alternatives éducatives : des écoles, collèges et lycées différents
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I Obligation scolaire et liberté I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! Appel pour des éts innovants et coopératifs |
 
 
  
Des députés veulent en finir avec l'"encyclopédisme" à l'école
Le Monde  -  19.04.05 
Le consensus en matière d'éducation est assez rare pour être souligné. 
 

Le rapport de la mission d'free.frrmation sur les savoirs enseignés à l'école a été adopté, mercredi 13 avril, avec l'accord des députés UMP, UDF et PS. Présidée par Pierre-André Périssol (UMP), la mission suggère de repenser assez radicalement le contenu des enseignements à l'école primaire et au collège. 
Après avoir procédé à 76 auditions entre octobre 2004 et mars 2005, elle propose ainsi une première ébauche de ce qui pourrait constituer le "socle commun" des connaissances et des compétences prévu dans la loi Fillon sur l'éducation, et qui doit être défini, dans les prochains mois, par le Haut Conseil de l'éducation.

Composée de onze députés, la mission a cherché à définir "quels sont les savoirs, les savoir-faire, les savoir-vivre que tout jeune doit maîtriser ou avoir intégré à la fin de la scolarité obligatoire". Pour définir ce "socle commun" fondamental, elle propose de rompre avec le système actuel sur deux points essentiels.

La mission estime d'abord qu'il ne faut plus seulement raisonner en termes de transmission de "connaissances", mais aussi de "compétences" permettant de s'adapter à la société.
Elle considère ensuite que l'approche par disciplines scolaires (français, mathématiques, etc.) est "sclérosante" dans la mesure où elle conduit à un "empilement des savoirs" néfaste pour les élèves. Ce faisant, elle se place en opposition avec les lobbies disciplinaires, très puissants au sein du système éducatif, avec des relais dans les syndicats d'enseignants et les inspections générales.
La mission entend ainsi en finir avec l'"encyclopédisme" des programmes, aujourd'hui définis en fonction des épreuves du baccalauréat.

Le rapport définit une série de grandes compétences indispensables pour "l'honnête homme du XXIe siècle". Ces compétences sont ensuite censées être déclinées dans les programmes.
La première, la plus importante, est de "savoir communiquer dans sa langue". "La maîtrise du maniement de la langue et des mots, et la capacité à l'utiliser comme instrument de communication constituent le fondement du travail de socialisation qui incombe à l'école", souligne le document.

"Savoir travailler en équipe, coopérer avec autrui" constitue une seconde compétence indispensable pour tous les élèves. Il s'agit, selon la mission parlementaire, d'aider les jeunes à acquérir une capacité d'écoute, de travail en réseau et en équipe. Elle inclut notamment l'apprentissage de la résolution des conflits.

"ESPRIT CRITIQUE"
"Se forger un esprit critique, savoir valider, analyser, trier l'free.frrmation" représente une troisième compétence incontournable aux yeux des députés. "Toutes les personnes entendues ont situé l'apprentissage des technologies de l'free.frrmation et de la communication non pas dans une optique de connaissance des techniques usuelles à des fins utilitaristes professionnelles, mais comme un moyen de développer l'aptitude à rechercher, valider, trier de l'free.frrmation."

La mission souligne l'importance, pour tous les jeunes, de "savoir se repérer dans le temps et dans l'espace". "Tout élève achevant sa scolarité obligatoire, qu'il ait ou non la nationalité française, doit savoir se repérer dans le fonctionnement de la société qui l'entoure, se repérer dans l'espace géographique, historique, culturel, institutionnel français et européen", indique le rapport.

Les parlementaires soulignent qu'un certain nombre de conditions devront être réunies pour permettre l'acquisition de ces compétences. A nouveau, la mission recommande de faire évoluer en profondeur le fonctionnement du système éducatif, reprenant des suggestions déjà émises dans de précédents rapports d'experts. Elle insiste, notamment, sur la nécessité de personnaliser les apprentissages, de valoriser les différentes formes d'intelligence et de réformer les modes d'évaluation des élèves.

L'accueil de ces propositions risque toutefois d'être assez mitigé. François Fillon n'a jamais caché son agacement face aux suggestions de M. Périssol, lequel s'était opposé au ministre à plusieurs reprises pendant les débats parlementaires. Le cabinet de M. Fillon signale d'ailleurs que c'est au Haut Conseil de l'éducation et non au Parlement de faire des propositions.
Les réactions risquent également d'être critiques du côté des enseignants : le SNES-FSU, majoritaire parmi les professeurs de collège et de lycée, s'est toujours prononcé contre ce type d'approche de l'éducation.

Luc Bronner


<<M. Yves Durand a également remercié le rapporteur pour la qualité de son travail et la diversité des personnes auditionnées, diversité d'opinion et de compétence. Au cœur de la mission se trouve une question qui, pour être ancienne, n'en demeure pas moins fondamentale : que doit-on apprendre à l'école ou, pour reprendre une expression célèbre, comment créer un nouvel « honnête homme » ? Claude Allègre, alors qu'il était ministre de l'éducation nationale du gouvernement de Lionel Jospin, avait organisé dans les lycées et sous la direction de M. Philipe Meirieu - auditionné par la mission - un débat sur les savoirs à enseigner.
Si l'on peut partager l'esprit et les conclusions du rapport présenté par M. Pierre-André Périssol, toutefois, la non-concomitance de ce rapport et de l'examen du projet de loi d'orientation est regrettable. De ce fait, le rapport, dont c'était pourtant le but, n'a pas pu alimenter le débat sur le projet de loi. Cependant, les lois ne sont pas figées - et celle-là moins qu'une autre en raison de sa vacuité - de telle sorte que des perspectives restent ouvertes. A ce titre, il serait souhaitable que le travail de la mission - qui dresse un état des lieux et soulève à bon escient de nombreuses questions - ne s'interrompe pas avec la publication du rapport et puisse se poursuivre, sous une forme qu'il reste à déterminer. Le sujet est d'une telle importance qu'une réflexion permanente est nécessaire. Cela pose évidemment la question du rôle et de la place du Parlement dans la définition des savoirs enseignés à l'école. Là encore, le débat n'est pas nouveau. Toutes les organisations syndicales d'enseignants sont favorables à ce que le Parlement décide du type de savoirs que doit transmettre l'école. Si cette dernière est au cœur de la société, le Parlement ne doit pas être écarté, fût-ce au profit d'un comité d'experts dont la composition n'est pas à l'abri de critiques. C'est ce qui se passe dans les pays du Nord comme la Finlande où le Parlement, s'il n'a pas vocation à définir précisément les programmes et les horaires de chaque discipline, se prononce sur la définition des savoirs et les finalités de l'école. Un débat parlementaire régulier sur l'école est donc nécessaire afin de procéder également à une évaluation du système éducatif. A l'évidence, le court débat budgétaire - qui constitue, à l'heure actuelle, la seule intervention régulière de la représentation nationale dans le domaine scolaire - n'est plus suffisante. Les experts doivent mettre en œuvre ce que le Parlement décide. Même la Cour des comptes n'a pas de légitimité démocratique pour décider quoi que ce soit. C'est pourquoi le travail de la mission doit être pérennisé, par exemple, sous la forme d'un groupe de travail.>>

Rapport d'free.frrmation déposé en application de l'article 145 du Règlement par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales sur la définition des savoirs enseignés à l'école n° 2247 déposé le 13 avril 2005 par M. Pierre-André Périssol rapporteur



La commission des affaires culturelles à procédé à la création d'une mission d'free.frrmation sur la définition des savoirs enseignés à l'école, au cours de sa réunion du mardi 5 octobre 2004.

Composition de la mission d'free.frrmation :
total 11 membres, dont 6 UMP, 3 PS, 1 UDF et 1 PCF
M. Pierre-André Périssol, président, Mme Martine David, M. Yves Durand, M. Yvan Lachaud, M. François Liberti, M. Lionnel Luca, Mme Corinne Marchal-Tarnus, Mme Nadine Morano, M. Frédéric Reiss, Mme Juliana Rimane, M. Patrick Roy

Agenda des réunions

Mardi 29 mars 2005 :
à 18 h 30 : – Audition de M. Luc Ferry, ancien ministre de l’éducation nationale

Mercredi 16 mars 2005
à 16 h 30 : – Audition de M. Joël de Rosnay, docteur ès sciences, écrivain

Mardi 8 mars 2005
à 16 h 30 : – Audition de M. Marc Tessier, président de France Télévisions
à 17 h 30 : – Audition de M. Marc Fumaroli, professeur honoraire au Collège de France
à 18 h 30 : – Audition de M. Xavier Nau, secrétaire général de la FEP-CFDT (enseignants du secteur privé)

Mardi 8 février 2005
à 17 h 30 : – Audition de M. Xavier Nau, secrétaire général de la FEP-CFDT (enseignants du secteur privé)

Mercredi 2 février 2005
à 16 h 30 : – Audition de M. Dominique Baudis, président du CSA
à 17 h 30 : – Audition de M. Patrick Gonthier, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)
à 18 h 30 : – Audition de M. Georges Dupont Lahitte, président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE)

Mardi 1er février 2005
à 16 h 30 : – Audition de M. Paul Malartre, secrétaire général de l’enseignement catholique
à 17 h 30 : – Audition de M. Alexandre Adler, éditorialiste au Figaro
à 18 h 30 : – Audition de Mme Jacqueline Costa-Lascoux, directrice de recherche au CNRS

Mercredi 26 janvier 2005
à 16 h 30 : – Audition de M. Claude Thélot, président de la commission du débat national
à 17 h 30 : – Audition de M.  M. Luc Ferry, ancien ministre de l’éducation nationale
à 18 h 30 : – Audition de Mme Geneviève Zehringer, présidente de la société des agrégés de l’Université

Mardi 25 janvier 2005
à 16 h 30 : – Audition de Mme Blandine Kriegel, philosophe, professeur des universités, présidente du Haut Conseil à l’Intégration
à 17 h 30 : – Audition de M. Patrick Gonthier, secrétaire général de l’UNSA Education

Mercredi 19 janvier 2005
à 16 h 30 : – Audition de M. Jean-François Bach, professeur à l’université René Descartes, membre de l’Académie des sciences – section biologie humaine et sciences médicales
à 17 h 30 : – Audition de M.  Edouard Brézin, président de l’Académie des sciences – section physique
à 18 h 30 : – Audition de M.  Jérôme Bindé, directeur de la division de la prospective, de la philosophie et des sciences humaines à l’UNESCO (à confirmer)

Mardi 18 janvier 2005
à 17 h 30 : – Audition de M. Evencio de Paz, principal du collège Claude Debussy à Aulnay-sous-Bois
à 18 h 30 : – Audition du syndicat national de l’éducation physique (SNEP)

Mardi 11 janvier 2005
à 16 h 30: – Audition de M. Hubert Curien, ancien ministre de la recherche

Jeudi 16 décembre 2004
à 9 h 30 : – Audition de M. Aimé Jacquet, directeur technique national de la Fédération française de football
à 10 h 30 : – Audition de M. Christophe André, écrivain.

Mercredi 15 décembre 2004
à 16 h 30 : – Audition de M. Philippe Meirieu, professeur de sciences de l’éducation, directeur de l’IUFM de Lyon
à 17 h 30 : à préciser
à 18 h 30 : – Audition M. Marcel Ruffo, pédopsychiatre

Mercredi 8 décembre 2004
à 16 h 30 : – Audition de M. François de Closets, journaliste
à 17 h 30 : – Audition de M. Michel Pebereau, membre du comité des écoles du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et président de BNP Paribas
à 18 h 30 : – à préciser

Mercredi 24 novembre 2004
à 16 h 30 : – Audition de M. René Rémond, historien
à 17 h 30 : – Audition de M. Alexandre Adler, journaliste, directeur du «Courrier international» 
à 18 h 30 : – Audition de Hervé Hamon, écrivain

Jeudi 18 novembre 2004
à 8 h 30 : – Audition de M. Gérard Aschieri, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU)
à 9 h 30 : – Audition de Mme Annie Thomas, secrétaire nationale et Mme Catherine Ducarne, secrétaire confédérale, de la CFDT

Mercredi 17 novembre 2004
à 11 h : – Audition de M. Georges Charpak
à 12 h : – Audition de M. Alain Bentolila, professeur à l’université Paris V René Descartes
à 17 h : – Audition de M. Jean-Pierre Boisivon, délégué général de l’Institut de l’entreprise
à 18 h : – Audition de Mme Marie-Suzie Pungier, secrétaire confédérale chargée du secteur économique et enseignement, M. François Chaintron, secrétaire général de la fédération enseignement et culture de FO, Mme Marie-Edmonde Brunet, secrétaire générale du syndicat des lycées et collèges et M. Paul Barbier, secrétaire général du syndicat des instituteurs – CGT-FO

Jeudi 4 novembre 2004
à 9 h 30 : – Audition de M. Hubert Bruns, président de l’UNAF
à 10 h 30 : – Audition de Mme Annie Quiniou, vice-présidente du SNALC, M. René Brugieres, vice-président du SNALC, M. Jean-Marc Devoge, vice-président du SNE (syndicat national des écoles) et M. Vincent Gavard, secrétaire général du SNEM – CSEN
à 11 h 30 : – Audition de Mme Luce Pépin, administratrice, direction générale, unité « développement des politiques de l’apprentissage tout au long de la vie – Commission européenne

Mercredi 27 octobre
à 10 h 30 : – Audition de Mme Josette Daniel, présidente, Mme Lucile Rabiller, secrétaire générale et M. Jean-Pierre Riquois, trésorier général, de la PEEP
(en remplacement de Mme Angélique Verli, Commission européenne)
à 11 h 30 : – Audition de M. Bernard Hugonnier, directeur adjoint de la direction de l’éducation, OCDE.

Jeudi 28 octobre
à 8 h 30 : – Audition de M. Roger Fauroux, ancien ministre, industriel, président d’honneur de la compagnie Saint-Gobain ;
à 9 h 30 : – Audition de M. Vincent Merle, professeur au CNAM ;
à 10 h 30 : – Audition de Mme Monique Weber, déléguée nationale et M. Marcel Brouard, conseiller technique à la CGE-CGC ;
à 11 h 30 : – Audition de M. Dominique de Calan, président du groupe « enseignement supérieur et recherche » au MEDEF ;
à 15 h : – Audition de Mme Pascale Brethenoux, secrétaire générale SCENRAC (syndicat de l’éducation nationale, de la recherche et des affaires culturelles) et M. Jean-Louis Laurent, responsable de l’enseignement, à la CFTC ;
à 16 h : – Audition de M. Antoine Prost, historien de l’éducation
(en remplacement de M. Marcel Freysse, UNAF)
à 17 h  : – Audition de M. Jean-François Veysset, vice-président chargé des affaires sociales à la CGPME.

Mercredi 13 octobre 2004
à 17 h 30 : – Réunion constitutive
                 – Organisation des travaux de la mission

LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES

| Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |