurs, allant de pair avec une organisation très hiérarchique"…
… un article récent du Wall Street Journal rappelle que la sexualité des ados est toujours peu suivie par les médecins. Livrés à eux-mêmes, ils transforment cette liberté en rébellion. Même si aux Etats-Unis, une nouvelle contamination sur quatre concerne les jeunes de 13 à 24 ans. …
… L'éducation sexuelle au lycée, toujours déficiente, est remplacée par le porno. L'Education nationale reste traumatiséeà l'idée de parler de sexe et de prévention. Mais le triste constat est là: les jeunes ne savent même plus que le VIH est une infection sexuellement transmissible…… Les principaux freins au développement du numérique sont donc le manque d’équipements et de crédits pour acheter des ressources. Immédiatement après, les enseignants évoquent leur manque de formation (51% des instits), ainsi que les problèmes techniques et de maintenance. Parmi les principaux avantages du numérique, 83% des profs soulignent qu’il «capte l’attention de toute la classe», et 74%qu’il «stimule la curiosité des élèves et les motive». Seuls 15% des enseignants pensent qu’à moyen terme, le manuel numérique remplacera le papier….
… Quoi, la stratégie numérique, vous ne vous en souvenez pas? Pourtant, ce n’est pas ancien. Dix-huit mois. Le numérique, intégré dans une stratégie globale appartenant au «redressement productif», était présenté comme un pilier de la refondation de l’école.
Les discours des ministres étaient assez flous sur les attendus du numérique à l’école: il fallait fournir davantage de matériels et diffuser les pratiques et usages. Pour quel bénéfice pédagogique? Dans quel but? ..
… Au-delà de la moquerie, faut-il en penser quelque chose, de ce douzième plan numérique?..… L'annonce des 60000 postes a pu un temps aveugler nos concitoyens, mais trois rentrées plus tard, on se rend compte que ce chiffre parviendra péniblement à combler les départs à la retraite et à encaisser la hausse démographique. Sans compter que le recrutement est problématique …
… Il ne s'agit donc pas de regretter cette énième annonce d'un grand plan numérique mais bien de hiérarchiser les priorités. Les enseignants sont très nombreux à défendre avec ferveur l'introduction de pédagogies innovantes associées à l'usage de ce qu'on appelle dans le jargon éduc nat les TICE. Ils n'en oublient pas pour autant les conditions pour que cet usage soit rendu possible …
…Au niveau des jeux dangereux il y a un indicateur qui a été donné ce matin, on est passé de 25 morts
dans les années 2000, à actuellement 2 morts pour cette année, à un maximum de 3 ou 4. C'est toujours trop bien sûr, mais la prévention se fait.
Après il ne suffit pas d'un claquement de doigt pour que tout ça disparaisse, il ne faut jamais arrêter, le harcèlement prend son temps…
[ Jeux dangereux, violences, harcèlements – Colloque 2014 – APEAS ]… Les parents-drones sont servis par un véritable marché de la surveillance et par une société
qui tolère de moins en moins l'autonomisation des enfants.
Aujourd'hui il existe des tonnes de systèmes permettant de coller aux basques de nos enfants.
Du simple baby-phone qui clignotait aux pleurs du bébés, on est passés à un système autrement plus sophistiqué
et qui suit à la trace l’enfant jusqu’à un âge relativement avancé…… plus le film est récent, plus la probabilité que l’écolier reparte en voiture est grande. Si vous n’avez pas envie de fouiller votre cinémathèque, jetez donc un œil dans la rue : la quasi-totalité des écoliers ne sont plus piétons mais passagers.
Les – trop rares – études consacrées au sujet confirment que les enfants marchent de moins en moins...
… Pourquoi marchent-ils si peu ? Parce qu’on leur interdit !...Balise GPS intégrée dans le manteau pour suivre ses déplacements, applications sur votre smartphone pour contrôler le sien, ou encore chaussette intelligente pour connaître en temps réel son pouls ou sa température. Les objets connectés pour pister votre progéniture fleurissent,
mais est-ce une bonne nouvelle ? …
"Les-Apprentis"
Cela
fait plus de vingt ans que l'objectif de 500000 apprentis a
été posé. Avec François Hollande à la
manœuvre, on va y arriver, c'est sûr.
Et
on va voir ce qu'on va voir …
… le diagnostic et le pronostic
ne sauraient être les mêmes pour''l’apprentissage'' à
un niveau de qualification élevée (un apprentissage que l’on
peut sans doute appeler, pour être plus clair, ''l’alternance'')
celui qui relève des enseignements supérieurs (dont les effectifs
sont passés de 20000 en 1995 à 135000 en 2013), et celui
que l’on appelle plus communément ''les apprentis'' …
… De fait, l’expansion
de l’apprentissage en France a essentiellement bénéficié
aux jeunes déjà diplômés, notamment
ceux du supérieur,
dont la part dans les entrées
en apprentissage est passée de 1?% du total en 1992 à 14?%
en 2010. Durant cette période, la proportion des apprentis sans
diplôme préalable a chuté de 60 % à seulement
35?%. Or, ce sont justement ces jeunes pour lesquels le dispositif de l’apprentissage
est le plus utile en termes d’insertion professionnelle. En laissant ces
jeunes de côté, l’apprentissage ne joue pas le rôle
d’insertion et de correction des inégalités sociales que
l’on peut en attendre.
Comment
en est-on arrivé là …
… A la fin du contrat, l'employeur
n'a absolument aucune obligation à garder le jeune dans
son entreprise. Dans certains secteurs professionnels, comme la communication
ou les médias, l'embauche de jeunes en apprentissage peut effectivement
être un
moyen de bénéficier de main d'oeuvre volontaire et motivée
à bon marché...
Mais l'apprentissage c'est
aussi pour beaucoup d'entreprises qui y ont recours un moyen de former
"à leur main" leurs futurs salariés …
"Les-Fondamentaux"
… En France, le temps consacré
à l’enseignement du français et des maths est parmi les plus
élevé de tout l’OCDE :
près
de 60% du temps de classe. Seuls les élèves portugais
et mexicains y consacrent plus de temps.
Un pays souvent vanté pour
ses excellents résultats comme la Finlande n’y consacre que 40%,
seulement 22% au collège (40% en France). Considérant
les résultats respectifs de ces pays aux évaluations
internationales …
"Les-Neurosciences"
… Quand
les neurosciences s'emparent de la pédagogie, elles ne
sont plus seulement ridicules,
elles
deviennent dangereuses, scandaleuses, manipulant des enfants comme
des cobayes,
auxquels on inflige des traitements
qui feraient hurler Brigitte Bardot, s'il s'agissait de bébés
phoques. Hier soir, au JT de 20h,
on a atteint les sommets de l'aberration
et du non sens, pour démontrer des contre-vérités
ahurissantes.
On a surtout eu la démonstration
de ce qu'est une "bonne élève" …
"Le-Mérite"
… En réalité,
la réussite se joue dès les petites classes pour les enfants
des milieux modestes.
En terminale, notre système
a largement eu le temps d'écarter tous les élèves
qui ne rentraient pas dans son moule,
dont certains pouvaient se montrer
très "méritants".
La plupart de ces exclus - et ce
n'est pas un hasard - viennent des familles les moins favorisées…
… Mais
quel mérite mesure l'école ? Avant tout, une capacité
au raisonnement abstrait. Quid de la multiplicité des formes d'intelligence,
de la créativité,
de la capacité à coopérer avec autrui ? Ces qualités
seront pourtant essentielles dans la vie du citoyen et salarié.
Il n'y a pas de mérite, mais
des mérites.
… les Coréens appellent
la «prison Kakao Talk», du nom de l’incontournable service
de messagerie téléphonique -
97% des utilisateurs de
smartphones ont recours à cette application en Corée du Sud,
soit plus de deux habitants sur trois…
… une réalité
nouvelle dans ce pays ultraconnecté où
le harcèlement scolaire est répandu : 28% des
collégiens et lycéens
ont déjà été
victimes de harcèlement en ligne, d’après une enquête
de l’Institut national pour les politiques sur la jeunesse.
Le taux de suicide des
15-24 ans, quant à lui, a
presque doublé entre 2001 et 2011…
… Sous prétexte
de dégager une élite, on traite mal ceux qui n’y
appartiennent pas. Un exemple :
l’ex-ministre Vincent Peillon voulait
rapprocher le collège de l’école élémentaire.
La réponse a été immédiate :
vous allez baisser le niveau, sacrifier
les élites, mieux vaut accepter le «massacre des innocents»
en sixième…
Or tous les sociologues savent que
l’élite scolaire reflète les inégalités sociales…
… Certes, il faut dégager
de bons élèves, mais cela ne nous dispense pas de nous occuper
presque prioritairement de ceux qui ne le sont pas.
Il faut compenser le mérite
par l’idée qu’on a des devoirs envers ceux qui n’en ont pas. Et
ici il y a un vrai clivage idéologique.
"La-Classe"
… Enfin, pourquoi
ne pas repenser la division même en classes ? Envisager
un collège modulaire, un
parcours plus personnalisé des élèves, qui
auraient à franchir une dizaine de paliers en français, en
maths…en quatre ans ? Appliqué dans les pays scandinaves, ce principe
fonctionne bien. Enfin, comme chez nos voisins du Nord, il plaide pour
l'introduction de travaux manuels qui permettraient de valoriser la variété
des talents des élèves…
… Reste à savoir si elle saura et pourra aller au-delà alors que le piège tendu pendant la campagne présidentielle se referme un peu plus chaque mois - ces 60.000 postes offerts sans aucune forme de contrepartie, sur la base d’un programme composé d’intentions souvent louables mais dont les modalités de mises en œuvre n’ont jamais été nettement définies. Le tout couronné par une loi qui s’en remet à commissions et décrets pour révéler - ou pas - son suc et dans une atmosphère parasitée par la réforme des rythmes. Il faudra un immense talent et pas mal de chance pour sortir de ce bourbier.… Notre principale proposition est de donner une place centrale à la pédagogie,… Il est loin le temps de l’espoir, le temps de refonder pour de vrai, le temps où l’on imaginait quelqu’un se poser pour de bon et mener une action dans la durée, jusqu’au bout, un architecte / maître d’œuvre qui conçoive, planifie et mène à terme les travaux de remise à neuf dont l’institution Ecole a tant besoin…
… Les ministres passent, nous restons, dans nos classes.
La continuité de l’école, c’est nous, nous seuls. Et c’est anormal.… Sans surprise, l'équipement informatique à domicile demeure le fait des enseignants. La dotation par l'établissement ou la collectivité stagne ou décroit.
Les collèges se révèlent moins dotés en ressources pédagogiques numériques que les lycées.
Les enseignants de sciences humaines/sociales et de sciences/production déclarent plus que les "littéraires" disposer de ressources.
La pratique hebdomadaire et la disponibilité des ressources se conjuguent.
Les plus jeunes semblent (encore) moins au fait que les autres enseignants…
… Principaux facteurs dissuasifs, pour les utilisateurs des TICE : la taille des groupes d'élèves (48 %), équipement informatique insuffisant (47 %), obsolète, défectueux, inadapté (46 %), débit réseau ou Internet insuffisant (42 %).
[ Enquête PROFETIC auprès de 5 000 enseignants du second degré - RAPPORT 2014 ]… Les crédits mis à la disposition de la Caisse nationale d'allocations familiale (CNAF) pour subventionner la création de places ont en effet été sous-consommés à hauteur de 243 millions d'euros en 2013. Seulement 6000 places ont été décidées, contre 11000 prévues…
… les communes connaissent des difficultés financières qui pourraient les détourner des projets d'accueil de la petite enfance. D'autant plus que le coût de création d'un berceau est passé de 18000 euros en 2000 à 34000 en 2013…
ce qui passe par une réforme des concours de recrutement des enseignants. ..
… Derrière ces critiques, il y a l'idée du "modèle républicain". La République considère que le citoyen n'a pas de sexe, pas d'âge, pas d'appartenance.
Dès lors, l'on pense que les élèves peuvent se départir de ce qu'ils sont en entrant en classe et que l'on peut tous les traiter de la même manière.
C'est une erreur. L'école force les élèves à entrer dans un moule, elle crée du conformisme, et donc, de l'exclusion.… Diwan, école laïque et gratuite, doit actuellement financer sur son propre budget les salaires des enseignants affectés aux classes créées depuis moins de cinq ans. Une charge financière importante, frein à l'ouverture de nouvelles sections. À l’instar de ce qui a déjà été mis en place au Pays Basque, Diwan souhaite un "aboutissement rapide" du dossier de contractualisation précoce. Une disposition par laquelle l'État prendrait en charge les nouvelles écoles Diwan sous contrat d'association dès lors que l'effectif d'une classe est identique à celui requis pour l'ouverture d'une classe bilingue dans l'enseignement public, soit 15 élèves de plus de 3 ans…
… Mais la généralisation de la semaine de 4,5 jours ne passe visiblement pas. Selon un sondage de l'institut CSA pour RTL, une nette majorité de sondés, 60%, contestent le bien-fondé de la réforme. Ils n'étaient "que" 47% il y a un an…
… 59% des Français ne veulent pas changer le système d'évaluation à l'école.
Critiquées au quotidien, jugées démotivantes et parfois vides de sens, les notes font paradoxalement toujours figure de référence…
… Le port de l'uniforme fait en revanche l’unanimité : 67% des sondés l’approuvent. Il est considéré comme une bonne mesure pour lutter contre les inégalités sociales, que l'école ne parvient pas à combattre, selon 57% des Français.
[ Les français et l’école – CSA – RTL – sept. 2014 ]… "L'étude pointe une surreprésentation dramatique d'anciens élèves d’établissements scolaires privés (independent schools)
ainsi que d’Oxford et de Cambridge parmi les institutions qui influencent tellement la vie du pays.
Il démontre que le Royame Uni est profondément élitiste"…
… Si l'on tient compte du vivier beaucoup plus étroit des diplômés de grandes écoles, la France fait en réalité plus mal.
Et bat l'Angleterre quant à l'entre-soi régnant au sommet du pouvoir.… les 3 heures libérées par la réforme des rythmes scolaires mise en place en 2013 et 2014, nécessitent un redéploiement ou un développement de nouvelles activités périscolaires par les communes.
Elaborés dans le cadre d'un projet concerté associant tous les acteurs éducatifs, ces nouveaux temps éducatifs doivent être accessibles à chaque enfant sans discrimination et gratuits pour les familles.
Cette égalité de tous sur tout le territoire doit être garantie par l'Etat.
La FCPE demande la mise en place d'un financement pérenne des nouvelles activités périscolaires, prenant le relais du fonds d'amorçage à la rentrée 2016 et rappelle que l'argent public doit être réservé à l'Ecole publique.… L’obligation de faire ne résout pas les difficultés de mise en place.
La rentrée des classes pose à nouveau la question des moyens et de la qualité des nouveaux temps liés aux rythmes scolaires. L'Association des Maires Ruraux de France signale que "l’école rurale déjà largement pénalisée ne doit pas être la victime collatérale de cette décision : celle-ci risque d’amplifier une école de la République à plusieurs vitesses".
Suite aux déclarations de prérentrée de la ministre, les maires ruraux estiment qu'ils n’ont pas besoin "d’injonctions de surveillant général" .
"Le-Redoublement"
… Selon une étude
citée par Le
Figaro, les élèves qui redoublent le CP ne retrouvent
aucun
bénéfice les années qui suivent. Pire,
certains sont perdus lorsqu'ils doivent réapprendre au même
rythme que les autres.
… Du temps, de l'argent
perdus, et une confiance en soi meurtrie jusqu'à l'âge adulte.
C'est le
triste bilan que dresse le Conseil national d'évaluation
des programmes (Cnesco)
du redoublement …
… Le fait de vivre dans une
famille monoparentale augmente de 37 % la possibilité de redoubler,
et celui d’avoir un père au chômage la multiplie par deux.
A
l’opposé, celui d’avoir une mère diplômée
du supérieur divise par près de trois le risque par rapport
à une mère s’étant arrêtée au collège…
…La
France reste fidèle à la pratique historique du redoublement.
Une pédagogie traditionnelle, les faibles contraintes réglementaires,
les procédures floues de décision quant aux critères
de redoublement, la place essentielle laissée aux parents dans les
décisions expliquent la
résistance de cette pratique…
… La refondation avait pour tâche
de réduire cette fracture historique qui pèse si fort dans
les résultats de la France en matière d’éducation.
La réforme territoriale ne
fait rien de moins qu’anéantir ce projet par «le transfert
aux régions […] des collèges[…]…
… Et si Najat Vallaud Belkacem intervenait
pour donner un peu de sens à ce point de la réforme et confirmait
la refondation? …
… Un abandon,
en silence. Une loi a été votée, le président
s’était engagé à rapprocher école et collège.
La réforme territoriale ne
doit pas contredire cet engagement. Dans deux ans, si la direction n’est
pas suffisamment marquée,
l’école
serait immanquablement «libéralisée»…
… La «machine école»,
quoi qu’il arrive, continue de tourner grâce aux enseignants, administratifs,
agents, cadres.
Des solutions pour lutter contre
l’échec scolaire, mieux accueillir les élèves, peuvent
s’élaborer (ou pas!) à l’échelle du terrain,
dans les établissements,
dans les classes –les politiques et leurs réformes ne font que passer.
On voudrait
démontrer que le ministre de l’Éducation nationale ne sert
à rien qu’on
ne s’y prendrait pas autrement...
… Comment
en effet croire encore que l’éducation est une priorité
du quinquennat de François Hollande
quand la valse des locataires de
la Rue de Grenelle bloque toute avancée importante dans la réforme
de ce système qui ne va pas bien ?
Si une partie des 900 000 enseignants
vit ce départ comme un abandon, d’autres affichent leur dépit…
… Même s'il est resté
peu de temps, il n'a pas annoncé que le nombre d'élèves
par classe serait drastiquement réduit à la rentrée
prochaine
ou que le corps des enseignants
remplaçants serait abondé en conséquence afin de pallier
toutes les absences des titulaires.
Pour que de telles choses voient
le jour, ce
n'est pas d'un nouveau ministre que nous avons besoin, c'est d'une autre
politique» …
Benoît Hamon : Mais attendez, je suis honnête, là… A mon avis, quand tu es au pouvoir ce n'est pas le moment où tu es le plus inventif.
… C’est le duo Ségolène Royal, alors ministre délégué à l’Enseignement scolaire et Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports,26 août 1824 : un ministre de '' l'Instruction publique'' est nommé pour la première fois. C'est un homme,
et même un évêque : Mgr Freyssinous !
26 août 2014 : pour la première fois, une femme est nommée
à la tête du ministère de l' « Education nationale » : Najat Vallaud-Belkacem …
… Un évêque pour commencer, et une femme pour finir. Un véritable miracle.
… Celui qui espérait calmer la fronde s'est retrouvé avec un large éventail de mécontents.
Les opposants à la réforme sont restés vent debout. Ceux qui avaient mouillé la chemise dès la première heure se sont sentis trahis et abandonnés…
… En définitive, le ministre aura passé une bonne partie de ses 147 jours rue de Grenelle à gérer ces deux dossiers. Pour tenter de laisser une empreinte, Benoît Hamon a quand même ouvert un dossier qui lui tient à cœur : celui de l'évaluation des élèves. En finir avec la note sanction est un des ses credo, afin de rendre l'école plus douce, moins cassante et excluante. Un objectif noble, certes, mais …
… «Des programmes nationaux
devraient définir le minimum culturel commun,
c’est à dire le noyau
de savoirs et de savoirs-faire fondamentaux et obligatoires
que tous les citoyens devraient
posséder […].
Cette formation élémentaire
devrait mettre l’accent sur les savoirs fondamentaux
qui sont la condition de l’acquisition
de tous les autres savoirs, et sur la disposition à acquérir
des savoirs».
Du fait
de la progression démographique et du développement
des classes moyennes dans le monde,
les systèmes éducatifs
vont devoir former, d'ici 2050, autant d'étudiants que durant toute
l'histoire de l'humanité réunie…
… Bien des pays, et la France en
premier, ont également mis en place un système élitiste
de sélection de «talents».
Cet
esprit de compétition – qui n'est pas très «égalité
et fraternité» soi-dit en passant –
laisse fort peu de place à
un travail collaboratif…
… Il y a aussi chez nous la peur
de l'échec et l'absence de deuxième chance.
Il faut donc introduire d'urgence,
dès le plus jeune âge, un «permis» de se tromper
et un «devoir» d'explorer…
«Le
jugement à l’égard du fonctionnement de l’école élémentaire
et maternelle se dégrade,
celui à l’égard de
l’élémentaire atteignant le niveau le plus bas enregistré
depuis 2007.
La majorité des Français
estime que la profession d’enseignant en primaire s’est plutôt dégradée
ces dernières années.
Près de six français
sur dix estiment que le métier d’enseignant a aujourd’hui une mauvaise
image en France,
cette perception étant néanmoins
beaucoup plus positive que celle des enseignants eux-mêmes.
L’image des enseignants encore plus
que celle de la profession est perçue comme s’étant dégradée
au cours des dernières années.
Si moins d’un Français sur
deux conseillerait à une personne de son entourage de devenir professeur
des écoles,
ils restent toutefois plus nombreux
que les enseignants eux-mêmes à recommander ce métier.»
… La dichotomie
éducation-instruction (même si elle ne peut jamais
être tenue jusqu’au bout)
a en effet structuré en profondeur
depuis la Révolution française le débat public sur
l'Ecole …
… Si l'on doutait encore de l'option
''éducative'' (et même'' ultra-éducative'') de la création
du ministère de l' «Instruction publique »
(en dépit de son intitulé),
le mieux est alors de suivre son premier titulaire, Monseigneur
Frayssinous …
… "Le
temps vertigineux passé par les enfants sur les écrans
pénalise aussi la lecture de romans, qui induit un repli sur soi,
une introspection,
une méditation lente,
alors que l’écran induit l’échange entre amis et un rapport
au temps qui s’accélère.
Les parents ne freineront
pas le mouvement –ils lisent aussi de moins en moins.
Les élites
non plus, qui ont déserté les humanités, dont la rentabilité
sociale est jugée marginale.
«Le cadre
supérieur ne va plus au théâtre, ce n’est pas statutaire.»
Une autre rupture est que
la culture ne sert plus aux jeunesà apprendre mais à se divertir.
Le
plaisir est devenu leur maître mot. Ils veulent du ludique,
des sensations fortes /.../"
Le
résultat est-il inquiétant ? «Les jeunes
ne sont pas plus cons qu’avant, répond Sylvie Octobre, ils ont des
connaissances pointues,
mais
c’est un peu du gruyère.»
…il
y a plus de 4 millions d'années, cette transformation
ne fut pas le résultat de la volonté délibérée
d'une communauté de primates voulant échapper à leur
condition. Elle fut nécessairement le fait du hasard, quel que soit
le nom donné à ce facteur, qui se traduit par l'imprévisibilité
et le non-programmable.
Dans le cas de l'humanité
d'aujourd'hui, au contraire, deux voies différentes pourraient être
choisies délibérément pour provoquer les mutations
générant une post-humanité éventuelle …
… "les emplois
que les robots laisseront aux humains seront ceux qui nécessitent
réflexion et connaissances.
En d'autres termes, seuls les humains
les mieux éduqués rivaliseront avec les machines.
Et dans le système éducatif
des Etats-Unis comme dans le reste du monde,
les étudiants sont toujours
assis en rangées et en colonnes,
apprenant à rester tranquilles
et à mémoriser ce qu'on leur dit, préparés
à une vie dans une usine du XXème siècle."…
… “The jobs that the robots will
leave for humans will be those that require thought and knowledge.
In other words, only the best-educated
humans will compete with machines.
And education systems in the
U.S. and much of the rest of the world are still sitting students in rows
and columns,
teaching them to keep quiet and
memorize what is told to them, preparing
them for life in a 20th century factory.”…
… La mémoire travaille davantage lorsque l’étudiant réfléchit à ce qu’il écrit. Grâce à l’ordinateur, il va donc certes plus vite,
mais il écrit de façon moins intelligente, comme le fait comprendre Daniel Oppenheimer: «Taper à la vitesse de la lumière encourage à transcrire ce que l’on entend, sans faire vraiment attention à ce qui est dit». …
… Dust off those Bic ballpoints and college-ruled notebooks — research shows that taking notes by hand is better
than taking notes on a laptop for remembering conceptual information over the long term…… Outre que la plupart d’entre nous dorment moins qu’aux siècles précédents (on serait passé de 10 heures en moyenne à 8 heures, puis à six heures), des sources de lumière nous alertent en permanence (écrans, lampes-témoins, vitrines vues du dedans). Les appels de la machine capitaliste nous «branchent» sans interruption, nous disant que nous avons la chance d’appartenir au grand réseau, ce à quoi nous nous soumettons sans peine. «La soumission à ces dispositifs, écrit Crary, est à peu près irrésistible, étant donné l’appréhension de l’échec social et économique, la peur de se faire distancer, d’être considéré comme démodé. Les rythmes de consommation technologique sont inséparables d’exigences d’autoadministration permanente.»…
… à l'adolescence "la durée minimum de sommeil doit se situer entre huit et neuf heures et l'heure limite de coucher ne devrait pas dépasser 22h". A l'ère du numérique, le début des cours ne serait pas le seul problème des collégiens et lycéens.
Les multiples écrans parasitent aussi le sommeil de nos adolescents.
… le début des cours avant 8h30 est néfaste pour la santé des collégiens et lycéens. Le slogan? "Laissez les dormir". ..
… "Les études montrent que les adolescents qui dorment suffisamment ont moins de risques d'obésité et de dépression... Ils ont de meilleures notes et une qualité de vie plus élevée" …
"Le-Code"
… de nombreuses personnalités, et même l'Académie des Sciences, estiment que l’école devrait apprendre aux élèves les rudiments de la programmation, laquelle favoriserait la réflexion, développerait la logique, l’entraide, la créativité et l’initiative, en sus d’un rôle de formation citoyenne.
Je sais ce que vous vous dîtes, je suis passé par là aussi : «Mais, je ne suis pas formé, moi, je sais à peine aller sur Facebook et créer une feuille Excel ! Et puis, on va faire ça où, dans notre salle informatique vintage ??». Rassurez-vous, il a finalement été décidé que cet enseignement du code se ferait à titre plus ou moins expérimental …Pouce !
…"Nous suivons le programme commun, mais avec des méthodes d'apprentissage très différentes"…
… "Les problèmes des élèves en difficulté viennent du fait que leur forme d'intelligence n'est pas valorisée dans le système actuel, uniquement focalisé sur la forme logico-mathématique et la forme verbale", reprend le responsable du collège. Tout Français le sait bien : à l'école de feu Jules Ferry, mieux vaut avoir l'esprit "intello" plutôt qu'une âme d'artiste…
… Dans certains pays, l’entrée des cantines scolaires est ainsi contrôlée par un dispositif de lecture optique
sur lequel l’enfant pose distraitement sa main.Des voix se sont élevées pour attirer l’attention sur les dangers d’un contrôle absolu et sans limites est sous certains aspects sensiblement plus sévère que celle des Etats fascistes du XXe siècle…
de la part d’un pouvoir qui disposerait des données biométriques et génétiques de ses citoyens. Avec de tels outils,
l’extermination des Juifs (ou tout autre génocide imaginable), menée sur la base d’une documentation incomparablement plus efficace, eût été totale et extrêmement rapide. La législation aujourd’hui en vigueur dans les pays européens en matière de sécurité
… Lorsqu’il évoque les principaux facteurs qui font obstacle à la promotion sociale de la communauté noire,
il parle de son «comportement antisocial» et de son «attitude contreproductive face au travail, à l’école, au mariage, etc.»,
pas des inégalités économiques ou de la discrimination permanente…
… elle pratique la politique dite de la «vitre brisée» –un concept théorisé en 1982 par les chercheurs James Q. Wilson et George L. Kelling
dans les pages d’Atlantic Monthly, qui sera adopté par la police de New York en 1993.
Elle fait valoir que le fait de sévir contre la petite délinquance permettrait de prévenir les actes plus graves…
… Ce concept est élégant, mais son efficacité n’est guère prouvée…
… Si les mêmes méthodes de maintien de l’ordre étaient appliquées à une région plus «blanche» (une zone rurale et pauvre, par exemple),
les chiffres seraient les mêmes…
Rappel : l'association nationale de parents d'élèves FCPE, en partenariat avec la section française de Défense des Enfants International,
procède à une enquête nationale sur les règlements intérieurs des établissements scolairesIl n'est pas trop tard pour envoyer les copies de règlements intérieurs à Bernard Defrance :
par courrier, 57 allée Bayard, 93190 Livry-Gargan et par courriel.… «le nouveau cycle CM1-CM2-6ème contraint premier et second degrés au rapprochement pédagogique …»
… «Un grand nombre d’enseignants n’avaient même pas regardé ces textes avant nos visites et les ont découverts en séance.
Certains en avaient entendu parler, mais sans vraiment y avoir réfléchi» …
«… Si des réponses ne sont pas rapidement données et des solutions trouvées..., le conseil école-collège s’inscrira dans la suite
de toutes les mesures et incitations réitérées régulièrement...sans parvenir à franchir une étape décisive …»
[ La mise en place des conseils école-collège - Rapport conjoint IGEN / IGAENR - mai 2014 ]… L’école maternelle est une école bienveillante. Sa mission principale est de donner envie aux enfants d’aller à l’Ecole pour apprendre, grandir et s’affirmer comme sujet singulier. Elle s’appuie sur un principe fondamental : tous les enfants sont capables d'apprendre et de progresser. En manifestant sa confiance à l’égard de chaque enfant, l’école maternelle l'engage à avoir confiance dans son propre pouvoir d’agir et de penser, dans sa capacité à apprendre et réussir sa scolarité et au-delà …
…L’école maternelle est un cycle unique et première étape pour garantir la réussite de tous les élèves au sein d’une école juste pour tous et exigeante pour chacun …
… L’institution est attentive à ne pas sous-estimer ni sur-estimer les inégalités socio-économiques, territoriales, culturelles ou entre filles et garçons pour éviter l’apparition précoce de difficultés scolaires …
[ Conseil Supérieur des Programmes - PROJET DE PROGRAMME ET RECOMMANDATIONS - ÉCOLE MATERNELLE – juillet 2014 ]Nos ados ont les idées noires. Quand on est âgé de 10 à 19 ans,
la dépression est la principale cause de maladie et de handicap selon un rapport publié mercredi par l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) sur la santé des adolescents…… enquête internationale de l'OMS ? «Globalement dans la moyenne» explique Emmanuelle Godeau, du service médical du rectorat de Toulouse, responsable de l'enquête HBSC en France. Cette étude révèle que, concernant «la perception qu’ils ont de leur état de santé général,
les jeunes Français font un peu mieux que la moyenne des autres adolescents européens, qu’ils aient 11, 13 et 15 ans»…
Année scolaire 2014–2015
Vacances de la Toussaint : du samedi 18 octobre 2014 au dimanche 2 novembre 2014 pour toutes les zones.
Vacances de Noël : du samedi 20 décembre 2014 au dimanche 4 janvier 2015.
Le calendrier complet toutes zones.… Une vie lycéenne moribonde
La vie lycéenne vivote en effet depuis vingt ans grâce à l’impulsion des quelques rares proviseurs impliqués ou des conseillers principaux d’éducation qui ont la confiance des premiers. Le plus souvent, ce sont les lycéens eux-mêmes qui rappellent les textes aux chefs d’établissement et les contraignent, en faisant le siège de leur bureau, chaque automne, à organiser les élections, à mettre en place les réunions des CVL, à consulter les dits CVL avant chaque conseil d’administration, à susciter les projets d’établissement… à faire vivre la démocratie lycéenne, tout simplement.
Il suffit, pour s’en convaincre, d’interroger quelques lycéens à ce sujet ou, mieux, quelques élus de la vie lycéenne. Il peut être intéressant aussi de faire, comme je l’avais fait récemment, une lecture attentive des règlements intérieurs des lycées dans lesquels, bien souvent, les droits mêmes des lycéens (expression, publication, réunion, association…) sont bafoués, au mépris des textes officiels et de la loi…… À première vue, les semaines de l’engagement lycéen, instituées du 30 septembre au 18 octobre 2013, n’ont pas rempli leur objet premier,
c’est - à - dire une augmentation du taux de participation aux élections pour le renouvellement partiel des conseils des délégués pour la vie lycéenne (CVL)…
… Ce constat globalement négatif cache cependant une réalité très inégale selon les académies et les types d’établissements, avec, çà et là, des hausses du taux de participation aussi spectaculaires que les baisses…
[ Note d’étape sur les dispositifs destinés à favoriser la vie lycéenne et la mise en place de l’acte II de la vie lycéenne : les semaines de l’engagement lycée. ]
Des demandes d’engagements concrets
… À la manière d’une équipe de football formée d’individualités brillantes, mais maladroite dans le jeu collectif, la France a commencé à perdre du terrain. Notre pays a reculé économiquement, en comparaison de ceux qui, il y a vingt-cinq ans, avaient un niveau de vie comparable au nôtre ; mais il a aussi reculé socialement, avec un chômage qui s’est installé jusqu’à finir par sembler inéluctable …
...Si la France investit plus de 6 % de son PIB dans l’éducation, les dépenses par élève dans le primaire sont de 17 % inférieures à la moyenne de l’OCDE alors qu’elles lui sont largement supérieures en ce qui concerne le collège et surtout le lycée. ..
...En dépit de la situation budgétaire, c’est un domaine dans lequel il ne faut pas hésiter à investir des ressources publiques, pour permettre à tous les enfants d’entrer à l’école avec toutes leurs chances de réussite. Il est d’ailleurs certain qu’un tel investissement se justifie pleinement du strict point de vue de l’équilibre intertemporel des finances publiques...[ Quelle France dans dix ans ? - Les chantiers de la décennie - Rapport au président de la République - Sous la direction de Jean Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective – juin 2014 – pdf ]
… La comparaison avec le coût inférieur de l’enseignement en Allemagne est visiblement restée en travers de la gorge du ministre :
«La comparaison des systèmes éducatifs sur la base de statistiques est un travail important mais qui ne peut constituer à lui seul un guide pour l’amélioration de nos politiques publiques, surtout si cette comparaison est réalisée à grands traits, et sans une certaines dose de subtilité dans l’analyse», tacle Benoît Hamon…
… Il rappelle ainsi à Jean Pisani-Ferry qu’il est représenté dans le comité de pilotage de l’évaluation de la politique de lutte contre le décrochage, «un moyen certes moins visible mais au moins aussi essentiel pour votre institution et l’avenir de notre pays, de formuler des propositions concrètes pour permettre la réussite scolaire du plus grand nombre»…… L'économiste Jean Pisani Ferry lui a répondu le 7 août (dans une tribune publiée par «Les Echos») que «par nature, une étude fondée sur une approche 'top down' ne peut prétendre à la même granularité qu'une investigation sectorielle spécifique. Inévitablement, l'étendue du champ couvert se paie d'une moindre précision…»
… Au collège, le coût salarial par élève en France (2.392 dollars), reste inférieur à la moyenne de l'OCDE :
la France se situe à cet égard en 22ème position sur 28 pays…Les-Droits-De
… Un enfant est tranquillement assis dans une pièce avec un marshmallow. Et il ne le mange pas, puisqu’on lui a promis qu’il en aurait deux autres
un peu plus tard s’il résistait à la tentation pendant un quart d’heure. Ce petit est un parangon de retenue, un expert ès gratifications différées.
Il continuera – c’est en tout cas ce qu’affirment les psychologues – à faire preuve de la rectitude nécessaire pour décrocher ces récompenses
si douces et difficiles à obtenir que sont la réussite scolaire, l’argent et la santé…
… Que faire des enfants non-conformistes?..
Empruntant déjà aux idées de Taylor, l’école n’était guère conçue pour encourager l’esprit critique. Elle ne l’est pas davantage aujourd’hui,
tant le salaire et la sécurité de l’emploi des professeurs dépendent de la réussite des élèves aux tests standardisés.
«Ce que nous enseignons aujourd’hui, c’est l’obéissance, la conformité, le respect des instructions»…Les-Droits-De
Voici 40 ans – le 5 juillet 1974 - le président Giscard d'Estaing tenant une promesse électorale surprit tout son monde
en faisant passer la majorité civile et électorale de 21 à 18 ans…
… Aujourd'hui se pose la question de franchir une nouvelle étape eu égard à la plus grande maturité avancée des jeunes
et à leur implication dans la vie quotidienne, tout simplement du fait de leurs compétences même si crise oblige,
nombre de jeunes jouent les Tanguy au domicile parental ;
Françoise Dolto militait déjà dans les années 80 pour l'émancipation à 13 ans.
Sans aller jusque-là …
À une période où l'engagement des jeunes pour la défense des principes de la République est primordial, la présente circulaire
vise à donner un nouveau souffle à la participation des lycéens à la vie de leur établissement.
L'apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble est un objectif pédagogique aussi important que la transmission des savoirs…
… Il revient ainsi aux chefs d'établissement de veiller aux respects des droits et libertés des lycéens et d'en faciliter l'exercice :
libertés d'expression, dont le droit de publication et le droit d'affichage (articles R. 511-6, 7 et 8 du code de l'éducation),
d'association (article R. 511-9) et de réunion (article R. 511-10)…… la question de la rémunération, pour importante qu’elle soit, ne suffit pas à traiter le sujet (on sortait en 1994 de la “revalorisation” Jospin). Elle souligne en revanche qu’aucune décision ni aucun ministre n’a su renverser la vapeur et donner le sentiment aux enseignants que le pays leur savait gré de leurs efforts…
… Qu’ a-t-on fait pour aider les professeurs à réussir mieux avec leurs élèves ? Qu’a-t-on fait pour leur exprimer, concrètement, une reconnaissance collective ? Leur a-t-on proposé des formations qui répondent à leurs préoccupations ? A-t-on encouragé ceux qui s’engageaient au-delà de leurs obligations statutaires, notamment dans la mise en œuvre de projets de tous ordres - voyages, sorties, numérique, culture, etc. ? Les a-t-on suffisamment encouragés et accompagnés au quotidien ?
Il n’existe pas de réponse simple à ces questions …
… Cette précarisation du marché de l'emploi touche en tout premier lieu les jeunes. Alors qu'en 1982 plus de 80 % des 15-24 ans salariés
étaient en CDI, ils ne sont plus que 50 % en 2012 (contre 90 % pour les 25-49 ans) ! Même une fois retirée la proportion de jeunes en contrats d'apprentissage, l'écart avec les 25-49 ans reste considérable : 22,9 % des moins de 24 ans ont un CDD, contre à peine plus de 7 % pour les 25-49 ans.
Le contrat précaire apparaît donc dans ce cas un passage quasi obligé de début de carrière…… L’annulation du sommet de Turin (prévu initialement courant juillet) pour accélérer la mise en œuvre de «l’initiative
pour l’emploi des jeunes» européenne, en dit long sur le désarroi des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne face à l’explosion du chômage des jeunes.
Un chômage qui les touche deux fois plus que leurs aînés pour atteindre 22% dans l’Union européenne et plus de 55% dans certains pays…… En 2012, 42% des jeunes salariés avaient des contrats temporaires et 32% travaillaient à temps partiel
(respectivement 4 fois et 2 fois plus que leurs aînés). Quant à ceux qui sont en décrochage scolaire et ne suivent aucune formation, plus de la moitié est au chômage en le subissant pour ses trois quarts…
"Le-Redoublement"
... D’après l’OCDE,
28%
des élèves français de 15 ans ont redouble au moins
une fois, contre 12% en moyenne dans les pays membres.
Cette pratique est non seulement
coûteuse (près de deux milliard d’euros par an dans l’enseignement
obligatoire),
mais inefficace ; l’élève
qui décroche perd plusieurs mois de son année et rencontre
souvent les
mêmes difficultés l’année suivante…
Agnès Van Zanten :
"l'école
est un grand marché..."
… le
décret (n° 2014-800 du 15 juillet 2014) organise les
conditions dans lesquelles les services de l'éducation nationale
travaillent
avec les conseils généraux
qui veulent mettre en œuvre la possibilité qui leur est offerte
par l'article L. 213-1 du code de l'éducation,
dans sa rédaction
issue de la loi du 8 juillet 2013, de prévoir, afin
de favoriser la mixité sociale, qu'un même secteur
de recrutement
est commun à plusieurs
collèges publics situés à l'intérieur d'un
même périmètre de transports urbains…
«Le
plus drôle, c’est que les écoles privées,
à force d’accueillir tous ces élèves qui fuient le
système public finissent par être les seules
qui abritent une vraie
mixité sociale!»
On
peut modestement rappeler que le rôle de l’Éducation
nationale, des communes, des départements, leur responsabilité,
serait d’éviter la
constitution et le renforcement de ghettos scolaires. Une conception intelligente
des cartes scolaires,
le maintien des équipes
enseignantes en place, des propositions pédagogiques efficaces …
"Le(s)-Bac(s)"
… En
réalité, c’est l’expansion des baccalauréats
professionnels (créés par le ministre de l’Education nationale
Jean-Pierre Chevènement en 1985)
qui assure quasiment toute
la progression du taux de bacheliers dans une classe d’âge depuis
une vingtaine d’années :
23,7% de bacheliers professionnels
dans la classe d’âge de 2014 contre 8% dans celle de 1994…
… les «objectifs de
Lisbonne» envisagent 50% d’une classe d’âge à bac+3
(«bac + licence»).
Difficile
à atteindre alors que la part des bacheliers généraux
et technologiques dans une classe d’âge stagne obstinément
à peu près
à cette hauteur depuis vingt ans…
… alors même que Jacques
Chirac n'a pas hésité à dire à la «Convention
sur l'éducation et la formation» tenue par les partis de droite
en janvier 1990 que «80%,
ça n'a pas de signification, car il n'y a pas 80% d'élèves
aptes à s'ouvrir à l'étude des concepts»…
… L’objectif
des 80% d’une classe d’âge a banalisé la complexité
du système et en conforte la (large) part d’illusion.
Parler de «pourcentage»
construit un objet bac qui n’existe pas. Il
n’y a pas «le bac» mais DES baccalauréats…
… Cette interrogation passe
par la redéfinition de la place de la licence,
en conformité avec
les objectifs de la France au regard de la stratégie
de Lisbonne…
… Une
pratique bizarre et discutable, qui renvoie à une équation
très française : l’université doit accueillir
tous les bacheliers
qui le demandent avec interdiction
de sélectionner, mais sans que l’Etat n’augmente les moyens alloués
en proportion,
et l’injonction de diminuer
l’échec en première année ainsi que l’obligation de
mieux insérer les étudiants professionnellement…
… Il y a aussi un phénomène
de propagation. Dès lors qu’une université fixe des capacités
maximales à une licence,
les autres facs ressentent
la pression des candidats recalés. Et sont incitées à
adopter, à leur tour, des plafonds…
… «Ce type de débat
n’est pas à l’ordre du jour.» En clair, le gouvernement
n’a aucune envie de s’attaquer à un sujet tabou,
une ligne rouge pour les
principales organisations étudiantes…
… de
nombreux postes – particulièrement les plus lucratifs –
ne sont presque exclusivement accessibles qu'aux jeunes issus de milieux
favorisés.
En Grande-Bretagne, par
exemple, seuls 7 % des enfants fréquentent une école privée.
Mais environ la moitié
des hauts dirigeants du pays et deux tiers de ses médecins ont été
formés dans le privé. Cette tendance devrait s'affirmer,
et la prochaine génération
de médecins britanniques sera probablement issue de familles appartenant
aux 20 % de la population les plus riches…
… Le statut financier étant
le principal déterminant des opportunités, les jeunes issus
de milieux moins favorisés sont de plus en plus découragés
– une situation susceptible
d'entraîner des troubles sociaux.
A moins d'accorder à
la jeune génération des perspectives d'amélioration
de son statut social et économique,
le fossé entre riches
et pauvres continuera de s'élargir, créant un
cercle vicieux qu'il sera de plus en plus difficile de briser.
..
Quarante-deux
établissements d'enseignement supérieur sont «hors-la-loi»,
dénonce l'Union nationale
des étudiants de France (UNEF, syndicat majoritaire). Dans un communiqué
publié mercredi 16 juillet,
l'organisation étudiante
accuse 14 de ces universités et grandes écoles
de pratiquer des «frais
d'inscription supérieurs au montant fixé nationalement par
le ministère»
et 33 universités
de «sélectionner les étudiants à l'entrée
de la licence et du master», et ce, «
en toute illégalité »…
… Cela
remonte à la mise en place de l’autonomie. On leur a
transféré des charges sans leur donner les moyens correspondants.
Elles
se sont retrouvées à gérer la pénurie
et à recourir à cette pratique qui va à l’encontre
de leur mission de service public.
«Le tirage au
sort est scandaleux, comme toutes les méthodes disant aux bacheliers
qu’ils n’ont pas le choix de leurs filières.
Certains vont renoncer à
poursuivre leurs études. D’autres devront s’inscrire ailleurs sans
l’avoir choisi, ce qui contribue à l’échec…
… La
création des 60 000 postes reste en revanche menacée
par plusieurs facteurs.
En premier lieu la crise
du recrutement. 3396 postes n'ont en effet pas été pourvus
en 2013. Cette tendance ne devrait pas être démentie en 2014…
… Au total, malgré
l'objectif répété de créations de postes, le
nombre d'enseignants titulaires (primaire, privé, public et privé
confondu) a
ura reculé entre
l'élection de François Hollande et la fin de l'année
2014. Et ne devrait pas beaucoup augmenter d'ici 2017.
… décrocheurs, ces jeunes sans diplôme ni formation et surtout sans travail.
Depuis 2010, un terme est utilisé pour les désigner : ce sont les NEET. Ils sont près de 1,9 million en France…
… en 2011 12 % des jeunes entre 15 et 29 ans était sans emploi, et ne suivait aucun cursus éducatif ou formation.
Aujourd'hui, les NEET représentent 17 % de cette classe d'âge d'après le Conseil d'analyse économique (CAE).
Début 2013, le CAE, qui travaille pour Matignon, a dénombré près de 1,9 million de jeunes NEET, dont 900 000 sans aucun diplôme…
… L'offre d'emploi des entreprises est aussi mise en cause. D'après des témoignages recueillis par Le Monde en 2013,
la recherche d'emploi apparaît pour une partie de la jeunesse comme un jeu perdu d'avance. ..…80 % ont un compte bancaire à 15 ans et que 67 % gagnent déjà de l'argent. Fallait-il entrer dans le protocole de l'OCDE
pour apprendre cette information qu'un institut de sondage aurait fait émerger sans faire plancher 1068 élèves de 225 établissements ?
En 2010, quand cette nouvelle évaluation a été créée, la question s'est posée…
… L'organisation internationale avait pourtant bien fait les choses. En rendant gratuite la participation à la première session,
elle espérait appâter. L'OCDE cherche à innover et à se diversifier dans ce secteur lucratif de l'évaluation des élèves, où elle s'est imposée.
Outre cette envie de devenir évaluateur à tout-va, l'OCDE veut aussi faire passer sa vision du monde…
… il est urgent que chaque adolescent apprenne à gérer son argent de poche : il en va de l'avenir de la planète…
Travailler dès l'âge de 10 ans sera désormais autorisé en Bolivie…
… «Si les enfants de 10 ou 12 ans sont autorisés à travailler, ils vont manquer l'école et entreront sans s'en rendre compte
dans le cercle vicieux de la pauvreté et de l'analphabétisme auquel il n'est pas facile de mettre fin», estiment ces organisations, qui rappellent que la Bolivie est signataire depuis 1997 de la Convention 138 de l'Organisation internationale du travail,
qui fixe l'âge minimal pour travailler à 14 ans, «exceptionnellement» pour les pays en développement (15 ans sinon)…… Le Guardian a réalisé une très intéressante et très courte vidéo de 90 secondes pour tout savoir sur la situation des toilettes dans le monde, on retient notamment que plus de gens ont accès à des téléphones portables qu'à des toilettes dans le monde.
2,5 milliards de personnes n'ont pas accès à des installations sanitaires
"Droits de l'enfant"
… On entend souvent l'argument selon lequel "on n'a pas besoin de connaître la mécanique pour apprendre à conduire".
L'absence de professeurs formés en nombre suffisant est également un frein pour beaucoup de ses adversaires, qui la jugent infaisable.
Entre ceux qui ne jurent que par l'introduction de l'informatique comme un enseignement obligatoire, et ceux qui ont peur que l'on veuille transformer le primaire en une prépa à l'Ecole 42, il existe pourtant des pistes pour initier les enseignants et favoriser un passage du périscolaire au scolaire,
sans avoir à attendre une réforme du socle commun qui prendra des années…… Oui, sur Facebook, nous sommes 1,2 milliard de rats de laboratoire
Le réseau social s'est permis une expérience psychologique sur près de 700.000 utilisateurs en toute opacité, pour évaluer son "pouvoir d'influence"…
… Jamais une entreprise n'a eu une telle possibilité d'influencer ce que nous pensons et ce que nous ressentons",
pointe le "Wall Street Journal" dans un éditorial.
L'éditorialiste Christopher Mims extrapole l'étude pour dessiner un scénario de film catastrophe
où le Big Brother Facebook peut "manipuler" les idées de ses utilisateurs.
Il pointe que les médias se concentrent sur les problématiques en termes de vie privée face au flot d'informations personnelles
dont peu disposer Facebook (orientation sexuelle, politique, religion, etc.), mais "et si" le réseau social utilisait plutôt ces données
pour "influencer votre état d'esprit afin d'atteindre un objectif particulier".![]()
… l’émergence inquiétante d’un véritable phénomène de société qui fait de plus en plus partie de la sexualité des jeunes.
Alors que sa prévalence est difficile à établir -entre 2,5 et 20% des adolescents auraient déjà envoyé une image intime
via leur mobile et jusqu’à 40% en auraient reçu au moins une-, le sexting …
… menée sur plus de 1.300 collégiens, âgés en moyenne de 12 ans, dans le cadre de la CDC and Prevention's Youth Risk Behavior Survey
apporte un nouvel éclairage sur le lien entre «sexting» et comportement sexuel à l'adolescence et de déterminer si le sexting
fait partie intégrante du « flirt » et du comportement sexuel des plus jeunes ou reste marginal et associé aux comportements à risques…… En Virginie, comme dans 19 autres Etats américains, la loi assimile les «sexting» entre mineurs à de la pornographie infantile
passible d’une peine de prison, même si les images incriminées «viennent de vous, en tant que mineur», a précisé l’avocate.
Dans un éditorial engagé, le Washington Post affirme que le comportement du jeune accusé «le met dans une catégorie de près de 30% de ses pairs» adolescents habitués à «sexter» et appelle à un nettoyage des lois en la matière.… «Tant que personne ne vous dit non, vous pouvez continuer à utiliser leurs données.» Mon idée était donc de montrer aux entreprises
que l'on peut faire appliquer la loi européenne.
Actuellement, en Europe, nous ne faisons que nous lamenter que la vie privée ne soit pas respectée en ligne et du fait que les entreprises
ne respectent pas la législation européenne…
… En fait, nous voulons que le réseau social se soumette à différents points de la loi, comme par exemple avoir des politiques de confidentialité compréhensibles…
… L'une des principales incompréhensions, c'est que nous ne sommes pas au Far West. On ne peut pas mettre n'importe quoi dans les termes…… Car il ne faut pas l’oublier, la vocation première des Facebook, Google et autre Twitter n’est pas de faire progresser la science,
mais leur chiffre d’affaires. Tous les jours, la trentaine de chercheurs de la Data Science Team de Facebook mène en toute discrétion
- et en toute légalité - des études sur les utilisateurs du réseau social.
Tous les jours, le fil d’actualité est manipulé par un algorithme ultracomplexeà des seules fins publicitaires…
… Au final, toute expérience vécue sur Facebook est entièrement construite par Facebook», écrit-il sur son blog.
Oui, le réseau social joue avec nos émotions. Ce n’est pas nouveau et pas prêt de s’arrêter…
Pouce !
![]()
… Le monde entier l'a vu lâcher une colombe blanche.
Mais rares sont ceux qui ont pu apprécier l'autre geste de Wera Jeguaka Mirim, un indien guarani de 13 ans,
qui a déjoué la sécurité du stade de Sao Paulo en cachant dans ses sous-vêtements une banderole
qu'il a brandie à l'adresse de la présidente Dilma Rousseff dans les tribunes, lors de la cérémonie d'ouverture du Mondial jeudi…… À la manière d’une équipe de football formée d’individualités brillantes, mais maladroite dans le jeu collectif, la France a commencé à perdre du terrain. Notre pays a reculé économiquement, en comparaison de ceux qui, il y a vingt-cinq ans, avaient un niveau de vie comparable au nôtre ; mais il a aussi reculé socialement, avec un chômage qui s’est installé jusqu’à finir par sembler inéluctable …
...Si la France investit plus de 6 % de son PIB dans l’éducation, les dépenses par élève dans le primaire sont de 17 % inférieures à la moyenne de l’OCDE alors qu’elles lui sont largement supérieures en ce qui concerne le collège et surtout le lycée. ..
...En dépit de la situation budgétaire, c’est un domaine dans lequel il ne faut pas hésiter à investir des ressources publiques, pour permettre à tous les enfants d’entrer à l’école avec toutes leurs chances de réussite. Il est d’ailleurs certain qu’un tel investissement se justifie pleinement du strict point de vue de l’équilibre intertemporel des finances publiques...[ Quelle France dans dix ans ? - Les chantiers de la décennie - Rapport au président de la République - Sous la direction de Jean Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective – juin 2014 – pdf ]
… Ce que nous dit d’abord le lynchage de Pierrefitte, c’est l’échec des politiques publiques menées depuis des décennies en France
dans les quartiers comme celui de la Cité des Poètes –dans les «banlieues» si l’on retient la terminologie médiatique.
Un échec massif, profond et durable qui nourrit une situation de pauvreté, de tension et d’abandon voire de relégation
dont l’ensemble des protagonistes du drame sont avant tout ici les victimes –même si, entendons-nous bien,
«la» victime du drame est le jeune homme lynché par ses agresseurs, qui sont eux des criminels.
Echec de la politique de l’emploi et de l’insertion, notamment des jeunes,
qui n’a su ou pu empêcher, sur place, un taux de chômage des jeunes de plus de 35%. ..
… Echec de la politique scolaire incapable d’éduquer des jeunes au respect de principes élémentaires,
comme celui qui consiste à ne pas se faire justice soi-même. ..… L'alternance est un mode de formation alliant théorie en classe et pratique en entreprise.
Elle s'adresse principalement aux jeunes. François Hollande, dans la droite ligne de ses prédécesseurs,
a fixé l'objectif de 500 000 apprentis en 2017. Mais la situation est grave.
Les deux types de contrats sont en chute libre…… la précarité s’est développée, avec des temps partiels et des CDD plus nombreux
(plus de 80% des contrats de travail sont aujourd’hui à durée déterminée),
venant grossir les rangs des personnes inscrites à Pôle emploi mais hors du champ du chômage pris en compte par l’Insee …… Il y a tout d’abord les sujets chauds à traiter dans l’urgence :
les ABCD de l’égalité, sur lesquels le ministère vient d'opérer un spectaculaire recul, la circulaire pour la refondation de l’éducation prioritaire, ou le suivi de la réforme des rythmes scolaires. La réforme qui monopolise le débat médiatique sur l’école depuis des mois n’occupe dans ce rapport que quelques pages, comme si l’administration voulait signifier que ce n’est qu’une réforme parmi d’autres …
… En clair, l’objectif des 60 000 créations de postes sera très compliqué à tenir et, pour l'instant, le compte n'y est pas…
… «La résorption du décrochage (stock) stagne depuis des années», le «stock» représentant la somme cumulée des quelque 140 000 jeunes qui décrochent chaque année. De plus, le «volume des jeunes pris en charge dans le cadre de la remédiation reste faible»…
/.../ Le rapport rappelle l’existence d’une note demandant plus de rigueur dans l’octroi de dérogations :
«Il n’y a pas lieu d’accorder des demandes de dérogation qui se ferait au titre de la convenance personnelle qu’elle soit en raison d’offre pédagogique ou d’autres motifs, sauf situation exceptionnelle à étudier au cas par cas.» ...
[ le rapport ]"La-Carte-Scolaire"
… Ce qui m’énerve, ce sont les dames-patronnesses qui disent : «On est tous de toutes les couleurs, qu’est-ce que c’est chouette !» Oui, je le pense aussi, mais ça ne va pas m’empêcher de remarquer ce qui se passe autour de moi. Il y a des gamins noirs, et je ne vais pas dire qu’ils sont blancs. Elles, elles ne disent pas «mes pauvres», comme au XIXe siècle. Mais elles disent «je vais voir "mes roms"».
Voilà les bobos bien-pensantes, bien contentes d’habiter là, mais gênées quand leurs enfants fréquentent trop les enfants des hôtels sociaux de Couronnes, où vivent des sans-papiers. À l’anniversaire, on en invite un, mais c’est tout…
![]()
Travailler et vivre autrement à l’école publique - du 20 au 23 août 2014 à Rostrenen (22)
Pour préparer sa rentrée, démarrer en pédagogie Freinet et s’y inscrire dans la continuité, approfondir et analyser des pratiques,
les groupes départementaux de Bretagne et des Pays de Loire organisent un stage autour des quatre piliers :
- Méthode naturelle et tâtonnement expérimental
- Travail individualisé et organisation coopérative
- Expression, création
- Communication
Présentation
ContactEnseigner, Eduquer, Vivre et travailler autrement ?
"Les-Notes"
… L'affrontement, comme si souvent en matière pédagogique, sera donc purement idéologique et renverra à cette simple question : quelle société souhaitons-nous construire - étant entendu que l'école en est la matrice autant que le miroir?
Or rien ne dit qu'une majorité de français, de droite comme de gauche, souhaite un monde où les rigueurs de la sélection s'atténueraient. Le gouvernement lui-même la tient pour une vertu …
… Croire qu'une commission suffira à déminer ce terrain hautement inflammable et à poser les bases d'une réelle refondation de l'évaluation scolaire semble, dans ce contexte, quelque peu hardi. Le précédent des rythmes scolarises est là pour le prouver.… toujours en vertu de ce sentiment profondément ancré que «nous, on en est pas mort, alors pourquoi changer»,
en France on a du mal à imaginer une autre manière de faire que celle qu’on a connue, particulièrement pour les notes,
que 75 % des français ne veulent surtout pas voir disparaître. On notera au passage qu’il est souvent reproché aux profs
de ne vouloir rien changer, ma foi on voit que ce trait est bien partagé…
… ce que Benoit Hamon souhaite faire, dans le sillage de Vincent Peillon, a déjà été mis en place très officiellement
dans une circulaire datant… de 1969! Mais n’a jamais été appliqué, ce qui devrait tout à la fois ramener les ministres
à une certaine humilité et plonger les réformistes dans un peu plus de dépit…
… Quel stress, cette histoire d’évaluation, la vache !
Ils ont 6 ans et ils sont déjà dans la compétition, la comparaison, la moquerie, les larmes…Il y a 221 ans, le 6 Messidor, an I de la République, c’est-à-dire le 24 juin 1793, la Convention adopte et promulgue la Constitution de l’An I …
… « L’idée d’un grand peuple se gouvernant lui-même était si noble qu’aux heures de difficulté et de crise, elle s’offrait à la conscience de la nation. Une première fois, en 1793, le peuple de France avait gravi cette cime, et il y avait goûté un si haut orgueil, que toujours sous l’apparent oubli et l’apparente indifférence, le besoin subsistait de retrouver cette émotion extraordinaire. »
Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, lycée d’Albi, 30 juillet 1903.
"Les-ABCD"
… «il ne peut être proposé de renoncer au projet»mais «il n’est pas non plus possible de penser généraliser le dispositif expérimental sous les mêmes formes et dans les mêmes termes qu’en 2013». Des conclusions pas faciles à entendre dans les 275 écoles pionnières. Celles-ci n’ont jamais fait des ABCD de l’égalité un «outil miracle» ; elles ont souvent pointé – et vécu – ses limites. Elles n’en ont pas moins endossé les attaques, assumé les pressions. Pour rien ?..Les ABCD de l’égalitéétaient-ils devenus cet «étendard»risquant de transformer l’école en un «champ de bataille» ? Les mots sont ceux du ministre de l’éducation, Benoît Hamon, qui, tout en réfutant l’abandon de l’expérimentation sous la pression des «anti-genre» …
… Les inspecteurs le reconnaissent : c’est un «phénomène inédit, d’une réelle violence symbolique pour les enseignants et souvent générateur de doutes» qui vient d'arriver. Il «bouscule l’école en l’obligeant à réfléchir à tout ce que l’on appelle aujourd’hui "éducation à..."»…
[ Évaluation du dispositif expérimental « ABCD de l’égalité » - Rapport juin 2014 – pdf ]… Les ABCD de l’égalité sont des modules pédagogiques intéressants et efficaces, ce sont ceux qui les ont utilisés qui le disent… Mais ils ne font que mettre en acte le vrai programme de l’école: Liberté, égalité, fraternité. Au fond ce doit être parce que cette devise ne plaît pas à Farida Belghoul qu’elle a déscolarisé ses enfants…
… l’évaluation par compétences a du sens, j’ai rencontré beaucoup d’enseignants qui pensent qu’elle peut aider des élèves à progresser. Mais ne risque-t-on pas, une fois encore, de perdre du temps à parler de changements qui ne viendront pas, ou pas vraiment s’ils rencontrent trop d’opposition? Des sujets, dont la fonction est aussi, est surtout au fond, de remplir l’agenda de communication du ministre?
Pendant ce temps, environ 20% des élèves qui sortent de CM2 ne maîtrisent pas suffisamment la lecture et les mathématiques pour suivre convenablement au collège. Et l’école française, de la maternelle à la terminale, reproduit les inégalités sociales mieux que n’importe où dans le monde.… Seulement 5% des enseignants français estiment que leur métier est valorisé par la société. C’est l’un des résultats les plus inquiétants de l’enquête Talis dévoilée ce mercredi par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui interroge sur les conditions de travail et d’apprentissage des enseignants dans 34 pays…
… Si 90% des professeurs français affirment maîtriser le contenu de leur matière, ils sont ceux qui s’estiment le moins bien préparés à la partie pédagogique de leur métier (6 sur 10, contre une moyenne de 9 sur 10)…
… Tous les élèves n’ont pas les mêmes probabilités d’avoir leur bac selon le lieu où ils vivent. Mieux vaut être scolarisé dans l’académie de Rennes, Nantes ou Grenoble (+de 90% de taux de réussite au bac), qu’à Créteil, Amiens ou en Guadeloupe. L’échec scolaire varie assez fortement d’une académie à l’autre. A Amiens ou en Corse, plus de 15% des 18-24 ans sont sortis du système éducatif sans diplôme en 2010. Ils étaient deux fois moins à Rennes, et autour de 5% à Paris…
"Les-Rythmes"
Il
ne reste de la réforme initiale que son squelette : cinq
matinées d’école sont obligatoires avec le mercredi - ou
le samedi par dérogation -
pour «mieux apprendre»,
les enfants étant plus concentrés le matin. Tout le reste
est désormais négociable.
Les activités périscolaires
peuvent être regroupées sur une après-midi, le vendredi
par exemple, ce qui entraîne une coupure de deux jours et demi
jugée trop longue
par les chronobiologistes. Les
journées de cours peuvent rester à six heures, ce
qui, selon les experts, est trop lourd.
En autorisant ces dérogations,
le ministre prend le risque d’un nouveau grand bazar à la rentrée.
De nombreux parents s’interrogent
...
… L’ambiance
autour de l’école est «trop nerveuse», d’après
le ministre qui «ne veut pas ouvrir un nouveau champ de bataille».
L’avantage en lançant
le chantier de la notation, marronnier du débat scolaire, est que
l’on
ne parle plus des rythmes.
Un bref répit ? Benoît
Hamon est attendu début juillet sur les ABCD de l’égalité
(filles-garçons), ce dispositif devenu la bête noire des militants
anti-genre. Il devrait annoncer son abandon, tout en affirmant qu’il ne
recule pas et que l’école transmettra la culture de l’égalité,
sous une autre forme.
l'ABCD
… «On ne renoncera pas à l'ambition, mais on s'apprête à en renouveler les modalités, en misant sur la formation des enseignants,
en respectant leur liberté pédagogique», se défend-on Rue de Grenelle, en promettant un «plan d'action» pour lundi 30 juin.
Sacrifier les «ABCD», expérimentés depuis l'automne dans 275 écoles – sur 48 000 –, pour que les enseignants, pris pour cible par les lobbys traditionalistes, puissent endosser plus sereinement leur mission ? C'est le message que s'échine à faire passer le ministre de l'éducation, Benoît Hamon...… Marchant sur une ligne de crête sur ce sujet comme sur bien d'autresdepuis son arrivée, Benoît Hamon regrette
que les communiqués sur l'école ressemblent tous "à des champs de bataille".
Je veux apaiser, a-t-il déclaré mercredi 25 juin sur France-Culture . "Je veux qu'on arrête d'emmener dans l'école, le débat des adultes".
Le ministre de l'Education nationale paye, aussi l'impéritie d'un gouvernement piégé par son incapacité à expliciter sa vision
et sans cesse pris en otage par les protestaires, y compris les extrémistes.
"Les-Rythmes"l'ABCD
aider les parents à prévoir cette rentrée compliquée par la réforme des rythmes scolaires.
Mais le site 5matinees.education.gouv montre tout autre chose. Le temps périscolaire, vanté comme un accès pour tous
et gratuit à des activités, semble avoir été escamoté.
Première surprise: les résultats sont parfois loin d'être similaires aux informations diffusées par les mairies…
… l'assouplissement contenu dans décret Hamon sur les rythmes scolaires a finalement offert aux maires
l'opportunité de contourner la réforme."Les-notes"
… On-ne-touche-pas à nos bonne vieilles notes sur 20 ! Agées d'un siècle et demi, elles apparaissent aujourd'hui encore
comme le symbole même de la méritocratie. Dans notre imaginaire, ces notes sentent bon la plume sergent et l'encre violette.
Elles symbolisent l'école laïque et républicaine, celle qui récompense chacun selon ses mérites. Et pourtant...… Et si on recopiait la circulaire «Edgar Faure» du 6 janvier 1969 sur les notes?
L’histoire ne repasse jamais les plats, dit-on. Et la tentative a échoué en son temps. Alors, ne copions pas ;
mais relisons-là au moins pour ses «attendus».
«Le développement des méthodes actives, des travaux d’équipe, ont rendu familiers des procédés de stimulation et d’émulation
qui ne risquent pas d’engendrer un «esprit d’âpreté» déplaisant, et surtout n’ont point sur les élèves qui ne figurent pas dans le «peloton de tête»
les effets décourageants que maintes études psychopédagogiques ont mis en lumière …… Et les enseignants sont invités à abandonner «sans regret» le système de notation mis en place à la fin du XIXième siècle
pour revenir à des «appréciations globales» symbolisées par les lettres A,B,C,D accompagnées d'indications détaillées…
…Nombre de réformes se sont heurtées à de sérieuses résistances, en particulier celle de la notation (notamment dans l’enseignement secondaire).
La circulaire ministérielle d'Olivier Guichard du 9 juillet 1971 en tient partiellement compte : «pour les classes d'examen,
les résultats seront exprimés sous forme de notes de 0 à 20… ».
… Dans le secondaire, durant ces années post-soixante-huitardes, le SGEN (le syndicat enseignant qui s’est le plus engagé
pour des évolutions éducatives et pédagogiques) perd nettement des voix, tandis que le syndicat le plus conservateur
(le SNALC) en gagne – lui - très nettement…... L’évaluation doit permettre aux enseignants et aux enfants de mesurer les progrès accomplis et ceux qui restent à accomplir.
Il faut qu’elle soit plus exigeante, qu’elle en dise plus; qu’elle soit bienveillante et qu’elle stimule au lieu de décourager…
… Il faut sortir d’une posture idéologique à l’égard de la note ou de l’absence de note.
La note doit être utilisée à bon escient.
Elle est utile, mais, quand elle paralyse, on doit lui substituer d’autres formes d’évaluation.
La note ne doit pas être l’unique étalon…"Innovations"
… La question est : ce que je fais aide-t-il les élèves à progresser, peuvent-ils progresser davantage si je fais les choses autrement ?...
… Alors le premier qui vient me reprocher, l’année prochaine, de refaire la même chose en géo ou en rédaction, je lui dirai ceci :
«Dis donc, coco, j’ai bossé dur pour arriver à ce truc qui fonctionne, alors t’es bien gentil mais je compte le garder ! Et tiens-toi bien :
il est fortement question que je refasse la même chose l’année prochaine encore !».
… Le 27 mai, lors d'un tête-à-tête
à Matignon, le chef du gouvernement et le ministre de l'Education
nationale se rendent à l'évidence :
il
faut sacrifier l'"ABCD de l'égalité".
L'expérimentation
menée en France depuis septembre 2013 dans 275 écoles primaires
ne sera pas généralisée à la rentrée
2014.
Les croisés antigenre
ont eu la peau de cette formation sur l'égalité filles-garçons
destinée aux enseignants.
Cible d'une spectaculaire
opération de désinformation, ce dispositif est enterré.
Le 20 juin au plus tard,
le doyen de l'inspection
générale aura remis au ministre le rapport d'évaluation.
L'acte
de décès, que François Hollande a entériné,
sera annoncé dans la foulée.
… Faudrait-il
alors abandonner la mixité scolaire ? Cette thématique
a fait rage dans les milieux anglo-saxons et québécois,
au tournant des années
2000. En France, la remise en cause de la mixité est conçue
comme une
déstabilisation des idéaux républicains.
D’où la convention
ministérielle récente, qui met en place un programme de renforcement
de la lutte contre les préjugés sexistes.
Le programme «ABCD
de l’égalité» entend fournir aux enseignants des outils
et des ressources pédagogiques visant à traquer
les stéréotypes
dès la maternelle autour de certaines questions: «La danse
est-elle réservée aux filles?»
«Une femme peut-elle
être pompier?» «Un homme peut-il être sage-femme?»Etc.
… Le constat
est connu mais continue à s’accentuer à mesure
que le temps passe.
La
précarité de la jeunesse avance, de même que
sa défiance envers le politique.
Près de 50 % des personnes
pauvres ont moins de 30 ans et 73 % des jeunes ne sont pas allés
voter aux élections européennes.
Alors que près d’un jeune
sur deux pense que sa vie sera pire que celle de ses parents, un sentiment
de révolte …
… la reproduction des politiques
antérieures l’a emporté. Même reproduction des schémas
qui ne fonctionnent pas,
même empilement de dispositifs,
même promesses qui éloignent un peu plus la jeunesse de ses
représentants …
… Si
on augmentait le salaire des enseignants de 20%, je ne suis
pas sûr qu’on améliorerait considérablement le recrutement.
D’ailleurs, regardez : un
maître de conf’ de fac est payé autant qu’un prof de lycée.
Or, des centaines de candidats
se présentent quand vous ouvrez un poste à la fac…
… L’image qui s’est répandue,
c’est que tous exercent dans des collèges de ZEP violents, ce qui
est rarement le cas.
L’image de l’école
elle-même s’est renversée : l’école qui intégrait
la société, qui fabriquait des citoyens,
qui les préparait
à vivre quelque chose de commun a laissé place à l’image
de la
machine à diviser, à trier, à créer des inégalités…
"Les-Rythmes"
… conduire 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Trente ans après, nous y sommes ou presque : 73% des élèves l’ont décroché..… Formidable mutation qui a permis à notre pays de gagner la bataille du nombre mais qui, dans le même temps, a perdu celle de la démocratisation d’accès à la réussite. Les enquêtes le démontrent ; les résultats de l’école française sont médiocres comparés à ceux des pays similaires.
Pire, en France, l’origine des élèves pèse plus lourdement dans leur destin scolaire. Loin de corriger les déterminismes sociaux, familiaux, ethniques, l’école a tendance à les aggraver. Devant ce gâchis scolaire, démocratique, économique, c’est le chacun pour soi qui domine, celui des familles, celui des enseignants, celui des collectivités locales.
L’affaire des rythmes scolaires vient de le démontrer de manière flagrante…… Mais au-delà des politiques et des belles intentions, les trois bacs sont loin de se valoir. Ils demeurent inégaux scolairement et socialement,
avec une hiérarchie claire. En simplifiant beaucoup, les meilleurs élèves et les moins bons issus de milieux favorisés choisissent les séries générales.
Les plus faibles scolairement, en particulier ceux issus de milieux populaires, sont destinés au professionnel. Et les élèves moyens atterrissent souvent en technologique. Cela n’exclut pas que des lycéens choisissent de bon cœur une série pro ou techno avec un projet précis…
Monsieur
le Ministre,
Les directrices et les
directeurs d'école, déçus par le traitement du dossier
qui les concerne,
ne
diffuseront pas votre lettre aux parents sur la réforme
des rythmes scolaires
jusqu'à ce qu'un
calendrier précis programme la mise en œuvre des mesures décidées
pour reconnaître notre métier …
"La-Refondation"
…En augmentant l'écart
éducatif entre une élite restreinte et une classe moyenne
poursuivant des études standard,
et en reproduisant des réseaux
très fermés où les élites s'auto-recrutent,
le système éducatif français freine la mobilité
sociale.
L'élitisme
républicain est incontestablement élitiste, mais il est peu
républicain.
La solution de ces problèmes
est à la fois logique et connue. Lorsqu'existent de fortes disparités
éducatives et culturelles
dans une population et lorsque
le système éducatif est sélectif, la dépense
publique d'éducation ne doit pas être la même pour tous…
… l'OCDE recommande à
la France de consacrer 0,13% du PIB par an à l'éducation
prioritaire, soit plus du double de l'effort actuellement consenti.
Un autre moyen consiste
à favoriser la scolarisation des enfants dès l'âge
de deux ans. Or, selon l'Observatoire de la petite enfance,
cette scolarisation est
passée de 35% à 11,6% entre le début des années
2000 et 2011. Enfin, l'Etat doit consacrer davantage de moyens à
l'école primaire.
Là
encore, la France fait office de mauvais élève avec
une dépense annuelle de 30% inférieure à la moyenne
de l'OCDE…
...Tous
les ministères sont concernés et contribueront à cenouveau
plan d’économies
Le ministère de l’Éducation
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se voit
annuler
189 millions d’euros de crédits budgétaires; le ministère
des Droits des femmes,
de la Ville, de la Jeunesse
et des Sports 25 millions ; le ministère de l'Agriculture 34 millions
et le ministère de
la Culture et de la Communication 69 millions d'euros...
"Le-Bac"
… Faire passer le bac coûte plus de 2 000 euros par élève, ont mesuré les proviseurs du SNPDEN (syndicat majoritaire) en juin 2013.
Bien loin des 80 euros de l'évaluation officielle, ce calcul intègre le coût caché du bac, ces quatre semaines de cours perdus pendant lesquelles la machine du secondaire continue de fonctionner à plein régime.
Pour 1,5 milliard d'euros d'argent public, la nation française est en droit d'attendre de son bac une évaluation claire ……En 2013, 47% avaient un emploi sept mois après la sortie du lycée pro, contre 53% l'année d'avant.
«Avec le bac raccourci et la politique du zéro redoublement, les jeunes terminent leur cursus au lycée à tout juste 18 ans…
Ils manquent de maturité, les entreprises s’en plaignent. Du coup, ils partent à la fac… Sauf qu’ils ne sont pas du tout armés !
Ils n’arrivent pas à suivre.»…
"Le-Brevet"
"Le
brevet ne perturbe pas la vie de l’établissement, c’est une habitude."
… Cette désorganisation
de la fin de l'année ne semble pas gêner grand monde dans
les établissements.
"Cela fait des années
que ça fonctionne comme ça, c’est institutionnalisé",
explique la CPE du collège Flora Tristan.
Pas de raison de changer,
donc !..
… "Une
semaine avant, une semaine pendant et une semaine après".
Car dans les faits, même
s'ils le devraient, les élèves ne reviennent pas après
le brevet.
Il faut les comprendre :
pour ceux qui sont libérés dès le 12 juin, les conseils
de classe ont déjà eu lieu...
"Le-Socle"
…
On suppose que tout le monde est d’accord sur ce socle, dont
la première mouture a été définie par une loi
de 2005 ?
Il n’en est rien.
Certes, la plupart des acteurs
de l’enseignement français s’accordent à reconnaître
les "piliers" sur lesquels s’appuie ce socle :
la maîtrise du français
et d'une langue étrangère, la maîtrise rudimentaire
des mathématiques, une culture humaniste et scientifique
pour agir en citoyen éclairé
et une maîtrise des technologies de l’information et de la communication.
Mais, en se montrant quelque
peu schématique, on peut dire qu'une
importante divergence philosophique sépare deux "bords"
- nullement liés,
d’ailleurs, au clivage gauche-droite. D'un côté, ceux qui
souhaitent que le socle insiste sur les "connaissances",
c’est-à-dire l’ensemble
des choses apprises par les élèves dans les différentes
disciplines (les équations à deux inconnues en maths, la
Grande Guerre en histoire…).
De l’autre, ceux qui voudraient
que l’accent soit mis sur les "compétences", c’est-à-dire
ce que les jeunes sont capables de faire dans la vie de tous les jours
grâce à ce qu’ils ont appris …
"Refonder"
… Il
n'est pas évident de mener à bien une refondation
lorsque les ingénieurs-architectes
ont décidé de quitter le chantier avant le début des
travaux.
Pour Benoit Hamon qui n'est
pas, à proprement parler, un spécialiste des questions d'éducation,
c'est une vrai tuile…
… N’avez-vous pas l’impression
que le débat de société s’est exacerbé
ces derniers temps dans notre
pays, notamment sur l’école ?
La vraie question qui se pose aujourd’hui
est la capacité de la France à se réformer.
En ce qui concerne les sujets de
société, nous sommes dans un emballement vertigineux très
inquiétant.
Notre pays a du mal à s’adapter
en douceur et procède par grandes crises successives
où tout est remis à
plat plutôt que par une avancée consensuelle.
On le voit aujourd’hui peut-être
plus que jamais sur
tous les sujets qui ont trait à l’école…
… morceau choisi des "Mémoires
des autres" écrit par le professeur de philosophie Jules Simon
(par ailleurs ministre de
l'Instruction publique un peu avant Jules Ferry, de 1871 à 1873):
"Eh
bien oui, le métier que je fais m'est odieux. Mes confrères
sont des cuistres, mes élèves, de jeunes idiots
qui ne pensent qu'à
être bacheliers ; et nous sommes idiots nous-mêmes avec nos
examens et nos chinoiseries.
Tout
cela me répugne et m'ennuie. J'aimerais mieux être
commis de bureau, précepteur, conducteur de travaux.
Je m'ennuierais ferme,
mais on ne me parlerait pas de services rendus au pays et de sacerdoce".
ESPE
… Pour
faire émerger un “esprit d’école” et une culture commune,
à tous les enseignants, “au-delà des différences d’identités
professionnelles et de statuts”, la commission préconise notamment
un renforcement des troncs communs de formation. Pour l’heure, seulement
deux écoles sur trois les ont mis en place.
La commission insiste également
sur la nécessité de constituer “des équipes pluricatégorielles
de formateurs professionnels”, venus du terrain. “L’erreur
à ne pas commettre, c’est de recruter des formateurs hors-sol,
qui n’auraient plus de liens réels avec les élèves”
…
… Dans
la formation d’un enseignant, la dimension professionnelle et
didactique dépend essentiellement des professionnels de terrain,
qui ont vocation à
être associés intimement au cursus, pas seulement lors du
suivi des stages mais aussi dans les ÉSPÉ.
De ce point de vue, l’universitarisation
ne peut être un référentiel absolu pour toutes les
parties de la formation.
Cependant, il faut aussi
admettre que les futurs enseignants doivent apprendre à faire évoluer
leurs pratiques professionnelles,
ne serait-ce que sous la
pression du développement du numérique. Leur formation, y
compris dans ces aspects pédagogiques et didactiques,
ne peut se contenter de
les amener à répéter de «bons» gestes
ou de «bonnes» pratiques. Ce ne sont pas forcément les
enseignants de terrain
qui pourront leur transmettre
cette capacité perpétuelle de remise en question de leurs
savoirs et de leurs postures de professeur …
[ RAPPORT
D'INFORMATION fait au nom de la commission de la culture, de l’éducation
et de la communication par la mission d’information sur les écoles
supérieures du professorat et de l’éducation, Par M.
Jacques-Bernard MAGNER, Sénateur - Juin 2014 - pdf ]
… Si
le cancre est un enfant qui n’aime pas l’école, car en
retard ou en échec scolaire,
existe-t-il des méthodes
pédagogiques nouvelles qui permettent de l’aider ?
Après
un reportage dans un collège de garçons du XXe arrondissement
de Paris,
Marc Gilbert tente de répondre
à la question avec ses invités …
… D. Meuret insiste sur le
rôle crucial joué par un rapport très fouillé
de la commission Parent de 1963,
institué par une
loi et visant à dépasser l’ancien modèle scolaire
jugé obsolète.
Il
le compare à celui, moins ambitieux, du colloque
d’Amiens organisé en France en 1968.
Si les deux avaient des
buts et conceptions similaires,
visant la modernisation
de l’école et son adaptation à la diversification du profil
des élèves,
il semblerait cependant
que le
second n’ait pas conduit à un changement de paradigme…
1984
:… Les parents accusent les profs qui accusent
les élèves qui accusent les profs qui accusent les parents,
et ainsi de suite. Chacun
vocifère ou pleurniche en repassant à l'autre la responsabilité
du drame.
C'est trop facile, et c'est
inefficace. Nous ne vivons pas la fin d'un âge d'or – l'adieu aux
''bons'' élèves, aux ''bons'' maîtres,
aux ''bons'' programmes,
etc – mais une mutation historique qu'il faut comprendre .
Les enseignants ne sont
pas une cohorte d'embusqués désinvoltes qui assistent paisiblement
à la déroute de leurs troupes.
Les parents ne sont pas
une légion de paranoïaques en mal d'expéditions punitives.
Et
les élèves ne sont pas une meute d'analphabètes dégénérés…
2004
:… Le niveau a monté mais les écarts
se creusent.
Les « bons bacs »,
c’est pour les enfants de la classe moyenne et des cadres supérieurs…
… Et il se crée ,
dans la France républicaine, des ghettos, des zones de relégation
où l’on expédie
cyniquement les plus jeunes enseignants – qui ne s’en sortent d’ailleurs
pas si mal.
L’école progresse,
donc, mais elle est injuste. Elle subit de plein fouet la violence sociale
mais elle est elle-même violente.
Elle
qualifie les uns en disqualifiant les autres.
A la Libération,
29% d’étudiants de milieu modeste accédaient aux grandes
écoles. Maintenant, c’est 9% …
2014- "Le-Bac"
… La
communion annuelle dans le culte d'un baccalauréat national et unitaire
est plus que jamais à l'ordre du jour
et commence déjà,
alors qu'il devrait être de plus en plus visible qu'il s'agit d'un
faux Dieu en trois personnes
(le général,
le technologique et le professionnel)…
… ''Le''
baccalauréat n'existe pas (n'existe plus).
Ce qui existe, c'est au
moins trois types de baccalauréat qui sont apparus successivement
avec des objectifs foncièrement différents…
… C'était aussi l'esprit
du livret de compétences farouchement défendu
par Martin Hirsch
avec cet argument d'évidence
:"On
ne peut pas être nul en tout et tout le temps".
Comment éviter que
les jeunes qui ne s'épanouissent pas à travers les formes
scolaires traditionnelles traînent,
parfois toute la vie durant,
le sentiment d'avoir raté une marche, voire d'avoir échoué
- et ce même si leur vie personnelle et professionnelle crie l'inverse
?..
… "Quand un professeur
de français apprend à choisir le terme approprié pour
s’exprimer, il fait à la fois de l’instruction et de l’éducation."
Reste que le document qui
sera soumis aux enseignants penche du côté
des connaissances plus que des compétences…
… Raisonnable, mais urgent.
Car il faut le préciser : le
socle commun n’est encore qu’une belle idée,
eu appliquée sur
le terrain, comme le pointait dès 2010 la Cour des comptes : pour
les seules mathématiques,
73% des élèves
de troisième ne maîtrisaient pas le programme en fin d'année…
…Tous
les pays mettent aujourd’hui en œuvre des réformes spécifiques
du financement de l’éducation,
afin
d’accompagner la croissance des effectifs, d’améliorer les résultats
et de s’adapter aux nouvelles exigences de la société…
…
Partout, l’organisation même des systèmes éducatifs
évolue, sous l’effet d’une concurrence accrue
et
de l’introduction de nouvelles logiques inspirées des mécanismes
du marché.
Ces
innovations entraînent une redéfinition du rôle et des
moyens d’action de l’État.
A
la fois pilote, arbitre et garant de l’équité …
France
-… Depuis 2004, le taux de pauvreté
des enfants est en constante augmentation.
Cette
dernière s’est d’ailleurs accentuée sous l’effet de la crise
économique.
Entre
2007 et 2011, le taux de pauvreté a progressé de 1,9 point
de pourcentage (+ 1,2 point entre 2004 et 2007) pour atteindre 19,5%.
Ainsi,
près
de 2,7 millions d’enfants, soit un enfant sur cinq, sont en situation
de pauvreté monétaire en 2011 …
En
2011, environ 30% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté
étaient des enfants,
alors
que cette catégorie ne représente que 22% de la population
...
… Les nouveaux entrants sur
le marché du travail, pourtant plus diplômés
que leurs parents, sont moins bien rémunérés.
«Un nombre croissant
de diplômés se partagent un nombre stagnant de positions sociales
confortables, dont le niveau de rétribution nette décline»,
poursuit M. Chauvel, qui
évoque un «déclassement
systémique» de la jeunesse.
Les générations
malchanceuses qui tentent d'entrer sur le marché du travail en temps
de crise, subissant chômage, précarité et faibles rémunérations,
traînent ensuite éternellement
cette malchance avec «bas salaires à vie, retraites plombées
au-delà»…
… Près
d’un enfant sur huit est scolarisé à deux ans.
À la rentrée 2013, le nombre d’enfants âgés
de deux ans scolarisés
augmente pour la première
fois depuis dix ans pour atteindre 97200 enfants.
Cette hausse est plus prononcée
dans les zones d’éducation prioritaire, conformément aux
objectifs de la refondation de l’école.
Si la quasi-totalité
des enfants est scolarisée à partir de trois ans,
seulement
un enfant sur huit est scolarisé à l’âge de
deux ans …
… Ceux
qui se défient du numérique devraient même
être les premiers défenseurs de son développement dans
les écoles.
Sans quoi, qui apprendra
aux enfants à évaluer la fiabilité d’une source sur
internet, à protéger leur vie privée,
à prendre conscience
de la fragilité du «droit à l’oubli», à
mesurer les enjeux citoyens et démocratiques d’un monde
où tant de nos faits
et gestes sont à jamais inscrits dans quelque nuage de données
(cloud), etc.?? Ici comme sur tant d’autres sujets,
le
terrain délaissé par l’école sera immédiatement
conquis par la sphère privée - familiale et commerciale.
La sociologie de la culture
a déjà démontré, depuis bien longtemps, que
la démocratisation des supports n’engendrait pas,
comme par magie, une démocratisation
des usages. On ne lit pas les mêmes livres dans toutes les familles,
on ne regarde pas les mêmes
émissions, on ne fréquente pas les mêmes salles de
spectacle, quand bien même on possède des livres,
on a une télévision
et on va au théâtre…
Pouce !
Le-Socle
… «J'ai donc décidé,
au terme de cette phase de lancement des travaux, de cesser
mes fonctions avec la remise du socle
tel qu'il a été
approuvé unanimement le 5 juin et de demander
au ministre de me remplacer dans les responsabilités»,
ajoute-t-il.
Dans ses déclarations,
M. Boissinot explique qu'il regrette que «certains membres »
aient «du mal à entrer dans une logique de recherche
d'un consensus suffisant»
et déplore des «problèmes de méthode»
et un travail accompli «à marche forcée».
Le Conseil supérieur
des programmes avait pour première mission de réformer le
diplôme national du brevet …
…
Parce
que cette sentence va à l’encontre de la politique éducative
prônée
par le Gouvernement,
nous vous invitons à
signer cette pétition pour dire NON à la fermeture de notre
école.
N’hésitez pas à
nous rejoindre et à inviter toutes les personnes sensibilisées
au danger
qui guette de nombreuses
communes rurales à nous soutenir.
Le pire serait de renoncer
!
Notre volonté à
TOUS de bien
vivre dans nos villages passe aujourd’hui par le maintien de notre école
rurale.
Une école inégalitaire qui fait réussir les plus favorisés et laisse tomber les plus pauvres et les plus "éloignés" du système scolaire,… Quand la refondation pédagogique est une priorité, le travail en équipe une ardente obligation,
habitants des quartiers-ghettos, des territoires ruraux et néo ruraux en déclin: le constat n'est pas nouveau.
Les études le démontrent, année après année. Mais rien ne change, ou si peu…
… L'école française joue ainsi de moins en moins son rôle d'ascenseur social. Certes, il y a toujours des exemples édifiants
de parcours individuels à brandir - un ou une jeune de banlieue passée par Sciences Po ou sorti(e) diplômé(e) d'une école d'ingénieurs…
"Refondation" ... "réforme" ... ?
… Vous
avez annoncé vouloir lutter contre les inégalités
à l’école :
de quelle manière
comptez-vous vous y prendre ?
Benoît Hamon - Il est un mythe, celui d’une école républicaine égalitaire. Il est une réalité, celle d’une école où le poids des inégalités sociales pèse lourdement dans le destin scolaire des enfants. Il faut donc attaquer la réalité et non entretenir le mythe. Parler moins de la promesse de l’école, et la tenir davantage. Car la promesse d’égalité n’est pas tenue. Nous mettons donc en oeuvre une politique globale : la priorité au primaire. L’objectif est d’anticiper et prévenir le décrochage. La priorité au primaire se fonde sur la réforme des rythmes scolaires, le dispositif «plus de maîtres que de classes» et la scolarisation avant trois ans…![]()
… 60 000 postes dans l'éducation à la fin du quinquennat Hollande? Les rapports annuels de performances 2013 (RAP), publiés cette semaine sur le site du ministère du budget, dressent un bilan d'étape mitigé. On y apprend notamment que seuls 6405 postes des 9981 qui auraient dû être créés en 2013 l'ont été. La faute à deux facteurs principaux …… le rapport de l’Europe explore différents horizons afin de moderniser le métier d’enseignant et de redorer son image afin d’attirer les candidats.
On le voit aussi, la situation en France est assez éloignée des recommandations de l’Europe, qui recoupent celles de l’OCDE.
Pire, les projections, à partir de ce qui existe et de ce qui est en chantier, n’invitent pas l’optimisme :
tout porte à croire que le recrutement des profs va continuer à être problématique.
Cette année, le concours de professeur des écoles a retenu des candidats à 4,17 / 20 de moyenne dans certaines académies,
et le CAPES de maths n’a pas permis de pourvoir tous les postes…
… La mauvaise image de la profession et les bas salaires expliquent en grande partie la désertion du métier.
C'est ce que relève l'étude, qui s'est appuyée, pour parvenir à ses conclusions, sur un sondage, réalisée par Bruxelles
auprès de plus de 80 000 professeurs, étudiants, formateurs et chefs d'établissement de 31 pays européens.
En France, à titre d'exemple, la moitié des postes mis au dernier concours de mathématiques n’ont pas été pourvus.
En outre, si la plupart des sondés répondent qu'ils ont choisi ce métier par vocation, un enseignant sur trois envisage de changer de profession.
En France, ils sont même plus de 60% à rêver d'une reconversion…
… Côté financement, Bruxelles se montre toutefois réaliste : la crise est un frein majeure à la mise en place de ces mesures….
[ New study: How to make the teaching profession more attractive - mai 2014 ]
… Mais
la possibilité de libérer le vendredi après-midi,
d’avoir des journées de 6 heures de cours
et la «non-sanctuarisation»
des petites vacances cristallisent de nombreuses critiques.
Lyon, par exemple, annonce
son intention de libérer le vendredi après-midi. Quelle est
votre réaction ?
Benoît Hamon - La formule des 8 demi-journées et vendredi après-midi libéré n’est pas celle que je préconise :Rappel : l'association nationale de parents d'élèves FCPE, en partenariat avec la section française de Défense des Enfants International,
elle est pensée pour le milieu rural, car cela permet de partager les intervenants. Mais je ne peux pas empêcher une commune de proposer une organisation du temps scolaire dans ce cadre, même s’il est, à nos yeux, inadapté. Cela étant, à Lyon comme ailleurs, les apprentissages seront concentrés sur cinq matinées et les enfants en tireront bénéfice. Chacune des organisations est validée par le rectorat. Si on veut alléger la semaine, passer de 24 à 23h, notre préconisation, qui est expliquée dans la circulaire qui accompagne le texte, est de favoriser le rétrécissement des vacances d’été…… Benoît Hamon a estimé qu'"un maire ne peut pas plus faire obstacle à ce qui ne relève pas de sa compétence,
de ses prérogatives et de son pouvoir (le temps scolaire) qu'un ministre ne peut obliger les communes à organiser le temps périscolaire".
Qu'importe, le gouvernement se retrouve ainsi pris au piège par une communication à double fond: une moindre fermeté
sur les modalités d'application de la réforme, conjuguée à un discours volontariste sur l'absence de "recul" sur ce dossier. Les deux ne vont pas ensemble.
Et les élus l'ont bien compris. ..
… même
si des solutions existent, elles ne sont pas entendues et ne le seront
peut-être jamais,
tant que la dynamique des
inégalités ne sera pas insupportable au point de provoquer
un choc majeur,
tel qu'une nouvelle guerre
mondiale, qui déclencherait enfin prise de conscience et coordination
nécessaires en renversant les structures les plus intolérables.
C'est la crainte qu'expriment
aujourd'hui nombre d'éminents économistes, dont Stiglitz.
Je fais partie de cette
génération sacrifiée qui paiera par le chômage
le prix de l'austérité à marche forcée que
nous impose la troïka européenne ;
mais devrais-je aussi connaître
la guerre ? Je ne le veux pas ; c'est
pourquoi moi, 20 ans …
… il faut bien avoir en tête qu’un large pan de la jeunesse fait ou a fait dès l’âge de 16 ans l’expérience d’une forme d’exclusion… la France est devenue la championne du monde des inégalités scolaires et du déterminisme social !
des voies d’insertion scolaire et sociale privilégiées par le système. Facteur aggravant si on parle spécifiquement de la dimension européenne :
ce sont ces jeunes qui profitent le moins des programmes de mobilité étudiante.
Erasmus par exemple…
Oui, pour prendre le plus connu. Même ce dernier ne touche que 4% des étudiants européens, et environ 30.000 étudiants par an en France.
Vous avez donc affaire à une population qui n’est pas représentative. L’étudiant Erasmus typique, selon une étude de l’Agence Europe Education formation est, je cite «une étudiante en troisième année de Licence de droit ou sciences sociales ou humaines, dont l’un des parents au moins a étudié dans le supérieur et dont la famille est plutôt aisée». Pour le dire autrement : on donne plus d’Europe aux plus Européens…
"Le-Niveau"
Évolution des acquis
en début de CE2 entre 1999 et 2013 : les
progrès observés à l’entrée au CP entre 1997
et 2011 ne sont pas confirmés.
… Les acquis des élèves
de CE2 sont stables en lecture par rapport à 1999. Ils enregistrent
cependant une baisse en orthographe et vocabulaire.
En mathématiques,
les élèves maîtrisent mieux la soustraction, mais rencontrent
davantage de difficultés face à des problèmes numériques.
La répartition des
élèves selon leur performance à l’ensemble du test
laisse apparaître un accroissement
du nombre des élèves de faible niveau :
12,7 % des élèves
en 2013, contre 10 % en 1999. Parallèlement, le pourcentage d’élèves
diminue dans les hauts niveaux de performance…
[ DEPP
– Note d’information – mai 2014 – pdf ]
… une
autre donnée silencieuse (personne ne l'a relevée
jusqu'ici, ni l'étude de la DEPP ni aucun observateur) devrait venir
tempérer les résultats :
en 1999 les élèves
travaillaient encore le samedi matin, soit 26 heures par semaine, alors
que depuis 2008, avec la suppression du samedi matin,
ils ne travaillent plus
que 24 heures par semaine. Les CE2 de 2013 auront donc travaillé
72 heures de moins que ceux de 1999,
chaque année depuis
le début de leur scolarité, particulièrement 216 heures
de classe de moins depuis leur entrée en CP,
avec des programmes toujours
aussi lourds. (Rappelons au passage que les
nouveaux rythmes ne résolvent rien à ce dilemme,
puisque la durée
hebdomadaire de classe est toujours de 24 heures et que les programmes
n'ont pas été allégés)...
… Sacrifiée
sur l'autel budgétaire, l'idée que l'espace et
l'homme interagissent, que le simple fait de donner envie aux gens de rester
sur place,
de discuter, peut produire
des interactions informelles qui, un jour, débouchent sur des collaborations
formelles -
ce qu'on appelle, d'un terme
trop vague, le "travail en équipe". Tenue pour nulle l'hypothèse
selon laquelle un enseignant
qui a envie d'effectuer
une partie de son travail hors de la classe à l'intérieur
de l'établissement se rendra plus disponible,
de fait, pour ses collègues
mais aussi pour ses élèves.
La suppression de la journée
de pré-rentrée, s'inscrivait dans la
même logique …
"Refondation"
... "réforme" ... ?
… Comme le souligne Antoine
Prost, la réforme de l’école suppose
une conjonction de la demande sociale, des acteurs éducatifs et
du champ politique.
Or une telle situation tend
à se raréfier. Faisons trois hypothèses pour expliquer
cette évolution.
Dans une société
française qui entretient un rapport obsessionnel à l’institution
scolaire, ce consensus est difficile à obtenir .
Il l’est d’autant plus que,
depuis 1995, l’arrêt de l’expansion scolaire (stagnation de l’accès
au baccalauréat)
tend à durcir les
oppositions entre les acteurs du système éducatif .
Enfin, non
seulement les attentes quant à l’école s’accroissent et s’avivent,
mais elles sont contradictoires :
mixité sociale et
libre choix, sanctuarisation et ouverture, autonomie et crainte d’un système
à plusieurs vitesses…
… pour caricaturer, les
enseignants qui privilégient le face à face avec les parents
utiliseront l’ENT
pour tisser un lien plus
dense et pour inviter plus facilement les parents à venir les voir,
tandis que ceux qui n’aiment pas
l’utiliseront pour les tenir
à distance et, le cas échéant, enverront un message
via la messagerie
plutôt que de proposer
un rendez-vous aux parents. Idem de ceux qui essaient déjà
d’avoir une approche très personnalisée
– peut-être les plus
déçus aujourd’hui - : ils tenteront d’utiliser le numérique
pour faire de la pédagogie différenciée.
«Ainsi, concluent
les auteurs de l’enquête,
l’ENT
semble faire rejouer une partie des tensions qui traversent aujourd’hui
l’Ecole, en particulier sur les questions de coéducation».
En
pratique, sur le terrain ... "In Real Life" :
… La
suppression de la journée de pré-rentrée s’inscrivait
dans la même logique…
…
Négation
même du principe de projet d’école
ou d’établissement qui, pour ne pas se résumer à un
pur exercice administratif sur le papier, exige d’être incarné,
conduit, impulsé…
…
Evidemment, tout ne se joue pas le jour de la pré-rentrée.
De même, l’absence de lieux dédiés au travail en commun
n’a jamais empêché les équipes éducatives décidées
à le faire de monter des projets collectifs. Mais
…
Le
projet du Lycée est aujourd’hui mis en péril de façon
insidieuse :
petit
à petit, à grand renfort de «ce n’est pas possible»,
les particularités du Lycée Expérimental ( Saint Nazaire
)
un
lieu de diversité et de lutte contre les inégalités
ont tendance à disparaître, victimes d’une volonté
de normalisation.
L’administration
dresse des murs, normalise, réfrène des libertés au
nom du sécuritaire, fait en sorte que les expérimentations
pédagogiques
soient
des écoles comme les autres. Est-ce à ce point difficile
de préserver l’originalité, l’invention et la création
?
Appel
à témoignages.
... Depuis que cette circulaire
est en vigueur de nombreux établissement
ont dû annuler des sorties pour des raisons de coût et de souplesse.
Dans le cadre spécifique
du Lycée Expérimental, pour qui les sorties sont un axe pédagogique
fort,
cette circulaire empêche
le fonctionnement ordinaire et remet en cause son existence.
Nous
demandons donc la révision de la circulaire n° 2011-117
du 3-8-2011 du Ministère de l'Éducation Nationale,
afin de permettre le transport
d'élèves par des enseignants volontaires dans le cadre de
leur travail...
… Aucun lien n’a toutefois été clairement établi entre les résultats scolaires et le temps consacré aux cours extrascolaires et à l’étude individuelle. Par exemple, d’un côté, il n’est pas d’usage en Finlande de consacrer du temps supplémentaire à étudier en dehors de l’école, mais ce pays est l’un des plus performants en matière d’éducation, et de l’autre, en Corée et au Japon, les élèves passent de nombreuses heures à étudier dans des cours privés du soir, et ces pays obtiennent souvent des résultats élevés dans les évaluations internationales par rapport à de nombreux autres pays de l’OCDE …
[ Combien de temps les élèves du primaire et du premier cycle du secondaire passent-ils en classe ? – OCDE – avril 2014 – pdf ]
… Au
regard de l'importance de la réduction des dépenses publiques,
Philippe Saurel a voulu rapidement expliquer
comment la ville de Montpellier
ne pourra appliquer la réforme des rythmes scolaires dès
2014, comme la précédente majorité s'y était
engagée…
… Philippe Saurel estime
à 20 M€ environ la baisse de dotations de l'Etat pour la capitale
régionale :
"Dans ce nouveau contexte,
le coût élevé de la réforme des rythmes scolaires
paraît difficilement supportable.
J'en veux pour preuve
les premiers retours d'expérience des villes qui ont choisi de la
mettre en oeuvre à la rentrée dernière".
Au coeur du problème,
la question de la gratuité ou du paiement des temps périscolaires.
"La tarification est
un moyen simple de réduire l'effectif accueilli sur ces temps et
donc les moyens à mobiliser,
mais elle apparaîtdifficilement
compatible avec le principe d'égalité des chances..."
… la
Ville de Lyon est sortie du bois en précisant sa réforme
des rythmes scolaires.
Celle-ci revendique le droit
à l'expérimentation laissé par le décret Hamon
en regroupant les activités périscolaires
le vendredi après-midi,
qui devient de facto facultatif. En revanche, les lundis, mardis et jeudis
restent identiques à aujourd'hui (8h30 - 16h30)…
… "Le
compte n’y est pas et la déception est immense,
c’est une réforme
en trompe-l’œil, voire une contre-réforme que nous propose le maire
de Lyon !" s'est insurgée la FCPE…
… Fruit d’une enquête menée tous les neuf ans depuis 1981, ce travail qui vient de paraître dans la revue Agora débats/jeunesses n° 67 (mai 2014), révèle que les jeunes Européens ont ceci en commun qu’ils se tiennent «en retrait vis-à-vis de l’espace politique, tant en termes de politisation, de participation que de confiance dans les institutions»…… D’où l’idée simple et structurante de considérer les institutions elles-mêmes comme des lieux psychiques, et alors de les reprendre, de les «rectifier» (Célestin Freinet), de les «aseptiser» (Jean Oury), pour qu’elles ne nuisent pas davantage, et éventuellement qu’elles autorisent l’émergence et la parole de sujets…
… Il y a aujourd’hui plusieurs milliers de classes en Europe, voire dans le monde, qui s’inspirent de la pédagogie Freinet et de Fernand Oury ; voire des écoles, comme celle de La Neuville (Seine-et-Marne). Et des groupes de formation continuent de proposer des stages, des suivis, des interventions.
L’école et les institutions françaises en crise ont plus que jamais à penser socialement leur éthique de travail et leur qualité de vie…
AVPI – Assoc. Vers la Pédagogie Institutionnelle – Fernand Oury :
Du 19 au 26 août 2014 à La Meignanne. Stage organisé par des praticiens des techniques Freinet et de la pédagogie institutionnelle à l'intention d'autres instituteurs, institutrices, professeurs d'école. Il accueille aussi des éducateurs chargés de classe et des maîtres de l'enseignement spécialisé.
Techniques Freinet et pédagogie institutionnelle : D'abord savoir faire un journal, une correspondance scolaire, une sortie enquête,
organiser et instituer des lieux...
Une pédagogie efficace : La classe devient coopérative. Perfectionner les techniques, maîtriser l'organisation et les institutions.
Savoir utiliser le dynamisme et les apports des enfants pour apprendre à lire, écrire, compter.… Ayant le sentiment d'avoir obtenu le droit de choisir, les parents ont multiplié les recours auprès des médiateurs. Comme le remarque la sociologue Agnès Van Zanten, "le nombre de demandes de dérogations s'est accru. (...) Et comme les parents demandent toujours les mêmes établissements et qu'on n'augmente pas leurs effectifs, le nombre d'insatisfaits a augmenté."…
… "Redessiner la carte pourrait être une option mais il faudrait le faire dans la durée et y associer tout le monde : parents, collectivités territoriales et même les établissements privés sous contrat"…
Rythmes scolaires
: un « observatoire » pour préserver
ce qui reste de la réforme
… Des « sages »
à l’abri du désordre ambiant. C’est ainsi que se définissent
les membres de l’Observatoire des rythmes
et des temps de vie des
enfants et des jeunes (ORTEJ) …
… Enfin, dans
leur ligne de mire, la journée de six heures de nouveau tolérée.
«Elle a montré
ses limites, souligne M. Testu, il est aberrant d’autoriser son
maintien pour quelque raison que ce soit»…
… Benoit Hamon a donc fini
par trancher, et tout décalé d’un jour. Les profs rentreront
le lundi 1er septembre
et les élèves
le lendemain, le mardi 2 septembre. Mais cela
ne résout rien. Au contraire…
… Ce qui ressort de cette
séquence politique, c’est le sentiment que l’amateurisme règne
au ministère :
mauvaise appréciation
de la situation, méconnaissance de la réalité du métier,
manque cruel de clairvoyance et d’à-propos,
calculs
politiciens de pied-nickelé, communication défaillante…
"REFONDATION" ou ... ?
…parents d'élèves, enseignant-es, citoyen-nes soutenons le projet d'un collège-lycée innovant inspiré du mouvement Freinet.
Nous croyons qu'une autre école est possible, une école émancipatrice où chaque enfant, chaque adolescent-e, a réellement sa chance.
Le projet Célestin porté par l'Association Pour un Collège-Lycée Public Innovant répond à cette ambition. Il propose l'implantation dans l'agglomération nantaise d'un établissement s'adressant à tou-tes, tout en assurant une continuité pédagogique avec l'école Ange Guépin.
Par cette pétition, nous engageons les collectivités territoriales, partenaires du projet depuis plusieurs années à concrétiser leur soutien par une proposition rapide et concrète d'implantation du projet Célestin.…Nous assistons de nouveau, en ce moment, à un grand enfermement de jeunes (pas que les jeunes d'ailleurs)
et à une toute puissance des normes de sécurité face auxquelles, les politiques auraient les pieds et poings liés.
C'est parce que nous n'acceptons pas que nos jeunes soient de nouveau mis en cage, devant des écrans informatiques
que nous lançons cette pétition en forme d'appel…… Nous sommes partis du constat qu'il y avait beaucoup de sexisme dans les lycées, notamment du côté des lycées technologiques.
Le but de l'action est de lutter contre les discriminations, du moins d' essayer d'améliorer les choses à notre niveau.
La jupe n'est pas essentielle: beaucoup y participe sans la porter….
… L'année dernière, nous avions déjà organisé cette journée de la jupe, et ça a fait beaucoup moins fait de bruit!
Un proviseur et des professeurs s'étaient mis en jupe…
… le président
de la République a choisi de le faire à Villiers-le-Bel,
imprimant dans l’inconscient collectif
l’équation
“jeunesse en difficulté + violence = apprentissage”.
Il n’est pas le premier. Dominique de Villepin, alors Premier ministre,
avait également centré
le pan éducatif de sa réponse aux émeutes de 2005
dans les banlieues sur l’apprentissage,
avec son idée «d’apprentissage
junior» accessible dès l’âge de 15 ans…
… chaque année, le
soi-disant “collège” unique met en fait de côté 350.000
jeunes.
Ils méritent mieux
que d’être systématiquement renvoyés aux émeutiers
de Villiers-le-Bel ou d’ailleurs.
…un « rapport fantôme », un document d’une cinquantaine de pages qui n’a aucune existence officielle…
… «Le coût moyen s’établit à 186 euros par enfant et par an, et le coût médian à 168 euros», apprend-on.
Peu ou prou l’estimation de 150 euros faite par l’Association des maires de France (AMF).
Mais le coût brut varie très fortement d’une collectivité à l’autre : 293 euros pour Arras, 261 euros à Nevers, entre 300 et 390 euros à Creil...
A Paris, où les 6 700 ateliers périscolaires ont été très diversement accueillis par la communauté éducative, le chiffre de 442 euros est avancé…
[ PROJET DE RAPPORT de la Mission d’Information Commune sur la réforme des Rythmes scolaires – Rapporteuse Mme Françoise CARTRON, Sénatrice de la Gironde – pdf ]Alors que Benoît Hamon vient d’annoncer la prolongation d’un an du fonds d’amorçage, l’AMF et la Caisse nationale des affaires familiales (Cnaf)
ont lancé le 12 mai 2014 une vaste enquête auprès des 24.000 communes et des EPCI ayant une école,
pour cerner plus finement leurs besoins de financement concernant la réforme des rythmes scolaires…![]()
[ Le questionnaire "rythmes scolaires" - AMF-CNAF - pdf ]… Dans les faits, chaque chef d’établissement des 4.671 écoles primaires privées recensées par le Secrétariat général à l’enseignement catholique (Sgec)
est libre de dire "oui" ou "non" à la réforme, et de le faire au tempo qui lui paraît le plus adéquat dans les années qui viennent.
"Il faut savoir qu'une partie des établissements privés ne sont pas passés aux quatre jours en 2008, donc ils n’ont pas à revenir aux quatre jours et demi hebdomadaires", précise le Sgec, qui ne possède pas de statistiques précises à ce sujet…
… "Nous étions opposés au passage aux quatre jours, et nous avons toujours partagé le propos de Vincent Peillon
qui disait cette réforme particulièrement propice aux enfants les plus en difficulté"…
L’Etat financera-t-il le privé ?
Tout à fait. "Le fonds d’amorçage de 400 millions d’euros pour l’année 2014-2015 prévoit les établissements privés", précise-t-on au ministère…
Demandez
le programme
…
«Rappelons tout d'abord une banalité,
car les lieux communs peuvent être vrais, et c'est le cas de celui-ci
:
la
démocratisation de l'enseignement a conduit à dispenser à
un public radicalement différent un enseignement inchangé
.
L'enseignement
s'en trouve totalement en porte à faux. On tente vainement d'inculquer
une culture conçue pour une élite
à
la grande masse des enfants du pays. Or il est clair que les motivations
des élèves ont changé,
que
leur héritage social et culturel est très différent
de ce qu'il était, qu'ils ne trouvent pas dans leur famille le même
soutien, etc…
…
On
attend toujours, que l'on tire enfin toutes «les conséquences
» du diagnostic fait « après tant d'autres» en...1972
;
et
de la recommandation faite en...1989 de «ne plus considérer
l'école depuis son sommet, mais à partir de sa base»
(…)
Le
Conseil supérieur des programmes n'a pas d'autre tâche historique
plus prioritaire et plus décisive que celle-ci…
… Les signataires de cette
lettre reprochent au programme PISA d’accroître
le stress et la souffrance à l’école et d’appauvrir
le travail des enseignants
réduits à
administrer des batteries de tests de plus en plus longs, de détourner
les gouvernements de missions moins quantifiables
mais tout aussi essentielles
de l’école, comme former de futurs citoyens éclairés,
développer le sens moral, civique, artistique, etc.
Et de pointer : "Préparer
des jeunes gens à un emploi rémunéré n’est
pas
le seul ni le principal objectif des politiques publiques d’éducation.
" Pisa au pilori
? Une idée qui pourrait faire mouche en France…
Rapports
parents-profs...
…
88% des parents déclarent que les
résultats scolaires tiennent une place très (29%) ou plutôt
(59%) importante
dans
les discussions qu’ils ont avec leurs enfants. L’école et les résultats
scolaires sont aussi importants dans l’image qu’ils ont de leurs enfants
:
pour
78% lorsque qu’ils parlent de leurs enfants avec d’autres adultes et pour
84% dans l’appréciation que l’on a en général des
qualités d’un enfant.
Par
conséquent, 96% des parents font de la réussite scolaire
un sujet auquel ils disent être attentifs tout au long de l’année.
Et
si les résultats ne sont pas au rendez-vous, on sévit
: ainsi 58% des parents déclarent que la réussite scolaire
les
oblige à être plus sévères qu’ils ne le souhaiteraient…
[ «
Parent d’élève, un métier d’avenir » - l’enquête
– pdf ]
- La journée de six heures expérimentée depuis plus d'un siècle a montré ses limites …
… L’idée était belle
Faute de courage politique, faute de mobilisation de l’intelligence collective du terrain, faute d’écoute des spécialistes libres, elle n’aura été qu’un mirage.
Elle aura vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin… Exactement comme la loi de 1989 (loi Jospin) qui était pourtant refondatrice
et qui fut abandonnée par ses propres auteurs et leurs amis, sans une larme,
et sans jamais avoir citée comme une référence pour la prétendue refondation de 2012…… Confusions entretenues à souhait ensuite. Entre rythmes scolaires et activités périscolaires dans un premier temps.
Entre loi de refondation de l’école de la République et décret relatifs aux rythmes scolaires dans un second temps.
Entre enseignements scolaires et activités périscolaires dans un troisième temps.
Le flou était donc de mise : c’est qu’il y avait peut-être un loup….
… Comment ne pas s’apercevoir que la viabilité de nombre d’écoles rurales serait à moyen terme hypothéquée
en raison du manque de ressources du tissu associatif local, et ce dans un contexte de promotion outrancier de la métropole parée de toutes les vertus ? Comment ne pas craindre le risque d’externalisation dans le périscolaire de matières artistiques ou sportives obligatoires,
et ce dans un contexte de recentrage sur un socle commun minimaliste ?..… Rendre les enfants davantage acteurs. Non M. Hamon, la disponibilité aux apprentissages des enfants n'est pas présente que de 9h à 11h.
Quand on les motive, qu'on donne du sens à tout ce qu'ils font, qu'on démarre le matin en évitant qu'ils ne s'énervent, qu'on alterne les activités
selon leur coût cognitif, qu'on rend les enfants davantage acteurs de leurs apprentissages en les autonomisant plus,
qu'on les informe bien sur les objectifs à atteindre, qu'on leur apprend à s'auto-évaluer et à profiter des erreurs qu'ils commettent,
ils sont disponibles bien plus longtemps…
… Revenir à cinq matinées de classe par semaine est de l'ordre de la "restauration",
c'est à dire à ce qui existait, pour l'essentiel, dans la grande majorité des écoles communales avant la réforme de Xavier Darcos.
Et cela semble bien un objectif clair du décret présenté par le nouveau ministre de l'Education nationale Benoît Hamon…
… les "expérimentations" permises envisagées par le nouveau décret présenté et rejeté par le Conseil supérieur de l'éducation
permettent de garder les journées de classe de six heures...
A défaut de "hussards", noirs, quelques "grognards", grognons ...
Rythmes ... & blues
Des
écoles différentes, "alternatives", publiques
(ou "annexes" d'établissements existants)
- donc "gratuites", pour "un libre choix des familles", dans l'Education Nationale ? Pourquoi
?
…
François Hollande avait créé la surprise en annonçant
que, s’il était élu, il créerait60000
postes dans l’Education, après les 80000 suppressions sous
l’ère Sarkozy. Il aurait ainsi voulu jouer son va-tout face à
sa grande rivale Martine Aubry. Ces 60000 postes sont, depuis, devenus
le symbole de la priorité donnée à l’école
et à la jeunesse sous son quinquennat…
…pour
trouver des économies, on s’en prend aux services publics et à
la protection sociale. Pourquoi pas demain aux 60000 postes ? Or, il faut
bien comprendre qu’après les coupes claires ce n’est pas du luxe.
On a du retard à rattraper et des transformations à financer.»
Le syndicaliste cite le dispositif «Plus de maîtres que
de classes» - des enseignants en plus dans les zones difficiles.
Sur 7000 postes promis, 1300 ont été créés
à ce jour.
Certains
jugent toutefois impossible
que l’Education échappe au coup de rabot …
… Le collège "pionnier" Anne Frank du Mans [ Le Ronceray ], après avoir survécu difficilement dix ans en échappant au sort de ses co-nominés "établissements innovants" (CNIRS 2001 : annexes collèges «Freinet» du Cantal et de Brest, et d'autres) s’est fait, lui aussi, avaler-étouffer-digérer-éliminer : «Le nouveau Proviseur nommé en 2012 continuait la sinistre besogne (la mise à mort du collège) tentée par ses prédécesseurs. L’équipe pédagogique devenait profondément divisée... : Une école pour tous ? » (attention : au bout du lien, chat en colère !) … Où en est le projet de collège-lycée Freinet ("projet célestin") à Nantes ? L'idée de l'installer au collège Debussy semble abandonnée. Du coup, l'association porteuse du projet table sur une ouverture en septembre 2015…… plusieurs propositions ont été faites à l'association. Dont l'installation du collège Freinet à Debussy. Une possibilité dont n'ont pas voulu les parents d'élèves et les enseignants de Debussy, qui eux-mêmes ont d'autres projets pour leur établissement. plusieurs propositions ont été faites à l'association.… Qu'en est-il aujourd'hui ? C'est le stand-by. «La première proposition retenue, Debussy, est irréalisable, commente Marie-Bertille Couëdel, présidente de l'association.Une des conditions qu'on a posée, en effet, c'est l'adhésion totale des équipes en place à notre arrivée. À Debussy, ce n'est pas le cas.»Des écoles différentes ? Pour quoi ? Pour qui ? A quel prix ? Comment ? Avec qui ? Jusqu'où ?
British
way of life(Archives):
oh,
so british !
"Le
pouvoir aux parents !", disent-ils
… depuis 2008 les salaires des moins de 25 ans ont baissé de plus de 14%, ce qui ramène cette catégorie de travailleurs à une situation identique à celle de 1998. Les salariés de la tranche d’âge 25-29 ans ont, quant à eux, perdu 12% dans la même période. Le salarié britannique moyen a, depuis 2008, vu son pouvoir d’achat annuel diminuer de 2.000 livres sterling, soit un peu plus de 2.400 €. Parmi les jeunes qui sont victimes de ce piège honteux il y a bon nombre de jeunes diplômés de l’université qui se sont endettés pour payer leurs études… ![]() ET APRÈS ? Il n'existe en fait aucune étude "scientifique", aucune possibilité/volonté de traçabilité, ni statistiques fiables. Sur quoi ces statistiques devraient-elles d'ailleurs porter ? - le taux de réussite au bac (quel bac ?) - le nombre de bac + 7 ? - les postes et salaires des anciens 5 ans plus tard ? 10 ans ? 20 ans ? - leur fortune immobilière ? - leur joie de vivre ? Baissedes dotations d’Etat aux collectivités territoriales … Haussedes effectifs scolaires à la rentrée 2014 … Elémentaire - Lycée … Enfin, le contexte démographique des rentrées prochaines fait que ces postes supplémentaires apparaissent plus que jamais souhaitables. Selon la DEPP (division des études du ministère), les rentrées 2014 et 2015 verront en effet une forte croissance des effectifs élèves aussi bien dans le primaire que dans le secondaire. En 2014, pas moins de 63 000 nouveaux élèves entreront dans les écoles et établissements. A la rentrée 2015, ce seront 53 000 jeunes supplémentaires… … plusieurs pistes sensibles sont à l'étude : prolongation du gel du point d'indice, gel provisoire des carrières, voire remise en cause des 60.000 embauches promises par François Hollande dans l'éducation (il pourrait y avoir 10.000 à 15.000 créations de postes en moins) et des recrutements dans la sécurité et la justice, afin de faire baisser le nombre de fonctionnaires sur le quinquennat… … On
peut enterrer une promesse de plusieurs façons. Ouvertement,
en le revendiquant haut et fort, ce qui a peu de chances d'arriver car
il s'agit d'un engagement présidentiel quasi légendaire.
Mais on peut aussi l'enterrer subrepticement, sans le dire, en ayant un
peu honte de ce que l'on le fait mais persuadé qu'on agit pour une
cause supérieure — l'intérêt général,
le redressement de la France, etc.
|
![]() ... Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, «Les déplacements des élèves lors des sorties et voyages scolaires participent à la mission éducative des établissements d'enseignement du second degré». Voilà ce qui est annoncé en préambule de la circulaire n° 2011-117 du 3-8-2011 du Ministère de l'Éducation Nationale. Cependant, cette mission est largement compromise par les dispositions de cette circulaire même. Ainsi, il est nécessaire de recourir de façon systématique aux transporteurs privés... ... Depuis que cette circulaire est en vigueur de nombreux établissement ont dû annuler des sorties pour des raisons de coût et de souplesse. Dans le cadre spécifique du Lycée Expérimental, pour qui les sorties sont un axe pédagogique fort, cette circulaire empêche le fonctionnement ordinaire et remet en cause son existence. Nous demandons donc la révision de la circulaire n° 2011-117 du 3-8-2011 du Ministère de l'Éducation Nationale, afin de permettre le transport d'élèves par des enseignants volontaires dans le cadre de leur travail... POSTES
A POURVOIR
Cette fois encore, les 18-25 ans se sont abstenus à près de 60%lors des élections municipales - claque cinglante, relativement étouffée par les médias, pour un Président qui, voici deux ans, promettait sur une place de la Bastille effervescente de placer la jeunesse au cœur de sa politique… … l’ersatz de démocratie que leur offre le système éducatif a de quoi détourner durablement de la politique. Le pouvoir concédé aux élèves dans le cadre des instances représentatives demeure dérisoire. Chaque élu lycéen le sait : on ne le laissera décider qu’à la marge ; si le sujet aborde un territoire préempté par les adultes, leur parole ne vaudra que ce que leur chef d’établissement voudra bien lui concéder…
… « L'insertion
se dégrade lourdement, constate l'organisme. La
transition de l'école à l'emploi s'avère bien plus
difficile. » …
… Trois ans après
être sorti de formation, plus d’un jeune sur cinq (22%) est au chômage:
jamais
ce taux n’avait été aussi haut en France. La dernière
enquête du Cereq (le Centre d’études et de recherches sur
les qualifications), concernant l’insertion des 700 000 jeunes ayant quitté
le système éducatif en 2010 – appelés «la Génération
2010» -, renvoie une image plutôt sombre des débuts
des jeunes Français dans la vie active...
… Vincent Peillon avait annoncé
que les nouveaux établissements prioritaires bénéficieraient
au contraire de postes supplémentaires d'infirmières.
… «Il n’y aura ni
report, ni retrait, ni libre choix, toutes les communes passeront
aux nouveaux rythmes à la rentrée, explique le service de
presse, le décret sur la nouvelle semaine scolaire n’est pas modifié.
Simplement, on va étudier au cas par cas, au niveau du terrain,
les communes ayant des difficultés. Si elles ont des projets innovants
mais qui n’entrent pas dans le cadre du décret, on pourrait assouplir».
Colt, Remington, Ruger. Ce n'est pas l'inventaire d'une armurerie, mais la liste de trois prénoms qui sont donnés de plus en plus fréquemment aux Etats-Unis… … dans un pays où toutes les dix-sept minutes une personne est tuée par arme à feu et qui, en 2013, a connu 236 tueries de plus de quatre victimes,donner à son enfant le nom d'un revolver ou d'une carabine ne peut être tout à fait anodin. Laura Wattenberg compare les prénoms à des «fossiles», qui peuvent en dire long sur une époque : «Quand on regarde en arrière, dit-elle, on peut avoir une idée de quoi les gens parlaient, de leurs obsessions comme de leurs rêves.»…
|
Indigestion de Pisa.83 universitaires s'inquiètent dans une tribune publiée par The Guardian mardi de l'influence des études sur les politiques éducatives. Britanniques, Australiens, Américains, Suédois... Tous critiquent "les conséquences négatives" de ces classements…
… Ils demandent donc à l'OCDE de ne pas mener la prochaine étude (prévue pour 2015) pour laisser à l'école le temps de souffler un peu….
… les interprétations erronées sont légions. La plus courante consiste à oublier que les tests sont faits sur des élèves de 15 ans -ce qui implique par exemple qu'il faudra attendre 2021 pour s'intéresser aux conséquences de la réforme des rythmes scolaires à partir de Pisa…
… "Il y a un décalage entre le contenu de Pisa et l'usage qui en est fait par le politique, pas seulement en France", note Nathalie Mons …
des écoles très différentes ...… un retraité distingué s’adresse au directeur en reprenant ses propos sur l’excellence de Sciences Po, ses progrès, son ouverture. Une école extraordinaire, mais corrige-t-il, «comment expliquer que depuis 15 ans la France ait connu une des plus fortes hausses du chômage en Europe, une des plus fortes hausses de la dette publique et que les finances publiques soient en aussi mauvais état ?
Or Sciences Po forme les élites qui ont abouti à ces résultats», conclut-il. La salle est un peu interloquée devant tant d’audace…… Nous, 44 associations et collectifs étudiants de 19 pays, croyons qu’il est grand temps de renouveler l’enseignement de l’économie.
Nous sommes particulièrement préoccupés par l’étroitesse croissante des cursus. Ce manque de diversité intellectuelle ne limite pas seulement l’enseignement et la recherche, il limite notre capacité à penser les enjeux nombreux et divers du 21e siècle – de l’instabilité financière à la sécurité alimentaire en passant par le réchauffement climatique.
Le monde réel doit réinvestir les salles de classe, de même que le débat et le pluralisme des théories et des méthodes…..
«Pour une année supplémentaire, le fonds d’amorçage, calibré sur les communes qui connaissent le plus de difficultés [...],
sera prolongé»,a déclaré le ministre de l’Education nationale sur France Inter, sans préciser le montant de l’aide…
… En ce qui concerne le montant, Benoît Hamon s’est borné à promettre qu’il serait «adapté» aux besoins.
«On estimera le montant en fonction des difficultés réelles rencontrées dans certains territoires ruraux, dans un certain nombre de communes»,
a-t-il dit, assurant que «l’engagement du gouvernement est clair».
Selon les estimations de l’Association des maires de France (AMF), la réforme coûterait en moyenne 150 euros par enfant aux communes,
soit près d’un milliard d’euros par an.
[ Décret n° 2014-457 du 7 mai 2014 portant autorisation d'expérimentations relatives à l'organisation des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires ]
… L’AMRF
dénonce la double peine pour les ruraux déjà
contraints par des surcoûts liés aux distances, à la
densité de population et à l'obligation de mises aux normes
disproportionnées ;
L’AMRF exprime sa demande
d'une participation pérenne de l'Etat pour les rythmes scolaires.
La première victoire lors de la loi de finances 2014 sur la non-discrimination
envers les communes qui n’ont pu mettre en place cette réforme,
renforce la pertinence d’un combat pour obtenir que lorsque l’Etat décide,
l’Etat paie …
… L’AMF
se félicite de la reconduction pour une année
supplémentaire du fonds d’amorçage (2015/2016), annoncée
en Conseil des ministres ce matin mais elle réaffirme avec force
sa demande de pérennisation du fonds d'amorçage et de réévaluation
de son montant au coût de mise en œuvre de la réforme pour
les communes. L'AMF, qui a réclamé dès le départ
un cadre règlementaire assoupli pour tenir compte des contraintes
du terrain, demande
des précisions sur les modalités de mise en œuvre
des nouveaux assouplissements …
… je suis opposé à
l'idée de mettre en place un moratoire. C'est le meilleur moyen
de repousser d'encore trente ans cette réforme nécessaire.
Mais contraindre les élus
en leur fixant une date limite n'apporte aucune solution aux problèmes
auxquels les maires ruraux doivent faire face…
… Le
gouvernement doit savoir ce qu'il veut. Encore une fois, il
met la charrue avant les bœufs.
Les villes se livrent à
une surenchère d'équipement pour être toujours plus
attractives que leurs voisines,
les travaux d'aménagement
sont omniprésents pour répondre à une concurrence
effrénée.
La déperdition de
moyens est grande dans cette rivalité. Est-ce la priorité
?
Il
faut plus de péréquation entre les communes et accompagner
celles qui ont le moins de moyens…
… le gouvernement devrait
mettre à contribution la Caisse nationale d'allocations familiales
(CNAF)
pour
aider les maires à financer la réforme avec moins d'animateurs.
Cela reviendrait à prolonger «l'expérimentation»
annoncée en novembre
dernier par Jean-Marc Ayrault sur l'assouplissement des taux d'encadrement
pour l'ensemble des activités périscolaires.
La CNAF financerait alors
non seulement les activités liées à la réforme
des rythmes mais aussi celles des centres de loisirs (les deux heures du
soir).
Au lieu d'avoir à
recruter 1 animateur pour 14 enfants (pour les plus de 6 ans) et 1 pour
10 en dessous, les normes seraient assouplies à 1 pour 18 et 1 pour
14…
… Cela
apaisera-t-il tous les élus, alors que l'Association des
maires de France (AMF) réclame la pérennisation du fonds
de l'Etat ?
La question se posera, d'autant
que le financement de la CNAF sera soumis à condition, avec la mise
en place d'un projet éducatif territorial…
Le
Conseil supérieur de l'éducation (CSE) a
rejeté, lundi 5 mai, le projet de décret complémentaire
sur les rythmes scolaires
introduisant
des assouplissements pour les communes qui peinent à mettre en place
la semaine de quatre jours et demi pour septembre.
Le
texte a recueilli trois voix en sa faveur, trente et un suffrages hostiles
et vingt-sept abstentions…
…
Le premier décret sur les rythmes avait été rejeté
au CSE avec cinq voix pour, trente abstentions, vingt-trois votes contre
et
quatorze refus de vote, sans recueillir aucune voix de syndicats d'enseignants,
ni de fédérations de parents, et il avait également
été rejeté par le CTM.
![]()
… «Les professionnels du tourisme rappellent que la détermination des vacances scolaires, si elle répond à des impératifs pédagogiques, a également des impacts importants sur l'emploi touristique français, qui représente 2 millions d'emplois directs et indirects», indiquent-ils dans leur communiqué. Pour cette raison, ils réclament, comme ils l'avaient déjà fait en septembre dernier, que le gouvernement accompagne «l'éventuelle réduction des vacances estivales par l'instauration d'un zonage afin de pouvoir accueillir et recevoir les touristes dans les meilleures conditions»…
Rythmes ... & blues
…«Souvent
je suis gavé», «saoulé», «aucun
intérêt», «je fais ça comme ça,
parce qu’il y a rien d’autre», «je regarde à peine»,
« il se passe rien», «c’est pas intéressant mais
on lit quand même» : le couperet du «c’est nul»
n’épargne pas les moments passés en ligne.
Face à ces verdicts
et à ces récits de fin d’après-midi traînantes,
à ces SMS aussitôt lus aussitôt oubliés, face
à ces moues vagues devant un énième Snapchat réceptionné,
ou à ces posts sur twitter ressassant l’heure qu’il est et le temps
qui ne passe pas, il faut se rendre à l’évidence :
les
ados connectés s’ennuient avec leurs outils numériques,
comme ils peuvent s’ennuyer à l’école, ou avec leurs parents…
… accuse notamment Snapchat d'avoir trompé ses utilisateurs sur le caractère éphémère des "snaps" publiés (photos, vidéos, textes...), censés "disparaître pour toujours" en moins de dix secondes. Snapchat a notamment négligé de les informer que les "snaps" pouvaient être sauvés indéfiniment, en utilisant d'autres applications.
Ce service pour smartphones est devenu très populaire après son lancement en septembre 2011. Mais sa croissance a nourri des inquiétudes car l'application peut donner aux adolescents une fausse impression de sécurité quand ils publient des photos…
… Car c’est un fait : s’ils lisent, d’après toutes les études récentes, moins que naguère,
les 12-17 ans utilisent massivement les images numériques. Pas seulement pour les regarder, mais aussi pour en créer et les faire circuler.
Ils prennent des photos d’eux-mêmes (des « selfies ») et les envoient depuis leur smartphone, ils font des captures d’écran et les postent sur Facebook,
ils diffusent des vidéos sur YouTube… Ces activités à distance leur sont aussi familières que le tour à vélo l’était pour les générations précédentes…
… La brigade des mineurs fribourgeoise a auditionné la semaine passée une dizaine d'adolescents qui ont fait circuler des documents pornographiques sur les réseaux sociaux. Ces garçons et filles de 13 à 15 ans sont des élèves du cycle d'orientation de la Tour-de-Trême…Pouce !
… Entre les discours et les réalités. Entre les pratiques et les nouveautés.On dirait qu'ils s'ennuient ...
Si
vous voulez vous souvenir de vos cours, mieux vaut abandonner
votre ordinateur et revenir au bon vieux papier/stylo.
A l’origine de cette étude
intitulée «Le stylo est plus puissant que le clavier: des
avantages de l’écriture cursive comparée à l’ordinateur
pour la prise de notes»…
… «Taper à
la vitesse de la lumière encourage à transcrire ce que l’on
entend, sans faire vraiment attention à ce qui est dit –cette façon
de prendre des notes a déjà prouvé son inefficacité.
Taper chaque mot vous laisse penser que vous avez une compréhension
plus complète du sujet.
Ce
n’est pas vraiment le cas…
… «D’habitude,
je suis plutôt indulgente vis-à-vis de l’utilisation
des téléphones en classe…
… Aujourd’hui, pour la
première fois depuis très longtemps, j’ai confisqué
les téléphones.
Je n’ai aucune
idée de ce qui était inclus dans la mise à jour, mais
on aurait dit que c’était du crack. Ils avaient les yeux rivés
sur leur téléphone.
Il y a même une
fille qui est allé sous
la table avec son téléphone.»…
L'usage
intensif des téléphones portables pourrait
favoriser la survenue de tumeurs cérébrales bénignes
ou malignes…
… Les auteurs reconnaissent
que leur étude ne permet pas de définir un niveau de risque
d'apparition de tumeurs. Mais l'association Priartem,
qui milite contre les dangers des radiofréquences, souligne que
l'usage intensif tel que le définit l'étude (plus de 896
heures cumulées) correspond à plus de 15 heures par mois,
«c'est-à-dire une demi-heure par jour, ce que dépassent
aujourd'hui largement de très nombreux utilisateurs, et notamment
les plus jeunes»…
…"l'augmentation
des effectifs va absorber une grande partie des moyens supplémentaires:
dans le premier degré,
les 37 666 élèves supplémentaires (...) représentent
à taux d'encadrement constant 1225 emplois ;
dans le second degré,
face aux 32 892 élèves supplémentaires il n'est possible
de mobiliser que 1486 ETP
(alors qu'il en aurait
fallu 2000 pour préserver le taux d'encadrement)"…
… "le SNUIPP, la PEEP
et des élus demandent toujours un assouplissement
du décret pour, de fait, pouvoir revenir à la semaine de
quatre jours".
Le ministre les a depuis
entendus, en proposant un net assouplissement de la réforme…
… la Dgesco insiste sur
la l'énorme "machine" que constitue le baccalauréat: "690
000 candidats en terminale, 477 000 candidats en première ;
4737 centres d'examen, des
milliers de sujets, 170 000 correcteurs et examinateurs...
"Rythmes"
…
Même
s'ils ne sont guère plus enthousiastes, les pourfendeurs
de la réforme se sentent rassérénés:
c'en est fini du carcan
des 9 demi-journées de classe que Vincent Peillon voulait imposer
à tous,
avec ses après-midis
écourtés pour laisser place à des activités.
Des "expérimentations"
- pour ne pas dire des dérogations - vont désormais être
autorisées…
… Sur le papier, ça
fait beaucoup de changements, et même un embrouillamini en perspective.
Mais le délai imparti
pour demander des expérimentations - d'ici début juin - est
extrêmement court.
Il faut que tout soit prêt
pour la rentrée. De quoi en décourager plus d'un,
comme
si on espérait que bien peu, au final, choisissent d'expérimenter…
Rapports parents-profs...
Près
d'un directeur d'école sur deux s'est fait agresser, verbalement
ou physiquement, par des parents, l'année passée, selon une
vaste étude. Du jamais-vu.
…un
faisceau de statistiques annonce aussi l'orage. D'après Georges
Fotinos, c'est «la
méfiance, voire la défiance» qui domine le
discours des directeurs vis-à-vis de ces parents qu'ils croisent
tous les jours ou presque à la grille de l'école. Pour 40,3
% d'entre eux, les liens se sont détériorés ces dernières
années. Six sur dix pensent aussi que les parents «ne savent
pas ce qu'il faut faire pour aider leurs enfants à la maison».
Mais, surtout, le chiffre est édifiant : près d'un sur deux
affirment s'être fait agresser verbalement ou physiquement par des
parents lors de l'année écoulée. «Les parents
nous prennent de plus en plus pour des marchands de savoir : ils exigent
un catalogue de prestations, comme si on était un comité
d'entreprise»…
[ L’état
des relations école/parents : "entre
méfiance, défiance et bienveillance" - pdf
Autre
enquête en cours : Enquête
nationale "Etat des lieux des relations Lycées-Collèges /
Parents d'élèves" ]
Georges
Fotinos est chercheur associé à l’OIVE (Observatoire International
de la Violence à l’Ecole
…
la
seule enquête de victimation d’ampleur
auprès
des personnels de maternelle et d’élémentaire dont on disposait
jusqu’à présent - celle divulguée à la rentrée
2012 par le sociologue Eric Debarbieux et... le même George Fotinos
- faisait, elle, clairement le distinguo
entre agressions physiques et verbales, sans donner, il est vrai,
exclusivement la parole aux directeurs d’école (quasiment les deux
tiers des 11 820 réponses traitées émanant d’enseignants)…
… On
entend parler d’une «judiciarisation» de l’école.
Confirmez-vous ce phénomène ?
On observe, tant du côté
des enseignants que des parents, une volonté de faire appel à
la justice pour résoudre un conflit. C’est un fait de société.
Une société qui veut réparation à tout et fait
plus facilement appel à la justice qu’avant. On voit bien que l’école
n’est pas un sanctuaire : elle est le reflet de la société
et de ses maux…
… La formation des enseignants,
renouvelée dans le cadre des toutes nouvelles Ecoles supérieures
du professorat et de l’éducation (ESPE), a un rôle fondamental
à jouer. Elle doit amener l’enseignant à intégrer
que même s’il n’a que l’enfant face à lui en classe, c’est
tout son environnement qu’il doit désormais prendre en compte. Autrement
dit, ce ne sont pas seulement 25 élèves qu’il a face à
lui... mais
beaucoup plus.…
… 1861:
«Les
parents, ce fléau des écoles, sont convaincus du tort des
maîtres.
L'enfant
indocile répond effrontément aux réprimandes que son
maître lui adresse ; et s'il subit une punition ce n'est qu'en menaçant
son maître
et
quelquefois en l'injuriant. Ses parents le soutiennent. Quand le maître,
pour mettre une digue à tant d'insubordination veut sévir,
l'enfant
indocile lui répond fièrement: 'je ne veux pas être
puni, je suis innocent ; vous êtes injuste, je le dirai à
mes parents qui le diront à d'autres'.
Et
les parents viennent vous assaillir. Autrefois le maître était
craint ; aujourd'hui on en rit parce qu'on ne le craint plus» …
…
1912
:
«Désordre
de notre civilisation industrielle, manque d'enseignement professionnel,
crise de la puberté, désorganisation de la famille,
voire
désarroi des croyances et des idées sont des
causes qui produisent dans tous les pays d'Europe les mêmes effets».
..
… Concrètement,
c'est la possibilité d'une semaine proposant quatre journées
de cinq heures de classe plus trois heures le mercredi matin.
Il faudrait alors commencer
au moins une semaine plus tôt, fin août, voire encore plus
tôt si la semaine de classe passait à 22 heures par exemple,
une autre possibilité
offerte par le décret. Elle laisse la possibilité au gouvernement
d'afficher sa souplesse à l'égard des communes, libres,
en apparence de s'organiser
comme elles le veulent. Un rien illusoire, alors que les décisions
d'organisation doivent être prises d'ici à début juin.
On
imagine mal les maires s'engager dans des discussions tendues avec
les enseignants sur un sujet aussi sensible que les vacances…
… les
grandes ambitions citadines se fracassent sur les évidences
des campagnes. Le transport d’abord.
«Seuls deux enfants
vivent sur place. Les autres habitent dans un rayon de 10 kilomètres.
Le transport est millimétré
et c’est lui qui dicte la mise en place des temps périscolaires.»…
… «Quel animateur
professionnel ferait l’aller-retour depuis Limoges pour une heure de travail
?»
Il reste le bénévolat,
option choisie par le précédent maire. Mais pour l’élue
qui, à ce jour, porte seule les ateliers,
«le bénévolat
a ses limites. D’abord parce que les gens ont une vie personnelle et, surtout,
parce qu’il repose sur les moyens et compétences des territoires»…
… «Pour
moi, cette réforme est injuste, se désole l’ancienne
institutrice.
Elle creuse les inégalités
entre les gosses en fonction de leur commune de rattachement.»
…Le plus significatif concerne essentiellement les communes ruralesqui peinaient à recruter du personnel pour encadrer les activités périscolaires après la classe. Initialement, le texte prévoyait que ces activités aient lieu trois après-midi par semaine. Il sera désormais possible de les regrouper sur une seule après-midi. "Cela permettra aux maires de faciliter l'organisation des activités périscolaires et de faire des économies d'échelle, par exemple en construisant des partenariats au niveau des communautés de communes"…
… En offrant la possibilité
de libérer une après-midi de classe pour le périscolaire,
Benoit Hamon charge de fait les autres journées,
dans un format à
deux demi-journées de classe et trois journées complètes
de 6 heures.
Les
enfants se retrouvent donc avec des journées aussi lourdes qu’auparavant,
alors que l’idée
était d’alléger des journées présentées
comme les plus lourdes du monde (le décret Peillon fixait la norme
à 5 h 30)…
…
autre principe cher à ce collectif, c'est la mixité sociale.
«Nous
ne voulons ni d'une école d'élite, ni
d'une école de la dernière chance.»
Un tiers des enfants seraient
issus du quartier d'implantation ; les élèves d'un autre
tiers viendraient par choix des parents ;
le dernier tiers des places
seraient réservées aux enfants en difficulté dans
le système traditionnel.
Pour le secondaire qui n'ouvrira
pas la première année, on pourrait imaginer que les élèves
soient en collège
ou en lycée classique
le matin et à l'auto-école l'après-midi…
… Le
collectif 123 Ecole est un ensemble d’acteurs de l’éducation
(enseignants, parents, éducateurs, animateurs),
de bénévoles
qui soutiennent le projet de création d’un établissement
public innovant.
Actuellement, le collectif
compte plus de 500 personnes souhaitant et soutenant la création
de cette école : l’école coopérative Célestin
Freinet…
Parmi les risques : d'importants troubles de la mémoire, de l'attention, sous-développement émotionnel, et dans 15% des cas, premiers signes de démence.
Les médecins sud-coréens parlent de "démence digitale" (64% des jeunes possèdent un smartphone, 18,4% des 10–19 ans l'utilisant plus de 7 heures par jour).- Surge in "digital dementia"
obsolescence technologique, batterie, casse, perte ?Le gouvernement nous souffle de "changer le barème". Deux académies, celles de Poitiers et Créteil, ont expérimenté l’"évaluation positive".
En ce qui concerne les smartphones, leur durée de vie est équivalente à environ deux à trois ans seulement !
… Le président de
l’Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard, s’est
déclaré jeudi «un peu abasourdi»
par l’annonce d’une réduction
de 11 milliards d’euros des dotations aux collectivités, réclamant
«un allègement»
de la réforme des
rythmes scolaires si l’Etat ne veut pas y mettre les moyens financiers…
… Dans un tel contexte,
si
le gouvernement veut réussir la réforme des rythmes scolaires,
il doit «pérenniser
le fonds d’aide aux collectivités locales et l’ajuster à
hauteur des dépenses supplémentaires
supportées à
ce titre par les collectivités locales», que l’AMF chiffre
à «environ
900 millions d’euros».
Créé à
titre provisoire en 2013, ce fonds a été doté de 250
millions en 2013, puis de 370 millions cette année.
Si le gouvernement ne peut
dégager les crédits nécessaires, «il faut absolument
un allègement» de la réforme, a plaidé le président
de l’AMF…
… Et c'est sur l'image dégradée
de l'école publique que se construit aussi le projet d'Espérance
banlieues.
Ce
projet ressemble aussi beaucoup aux charter schools américaines.
Des établissements
expérimentaux conçus pour encourager la réussite scolaires
dans les quartiers difficiles.
Des écoles publiques
qui fonctionnent sur des règles qui leur sont propres, recrutent
leurs enseignants sur profil et proposent des alternatives pédagogiques…
… Hélas,
les résultats en termes de «déségrégation»
scolaire ne sont pas au rendez-vous.
Un récent article
de l’AFP nous apprenait qu’une étude venait de montrer que, dans
l’Etat de New-York,
l’expérience aboutit
à former des ghettos sociaux et raciaux encore plus fermés.
D’après les chercheurs,
en 2010, 73% de ces charter schools new-yorkaises comptaient moins de 1%
d'élèves blancs et 90% moins de 10%...
... Mais il n'a pas toujours
été habile. Il s'est notamment pris les pieds dans le tapis
des rythmes,
provoquant la colère
des maires et d'une bonne partie des professeurs des écoles - un
comble alors que le primaire est érigé en priorité.
Sur cette question qui déchaîne
les passions, un autre à sa place aurait-il
fait mieux ?
Tous ses prédécesseurs
- dont le dernier, l'UMP Luc Chatel - avaient préféré
y renoncer, jugeant le risque politique trop grand...
... L'homme qui se prépare
à faire campagne pour les européennes de juin, n'a pas fait
de confidences.
Voulait-il partir, voyant
les menaces s'accumuler sur son budget et sur la promesse des 60 000 postes
?
… l'Etat
a-t-il les moyens de ses ambitions en terme de recrutements
d'enseignants à l'heure des économies
(50 milliards d'euros de
dépenses annuelles doivent être coupés d'ici 2017)?
L'abandon des 60 000 postes est "sur la table",
écrivaient les Echos
le 11 mars dernier. Le think tank de gauche Terra
Nova propose ainsi de s'arrêter à un total de 45 000.
Les 15 000 postes abandonnés
représenteraient 500 millions d'euros d'économies à
horizon 2017, selon l'organisme…
… Chaque
commune se «bat» pour assurer un niveau minimum
de population, d’équipements et de services.
Le résultat en est
la prolifération des maisons isolées, l’allongement démesuré
des réseaux, la multiplication des équipements
et des coûts de fonctionnement
afférents. Pour une population supérieure, l’Allemagne compte
deux fois moins d’écoles primaires que la France,
ce qui l’autorise à
s’occuper plus des enseignants et des élèves que des bâtiments
; en Lozère, un professeur enseigne à onze élèves
en moyenne, c
ontre trente en Seine-Saint-Denis
; il est désormais question d’apporter (quand et avec quels moyens
?) la
fibre optique dans chaque cour de ferme ! …
… Pour que l'école soit de nouveau aimée, il faudrait qu'elle soit aimable. Que l'école, plutôt que d'enseigner la démocratie dans les cours d'instruction civique, soit une école de démocratie où l'on se débrouille pour apprendre, non pas en s'amusant bien sûr, mais avec plaisir et, si possible, avec passion ! Si les notes sont "traumatisantes", c'est que l'école l'est. Quel terrible bilan que cette école qui tue la principale qualité des jeunes : la curiosité !
…
«Quand
ma fille a eu dix ans, mon mari s'est rendu compte que dans toute sa vie,
elle n'avait probablement
pas passé plus de dix minutes sans supervision adulte».
Pourtant,
les enfants ont réellement besoin d'explorer le monde par eux mêmes,
de prendre des risques et
d'apprendre à surmonter leurs peurs.
Sans ce genre d'expérimentation,
ils deviennent potentiellement plus peureux et phobiques …
… Les cabanes faites par
les enfants n'ont pas l'air très stables mais le but est de les
laisser faire des erreurs et recommencer...
Ça
s'appelle l'enfance, non?
… Aux Etats-Unis, un
certain nombre de thèmes ne doivent pas être abordés
dans les sujets de concours et d’examens
car ils pourraient susciter
chez les candidats des réactions nuisibles à leur concentration
et à leur efficacité.
Il existe même une
charte officielle transmise à chaque rédacteur afin de les
briefer sur les « contenus partisans, sensibles ou controversés
»…
… d’où vient cette
impression que c’est la vie elle-même, dans ce qu’elle a de complexe,
d’ambivalent, de nuancé, de vaste et de profond,
que l’on arrête aux
portes des salles d’examens ? D’où
vient ce sentiment qu’on prend les élèves pour des névrosés
immatures ?...
… cette application surfe
sur une nouvelle tendance qui ressemble à un effet boomerang face
aux conséquences invasives du Web social :
le
repli sur soi…
… "Les
outils antisociaux se démocratisent", assurait Chris
Baker au Washington Post le 17 mars,
décrivant Facebook
et Twitter comme de vieux ascenseurs dans lesquels les gens s'entassent…
… la plateforme communautaire
la plus connue du genre, Ask.fm, qui invite ses utilisateurs à se
poser des questions, souvent "trash",
traîne déjà
son lot de drames. Revendiquant plus de 50 millions de fidèles à
travers le monde (dont 1,3 million en France),
le réseau social,
adulé des adolescents, a vu plusieurs de ses habitués se
suicider …
… Une
bousculade, un ricanement, une insulte - c'est la répétition
qui permet de qualifier les faits de harcèlement.
Sur 12 millions d'élèves,
10 % en seraient victimes de façon plus ou moins violente. Parfois
jusqu'au suicide.
Longtemps, l'Education nationale
est restée muette sur ce sujet. "Depuis plusieurs années,
l'école s'est repliée sur elle-même.
Elle s'est coupée
de la société, excluant tout ce qui pouvait l'éloigner
de sa vocation initiale, la transmission des savoirs", analyse Eric
Debarbieux …
… Il
est temps. Avec l'essor d'Internet, le cyberharcèlement
prend des formes encore plus sournoises et violentes…
… Chez
les parents, ils sont 69 % à déclarer qu'ils conseilleraient
le métier d'enseignant à leurs enfants.
En premier lieu parce qu'il
permet de "concilier vie professionnelle et vie privée".
En revanche, seulement quatre
enseignants sur dix conseilleraient ce métier à leurs enfants…
… Les
deux catégories de sondés divergent également sur
leurs attentes.
Alors que les parents attendent
surtout une transmission des savoirs, les enseignants eux souhaitent transmettre
"le goût de l'effort".
Et ces derniers aimeraient
pouvoir "davantage développer les compétences personnelles
de chaque élève"…
[ Le
métier d’enseignant Avril 2014 – OpinionWay – APEL – pdf
]
… Le Premier ministre veut
le redressement de l'Ecole. L'Ecole n'a pas besoin
d'être redressée mais d'être refondée.
La FCPE attend que la promesse
des 60 000 postes pour l'Education nationale soit tenue.
L'Ecole doit être
véritablement transformée pour préparer tous les enfants
à leur future vie d'adultes
et ne pas se contenter de
«transmettre des savoirs et les valeurs de la République».
Les
réformes du collège et des programmes scolaires doivent être
menées rapidement…
…
Alors que cette école de campagne atteint les quotas pour la rentrée
2015,
l'inspection académique
envisage quand même la fermeture d'une classe.
Pourtant la méthode
de travail qui est mise en oeuvre devrait être une référence
pour la réflexion sur l'évolution de l'école de la
république…
… 23 élèves
est le nombre minimum nécessaire pour garder une classe ouverte
selon l'éducation nationale,
alors que ce devrait être
le nombre maximum accepté pour un bon apprentissage.
Le
gouvernement s'étonne de l'échec scolaire général
et de la violence croissante dans les écoles…
Aidez
nous à sauver notre école !
Ferry,
c’est fini …
… Pour Mona Ozouf, invoquer
si souvent un homme qui fut aussi contesté constitue un paradoxe
reposant sur une méconnaissance de l’histoire.
En revanche, elle voit une
constante dans la force des passions que soulève l’école
dans notre pays :
"on
attribue à l’école les défaites de 1870, de 1940,
et la déprime actuelle des Français"…
En faisant corriger les
mêmes copies de baccalauréat par des professeurs différents,
ils avaient obtenu des
résultats spectaculairement inéquitables: entre le
correcteur le plus indulgent et le correcteur le plus sévère,
l’écart maximum enregistré
sur une même copie était de 8 points en physique, de 9 en
anglais et en mathématiques,
de 12 en latin et en philosophie,
de 13 en composition française!
Parents
et enseignants ont payé pour apprendre que rien ne se
règle à l'école à coups d'effets d'annonce…
… Il vous faudra donc renoncer
aux remèdes-miracles et aux grands-messes coûteuses et inutiles
qui d'assises en états-généraux
ont tenté depuis des années de donner l'illusion que l'on
sauvait l'école tous les deux ans...
… C'est
la seule façon d'éviter le morcellement de notre société
en groupes communautaires repliés sur eux-mêmes,
prêts à en
découdre à la première frustration. Pour lutter contre
la violence des quartiers difficiles, vous ne pourrez pas vous contenter
de clôturer nos écoles…
… Et
maintenant ?
L’histoire dira la trace
laissée par Vincent Peillon : fut-il un bon ministre de l’éducation
nationale, là au mauvais moment ?
Ou un grand ambitieux pressé,
maladroit et légèrement malentendant ?...
En attendant, l’avenir risque
fort de s’assombrir pour l’école :
on
croit comprendre qu’elle ne sera plus la priorité du gouvernement
et que les 50 milliards lui tournent autour…
Quant à Benoit Hamon
…
… Rythmes scolaires : muscler
le fonds de compensation
Pour
la suite, «on s’inquiète beaucoup sur l’aspect financier»,
car il s’agirait de restrictions «effroyables»
si elles devaient se confirmer,
a dit Jacques Pélissard…
… Avec Benoit Hamon, l’AMF
veut rouvrir le dossier de la réforme des rythmes scolaires,
qui alourdit de
«900 millions
à 1 milliard d’euros par an» les charges des collectivités
territoriales, les
communes principalement.
«Nous sommes respectueux
de la loi et du décret» mais «nous demandons que le
gouvernement prenne en compte la réalité du surcoût
pour les collectivités»…
Trois nouveaux recours contre Base élèves
… Ces démarches, bien que portées individuellement, sont un outil de la lutte au long cours menée par tous ceux – citoyens, parents d’élèves, enseignants, directeurs d’école … – qui malgré les pressions, les menaces, les sanctions, continuent de refuser le fichier Base Elèveset son corollaire de bases de données centralisées et partageables mis en place par l’Education Nationale. Des bases de données toujours plus nombreuses, dont les mises en relations comme les utilisateurs ne cessent de se multiplier …
… «On
a cherché à rendre explicite ce que nous entendons par «
programmes scolaires», notre méthode pour les élaborer,
et comment nous percevons
leur devenir»
... Reste à espérer
qu'on n'en reste pas à de vaines promesses,
et que ce que Vincent Peillon
considérait comme un préalable à la «refondation»
de l'école soit perçu avec la même urgence par son
successeur.
Prochain objectif pour le
CSP : redéfinir pour la mi-mai le
«socle
commun de connaissance de compétences et de culture »
- ce qu'est censé
maîtrisé tout élève à l'issue de sa scolarité,
à 16 ans.
… «Je trouve
qu'il fallait laisser Vincent Peillon continuer sa politique. On ne peut
pas changer de politique tous les deux ans à l'Education nationale,
sauf si l'on veut son naufrage.»
Au-delà du spectacle
des alternances et des changements de gouvernement, ce turn-over régulier
pose la question de l’engagement des politiques dans leur réforme.
Le ministère de l'Education ne peut pas être une girouette.
Les autres non plus, mais les réformes
éducatives mettent énormément de temps à s'installer.
L'école souffre d'un empilement de réformes, circulaires,
qui se succèdent et se contredisent. Ce manque de direction et cette
hystérie du changement produit sur le long terme de
l'immobilisme, du découragement et de la lassitude…
… Sa
feuille de route officieuse à l'éducation pourrait
bien lui demander de se contenter d'écrire les décrets d'application
de la loi d'orientation élaborée par son prédécesseur,
Vincent Peillon, tout
en donnant l'illusion que l'éducation et la jeunesse restent prioritairesdans
ce gouvernement.
Un moyen de ne pas faire
de vagues dans ce secteur secoué depuis 2012 par la réforme
des rythmes scolaires.
Une mission qui consisterait
à faire marcher une machine conçue par un autre: veiller
à la bonne marche des ESPE, les toutes jeunes écoles du professorat
et de l'éducation, mettre une pincée de numérique
…
… D'autres estiment qu'il
ne serait pas scandaleux qu'un gouvernement de gauche n'aide que les communes
les plus pauvres…
Le sujet est d'autant plus
délicat que les collectivités locales sont impactées
par les 50 milliards d'euros d'économie annoncés par Francois
Hollande…
… « C'était
une illusion d'imaginer qu'une réforme de fond, dont on parle depuis
trente ans, allait se faire en deux ans »,
lâche Vanik Berberian,
président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF)…
… Rien
ne dit qu’un autre que Vincent Peillon aurait mieux réussi.
Le ver est en effet dansle fruit depuis bien longtemps.
En omettant de faire valider
par les électeurs un programme explicite - et, le cas échant,
réellement disruptif - en matière d’éducation,
François Hollande
a condamné la loi de refondation à n’être qu’un catalogue
de belles intentions qui, une fois passées
à la moulinette des
conseils supérieurs, des hautes autorités, des services administratifs,
des discussions avec les
syndicats, accouche de bien timides décrets et circulaires. ..
… Rien ne dit que la séquence
qui s’ouvre ces jours-ci permettra de corriger le tir :
un simple changement de
style ne suffira pas à combler l’absence
de contrat clair…
En
40 ans, 15 ministres se sont succédé à
la tête du ministère de l'Education nationale…
… ces deux-là (Jospin
et Bayrou) ont fait exception et sont restés environ quatre ans
(alors que la
moyenne est de 2 ans et demi)...
… ça
pose la question de la "durée" d'un ministre, en particulier
de l'éducation nationale.
Quand les profs de lycée
ont compris que la (pseudo) transformation de l'école et de la société
commencerait par le primaire,
qu'ont-ils pensé?
Ils en ont conclu qu'ils étaient dans la situation de 2000
personnes qui attendent devant un restaurant.
Le cuistot promet que tous
auront un repas chaud, mais
…
… « Même parmi
les familles qui n'ont pas retiré leurs enfants de l'école,
on
a senti de la méfiance ; des personnes qu'on croise tous
les jours... ça
nous a glacés »…
… Le
sujet n’est donc pas – encore ? –, à mon sens, un sujet juridique,
mais purement politique et sûrement aussi légèrement
pathologique.
Espérons que quand
les parents, peut-être y en a-t-il de bonne foi, auront réalisé
(les faits) que leur petit enfant de droite n’est pas forcé, ni
de se masturber en public, ni de revendiquer son désir de changer
de sexe (je ne pense pas être caricatural, si j’en crois la propagande
de CIVITAS), alors ils renonceront à ces journées
de retrait aussi inutiles que contraires à l’intérêt
de leur enfant.
… La "refondation" de l'école a été menée, mais sans réel effet sur l'opinion, encore moins dans les salles des profs. La promesse des 54 000 postes est rendue de plus en plus incertaine par la nécessité pour le prochain gouvernement de trouver 50 milliards d'euros. Enfin, le débat autour des rythmes scolaires semble avoir absorbé toute l'énergie de réforme de ce ministère. Et l'élan manque pour les années qui viennent…
… On
nous dit que c'est la crise, qu'il n'y a plus de moyens….
… Nous pouvons donc, vu
d'ici, affirmer qu'il n'y a pas d'équité et que l'égalité
des territoires est une vaste blague,
qui aura juste permis l'accès
d'un élève de 3e de Villeneuve-Saint-Georges à un
prestigieux lycée parisien: le fils de la ministre citée
plus haut.
Les institutions ont, depuis
septembre, répondu à nos demandes de moyens adaptés
par le mépris.
On nous refuse un 2e poste
de CPE, mais on nous a conseillé d'organiser des "petits-déjeuners"
le samedi matin avec les parents de nos élèves…
… C’est
un crève-cœur de voir ces gamins passer leur journée
assis comme des plantes vertes,
laisser le caviar de notre
jeunesse à la cochonnerie de la passivité et de l’ignorance.
Ils veulent apprendre et
en ont besoin, mais de manière différente.
Il y a des dispositifs qui
existent : par exemple, on les sort pendant six semaines de classe,
on les met entre eux et
on essaye de leur redonner le goût de la scolarité, du respect
de soi-même et des autres…
Mais ce système est
encore plus discriminatoire, réussit sur une ultra-minorité
qui a dans le fond des facilités et s’en tirera toujours.
Le
reste continue de se mettre à l’écart ...
… si quelques établissements
vont bénéficier d'un surcroît de moyens, ce sera au
détriment des autres.
Autrement dit, au lieu de
mettre le paquet sur l'éducation prioritaire, on
va déshabiller Pierre pour habiller Paul…
… Peillon ou pas, reste
la question: à un moment où l'Etat cherche 50 milliards d'économie
d'ici 2017,
le ministère de l'Education
est-il assuré d'avoir les moyens de mener sa grande
réforme de l'éducation prioritaire ?
... Les
différences de niveau entre le collège implanté
dans des zones favorisées et son voisin dans des quartiers populaires
ont toujours existé.
Mais depuis les années
1990, l’offre de formules pédagogiques s’est considérablement
diversifiée :
parcours sportifs, artistiques,
options de langues rares (russe, chinois) ou mortes (latin, grec)…
Or, cette diversification
a surtout été importante dans les établissements aux
publics favorisés,
tandis que les collèges
populaires ouvraient des sections réservées aux enfants les
plus marginalisés : options préprofessionnelles, Segpa…
De
fait, une ségrégation socio-géographique s’est mise
en place :
non seulement le collège
français n’a pas réduit les inégalités sociales,
mais il a contribué à les accroître…
Enquête
nationale sur les règlements intérieurs des écoleset
des établissements scolaires
La
FCPE s'associe à la section française de Défense
des Enfants International (DEI)
pour lancer une enquête
nationale sur règlements intérieurs des établissement
scolaires.
… La
PEEP et la FCPE tiennent également à souligner que,
sans les représentants des parents à
tous les niveaux de l’Education nationale,
il n’y aurait ni contre-pouvoir,
ni regards croisés au sein des instances décisionnelles de
l’Éducation nationale.
L’absence des représentants
de parents dans ces instances risque de conduire, à terme, à
l’immobilisme, à une Ecole « statique ». .
Relations
école - parents : Mme Monique Sassier, médiatrice
de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur
(audition
à l’Assemblée Nationale – 15 mars 2014)
« … En
mettant en cohérence l’ensemble des initiatives éducatives
à l’échelle des territoires,
le Pacte pour la réussite
éducative participe ainsi à la
refondation de l’école en mobilisant tous les acteurs qui,
à l’intérieur
ou à l’extérieur de l’école, concourent ensemble à
la qualité des apprentissages et au plein épanouissement
des enfants et des adolescents. »
En
40 ans, 15 ministres se sont succédé à
la tête du ministère de l'Education nationale…
… ces deux-là (Jospin
et Bayrou) ont fait exception et sont restés environ quatre ans
à la tête du ministère de l'Education nationale
(alors que la
moyenne est de 2 ans et demi).
… dans la
classe inversée, l’interaction est érigée
en principe.
Les élèves
peuvent travailler en petit groupe, s’expliquer les choses entre eux, résoudre
un problème en collectivement. (Travailler en équipe, c’est
traditionnellement une compétence
que l’école peine à enseigner.)
Alors que donne la classe
inversée? On sait depuis longtemps que des professeurs enthousiastes
et motivés produisent toujours des effets positifs sur les résultats
des élèves, donc oui les effets sont, en toute logique, bénéfiques
pour cette pédagogie qui est toujours choisie par des enseignants
à la recherche d'innovation pour leurs cours…
… «Ainsi, beaucoup
d’adolescents somnolent dans la journée au moins une
fois par semaine, certains d’entre eux avouent dormir pendant les pauses
ou certains cours, et il n’est plus rare que les profs réveillent
un élève endormi», relève l'Inpes….
… «De nombreux travaux
confirment le lien entre usage
excessif des nouveaux médias, en particulier électroniques,
et mauvais sommeil, dans des contextes culturels aussi variés que
ceux de la France, du Japon, de l’Allemagne, de la Finlande ou de la Belgique»
….
En
Corée du Sud, les enseignements disposent maintenant d’un moyen
de désactiver
l’ensemble des smartphones
de leurs élèves durant les heures de classe.
Pour
les profs, les smartphones c’est l’enfer. Si les raisons ne
manquent pas aux élèves pour décrocher du cours,
les smartphones sont une
occasion de plus pour s’évader, t’chater ou jouer plus ou moins
discrètement…
… Si le gouvernement sud-coréen
en est arrivé là,. c’est qu’une partie des jeunes du pays
ne peut plus se passer de téléphone.
18% des élèves
en seraient même devenus «esclaves». En
moyenne, ces enfants passent plus de sept heures par jours à pianoter
sur leurs appareils et souffrent
de dépressions lorsqu’ils en sont privés…
[ Dans les écoles
maternelles, les écoles élémentaires et les collèges,
l'utilisation
durant toute activité d'enseignement et dans les lieux prévus
par le règlement intérieur, par un élève,
d'un téléphone
mobile est interdite. ]
...
Messages
agressifs, vidéos humiliantes, rumeurs, usurpations d'identité…
En
France, 40 % des élèves disent avoir subi une agression en
ligne. Parfois, ces agressions se transforment en lynchage en règle...
...
Il y a trente ans, un enfant un peu rond qui se faisait insulter dans la
cour de récréation supportait ces attaques identitaires,
même si elles étaient douloureuses. Aujourd'hui, il se fait
insulter jusque dans sa chambre, sur son mur Facebook, par SMS… Il a alors
le sentiment que toute la communauté est contre lui et se sent cerné.
«Aujourd'hui, nos enfants sont des enfants de l'apparence et de l'image.
C'est
pourquoi ces
attaques sur leur identité et leur image peuvent avoir des effets
dramatiques» ...
… le ministère de Vincent Peillon tentait de rassurer les syndicats: "Je peux vous assurer que nous sommes très vigilants à ce que l'école reste un lieu libéré de toutes pressions économiques et commerciales."
Insuffisant apparemment. Alors quele SE-Unsa enjoignait les professeurs "à la plus grande vigilance", le SI.EN Unsa, le syndicat d'inspecteurs, enappelait, lui, au boycott …
24% des Français
déclarent que le système actuel prépare BIEN les élèves
au monde du travail
Dont 1% «très
bien»
76% des Français déclarent
au contraire que le système actuel prépare MAL les élèves
au monde du travail
Dont 20% «très
mal»
… Les freins par rapport
aux formations en apprentissage : des formations
qui conduisent à des métiers peu valorisés
…
[ L'image
des formations en apprentissage - Sondage CSA - Institut Montaigne
- fév. 2014 ]
L’objectif n’est pas
de savoir ce que vont voter les jeunes, mais de connaître leur ressenti
sur le vote
et les moyens de favoriser
la participation électorale des jeunes, a expliqué devant
la presse le président de l’Anacej,
le député
européen PS Gilles Pargneaux. «Car
nous avons remarqué qu’il y a de moins en moins de votants»
aux diverses élections
et que «les
plus abstentionnistes sont les jeunes».
Des questions porteront
ainsi sur un abaissement du droit de vote à 16 ans, le vote obligatoire
ou encore la possibilité de voter sur internet…
… Une précédente
étude auprès des «primo-votants» de 18-22 ans
réalisée en février 2012, quelques mois avant la présidentielle
et les législatives,
par l’Anacej avec l’Ifop
avait montré que 46% des jeunes connaissent mal la procédure
d’inscription,
ainsi qu’un vote Front national
en hausse et un vote écologiste en baisse chez les jeunes…
DU
P.Q. ... POUR LE Q.I.
Aussi étonnant
que cela puisse paraître,
lorsqu'on oblige 400,
800, 1200, voire 2000 enfants ou adolescents à être présents
de 8 heures à 16 - 17 heures ou plus, dans un lieu clos (école,
collège, lycée),
il peut arriver que plusieurs
dizaines, ou centaines d'entre eux, en fonction du menu du jour, aient,
à un moment ou un autre, des besoins - dont on dit qu'ils sont "naturels"
- à satisfaire...
… Supprimer
la Segpa ce serait, d'un coup de baguette magique, effacer
les motifs de l'échec scolaire.
Tout s'expliquerait par
la spécialisation. C'est dans le merveilleux brouet du collège
unique que vont se régler,
par le miracle escompté
de la confusion généralisée, les difficultés
constatées dès l'école primaire et qui,
pour beaucoup de nos élèves,
les ont mis en échec au moment de l'apprentissage de la lecture…
… Enseigner
en banlieue n'a pas grand chose à voir avec le fait d'enseigner
en centre ville
mais c'est surtout le profil
des enseignants qui y est diffèrent. Les élèves des
quartiers sensibles ont en effet en face d'eux
une majorité de jeunes
professeurs inexpérimentés, sans formation initiale, dont
c'est le premier poste et qui ignorent souvent tout de la banlieue…
… Au
moment où chacun s'interroge sur les raisons qui peuvent
expliquer que notre système éducatif crée
et amplifie les inégalités
scolaires en recoupant les inégalités sociales, cette question
de la sélectivité de nos enseignants
doit être beaucoup
plus sérieusement prise en compte (à ce sujet, les dernières
propositions de Terra Nova apparaissent bien dérisoires)…
La
jeunesse ne naît pas « hors sol »: son bien-être
et sa place active dans la société dépendent étroitement
du statut
qui aura été
ménagé et réellement appliqué aux enfants dès
leur plus jeune âge dans notre pays.
Certains jeunes relèvent
d’ailleurs encore du statut d’enfant, tant qu’ils ont moins de 18 ans .
En tout état de cause,
l’enfance est en quelque sorte le « tremplin de la jeunesse ».
DEI–France suggère
donc, comme elle l’avait fait auprès du Haut-Commissaire à
la jeunesse en 2009,
que nos gouvernants élargissent
leur champ de concertation et d’action et que, au lieu de se pencher
dans une approche essentiellement
« réactive » sur la seule résolution des problématiques
propres aux jeunes
à l’entrée
dans le monde adulte, ils repensent notre société de façon
« proactive », avec une approche bienveillante
fondée sur le principe
de l’intérêt supérieur, et donc du respect de l’ensemble
des droits, de tous les enfants dans notre pays.
C’est dans ce sens que DEI-France
adresse une lettre
ouverte au Président de la République
… Comment une fac qui se
veut politiquement si affranchie peut-elle se financer si
l’Etat l’abandonne ?..
… Un prof récuse
les chaires payées par des industriels : "Ca consiste à lui
réserver les fruits de notre recherche,
alors que nous sommes ici
pour que tout le monde bénéficie de notre savoir".
Au passage, on découvre
que les Américains utilisent le mot français "triage" pour
désigner la façon de choisir les victimes d’une sélection
ou d’un choix difficile…
… Ce
qui arrive aux Etats-Unis déboule souvent en France quelques années
plus tard.
Ce qui nous dit ce film,
c’est que l’Etat, quand il est à court d’argent, n’hésite
pas à reporter sur les familles
le paiement des frais de
scolarité dans les établissements les plus prestigieux…
… Cela
fait quarante ans que les
acteurs et les observateurs constatent à quel point le type de pédagogie
généralement utilisée au collège
ne fonctionne tout simplement
pas pour l’ensemble des élèves et renforce les écarts
de niveau.
Pour le rapport de Terra
Nova toujours, le collège accroît la ségrégation
scolaire, comprenez ségrégation sociale.
Il est vrai que c’est traditionnellement
à ce niveau que l’évitement scolaire commence à se
pratiquer à grande échelle.
Cela étant, rien
ne dit qu’une école renouvelée (et le rapport le dit aussi)
convertisse comme par magie
tous
les parents aux bénéfices de la mixité sociale!..
… Le «manque de
progressivité» et le «défaut de cohérence»
entre primaire et collège sont «parmi les causes majeures
de l’échec des élèves»,
peut-on lire en préambule
du document. «L’opinion impute l’échec
scolaire au collège unique (celui que la réforme
Haby de 1975 a voulu instituer),
résume Maya Akkari,
coordinatrice du pôle éducation de Terra Nova,
mais
c’est bien parce qu’il n’a jamais été mis en place que le
collège échoue»…
[ « Pour une école commune du cours préparatoire à la troisième. Un pas supplémentaire vers la démocratisation », Terra Nova – 5 mars 2014 ]
… «Pour
la première fois j’ai eu l’impression d’être habillée
“en prof”, avec des marques bas de gamme,
alors que les mères
d’élèves portent au moins deux mois de mon salaire sur le
dos,
sans parler des bijoux
ni des brushing parfaits et des manucures impeccables. Je me fais penser
aux profs des sketchs des Inconnus.»…
… Au fond, ce
que l’école attend des élèves, c’est qu’ils possèdent
déjà les fameux prérequis qui les rendent
disponibles aux apprentissage.
Et c’est indéniablement
très agréable pour des enseignants qui, avant d’arriver là
ont circulé dans des secteurs plus difficiles.
Ils voient et apprécient
la différence…
... Troisième
surprise: l'inscription des "Instructions" de 1938 dans la mouvance pédagogique
de l' "Education nouvelle",
signées par le ministre
lui-même (et non par l'un de ses directeurs):
"De
toutes ces tentatives que l'on regroupe sous le nom général
d'Ecole nouvelle et qui visent à faire un appel direct
à l'activité spontanée de l'enfant,
nous
avons beaucoup à tirer".
Les "Instructions de 1938" et la démarche du ministre Jean Zay reçoivent
d'ailleurs le soutien public de Célestin Freinet. ..
… Comme le rappelle l’historien
Pascal Ory, Zay "échoua à régler la plupart"
des problèmes de l’école, qu’il avait pourtant identifiés,
tout
comme Peillon bute sur la difficulté de réformer
l’école française, pourtant fort perfectible.
En cause ? "Le conservatisme
politique et l’esprit de corps", dit Ory pour Zay, mais aussi des financements
plutôt défaillants…
… Jean Zay proposa en outre
de réduire les vacances d’été de 15 jours (passant
la fin de l'année scolaire du 30 au 15 juillet),
tout comme Peillon tenta
(vainement) de l'imposer au début de son mandat. Jean Zay affirma
lutter contre le "surmenage scolaire" des enfants et les devoirs
à la maison, tout
comme Peillon allégea les programmes dans le secondaire…
… Concernant les seuls professeurs
des écoles, André Ouzoulias soulignait qu’à raison
de 7.000 enseignants formés chaque année,
il
faudrait attendre 2054 pour que l’ensemble des institutrices et instituteurs
soient formés à la pédagogie du langage
oral.
Il appelait à un
effort “historique”, comparable à celui qui fut mené dans
les années 70. Ce qui vaut pour le langage oral vaut pour bien d’autres
sujets.
Refondation pédagogique
Combien de temps tolérera-t-on
de confier nos enfants à des enseignants qui n’ont aucune obligation
et si peu de possibilités de se tenir à jour
en matière de sciences
cognitives, de psychologie de l’enfant et de l’adolescent, de didactique,
voire, pour les professeurs du secondaire,
dans leur discipline d’enseignement?
Certains le font, mais la part que prend l’institution dans cet effort
est dérisoire.
Cet
abandon est ravageur. Tant qu’il n’y sera pas mis terme, les promesses
de “refondation pédagogique” risquent fort de demeurer vaines…
… Ce
qui va changer ? Jusque-là, les enseignants d’histoire-géographie
bénéficiaient d’une décharge pour gérer les
cartes affichées dans les salles…
… Les enseignants
en Zep bénéficieront d’une diminution de 10% de leur temps
d’enseignement devant la classe, ce qui est mieux que rien,
mais encore bien loin des
50% dont bénéficient les enseignants de classes préparatoires.
Idem des enseignants
des classes à examen – récompense, sans doute, des efforts
accomplis pour atteindre un taux de réussite de 90% au baccalauréat,
dont il ne saute pas aux
yeux qu’ils soient plus « méritoires » que ceux …
… La véritable réforme
du métier demeure donc, pour l’heure, à l’état de
«
serpent de mer ».
… Notre
école primaire reçoit 17% de moins que la moyenne OCDE, les
lycées reçoivent 38% de plus…
… Contrairement à
de nombreux pays, la France présente un déséquilibre
flagrant dans la répartition des dépenses d’éducation
entre le primaire et le secondaire",
accuse sévèrement
l’OCDE dans sa fiche "France".
Ainsi quand on se désole
qu’un jeune sur cinq débarque au collège sans savoir lire,
écrire et compter,
il faut comprendre tout
simplement qu’on
paye cash le choix historique d’avoir négligé notre primaire.
..
[ Regards
sur l’éducation – OCDE – 2013 – pdf ]
… Seuls
25 % des 18-25 ans ont la conviction que leur vie sera meilleure
que celle de leurs parents.
Ils sont 45% à imaginer
qu'elle sera pire, 29% qu'elle sera semblable.
Près d'un tiers (33%)
sont persuadés qu'ils ne connaîtront jamais autre chose que
la crise.
Quant à la vie de
leurs propres enfants, 43% pensent qu'elle sera encore pire que la leur.
A toutes ces questions,
les jeunes femmes répondent de façon encore plus pessimiste
que leurs congénères masculins.
«Ces pourcentages
sont très élevés, sachant que les jeunes sont, dans
la plupart des enquêtes, plus optimistes que leurs aînés…
… cette génération
est fortement clivée en fonction des parcours et des statuts, précaires
ou non.
Ce n'est pas une mais des
jeunesses qui se dessinent. En passant des étudiants ou salariés
en CDI aux chômeurs-intérimaires-inactifs,
le pessimisme gagne 20 points…
… Près des trois
quarts (70%) d'entre eux ont le sentiment que la société
française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont
capables.
«C'est massif,
et en forte progression. En 2006, ils étaient 53% dans ce cas.»
Les jeunes se montrent très
sévères sur le fonctionnement du système éducatif
à la française.
Récompense-t-il le
mérite? Non, à 61%. Donne-t-il sa chance à tous? Non,
à 61%.
…
l’enquête
auprès des jeunes montre que s’ils en veulent aux politiques
(«tous corrompus»),
c’est parce qu’ils laissent
la finance diriger le monde : ils
sont 90 % à le penser.
as l’entreprise, pas le
capitalisme (ils se disent plutôt libéraux sur le plan économique,
en tout cas «par nécessité»),
mais la finance qui écrase
tout sur son passage au profit astronomique de quelques uns.
Sans effectivement que les
décisions politiques ne l’entravent.
Et c’est ainsi que les jeunes,
toutes catégories confondues (y compris ceux qui ont un emploi)
sont, en moyenne, à
61 %, favorables à une révolte type de celle de mai 68…
[ Enquête
"Génération Quoi ?" - France 2 ]
Amputez les
enfants-adolescents du pouvoir qui leur revient dans l'Institution scolaire
- qui leur revient, du fait qu'ils
y sont indispensables - et, en les coupant de la réalité
extérieure,
en les renvoyant à leur seul
monde intérieur, vous les désocialisez,
c'est-à-dire que vous les
névrotisez. Incroyable
société qui est la nôtre!
… Les
sept violences DE l’école
et parmi celles-ci :
5. Le non respect
des exigences du droit, notamment des articles 12 à 15 de la
Convention relative aux Droits de l’Enfant,
constitue la cinquième
violence de l’école. Les fonctionnements institutionnels actuels
interdisent l’apprentissage progressif
des responsabilités
citoyennes, l’intériorisation des exigences du vivre-ensemble et
la compréhension de la loi comme outil d’articulation des libertés.
C’est encore une infime
minorité d’enseignants aujourd’hui qui a lu, seulement lu !, le
texte fondamental à valeur supra-constitutionnelle
qui structure – devrait
structurer... - les relations adultes-enfants, sachant que les enfants,
par définition, ne sont évidemment pas destinés à
le rester !
Les articles 12 à
15 de la CDE obligent à l’instauration des dispositifs de participation
progressive des élèves dans les fonctionnements institutionnels
même de l’école
: force est de constater, à regarder lucidement ce qui se passe
dans le quotidien de l’école,
qu’un élève
de maternelle a plus de pouvoir d’initiatives et d’autonomie dans les activités
qui rythment sa journée
qu’un élève
majeur de terminale qui doit encore demander l’autorisation d’aller faire
pipi ! »
Bernard
Defrance
... Des
demandes d’engagements concrets :
- des propositions pour
améliorer la vie démocratique :
- la participation à
un conseil d’enfants et de jeunes dans la ville (84% d'avis favorables),
- la possibilité
d’agir au sein d’associations (80%),
- l'explication de
la vie politique à l’école (78%)
- la simplification
des démarches administratives pour voter (75%).
[ Enquête
AFEV (Association de la Fondation étudiante pour la Ville) - OJS
(Observatoire Jeunesse Solidaire) ]
… Enfin, les lycéens
et lycéennes ont soif d’implication dans leur lycée ! 75%
souhaitent une meilleure écoute des élèves,
un plus grand pouvoir des
instances lycéennes. Malgré le niveau satisfaisant des relations
entre élèves et équipes éducatives (63%),
ils
pensent à 58% que leur avis n’est pas assez pris en comptedans
la vie quotidienne du lycée.
Ils voudraient notamment
être davantage associés au choix des animations et activités
culturelles,
au fonctionnement (règles
de vie, horaires, organisation, pause déjeuner, etc.), à
l’orientation ou encore à l’aménagement et à la rénovation
des locaux.
[ Rapport«Consultation
des lycéennes et lycéens d’Ile-de-France»:
- La vie au lycée - La réussite - La démocratie au
lycée – janvier
2014 – pdf ]
Pourquoi
un comité ?
Outre l'épineuse
question du mini-bus du lycée que nous ne pouvons plus utiliser,
c'est l'existence du lycée en tant qu'école différente
et pour tous
qui est menacée par
la normalisation et la politique gestionnaire en vogue à l'éducation
nationale comme dans tout le reste de la société.
Il s'agit pour nous de retrouver
toutes nos libertés d'action, de circulation menacées non
seulement par les circulaires en tout genre, mais aussi par la baisse continuelle
de notre budget, les tracasseries administratives en tout genre et surtout
l'intrusion d'instances extérieures dans le circuit de prises de
nos décisions.
Les énergies et les
bonnes volontés présentes ce soir au lycée ont déjà
permis de nous sentir moins seuls !
comitesoutien-lxp
at orange.fr
… 75% des personnels
qu'il a interrogés estiment que leurs conditions de travail se sont
dégradées –
un taux qui atteint 84%
quand l'avis du conseil d'école n'a pas été suivi.
Seuls
22% estiment que le changement de rythmes a amélioré les
apprentissages des élèves.
Les deux tiers des écoles
n'ont pas de projet ou de réflexion spécifique pour la maternelle.
Un enseignant sur deux n'a
pas été consulté pour la transition entre les temps
scolaire et périscolaire...
«Tous estiment
qu'il manque les autres pièces (programmes, effectifs, Rased, formation
continue, plus de maîtres que de classes...)
déterminantes
pour une meilleure réussite des élèves», conclut
le syndicat majoritaire, regrettant que «les leçons de 2013
n'aient pas été tirées pour 2014».
Pas
sûr que les tensions occasionnées pas la «réforme
Peillon», bien qu'assourdies ces derniers mois, ne se soient tout
à fait tassées.
…En 1882, les parents avaient
quasiment l'interdiction d'entrer dans les écoles. Ils n'ont commencé
à devenir partenaires de l'école qu'à partir de 1905,
avec la création d'associations de parents dans le secondaire…
… La nouvelle phase qui
devrait maintenant s'ouvrir, inscrite dans la loi de Vincent Peillon et
réaffirmée dans la circulaire du 15 octobre 2013, est celle
de la co-éducation. On ne cantonne plus les parents à l'extérieur,
ils doivent participer au fonctionnement de l'établissement scolaire
et à l'élaboration des projets éducatifs.
Cela n'est pas encore acquis…
[ Audition
de M. Georges Fotinos, chercheur associé à l'Observatoire
international de la violence à l'école ]
… Mon hypothèse est
que si ces enfants-là sont capables d'une telle violence ce n'est
pas "à cause d'Internet", mais parce que les parents ne sont plus
là, à leurs côtés pour leur transmettre la notion
de respect et d'écoute de l'autre. On n'apprend pas l'altérité
quand on passe son temps devant la télé ou un écran,
matin, midi, soir. Les parents de ces enfants sont peut-être là
physiquement, mais pas psychiquement : leur enfant n'a personne à
qui parler, notamment quand il est confronté à des images
violentes. Ce ne sont donc pas les écrans qui rendent certains enfants
hyper-violents - c'est
leur grande solitude. …
… Cette proposition de loi n'avait pas beaucoup fait parler d'elle, jusqu'à ce qu'éclate fin janvier la polémique
autour de l'enseignement d'une prétendue théorie du genre à l'école.
Tout à coup, ce projet d'interdire l'école à la maison bénéficie d'un "éclairage" inédit -
présenté comme faisant partie d'un plan du gouvernement pour imposer le "gender" à l'école.
"Le droit à la scolarité à la maison est un des actes de résistance possibles
contre l'utilisation de nos enfants comme cobayes sexuels", énonce ainsi le site Prorussia.tv …
… Mais alors pourquoi l'avoir déposée ? "Pour attirer l'attention du gouvernement sur la façon
dont les services publics perdent pied dans certaines cités" répond le sénateur.
… Les protestataires
découvrent que l’on a diminué leurs moyens pour les attribuer
à des collèges hors ZEP dont les effectifs explosent à
la rentrée, et où il faudra ouvrir des classes. Un
comble, alors que Vincent Peillon vient d’annoncer, au
nom de l’équité, qu’il voulait mettre le paquet sur
les établissements les plus difficiles…
… En Seine-Saint-Denis,seuls
six collèges de ZEP sur 58 vont bénéficier
des avantages de la réforme. Et lorsqu'on voit les nouvelles dotations
d'heures d'enseignements pour la rentrée prochaine, reçues
en début de semaine, on se rend compte que l'on
ponctionne certains collèges pour donner plus de moyens à
d'autres.» …
… «un
nombre très important de jeunes est en désespérance.
Je l'évalue à un sur sept». «Ils sont plus stressés,
plus inquiets de l'avenir, en difficulté pour se sentir exister,
pour affirmer leur identité, parce qu'ils ne sont pas étayés
par le groupe, parce qu'ils manquent d'appartenance sociale et idéologique,
parce qu'ils sont de plus en plus renvoyés à eux-mêmes
pour se définir. Certains ados, les plus démunis, ne veulent
pas de ce combat.»…
…«Aux urgences,
qui sont surchargées, on laisse repartir avec ses parents, sans
bilan psychologique, la jeune fille qui a avalé une demi-boîte
de comprimés, mais qui n'est que somnolente, pas comateuse, et tient
à peu près sur ses jambes. Avec cette croyance erronée
selon laquelle celui qui n'est pas mort ne voulait pas vraiment se tuer.
C'est une erreur ! Le risque de récidive est majeur quand la souffrance
n'est pas reconnue.»
Même
banalisation pour les comas éthyliques traités comme
de simples « cuites ». ..
…Ferry
lui-même dès
son intervention à la Conférence Molé, en 1858 :
«Tempérer
l’égoïsme, voilà la fonction de la femme au point de
vue social le plus élevé, dit-il.
Mais pour l’exercer il
faut qu’elle reste elle-même, c’est-à-dire qu’elle se tienne
à l’écart de la vie active
qui gâte le cœur,
qui exalte la personnalité […]. Il faut qu’elle n’ait part ni aux
fonctions de production, ni aux fonctions de direction».
C’était reprendre
à nouveau frais – mais non sans conséquences pratiques réelles
– ce que disait déjà Auguste Comte :
«Je crois les femmes
aussi impropres à diriger une grande entreprise commerciale ou industrielle
qu’aucune opération militaire ;
à plus forte raison
sont-elles incapables de tout gouvernement».
Très logiquement
et très consciemment, Auguste Comte et Jules Ferry refusent donc
la «co-éducation des sexes»
(ce qu’on appelle maintenant
la «mixité» )…
… C’est
toute une culture, et elle pèse sans doute encore sur nous.
… Une
confiance incroyable qui consiste à penser que des problématiques
pourraient être surmontées
si le sujet est pris en
charge par l’école. Malgré une forte présence dans
les programmes scolaires «le vivre ensemble»
ne se porte pas formidablement
bien actuellement en France…
… Qui doit forger les valeurs
de l’enfant? L’état, l’école, les familles? Peut-être
l’institution a-t-elle été trop rapide.
Il y une forme d’ethnocentrisme
de classe à penser que tout ce qu’on pense est évident pour
tout le monde,
quand bien même ces
idées paraissent fondées! Il y a un conflit, nous voyons
apparaître des groupes
qui disent «ce ne
sont pas nos valeurs». Les militants de l’égalité ont
pensé naïvement que tout le monde était pour l’égalité.…
… Les
dernières statistiques de l’Insee le montrent, si les jeunes
français sont davantage diplômés qu’il y a trente ans,
leur diplôme est largement
indexé à la profession de leur père…
…
«Les
jeunes sont obsédés par leur vie privée.
Ils veulent avoir le
contrôle de leur vie sociale à tous les niveaux, assure la
chercheuse.
Leur préoccupation
majeure est de pouvoir se construire librement, sans avoir leurs parents
sur le dos.
Alors ils apprennent
à maîtriser les paramètres de confidentialité
des services qu’ils utilisent, même s’ils sont compliqués.
Ou alors, ils les détournent
en se créant des faux profils avec des pseudos.»
C’est la raison pour laquelle
les jeunes cherchent de nouveaux lieux de socialisation en ligne
lorsque leurs parents deviennent
leurs amis sur Facebook ou les suivent sur Twitter.
«Ce n’est pas
cool quand la famille débarque là où on traîne
avec ses amis. Alors
on trouve un nouvel endroit »…
«Facebook,
c'est le réseau social des vieux»
Facebook fête aujourd’hui
ses 10 ans. Mais le plus grand réseau social sur Internet n’a plus
la cote chez les ados, qui préfèrent se lâcher ailleurs.
..
« sur
facebook, y a ma mère et ma grand-mère, ça
change totalement la donne, parce que je dois vraiment me serrer la vis,
elle sait pas que je
fume, elle sait pas que je sors … »
… 83%
des jeunes sont plutôt bien armés puisqu’ils estiment
leur propre maîtrise des outils numériques
allant de 7/10 à
10/10 si elle devait être notée. 41% des jeunes se seraient
formés seuls au maniement d’Internet et de l’ordinateur,
en autodidactes, tandis
que 29% affirment l’avoir été au cours de leurs études.
Mais 70% des jeunes auraient
aussi souhaité bénéficier davantage d’initiation à
l’ordinateur et Internet lors de leur cursus scolaire.
Même s’ils sont privilégiés
du fait d’avoir grandi avec les technologies numériques,
certains perdent le train
en route: 29% des jeunes interrogés se disent ainsi perdus
face aux évolutions rapides d’Internet et de l’informatique…
…
l'implacable
loi de la Rue de Grenelle.
Depuis vingt ans, quel que
soit ses antécédents, son niveau de préparation, ou
son appartenance politique,
rares sont les ministres
qui soient parvenus à transformer l'essai du ministère de
l'Education nationale.
Xavier Darcos s'y est brûlé
les ailes, poussé dehors par la contestation lycéenne.
Même destin pour François
Fillon, qui n'a pas résisté aux manifestations contre sa
réforme du bac.
Avec Vincent Peillon, pas
de lycéens dans la rue, mais le
constat d'une immense opportunité gâchée
un peu moins de deux ans
après son entrée au gouvernement, ses 58 000 postes supplémentaires
sous le bras…
... Il est 21 heures. Dans
un hôtel low-cost de grande banlieue, un enfant d'une famille expulsée
termine ses devoirs dans le couloir,
rallumant la lumière
au rythme de la minuterie. A l'autre bout de la ville, des frères
et sœurs s'endorment dans un baraquement de tôles,
la peur au ventre de penser
que demain matin, peut-être, les forces de l'ordre viendront raser
leur bidonville.
Ailleurs, une famille pousse
la table du dîner pour dérouler les matelas moisis par l'humidité
dans une pièce trop petite.
Bienvenue en France,
au XXIe siècle, où depuis plus de trente ans, et malgré
un doublement de la richesse nationale,
«c’est
la crise». Une crise permanente,
qui permet de justifier les atteintes aux droits fondamentaux.
Est-ce
la peur ou la résignation ? Comment se fait-il qu’une majorité
de Français ne s'indigne plus
devant la régression
sociale programmée et les atteintes récurrentes à
la dignité de tous ?..
… En France, 3,6
millions de personnes sont soit privées de domicile personnel,
soit vivent dans des conditions
très difficiles (privation de confort ou surpeuplement),
soit sont en situation d’occupation
précaire (hôtel, caravanes…).
Le nombre de sans-abri a
ainsi augmenté de 50 % depuis 2011 pour atteindre le chiffre de
141 500 personnes,
dont
30 000 enfants début 2012. Le numéro d’urgence, le
115, qui gère les places d’hébergement d’urgence, est saturé…
… Leur idée est de
limiter
les possibilités d'enseignement à domicile
pour éviter «
une désocialisation volontaire, destinée à soumettre
l'enfant, particulièrement vulnérable,
à un conditionnement
psychique, idéologique ou religieux ». Ils demandent qu'une
scolarisation à domicile
soit validée par
un médecin agréé qui reconnaisse de réelles
difficultés pour l'enfant à être scolarisé.
Cette proposition n'est
donc pas une mesure que le gouvernement s'apprêterait à prendre
:
il s'agit d'une initiative
parlementaire, issue des rangs de l'opposition de droite au Sénat,
et qui n'a que peu
de chances de devenir réalité dans l'immédiat…
Parents-profs
: la déchirure
Ils se regardent,
s’épient, se jaugent depuis des années.
[ Relations
entre l'école et les parents : M. Sébastien Sihr, Mme Séverine
Kakpo - Audition 23 01 14 à l’Assemblée Nationale
]
Le
modèle d’une école ouverte qui accueille les parents doit
être généralisé
"Il faut lever les implicites,
les malentendus entre l’école et les parents", souligne Sébastien
Sihr, plaidant pour la mise en place d’outils tel qu’un guide pour les
parents. Entre les parents et les enseignants,
"tout
se joue dans le contact du quotidien, lors de des réunions de
rentrée quand les familles sont reçues dans la classe. Je
crois à la capacité de l’enseignant d’expliquer aux parents
‘voilà ce que l’on va faire cette année avec vos enfants’."
…
… Dans
un contexte d'inflation de décisions d'exclusion dont
la légitimité est parfois contestée,
la principale fédération
de parents d'élèves – la FCPE - vient de relancer le débat
sur l' ''impartialité'' des conseils de discipline…
… on peut très bien
imaginer que, dans une même affaire,
le chef d’établissement
soit à la fois victime, accusateur, instructeur et juge.
La
seule innovation que comportent les textes en la matière
consiste dans l’institution d’un Conseil de discipline départemental
…
… «Les
pouvoirs publics ont découvert le phénomène du harcèlement
scolaire en 2011.
Jusqu’à cette
date, il avait toujours été sous-estimé alors que
les pays nordiques et anglo-saxons travaillent dessus depuis plus de vingt
ans»,
tonne Jean-Pierre Bellon,
professeur de philosophie et cofondateur de l’APPH. Au-delà
des dernières annonces du plan de lutte national,
en matière de prévention,
insiste-t-il, il faut aller plus loin : «Créer des équipes
réunissant enseignants, CPE,
personnels de santé
formés dans chaque établissement.» Pour
pouvoir réagir vite :
«Plus l’ado pourra
en parler tôt, à des professionnels compétents, moins
il aura à en souffrir toute sa vie.»…
Base
Elèves, un conte de fée ?
Marchant dans les
pas de vos prédécesseurs, et usant comme eux de réponses
types ne répondant pas
aux questions spécifiques
des parlementaires qui vous interpellent1, vous commencez par donner une
image féerique
de ce fichage généralisé
de la jeunesse. En ce début d’année, peu de temps après
Noël,
le Collectif National de
Résistance à Base Élèves (CNRBE) s’en veut
presque de rompre le charme de vos arguments,
par une simple analyse des
faits et par le fruit de ses recherches. ..
… Monsieur le Ministre,vous
confondez visiblement la refondation que vous mettez en œuvre,
qui
a fait l’objet d’une loi, et le fichage, qui n’en a jamais fait
l’objet…
… L’éducation
et la traçabilité des enfants sont incompatibles.
Le fichage conduit au déterminisme,
à l’abandon du droit
à l’oubli, à la stigmatisation, à la sélection
précoce et à l’exclusion.
De même la confiance
entre les enseignants et les parents d’élèves est nécessaire
pour réussir l’éducation des enfants…
… en
continuant à tenter d’améliorer l’écoleet
le métier d’enseignant tels qu’ils sont
au lieu d’essayer d’imaginer
ce qu’ils pourraient être, la “refondation” confirme n’annoncer
que le nouvel avatar d’un
système scolaire ancien et destiné à demeurer, au
fond, inchangé. ..
Vincent Peillon - et ses
éventuels successeurs - boiront jusqu’à la lie le calice
contenant
l’amère
potion que concocta François Hollande le jour où il promit
de recruter 60.000 personnels sur cinq ans…
… Ici on croisera les disciplines
sur un projet commun, là un voyage scolaire sera exploité
tout au long de l’année
par les enseignants de différentes disciplines…
Mais que ces initiatives,
éminemment louables, demeurent fragiles et parcellaires.
Si le gouvernement ne trouve
pas la clé du changement, la “refondation” de l’école risque
fort de se traduire au sens le plus strict du terme
par une consolidation des
fondations d’un système scolaire dont chacun sait, pourtant,
qu’il est impuissant
à remplir la promesse d’égalité inscrite au fronton
des écoles.
… Sur les dix dernières
années, la création de classes de sections européennes
et autres classes de musique ou théâtre aménagées,
majoritairement développées
dans les quartiers les plus favorisés et concentrant les meilleurs
élèves exposés à des programmes d'excellence,
a progressivement
et sans bruit vidé de sa substance le collège unique,
créant des inégalités dans l'offre scolaire,
développant la ségrégation
entre les établissements, voire au sein des établissements…
… L'école
française est structurellement et durablement inégalitaire
au-delà des décennies, par-delà les alternances politiques.
Car elle se caractérise
à la fois par une immense tolérance face à l'échec
scolaire et, en contrepoint,
par un
intérêt prépondérant pour la fabrication des
élites scolaires et sociales…
…
au
delà des effets d'annonce et de communication,
les mesures doivent être
mises en perspective avec le nombre d'établissements concernés
:
100 collèges à
la rentrée 2014 (même si le ministre s'en défend, c'est
son recul stratégique
face à la mobilisation
des professeurs de classes préparatoires qui explique ce si petit
nombre) ;
350 à terme, alors
que la France en compte plus de 5000. Ce sont donc 50 000 collégiens
d'abord
puis 142 000 à terme
qui seront ciblés. La
France en compte 2 588 613 !
Dans le primaire, 100 000
élèves en 2014, 351 135 à terme pour 5 810 779 élèves
en tout…
… «Combien
de Bac+8 à la place d’un Bac+5 lui-même à
la place d’un Bac+3 à la place d’un Bac tout court
à la place du gars
qui a son Brevet, lequel peut bien aller se faire foutre, il
avait qu’à être bon en dictée?» …
La notion de « grande
difficulté » ne fait l’objet d’aucune définition.
En revanche, elle renvoie à une réalité :
la situation de tous les
élèves qui, à un moment de leur scolarité,
sont en échec, ou considérés « en échec
» …
… elle concerne des élèves
très différents les uns des autres et la situation de chacun
d’eux est singulière et complexe…
… l’entrée au collège
est une rupture pour l’élève en situation de grande difficulté.
Il subit plus durement le
passage d’un milieu proche et sécurisant à un environnement
complexe dans lequel il peine à trouver sa place.
L’organisation du collège
est mal adaptée (et peu adaptable) à la spécificité
des élèves les plus fragiles.
Le morcellement de l’enseignement
entre dix ou onze professeurs…
… La
réduction de la grande difficulté passe inévitablement
par un changement profond de l’organisation et du fonctionnement du collège…
[ Le
traitement de la grande difficulté au cours de la scolarité
obligatoire – Rapport E.N. nov. 2013 – pdf ]
…
cette fois-ci, les dernières évolutions
alertent l'équipe éducative, alors qu'elle pensait
avoir été entendue, voici un an, en rencontrant le ministre
Vincent Peillon au sujet de la place de l'innovation dans l'Éducation
nationale. « Notre discours a été écouté
de façon attentive, observe-t-elle aujourd'hui. Cependant, nous
faisons face actuellement à des situations qui entravent dès
à présent notre fonctionnement ...
...« À
l'heure où les constats d'échec du système scolaire
se multiplient (PISA, INSEE) et où le gouvernement se propose de
refonder l'école, pourquoi mettre en danger un lycée qui
propose une alternative ?
.. des membres de l'équipe
éducative et des élèves du Lycée
Expérimental de Saint-Nazaire ont été reçus
par des membres du cabinet du recteur afin d'évoquer les difficultés
de fonctionnement de leur établissement, notamment en ce qui concerne
leur liberté de circulation mise à mal par une circulaire
interdisant aux enseignant-e-s de véhiculer des élèves
avec le minibus du lycée.
Cette
rencontre s'est soldée par une fin de non-recevoir …
… dans
la plupart des pays, les sondés ont estimé que les enseignants
mériteraient des salaires plus élevés.
Sauf
la France, les États-Unis et le Japon qui pensent que ces
derniers devraient être payés moins, observe Peter Dolton.
Pas de quoi remonter le
moral d'une profession qui, en France, crie son mal-être …
[ Varkey
GEMS Foundation | Teacher Status Index | 2013 - pdf ]
… Par tous ses pores, la
machine Éducation nationale tente d’expulser des évolutions
dont elle sait qu’elles
constituent une révolution qui ne dit pas son nom : le fonctionnement
coopératif versus la compétition “méritocratique”?
…
… La révolution numérique
est évidemment et avant tout une révolution pédagogique
: en aidant les enseignants à individualiser les apprentissages,
elle tente ce que la
loi d’orientation de 1989 a raté - mettre l’enfant au cœur du
système, articuler les prérogatives abstraites des programmes
aux besoins réels
des élèves, placer la notion “d’apprentissage” au-dessus
de celle “d’enseignement” (learning versus teaching).
Les
cadres dirigeants du système, qui disent soutenir cette révolution,
ne peuvent ignorer
que les échelons
intermédiaires sont loin d’être unanimes à la souhaiter,
et très loin d’avoir été préparés à
l’accompagner…
… «
Faire pour » c’est ce qu’on voit si souvent; c’est
le triste constat des actions de participation dites citoyennes ou démocratiques,
où on invite les
usagers, les habitants, le public, à assister, acquiescer (en donnant
son avis ou pas, peu importe)
au spectacle de ce qui est
déjà décidé, déjà fait, déjà
pensé et clos.
Plaçons dans cette
catégorie ces
conseils de classe, d’école, de quartier, d’établissement,
de vie sociale (etc.) sans pouvoir, sans autonomie,
sans pensée, sans
motivation intrinsèque, qui n’existent que par la volonté
de ceux qui les convoquent.
Faire pour c’est
le face à face du professionnel et de l’usager, de celui qui détient
tous les critères de l’action,
qui décide des objectifs
comme des modalités d’évaluation, … face à celui qui
est censé agir, parcourir et réaliser les changements intimés…
... Nous
ne proposons pas d’innovation dont nous chercherions à montrer la
supériorité,
nous nous efforçons
seulement d’identifier les pratiques qui s’avèrent les plus efficaces
et les plus équitables...
... les 3000 élèves
que nous avons observés ne passent pas «un temps considérable
à des exercices de lecture globale
et de devinettes de mots
qu’ils n’ont jamais appris à décoder.» Contrairement
aux idées reçues, dans la majorité des classes,
les élèves
bénéficient d’un enseignement précoce et systématique
des correspondances entre les lettres et les sons :
la
méthode syllabique n’a pas le monopole de la lecture de syllabes...
L'enquête
PISA, publiée au début du mois de décembre,
a redit à la France ce qu'elle n'avait guère envie d'entendre
: que, comparé à ceux de 64 autres pays du globe, le système
scolaire tricolore est non seulement peu performant en terme de compétences,
mais très inégalitaire sur le plan social.
... (commentaires) :
Oui mais... si l'on s'inspire des pays arrivant premiers aux tests internationaux,
il
faudra, comme en Corée du Sud, interdire les cours particuliers
après vingt-trois heures.
Eh oui ! Pays différents,
réalités différentes...
… On reste dans l'optique
que ''l'obligation'' de la ''scolarité
obligatoire'' est un cadre commode pour inscrire des préconisations
répondant à tel ou tel problème monté en épingle
dans le monde politique ou sociétal (sans guère
se soucier du ''reste''...) …
… le résultat de
toute notre histoire où l'Ecole a été investie d'un
grand rôle d'abord par les religions lors des affrontements religieux
( entre protestants et catholiques), puis par l'Etat centralisateur qui
s'est fait ''éducateur'' en vue de la solution de problèmes
socio-politiques (en finir avec la Révolution et les révolutions,
''gouverner
les esprits'', dont les personnalités les plus emblématiques
ont été Napoléon, Guizot et Ferry) …
Le
feuilleton des rythmes scolaires devrait conduire à une interrogation
plus générale sur l’enveloppe institutionnelle
de notre Education nationale. Celle-ci demeure en effet une administration
centralisée empilant directions, inspections, délégations,
bureaux, coiffant un système hiérarchisé de 30 académies
dans lesquelles chaque recteur dispose d’adjoints, services, directeur
de cabinet, conseillers techniques, personnels d’inspection …
… La centralisation administrative est un héritage napoléonien, entériné par les républicains opportunistes des années 1880, non mise en cause à la Libération, alors que la haute administration avait, en juillet 1940, dans sa quasi totalité, fait allégeance à Vichy… … Dans cette culture, le dogme républicain de l’égalité, captif de la superstructure centrale, se mue en prescription d’uniformité. Et le système éducatif se révèle faussement égalitaire et profondément inefficace. La chape hiérarchique, garante de cette uniformité bureaucratique par un flux de circulaires et des programmes trop chargés et détaillés, bloque les initiatives du terrain quand elle ne les décourage pas … … Abolition des privilèges, reconfiguration de l’administration et en premier lieu celle de l’Education nationale : il faudrait aussi que les partis républicains cessent de se balancer des éléments de langage et que les langues de bois cèdent à des débats sans complaisance mais constructifs et réellement tournés vers le Bien commun. Utopie naïve, impossible gageure ?... |
… Mais les principes de la
démarche alternative dont nous parlons ici peuvent-ils être
transférés au système scolaire classique ?
Oui, même si la réponse
est complexe …
… Nous
savons donc ce qui peut contribuer
à améliorer le climat scolaire et les performances des élèves.
Ce qui est rejeté
en marge de l'institution offre des perspectives de lutte contre les difficultés
scolaires.
Reste
à savoir combien d'enquêtes
PISA devront encore être publiées
avant que les politiques tentent enfin d'aider les élèves
par des solutions éprouvées.
… Car
ce qui compte, ce qui a de la valeur, dans l’inconscient de l’Éducation
nationale,
ce n’est pas l’élève
et ses besoins mais l’enseignant et ses mérites académiques
(avoir réussi le concours qui fait appel aux savoirs les plus robustes).
Renverser cette conception
élitiste, qui explique largement la prégnance des inégalités
scolaires et sociales,
aurait pu constituer le
socle d’une réelle et profonde refondation de l’école. Vincent
Peillon le savait.
Que
ne l’a-t-il dit plus tôt ?
Le double jeu de l'école
française est démasqué. Mardi 3, l'enquête PISA
a mis un coup de projecteur sur un sombre constat :
la « classe France
» est la plus hétérogène du monde. …
… une raison simple que
montre aussi PISA : l'éducation nationale
n'existe plus ! Fini l'unité d'antan.
Il
y a un système dual qui produit d'un côté des cancres,
de l'autre des élites.
Et il n'y a plus de grand
corps regroupant les 800 000 enseignants qui achetaient comme un seul homme
à la Camif,
s'assuraient à la
MAIF et la MGEN et adhéraient au syndicat. L'individualisme s'est
insinué jusque dans ce collectif hier très fort.
Avec ses 4 800 euros net
mensuels moyens, selon les données du ministère – 5 800 pour
les chaires supérieures, le grade convoité –,
la vie d'un professeur de
CPGE ne ressemble pas à celle d'un professeur certifié …
… Parmi les dizaines de statistiques
publiées cette semaine avec la parution de PISA, il en est une qui
m’a interpellé.
"En
France seulement 17% des enseignants bénéficient d'un accompagnement
contre 61% dans l'OCDE et 100% à Singapour"…
… Le
conseiller pédagogique, emploi fictif. Dans ses fonctions,
l’inspecteur est accompagné de conseillers pédagogiques.
C’est globalement un ancien
enseignant qui en avait marre des élèves, qui préfère
travailler dans les bureaux …
… L’année dernière
dans mon école, une instit à deux mois de la retraite est
partie deux semaines en stage,
dont j’espère qu’il
lui est utile aujourd’hui qu’elle n’enseigne plus…
… comment
la répartition du fonds d'amorçage a été définie,
pourquoi sa pérennité n'est pas envisagée,
et pourquoi toutes les communes
en bénéficieront, même celles qui ne mettraient pas
en place d'activités périscolaires !
… Et à l'avenir,
pense-t-il prendre en compte la question des transports scolaires, des
écoles en regroupement pédagogique intercommunal
(pour lesquelles l'aide
en fonction du nombre d'enfants n'a pas de sens), des communes qui partent
de rien en matière de périscolaire
(comparativement à
celles qui en développent depuis 20 ans) ? Pas
plus, semble-t-il…
… ce
qui nous coûte le plus, et de loin, ce n'est pas le trop plein de
profs,
c’est la lourdeur de l’organisation
de notre système éducatif primaire et secondaire. Nous gérons
49.160 établissements,
là où les
Allemands n’en ont que 28.181. Nous avons 21.500 écoles de plus
que nos voisins, avec les frais que cela induit !
Certes notre démographie
n’est pas la même, mais 132% d’écoles en plus c’est beaucoup,
tandis que notre population est 20% inférieure à celle de
l’Allemagne.
Chez
nous, 50% de la dépense éducative va à des frais de
gestion et de structures, contre 34% en Allemagne.
Et c'est au détriment
de la masse salariale des profs qui, chez nous ne représente que
31% de la dépense contre 51% en Allemagne…
… La France vient de récolter
une
très mauvaise note dans le cadre du Programme international
pour le suivi des élèves (PISA),
organisé par l'OCDE.
L'édition 2012, divulguée le 3 décembre, confirme
ce que les enquêtes précédentes avaient déjà
mis en évidence :
le caractère très
inégalitaire de notre école. Une école où l'écart
entre « bons » et « mauvais » élèves
se creuse ;
qui sait faire réussir
les enfants de cadres et d'enseignants, mais pas ceux issus des classes
moyennes et ouvrières.
La France, cinquième
puissance économique mondiale, s'arroge même le
triste titre de championne des inégalités…
… Participer
à PISA a coûté 534 000 euros à la
France en 2012 et, tous
les ans, c'est à peu près le même montant en bas de
la facture.
A la cotisation de 283 000
euros pour participer au questionnaire central (sans les questionnaires
élèves ou parents, facturés en plus),
s'ajoutent au minimum 251
000 euros de dépenses occasionnées en France en salaires
(trois temps-plein),
impression des carnets des
élèves (56 000 euros), corrections (160 journées de
travail)… pour faire passer PISA à 4 300 adolescents…
... « La France
est mal classée à PISA 2012, quels
sont les premiers responsables ? ».
Deux choix : les enseignants
ou les parents !!! (Véridique, regardez ici).
Aucune information réelle,
pas de débat de fond, mais une seule préoccupation : chercher
les coupables.
Bien sûr, ce sont
les enseignants (63%). Sortez le goudron et les plumes...
... il ne faut pas oublier
que PISA émane d’une organisation économique, il n’y donc
pas lieu de s’étonner que la philanthropie n’y soit pas un axiome.
PISA a pour objet de répondre
à la question : « Dans quelle mesure les jeunes adultes
sont-ils prêts à relever les défis de demain ? »,
autrement dit, d’évaluer
dans quelle mesure les petits citoyens de 15 ans sont préparés
à s’insérer avec succès dans le monde du travail
et à y devenir des
agents économiques efficaces. On
a le droit de ne pas adhérer à cette vision de l’éducation
...
... Avec la crise, il y a
de plus en plus de familles précaires incapables d’aider leurs enfants.
Face à cela, l’école
continue largement à fonctionner comme si ces différences
n’existaient pas.
Elle
est indifférente aux différences, comme disait
Pierre Bourdieu.
Elle ne tient pas compte
des écarts majeurs de capital culturel transmis dans les familles,
de leurs ressources inégales
pour suivre la scolarité
des enfants, notamment économiques
(séjours à
l’étranger ou cours particuliers - souvent, les enseignants ne savent
pas combien d’élèves en prennent).
Le
système fonctionne de manière très fermée,
favorisant ceux qui en connaissent les clés - en témoigne
la «belle scolarité» des enfants d’enseignants...
… tabou
absolu en France, du moins au plan institutionnel : certains
professeurs sont meilleurs que d’autres
(cette idée-là
passe encore mais pas son corollaire : c’est donc qu’il y en a de “mauvais”).
Pourquoi ne pas leur confier
plus d’élèves, à ces enseignants qui, face aux mêmes
élèves, font mieux que leurs collègues?
Et
quand on le fait, cela profite-t-il toujours autant aux élèves?..
… derrière le tabou
qui interdit d’affirmer que certains enseignants sont “meilleurs”, l’institution
est à la manœuvre.
Elle sait que certains font
mieux. Que fait-elle pour les récompenser? Leur proposer des élèves
eux aussi meilleurs.
Tous ne cèdent pas
à ces sirènes …
… L'exercice de communication
politique auquel donne lieu, tous les trois ans, Pisa est préoccupant.
Ne pourrait-on pas imaginer
un ministre actant avec humilité et pragmatisme que notre école
ne tient plus ses promesses
et faisant de la lutte contre
l'échec scolaire son unique priorité ? …
… Pisa
révèle le caractère extrêmement inégalitaire
de notre système.
Satisfaisant pour les enfants
de cadres et d'enseignants, dramatiquement pénalisant pour les classes
moyennes et ouvrières.
La véritable contre-performance
de la France se situe là.
Et
tout le monde, haut fonctionnaires, recteurs, inspecteurs, ministres et
anciens ministres, le sait…
… 14
% des enseignants se disent en burn-out [enquête 2011
du Carrefour Santé-social], un sur trois dans un « état
anxieux »
[étude sur la qualité
de vie au travail, G. Fotinos et J.M. Horenstein, 2011].
Les difficultés viennent
surtout du fait qu’il existe un fossé entre le métier tel
qu’il est imaginé, idéalisé, et la réalité.
Nos témoignages montrent
que les premières années d’exercice désillusionnent
ceux qui souhaitaient devenir professeur.
Ce sont souvent d’anciens
bons élèves, passionnés par leur discipline,
mais
mal préparés à toutes les facettes du métier
- pédagogue, animateur, gendarme...
.… Il
n’y a pas que les rythmes scolaires à mécontenter les instituteurs.
D’après le sondage
Louis Harris Interactive pour le Snuipp, dévoilé par Libération,
cette catégorie d’enseignants
voit ses attentes dans François Hollande déçues, et
ce malgré les créations de postes
venant après les
vagues de suppressions de l’ère Sarkozy.
Seuls 29% des sondés
estiment que l’école est une priorité du gouvernement,
alors que Vincent Peillon
affirme vouloir faire du primaire l’épicentre de sa refondation
de l’école.
Sur le dossier très
sensible des rythmes scolaires, les résultats interpellent : seuls
6% des sondés approuvent la réforme …
… L'enquête
Pisa a longtemps été décriée par les gouvernements
français successifs.
s l'accusaient de ne pas
prendre en compte les spécificités locales, d'être
trop "anglo-saxonne".
Mais nous vivons aujourd'hui
dans un espace mondialisé…
… Pisa a par exemple montré
que la
qualité des enseignants était un élément clé
pour expliquer la qualité d'un système éducatif.
Donc qu'il fallait plus
investir dans leur formation. C'est ce qui est fait actuellement dans notre
pays.
Mais il ne s'agissait pas
seulement d'une préconisation de l'OCDE...
… Il
y a certes plusieurs axes d'appréciation possibles des résultats
de PISA, mais il serait pour le moins étonnant
que le Conseil supérieur
des programmes ne se saisisse pas au premier chef de la question des différences
de résultats scolaires
selon l'origine socioculturelle
des élèves (plus ou moins inégaux selon les pays)
pour apprécier la position de la France et les défis prioritaires
à relever.
La France, dit-on souvent
(et on a raison de le dire) est l’un des seuls pays où l’égalité
est explicitement une mission pour l’Ecole. Sans doute.
Maisla
France est aussi l’un des pays où les résultats des élèves
à leur sortie de l’école obligatoire
sont les plus dépendants
de leurs origines socioculturelles, et les plus inégalitaires...
… ce
n’est pas aux élèves français que Pisa attribue une
mauvaise place dans le classement,
ni à leurs enseignants,
c’est à un discours et des politiques éducatives qui n’ont
pas été à la hauteur.
Pour parvenir à redresser
l’école française, il faudra que les politiques et les citoyens
s’accordent sur des objectifs,
les placent au centre et
tiennent leurs priorités dans le temps. Mais quand on connaît
l’histoire du débat éducatif dans notre pays,
on
ne peut pas dire que cette conclusion soit vraiment optimiste.
Le SNUipp-FSU, premier syndicat
du primaire, appelle les instituteurs à faire grève "massivement"
le 5 décembre
contre
la réforme des rythmes scolaires.
«Pour l'instant,
la priorité au primaire se résume à une réforme
des rythmes mal fichue, mal ficelée»,
a déclaré
jeudi son secrétaire général Sébastien Sihr.
Les
motifs de mécontentement ne manquent pas. Il dénonce
pêle-mêle, le nouveau dispositif du "plus de maîtres
que de classes"
qui «avance à
petits pas», les créations de postes prévues pour la
rentrée 2014 dont l’effet sera réduit par l'arrivée
de 30.000 élèves supplémentaires,
une formation continue des
enseignants «exsangue» et des mesures insuffisantes pour les
directeurs d'école…
… "15%
des bébés de quinze jours à trois mois mangent déjà
devant une distraction", à savoir une télévision
ou un autre écran.
Ce phénomène
augmente avec l'âge et, au total, 29%
des enfants de 0 à 3 ans mangent devant un écran.
"Outre l'altération
de la convivialité des repas, si importante à cet âge,
la télévision à table a des répercussions du
point de vue alimentaire" …
Longtemps
limité à la cour du collège,
le
harcèlement des ados a désormais lieu aussi sur internet:
pour faire face à
ce phénomène en expansion,
les formations pour les
parents ou les enseignants se multiplient chez les opérateurs et
les réseaux sociaux.
Mardi, à l'occasion
du lancement par le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon
de la campagne de prévention
et de lutte contre le harcèlement scolaire,
un volet important sera
consacré à la cyberviolence,
une problématique
à cheval entre la vie scolaire et la vie privée…
…
Un tiers des enfants que je vois tous les jours ont des parents qui ne
leur font pas à manger. Ils ont entre 10 et 14 ans, est-ce
qu’on ne pourrait envisager une hiérarchie dans les priorités
?
Est-ce qu’on peut
aussi parler d’Axa qui s’associe au projet tout en essayant de vendre à
qui veut bien des solutions de protection contre "les dangers d’internet"
? Ça
va finir par se voir, sérieux…
… on
a préféré, en haut-lieu, en très haut-lieu,
confier le dossier à de funestes officines,
associations ou autres
organismes, issues on ne sait d’où, avec qui on a signé des
partenariats et des conventions,
à qui on a accordé
force subventions publiques bien grasses et ouvert en grand les portes
des établissements scolaires.
Ces
boutiquiers vont y porter devant les élèves stupéfaits
une parole seulement anxiogène et idéologiquement très
marquée.
Un échec sur toute
la ligne, qui se perpétue aujourd’hui encore…
[ GUIDE DE PRÉVENTION DE LA CYBERVIOLENCE ENTRE ÉLÈVES – E. N. – novembre 2013 – pdf ]
… L’enjeu,
c’est aussi de comprendre avec eux les conséquences de la
libération de données ou d’informations personnelles
plutôt
que de ressasser les vieilles antiennes d’une morale absconse ou d’utiliser
des modèles, comme celui de la vie privée,
vides de tout sens pour
eux.
Car la pédagogie,
ça consiste d’abord à s’adresser aux autres, aux jeunes en
particulier, avec des mots qu’ils comprennent…
… «Chaque
jour, en France, deux enfants meurent de violences infligées
par des adultes, le
plus souvent leurs parents»…
… Si l’intégration
sociale des enfants est «très bien assurée» pour
50 % d’entre eux et «assez bien assurée» pour 33 %,
un enfant sur six est victime
d’exclusion sociale préoccupante (10 %) voire extrême (7 %).
Ainsi, à la question
«on respecte mes droits dans mon quartier, ma ville», 10 %
des enfants ont répondu «non»…
Ecoutons
ce que les enfants ont à nous dire.
A l’occasion de la Journée
internationale des droits de l’enfant (20 novembre), l’UNICEF France publie
les résultats de
sa Consultation nationale des 6-18 ans,
effectuée auprès de 22 500 enfants et adolescents
vivant en France.
Cette dernière met
en lumière que près
d’un enfant sur cinq (17%) vit dans une situation d’intégration
sociale précaire
dont 7% sont « déjà
pris dans un processus de disqualification sociale »
[ Consultation
nationale des 6-18 ans 2013 – Rapport UNICEF – pdf ]
"Il y a 15-20 ans,
on était très choqués de voir des gens dormir sur
le trottoir. Aujourd'hui, ça fait presque partie du mobilier urbain.
On
ne les regarde plus",
a
expliqué Patrick Doutreligne, délégué général
adjoint de la Fondation Abbé Pierre.
Or, le problème s'est
aggravé, le nombre de sans-domicile passant de 100 000 à
141 500 en dix ans, parmi
lesquels 30 000 enfants…
… plutôt
que de concentrer massivement l’effort sur ces lieux de pré-relégation
scolaire, on a mis en cause l’ensemble du système,
faisant mine d’ignorer que
la détresse scolaire se concentre aux mêmes endroits que les
détresses sociale, urbaine, économique, familiale, culturelle,
etc.
Demander à l’école
seule de résoudre le problème est aberrant sinon criminel,
en tout cas voué à l’échec et formidablement culpabilisant…
… Qui accusera-t-on la prochaine
fois ? Les crèches (on sait que le cerveau se nourrit largement
des stimuli reçus préalablement à l’acquisition du
langage
le jour où l’enfant
commence à parler puis à apprendre la lecture et l’écriture)
? Pourquoi pas les obstétriciens ? Les échographistes ?
Soyons
sérieux…
… 17%
des municipalités scolarisant 22% des élèves du public,
ont choisi d’adopter, dès septembre 2013, les nouveaux rythmes scolaires.
Cette réforme suscite
chez les maires, comme auprès des enseignants et des parents, de
nombreuses réactions :
inquiétudes
ou interrogations tout autant que satisfaction et intérêt…
… L’enquête a été
menée auprès des communes de France ayant décidé
d’adopter la réforme des rythmes scolaires dès 2013, soit
3 852 communes.
Un questionnaire à
compléter en ligne leur a été adressé, avec
une majorité de questions fermées et une question finale
ouverte.
Plus
de 1 100 réponses sont parvenues à l’AMF et ont été
analysées ...
[ Enquête
sur la réforme des rythmes scolaires – AMF – pdf ]
…les
difficultés de recrutement auxquelles se disent confrontés
près de quatre élus sur dix s'accroissent avec la taille
des communes.
Elles concernent les trois
quarts des villes de plus de 30 000 habitants, contre un tiers des communes
rurales.
Une "bonne surprise" que
l'association tient à relativiser:
"Si les maires ruraux
n'ont pas autant de mal que prévu à recruter des animateurs
cette année,
c'est qu'ils sont minoritaires
à avoir sauté le pas, mais l'an
prochain, ils risquent de se les disputer…"
Qui paie quoi ?
En attendant des chiffres
nationaux fiables, qui croire: l'Association des Maires de France (AMF),
reprise par Vincent Peillon,
qui évalue l'addition
à environ 150 euros par élève et par an? Le député-maire
d'Elancourt (Yvelines) Jean-Michel Fourgous (UMP),
qui lance le chiffre de
350 euros? Jean-François Copé, qui martèle que la
facture grimpe jusqu'à "500 euros" dans les "zones rurales?"
Pour y voir plus clair …
… Un
coût fortement variable: il va de 82 euros par enfant et par an à
Roanne (Loire) à 394 euros à Paris.
Impossible de calculer une
"moyenne" à partir de ces 16 villes, mais notre étude tend
à confirmer l'ordre de grandeur donné par l'AMF
(150 euros par enfant):
pour 10 communes sur 16, le coût brut est compris entre 100 et 200
euros.
Comment expliquer que la
facture diffère autant d'une ville à l'autre?
… Que
cette réforme percute les habitudes de l’école, c’est évident.
Les ateliers périscolaires
ne représentent en tout que trois heures supplémentaires
par semaine.
Certains affirment que ces
trois heures ont "envahi" l’école, qu’il n’y en a plus que pour
le périscolaire.
Bien sûr, il envahit
trois heures par semaine les salles de classe, mais notre sentiment est
qu’il a surtout envahi les esprits,
déplacé des
repères, et, pour une grande partie des enseignants, d’une manière
non consentie…
… le
défi : retrouver au sein des écoles un mode de travail coopératif.
Mais nous en laissera-t-on le temps ?
... En
1886, Jean Jaurès redoutait une évolution qui explique, en
partie, l’état du système :
«Dans quelques
années, quand la plupart des écoles nécessaires auront
été construites, demain, quand les maîtres seront payés
par l’État,
quand le souvenir des
sacrifices consentis par les communes et des droits que ces sacrifices
leur conféraient aura disparu, que verrons-nous ?
, je le crains, insouciance
des communes et arrogante tutelle de l’État. À l’avenir,
les programmes seront discutés bien loin des familles,
tout contrôle échappera
et, même, jusqu’à la pensée d’en exercer un. Le peuple
sera obligé de subir passivement un enseignement qu’il n’aura pas
préparé.»
En
2013 Vincent Peillon estime que « 25% de la dépense
d’éducation provient aujourd’hui des collectivités locales
»
et que «Rien ne
sera possible sans l’engagement déterminé des collectivités
locales dont le rôle est de premier plan et doit être reconnu
comme tel,
ni sans le concours plein
et entier des mouvements associatifs et de l’éducation populaire.»
On ne sait encore s’il
partage le rêve de Jaurès : «Lorsque la commune
aura pourvu à toutes ces obligations envers l’État,
lorsqu’elle aura créé
le nombre d’écoles publiques exigé par celui-ci, qu’elle
ait encore le droit, à ses frais et sans sortir de la laïcité,
d’instituer des écoles
d’expériences ou des programmes nouveaux, que des méthodes
nouvelles puissent être essayées,
ou des doctrines plus
hardies puissent se produire.»..
[ L’école
« ouverte », apports d’une recherche-action longue durée
- AFL : les apports des écoles ouvertes de la Villeneuve de
Grenoble - pdf ]
… les
débats de ces dernières semaines ont vexé de nombreux
Asem.
«Avant la mise
en place des nouveaux rythmes, on était considérées
comme des domestiques, j’exagère à peine! Alors c’est difficile
de nous voir faire autre chose. Au fond, je perçois une forme de
mépris social, pas généralisé mais courant
chez les professeurs des écoles.»…
… Les animateurs réclament
d’abord une meilleure rémunération. Comme les Asem,
car la réforme leur demande plus de travail.
Et de faire un petit effort
sur l’aspect symbolique, de la part des mairies, un peu de pédagogie
sur le rôle du périscolaire dans l’éducation globale.
La phrase lâchée
par Vincent Peillon le 27 septembre sur France Inter –«Je ne suis
pas le ministre du périscolaire»– aurait plutôt
eu l’effet inverse…
… Il faut aussi dire que
les
écoles sont, architecturalement, des usines à enseigner peu
adaptées aux pédagogies modernes et aux autres activités
que le cours magistral, donc au périscolaire.
On y manque terriblement
d'espace, il y a peu d’endroits calmes pour travailler, ni de lieux de
vie pour les enseignants,
le confort est minimal…
qui a déjà vu un divan dans une école?
Et les rythmes scolaires,
c'est aussi beaucoup un problème de mètres carrés…
et là il va falloir
être très créatif pour trouver des solutions dans le
cadre du décret actuel.
… Nous pensons que c'estune
réforme pensée rue de Grenelle de manière uniforme
comme si toutes les écoles et les élèves étaient
les mêmes.
Nous demandons qu'on puisse
la remettre à plat.
Il faut arrêter de
laisser croire à l'opinion publique que l'on va régler
l'échec scolaire uniquement en faisant travailler les enfants le
mercredi matin.
Cette réforme n'est
qu'un des leviers. Ce que je reproche au ministre c'est d'en faire l'axe
majeur de la refondation de l'école. ..
… Le
fait que Bruno Julliard ait été chargé du projet éducatifdu
parti est significatif.
Il n’a jamais enseigné,
a été responsable de l’Unef, cadre du PS et désormais
maire-adjoint de Paris.
C’est révélateur
de la professionnalisation du monde politique et de la perte de
ressources du PS dans un domaine stratégique pour lui…
… L’étude des inspections
générales a d’abord porté sur les pratiques d’expérimentation
mises en œuvre dans le cadre
de l’article 34 de la loi du 23 avril 2005 (intégré dans
le code de l’éducation à l’article L. 401-1) :
il
s’agissait de voir comment les écoles, collèges et lycées
se sont saisis (ou non)
des
opportunités offertes par ce droit à l’expérimentation,
et au service de quels objectifs les académies l’ont utilisé…
… Une interprétation
de l’article 34 plus souple dans sa mise en œuvre est nécessaire
si l’on veut inciter les équipes à s’engager dans des initiatives…
[ Le
recours à l’expérimentation par les établissements
autorisé par l’article L. 401-1 du code de l’éducation –
Rapport Inspection générale 2013 – pdf ]
… moi
je m’en fous, je veux qu’on parle d’école, d’éducation,
d’enseignement, d’apprentissages et de conditions d’apprentissages,
de réformes à
mener et de la manière de les mener (car il FAUT réformer
les rythmes !) …
… la seule pensée
de voir, au JT de 20 heures le 14 au soir, des individus sans scrupule
tirer profit de ma participation
à la grève à leurs fins politiciennes et personnelles,
sans aborder les questions de fond, me donne des boutons.
Cette
grève, je l’ai déjà faite …
… rien
ne dit que le Qatar soit le principal bénéficiaire du jeusur
l'échiquier mondial du "soft power",
cette bataille pour l'influence
idéologique qui passe par la culture, l'art et l'éducation.
Omniprésents à
Education
City mais aussi au Wise, via la Rand Corporation, think
tank ultra-libéral,
les champions du monde américains
dudit "soft power" sont en embuscade, prêts à ramasser la
mise
– en l'occurrence affermir
la diffusion du modèle capitaliste et de la société
de consommation de masse.
Et il se pourrait bien,
au
bout du compte, que ces derniers ne tirent pas moins profit du
Wise que le Qatar…
… l’innovation est un atout,
un moteur, un levier pour le progrès, même si l’on sait bien
que, pour le système éducatif,
l’institution est par nature
fortement conservatrice et que les réussites n’impactent que très
faiblement les pratiques dans la mesure où,
peu soutenues voire souvent
entravées, elles ne reposent que sur des individus engagés
ou des équipes militantes
dont les travaux sont perdus dès l’instant où ils ou elles
quittent leur établissement.
Evidemment, cela n’empêche
pas l’administration, sous tous les régimes, de tenir des discours
novateurs
et de créer des instances
officielles pour valoriser une innovation qu’elle
étouffe toujours en l’encadrant…
… les médias ayant
largement, en parallèle, détruit l’image et la réalité
des pratiques nouvelles,
accusées de tous
les maux au profit des celles qui auraient fait la preuve de leur efficacité,
ces bonnes vieilles méthodes
qui auraient fait leur preuves, sur une élite.
La
plupart des étudiants n’ont jamais entendu parler de C. Freinet,
de F. Oury, de M. Montessori, ni même de J. Foucambert …
Après
« le niveau baisse », rengaine abordée la
semaine dernière, en voici une autre,
entendue mille fois dès
que les difficultés de l’école française sont évoquées
: la priorité des priorités serait de « revenir aux
fondamentaux »
(français et maths,
donc). Une idée pleine de bon sens, que seul un idiot pourrait contester.
Sauf que la France est un
des pays qui consacre le plus de temps aux fondamentaux …
… Le
« retour aux fondamentaux » se révèle in fine
être un cliché, un mauvais réflexe, une fausse
bonne idée, du bon sens à rebours,
il s’agit d’un slogan plus
que d’une solution, d’une croyance plus que d’une alternative réfléchie.
Pourtant, cela reste dans
l’imaginaire collectif, y compris celui d’un certain nombre de profs,
comme LA solution, LE remède
aux difficultés des élèves, donc de l’école…
… C’est
plutôt le chaos. Les
organisations de la semaine diffèrent d’une ville à l’autre.
Les activités proposées
sont d’un intérêt très inégal, parfois de la
simple garderie. Les animateurs ne sont pas toujours formés, etc.
Résultats des courses:
- on ne parle plus de l'avantage,
pour les élèves, d'avoir des apprentissages plus progressifs,
pourtant au coeur de la réforme.
- le changement de
l’année scolaire, qui devait compléter celui de la
semaine, est remis
aux calendes grecques…
… Le professeur fait cours
autrement : il circule entre les groupes, il facilite, il motive". Elle
décrit ce qui fait le cœur de cet "apprentissage coopératif".
Non seulement les enfants
progressent davantage dans les savoirs académiques,
mais ils développent
un respect
mutuel, une estime de soi et un esprit d’initiative, autant d’effets positifs
…
… Dans leur famille, à
HEC, au club Entreprendre et piétiner,
réuni chaque mois au Lutetia,
ceux que le destin voue
à devenir patrons sont éduqués dans les valeurs de
la gagne.
Le marché est un
stade où triomphent les meilleurs, voilà ce qu'on leur inculque…
… Quel camouflet pour ces
winners de naissance.
Alors ils font ce qu'enfant
on faisait lorsqu'une défaite à la belote se profilait :
ils reportent la faute.
C'est
la faute à la forme des cartes. C'est la faute à pépé
qui ronfle à côté. C'est la faute aux couettes de ma
sœur. C'est la faute à l'Etat…
… Vingt-trois
ans après les grandes mesures prises par Lionel Jospin,
alors ministre de l’Éducation nationale, pour favoriser la vie lycéenne,
cette dernière demeure
« moribonde »…
… la liberté d’expression
est limitée par l’impossibilité, de droit ou de fait, de
toucher aux sujets qui fâchent :
sexe, religion, politique
et, surtout, pédagogie.
Résultat, la démocratie
lycéenne s’apparente, dans la majorité, des cas à
un simulacre qui, au mieux, indiffère les jeunes,
au pire les convainc que
l’exercice d’une citoyenneté libre et éclairée relève
surtout de la soumission à l’autorité.
Rien
d’étonnant ...
… Parmi
les grandes messes de la rentrée, le classement de Shanghai
des universités et ses génuflexions…
Alors que le mot d’ordre
de l’ancien président de la République était d’évaluer
tout et tous, tout le temps et que le nouveau lui emboîte le pas,
les évaluations,
dont celle de Shanghai est le modèle, demeurent toujours aussi vaseuses…
… L’évaluation tend
à devenir une nouvelle technique de confession et d’aveu propre
à la religion du marché, dont font partie les sondages d’opinion.
Si le mal s’étend
de France Télécom à l’école primaire en passant
par la maréchaussée et l’hôpital,
les choses sont encore plus
graves lorsque l’évaluation hypothèque l’avenir…
… A
poursuivre dans cette voie frénétique, irrépressible,
de la pseudo-démocratie d’expertise,
l’épidémie
de l’évaluation emportera aussi les gouvernances qui s’en prévalent.
… « Les
professeurs sont condamnés à vivre avec leurs
élèves, écrit-il, et je ne crois pas qu’ils
renoncent un jour à leurs exigences […].
Beaucoup se passionnent
pour relever le défi. Par la force des choses, se définit
ainsi peu à peu une façon d’enseigner autrement, en laquelle
je veux espérer. »
Reste
à savoir si l’Éducation nationale, en tant
qu’institution, sera capable, un jour, de porter et de reconnaître
ces énergies.
Elles semblent propres à
«
refonder l’école » au moins autant que des dispositifs
législatifs.
L'innovation
pédagogique en 10 points
… Les auteurs du rapport
précisent que les tendances observées sont plus pertinentes
pour l'enseignement supérieur que pour l'école et l'enseignement
secondaire…
… Les dix innovations pédagogiques
de l'année 2013
1 - Les MOOCs. Impact potentiel
: fort. Echéance temporelle : courte (1 à 2 ans). Le rapport
rappelle qu'un MOOC est suivi par 20 000 participants en moyenne, dont
5
à 10 % vont jusqu'au bout…
… Ces
dix tendances vont-elles devenir des mouvements de fond, révolutionner
l'enseignement et l'apprentissage ? Les auteurs du raport se
montrent extrêmement prudents …
[ Open
University – “Exploring new forms of teaching, learning and assessment,
to guide educators and policy makers » - Innovation Report
2 – pdf ]
… proposer
une nouvelle morale numérique normalisée aux jeunes,
aux adolescents, à ces hordes boutonneuses sans foi ni loi.
Car non contents de piétiner
le droit inaliénable des auteurs et de spolier les distributeurs
de films et de musique,
à force de téléchargements
et de partages pirates, ils s’exposent, vous le savez bien, tout le monde
en parle, en fêtards déshabillés,
prenant des risques inouïs
avec leur future carrière professionnelle, au risque de rencontrer
des terroristes, des francs-maçons ou des pédophiles…
Je
caricature ? Non, bien sûr…
… Facebook a promis d’étudier
la possibilité d’afficher un avertissement devant les vidéos
les plus violentes.
Sur un réseau à
1,15 milliard de membres où on
ne compte plus les moins de 13 ans mentant sur leur âge
pour se créer un
profil, c’est tout de même la moindre des choses. ..
… Nous nous sommes aperçus
que les enseignants étaient très peu innovants durant leurs
7 premières années de carrière.
Ils sont stressés,
cherchent des recettes. Au bout de 7 ans, ils prennent de l'assurance et
commencent à sortir des clous.
Il faut de la confiance
pour oser quelque chose de différent.
Contrairement à l'idée
reçue, les jeunes enseignants ne sont pas
forcément les plus innovants ! …
… Malheureusement, même
si elle est prévue dans les statuts des ESPÉ, la formation
continue est le parent pauvre de la réforme,
alors même que les
plans académiques de formation sont complètement sinistrés.
Il faut bien comprendre qu'une action sociale,
parfois appelée par
certains politiques une "bonne" pratique n'est pas transférable
sans la personne qui l'a pratiquée.
Nous avons souvent dit,
en termes de boutade, qu'il
valait mieux transférer l'innovateur que l'innovation !
..
… Quand on sait combien aujourd’hui
l’essor des moyens d’information et de communication numérique renforce
la tendance à l’horizontalité,
ne peut-on imaginer le cauchemar
d’une démocratie lycéenne caricaturale,
où les lycéens
likeraient telle forme d’accompagnement personnalisé, tel dispositif,
voire tel enseignement ou tel enseignant ? …
… Pour
que l’acte 2 de la vie lycéenne ne risque pas de tourner à
la farce, il importerait de prendre toute la mesure des changements
nécessaires.
[ Rapport
- Pour un acte II de la vie lycéenne : vers la démocratie
lycéenne]
… Les enfants ne
s'y retrouvent pas, ils ne savent jamais quel
jour où on est..."
"Les journées
des enfants sont saucissonnées, alors qu'ils ont besoin de continuité"
…
… Les ateliers ont été
mis en place par la Ville de Paris les mardis et vendredis après-midi
de 15 heures à 16 h 30.
Avec les temps de récréation
et de rangement, de
15 h 20 à 16 h 15 en réalité…
… le temps effectif d’enseignement
hebdomadaire est de 19 h 15 minutes (pour des programmes
conçus sur 26 heures, on
le rappelle).
Tout ceci est absolument
incompressible. Je ne peux pas faire moins de récré, je ne
peux pas faire courir mes élèves pour rejoindre la classe,
je suis obligé de
faire l’appel, tous les appels, je suis obligé de lire les cahiers
de correspondance, etc.
Toutes ces opérations
font partie de mon travail, là n’est pas la question (je vois déjà
les cuistres dire qu’un instit ne bosse que 19 heures par semaine…),
cela fait partie du temps
d’école, du temps de classe, mais ne saurait constituer un temps
d’enseignement, cela tombe sous le sens…
… Mes
4 h 45 minutes en moins, je les enlève où, messieurs dames
du Conseil National des Programmes ?...
Sérieusement, si
vous voulez avoir une chance d’être crédibles auprès
des instits qui vont devoir appliquer votre œuvre,
commencez par garder ça
en tête : 19 h 15 minutes pour faire tout rentrer. Maximum.
(19 juin 2013) - Lettre
ouverte
à
Madame Pau-Langevin, Ministre de la Réussite Educative
...N'avons-nous d'autre recours
pour nous faire entendre que celui de poursuivre le Recteur devant le tribunal
administratif ?
Si nous engagions cette démarche
judiciaire, ce ne serait pas tant pour défendre le projet du collège
Anne Frank
que pour prévenir d'autres
dérapages qui pourraient concerner les établissements
expérimentaux,
qui eux, ont encore la liberté
et le droit de rechercher et d'agir...
… Elles pensaient avoir gagné
du temps pour se préparer et mieux anticiper la rentrée prochaine.
Loupé.
La
grande majorité des communes (83%), qui n’appliqueront la réforme
scolaire des quatre jours et demi qu’en 2014,
ne
sont pas plus avancées. Pire, certaines angoissent encore
plus que l’année dernière à la même époque…
… Tous soulevaient les difficultés
pratico-pratiques et les zones de flou : la gestion des transports scolaires,
de la cantine le mercredi,
la difficulté de recruter des animateurs en milieu rural, les attentes
des parents…
Certains étaient
très inquiets, d’autres moins, voyant la réforme plutôt
d’un bon œil. Nous les avons interrogés à nouveau.
Tous ont reporté
l’application à
la rentrée prochaine, avec une certaine appréhension…
… De nombreux articles de
presse soulignent, témoignages de parents et d'enseignants à
la clef, que les élèves sont fatigués
à cause du mercredi
matin travaillé, mais...
… Oui, les enfants sont
fatigués, qu'ils
fassent la semaine à quatre jours ou quatre jours et demi.
archives
(janvier 2010) :
À en croire l'Académie
nationale de médecine, les élèves de l'école
primaire ont des agendas de ministres…
… En France, «
95 % des conseils d'école ont choisi la semaine à quatre
jours » depuis la suppression des classes le samedi matin
par le gouvernement, rappelle
Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale. Pour autant, aucun
débat n'est actuellement prévu
au ministère pour
changer la donne.
… En somme, les
programmes ne sont pas faits pour être appris par les élèves;
ils sont faits pour être
enseignés par les professeurs - et encore, très partiellement…
… c’est le second enjeu
de la réforme, seule une mobilisation rapide et massive des enseignants,
des inspecteurs et de l’administration
permettra d’espérer un changement…
… L’on retombe ici sur la
question de la formation continue.
Or, elle est aujourd’hui
manifestement insuffisante, pour dire les choses poliment.
Le
soufflé risque donc de retomber là où il fera le plus
mal :
dans les classes, frappant
le cœur de la rénovation pédagogique dont Vincent Peillon
a fait l’alpha et l’oméga de sa «refondation de l’école»…
Les
programmes de l'école primaire vont être révisés.
Encore
empêtré dans la réforme des rythmes scolaires,
le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, prend le
risque d'ouvrir ce nouveau chantier. ..
… Les professeurs des écoles
s'apprêtent donc à connaître une énième
refonte des programmes. La troisième en dix ans, après celles
de 2008 et de 2002.
La quatrième si l'on
remonte à 1995…
… c'était aussi cela
la finalité des programmes de 2008 : rassurer l'opinion publique,
sensible au slogan du "lire, écrire, compter",
en redonnant de la lisibilité
aux contenus d'enseignement. L'école avait-elle besoin de ce changement
de cap ?
Difficile d'en mesurer l'impact
sur les résultats des écoliers. Une
chose est sûre :
ni les programmes de 2008,
ni ceux de 2002 n'ont permis d'endiguer la chute du niveau …
… Quand on le leur demande,
ils se voient majoritairement en génération "sacrifiée"ou
"perdue".
Une
"génération
dont personne ne veut", constate en tout cas Julie, 23 ans.
En dépit d'un bac + 5, Julie ne trouve pas de travail et doit enchaîner
les petits boulots. Rien qui lui permette de gagner réellement sa
vie. Elève puis étudiante modèle, Julie n'est pas
sûre d'atteindre un jour une position sociale équivalente
à celle de ses parents.
Elle se surprend parfois
à se demander "quand est-ce que va commencer" sa vie ? …
… Essayer d'être "toujours
au top, admet ainsi la jeune fille, c'est très différent
d'essayer d'être soi-même". Génération
doute ?
… «Il y a toujours
un ministre et son conseiller qui découvrent la formation professionnelle,
qui veulent la revaloriser
et qui sortent de leur chapeau une réforme…qui
finit par faire flop»…
… Comme le précise
une note de l’OCDE:
«L’Europe
échoue dans son contrat social avec la jeunesse et le désenchantement
politique croissant
pourrait
atteindre des niveaux similaires à ceux qui ont déclenché
les printemps arabes en Afrique du Nord.»
L’émergence de cette
zone grise de la jeunesse –15% des moins de 29 ans et 20% des 20-29 ans–
peut-elle ébranler la cohésion sociale? …
… chez ces jeunes loin de
l’emploi, dotés le plus souvent d’un faible capital scolaire (85%
des Neets n’ont pas dépassé le niveau du bac),
le retrait de l’arène
politique est net. Comme
s’ils préféraient se faire oublier plutôt que
de proclamer au grand jour leur détresse.
Leur réponse à
l’infortune qui les frappe est rarement l’action collective, les révoltes
de la jeunesse émergent plutôt dans l’université. ..
... dans un contexte où
l’école n’arrive plus à assurer ses fonctions de base, la
transmission du savoir et le goût de la connaissance.
Enseignants, chercheurs, politiques
esquissent des pistes pour en sortir.»
Seize interventions en réponse
à la question posée par l'hebdo Témoignage chrétien
:
- Blocage
à tous les niveaux, par Gabriel Cohn-Bendit, secrétaire
général du Réseau éducation pour tous en Afrique.
- Ne
pas confondre fonctions et finalités, par Bernard Defrance,
essayiste.
- Une
autre école dans celle-ci, par Angélique del Rey,
professeur de philosophie.
- Pour
une école citoyenne, par Alain Refalo, enseignant du
primaire.
- Réunir
le goût du savoir et du collectif, par Jacques Pain, professeur
émérite de Sciences de l'éducation à Paris
X Nanterre.
- Cinq
ruptures radicales, par Philippe Meirieu, professeur à
l'université Lumière-Lyon 2, vice-président (Europe-Écologie)
de la Région Rhône-Alpes.
- Pour
une école émancipatrice, par Bernard Elman, enseignant,
cofondateur du lycée autogéré de Paris.
- Retrouver
un idéal, par Émilie Sapielak, ex-enseignante,
auteure de L'école de la honte.
- Pour
un grand projet adapté à notre époque, par Pierre
Frackowiak, inspecteur honoraire de l'Éducation nationale.
- Penser
l'élève comme une personne, par Richard Descoings,
directeur Sciences Po Paris.
- Une
formation trop élitiste, par Michel Le Corno, proviseur
de lycée, auteur d'Un autre regard sur l'école.
- Réhumaniser
l'école, par Jean-Marc Louis, inspecteur de l'éducation
nationale, co-auteur de L'élève contre l'école.
- Un
apprentissage coopératif, par Sylvain Grandserre, maître
d’école, auteur d’une Lettre ouverte au ministre de l’Éducation
nationale (Chronique sociale).
- Plus
d’autorité que de dialogue, par Yves Michaud, philosophe,
ancien professeur d’université, directeur de l’Université
de tous les savoirs, co-auteur de Face à la classe, sur quelques
manières d’enseigner (Gallimard).
- Une
autre école est nécessaire, par Thierry Cadart,
secrétaire général du syndicat d'enseignants SGEN-CFDT.
- Priorité
à l’émancipation, par Roger Auffrand, auteur duGuide
des écoles différentes.
(texte publié
en version "compressée" à 4500 signes)
2018
école autrement, école alternative, école différente ... Une autre école est-elle possible ?
|
Quelques références & "illustrations"- 1996 : «...Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population.... » © OCDE 1996 (Cahier de politique économique n° 13 - Faisabilité politique de l'ajustement - page 30) - 2010...
L'Irlande avait été le premier Etat européen à
prendre des mesures d'austérité. On voit le résultat.
Le recul social est porteur d'un risque non nul d'effondrement économique.
Pire,
en sabordant l'éducation et la santé au nom du moins d'Etat,
ce sont les bases de leur avenir qui sont ébranlées dans
ces pays...
- ...La
soumission à un pouvoir autoritaire conduit toujours à une
augmentation de l’autoritarisme.
- ...On
est dans une société loufoque, qui dépense
pas mal d'énergie pour l'éducation de sa jeunesse et qui,
ensuite, adhère à un système économique qui
assure l'écrasement de la jeunesse et de la baisse de son niveau
de vie.
-
Le
thème du jour, c'était l'éducation,
- Le 9 novembre, lors d'un conseil national marqué par un absentéisme record - moins du quart des membres du "Parlement" du PS était présent -, le texte sur "l'égalité réelle" a provoqué un sérieux accroc à l'unité affichée depuis septembre. Pour la première fois depuis l'élection, en novembre 2008, de Mme Aubry, douze élus, pour la plupart membres de sa majorité, se sont abstenus. Parmi les "rebelles", qui s'inquiétaient du "manque de hiérarchie" et de crédibilité économique de ce catalogue de promesses "pour cinq, dix, quinze ans", figuraient trois candidats potentiels à la primaire : François Hollande, Pierre Moscovici et Manuel Valls.
- Royal le 26janvier
2011 :
... Il n’y a chez Ségolène
Royal ni désespoir, ni même frustration face à la lenteur
du PS, seulement une stratégie du pire, froide, calculée,
dans laquelle la souffrance des Français et l’intérêt
de la gauche ne jouent aucun rôle.
«
- Votre projet éducatif est ambitieux, mais comment comptez-vous
le financer ?
- Entretien
avec Bruno Julliard, 9 mars 2011 :
- Benoît Hamon : Mais attendez, je suis honnête, là… A mon avis, quand tu es au pouvoir ce n'est pas le moment où tu es le plus inventif. Les meilleures idées et la plus grande énergie que tu peux mettre dans un combat politique, c'est quand tu t'opposes, quand tu es en minorité ... - ... "Si les 60 000 créations de postes annoncées par François Hollande ne devaient l'être que par redéploiement, cela reviendrait à réduire le service public de la santé ou de l'emploi pour consolider les moyens de l'éducation nationale. Cela n'aurait aucun sens. Un poste de professeur en plus ne peut être payé par un poste d'infirmière en moins" ... - Arnaud Montebourg
entend adopter une démarche pro-active pour atteindre cette mixité,
quitte à « forcer » les chefs d’établissements
à recruter des élèves moins bons d’autres lycées
et collèges afin d’introduire de l’hétérogénéité
dans les classes – puisque les classes de niveaux sont une catastrophe
pour tous ».
- L'UMP vient de dévoiler son projet éducatif pour 2012. Dans quelques semaines le Parti socialiste débattra du sien lors d'une convention nationale. A dix-huit mois de l'élection présidentielle, une certitude s'impose : l'éducation sera au cœur de la confrontation politique entre la droite et la gauche. -
... La division n'est pas politique, les écologistes sont grosso
modo homogènes et unis sur leur vision du monde et leur projet de
société. Mais comme toutes les organisations politiques,
ils sont soumis en interne à des jeux de pouvoir et à des
tiraillements d'ambition qui les paralysent et les décrédibilisent.
- Redoublement : - ... La
baisse se constate quelles que soient les compétences.
A la même dictée, 46 % des élèves faisaient
plus de 15 fautes en 2007, contre 21 % en 1997.
-
Un
fils d'enseignant a quatorze fois plus de chances relatives d'obtenir le
bac que
son camarade dont le père est ouvrier non qualifié, selon
une note du ministère de l'Education (*). Cette étude
est basée sur un panel d'élèves entrés en sixième
en 1995. Ils ont passé le bac à partir de 2002. Quand on
compare aux élèves entrés en sixième en 1989,
les inégalités ont augmenté: les fils d'enseignant
avaient alors neuf fois plus de chances relatives de réussite que
les fils d'ouvriers non qualifiés. C'est la première fois
que les inégalités sociales s'aggravent à la fin du
secondaire...
- On lit que 60% des enfants de cadres ont le Bac à l’âge « normal » (18 ans), contre 22% pour ceux des ouvriers. Terrible. - 20%
d’élèves en grande difficulté à 15 ans, deux
fois plus qu’il y a dix ans. Et parmi eux, pas un enfant de cadre ou d’enseignant.
Quant à ceux qui parviennent à entrer au lycée général,
ils se retrouvent plongés dans une compétition acharnée
entre élèves, à coups de séjours linguistiques
pour maîtriser l’anglais, de cours de soutien et autres coaching
hors de prix...
- ...D’une certaine façon,
l’école s’est substituée à l’Eglise et a acquis une
dimension quasi religieuse...
- ... En France, certains diplômes sont des sortes de rentes et on comprend que les écoles qui les distribuent ne tiennent guère à s'ouvrir. Mais dans un marché du travail relativement serré, la grande utilité de certains diplômes se solde par la très faible utilité de ceux qui sont situés à l'autre bout de la hiérarchie scolaire. Si on a tout avec quelques diplômes, on n'a pas grand-chose avec d'autres et on a rien quand l'école n'a mesuré que vos lacunes. Dans ce cas, la faiblesse scolaire devient un handicap d'autant plus marqué que la majorité des jeunes accède aux étapes élémentaires comme le baccalauréat aujourd'hui. Alors, les élèves les plus faibles alimentent les rangs des décrocheurs et manifestent leur colère dans les émeutes urbaines... - Selon un classement établi
par l'OCDE, la France
se situe au 22e rang (sur 25) en termes de qualité de vie à
l'école, rappelle l'association. [ AFEV ]
-
41% sont rarement, voire jamais, aidés par leurs parents pour faire
leurs devoirs.
-
"Quatre stylos valent 2,42 euros, combien coûtent 14 stylos ?
-
« C'est le prix du m² qui fait la différence »
... Aux antipodes de ces
dérèglements du marché immobilier,
... Il reste que la symptomatologie
n'est pas un diagnostic. Celui-ci relève du refus collectif de regarder
lucidement notre long terme, et du caractère
profondément conservateur, rentier, de la société
française dans son entier. Le comportement patrimonial des
possédants français accumulant de l'assurance-vie et des
logements vides, tout comme leurs grands-parents serraient leurs lingots,
relève de la même frilosité. ...
... des
élus louent des logements de la RIVP alors qu'ils disposent d'autres
habitations, ou paient des loyers sous-évaluéspar
rapport à leurs ressources.
- «Tout
le monde est pour la mixité sociale.
USA 2008 :"dans le Milwaukee, il n'y a pas eu de miracle" (Sol Stern). LES CHÈQUES ÉDUCATION : L'ÉCHEC. Depuis une bonne vingtaine d'années, ici aussi, évidemment, le "chèque éducation" (ou "bon scolaire") - en anglais "voucher" - fait partie d'un blabla yakaiste au sujet des indispensables réformes, "simples, urgentes et radicales", disent-ils, du système scolaire... L'un des plus fervents promoteurs du chèque-éducation aux USA, Sol Stern, vient de faire brusquement volte-face en affirmant, constats à l'appui, que le voucher n’avait "pas du tout amélioré le système public". Après avoir depuis longtemps réclamé, soutenu et contribué au développement des vouchers et des charter schools, Sol Stern pointe les défauts et les insuffisances du voucher. Il cite, entre autres, l’expérimentation de Milwaukee, première ville aux États-Unis à adopter, en 1990, un programme "chèque éducation". Le
droit d'apprendre
ENTRE PSYCHORIGIDES ET INVERTÉBRÉS... L'école
traditionnelle,
QUOI
DE NEUF
|
| Présentation|
SOMMAIRE
|
| Le
nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation
? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme
scolaire et "éducation alternative" | Jaune
devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le
lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le
collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Freinet
dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changerl'école
| Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !|
L'école
Vitruve |
| Colloque
Freinet à ... Londres | Des
écoles publiques "expérimentales" |
| 68
- 98 : les 30 P-l-eureuses | Et
l'horreur éducative ? |