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ETAMPES 
L'idée d'une présence policière dans les écoles critiquée
Pour le président de l'USM, 
la proposition de Gilles de Robien 
d'installer des permanences judiciaro-policières 
dans les établissements 
est "du n'importe quoi".

   L'idée d'une présence policière dans les écoles critiquée
Quatre jours après l'agression d'une enseignante à Etampes (Essonne), la proposition du ministre de l'Education nationale Gilles de Robien d'installer des "permanences" de police et de justice dans les établissements scolaires a été vivement critiquée mardi 20 décembre par les syndicats, le PS et l'UDF.

Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), a estimé mardi que l'idée de créer des permanences police-justice dans les établissements secondaires relevait du "bavardage sans fond" et du "n'importe quoi".
La proposition de Gilles de Robien "est dans la ligne des propos politiques actuels: faire des propositions avant d'avoir réfléchi (sans) aucune étude d'impact ou concertation", a expliqué Dominique Barella.

"Bavardage"

"C'est du bavardage sans fond... Chaque ministre s'occupe du territoire de l'autre, c'est absolument n'importe quoi", a-t-il ajouté, rappelant que cette proposition "n'est même pas budgétée".
"Au niveau de la faisabilité, cela n'a aucun sens.
Il y a plus de lycées et collèges que de magistrats s'occupant de mineurs dans ce pays", a-t-il relevé, faisant valoir qu'il y a en France 182 tribunaux et quelque 400 magistrats des enfants, pour environ 8.000 établissements secondaires publics.
Dans Le Parisien, Francis Masanet, secrétaire général adjoint du syndicat Unsa police, juge "inacceptable" l'idée du ministre. "On ne va quand même pas ouvrir un commissariat dans chaque collège et lycée !".

Contre les "portiques"

Interrogé sur France-Inter mardi, le premier secrétaire du PS François Hollande a affirmé qu'on ne pouvait pas accepter de "pérenniser" la présence de policiers ou de portiques dans les établissements scolaires pour lutter contre la violence.
François Hollande s'est élevé contre l'idée d'"envoyer des policiers" ou de mettre "des portiques" dans les établissements scolaires. "Ce sont des solutions qu'on ne peut pas accepter de pérenniser ou d'imaginer", a-t-il dit.
De son côté, le président de l'UDF François Bayrou a qualifié mardi la proposition de Gilles de Robien d"'idée vaine", qui ne va que dans "le sens de l'émotion".
"L'idée qu'on résoudrait les problèmes de violences dans les établissements scolaires en mettant des policiers est une idée vaine: ce n'est pas du tout le chemin à suivre", a-t-il estimé sur LCI.
L'ancien ministre de l'Education a souligné que "l'idée que des portiques avec des détecteurs métaux et des policiers dans chaque établissement serait la réponse est une idée qui n'a pas de réalité".

Renforcer le dispositif de sécurité

Après la polémique suscitée par l'agression d'Etampes, Gilles de Robien avait annoncé lundi plusieurs mesures pour renforcer le dispositif de sécurité dans les écoles, comme l'installation éventuelle de vidéo-surveillance ou de portiques de sécurité.
Le ministre a aussi émis le souhait de mettre en place quelques jours par semaine des permanences "au sein des établissements permettant aux enseignants de faire part à la police et à la justice de toute difficulté avant que des drames ne surviennent".
D'après le ministère de l'Education nationale, 80.000 incidents -des violences physiques aux insultes en passant par les vols, les tags et les jets de pierres- ont été signalés l'an passé en France. Soit, en moyenne, 14 par établissement scolaire.



Policiers et juges à l'Ecole: 
un serpent de mer régulièrement mis en échec

PARIS (AFP- 20 12 05) - L'opposition farouche du monde éducatif à l'"intrusion" de policiers et de juges dans les établissements scolaires fait capoter depuis 15 ans les tentatives en ce sens des pouvoirs publics, accusés de nouveau mardi après le drame d'Etampes, de mélanger éducatif et répressif.

Le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien a lui-même reconnu la difficulté de la tâche lundi lors d'une conférence de presse, au cours de laquelle il a exposé son idée de permanences police-justice à l'intérieur des établissements.

"A chaque fois que l'on prend des initiatives dans ce domaine, il faut faire face à une avalanche de critiques", a-t-il déploré. "Je le ferai, il faut être cohérent et efficace", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, qui avait dû abandonner début 2004 un projet de "policier référent" à demeure dans les établissements sensibles, l'a encouragé mardi dans la voie de la prudence.

En s'affirmant "favorable à la présence périodique de policiers référents" à l'Ecole, il a précisé que celle-ci devait s'organiser "sur la base du volontariat de la communauté enseignante ou de la communauté des familles, dans les établissements qui le souhaiteraient".

Or la communauté éducative a formulé mardi ses plus vives critiques à l'égard de ces "permanences".

Tout en se disant favorable au renforcement des partenariats avec police, gendarmerie et parquets "à l'extérieur", le principal syndicat des collèges et lycées, le Snes-FSU, a affirmé ne pas être "convaincu par ces dispositions bricolées en 24 heures et qui ne tiennent pas compte des demandes qui viennent du terrain". Il a insisté sur la nécessaire augmentation de la présence éducative adulte dans les établissements.

Le SNPDEN, principal syndicat de chef d'établissement, a lui relevé "un événement exceptionnel" qui se solde "à chaque fois par une nouvelle série de mesures et d'annonces alors qu'on en est au 6e ou 7e plan violence depuis quinze ans".

"Il y a peut-être des progrès à faire sur la violence quotidienne mais on ne réglera pas totalement les problèmes de quelqu'un de déprimé ou qui a un coup de folie", a estimé son secrétaire général Philippe Guittet.

Quant aux magistrats, ils n'ont pas été plus encourageants: le président de l'Union syndicale des magistrats (USM), majoritaire, Dominique Barella, a parlé mardi de "bavardage sans fond".

"Au niveau de la faisabilité, cela n'a aucun sens. Il y a plus de lycées et de collèges que de magistrats s'occupant de mineurs dans ce pays", a-t-il relevé, faisant valoir qu'il y a en France 182 tribunaux et quelque 400 magistrats des enfants, pour environ 8.000 collèges et lycées publics.

Il est vrai que si les coopérations entre Education, police et justice existent et sont reconnues comme plutôt efficaces, elles sont restées jusqu'ici cantonnées à l'extérieur des établissements.

M. de Robien a lui-même cité lundi la très médiatique et très controversée opération de "sécurisation" contre les violences scolaires de début janvier 2005 aux abords de 1.200 collèges et lycées, qui s'était soldée par 101 interpellations et un concert de réprobations, venues des syndicats aussi bien enseignants que policiers.

Il a également évoqué la circulaire rétablissant les punitions collectives ou encore la note de vie scolaire sanctionnant l'assiduité et la discipline au brevet, toutes deux à l'initiative de son prédécesseur François Fillon et objets de cascades de réprobations.

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