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Aide aux pays pauvres : la France est épinglée pour sa politique migratoire et ses ventes d'armes
Le Monde -  15.08.06
La France se classe au 18e rang des 21 pays riches qui aident le développement des plus pauvres, selon "l'indice d'engagement pour le développement" publié pour la quatrième année par le Center for Global Development (CGD), lundi 14 août, à Washington. Ce think tank attribue la palme de la bonne politique aux Pays-Bas, suivis par les pays scandinaves. Le bonnet d'âne revient au Japon, précédé de l'Italie et de la Grèce.

Le conseil de direction du CGD est composé d'universitaires américains réputés comme Fred Bergsten, d'anciens membres du gouvernement tel Larry Summers. Parmi ses membres d'honneur, figurent aussi les Prix Nobel Amartya K. Sen et Joseph E. Stiglitz (www.cgdev.org/cdi).

Ce classement, qui contredit certaines idées reçues, ne se contente pas d'additionner des milliards de dollars où se mélangent dons et annulations de dette, aides humanitaires et efforts militaires. Dans les sept domaines affectant le développement, il prend en compte aussi bien les masses financières que les législations et même la moralité des pays bénéficiaires.

Son premier critère est l'aide évaluée en pourcentage du produit intérieur brut, mais pénalisée quand elle est "liée", "saupoudrée" ou attribuée à des Etats corrompus. La prise en compte de l'aide privée ne permet pas aux Etats-Unis, où elle est la plus importante du monde (10 cents par personne et par jour), de faire oublier que leur aide publique est la plus faible (19 cents par jour) à comparer à celle du Danemark (1,08 dollar).

Deuxième critère : les barrières à l'importation des produits des pays pauvres et les subventions qui provoquent surproductions et effondrements des prix. L'exemple le plus caricatural est la taxe de 900 % imposée par le Japon au riz étranger. La Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Canada sont les plus ouverts.

Troisième critère : l'investissement dans les pays pauvres est-il favorisé ? Fonds de pension et grandes entreprises sont-ils incités à y placer leurs actifs financiers ? La Grande-Bretagne, qui pousse ses capitaux vers l'outre-mer, tout en combattant les " diamants de la guerre" et la corruption, arrive bonne première.

Quatrième critère : la politique d'immigration favorise-t-elle la venue des travailleurs étrangers dans les pays riches, leur permettant ainsi de transférer des fonds et d'en rapporter des compétences ? La Suisse et l'Autriche apparaissent ici en tête.

Cinquième critère : les pays riches entravent-ils le développement par des politiques inappropriées en matière de réchauffement climatique et de biodiversité ? La Grande-Bretagne arrive à nouveau première ; les Etats-Unis, pour avoir refusé le protocole de Kyoto, sont lanterne rouge.

Sixième critère : les nations les plus riches contribuent-elles à la sécurité mondiale, au maintien de la paix ? Leurs bons points peuvent être perdus pour cause de ventes d'armes. La Norvège reste un parangon de vertu, mais pas la France, la Grande-Bretagne et la Suisse.

Septième critère : les pays riches facilitent-ils la diffusion des technologies ? Un bon niveau de recherche peut être amputé par une protection de la propriété intellectuelle empêchant l'usage des brevets. La France, pour sa recherche-développement, et le Canada, pour son libéralisme, sont dits les meilleurs.

Au final, l'Hexagone recule de la 15e place, en 2005, à la 18e, cette année. Son aide va à des pays peu démocratiques et pas si pauvres ; sa politique migratoire est trop restrictive ; elle est l'un des champions de la vente d'armes à des dictatures. La taxe pour le développement, prélevée sur les billets d'avion, à l'instigation du chef de l'Etat, corrigera-t-elle ce résultat médiocre, en 2007 ?

Alain Faujas



L'aide de la France aux pays pauvres manque de cohérence Paris a accru son aide à destination des pays pauvres. Mais, selon plusieurs études, sa politique manque de cohérence.

La France, ancienne puissance coloniale, a toujours porté une attention particulière aux questions de développement. Jacques Chirac - premier chef d'État à avoir dénoncé l'existence d'une fracture mondiale - se mobilise inlassablement en faveur de l'Afrique, se battant pour convaincre les pays riches d'adopter sa taxe sur les billets d'avion pour financer la lutte contre les pandémies, ou imposant à Vladimir Poutine la présence du président de l'Union africaine au sommet de Saint-Pétersbourg.

Joignant l'acte à la parole, la France a sensiblement augmenté son aide au développement, la portant de 0,32 % du PIB en 2001 à 0,47 % en 2005, selon le Centre pour l'aide au développement (CAD) de l'OCDE. Au sein du G8, qui s'est engagé à doubler son aide aux pays pauvres d'ici à 2010 lors du sommet du G8 de juillet 2005, la France est le pays qui a le plus fortement accru son aide vers l'Afrique, relève Data, ONG britannique créée par le chanteur de U2, Bono, pour maintenir la pression sur les pays riches. C'est deux fois plus que les États-Unis !

Recul de trois rangs en un an. L'Allemagne et le Japon, contrairement à leurs engagements, ont pour leur part réduit leur aide au développement. La France serait donc irréprochable sur le chapitre de l'aide aux pays pauvres. Pas si sûr...

Derrière l'apparente objec- tivité des chiffres se cache une politique plutôt incohérente. La France n'arrive en effet qu'en 18e position du classement de 21 pays riches pour leurs efforts en matière de lutte contre la pauvreté dans le monde, établi par le Center for Global Development (CGD), ONG américaine spécialisée sur les questions de développement. La France a même reculé de trois rangs en un an. Ce classement évalue les performances des pays riches sur la base de sept critères : il y a bien sûr le montant et la qualité de l'aide financière, mais aussi l'ouverture aux exportations des pays pauvres, les investissements, l'immigration, l'environnement, la sécurité et le développement des technologies.

L'étude épingle notamment Paris sur sa piètre politique en matière d'immigration, et pour ses " importantes " exportations d'armes vers " des États non démocratiques " qui la classe bonne dernière dans le domaine de la sécurité. L'État français, affirme l'étude, consacre 23 % du budget recherche et développement au secteur de la défense. Le CGD souligne, en revanche, les efforts de la France en matière de transfert de technologies.

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