08/04/05 -  Le Snes-FSU, principal syndicat des lycées et collèges, a estimé vendredi que la mise en place d'assistants pédagogiques dans les lycées relève de "l'incohérence la plus absolue".

"C'est aberrant, complètement incohérent", a déclaré à l'AFP un des secrétaires généraux du Snes, Gisèle Jean, interrogée sur l'annonce vendredi matin par le ministre François Fillon devant le Conseil national de la vie lycéenne (CNVL), de la mise en place d'assistants pédagogiques chargés du soutien scolaire dans les établissements les plus sensibles.

"Ces assistants (des étudiants se préparant au professorat) ont le même profil que les MI-SE (étudiants-surveillants) dont le corps a été littéralement massacré il y a deux ans par le ministère de l'Education nationale. Cette prétendue innovation n'a rien de nouveau", a-t-elle ajouté.

"D'autre part, quand on pense aux suppressions massives de postes qui nous attendent à la rentrée, y compris dans les établissements difficiles, aux effectifs pléthoriques qui en découleront et aux difficultés accrues pour certains élèves, il est, je le repète, de l'incohérence la plus absolue, de recruter, à bas prix d'ailleurs, des assistants chargés de réparer ce qu'on aurait pu prévenir et éviter", a-t-elle conclu.

08/04/05 -   L'Union nationale lycéenne (UNL) a estimé, vendredi dans un communiqué, que la mise en place d'assistants pédagogiques dans les lycées constitue "après trois mois de mobilisations, un premier signe d'ouverture... à concrétiser ?"

L'UNL évoquait l'annonce vendredi matin par le ministre François Fillon devant le Conseil national de la vie lycéenne (CNVL), de la mise en place d'assistants pédagogiques -des étudiants se préparant au professorat- chargés du soutien scolaire dans les établissements "les plus sensibles".

"Trois mois après le début de la mobilisation, le ministre semble enfin avoir entendu le malaise exprimé par les lycéens en matière de justice sociale et d'inégalités à condition que la réalité du dispositif soit à la hauteur des besoins", a déclaré l'UNL.

"Trois ans après la suppression de dizaines de milliers d'étudiants-surveillants, nous nous réjouissons que le gouvernement paraisse comprendre que ce dispositif répondait à un vrai besoin, et que leur suppression n'a fait qu'accroître les difficultés des lycées", a-t-elle ajouté.

L'UNL a également affirmé que "la radicalisation du mouvement, ces derniers jours, n'est que la conséquence de la surdité du ministère et de la répression policière". Elle a de nouveau dénoncé les dégradations commises par des lycéens et les interventions de la police, et rappelé que "la liberté d'expression et de manifestation est un droit".

08/04/05 -   La fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), syndicat lycéen très impliqué dans le mouvement lycéen depuis deux mois, a déploré vendredi "le nombre ridicule d'assistants pédagogiques" dont François Fillon a annoncé le recrutement.

Le ministre de l'Education nationale a annoncé la création d'un corps d'assistants pédagogiques, étudiants se destinant à devenir enseignants et effectant un tutorat pour les élèves en difficulté dans les 300 lycées les plus sensibles, "dans un premier temps". Il n'en a pas précisé le nombre.

"Le nombre est ridicule, ça montre juste qu'il veut essayer d'éteindre le mouvement lycéen avec une proposition infime alors qu'on attend un grand pas", a déclaré à l'AFP Coralie Caron, secrétaire générale de la Fidl.

Elle a par ailleurs vivement critiqué "les organisations radicales" qui "emmènent les lycéens se faire tabasser par les forces de l'ordre", affirmant qu'il n'était pas bon d'avoir "une mobilisation destructurée qui politise le mouvement".

"Comme dans tous les mouvements lycéens, il y a des hauts et des bas, on se fera toujours entendre parce que la majorité des lycéens sont contre cette réforme", a-t-elle soutenu, en annonçant que la Fidl poursuivait ses appels aux blocages et occupations de lycée, notamment jeudi prochain, baptisé: "journée nationale d'enterrement de l'Education nationale".

08/04/05 -   Le ministre de l'Education nationale, François Fillon, a annoncé vendredi, devant le Conseil national de la vie lycéenne (CNVL) la mise en place, dès la rentrée prochaine, d'assistants pédagogiques pour assurer un soutien scolaire aux élèves dans les lycées.

S'adressant aux trente membres de ce conseil élu par l'ensemble des lycéens, réuni pour deux jours à Paris au ministère, M. Fillon leur a déclaré: "Je vous l'annonce en primeur, j'ai l'intention de renforcer l'accompagnement des élèves dans les lycées qui ont d'importants besoins dans le domaine de l'égalité des chances. Pour cela je vais mettre en place des assistants pédagogiques. C'est une innovation".

Le ministre leur a expliqué que ces assistants seraient des étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement et qui assureront soutien scolaire et aide méthodologique. "Ces étudiants salariés seront formés à leurs nouvelles missions. Ils trouveront là un premier contact avec leur futur métier", a-t-il dit.

"Mon objectif à court terme est de pouvoir concentrer les recrutements sur les 300 établissements les plus sensibles", a ajouté le ministre qui a précisé que le décret sortirait "dans les prochains jours".