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Les associations humanitaires redoutent les trafics d'enfants
 

L'Unicef souligne que toutes les conditions sont réunies dans les régions frappées par les tsunamis 
où sévissent des réseaux cherchant à exploiter les enfants à des fins criminelles, d'esclavage, de prostitution ou de vente 

Libération.fr (avec AFP) - mardi 04 janvier 2005 

Le raz de marée en Asie et sa cohorte d'orphelins risque d'être une aubaine pour les trafiquants d'enfants qui alimentent les réseaux d'adoption internationale et de prostitution infantile, soulignent mardi les associations humanitaires. «L'expérience montre que les risques de trafic d'enfants augmentent en situation de crise lorsqu'il y a des mouvements de population et que l'environnement de protection de l'enfant s'écroule, qu'il n'y a plus de parents, de famille, d'école ou de village», explique Marc Vergara, porte-parole de l'Unicef à Genève. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance n'a pas encore évalué le nombre de mineurs livrés à eux-mêmes depuis la tragédie du 26 décembre dans l'océan Indien, mais estime que 1,5 million d'entre eux ont été touchés d'une manière ou d'une autre par les tsunamis. Les moins de 18 ans représentent en moyenne 39% de la population des pays frappés par les vagues géantes.

Quelques cas seulement de trafic d'enfants ont été confirmés jusqu'à présent, mais la catastrophe a frappé la partie du monde la plus menacée par les réseaux qui cherchent à exploiter les enfants à des fins criminelles, d'esclavage, de prostitution, d'adoption au prix fort, voire de recrutement paramilitaire. Quelque 60.000 enfants sont victimes d'exploitation sexuelle en Asie du Sud. La démographie galopante, la pauvreté et la facilité à franchir les frontières ont fait de l'Asie un terrain favorable pour le commerce des enfants. En outre peu d'entre eux sont enregistrés à la naissance dans les zones rurales. «Il est facile de dire: “C'est mon petit neveu”», observe Marc Vergara.

Le porte-parole de l'Unicef pour l'Indonésie, John Budd, a fait état à l'AFP du cas confirmé d'un enfant enlevé à Aceh et emmené à Medan, un haut lieu de trafic dans le nord de Sumatra, dans le but d'y être vendu. Le bureau de l'Unicef en Malaisie a également reçu un SMS mardi, indiquant que 300 orphelins d'Aceh âgés de 3 à 10 ans étaient à vendre. «Cela fait frémir, a déclaré John Budd. Cela signifie qu'ils ont déjà des enfants ou au moins un réseau dans lequel sont identifiés des enfants, dont ils peuvent facilement s'emparer», a-t-il ajouté. Selon les ONG locales, des gangs criminels pourraient se cacher derrière la façade respectable d'organisations caritatives.

Le gouvernement indonésien cherche lui aussi à prévenir le développement du trafic d'enfants, en interdisant aux jeunes de moins de 16 ans de quitter Aceh sans leurs parents. Il estime que 35.000 enfants sont orphelins, sans abri ou séparés de leurs parents dans cette province, la plus touchée par la catastrophe, où le chaos continue de régner plus d'une semaine après le tsunami.

Jacques Hintzy, président d'Unicef-France, explique que l'organisme onusien chargé de la protection de l'enfance projette «d'ouvrir une vingtaine de centres pour les enfants séparés de leur famille ou orphelins, pour leur permettre de retrouver leurs parents ou de trouver des familles d'accueil et éviter les adoptions internationales. Alors que les demandes se bousculent, la priorité, c'est que ces enfants puissent rester dans leur pays», insiste-t-il.



Adopter des orphelins: une fausse bonne idée
Tous les spécialistes soulignent qu'il ne faut pas infliger aux enfants le traumatisme d'un exil qui s'ajouterait à celui de la catastrophe.

mardi 04 janvier 2005 - Liberation.fr

Au lendemain de la proposition du ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, de mettre en place un dispositif particulier pour l'adoption des orphelins du tsunami, les organisations humanitaires rappellent que beaucoup de réseaux internationaux d'adoption sont aux mains de trafiquants et que le mieux pour un enfant est d'être recueilli par sa famille élargie, par sa communauté (village) ou au moins de rester dans son pays. «Si un enfant a déjà tout perdu, on estime que ce n'est pas la peine d'en rajouter en lui imposant un nouveau pays, de nouvelles habitudes et une nouvelle langue, insiste Marc Vergara, le porte-parole de l'Unicef. On n'est pas contre l'adoption internationale, mais ce doit être une dernière option, ajoute-t-il. Ce n'est pas parce qu'un enfant est séparé qu'il est forcément orphelin.»

Les institutions humanitaires (Unicef, Croix-Rouge, Save the children...) ont adopté un «mode opératoire» qui stipule qu'aucun enfant ne doit être adopté à l'étranger «sauf s'il est clairement établi qu'il n'a ni parents, ni famille, ni communauté disposée et capable de s'occuper de lui». Un délai d'au moins deux ans doit en outre être respecté pour constater que la famille de l'enfant n'existe plus. «Lors des crises humanitaires en Afrique des Grands Lacs, il y a eu beaucoup d'enfants séparés, mais on s'est aperçus qu'on peut en général retrouver les parents, rappelle le porte-parole de l'Unicef. Cela a pris parfois deux ans».

L'association Enfance et famille d'adoption (EFA) estime elle qu'adopter un enfant qui a perdu sa famille dans le séisme en Asie du Sud «n'est pas la solution» et plaide plutôt pour le parrainage. «La première urgence c'est de secourir ces enfants, envoyer de l'argent, des vivres, des médicaments, reconstruire des lieux de vie pour qu'au contraire ils puissent rester dans leur environnement», explique Christiane Sébenne, une responsable de cette association. «Il faut laisser aux enfants le temps d'émerger, de comprendre ce qui leur est arrivé et ne pas ajouter un nouveau traumatisme en les emmenant à des dizaines de milliers de kilomètres de chez eux», ajoute-t-elle. Selon elle, «il ne faut pas confondre adoption et humanitaire». «L'adoption c'est la construction d'une famille, c'est prendre un enfant pour le sien tant sur le plan affectif que pratique, ça se prépare», souligne la responsable qui précise: «adopter un enfant plein de bons sentiments, c'est mettre toutes les chances pour que ça ne marche pas». Enfance et famille d'adoption plaide en revanche pour le parrainage, qui permet d'apporter sur place une aide matérielle à un enfant ou une institution, une école par exemple. 



Asie: l'adoption des enfants seuls reste strictement encadrée

BERLIN - 06/01/05) - De par le monde, des bonnes volontés se proposent pour adopter les dizaines de milliers d'orphelins laissés par le séisme et le tsunami du 26 décembre en Asie du Sud, mais autorités et organisations spécialisées privilégient le placement dans la famille ou le pays d'origine, dans un cadre strict afin d'éviter tout trafic.

L'Indonésie, le pays le plus frappé avec plus de 94.000 morts, a ainsi interdit la sortie du territoire aux enfants d'Aceh de moins de 16 ans, renforcé la protection des orphelins dans les camps de réfugiés et limité l'adoption par des étrangers à ceux vivant dans le pays depuis au moins deux ans. Djakarta estime que 35.000 enfants ont perdu leur père, leur mère ou les deux dans la catastrophe. Or de nombreux Indonésiens ont récemment reçu sur leur téléphone portable des propositions d'adoption d'orphelins de la province d'Aceh, à la pointe nord de l'île de Sumatra.

Le Fonds des Nations unies pour l'Enfance (UNICEF) et d'autres organismes redoutent que des gangs, bien établis en Indonésie, ne ravissent des orphelins pour les revendre à des réseaux de travail forcé ou de prostitution opérant dans des pays voisins plus riches, tels la Malaisie et Singapour. De son côté, la Thaïlande n'accepte plus de nouveaux dossiers depuis janvier 20003; en Inde, il faut passer obligatoirement par un organisme autorisé et habilité pour l'adoption, et en Malaisie, seuls les étrangers résidents sur place peuvent adopter.

Maria Holz, membre de l'association Terre des Hommes à Osnabrück, en Allemagne, a reçu dix fois plus de demandes sur les orphelins à l'étranger depuis le 26 décembre mais, pour elle, la priorité est de trouver à ces enfants un foyer dans leur pays, avec des proches ou des parents adoptifs. Si l'on veut aider les enfants, mieux vaut donc donner aux organisations spécialisées. Les polémiques sur l'adoption qui ont éclaté ces dernières années au Cambodge ou en Roumanie ont démontré la nécessité de respecter un cadre très strict pour protéger les enfants et les familles.

A Paris, le gouvernement a rappelé jeudi que l"'intérêt supérieur de l'enfant" devait prévaloir et que "les enfants survivants séparés de leur parents (n'étaient pas), de ce seul fait, adoptables". En effet, "en situation d'urgence, un enfant n'est 'adoptable' qu'après un délai raisonnable, correspondant à la période pendant laquelle toutes les démarches visant à retrouver les parents ou tout membre de la famille survivant pourront avoir été effectuées". En outre, a précisé le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, "il y a un moratoire de six mois dans lequel il n'y a pas d'adoption possible".

Le gouvernement français a annoncé la création du collectif "Asie enfants isolés" destiné à organiser l'aide aux orphelins du tsunami. Réunissant les associations françaises spécialisées, il appuiera la mise en place de centres de protection gérés par l'UNICEF, dans chacun desquels "40 enfants seront aidés de manière personnelle, scolarisés, soignés".

L'adoption, souligne Madeline Grivel, vice-présidente d'Enfants du Monde, "est quelque chose qui engage complètement l'avenir de l'enfant. C'est un projet à long terme qui ne devrait pas être basé sur un accès de générosité". Melita Cavallo, qui dirige la Commission italienne pour l'adoption internationale, estime elle aussi que "l'adoption permanente en Europe ne doit être envisagée qu'en dernier recours". 

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