Une association dénonce
l'existence de ségrégations ethniques à l'Ecole
18/04/05 - L'association Agir contre les discriminations a dénoncé lundi l'existence de ségrégations ethniques à l'Ecole qui se traduisent notamment par la formation de "classes ethniques" dans lesquelles les enfants au noms étrangers sont regroupés. "La plus grosse part de discrimination, ce sont les classes, les enfants portant des noms étrangers sont regroupés entre eux et regardés différemment", a affirmé à l'AFP Fatima Zehouane, vice-présidente de l'association, créée en juin dernier. S'appuyant sur les études menées par des chercheurs ou des sociologues spécialistes de l'Education et sur leur propre expérience de parents, les membres de cette association ont expliqué dans un communiqué vouloir "lutter contre un tabou qui existe encore à l'Ecole alors que les discriminations à l'embauche ou au logement commencent à être reconnues". Secrétaire de l'association, Véronique Kocademir a raconté à l'AFP comment, voyant son fils bon élève inscrit dans une classe ayant mauvaise réputation, elle a réclamé les listes à l'administration. "Dans les deux bonnes classes, il y avait trois noms étrangers, dans les autres, c'était moitié-moitié", a-t-elle assuré. "Certaines classes comptent 80% d'arabes ou de noirs, parce que si on mélange tous les élèves, une certaine catégorie de familles va retirer ses enfants pour les mettre dans le privé", a ajouté Mme Zehouane. "Ces gamins, c'est l'institution qui les rend violents, ils ne sont pas dupes, tout petits, on leur dit qu'il n'y arriveront jamais", a-t-elle déploré. Adhérente à la Ligue de l'Enseignement, qui fédère plus de 30.000 associations agréées complémentaires de l'Ecole, l'association a mis en place depuis peu des permanences afin de "repérer les discriminations", "sensibiliser et alerter" les pouvoir publics mais aussi les syndicats enseignants et les fédérations de parents d'élèves accusés de "fermer les yeux", et de "faire cesser les discriminations". |