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La direction de la Peep fortement contestée: pas d'élection du nouveau C.A.

07-05-05 -  La direction de la Peep, 2ème fédération de parents d'élèves, a été fortement contestée lors de son congrès annuel à Gujan-Mestras, au point que l'élection du conseil d'administration  n'a pas eu lieu.

Samedi, la présidente des Parents d'élèves de l'enseignement public (Peep, 270.000 adhérents, 7% de représentativité aux élections dans le primaire et 23% dans le secondaire), Josette Danile, a été huée plusieurs minutes par des congressistes, alors qu'elle exprimait à la tribune sa "tristesse qu'un groupe d'individus aient gâché le congrès". Les contestataires reprochent notamment à son équipe le "flou" de sa position sur la loi Fillon.

La veille au soir, la réunion du comité fédéral, composé de 63 représentants élus et chargé comme chaque année de procéder à l'élection du nouveau conseil d'administration, n'a pas pu se tenir. Selon Mme Daniel, un groupe de personnes dont la candidature avait été invalidée pour des raisons administratives, ont tenté d'entrer en force dans la salle de réunion, soutenus par plusieurs dizaines de congressistes.

Une violente altercation verbale s'en est suivie qui a abouti, en fin de soirée, au report de l'élection, pour la première fois dans l'histoire de la Peep selon plusieurs responsables.

"Dans l'immédiat, le C.A. reste en place et règle les affaires courantes. Un nouveau comité fédéral sera convoqué lundi et se réunira dans une dizaine de jours", a assuré Mme Daniel devant la presse samedi, sans préciser si elle serait à nouveau candidate.

Jeudi, le rapport d'activité, rapport moral de la fédération avait été rejeté à une courte majorité par les responsables Peep. Le rapport financier, en revanche, également mis en cause par les contestataires, a été adopté.

Elues il y a deux ans, Mme Daniel et son équipe font l'objet de critiques pour n'avoir pas soutenu clairement le projet de loi Fillon sur l'Ecole, manquer de "visibilité" notamment par rapport aux positions tranchées de la FCPE, première fédération de parents d'élèves (325.000 adhérents, 30% dans le primaire et 56% dans le secondaire), mais aussi pour sa gestion financière.

Les parents Peep espèrent améliorer leur cahotique relation avec les profs

07-05-05 -   "Paranoïa", "incompréhension", "agressivité": devant le constat de leurs cahotiques relations avec les profs, les parents d'élèves de l'enseignement public (Peep) réunis en congrès à Gujan-Mestras réfléchissent à la manière de les améliorer.

"Dès qu'on met un pied dans l'Ecole, on se fait agresser", résume une mère, lors du débat organisé sur le thème de ce 86e congrès, "parent acteur engagé dans l'Ecole", vendredi, provoquant les applaudissements de l'assemblée. "Les enseignants ont peur", ajoute une autre congressiste avec le même succès.

En témoignent selon elles l'exclusion, dans certains établissements, des délégués parents et élèves de la première partie des conseils de classe, où sont abordés les problèmes personnels rencontrés par les adolescents.

Ou encore les réticences de directeurs d'école à laisser les enseignants diffuser les tracts ou bulletins de vote des associations de parents d'élèves aux enfants afin que ceux-ci soient remis à leurs familles. Apparue dans les textes il y a plusieurs années, cette obligation est peu suivie d'effets concrets, provoquant une faible participation des parents aux élections (environ 45% en primaire, 35% dans le secondaire).

L'annonce, jeudi, par le ministre de l'Education nationale François Fillon de la reconnaissance par décret du rôle des associations de parents d'élèves, obtenue de haute lutte, constitue un pas en avant, reconnaît la Peep, qui, avec 270.000 adhérents et une position "apolitique" est la deuxième fédération de parents d'élèves derrière la FCPE (325.000 adhérents), marquée à gauche.

Mais elle ne résoudra pas encore de manière satisfaisante cette "relation de personne à personne, réclamant des trésors de diplomatie et de persévérance", qui caractérise selon elle la communication parents-profs.

"Nous ne parlons pas le même langage", répond un participant à une ancienne enseignante qui vient de parler d'"apprenant" plutôt que d'"élève".

Pourtant, tous en conviennent, les enseignants sont souvent aussi des parents, animés du même souci d'épanouissement et de réussite des enfants.

"Savoir communiquer avec les familles, ça s'apprend", assure Jean-Louis Auduc, directeur des études du premier degré à l'Institut de formation des maîtres (IUFM) de Créteil et promoteur d'un "module" de formation des enseignants aux bonnes relations avec les parents.

"Les jeunes enseignants sont angoissés, il est facile de poser un diagnostic sur un élève mais il faut savoir donner l'ordonnance aux parents", explique-t-il. Selon lui, ses étudiants sont très demandeurs de la formation, qui existe dans la moitié des IUFM de France et que M. Fillon a décidé de généraliser.

Evoquant un "sujet tabou" en France, "seul pays européen où il n'existe pas d'émission télé nationale adressée aux parents d'élèves, comme sur la santé ou la consommation", M. Auduc a provoqué l'hilarité générale en rappelant que "60% des enseignants seront remplacés d'ici 10 ans", en raison des départs en retraite de la génération baby-boom.

"Oui, mais en attendant, avez-vous prévu un module de formation continue pour limiter la casse ?", ironise une déléguée Peep.

ÉDUCATION
La Peep se divise sur la loi Fillon
Marie-Estelle Pech  - Le Figaro - 09 mai 2005
 C'est la zizanie à la Peep, la deuxième fédération de parents d'élèves avec ses 270 000 adhérents. Pour la première fois de son histoire vieille de bientôt 80 ans, elle n'a pas réussi à élire son conseil d'administration ce week-end. Pis, la présidente Josette Daniel s'est fait chahuter par certains de ses membres qui ont réclamé sa démission. Les contestataires reprochent aux instances dirigeantes un manque de réactivité. Mais aussi des positions trop fluctuantes, notamment sur la loi Fillon.

Fédération qui se veut «apolitique», la Peep est en effet beaucoup moins présente sur les scènes politique et médiatique que sa concurrente, la FCPE forte de ses 325 000 adhérents et marquée à gauche. Certains estiment d'ailleurs que la Peep ne s'en démarque pas suffisamment. Surtout, selon les contestataires, la direction actuelle serait «coupée de sa base».

Actualité oblige, c'est surtout la loi Fillon qui cristallise les débats. Anne Dehestru, présidente de la Peep d'Alsace, a ainsi l'impression d'être «sur les traces de la FCPE mais en plus mou». «Nous voulions une ligne plus positive vis-à-vis de la loi d'orientation», dit-elle, insistant sur le fait que François Fillon a répondu favorablement à deux revendications majeures : le remplacement des professeurs absents et l'enseignement des langues.

Certains responsables venus notamment de Versailles, Toulouse ou Poitiers estiment que la fédération n'a pas apporté un soutien assez clair au texte. «Les communiqués étaient totalement incohérents. Sur la loi Fillon, nous étions tour à tour consternés, opposés puis soulagés», explique Annick Dumond, présidente de l'association des Hauts-de-Seine. En outre, la Peep n'a condamné que tardivement les occupations de lycées, déplore-t-elle, tandis que d'autres opposants estiment que la fédération ne s'est pas assez fermement prononcée sur la nécessité de travailler le lundi de Pentecôte.

Enfin ses détracteurs jugent que la Peep n'a pas exercé de pression suffisante pour améliorer la loi. Josette Daniel, qui s'estime toujours majoritaire, assure que le conseil d'administration a fait son travail. «Nous attendions beaucoup plus de cette loi. Mais maintenant qu'elle a été votée, il faut travailler sur le texte et sur les décrets d'application», indique-t-elle.

Selon Anne Kerkhove, vice-présidente, comme pour de nombreux congressistes, l'opposition qui s'est exprimée lors de ce congrès relève plus de querelles personnelles et de luttes de pouvoir que d'un débat de fond. Pour Christian Janet, ancien président, il s'agit «clairement d'un mauvais procès». Il souligne les récentes annonces du ministre : reconnaissance des fédérations de parents, création dans les IUFM d'un module de formation à la relation avec les familles – qui résonnent comme autant de «grandes victoires». Il est normal, selon lui, que différentes tendances s'expriment, mais elles doivent le faire au sein des instances prévues à cet effet.

Un nouveau comité fédéral sera convoqué dès aujourd'hui et se tiendra à Paris dans une dizaine de jours. En espérant que d'ici là les esprits soient apaisés.


 

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