24/03/05 -   Le collège-lycée parisien Honoré-de-Balzac (XVIIe arrondissement), occupé par une quarantaine de lycéens qui y ont passé la nuit de mercredi à jeudi, a été évacué jeudi matin par des CRS, à la demande du proviseur de l'établissement, a-t-on appris auprès de professeurs.

Une quarantaine de lycéens dormaient dans le gymnase de l'établissement qu'ils occupent depuis mardi soir.

"Vers 06H15, une quarantaine de policiers, dont dix CRS en tenue anti-émeute, sont arrivés dans le gymnase et nous ont dit d'évacuer. Les enfants dormaient, ont pris peur. Ils ont tenté de négocier pour rester, mais les policiers n'ont rien voulu savoir", a expliqué à l'AFP Victoire Patouillard, professeur de sciences économiques et sociales à Honoré-de-Balzac, qui a dormi avec les élèves.

"Dix enfants sont sortis volontairement, les 30 autres ont été traînés par terre jusque dans la rue devant le lycée par les CRS", a ajouté Mme Patouillard, selon qui personne n'a été blessé ni interpellé.

Une réunion entre parents d'élèves, professeurs et proviseur s'est tenue de 10H00 à 13H00, au cours de laquelle les professeurs "ont totalement condamné la façon dont le proviseur a géré cette affaire", selon un professeur.

Le proviseur a également décidé la fermeture totale du collège-lycée jeudi.

Par Alexandre LAURENT - jeudi 24 mars 2005 -  Liberation

Les premiers sont arrivés à 6 heures jeudi matin, pour condamner à l'aide de chaînes et de barrières les portes du lycée Jules-Ferry, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Comme les manifestations ne fédèrent plus vraiment les foules, les lycéens ont opté pour un mode d'action plus radical pour montrer que leur mobilisation ne faiblit pas : «En bloquant les portes du lycée, on se contente pas de dire qu'on n'est pas contents, on le montre», explique Elodie, élève de 1ère. «On s'est tous donné rendez-vous à 13h30. Une moitié ira à la manif, l'autre restera ici pour s'assurer que personne n'ouvre le lycée», explique-t-elle. Passer à de nouvelles formes de contestation réveille l'enthousiasme de ceux qui avaient été douchés par le phénomène des casseurs. «On doit décider si on remet ça demain d'ailleurs», ajoute Roman, en seconde. «On a des doutes, c'est vrai. Mais il faut aller jusqu'au bout, il y a toujours de l'espoir», conclut Guilhem, en terminale, qui ne veut pas «baisser les bras» à la perspective du bac.

Au lycée Balzac, porte de Clichy dans le XVIIe, pas question d'aller manifester. La quarantaine de lycéens, accompagnée d'un professeur, qui dormait dans le gymnase la nuit dernière, a été expulsée manu militari par les CRS à 6 heures du matin. Depuis, l'administration et quelques policiers en civil veillent à ce que personne, prof ou élève, ne pénètre plus dans l'établissement. Alors lycéens et professeurs font le pied de grue devant la porte. 

Une délégation a été reçue par le proviseur et a demandé la réouverture de l'établissement, sans succès. «C'est quand même un comble, ironise Victoire Patouillard, professeur de SES, évacuée avec ses élèves par les CRS, partout ce sont les lycéens qui bloquent, ici c'est l'administration qui le fait. On veut juste un endroit pour pouvoir continuer à discuter du sujet qui nous tient tous à cœur, l'éducation. C'est le rôle d'un lycée, non?»