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Augmentation alarmante des concentrations de CO2 dans l'atmosphère

BONN (AFP) vendredi 4 juin 2004 - Les concentrations de CO2 dans l'atmosphère, à l'origine du changement climatique, augmentent actuellement à un rythme "alarmant", a averti vendredi le plus haut responsable de l'ONU pour le changement climatique, Joke Waller-Hunter.

"Elles ont atteint 379 parties par million (ppm) en mars à Mauna Loa (sur l'île américaine de Hawaï dans le Pacifique, ndlr), un record, bien au-dessus du niveau pré-industriel de 280 ppm", a annoncé Mme Waller-Hunter.

"Elles ont augmenté de 3 ppm en un an, soit bien plus que le rythme annuel de 1,8 ppm enregistré dans la dernière décennie".

Mme Waller-Hunter s'adressait aux délégués de 150 pays, réunis depuis mardi à Bonn (ouest de l'Allemagne) pour une conférence sur les énergies renouvelables.

Elle a fait cette annonce pour souligner "l'urgence" de combattre le changement climatique, estimant que les énergies renouvelables "pouvaient et même devaient jouer un rôle-clé" dans ce combat parce ces filières ne rejettent "pas ou presque pas" de CO2 (gaz carbonique) dans l'atmosphère, le principal gaz à effet de serre.

Les énergies renouvelables actuellement exploitées à l'échelle mondiale, qui représentent 14% de la consommation mondiale d'énergie, "épargnent déjà à l'atmosphère le rejet de plus de trois milliards de tonnes de CO2 par an", a-t-elle relevé.

Mais les efforts pour déployer ces nouvelles technologies énergétiques doivent être accélérées, a-t-elle expliqué. "Plus nous développons les énergies renouvelables, plus grandes sont les chances que les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère soient stabilisées plus tôt et à un niveau plus bas", a-t-elle martelé.

Le CO2, comme tous les grands gaz à effet de serre, a une durée de vie longue dans l'atmosphère. Les scientifiques estiment que même si aucune tonne de CO2 n'était plus rejetée aujourd'hui dans l'atmosphère, le climat continuerait de se réchauffer pendant des décennies du fait des concentrations accumulées depuis l'ère industrielle.

Les rejets de CO2 viennent des activités humaines, transports, chauffage et industrie notamment.

Mme Waller-Hunter est secrétaire exécutive de la Convention climat de l'ONU, le premier accord sur le dossier (1992) que le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre a complété en 1997.

 
Canicule et météo extrême:
nos descendants
connaîtront bien pire
 

PARIS (AFP - vendredi 8 aout 2003)

 La canicule dont souffre l'Europe va devenir plus fréquente dans quelques dizaines d'années tout comme les inondations catastrophiques et autres phénomènes extrêmes, selon des experts internationaux.

"Ce type d'été deviendra beaucoup plus fréquent dans 50 ou 100 ans", prédit Martin Béniston, professeur de climatologie à l'Université suisse de Fribourg.

A l'échelle de la planète, 2003 pourrait être la troisième année la plus chaude depuis 150 ans après 1998 et 2002, si les études déjà faites pour les cinq premiers mois de l'année se confirment, relève Jean Jouzel, membre du bureau de l'IPCC, un groupe de 3.000 scientifiques de l'ONU sur le climat.

"Les dix années les plus chaudes du 20e siècle ont toutes été enregistrées dans les 10-15 dernières années" du siècle, selon M. Béniston. "Si l'on en croit les modèles, le réchauffement va s'accélérer et ce qu'on a vu au 20e siècle est un début timide par rapport à ce qui nous attend".

Dans son dernier rapport (2001), l'IPCC chiffre à 0,6 degré Celsius la hausse moyenne de température intervenue à l'échelle du globe au 20e siècle, dont "une grande part" a de "fortes chances" d'être liée au rejet de CO2 et autres gaz à effet de serre. Il prédit une nouvelle hausse de 1,4 à 5,8 degrés entre 1990 et 2100.

1,4, c'est la version optimiste où les grands pays se décident à réduire "drastiquement" leurs émissions réchauffant la planète, notamment dans les transports, l'habitat et l'industrie, rappelle Rajendra Pachauri, président de l'IPCC. C'est une "moyenne mondiale" et même à ce niveau, certains pays tropicaux et sub-tropicaux risquent de voir le thermomètre s'envoler de 3-4 degrés.

Dans un scénario plus réaliste, une hausse de 3-4 degrés en moyenne mondiale, "des pics compris entre 35 degrés et 45 degrés ne seront pas exceptionnels dans le dernier tiers du 21ème siècle", estime M. Béniston en citant une simulation pour une région allant de la Lorraine à l'Autriche et incluant l'Alsace, la Bavière et la Suisse.

Appliqué à une échelle plus grande, le scénario prévoit une remontée de 400 à 500 km vers le nord des zones climatiques européennes et une "augmentation des jours caniculaires pratiquement jusqu'en Finlande". Le climat de la Suisse "ressemblerait alors à celui de la Provence, celui du sud de la France s'apparentrait à celui de Séville et du sud de l'Espagne", note M. Béniston.

Pis, les retournements brutaux de la météo 2002 et 2003, inondations catastrophiques dans un cas, nombre record de jours de canicule dans l'autre, deviendraient monnaie courante, explique-t-il.

Le problème principal auquel sont confrontés scientifiques et politiques, c'est la durée de vie du CO2 (gaz carbonique).

Même si toutes les voitures et tous les avions s'arrêtaient demain, la concentration de CO2 dans l'atmosphère continuerait d'augmenter pendant des dizaines d'années et avec elle la hausse probable du thermomètre.

Une hausse limitée à 2 degrés d'ici 2100 de la température moyenne mondiale est fondée sur une concentration de CO2 de 500 parties par million à cette échéance, contre 370 ppm aujourd'hui, et des émissions mondiales de gaz à effet de serre réduites à cinq milliards de tonnes avant la fin du siècle, relève M. Jouzel.

Un effort gigantesque pour les pays industriels, qui doivent changer de mode de vie, et pour les pays pauvres, qui doivent se développer sans polluer davantage la planète. Faute de quoi les émissions mondiales s'envoleront vers 20 milliards de tonnes, contre quelque 7 milliards aujourd'hui, et les cataclysmes deviendront incontrôlables.


Mme Bachelot: "la canicule pose le problème du réchauffement de la planète"

PARIS (AFP) - lundi 1 septembre 2003, 12h16

 La canicule qui vient de vivre l'Europe "pose le problème du réchauffement de la planète", et l'été 2003 risque fort d'apparaître "frais" à nos descendants en 2100, estime la ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot dans un entretien publié lundi par le quotidien Le Monde.
"Les épisodes de cet été sont la préfiguration d'un avenir proche où les mêmes phénomènes se reproduiront de manière plus intense", affirme la ministre. "En 2100, je suis persuadée que l'été 2003 apparaîtra comme un été frais", poursuit Mme Bachelot.
La ministre de l'Ecologie estime que "la lutte contre le réchauffement climatique doit être une priorité gouvernementale forte". Elle annoncera avec le Premier ministre un plan "véhicule propre" le 15 septembre.
Mme Bachelot annonce également qu'elle va "bientôt présenter un plan climat 2003 qui va détailler, secteur par secteur, les mesures qui sont à prendre immédiatement". "Il faut s'attaquer aux deux secteurs qui posent le plus de problèmes : les transports et le résidentiel", affirme-t-elle.
La ministre annonce également pour 2004 "un projet de loi qui va organiser les permis d'émission pour 1.500 structures industrielles". Les permis d'émissions sont un des outils du protocole de Kyoto sur le changement climatique, qui impose une réduction moyenne de 5,2% des émissions de gaz à effet de serre aux pays industriels en 2008-2012 par rapport à 1990.
Les émissions d'origine humaine sont en grande partie responsables du réchauffement du climat constaté par les scientifiques. Selon les quelque 3.000 chercheurs qui travaillent sous l'égide des Nations Unies, la température moyenne à la surface du globe a grimpé de 0,6 degrés Celsius au XXe siècle et devrait augmenter dans une fourchette de 1,4 à 5,8 degrés Celsius d'ici 2100.


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