alternatives éducatives : des écoles, collèges & lycées différents
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I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! I Des collèges et des lycées différents I
 

école autrement, école alternative, école différente, collège lycée innovant, expérimental ...
2018 ?                                       ... 2118 ?
Une autre école est-elle possible?

Pour, dans, une autre société ?
... on peut tout de même très légitimement se demander si le ministre est bien vraiment toujours - et sera encore - celui de l'éducation, et ... «nationale» ?
Ou celui des multinationales ?
Et de quel type d'«éducation», d'«école», celles-ci ont-elles besoin: Pour quel type de «société» ?

«Possible» ?!      On peut aussi faire pire : c’est en cours.
Mais un jour, le paysage sera redessiné, le puzzle sera terminé et tout le monde n'y aura vu que du feu.


Quelques rubriques, parmi beaucoup d'autres, toujours "d'actualité" :
les rapports parents-profs, la maternelle à 2 ans, l'ennui à l'école, le téléphone portable , les punitions collectives, le créationnisme...


Levallois brise le tabou des toilettes en maternelle
La configuration des sanitaires qui prévaut encore largement aujourd'hui
témoigne de l'esprit collectiviste qui a dominé les années soixante
et qui a été préservé pour des "raisons d'hygiène".

Tandis que le ministre de l'Éducation, Luc Ferry, lance le débat national sur l'école,
les parents d'élèves organisent la nouvelle bataille des... WC : crasseuses, impudiques,
les toilettes posent un vrai problème de santé publique.
Les W.C. à l'école, c'est la honte

Vifs débats entre les délégués de classe et les élus du conseil général
- « Nous ne voulons plus des toilettes à la turque »
- "Plus tard ..."

"malaise" lycéen ... et ''droits de l'enfant'' :
JAUNE DEVANT,
MARRON DERRIÈRE.

(dessin d'un élève de 5°, paru dans "Possible" en 1977)
       DU P.Q. ... POUR LE Q.I.

      Aussi étonnant que cela puisse paraître,
      lorsqu'on oblige 400, 800, 1200, voire 2000 enfants ou adolescents à être présents de 8 heures à 16 - 17 heures ou plus, dans un lieu clos (école, collège, lycée),

    il peut arriver que plusieurs dizaines, ou centaines d'entre eux, en fonction du menu du jour, aient, à un moment ou un autre, des besoins - dont on dit qu'ils sont "naturels" - à satisfaire.

    Aussi étonnant que cela puisse paraître,
    dans un pays qui se passionne considérablement, depuis quelques années surtout - américonnerie oblige - pour les fesses de ses enfants et adolescents, à en juger par le volume consacré en pages magazine ou heures de radio/TV à leur défense et illustration, comparé à celui consacré au fonctionnement des écoles, collèges et lycées, il semble qu'on ne s'intéresse pas non plus au fonctionnement du tube digestif de ceux qui les fréquentent.

    SANS P.Q. LE NIVEAU BAISSE ...
    Aussi étonnant que cela puisse paraître,
    le tube digestif des humanoïdes, fussent-ils mineurs, comporte une entrée et ... deux sorties.
    L'entrée, c'est-à-dire le menu, mais aussi et peut-être surtout, les conditions dans lesquelles il est absorbé, n'intéresse à peu près personne. Que de plus en plus d'enfants-ados en soient exclus pour cantine non payée a ému quelque peu l'an dernier. Mais on voit toujours à l'heure des repas des "scolaires" de tous âges se partager une frite ou un sandwich aux abords de beaucoup d'écoles publiques comme privées.

    Le profit que peut en tirer l'organisme pour la reconstitution des réserves énergétiques permettant notamment une attention soutenue pendant 2 à 4 heures de cours, et  une activité physique normale jusqu'au repas du soir, est généralement assez faible. En cause : le menu, mais aussi les conditions d'absorption.

    Quant à la "sortie", c'est-à-dire les conditions dans lesquelles un individu, fût-il mineur, peut satisfaire à des besoins qualifiés de naturels, elle sont généralement dignes d'un pays dit "en voie de développement". Encore peut-on là-bas, trouver un buisson et quelques feuilles ad-hoc. Sans doute remplacées par un glaçon dans les pays de l'Est ?
    Mais ici, sans P.Q., comment peut-on espèrer améliorer le Q.I. de notre belle jeunesse ?

    Ici, dans un pays on ne peut plus civilisé,
    qui s'apprête à équiper toutes ses écoles en "tuyauterie" électronique, celle des WC scolaires - et celle des individus qui tentent de les utiliser - sont soumises à rude épreuve, et souvent même débordées.
    Les guides touristiques ont longtemps déploré l'état des WC de nos bistrots. La plupart de ceux qui se sont améliorés sont passés au tarif "sanisette" : il faut payer pour se soulager. Mais un patron de bistrot ne connaît pas tous ses clients, n'en est pas responsable, et ... il ne les oblige pas à séjourner dans son établissement de 8 heures du matin jusqu'en fin d'après-midi..
     

    Les résultats d'un "sondage" qu'un organisme habilité, ou une association de parents, pourrait reprendre de façon systématique, effectué depuis quelques mois au hasard des rencontres avec des profs, parents ou élèves, fait apparaître :

    - que la plupart des établissements, publics surtout, sont habituellement démunis de papier hygiénique. "Ca coûte cher", dit une affichette placardée par le proviseur dans les WC ... des profs. "Ils le gâchent", disent en choeur les enseignants.

    - lorsqu'il y en a, c'est dans le bureau d'une personne, adulte, salariée, qui le distribue feuille à feuille sur demande. J'ignore s'il existe un quota, s'il faut signer un reçu, et restituer les feuilles non utilisées.

    - beaucoup de portes ne ferment plus, et doivent être tenues par un-e camarade qui en attend la réciprocité, mais il faut faire vite, très vite. Et l'on s'étonne que nous soyons dans un pays de constipés !

    - le nombre de cabines est insuffisant par rapport à l'effectif. Il le serait largement si leur usage relevait du bon sens qui voudrait qu'on les utilise quand on en a besoin. Il ne l'est pas puisque le régime militaire en vigueur dans nos établissements scolaires - mais plus dans nos casernes -  exige qu'on ouvre toutes les portes des classes au même moment. Seuls les plus rapides, ou les plus forts, arrivent aux fosses d'aisance. C'est la vie, soupire Madame Michu. Faut leur apprendre la compétition, seuls les plus forts survivront, affirme Mr Ducon, responsable des stages d'endurance et donc de la DRH chez Americo & Con illimited. (*)
    Et donc délégué de Parendélève-sarl.

    SANS P.Q., LE NIVEAU MONTE ...

    pas de papier, mais quelquefois une trombe d'eau...

    - beaucoup de cabines sont impraticables : risques de dérapage et/ou montée des eaux, les canalisations supportant difficilement les divers objets-susbstituts au PQ (foulards, tee-shirts, casquettes, cahiers, emballages et autres, "trouvés" dans les couloirs ou salles de classe en cas de besoin incompressible).

    - les lavabos, en nombre insuffisant, à l'eau froide évidemment, lorsque l'eau coule encore, sont la plupart du temps dépourvus de savon (ça coûte cher...)

    - l'essuie-mains, s'il existe, intéresserait sans doute beaucoup les chercheurs de l'Institut Pasteur. Plus modestement, si la DDASS, dont c'est une des prérogatives, effectuait des contrôles à l'entrée de la cantine, on pourrait avoir des chiffres intéressants.

    Le Dr Frédéric Saldman (*), nutritionniste, attirait récemment l'attention sur le fait que le passage aux toilettes même "confortables" accroissait considérablement le nombre de germes sur les mains des individus même bien élevés. La proportion d'une bactérie particulièrement dangereuse - parfois tueuse -  passe de 4% en entrant à 25% en sortant, et faute d'un lavage et essuyage soignés des mains, est à l'origine de nombreuses infections.
    Les élèves savent ce qu'il leur reste à faire à la veille d'une interro, d'un bac blanc ou d'une journée ensoleillée : téléphoner à la DDASS, aux pompiers, au maire et à toutes les ligues passionnées par ce qui se passe dans leur culotte et leurs jeux de main. Inspection-surprise à l'entrée du réfectoire, prise d'empreintes digitales sans même besoin d'un tampon encreur ... et arrêté de fermeture de l'établissement pour raisons sanitaires. Comme une vulgaire friterie de la Côte d'Azur au mois d'août.

    (*) "On s'en lave les mains" - Flammarion
    Elevons le débat. Qui n'est pour l'heure qu'un monologue!
    A l'heure où la "citoyenneté" est sur toutes les bouches officielles et militantes, sans parler du respect de son corps et de celui des autres, et plus hystériquement, de ses fesses et de celles des autres, ne conviendrait-il pas de commencer par permettre aux enfants et adolescents de satisfaire leurs besoins organiques non seulement dans des conditions d'hygiène élémentaire, mais aussi de respect élémentaire de soi et des autres ?

    Attend-on que la situation soit suffisamment désespérée pour confier la gestion de sanisettes scolaires à Decaux & Co ?. Et leur surveillance à Vigile & Co ? L'opinion, qui n'en a pas plus sur ce sujet que sur d'autres, trouverait ça très bien. Avec des distributeurs automatiques ... de tout (jeton, papier, eau, savon, serviette, aspirine, pansements, calmants, remontants, cigarettes, friandises, coca..). Avec des caméras vidéos, ce serait encore mieux ("Quand on n'a rien à se reprocher ...").
    Il ne vient plus à l'idée de personne de mettre en cause le rôle et le coût, officiel et officieux, des cantines reliées à une cuisine centrale livreuse de "plats" à réchauffer, et faire ingurgiter le plus vite possible. Et lorsque chez les Deschiens, on tombe, vraiment par hasard, sur un reportage montrant des lycéens (du lycée expérimental de St Nazaire) en train de faire le menu, le devis, les courses, la cuisine, le service, la vaisselle et le rangement ... on en conclut qu'il ne peut s'agir que d'un lycée hôtelier.  - Non, madame, c'est un lycée, ordinaire, avec des gens ordinaires. - Et c'est en faisant les pluches que mon fils va devenir informaticien et ma fille attachée de direction ? Ca va pas la tête ?
     

    Vite ! entre la journée du dromadaire et celle de la citoyenneté, instituons la journée du PQ. Si le DirCom du DirCab du ministère concerné est en panne d'idées pour les slogans, les affiches, les petites phrases et les gestes forts du ministre pour le JOUR J, qu'il me fasse signe. Je pense que Cabu, Charb ou Faujour ne refuseraient pas de se pencher sur le problème s'il s'agit d'une Grande Cause Nationale.

    Roger Auffrand
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    (*) Anti-américanisme ? Non, mais ... :
    " Et le New-York Times imagine notre avenir ... "
LUZARCHES

UNE MANIF "HYGIENIQUE"

Malgré les vacances de la Toussaint, les élèves du lycée Gérard-de-Nerval, à Luzarches, ont décidé de ne pas baisser les bras. Voilà un peu plus de deux semaines, le 8 octobre, deux cents d'entre eux s'étaient déplacés au rectorat de Versailles (Yvelines) pour demander des dotations budgétaires supplémentaires et protester contre l'insécurité. Une de leurs revendications · et pas de moindres · concerne « l'absence systématique de papier hygiénique dans les toilettes de l'établissement ». Las de voir perdurer cette situation embarrassante, les lycéens ont décidé de se munir, pour la rentrée du mardi 3 novembre, de rouleaux de papier toilette. Des rouleaux qu'ils devraient symboliquement déposer par centaines dans la cour de Gérard-de-Nerval.

 ("Le Parisien" du 27 10 98)
 
 
Affiché dans les W.C "profs" d'un lycée d'Ile de France (97/98) :
 
Proposition de sujet de bac :

Sachant qu'un lycée comporte en moyenne 526 élèves, 20 WC, dont 3 inondés, 4 sans chasse d'eau, 7 sans porte, 3 avec porte fermée de l'intérieur, que le temps moyen d'utilisation légale est de 4 fois 20  minutes dans la journée, que le lundi - donc lendemain de dimanche mac'do - est jour d'épinards congelés, le mardi c'est interro-surprise, le jeudi -donc lendemain de mercredi mac'do - c'est lentilles aux haricots verts à fils ou flageollets offerts par la coopérative de Tchernobyl, que le jeudi on a les notes de l'interro, et que le vendredi - donc veille de samedi mac'do, c'est poisson pané pas frais, que le rouleau de PQ coûte entre 50 centimes (modèle kraft léger, simple épaisseur mais robuste, camaïeu-matière, camouflage ton sur ton, surplus JMJ, fourni par l'armée sur les surplus d'Algérie) et ... 1 franc (triple épaisseur, ouaté, rose pour les filles et bleu pour les garçons, parfumé à la rose synthétique, avec dévidoir musical fourni pour 500 rouleaux, vu à la TV, made in France), que l'eau est fournie par la Vivendi, que le karaté n'est pas encore obligatoire dès la maternelle, que le port d'armes est en principe interdit, que les Conseils généraux disposent de 40 milliards pour la rénovation des lycées, que les prochaines élections vont coûter très cher en affiches et bakchiches, que les bureaux d'études n'ont plus la cote, mais que le beau-frère du conseiller dirige une entreprise de rénovation, et sa belle-soeur une imprimerie éditrice de catalogues sur l'architecture scolaire du 21° siècle, que le proviseur est à deux ans de la retraite, que le conseiller principal d'éducation est garé en double file-faut-qu'on-en-reparle-demain, et que les syndicats syndicatent, et que les associations parendélèvent, et que finalement onypeurien-toulemondesenfou-onatoutessayé-çavapété-yaka,

1 - 1515 ?
2 - Le trou de la sécu en 2015 sera-t-il plus ou moins bouché que celui du fondement de notre belle jeunesse ?
3 - Imaginez l'émerveillement d'un spéléologue du 6° millénaire découvrant sous le glacis de la croûte terrestre une cabine de WC scolaire "intacte" et s'interrogeant sur le sens des signes tracés sur les murs avec un matériau d'origine mystérieuse. Croquis autorisés, originaux déconseillés.
4 - Combien de jours dure une semaine citoyenne ?
5 - A partir de l'état de fait, et des lieux, décrits ci-dessus, imaginez une campagne de sensibilisation du grand public à ce douloureux problème occulté par les médias et la loi du silence, destinée à pousser un grand cri du genre "Mon corps, c'est mon corps" et avec l'accent québécois de préférence.
6 - Qui se fout de qui ?
7 - Qui accepte ?
8 - Pourquoi ?
9 - Jusqu'où ?
10 - Les Francs-maçons en sont-ils responsables ?
11 - Le bébé qu'on a vu à la TV pendant des années sortir cul nu des WC en déroulant un rouleau de PQ dans l'appartement, aujourd'hui lycéen ne regrette-il pas son geste ? Ses géniteurs ont-ils été condamnés pour proxénétisme ou pour gaspillage ?
12 - Vous venez d'être élue présidente de la coordination lycéenne, et vous envisagez d'en faire un thème de campagne. Envisagez-vous toujours également un poste de conseillère au cabinet du ministre ? Avez-vous renoncé à remplacer Georgette Lemaire au Conseil Economique et Social ? Un poste d'administrateur de la MNEF ne vous tente plus ? Résumez vos dilemnes en trois points, et concluez.
13 - Démontrez que  PQ +3,14-7 = 3,14-3,14-K-K. Graphiques sur papier millimétré.
                                QI
14 - Qu'attend-on pour exiger plus de moyens, afin de pouvoir équiper chaque élève du dispositif ci-dessous ?

Propreté des toilettes à l'école : l'état d'urgence
 (Ouest France - dimanche 1 avril 2007)
Hygiène déplorable, problèmes de santé, etc. Après les vacances de Pâques, le ministère de l'Éducation va lancer une vaste enquête en France. 
Du papier toilette par terre qui baigne dans l'eau, des savons crasseux, des endroits pas chauffés situés au fond de la cour, des odeurs épouvantables et du pipi partout... Les toilettes des écoles françaises sont dans un sale état. 

Une enquête de la Fédération des délégués départementaux de l'Éducation nationale, réalisée fin 2006 auprès de 32 000 écoles, l'a en partie démontré. C'est maintenant à l'Observatoire national de la sécurité des établissements scolaires (1) de mettre le nez dedans. Et ce n'est pas si simple. « La propreté des toilettes dans les écoles dépend, pour les petites écoles, de la mairie, pour les collèges, des départements et pour les lycées, de la région, précise Marie Hélène Bourcheix, chargée de mission à l'Observatoire. Donc pour avoir des informations fiables, c'est un peu galère. Certains élus n'aiment pas que l'on montre du doigt les sanitaires de leurs écoles. En plus, à un an des élections municipales, les choses se compliquent. Pourtant, c'est un vrai problème de santé publique. » Un gros problème même. L'Observatoire a donc décidé de lancer après les vacances de Pâques une grande enquête auprès de toutes les écoles françaises « sur la base du volontariat et de manière anonyme » note Marie Hélène Bourcheix. « On va envoyer des questionnaires aux enseignants pour qu'ils nous fassent part de leurs remarques. On épluchera ensuite les résultats. » 

L'Observatoire possède déjà quelques données issues d'enquêtes de fédérations de parents d'élèves. « On sait qu'il y a des problèmes d'hygiène qui provoquent des troubles intestinaux et urinaires. On ne comprend pas pourquoi, dans certaines écoles, les WC ne sont nettoyés qu'une fois par jour. On ne comprend pas pourquoi il n'y a pas de portes pour préserver l'intimité des enfants. C'est désagréable, même quand on est tout petit, de se faire déshabiller devant ses camarades. » Autre problème, l'incontinence des enfants liée à la propreté des WC : « Devant des toilettes sales, les enfants se retiennent. Découragés. Surtout les filles. Et c'est un vrai problème » explique Marie Lenoir, médecin à l'Éducation nationale, qui a rédigé un rapport sur ce sujet : « La vessie doit être vidée cinq à six fois par jour, dont deux à trois fois à l'école. Certaines petites filles, que j'ai rencontrées, m'ont expliqué attendre le soir pour faire pipi. Se retenir peut provoquer de graves infections urinaires. Autre problème, on oblige parfois les enfants à faire pipi lors de la petite sortie du matin. C'est une erreur. Car l'enfant va pousser en vain. Et cela peut provoquer des dégâts sur le bassin. »

L'enquête terminée, l'Observatoire veut faire de la pédagogie : « Via les enseignants, nous pensons donner quelques règles pour que les toilettes restent propres. Il faudrait les nettoyer cinq à sept fois par jour. Nous souhaitons également rééduquer les enfants pour leur rappeler qu'il faut, par exemple, se laver les mains avant et après. C'est important pour l'avenir. Regardez l'état des toilettes dans certains restaurants ou, pire, dans les trains. Les grands sont très mal éduqués. Mais ça, c'est un problème plus global. Il faut donc apprendre tout jeune les bonnes habitudes. »

Vincent JARNIGON. 
(1) Instance indépendante régulièrement missionnée par le ministère de l'Éducation nationale.
EDUCATION. 
 Le Parisien , mardi 18 novembre 2003 
Les WC à l'école, c'est la honte 
Tandis que le ministre de l'Education, Luc Ferry, lance le débat national sur l'école, les parents d'élèves organisent la nouvelle bataille des... WC : crasseuses, impudiques, les toilettes posent un vrai problème de santé publique. 
 

VERROUS CASSÉS, lunettes maculées, puanteur, pénurie de papier toilette... Sans compter les gloussements benêts des gamins qui se hissent par-dessus les cloisons. Aller aux toilettes à l'école n'a jamais été une partie de plaisir. Le dénoncer, en revanche, c'est très nouveau. Après la Fédération des conseils de parents d'élèves à Paris (FCPE), qui a lancé un sondage « spécial WC » à la rentrée, les parents d'élève se révoltent à leur tour dans l'Hérault contre l'insalubrité des toilettes. La FCPE, première association de représentants de parents d'élèves de France, a bien conscience d'avoir touché un point sensible : « Cela va faire boule de neige. Partout où les enfants se plaignent, les parents, actuellement, lèvent le tabou des toilettes. » 

Problèmes intestinaux 
A Paris, il a suffi d'évoquer le problème pour qu'un déluge de 545 témoignages édifiants parvienne à la FCPE. « On peut déjà dire qu'il y a un problème dans une quarantaine d'établissements, surtout primaires », observe Sylvie Antonin, qui a coordonné l'enquête. Au-delà des défauts de construction, le retentissement sur la santé des enfants inquiète les parents. « Apparemment, 30 % des élèves développent des problèmes urinaires ou intestinaux », déplore Sylvie Antonin. 
Les filles évitent de s'asseoir sur la lunette, ne vident pas suffisamment leur vessie et développent des cystites.
Les garçons, eux, se retiennent d'aller à la selle, ce qui peut conduire à la constipation chronique. 

«Dans l'école de mes fils, il y a une rangée d'urinoirs mais seulement deux cuvettes pour 115 garçons», témoigne David, parent d'élève à l'école élémentaire Planchat, dans le XX e , où il a fallu cinq ans pour obtenir la rénovation de toilettes « écoeurantes » au fond de la cour... « On avait même mis les photos sur un site Internet qu'on avait appelé mairie-de-paris.org. Pour faire réagir la ville ! Les toilettes des filles ont été repeintes et les urinoirs des garçons remplacés. Mais le problème d'espace subsiste et... il n'y a pas de papier depuis la rentrée ! » La Ville de Paris répond qu'elle a hérité d'un patrimoine scolaire en piteux état et qu'elle a besoin de temps pour mener à bien les rénovations... Mais les collectivités locales ne sont pas seules responsables. Petits mal éduqués « qui font pipi à côté », dames de service qui rechignent à laver à fond, enseignants qui ferment les yeux... 

« Ce sont les adultes à l'école qui sont responsables. Et dans l'immense majorité des cas, ils ont pris la précaution d'avoir des toilettes à eux ! » dénonce Philippe Meirieu, professeur de sciences de l'éducation, pour qui la propreté des toilettes à l'école est un « tabou invraisemblable » : « Cette société exalte le corps mais est incapable de lui reconnaître ses fonctions primordiales. Cela encourage la régression des enfants dans le pipi-caca, la vulgarité, l'obscénité... Il n'y a qu'un seul lieu où l'hygiène et le mépris de l'intime soit aussi choquants, c'est la prison ! » Il est grand temps, selon lui, que les établissements scolaires cessent de considérer l'éducation comme un empilement d'enseignements. «L'attention au détail, c'est la marque du respect. La propreté des toilettes, c'est déterminant pour la qualité du cours de français.» 

Florence Deguen 
Le Parisien , mardi 18 novembre 2003 

« Un enfant doit uriner cinq, six fois par jour... » 
Pr MICHEL AVEROUS, urologue 

UROLOGUE-PÉDIATRE, chef de service au CHRU de Montpellier, le professeur Michel Averous se bat depuis des années pour que l'on améliore sérieusement les conditions sanitaires dans les établissements scolaires. Sans être entendu. Ce problème est-il si important ? 

P r Averous. Chaque année, 500 enfants - exclusivement des fillettes - viennent consulter dans mon service pour des problèmes d'infection urinaire et de fuite. Il s'agit d'un handicap social et psychologique pour l'enfant. Mais c'est aussi une lourde charge économique pour la société tout entière. Car une infection urinaire, cela signifie une consultation, une analyse bactériologique des urines et la prescription d'antibiotiques. Faites le calcul et multipliez par le nombre de services d'urologie en France. Si on veut réaliser des économies avec la Sécurité sociale, il faut commencer par apprendre à nos enfants à uriner et leur offrir de bonnes conditions pour le faire, refaire les toilettes des établissements par exemple. 

Peut-on réduire le nombre des infections en réhabilitant les WC scolaires ?
Une vessie qui ne se vide pas complètement ou pas assez souvent est sujette à des infections. Un enfant doit pouvoir totalement vider sa vessie cinq ou six fois par jour, dont deux, voire trois fois pendant le temps scolaire. Encore faut-il qu'il ne soit pas découragé de se rendre au petit coin parce qu'il n'y rencontre pas toujours des conditions correctes d'hygiène, d'intimité et de tranquillité. Pour bien faire pipi, on doit prendre son temps, être totalement détendu, avoir les genoux bien écartés et non entravés par les vêtements. Ce sont des conditions impossibles à satisfaire lorsque le sol est souillé ou mouillé et lorsque la porte des toilettes ne ferme pas. 

Avez-vous le sentiment d'être entendu ?
Nullement. La communauté médicale des urologues et des pédiatres connaît ce problème. Elle l'a identifié depuis longtemps. Mais la diffusion de ses conclusions n'a pas encore pu se faire auprès des personnels qui doivent gérer la vie scolaire des enfants. C'est essentiellement un problème d'information à la fois des parents, des enseignants et des enfants. Il faut intégrer l'acte dans l'emploi du temps, s'assurer que les locaux sont adaptés, suffisamment nombreux et conformes aux règles élémentaires d'hygiène. Il ne s'agit pas de mettre en cause l'institution elle-même, mais pourquoi ne pas lancer une grande campagne nationale sur ce thème ? Ou bien créer des dames pipi dans les écoles ? Ce qui serait une source importante d'économie pour la Sécurité sociale. 

Propos recueillis par Claude Massonnet 
Le Parisien , mardi 18 novembre 2003 


« Dès le matin, ça pue » 
Simon (11 ans) en 6 e à Paris : « Les toilettes, oh là là ! c'est vraiment horrible. On a des pissotières et quand on tire la chasse d'eau, tout part à côté. Alors on fait le plus vite possible et on essaie de se contenter de faire pipi. Je crois qu'ils nettoient, mais pas à fond. En tout cas, dès le matin, ça pue. » 

Camille (6 ans), en CP à Paris : « C'est sale. Et glissant ! Quand les enfants boivent, ils en mettent partout, et le sol est tellement mouillé qu'une petite fille s'est cassé la cheville. Il n'y a pas de papier pour s'essuyer, alors je remonte vite ma culotte. Je n'ai pas souvent envie de faire caca, je me retiens. Je préfère attendre d'être à la maison, c'est plus propre. 
« Très souvent, il n'y a pas de papier » 

Lucie (8 ans), en CE 2 à Boulogne (Hauts-de-Seine) : « Ce n'est pas trop sale chez les filles, moins que chez les garçons. Mais quand on va faire pipi, on n'est jamais tranquille. Il y a toujours une copine qui garde la porte parce que les verrous ne marchent pas bien, et une fois la porte s'est ouverte alors qu'une fille était en train de faire pipi, la culotte baissée. C'est la honte. On surveille aussi pour empêcher les garçons de nous embêter. Des fois, ils regardent par en dessous. » 

Ismaël (10 ans) en CM 2 à Saint-Maur (Val-de-Marne) : « Les toilettes, ça dépend. Certaines sont propres, d'autres dégoûtantes. Le problème c'est que très souvent il n'y a pas de papier. Si on s'en aperçoit avant, ça va, on peut aller en demander à la gardienne. Mais sinon il vaut mieux avoir des mouchoirs sur soi ! L'autre jour, il y a un élève qui n'a rien trouvé de mieux que de mettre tous les rouleaux de papier dans les cuvettes. Une autre fois ils avaient mis des feuilles d'arbres et c'était tout bouché. Dans ces cas-là, c'est fichu pour la journée... » 

François, papa de Théo (6 ans), en CP à Paris : « A force de se retenir, mon gamin se plaint souvent de maux de ventre et se retrouve parfois plusieurs jours sans faire caca... Une fois ça s'est même terminé à l'hôpital, où ils ont diagnostiqué une fissure anale due à la constipation, et ça s'est soldé par un lavement. Il est très pudique sur ces questions-là, il se plaint de ne pas avoir le temps de faire caca à l'école, et évoque les moqueries des autres quand un enfant s'absente longtemps aux toilettes. A la maison il est également obsédé par l'idée de bien s'essuyer, sans doute parce qu'à l'école il n'y a pas toujours de papier. » 

Laurence, maman de Sophie (8 ans), en CE 2 à Bois-Colombes : « Sophie n'avait jamais eu de problèmes de fuite. L'an dernier, son institutrice a interdit aux élèves, pour des raisons de discipline et de sécurité, d'aller aux toilettes pendant la classe. Comme c'était un peu radical, elle a finalement instauré un "péage", en exigeant que les enfants qui gagnaient des images pour leur bon travail en rendent une chaque fois qu'ils voudraient aller aux WC... Ma fille a commencé à faire pipi dans sa culotte. Plusieurs fois, elle s'est tant retenue qu'elle a fait sous elle, devant tout le monde, mortifiée. » 

Le Parisien , mardi 18 novembre 2003 


Les parents partent en guerre
Lattes (Hérault) DE NOTRE CORRESPONDANT 

COLLEGE GEORGES-BRASSENS, LATTES (HERAULT), LE 13 NOVEMBRE . Annie Wypychowski, présidente locale de la FCPE, présente les résultats d'un sondage effectué auprès d'élèves : à près de 90 %, ils trouvent les WC sales et malodorants. (LP/TOPSUD.) 
«LES WC ? Ils sont sales, ils sentent mauvais, la plupart du temps, il y a de l'urine partout par terre... Et en plus les portes ne ferment pas. Des garçons les ouvrent ou regardent par-dessus. La dernière fois, ils avaient attrapé une fille, ils l'ont poussée dans la cabine où je me trouvais. Je n'aime pas du tout cela. Alors je n'y vais pratiquement jamais, je me retiens », raconte Vincent, élève de 11 ans et demi de sixième au collège Georges-Brassens de Lattes. Le témoignage de Vincent n'a rien d'exceptionnel. Les toilettes des collèges et de certaines écoles sont réputées inhospitalières, pratiquement jamais chauffées, mal éclairées, rarement surveillées. 

« Le sujet est tabou, personne ne veut l'aborder. Et pourtant il y a un vrai malaise », constate Annie Wypychowski, de la FCPE, qui vient de partir en croisade pour obtenir de l'administration des WC au moins en état de marche. Les parents d'élèves ont même effectué un sondage à partir d'un échantillon de 200 élèves sur 778. Les réponses à ce questionnaire sont édifiantes. Un tiers des enfants avouent fréquenter facilement ou assez facilement les WC. Les autres n'y vont jamais (30 % !) ou difficilement (40 %). En général, ils estiment que les installations sont sales (84 %), malodorantes (88 %), dépourvues de papier (60 %) et de fermeture de porte (51 %). « Un jour c'est propre, un jour c'est sale. C'est un peu mieux nettoyé et il y a du papier depuis que les parents ont sorti le sondage », explique une jeune fille de 14 ans qui préfère attendre de rentrer à la maison pour faire ses besoins. « L'histoire n'est pas nouvelle, nous avons toujours fait en sorte de nous retenir », ajoute sa grande soeur, aujourd'hui élève au lycée Champollion. 

« Les garçons ne tirent jamais la chasse d'eau » « La direction de l'établissement n'a pas été associée à ce sondage et je suis très étonnée que mon établissement soit ainsi montré du doigt. Nous sommes confrontés à un problème d'éducation des élèves. Les garçons, par exemple, ne tirent jamais la chasse d'eau », proteste Anne Marie Albert-Anglaret, la principale du collège qui va mettre en place rapidement des séances d'éducation à la propreté et à l'hygiène alimentaire. 

Mais les parents d'élèves ne désarment pas. Ils ont saisi toutes les autorités compétentes jusqu'au Premier ministre, Jean Pierre Raffarin, qui vient de transmettre le dossier aux deux ministres de tutelle, Luc Ferry et Jean-François Mattei. 

« Ce n'est pas simplement un souci de confort pour les enfants, c'est aussi un problème de santé publique », ajoute Annie Wypychomspki. 

Cl.M. 
Le Parisien , mardi 18 novembre 2003 

 
 
M. AVEROUS - C. LOPEZ - E. PIERROT - N. PARADIS - F. DUBOIS
Service d'Urologie 2 - Hôpital Lapeyronie
371 av. Doyen Gaston Giraud 
34295 MONTPELLIER Cédex 5
 
 
 

Prés de 1500 enfants sont chaque année reçus en consultation dans le service d'Urologie Pédiatrique du CHU de MONTPELLIER. Plus du quart d'entre-eux, environ 400, essentiellement des fillettes, viennent voir le spécialiste pour des troubles mictionnels et une infection urinaire récidivante.

Monsieur le Professeur AVEROUS posséde des données chiffrées et nous explique que ces infections urinaires représentent:
- d'une part un handicap social et psychologique trés important pour l'enfant, parfois source d'échec
scolaire,
- d'autre part une charge économique extrêmement lourde pour la société.
Le tout pouvant bénéficier d'une prévention efficace basée sur une simple prise de conscience du probléme, une bonne éducation mictionnelle des enfants et un environnement sanitaire adapté.
 

Ces enfants ont des troubles mictionnels : il s'agit avant tout de fuites d'urine pendant la journée. Ces petits accidents, responsables de culottes mouillées, sont trés souvent mal vécus par ces enfants. Ces fuites diurnes peuvent être associées à une énurésie nocturne.

Ils ont aussi une infection urinaire: il existe globalement deux types d'infection urinaire:
- l'infection urinaire haute, dont le tableau clinique est représenté par la pyélonéphrite aiguÎ. Elle est caractérisée par une atteinte du rein. Les douleurs sont importantes au niveau de la fosse lombaire, la fiévre est trés élevée. Cette pyélonéphrite aiguÎ est la plupart du temps en rapport avec une affection organique souvent malformative dont la plus fréquente est le reflux vésico-rénal.

- l'infection urinaire basse, dont l'expression clinique est la cystite. Elle est caractérisée par des douleurs, des brûlures mictionnelles, une envie fréquente d'uriner, des urines malodorantes associées aux fuites diurnes et souvent à un regain de l'énurésie nocturne. Il n'y a en général pas de fiévre.
Cette infection urinaire est due à une mauvaise vidange vésicale. C'est avec ce tableau que se présentent ces fillettes. Il s'agit alors d'une pathologie acquise d'origine purement fonctionnelle.

Le diagnostic précis de l'origine de l'infection urinaire est indispensable; en effet, il n'est pas question d'envisager la prise en charge d'une pathologie fonctionnelle sans avoir éliminé l'organicité des troubles. L'examen clinique est indispensable. On peut avoir recours à certains examens complémentaires d'imagerie (échographie, cystographie, urographie intraveineuse...).



 

Pour bien comprendre cette pathologie fonctionnelle, il faut rappeler quelques notions physiologiques et anatomiques.
La vessie est un muscle lisse non contrôlé par la volonté, qui fait office de réservoir pour l'urine. Ce muscle est assorti d'un élément musculaire, le sphincter strié sous la dépendance de la vigilance et de la volonté. Lorsque le sphincter est fermé, la vessie peut se remplir; lorsque le sphincter s'ouvre sous le contrôle volontaire, c'est la miction.
L'acquisition de la propreté se fait autour de l'âge de 2 ans, dés lors que l'enfant apprend à contrôler volontairement son sphincter. L'urétre de la petite fille étant trés court est plus vulnérable à la fuite d'urine que celui par exemple du petit garçon. Il offre en effet moins de résistance que ce dernier.
Pour être propre, une petite fille va découvrir comment utiliser son sphincter.
Pour bien vider sa vessie, une fillette doit être détendue, rel‚cher son périnée et ne pas forcer. Cette nécessité lui impose d'uriner en position assise, les genoux écartés, non entravés par des vêtements. La vessie doit se vider complétement sans le moindre résidu. Durant cette phase d'apprentissage, qui correspond au tout début de la scolarisation, les accidents sont possibles, mais trés rapidement, l'enfant acquiert le contrôle vésico-sphinctérien spontané. Quelques circonstances de la vie, le rire, l'effort, entraînant un manque de vigilance, peuvent être à cette période de la vie sources de quelques fuites inopinées. On devient propre d'abord le jour, la propreté nocturne survient plus tard.
Ce comportement peut dériver. Certains enfants apprennent à trop se retenir et ne savent plus relâcher leur sphincter au moment des mictions. Ces dysfonctionnements mictionnels s'appellent des dyssynergies vésico-sphinctériennes. Ce comportement dyssynergique entraîne une mauvaise évacuation de l'urine vésicale et se retrouve tout naturellement au niveau digestif. Le sphincter anal fonctionnant à l'identique du sphincter vésical, la constipation qui en découle est trés souvent associée.

De plus, l'urétre féminin est court et s'ouvre dans la cavité vulvo-vaginale qui se trouve à proximité des voies digestives basses et en particulier de l'anus. Il existe à ce niveau une flore microbienne que l'on peut d'ailleurs parfaitement retrouver dans la partie terminale de l'uréthre. Le meilleur moyen de désinfecter une vessie est d'assurer son évacuation fréquente et compléte, au moins 5 à 6 fois par Jour.
L'hypertonie sphinctérienne que développent certains enfants entraîne une modification de l'anatomie et du fonctionnement de cet ensemble vésico-sphinctérien et explique la mauvaise vidange vésicale. A partir du moment o_ une vessie ne se vide ni assez souvent ni complétement, les germes présents dans la région peuvent proliférer et entraîner une infection urinaire et par proximité une infection génitale.
Cette infection urinaire peut bénéficier ponctuellement d'un traitement antibiotique mais à l'arrêt de la thérapeutique, le résidu post-mictionnel est à l'origine d'une récidive de l'infection urinaire. L'enfant rentre souvent dans un véritable "cercle vicieux". Certains sont vus aprés de nombreuses infections urinaires qui ont à chaque fois nécessité une consultation, une analyse d'urine, un traitement
d'antibiotique voire plus encore.

Enfin, l'hypertonie sphinctérienne que développe d'abord volontairement puis inconsciemment l'enfant pour retenir ses urines, peut être telle que l'enfant ne sait plus, au moment des mictions, rel‚cher ce sphincter. La capacité vésicale augmente progressivement et dés que la pression à l'intérieur de la vessie dépassera le niveau de résistance que peut opposer le sphincter strié, il y aura une situation théorique de fuite. L'enfant est alors affecté par des pertes d'urine toujours mal vécues chez une fillette.
Tout ceci explique la présentation clinique de ces patients, qui en fait, consultent pour des fuites d'urine diurnes, parfois nocturnes, et des infections urinaires récidivantes, souvent associées à une infection génitale et une constipation. Cette pathologie d'origine purement fonctionnelle peut évoluer à terme vers une véritable pathologie organique et reléve alors d'une prise en charge médico-chirurgicale lourde et coûteuse.



Si la phase d'apprentissage de la propreté se passe habituellement au mieux à la maison, en l'absence de contraintes particuliéres, il en va tout autrement à l'école.
 

En effet, à l'école:
- la propreté conditionne l'admission à la maternelle,
- on préfére jouer plutôt que de perdre du temps pour aller aux toilettes au fond de la cour,
- les rythmes imposés par les éducateurs pour vider les vessies ne correspondent pas toujours au moment des besoins,
- certains éducateurs demandent d'attendre la récréation.

- les toilettes !!! Elles ne sont pas toujours adaptées à l'âge de l'enfant. Elles n'ont pas toujours des portes, à la maternelle jamais. N'oublions pas que même à l'école maternelle, nos enfants ne sont pas des petits anges, ils sont déjà sexués et pudiques. Si on a vu Maman fermer la porte des toilettes à la maison, on refuse d'uriner à la vue de tous à l'école.
Elles sont:
- parfois en nombre insuffisant,
- souvent éloignées de la salle de cours,
difficiles d'accés et il y fait froid l'hiver,
- souvent fermées à certains horaires; que faire en cas de besoin?
- rarement trés propres, souvent rebutantes. La saleté est telle que certains éducateurs offrent leurs propres toilettes, ce qui confirme une hiérarchie inacceptable dans le droit à la propreté.
- la porte, quand elle existe, ne ferme pas toujours; à l'opposé, on a peur d'être enfermé, elle peut être trouée, on peut être vu, on peut regarder au-dessous ou au dessus; on a besoin d'une
"copine" pour la tenir,

On comprend qu'une fillette retarde jusqu'à la fuite l'échéance de la miction et refuse de s'asseoir, d'autant plus que Maman a pu recommander de ne pas poser les fesses sur le siége.
Sans parler de l'odeur et du papier, le plus souvent inexistant et qu'il faut parfois négocier âprement.

On a peur de tomber dans le trou.

Depuis que le monde existe, la curiosité pousse les garçons à regarder comment font les filles et inversement. La mixité des toilettes est responsable de bien des blocages et retenues.

Ces mauvaises conditions matérielles auxquelles s'ajoute une interdiction d'accés pendant le cours s'améliorent rarement au fur et à mesure de la scolarité. Tout ceci est un véritable apprentissage de la rétention d'urine chez la petite fille…..alors qu'un petit garçon aura depuis longtemps trouvé l'arbre salvateur ou un coin au fond de la cour.


Coût d'une premiére infection:
- premiére consultation auprés du médecin généraliste:
- un ECBU

- un traitement antibiotique (ex. AUGMENTIN 500 x 3
x 8jours)
- un ECBU de contrôle aprés traitement
- une consultation du médecin généraliste aprés traitement

total = 642 fr
 

Coût d'une récidive: 642 francs x 2
 

Le spécialiste voit souvent arriver l'enfant au terme de nombreuses récidives, en moyenne 4 ou 5, soit environ

…sans compter les examens d'imagerie qui auront dû être demandés par le médecin généraliste à la recherche d'une étiologie.
sans compter la consultation du spécialiste!

Pour 400 enfants, ces infections urinaires purement fonctionnelles coûtent à la société plus de 1 300 000 francs!


informer et responsabiliser les parents:
Etablir les bases d'une bonne éducation mictionnelle :
- apprendre ou réapprendre à l'enfant à bien uriner, à la maison et à l'école:
* une position correcte, c'est à dire en baissant bien collant, jean, caleçon, culotte, jusqu'aux chevilles, genoux écartés, pieds reposant au sol,
* en se détendant, sans forcer, sans bloquer la respiration,
* en prenant le temps d'aller jusqu'à la derniére goutte,
*en s'essuyant bien dans le bons sens, c'est à dire du méat urinaire vers l'anus et non l'inverse.

- des mictions réguliéres et complétes: ne pas passer toute une matinée ou une aprés-midi sans vider la vessie.
apprendre à écouter sa vessie et à lui inculquer les rythmes scolaires pour éviter des situations d'urgence, pendant un cours, en se gardant bien de tout excés. A cet effet, on propose d'établir un carnet de mictions: on apprend à l'enfant à marquer sur un petit carnet le moment et le volume des mictions, l'idéal étant de vider la vessie le matin au réveil, à la récréation de 10 heures, à l'occasion du repas de midi, l'aprés-midi à l'école, au retour à la maison, avant le dîner et avant le coucher. En regard de ces horaires, l'enfant côtera un gros pipi +++, un pipi moyen ++, un petit pipi +.


Informer et responsabiliser les enseignants et les responsables administratifs:
- faciliter l'accés aux toilettes,
- faire comprendre aux éducateurs la nécessité pour une vessie de se vider réguliérement et complétement au risque de voir basculer ces fillettes dans la pathologie fonctionnelle précédemment décrite qui, rappelons le, est un facteur d'échec scolaire loin d'être négligeable.
- réfléchir comment intégrer l'acte mictionnel dans l'emploi du temps scolaire,
- offrir des toilettes adaptées, propres, respectant l'intimité, séparant les garçons et les filles,
pourquoi pas une "Madame Pipi" dont le salaire serait trés largement compensé par les économies faites par les Caisses Primaires d'Assurance Maladie.

informer et responsabiliser les enfants en les rendant acteurs de leur éducation mictionnelle,

Diffuser l'information auprés de tous les intéressés.

Nous proposons la mise en place d'une action pilote d'information sur la région géographique Languedoc Roussillon….et pourquoi pas nationale:
- réalisation d'une plaquette d'information. Cette plaquette pourrait comporter entre autres un schéma anatomique trés simple et compréhensible par tous.
- organisation de réunions d'information destinées aux parents, aux enseignants (intégration de ces notions dans le programme de formation des éducateurs), aux responsables administratifs, aux médecins et infirmiéres scolaires.
- organisation de formations médicales continues destinées non seulement aux médecins scolaires mais aussi aux médecins généralistes.
- réalisation d'enseignements post-universitaires, de séminaires, de congrés....

Levallois brise le tabou des toilettes en maternelle
La configuration des sanitaires qui prévaut encore largement aujourd'hui 
témoigne de l'esprit collectiviste qui a dominé les années soixante
et qui a été préservé pour des "raisons d'hygiène".

Tandis que le ministre de l'Éducation, Luc Ferry, lance le débat national sur l'école,
les parents d'élèves organisent la nouvelle bataille des... WC : crasseuses, impudiques, 
les toilettes posent un vrai problème de santé publique.
Les W.C. à l'école, c'est la honte

LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES

| Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? Chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville |
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! | L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |

[ 1° "Journéee de la Pédagogie Institutionnelle à l'Ecole de la Neuville ]