alternatives éducatives
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école autrement, école alternative, école différente, collège lycée innovant, expérimental ...
2018 ?              2118 ?
Une autre école est-elle possible ?


En 2002, près de 550 mineurs étaient orientés, par la justice et les conseils généraux, vers des séjours de rupture.
Tous étaient organisés par le secteur associatif. Aucune structure publique n'avait cette possibilité (problèmes liés au droit du travail; trop coûteux aussi)...
Aucun texte réglementaire n'encadrait vraiment ces séjours de la dernière chance, qui avaient très souvent lieu à l'étranger.
Aucun contrôle sur site n'était prévu...

"Sur le papier, c'est +la Ferme des célébrités+, mais, au quotidien, c'est un voyage au bout de l'enfer",
a dit Me Maxime Colliou, avocat d'un des stagiaires partie civile.
"Ce camp était organisé sur le modèle concentrationnaire des camps de prisonniers",
a affirmé l'avocat de deux autres stagaires, en évoquant le film "Le pont de la rivière Kwaï".
Aupérin a voulu "briser la dignité des enfants" en les enfermant nus, en les endoctrinant,
en leur faisant subir des violences corporelles et en encourageant les dénonciations entre eux, ...

"Sans vos errements, sans vos lubies et sans vos visions, Cyril serait certainement encore avec nous",
a conclu Me Omez en soulignant
le marché "lucratif" de l'enfance en danger à 5,4 milliards d'euros.

 

« Des biceps,
une grosse voix,
ça suffit »
L'association Vagabondage incriminée pour le choix de l'«éducateur» jugé responsable de la mort d'un ado en Zambie.

Par Pierre-Henri ALLAIN et Jacqueline COIGNARD
Libération - mardi 15 avril 2003
(1) Le prénom a été modifié.
 

Pourquoi Thomas (1), 15 ans, un adolescent à problèmes, a-t-il été envoyé en Zambie, pour un «séjour de rupture» ? Avec quel encadrement et dans quelles conditions ? Thomas est mort dans une clinique de Lusaka, la capitale de ce pays, le 17 mars, après avoir été, selon des témoignages concordants, livré pendant trois semaines à la cruauté de l'adulte qui l'encadrait et de huit jeunes, eux aussi en «séjour de rupture» (Libération d'hier). Les premières réponses aux nombreuses questions posées mettent en relief les défail lances des services sociaux. Et, a fortiori, celles de l'association parisienne Vagabondage, organisatrice du séjour, destiné à des adolescents en grandes difficultés sociales et scolaires.

Fugue. «Nous n'avons pas été suffisamment vigilants avec l'association», reconnaît Brigitte Mével, directrice des services de l'enfance et de la famille du conseil général du Finistère. «Nous avions déjà travaillé avec cette structure. Tout s'était bien passé, ce qui avait installé une confiance.» En 2002, quatre adolescents du Finistère avaient été confiés à Vagabondage pour des voyages en bateau le long des côtes africaines. Une façon de les couper d'un contexte familial difficile ou de fréquentations jugées mauvaises.

Le 24 février, deux garçons de la région brestoise s'envolaient vers la Zambie pour y rejoindre sept adolescents. Pour encadrer ce groupe, un seul responsable : Fred, 39 ans, marié à une Zambienne, un brevet de culturisme pour tout diplôme. Il travaille sur place pour Vagabondage, depuis cinq ans, et a installé un camp à Livingstone, à quatre heures de route de Lusaka. Thomas devait y rester au moins six mois. «Pour ce type de séjour, nous travaillons avec deux associations finistériennes habilitées par le conseil général et quelques associations extérieures avec lesquelles nous passons des conventions individuelles», explique Brigitte Mével. Vagabondage n'était, semble-t-il, habilitée que par le conseil général de l'Aude où est implanté son seul «camp de base» français.

«Les textes d'agrément ne sont pas clairs pour ces séjours itinérants», explique Pierre Maille, président du conseil général. Mais la convention précise un certain nombre de choses, notamment que tout incident, comme une fugue, doit être signalé. Ce qui n'a pas été le cas, quand Thomas s'est échappé dans la savane. «L'association avait jusqu'alors répondu à notre attente. Des juges avaient fait appel à ses services pour des placements directs, ainsi que d'autres départements. Les propositions pour ce type de séjour sont plutôt rares et le travail se fait souvent sur la base de la confiance et des réseaux», se dédouane l'élu.

Selon Brigitte Mével, les rencontres avec le directeur de Vagabondage au sujet du séjour de Thomas n'avaient éveillé aucune inquiétude particulière chez les travailleurs sociaux. En fait de rencontres, il s'agissait surtout de contacts téléphoniques. Une éducatrice de Brest a accompagné Thomas pour un unique rendez-vous à Paris. Brigitte Mével avoue aussi avoir ignoré l'importance du groupe zambien, qu'elle croyait réduit à six enfants. Pas plus qu'elle n'a eu «la notion de la présence d'un unique encadrant».

Le site Internet de Vagabondage présente son périple «Transafrica» comme un trekking de luxe : parc national d'Etosha, chutes Victoria, survol du désert de Namib en montgolfière, prise de contact avec les Bushmen du désert du Kalahari, etc. Robert Antraygues, directeur de Vagabondage, ne semble pas saisir la portée du drame. Il garde toute sa confiance à Fred, un homme qu'il a «rencontré sur la route», il y a sept ans. «C'était aux Seychelles, on était sur un bateau avec des gamins, et Fred convoyait le bateau d'un handicapé.» On fait connaissance. Fred raconte l'Afrique, la brousse et les animaux sauvages, dit qu'il «monterait bien un projet», avec des ados, sur ce thème.

Pedigree. L'affaire se fait deux ans plus tard. Fred est testé pendant trois mois à Mayotte, «sur un chantier où on retapait un bateau», explique le directeur. Puis le bourlingueur achète un camion et des tentes, et part au Kenya avec trois enfants. Pour un an. «Je suis contre les projets politicards de quinze jours, d'où les gamins ressortent encore plus cassés», affirme Robert Antraygues. Lui-même travaillait dans un bureau d'études de la RATP, avant de faire, en un an, une formation de «directeur d'équipement socio-éducatif», et de se lancer dans les «lieux de vie». Depuis dix-sept ans, les services sociaux et la protection judiciaire de la jeunesse lui confient des enfants «dont personne ne veut», répète-t-il. Le pedigree de Fred lui convient. «C'est un bourlingueur qui sait s'adapter à chaque situation.» Le directeur accrédite le passé de légionnaire dont l'intéressé se vantait auprès des enfants. Puis rectifie, après vérification du CV : Fred a été engagé volontaire dans l'armée pendant deux ans.

Originaire du Pays basque, il y aurait tenu un camping avec ses parents, puis un restaurant, et donné des cours de culturisme. «Le côté prof de culturisme, la carrure, ça m'a plu. Des biceps, un timbre de voix très fort. Rien que ça, ça suffit, ça fout la trouille, résume-t-il. En France, les éducateurs n'arrivent pas à canaliser la violence.»

Accablantes. Fred était donc le «référent» d'un groupe de neuf jeunes expédiés en Zambie par différents services de l'aide sociale à l'enfance, mandatés par des juges des enfants au titre de l'assistance éducative. Quatre de Bretagne, un de Savoie, un du Loiret, un du Vaucluse, un du Val-de-Marne, un des Hauts-de-Seine. Pour un an, ou plus si affinités. Le directeur de Vagabondage raconte : «L'un d'eux était là-bas depuis le 22 octobre 2001. Il n'avait pas voulu revenir. On fait le renouvellement par téléphone ou par fax, avec les juges, les éducateurs et les parents.» Ce garçon de 17 ans était donc classé dans les «anciens qui assurent le quotidien, font la tambouille, etc.». Fred et sa femme l'avaient emmené à Lusaka avec un autre «ancien» et les deux «nouveaux du Finistère». Tandis que les cinq autres garçons étaient restés au camp de base de Livingstone avec des «accompagnateurs zambiens» au statut incertain. «Moi, je vais là-bas deux fois par an. Trois semaines. Je fais des photos, des films, j'interroge les gamins», explique Robert Antraygues. Pour lui, Thomas est mort d'une crise d'épilepsie, après avoir été pris de convulsions. Les traces de coups sur son corps ? «Les jeunes se battent entre eux.» Les dépositions accablantes des autres adolescents du groupe ? «J'ai des doutes sur leurs témoignages. Les gendarmes leur ont fait peur.»

A son retour en France, le 9 avril, Fred a été mis en examen et écroué pour «violences en réunion par personne ayant autorité». L'free.frrmation judiciaire ouverte «contre X» vise plus large : «coups mortels, violences volontaires aggravées sur personne vulnérable avec arme par destination, détention et séquestration, incitation de mineurs à commettre des délits».
© Libération


L'ex-directeur de "Cheval pour tous" devant les assises

 
ED. 2008 DU GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
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| CHANGER L'ÉCOLE | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! |
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? Chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" |  | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| LE LYCÉE EXPÉRIMENTAL DE SAINT-NAZAIRE | LE COLLÈGE-LYCÉE EXPÉRIMENTAL DE CAEN-HÉROUVILLE |
| L'ÉCOLE VITRUVE |