alternative éducative : une école différente
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Les débuts calamiteux d'Alliot·Marie 
dans les bonnes œuvres sociales

Faute de crédits, les centres de formation pour jeunes paumés créés par la Défense tournent au mauvais gag. Et pourtant MAM en a tiré argument pour sa pub.
 

Sous les crépitements des appareils photo, MAM s'avance au milieu des ordinateurs. 
On est le 15 décembre 2005 et la ministre inaugure à Montlhéry, dans l'Essonne, le troisième centre d'insertion de la Défense pour jeunes mal barrés. 
A ses côtés, Serge Dassault, élu du département, et un cortège d'huiles civiles et militaires. 
Une fois les projecteurs éteints, les employés de la société Technoform embarquent les ordinateurs flambant neufs. 
C'était un prêt, juste pour le décor. 
Alliot-Marie avait exigé de traverser une salle bourrée d'informatique, mais il n'y a ni argent pour acheter ces matériels ni formateurs qualifiés pour initier les ados prolongés. 

Revue à la baisse 
Ainsi va l'Epid (Etablissement public d'insertion de la Défense). En plein psychodrame des banlieues, Chirac l'évoquait comme une réponse possible au malaise des cités, et Villepin en a fait l'une de ses «mesures pour l'emploi». Grâce à ce projet grandiose lancé au printemps dernier et baptisé «Opération deuxième chance», 20 000 jeunes (garçons et filles) devaient, d'ici à 2007, être remis sur les rails. Répartis dans 50 établissements, avec uniforme et «Marseillaise» dès le petit déjeuner, ils allaient réapprendre à vivre en société. Mieux encore, après un an de ce régime, ils partiraient avec, en poche, une formation leur permettant de trouver du boulot dans le civil. Les services de Borloo étaient, eux, sommés de mettre 480 millions d'euros par an sur la table pour assurer ce nouveau départ aux 10 000 stagiaires annuels. 
C'est en tout cas ce que décrivait par le menu le plan «com'» de la ministre déjà évoqué par «Le Canard» (10/8). Quatre mois après l'inauguration de son premier centre, l'Epid apparaît effectivement comme une grosse opération de pub. Mais l'intendance a bien du mal à suivre la fanfare ministérielle.

Revue de détail provisoire : sur les 20 000 jeunes volontaires annoncés d'ici à 2007, un millier devaient être recrutés avant la fin 2005. Or on ne compte que 380 stagiaires dans les trois centres ouverts à marche forcée depuis octobre. A ce rythme, on atteindrait les 1 200 par an et non pas 10 000. Comment accélérer la cadence? Mystère. 
Sur les 480 millions d'euros promis, 37 ont été attribués par la mission « Travail et emploi » de Borloo en guise de subvention de fonctionnement. MAM s'était engagée à ce que l'opération ne coûte pas un centime aux Armées. Mais il a bien fallu trouver un moyen de financer l'accueil des premiers stagiaires : la Défense a donc avancé les fonds. Pis, les crânes d'œuf de l'Epid planchent en secret sur la création d'une certaine société - la Foncière de Bellechasse - qui devrait récupérer 120 millions en vendant des actifs immobiliers de la Défense. On brade les bijoux de famille. 

Les capotes de MAM 
Mal préparés, les anciens sous-offs et les profs détachés, tous censés former les recrues, ont été un peu débordés. «Alliot-Marie voulait aller vite, ironise un formateur de l'établissement de Montry, en Seine-et-Marne, ouvert depuis le 1er octobre. Les premières semaines, à défaut de programme pédagogique, les jeunes ont surtout marché au pas pendant des heures. » 
Ce qui, apparemment, n'a pas suffi à les fatiguer : quinze jours après l'inauguration par MAM en grande pompe et devant les caméras, plusieurs pensionnaires rentraient au foyer entre deux gendarmes. Ils avaient fait le coup de poing avec des villageois, et sont accusés de leur avoir piqué téléphones portables et lecteurs de CD. 


Plus délicat à gérer pour les adjudants fraîchement reconvertis: les éducateurs se sont aperçus, lors de la visite médicale de novembre, que quatre stagiaires étaient enceintes de leurs petits camarades de jeu! La reproduction de l'espèce n'étant pas au programme des centres, la direction de l'Epid, affolée, a passé en catastrophe une grosse commande de capotes ... 

Faute de crédits, les formateurs se sont vus obligés d'acheter sur leurs deniers savons et rasoirs, Et, bien qu'embauchés depuis août, ils ont dû se contenter d'acomptes avant de percevoir leur premier salaire, en novembre. Résultat, un prof s'est retrouvé interdit bancaire, et un autre avec les huissiers à sa porte. Quant aux jeunes recrues, elles n'ont touché leur pécule mensuel de 300 euros qu'au bout de deux mois. Ceux qui sortaient le week­end pour retrouver leur famille ou leurs copains avaient donc pris l'habitude d'emprunter les transports sans payer. Et le chef du centre récoltait tous les lundis les kilos de prunes envoyées à l'Epid par la SNCF ou la RATP. Dans un rapport rendu à Alliot-Marie le 12 décembre sur les premiers mois chaotiques de cette « Opération deuxième chance », une commissaire de l'armée de terre (sorte de contrôleur de gestion), la colonelle Belart-Guyon, prédit d'ailleurs un premier semestre 2006 «problématique »

Dans sa ligne de mire, la fine équipe officiant sous les ordres d'Olivier Rochereau, contrôleur général des armées, qui a été nommé directeur de l'Epid après avoir passé deux ans à la tête de l'Agence du chèque-vacances, un organisme parapublic. Où il a d'ailleurs recruté neuf de ses anciens collaborateurs pour des postes importants à l'Epid. 
Alors que chacun est prié de compter gommes et crayons, en attendant des jours meilleurs et des crédits, ces parachutés ont obtenu six voitures de fonction avec cartes d'essence et de péage. Et leurs salaires ont suivi le mouvement: la directrice de la communication émarge à 7 550 euros par mois, et le directeur du développement à 7 850 euros. 

L'Epid aura au moins profité à quelques-uns.

Brigitte Rossigneux 
Le Canard Enchaîné - 04 01 - 2006


La guerre d'ego 

V OYANT les débuts plus que laborieux des centres MAM, certains officiers ont prôné un rapprochement avec le projet, plutôt bien ficelé, du général Emmanuel de Richoufftz, adjoint au gouverneur militaire de Paris. 
Il avait monté dans onze banlieues sensibles et avec quelques sponsors, comme La Poste, GMF ou Sodexho, un contrat « donnant-donnant ». 
Cent trente jeunes se sont engagés à un« parcours citoyen », c'est­à-dire une formation de base avec cours de français, respect des horaires et des contraintes, et quinze jours de travail dans une collectivité. En échange, on leur finançait le permis et on leur trouvait un emploi. 
Un petit quart d'entre eux ont jeté l'éponge ou ont été virés. 
Mais, fin décembre, 46 garçons et filles avaient décroché un boulot et tous les autres finissaient de passer ou de repasser leur permis avant d'être embauchés eux aussi dans une des entreprises associées. 
L'expérience, pourtant, s'arrêtera là. Ordre de la ministre. Le général prenait trop de place? 



Une centaine de "Défense deuxième chance" 
seront ouverts d'ici fin 2007

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Une centaine de centres "Défense deuxième chance" permettant d'accueillir 20.000 jeunes en difficulté, seront ouvert en France d'ici fin 2007, a déclaré samedi à Saint-Etienne la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie.

Alors qu'il n'y a actuellement que quatre de ces établissements ouverts (depuis octobre), Mme Alliot-Marie, qui s'exprimait en marge du 72e congrès de l'Union nationale des officiers de réserve (UNOR), a annoncé que "leur nombre sera porté à 36 d'ici la fin de l'année, permettant d'accueillir 10.000 jeunes, conformément aux objectifs fixés par Jacques Chirac".

Lors de son déplacement dans la Loire, la ministre a précisé qu'un de ces centres destinés aux jeunes en difficulté sociale et scolaire sera ouvert à Roanne (Loire) d'ici la fin 2006, suivi d'un autre à Saint-Chamond.

Ces deux villes sont des bassins en reconversion de l'industrie de l'armement, qui font l'objet d'un contrat de site associant notamment l'Etat et les collectivités locales, après les fortes réductions d'effectifs opérées par l'entreprise publique d'armement terrestre Giat-Industries.

La création de ces centres "Défense deuxième chance" fait partie des revendications des délégués syndicaux de Giat qui ont rencontré samedi, à Saint-Etienne, le conseiller social de la ministre, Alain Guillou.



"La Vie" dénonce les "dysfonctionnements" du dispositif de l'armée pour les jeunes déscolarisés

--ap--060712---- - Jeunes blessés lors de stages commandos trop musclés, manque de formation des encadrants ou de moyens... L'hebdomadaire "La Vie" dresse une liste sévère des "ratés" du nouveau dispositif deuxième chance permettant à des jeunes en difficultés de recevoir une formation au sein de l'armée.

Dans son édition de jeudi, l'hebdomadaire révèle notamment que deux cadres du centre de Velet (Saône-et-Loire) "ont été suspendus le mois dernier à la suite d'un dérapage": un de leurs pensionnaires a dû être conduit à l'hôpital à la suite d'exercices particulièrement musclés organisés à la mi-mai.

"Ils ont transformé un stage de cohésion en un stage paramilitaire", regrette l'Etablissement public d'insertion de la Défense (EPID), chargé de gérer les différents centres. Après ce "dérapage isolé" les deux cadres ont été suspendus et risquent "des sanctions qui pourraient aller jusqu'au licenciement", a précisé à l'Associated Press Nathalie Mouillet, directrice de la communication de l'EPID. Elle a également confirmé que les deux hommes avaient été entendus par les gendarmes après un signalement auprès de la justice.

Plus généralement, "les dysfonctionnements se sont multipliés" depuis l'ouverture du premier centre en septembre à Montry (Seine-et-Marne), accuse l'hebdomadaire. Ces difficultés s'expliqueraient "par un manque de moyens et une mise en oeuvre précipitée".

"La Vie" affirme que les encadrants, souvent anciens militaires, ne bénéficient d'aucune formation spécifique pour exercer auprès des adolescents de 18 à 21 ans accueillis dans les sept centres ouverts.

Les établissements manquent également de moyens pour acheter des cahiers ou des livres de classe et même pour payer les heures supplémentaires ou indemniser les déplacements des formateurs, recense le magazine. L'hebdomadaire pointe enfin les difficultés rencontrées dans l'accompagnement vers l'emploi des jeunes volontaires.

L'EPID a minimisé mercredi ces difficultés en les mettant sur le compte de la mise en place du dispositif et de la lenteur des procédures administratives engagées pour y répondre. "Quand on crée un dispositif, c'est plusieurs promotions de jeunes qui nous apprennent quel sera le public exactement", a expliqué Nathalie Mouillet, qui a souligné pour sa part les bons résultats des jeunes aux examens qu'ils ont passé en fin d'année.

Le plan deuxième chance, adopté par ordonnance en août 2005, prévoit une formation de six mois à un an, une remise à niveau scolaire et une formation professionnelle pour des jeunes non-diplômés logés en internat. Ce dispositif, qui devait accueillir 700 jeunes à la fin de l'année, doit prendre de l'ampleur et accueillir à terme 20.000 jeunes volontaires. 



Sondage: 59% des Français regrettent la suppression du service militaire

--ap--060712---- Dix ans après la suppression du service militaire obligatoire par le président Jacques Chirac, 59% des Français regrettent la conscription, à en croire un sondage Ifop paraissant jeudi dans "Valeurs actuelles".

Un regret que ne partagent toutefois pas les plus jeunes: 61% des moins de 35 ans n'ont aucune nostalgie pour le service militaire, quand 69% des plus de 35 ans le regrettent.

Assez logiquement, alors que les sympathisants de droite regrettent massivement la conscription (71%), seuls 48% de ceux de gauche ont la même opinion.

Aujourd'hui, 46% des personnes interrogées sont favorables à la création d'un service civil volontaire et 44% à celle d'un service civil obligatoire, comme l'a proposé la candidate socialiste à la candidature Ségolène Royal. Ils sont 10% à ne vouloir ni de l'une ni de l'autre formule.

- sondage réalisé par téléphone les 29 et 30 juin auprès d'un échantillon représentatif de 1.006 personnes âgées de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas- 

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