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L'arrêté supprimant les TPE déjà publié au Journal Officiel
Les Travaux personnels encadrés (TPE) sont officiellement supprimés en terminale et au baccalauréat par arrêté signé le 9/12 du ministre de l'Education nationale, 
et publié au J.O. du 17 décembre 2004.

Arrêté du 9 décembre 2004 modifiant l'arrêté du 15 septembre 1993 relatif aux épreuves du baccalauréat général à compter de la session 1995
 "/.../Vu l'avis du Conseil supérieur de l'éducation du 1er décembre 2004,
Arrête :

Article 1 - Dans chacune des listes des épreuves terminales de l'examen du baccalauréat des séries économique et sociale (ES), littéraire (L) et scientifique (S) figurant à l'article 1er de l'arrêté du 15 septembre 1993 susvisé, l'épreuve de travaux personnels encadrés est supprimée ainsi que le coefficient, la nature de l'épreuve, la durée de l'épreuve et le renvoi correspondants./.../"

 
Pétition pour le maintien des TPE 
(12.000 signatures) remise au ministère

17/12/04 -  La pétition réclamant le maintien des Travaux personnels encadrés (TPE) en terminale, lancée fin novembre par huit organisations (syndicats enseignants, fédérations de parents d'élèves, mouvements pédagogiques), a été remise au ministère, ont annoncé vendredi ses initiateurs.

Elle a recueilli 12.000 signatures dont celles de nombreux intellectuels comme les sociologues François Dubet et Alain Touraine et Georges Charpak, prix Nobel de physique, ont ajouté les organisations, dans un communiqué.

Créés en 1999, validés comme option au bac depuis 2002, les TPE consistent à faire effectuer aux lycéens des recherches personnelles sur des thèmes pluridisciplinaires et à en tirer une réalisation concrète.

Le ministre de l'Education nationale François Fillon a annoncé sa volonté de les maintenir en première, mais de les supprimer en terminale, donc au bac, afin d'alléger, a-t-il expliqué, la charge de travail de cette année de préparation de l'examen et de récupérer des postes notamment pour les dédoublements des cours de langue.

La suppression des TPE avait été soumise le 1er décembre à l'avis consultatif du Conseil supérieur de l'Education (CSE) qui avait massivement voté contre leur suppression: 45 voix contre, 4 pour et une abstention.

Les organisateurs de la pétition, qui déclarent "avoir été écoutés mais non entendus" ont appelé à poursuivre la mobilisation en s'adressant notamment aux parlementaires

Le CSE vote en majorité contre la suppression des TPE en terminale
01/12/04 -   Le Conseil supérieur de l'Education, instance consultative représentant l'ensemble de la communauté éducative, a voté en majorité mercredi contre la suppression des Travaux personnels encadrésen terminale, a-t-on appris de source syndicale.

Au premier vote, sur la suppression de l'enseignement des TPE en terminale, 45 membres ont voté contre, 4 pour et un s'est abstenu.

Selon la même source, le même résultat a été obtenu au deuxième vote, sur la suppression de l'option TPE et l'instauration d'un coefficient 3 en langues anciennes au bac.

"L'ensemble de la communauté éducative est contre la suppression des TPE donc le ministère doit l'entendre, on ne peut pas continuer à gérer l'Education nationale en traitant les innovations pédagogiques avec cette légèreté", a déclaré à l'AFP Roland Hubert, du Snes-FSU.



Rubrique : "la démocratie, oui, mais pas trop !"
ou consultés, cons cernés , circulez-y-a-rien-à-voir :
François Fillon confirme la suppression des TPE en terminale

PARIS - 03 12 04 - - Le ministre de l'Education nationale François Fillon a confirmé vendredi la suppression des Travaux personnels encadrés (TPE) en terminale, à partir de la rentrée 2005, qui figure dans le rapport annexé de son projet de loi sur l'école.

"Mon travail, c'est de faire des choix", a expliqué le ministre lors de la conférence de presse de présentation du projet de loi d'orientation sur l'avenir de l'école. "Il y a 1.100 heures de cours dans le lycée français contre 940 au lycée européen, c'est une situation qui ne peut pas durer".

M. Fillon a expliqué avoir fait le choix de supprimer les TPE pour récupérer des moyens supplémentaires pour mettre en oeuvre la loi, notamment le dédoublement des classes de langues. "Il y a aujourd'hui une priorité beaucoup plus grande à ce que les classes de langues soient dédoublées plutôt qu'à maintenir les TPE" en terminale, a-t-il souligné, en rappelant que les TPE seront en revanche maintenus en première.

Le rapport annexé du projet de loi prévoit le dédoublement progressif des classes en langues en commençant par la terminale et la mise en place de groupes de niveau dans le secondaire.

Le Conseil supérieur de l'Education (CSE), instance consultative représentant les "partenaires sociaux" de l'Education nationale, parents d'élèves, syndicats de lycéens, et syndicats des personnels, sous l'égide du ministère), s'était prononcé mercredi contre la suppression des TPE en terminale, option au bac depuis 2002. L'Union nationale des lycéens (UNL) a lancé une pétition contre la suppression de ces TPE, qui consistent à faire réaliser aux élèves des dossiers sur des thèmes divers, à partir de recherches personnelles pluridisciplinaires. AP



Déclaration commune au Conseil supérieur de l'éducation
du 1er décembre 2004
FCPE, PEEP, UNL, FAGE, UNEF, La Ligue de l’Enseignement, Sgen-CFDT, UNSA Education, SE-UNSA, SNPDEN (UNSA Education), Fep-CFDT, CFDT, CGT.

Nos organisations considèrent que la suppression des TPE en classe de terminale, et qui risque d’entraîner à terme leur suppression pure et simple de la scolarité au lycée, représenterait un recul considérable pour l’évolution de notre système éducatif. Elle serait, en outre, en complète contradiction avec les objectifs affichés dans le cadre de l’élaboration de la loi d’orientation, à savoir la double nécessité de poursuivre la démocratisation de notre système éducatif et d’augmenter l’accès à l’enseignement supérieur.

Un très large consensus existe aujourd’hui dans notre pays entre les scientifiques et les pédagogues autour du constat que les lycées doivent développer des démarches interdisciplinaires sous des formes variées pour permettre l’acquisition de compétences qui ne sont pas strictement disciplinaires (capacité à travailler en équipe, à trouver et traiter l’information en utilisant toutes les technologies et les méthodes disponibles, à mettre en relation les savoirs des différentes disciplines…). Les TPE sont l’outil privilégié pour initier ces démarches et faire acquérir aux lycéens ces nouvelles compétences, jugées indispensables dans l’enseignement supérieur et la vie professionnelle. C’est d’ailleurs en cela qu’ils constituent l’élément le plus novateur de la réforme des lycées engagée depuis quelques années.

L’éducation nationale peut-elle mener à bien les réformes qu’elle promeut ? C’est indubitablement la question qui serait posée une nouvelle fois dans l’opinion si une telle décision devait être prise…  Aucune évaluation ne vient aujourd’hui étayer l’hypothèse que les TPE seraient devenus tout à coup inefficaces pour les élèves et donc à supprimer dés l’année prochaine. Au contraire, un rapport de l’Inspection Générale sur la réforme du lycée paru en juillet 2002 concluait que l’introduction des TPE au lycée était  “une réussite marquant une évolution profonde de l’enseignement à ce niveau”. De plus, la plupart des élèves qui ont la chance de pouvoir les pratiquer reconnaissent qu’ils sont pour eux une source de motivation.

La succession des arguments différents donnés par le ministère pour justifier cette suppression montre bien que ce n’est pas l’efficacité pédagogique du dispositif qui est véritablement déterminante dans les motivations à supprimer les TPE.
Nous demandons donc au ministre de revenir sur cette décision regrettable, annoncée d’ailleurs avant toute consultation du CSE, comme le demandent les milliers d’enseignants, lycéens, parents qui en quelques jours ont signé les deux pétitions complémentaires mises en ligne sur ce sujet.
 
Lettre ouverte à M. Fillon de 15 organisations 
pour le maintien des TPE

17/11/04 -  Une quinzaine d'organisations (enseignants, parents, lycéens, mouvements pédagogiques) ont rendu publique mercredi une lettre ouverte à François Fillon demandant au ministre de revenir sur sa décision de supprimer les travaux personnels encadrés (TPE) en terminale.

Créés en 1999, validés comme option au Bac depuis 2002, les TPE consistent à faire effectuer aux lycéens des recherches personnelles sur des thèmes pluridisciplinaires et d'en tirer une réalisation concrète.

Un projet d'arrêté de suppression des TPE en terminale "pour alléger la charge de travail des élèves et enseignants au profit de la préparation du bac" a suscité, quand il a été connu le 10 novembre, une vague de protestations syndicales.

Aujourd'hui, les deux organisations de parents (FCPE et PEEP), les lycéens FIDL et UNL, les enseignants du Sgen-CFDT, l'Unsa-Education et ses syndicats d'enseignants et de proviseurs, ainsi que des mouvements pédagogiques dont la Ligue de l'Enseignement, ont adressé une lettre au ministre de l'Education nationale lui demandant de revenir sur une décision "lourde de conséquences" qui constituerait un "recul pédagogique considérable".

Ils rappellent l'intérêt et la motivation des élèves et déclarent que "les TPE sont l'outil privilégié pour initier les lycéens à des démarches et compétences (travail en équipe, recherche et traitement de l'information, mise en relation de différents savoirs...) jugées indispensables dans l'enseignement supérieur et dans la vie professionnelle". Ils disent donc "ne pas comprendre" une telle décision et demandent au ministre d'y surseoir.



Une pétition pour le maintien des TPE 
a recueilli plus de 4.000 signatures 

30/11/04 -   La pétition réclamant le maintien des Travaux personnels encadrés (TPE) en terminale a déjà obtenu plus de 4.000 signatures, ont annoncé mardi les huit organisations qui l'ont lancé la semaine précédente (syndicats enseignants, fédérations de parents, mouvements pédagogiques).

Une autre pétition lancée parallèlement par l'Union nationale lycéenne (UNL), principal syndicat lycéen, avait recueilli, dès vendredi, près de 2.000 signatures.

Les deux textes seront présentés mercredi au Conseil supérieur de l'Education (CSE), instance consultative, qui décidera s'il émet un avis favorable à la suppression des TPE en terminale et en option au bac, prévue par le ministère de l'Education nationale. 

Par ailleurs, les mouvements pédagogiques ont été reçus par le ministre, François Fillon, lundi sur le thème plus général de la loi d'orientation sur l'école mais elles lui ont réitéré leur attachement aux TPE, ont-elles annoncé mardi dans un communiqué. 

Créés en 1999, validés comme option au bac depuis 2002, les TPE consistent à faire effectuer aux lycéens des recherches personnelles sur des thèmes pluridisciplinaires et à en tirer une réalisation concrète.

Le ministre voudrait les maintenir en seconde et première mais les supprimer en terminale, et donc au bac, afin d'allèger, dit-il, la charge de travail en cette année de préparation de l'examen.

 

Suppression des travaux personnels encadrés : 
le Snes-FSU veut une évaluation

30/11/04 - Le Snes-FSU, principal syndicat d'enseignants du second degré, a demandé mardi que le vote sur la suppression des Travaux personnels encadrés (TPE) en terminale ne soit pas à l'ordre du jour du Conseil supérieur de l'Education (CSE) mercredi, et a souhaité qu'une évaluation soit lancée.

"Le Snes demande au ministère de retirer ce point de l'ordre du jour du CSE, de publier tous les rapports ou études sur le dispositif, de mener à partir de cette publication et des bilans effectués par les équipes engagées (...) une réflexion et un débat", a déclaré le syndicat dans un communiqué. 

Selon lui, il s'agit de réfléchir "sur les moyens, les dispositifs et les pratiques permettant un travail interdisciplinaire au lycée et le développement chez les élèves de compétences documentaires". 

Le CSE, instance consultative composée de 97 membres représentant la communauté éducative et universitaire, doit donner son avis mercredi sur l'opportunité de supprimer les TPE en terminale à la rentrée prochaine et en option au bac à la session 2006.

Le ministre de l'Education nationale François Fillon a justifié son intention de supprimer les TPE parce que l'année de terminale est "une année où le programme est déjà chargé avec le bac au bout de l'année".

L'annonce de cette suppression des TPE est notamment contestée dans deux pétitions parallèles, auxquelles le Snes n'a pas participé, qui avaient recueilli à elles deux mardi après-midi plus de 7.000 signatures. 



Projet de suppression des Travaux personnels encadré au bac : le SE proteste 

10/11/04 -  Le Syndicat des enseignants (SE-Unsa) s'est insurgé mercredi dans un communiqué contre un projet du ministère de l'Education nationale de supprimer les travaux personnels encadrés (TPE) au baccalauréat à partir de la session 2006.

"François Fillon ne se contente plus de surfer sur la vague retro, il planifie la régression et les TPE, seule innovation pédagogique d'importance depuis dix ans au lycée, vont être engloutis, sacrifiés sur l'autel du bachotage", a affirmé le secrétaire général du SE, Luc Bérille.

Il a évoqué un projet d'arrêté ministériel qui sera soumis le 24 novembre à une commission lycée du Conseil supérieur de l'Education (CSE). Ce texte propose de "supprimer l'épreuve facultative de TPE au bac général à compter de la session 2006 de l'examen, mesure découlant de leur suppression en classes terminales à compter de l'année scolaire 2005-2006"

Le projet ajoute que "la mesure proposée se traduira pour les élèves et leurs professeurs par un allègement de leur charge globale de travail au profit de la préparation de l'examen" et précise que, "malgré l'intérêt pédagogique croissant qu'ils suscitent, les TPE sont ressentis en terminale comme une surcharge de travail l'année de l'examen". 

Les TPE seraient toutefois maintenus en classe de première comme "activité obligatoire donnant lieu à une note et des appréciations portées sur le livret scolaire", selon le texte.



Bac: la FCPE proteste contre la suppression des travaux personnels encadrés

10/11/04 -   La fédération FCPE des parents d'élèves s'est élevée mercredi, dans un communiqué, contre un projet du ministère de l'Education nationale de supprimer les travaux personnels encadrés (TPE) au baccalauréat à partir de la session 2006.

"C'est une décision scandaleuse, un renoncement pédagogique, un non-sens éducatif au mépris des efforts entrepris depuis quatre ans par les jeunes et les enseignants", a déclaré la FCPE à propos du projet d'arrêté ministériel qui sera soumis le 24 novembre à une commission lycée du Conseil supérieur de l'Education (CSE). 

Ce texte propose de "supprimer l'épreuve facultative de TPE au bac général à compter de la session 2006 de l'examen, mesure découlant de leur suppression en classes terminales à compter de l'année scolaire 2005-2006" afin "d'alléger pour les élèves et leurs professeurs la charge globale de travail au profit de la préparation de l'examen".

Evoquant les TPE, institués en 2000 et pouvant depuis 2002 être présentés comme option au bac, la FCPE a ajouté: "c'était une démarche qui instaurait des relations authentiques entre élèves et enseignants, fondées sur la coopération. A l'évidence, cette démarche est insupportable pour le ministre car elle est inconciliable avec sa conception élitiste et sélective de l'Ecole".

"Cela ne fait qu'ajouter à nos vives inquiétudes sur le contenu de la future loi d'orientation", a conclu la FCPE, rejoignant dans ses critiques celles déjà formulées par le Syndicat des enseignants (SE-Unsa).



Bac: les lycéens de l'UNL protestent 
contre la suppression des TPE 

10/11/04 -   Les lycéens de l'UNL, premier syndicat lycéen, ont à leur tour protesté mercredi, à la suite des enseignants du SE-Unsa et des parents d'élèves de la FCPE, contre un projet du ministère de l'Education nationale de supprimer les travaux personnels encadrés (TPE) au baccalauréat à partir de la session 2006.

"Fini les pédagogies nouvelles, les TPE à la poubelle", a écrit l'UNL dans un communiqué, soulignant "l'absurdité de cette décision".

L'UNL évoquait un projet d'arrêté ministériel qui sera soumis le 24 novembre à une commission lycée du Conseil supérieur de l'Education (CSE).

Ce texte propose de "supprimer l'épreuve facultative de TPE au bac général à compter de la session 2006 de l'examen, mesure découlant de leur suppression en classes terminales à compter de l'année scolaire 2005-2006" afin "d'alléger pour les élèves et leurs professeurs la charge globale de travail au profit de la préparation de l'examen".

"Les TPE faisaient partie de ces nouveautés qui offrent une vision attractive du lycée. Par cette démarche pluridisciplinaire, l'élève apprend l'autonomie, le travail en groupe et découvre son professeur sous un angle différent, plus ouvert au dialogue", a ajouté l'UNL. 

"En tant qu'élèves, il nous semblait plus logique d'être récompensés d'un effort continu plutôt que pour notre capacité à bachoter, en juin, des nuits durant", a-t-elle ajouté.



Supression des TPE: 
le Snes dénonce des coupes horaires 

12/11/04 -  Le Snes-FSU, principal syndicat d'enseignants, a estimé vendredi que la décision du ministère de supprimer les travaux personnels encadrés au baccalauréat à partir de la session 2006 revenait à supprimer "purement et simplement deux heures d'enseignement" en terminale. 

Le syndicat a rappelé dans un communiqué que les TPE avaient été "imposés en supprimant des horaires disciplinaires", qui, selon lui, ne seront pas remplacés. "Le Snes met fermement en garde le ministère contre une décision qui ne serait qu'un simple tour de passe passe lui permettant de récupérer des milliers d'heures d'enseignement et donc de postes", a-t-il ajouté. 

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De son côté, la Société des agrégés a également réclamé vendredi que les "horaires correspondants" soient rétablis "pour l'enseignement des connaissances fondamentales relevant des programmes des différentes disciplines". 

A cette condition, a-t-elle déclaré dans un communiqué, elle "approuvera pleinement la suppression des TPE en terminale et au baccalauréat", dont elle avait "contesté très fermement" la mise en place notamment parce que les TPE ne portaient pas sur les programmes. 

Principale innovation de la réforme des lycées de 1998, les TPE consistent à faire effectuer aux élèves des recherches sur des thèmes pluridisciplinaires et d'en tirer une réalisation concrète, pour encourager le développement de l'esprit d'initiative, du travail en équipe et surtout le mélange des disciplines. 



Suppression des TPE:
les proviseurs protestent, le Snalc se "félicite" 

12/11/04 -   Le principal syndicat de chefs d'établissement, le SNPDEN, a "protesté" vendredi contre la décision du ministère de l'Education de supprimer les travaux personnels encadrés (TPE) au baccalauréat à partir de la session 2006, tandis que le syndicat d'enseignants Snalc-CSEN s'en est "félicité".

Les TPE, mis en place en 1999, "donnent maintenant satisfaction aux élèves, aux familles comme à la plupart des enseignants", a estimé le SNPDEN dans un communiqué. Selon le syndicat, ils "constituent une forme originale de diversification des pratiques pédagogiques"

"Une telle décision, prise sans aucune évaluation la justifiant ou l'expliquant, à l'heure où se multiplient les tables rondes et les réunions sur l'Ecole et où une volonté de dialogue peut sembler affichée, est parfaitement incompréhensible", a ajouté le SNPDEN.
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De son côté, le Snalc-CSEN a estimé dans un communiqué que, "si les TPE ont été plébiscités par les élèves, c'est parce que le coefficient affecté à cette non-option (...) était double de celui des autres options". 

Le Snalc a cependant réclamé que les heures dégagées pour les TPE reviennent "aux disciplines d'enseignement" auxquelles elles avaient été "amputées".

"Les mesures proposées par le ministre serait, sans cela, une simple mesure d'économie qui entraînerait la suppression d'un nombre important de postes budgétaires", a poursuivi le syndicat. 



Les travaux personnels encadrés recalés
Fondés sur l'interdisciplinarité, les TPE seront rayés des programmes de terminale (et donc du bac) l'an prochain.

Par Emmanuel DAVIDENKOFF - vendredi 12 novembre 2004 - Liberation
 

Nés au forceps, euthanasiés dans l'indifférence. Le ministère de l'Education nationale vient de faire connaître son intention de «supprimer l'épreuve facultative de travaux personnels encadrés (TPE) au bac général, à compter de la session 2006 de l'examen, mesure découlant de leur suppression en classes terminales à compter de l'année scolaire 2005-2006», selon les termes du projet d'arrêté ministériel qui sera soumis le 2 décembre au Conseil supérieur de l'éducation (CSE). Ils seront maintenus en classe de première mais privés de leur statut d'option au bac, et ils risquent fort de devenir un appendice pédagogique sans grande épaisseur. Un comble pour un dispositif initialement conçu comme un double levier de réforme du lycée.

Coup double. Les TPE consistent à faire effectuer aux élèves des recherches sur un thème commun mais à partir de deux disciplines, et d'en tirer une réalisation concrète. Exemple : la bioéthique en sciences de la vie et de la terre et en philo ; la révolution industrielle anglaise en histoire-géographie et en anglais, etc. En les créant, le ministère pensait faire coup double : d'une part, il mettait enfin en oeuvre ce que nombre de scientifiques et d'intellectuels réclament depuis des années, à savoir la mise en dialogue de disciplines scolaires jusque-là étanches ; d'autre part, il créait un authentique espace de travail en commun pour les enseignants, façon d'instiller plus de travail en équipe sur les contenus d'enseignement.

Une sorte de révolution douce, mais amorcée sous de mauvais auspices. Alors que le Snes-FSU, majoritaire dans l'enseignement secondaire, avait lui-même avancé des propositions comparables quelques mois auparavant en inventant les TIE (travaux interdisciplinaires encadrés), il se cabre lors de la création des TPE. Il faut dire qu'elle est portée en 1998 par Claude Allègre, ministre honni. Lors de la montée des mouvements anti-Allègre, en 1999, les TPE sont sur la sellette, et c'est Jack Lang qui finira le travail, début 2000, en annonçant leur maintien et leur généralisation. Petit problème : on oublie de former les enseignants.

Lang puis Ferry choisissent pourtant de poursuivre la généralisation. Jean-Paul de Gaudemar, actuel recteur d'Aix-Marseille, à l'époque directeur de l'enseignement scolaire, hésite même entre les termes «enthousiasme» et «état de grâce» pour décrire l'accueil des TPE sur le terrain (1). Il y voit un modèle d'innovation : «Nous n'avons pas produit trop de textes réglementaires pour laisser une vraie liberté au terrain.» Trop ? C'est ce qu'indique aujourd'hui l'Education nationale, selon laquelle les TPE en terminale seraient massivement transformés, «dans 95 % des cas», en heures de révisions du bac. Pudiquement, le texte qui sera soumis au CSE indique donc que «malgré l'intérêt pédagogique croissant qu'ils suscitent, les TPE sont ressentis en terminale comme une surcharge de travail l'année de l'examen» et insiste : leur suppression «se traduira pour les élèves et leurs professeurs par un allégement de leur charge globale de travail au profit de la préparation de l'examen». Soit 72 heures par an. Autant de gagné en période de disette et alors que les ultimes arbitrages budgétaires qui décideront de l'ambition de la loi d'orientation Fillon sont en train d'être arrêtés.

«Non-sens». A quelques jours de l'annonce de cette loi, certaines organisations voient néanmoins un signe fort dans la suppression des TPE en terminale. La fédération FCPE des parents d'élèves dénonce «une décision scandaleuse, un renoncement pédagogique, un non-sens éducatif au mépris des efforts entrepris depuis quatre ans par les jeunes et les enseignants». Pour le Syndicat des enseignants (SE-Unsa), «François Fillon ne se contente plus de surfer sur la vague rétro, il planifie la régression, et les TPE, seule innovation pédagogique d'importance depuis dix ans au lycée, vont être engloutis, sacrifiés sur l'autel du bachotage». Mais si l'évaluation du ministère est juste et que 95 % des TPE sont justement transformés, en terminale, «en séances de bachotage», il semble surtout que les enseignants opposés aux TPE ont finalement obtenu, en refusant d'appliquer cette réforme sur le terrain, ce qu'ils n'avaient pas obtenu par la voie syndicale : la mise au rencart d'une nouvelle approche du savoir, désormais condamnée au statut d'accessoire pédagogique marginal.

(1) Libération du 21 décembre 2000.
LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
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