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 Un seul ministre avait bien perçu cette dynamique négative : Edgar Faure.
« En décrétant le changement, disait-il, l’immobilisme s’est mis en marche et je ne sais plus comment l’arrêter. »

C’était lors de la mise en place de sa réforme de l’Education nationale... en 1968 !
Depuis, tout n’a jamais fait que se répéter.
  

En rangs grognons
mardi 15 février 2005 - Libération
Profs et lycéens manifestent aujourd’hui contre le projet de loi Fillon. 

C’est raté. L’entreprise de déminage tous azimuts lancée ce week-end par la majorité en général et par François Fillon en particulier n’a pas apaisé la colère des lycéens, ni rassuré les parents et les personnels d’éducation. Ces derniers rejoindront les lycéens aujourd’hui pour manifester leur opposition au projet de loi d’orientation sur l’école, qui entre en discussion plénière cet après-midi à l’Assemblée. Défendu par un ministre de l’Education droit dans ses bottes : « Je serai mardi à 16 heures à l’Assemblée nationale avec un projet de loi qui est le fruit de plus d’un an de concertation, de dialogue avec les Français. » 

Cette fermeté contraste avec les reculs successifs qui, ces derniers jours, ont amené le ministre à annoncer qu’il allait amender son texte sur le bac. Sans convaincre. L’Union nationale lycéenne (UNL) a exigé hier « le retrait total du projet de loi », estimant que « Fillon ne veut que noyer le poisson en parlant du bac et notamment en disant qu’il est prêt à répondre aux inquiétudes, à écouter, à dialoguer ». La Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), dénonçant « la condescendance et le mépris » du ministre, a répondu par l’ironie à l’offre de dialogue de François Fillon : « Rassurez-vous, monsieur le ministre, nous avons bien compris que votre porte était ouverte mais nous sommes moins naïfs que vous semblez le penser. » 

Disette. Mais l’événement du jour pourrait consister en la naissance d’un front commun inédit lycéens-enseignants. Ces derniers sont aussi appelés à manifester, notamment par le syndicat majoritaire dans le secondaire, le Snes-FSU, pour qui « le bac n’est qu’un aspect d’une réforme cohérente que les enseignants contestent globalement ». Au-delà, la question des moyens pourrait fédérer les mécontentements. 

Car trois années de disette budgétaire ont fini par atteindre des milliers d’écoles, collèges ou lycées. Exemple dans ce lycée sensible de la banlieue parisienne où 50 heures de cours hebdomadaires sont supprimées. Une paille, vu du ministère. Sauf que les conséquences contredisent presque terme à terme les discours de François Fillon : dans ce lycée, on supprimera des dédoublements de classe, il n’y aura plus de latin à la rentrée, l’aide individualisée en histoire-géo et en anglais en classes de seconde et première est menacée, et il faudra prendre sur les moyens dévolus au soutien aux élèves en difficulté pour maintenir des effectifs raisonnables. 

En chaîne. De telles situations sont monnaie courante, et, depuis plusieurs semaines, les mouvements de protestation s’enchaînent. Exemples, parmi d’autres : le collège Jorissen de Drancy (Seine-Saint-Denis), après trois jours de grève la semaine dernière, organisait hier une journée « collège mort ». Motif : la suppression de deux classes « à cause d’une baisse de 17 élèves ». A Nilvange (Moselle), le collège Jules-Ferry était occupé hier pour la huitième journée consécutive par des parents d’élèves, des enseignants et des collégiens opposés au projet de fermeture de l’établissement à la prochaine rentrée. Les parents d’élèves de l’Ecole les-Quatre-fils, à Paris, ont décidé d’occuper l’établissement pour protester contre la fermeture d’une classe. Etc. 

Plus encore que le débat sur la loi Fillon, ce sont bien ces restrictions qui pourraient convaincre les personnels d’éducation de se mobiliser à nouveau contre le ministre, dans un contexte également marqué par la mobilisation contre la réforme de la loi sur les 35 heures ou contre la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Ce que Gérard Aschieri, patron de la Fédération syndicale unitaire (FSU, majoritaire), résume ainsi : « Il y a beaucoup d’autres raisons de manifester [que le bac] : les suppressions de postes et le reste de son projet de loi qui ne va pas contribuer à faire mieux réussir les élèves et qui est facteur d’inégalités. » 

La bataille se mènera donc dans la rue autant que dans l’hémicycle, où le PS a fait savoir qu’il défendrait « l’irrecevabilité » du texte ­ indice de l’importance accordée au dossier, c’est Jean-Marc Ayrault, le président du groupe, qui montera au créneau. Les députés UMP frondeurs devraient atténuer leurs ardeurs contestatrices. La porte-parole de l’UMP, Valérie Pécresse, a insisté hier sur « la poursuite du coeur de la réforme Fillon ». Et Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine et inspecteur général de l’Education nationale, a été chargé de « convaincre que cette réforme est avant tout une réforme de bon sens ». Pour lui, « la loi est critiquée sur un ou deux points mais peu critiquée sur 90 % de son texte, ces 90 % là, il faut les expliquer ».

Le comble pour un texte censé refléter « un an de dialogue avec les Français ».

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