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Syndicats et parents mettent un zéro pointé à la note de vie scolaire Par Philomène BOUILLON
- afp--08 12 06
Honnie par les syndicats et les fédérations
de parents d'élèves de l'enseignement public, la note de
vie scolaire frôle le zéro pointé au collège,
où les premiers conseils de classe ont commencé à
l'inscrire dans les bulletins scolaires.
Depuis son entrée en vigueur en septembre, des syndicats et des associations de parents d'élèves, comme la FCPE et la Peep, dont les positions sont pourtant souvent divergentes, n'ont cessé de critiquer cette note destinée à apparaître chaque trimestre en bas du bulletin scolaire au collège et qui sera prise en compte pour l'obtention du brevet. Les parents FCPE de Seine-Saint-Denis (FCPE 93) ont même appelé à une forme de boycott de la note en suggérant de mettre 20/20 à tous les collégiens pour ne pas les pénaliser au brevet. Faride Hamana, président de la FCPE, pointe certains cas "aberrants" où la note a été attribuée d'une façon qu'il juge "arbitraire": "dans un collège de La Rochelle par exemple, on enlève des points à la note en cas de grève, sauf si le collège a prévenu au préalable que peu de cours seront assurés". La note est à "la limite de l'intrusion dans la vie privée", affirme M. Hamana, qui cite aussi ce cas relevé dans un établissement de Moselle où "on donne des points à des élèves qui participent à un club où l'on joue à des jeux vidéos!" "Double peine", "mesure injuste", "note arbitraire": les commentaires sont légion qui stigmatisent cette note mesurant "l'assiduité de l'élève, son respect du règlement intérieur", et qui "prend en compte sa participation à la vie de l'établissement", selon un décret du 12 mai 2006. Elle est attribuée par le chef d'établissement sur proposition du professeur principal et du conseiller principal d'éducation (CPE). Le ministre de l'Education, Gilles de Robien, s'est montré rassurant: "il s'agit d'une mesure équitable qui va encourager les jeunes à devenir de bons citoyens", a-t-il estimé, même s'"il est logique qu'on se pose des questions dans les premières semaines de la mise en place d'une réforme de cette importance". Véronique Gass, présidente de la fédération de parents d'élèves du privé, l'Union nationale des associations de parents d'élèves de l'enseignement libre (Unapel), pense de son côté qu'il est "dommage de parler d'une note sanction alors qu'elle peut être une valorisation de l'élève". "On va demander aux enseignants de matérialiser une appréciation subjective car ils ont toujours un avis sur l'élève, cela les oblige à travailler en équipe", ajoute Mme Gass, selon qui "il n'y a pas de raison qu'un élève qui a 20/20 en maths se montre odieux". Le principal syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN-Unsa (75% aux élections), veut également rendre la note "positive" autant que possible, tout en se déclarant contre une mesure qui "n'est pas une bonne idée". "Puisque cette note existe les chefs d'établissement ne peuvent pas ne pas la donner, mais nous avons décidé lors d'un vote de notre conseil national de limiter les effets négatif de la note pour qu'elle ne soit jamais inférieure à la moyenne des autres notes de l'élève", explique Jean-Claude Lafay, secrétaire national au SNPDEN. Frédéric Eleuche, secrétaire national du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc-CSEN), rappelle également l'hostilité de son organisation à cette mesure: "pas d'accord de mélanger des évaluations concernant les connaissances avec le comportement d'un élève". |