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Près de 60.000 jeunes par an
quittent l'école
"sans qualification".

PARIS - 8 février 2004 -  Près de 60.000 jeunes quittent chaque année le système éducatif "sans qualification" et semblent "durablement promis aux marges du marché du travail", selon une enquête du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq).

Dans sa revue "Bref", le Céreq se penche sur ces jeunes qui ont quitté l'école sans avoir dépassé le niveau du collège ou de la première année de CAP ou de BEP.
Leur part a "considérablement diminué" en 40 ans grâce à diverses interventions publiques: "ils représentaient environ 40% des jeunes ayant arrêté leurs études en 1963, 30% en 1970, 15% en 1980 et 8% en 1990", note l'enquête.

Mais "depuis bientôt 10 ans, leur proportion a cessé de diminuer :
aujourd'hui, ils sont chaque année près de 60.000 à sortir sans qualification du système éducatif".
Ils "forment un groupe à part qui mérite d'être différencié des autres jeunes de bas niveaux de formation : leur employabilité est telle que leur avenir sur le marché du travail est souvent compromis", souligne le centre.

En effet, si une insertion professionnelle était "envisageable pour nombre d'entre eux" dans les années 60 et 70, "le marché du travail ne leur laisse plus guère de chance aujourd'hui".
"Ces jeunes semblent même durablement promis aux marges du marché du travail: ils occupent plus fréquemment que les autres un emploi temporaire, non qualifié ou à temps partiel et sont systématiquement moins bien rémunérés".

Non seulement ils ont "souvent du mal" à accéder à un emploi mais leurs difficultés sont "extrêmes" en début de vie active.
Un an après avoir arrêté leurs études, 42% sont au chômage contre 26% des jeunes ayant atteint le niveau V (2e année ou diplôme de CAP et de BEP).

Trois ans après la sortie du système éducatif, leur taux de chômage est encore de 30%, alors qu'il est descendu à 13% pour les jeunes de niveau V, souligne le Céreq.

En définitive, les jeunes sans qualification "suivent des trajectoires d'insertion largement marquées par le chômage et, pour les jeunes filles en particulier, par l'inactivité".
En outre, "moins de 6% de ces jeunes ont accès à la formation continue, soit deux fois moins que les jeunes de niveau V".

L'enquête montre aussi que le fait d'avoir entamé un CAP ou un BEP (sans en être sorti diplômé), par rapport à une sortie du système en fin de collège, donne "plus de chance d'obtenir un emploi au bout de trois ans de vie active", mais par contre il n'améliore pas la "qualité" de cet emploi, souvent temporaire ou non qualifié.

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