alternatives éducatives
| Présentation | SOMMAIRE |
I Obligation scolaire et liberté I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop ! I Des collèges et des lycées différents I
| Appel pour des éts innovants et coopératifs |

| Appel pour des éts innovants et coopératifs |

4000 Québécois fréquentent des écoles "clandestines" pentecôtistes
les écoles pentecôtistes enseignent notamment le créationnisme.
 
 
 

La planète des alphas pour les petits bêtas ?
Quand le service public de télévision (FRANCE 2)
se prête à une opération purement commerciale et à une escroquerie intellectuelle

Les médias ont largement contribué à la manipulation de l'opinion publique en faveur d'un retour à des méthodes qui auraient fait leurs preuves, laissant peu de place à la pensée divergente, à l'objectivité de l'free.frrmation et à l'analyse historique. On a quasiment réussi à faire oublier que le b-a ba a été mis en cause à la fin des années 60 en raison de l'insuffisance des performances des élèves au niveau de la compréhension des textes, que tous les ministères qui se sont succédé jusqu'en 2002, de droite et de gauche, ont soutenu les efforts de rénovation pédagogique rendus indispensables par l'évolution de la société, que le choix du b-a ba est en fait largement idéologique dans la mesure où il nie la place de l'intelligence dans l'apprentissage et privilégie les aspects mécaniques, que le b-a ba condamne les enfants qui n'ont pas chez eux l'environnement de lecteurs, de livres, de dialogues autour des livres et de l'écrit en général. 
Personne ne signale non plus que le retour au b-a ba figure dans le programme du Front National depuis longtemps…

FRANCE 2 lance une opération sur l'apprentissage de la lecture, à grand renforts de publicité: "Apprendre à lire en 7 jours", une sorte de télé-réalité pédagogique. C'est le dernier avatar de l'offensive en faveur du retour du b,a, ba  cher à M. de ROBIEN et il est porté par le service public. Or il s'agit d'une publicité déguisée pour une entreprise commerciale particulière, avec ses boutiques, son marketing parfaitement au point, ses produits dérivés, sa stratégie de communication en direction du grand public:"La planète des alphas". Gageons que la désormais célèbre Mademoiselle "U", l'un des personnages de la méthode, qui fait "hue" à son cheval et dont les énormes tresses se dressent pour former un "U" avec le sommet de son crâne, nécessairement légèrement creux, sera offerte sous forme de poupée avec les repas d'une grande chaîne de restauration rapide. On appuiera sur un petit bouton, elle dira "hue" et ses tresses se dresseront. Ainsi les enfants du peuple sauront que "hue" avec son "h" et son "e" n'est pas "u" mais que c'est tout comme, et les familles se précipiteront dans les boutiques de la planète des alphas et sans doute bientôt dans les rayons des supermarchés pour apprendre à lire elles-mêmes à leurs enfants ébahis. Le libéralisme et la marchandisation de l'école sont en marche!

Rien n'arrête FRANCE 2, même pas le cahier des charges du service public. En Belgique, l'opération a été bloquée. En France, elle nécessiterait une intervention du CSA, encore faudrait-il qu'il soit saisi et que ses membres disposent d'un minimum d'free.frrmation objective sur l'apprentissage de la lecture.

Sur le plan intellectuel, le document publié par FRANCE 2 dans ses programmes est aussi niais que Mademoiselle U. On annonce qu'il s'agira d'un "film scientifique", comme s'il suffisait de le dire pour qu'il le soit. On précise "qu'un huissier s'assurera auprès des enfants cobayes –sic- que ces derniers ne savent pas lire". Bigre, il faudra au moins un huissier scientifique pour être sûr qu'il ignorera soigneusement que les enfants savent des choses, des mots, des lettres, qu'ils ne sont ni des tables rases ni des bêtas, qu'ils ont aussi des représentations de ce qu'est l'apprentissage de la lecture. Cet huissier spécialiste des apprentissages "s'assurera que les enfants ne connaissent pas les alphas". Mais est-ce possible compte tenu du battage médiatique autour de ces personnages? Ne vaudrait-il pas mieux un policier qu'un huissier? A la fin de l'expérience, "une équipe de chercheurs indépendants et l'huissier attesteront du taux de réussite" qui devrait sans aucun doute être voisin de 100% conformément aux résultats des tests pour les produits de lessive qui lavent plus blanc que blanc. 

Mais au fait, les chercheurs ne sont-ils pas indépendants comme les consensus sont mous? On explique sommairement la méthode: on évoque "le plaisir de lire" en confondant le rire provoqué par ce qui dresse en réponse à un cri et le plaisir de comprendre un texte ayant du sens. On affiche une découverte qui est de nature à bouleverser les neuros sciences elles-mêmes: "b+a ne fait pas béa mais ba". On précise que l'objectif est que les élèves sachent "déchiffrer un texte simple". Il est vrai que s'il ne s'agit que de déchiffrer… Avec une critique acerbe sur les compétences des enseignants non alphabêtaïsés, on déclare que "20 000 professionnels ont déjà adopté la méthode en France", ce qui nous paraît finalement assez peu par rapport au succès d'autres produits sur le marché de la publicité. Enfin, preuve de sérieux, l'un des convertis à la planète des alphas, un philosophe, évidemment compétent dans le domaine des apprentissages, affirme, avec l'assurance d'un scientifique, que Mademoiselle Hue ferait "baisser de 50 à 70 % le taux d'illettrisme et pourrait déceler la dyslexie à l'âge de 5 ans au lieu de 8". A l'évidence, cet ami de "hue" n'a jamais mis les pieds dans une classe! 

La "planète des alphas" sera donc lancée par la fusée du service public. Opération commerciale. Escroquerie intellectuelle… Reste à espérer que les auteurs de l'autre méthode b-a ba, "Léo et Léa", et ses supporteurs des GRIP, des SLECC, des institutrices clandestines brimées par de méchants inspecteurs, des pourfendeurs de fabriques de crétins se mettent à hurler à la concurrence déloyale. Le ministre, très à l'écoute de ces groupuscules, pourrait alors…prendre la défense des maîtres insultés par les marchands, encourager ceux qui se battent au quotidien pour apprendre à comprendre et faire progresser la démocratie qualitative, remettre les groupuscules rétrogrades à leur place, leur expliquer que si le TGV ne fonctionne pas parfaitement, on cherche à l'améliorer plutôt que de remettre une machine à vapeur sur les rails qui ne peuvent plus les recevoir.. Mais il ne faut pas rêver. M. de ROBIEN serait plutôt enclin à revendiquer une égalité de traitement pour Léo et Léa, ce couple hilarant, ou suggérer une autre télé réalité dans la ferme de TF1.

L'école de la République est bien mal traitée dans les médias. Les pièges à bêtas se multiplient. Il faudra aux démocrates, aux progressistes, aux pédagogues beaucoup de courage et de détermination pour sauver l'Ecole. Mais il est grand temps de se mobiliser, de faire preuve de courage politique au sens le plus noble du terme,  car le mal est presque fait. Le libéralisme et la marchandisation ont commencé à occuper les lieux. Avec le soutien de FRANCE 2…

Pierre FRACKOWIAK
Inspecteur de l'Education Nationale
(syndicat des IEN - UNSA)
le 22/04/2206


Lecture: apprentissage à des enfants en 7 jours 
réussi selon les initiateurs

--afp--060430 ---  Le couple franco-suisse de pédagogues, créateur d'une méthode de lecture transformant l'apprentissage en jeu et qui avait affirmé pouvoir apprendre à de jeunes enfants la lecture en sept jours, a annoncé dimanche la "réussite" de son expérience.

"Il s'agit d'une réussite totale, quatre des enfants sont capables de lire des phrases, quatre lisent des mots simples et les deux autres se sont bloqués devant l'huissier venu samedi constater, mais tous ont eu le déclic", ont déclaré à l'AFP la Psycho-pédagogue suisse Claude Huguenin et son compagnon philosophe, Olivier Dubois.

"Ces enfants étaient extrêmement motivés par cette expérience et nous allons continuer au mois de juillet pour les amener jusqu'au bout de  cet apprentissage de la lecture", a ajouté Claude Huguenin.

Domicilié à Doussard (Haute-Savoie), le couple avait fait le pari courant avril d'apprendre la lecture en une semaine à dix jeunes enfants -huit filles et deux garçons nés en 2000-, d'ici la fin du mois.

"Il a fallu inventer des jeux pour arriver à les faire lire, la pression était forte et le résultat n'est pas le reflet exact de leurs
réelles capacités. J'ai pris des mots isolés qu'ils n'avaient jamais vus pour éviter qu'ils récitent une phrase apprise", a ajouté Claude Huguenin.

L'expérience a été menée à l'école maternelle de Doussard où les enfants ont travaillé de manière ludique. Ils ne savaient pas lire et ne connaissaient pas la méthode de lecture intitulée "la planète des Alphas", qui repose sur l'idée de personnages qui ont la forme et émettent le son des lettres qu'ils représentent, a précisé Claude Huguenin.

La méthode, élaborée en collaboration avec le centre psycho-pédagogique de Genève, met l'accent sur la conscience "phonémique", c'est-à-dire la différenciation des sons du langage parlé. Elle fait comprendre que B + A ne fait pas "béa" mais "ba".

Cette méthode a déjà été adoptée par 80% des enseignants francophones de Suisse, et 20.000 professionnels (enseignants ou orthophonistes) en France. "Nous voulons démontrer qu'elle marche", souligne Mme Huguenin.

Selon Olivier Dubois, "85% des enfants en échec scolaire ont des problèmes de lecture et si on adoptait notre outil dans toutes les grandes sections de maternelle, on ferait baisser de 50 à 70% le taux d'illettrisme, et on décèlerait la dyslexie à l'âge de 5 ans au lieu de 8", estime-t-il.

Réponse des auteurs de "La planète des alphas" à Monsieur Pierre Frackowiak

Depuis l'annonce d'un reportage réalisé par France 2 sur l'expérience que nous avons menée avec dix enfants non lecteurs de Grande Section Maternelle, Monsieur Pierre Frackowiak ne ménage pas ses efforts pour discréditer tant l'initiative que nous avons prise que la méthode que nous avons créée. C'est ainsi qu'il a publié un article intitulé "Planète des alphas: une escroquerie télévisée ? sur le site www.nousvousil.fr; un autre ayant pour titre "La planète des alphas pour les petits bêtas ? Quand le service public de télévision (FRANCE 2) se prête à une opération purement commerciale et à une escroquerie intellectuelle" sur le site www.ecolesdifférentes ; et enfin, un troisième, sur le site  www.cafepedagogique.net qui s'intitule Planète des alphas: "Je considère que la planète trompe les gens". Au surplus, M. Frackowiak s'est exprimé sur France 2; dans l'émission "L'Hebdo du médiateur" du samedi 13 mai 2006. Ces derniers temps toutefois, la hargne du précité et de ses collègues a pris une tournure encore plus inadmissible. En effet, ces derniers inondent les différents forums éducatifs de messages appelant à une véritable croisade contre les alphas. Nous les reproduisons ci-après, afin que les lecteurs en soient free.frrmés: 
Subject: Avec la planète des alphas… un bond de 190 ans en arrière!
 Bonjour, je suis le président de l’Association belge pour la lecture (francophone) et  Jacques Fijalkow me tient au courant de votre combat anti-alphas, dont nous avons à souffrir aussi des assauts commerciaux. Mademoiselle Hue ne vous revient guère, semble-t-il. Mais savez-vous que son idée provient d’un des premiers abécédaires du 19ème siècle... qui en a connu plus de 500 semblables, remplis de figurines comme celles des alphas. Je vous suggère un beau slogan (copié sur celui des Monty Pythons), pas exagéré du tout, preuve à l’appui: “Les alphas, la méthode qui fait revenir la pédagogie de la lecture 190 ans en arrière...” Bon combat, Serge TERWAGNE 
Merci à Serge TERWAGNE
 Le combat est rude. La Planète a des moyens considérables, elle réussit à séduire France 2 et un certain nombre de journalistes. Sa campagne de marketing est lancée juste après l'opération de France 2 dans toutes les écoles de France. Un bémol toutefois: les enseignants disent que tout cela (valises, gadgets, produits dérivés) est très cher... surtout pour la rénovation d'un produit qui a 190 ans. Mademoiselle U étant plus proche des gadgets distribués par une chaîne de restauration rapide que cet homme sombre tenant son fouet sans conviction, on en oublierait que c'est exactement la même chose et le même fondement psycho-pédagogique ou idéologique. Il ne faut surtout pas prendre en compte le développement de l'intelligence dans l'apprentissage, mais privilégier exclusivement la mécanique... Allez, hue! Puisqu'un huissier spécialisé a évalué les résultats de l'exhibition... Hue donc!  Pierre FRACKOWIAK
De tels discours sont indignes d'un inspecteur de l'éducation nationale et d'un président d'une association pour la lecture. Mais qu'est-ce qui se cache derrière un comportement aussi violent, aussi excessif, aussi intolérant ? Pourquoi, une expérience, somme toute banale, consistant à effectuer des activités ludiques autour d'une méthode d'apprentissage avec des enfants de Grande Section Maternelle, génère-t-elle tant d'hostilités ? Rappelons que, comme il aime à le souligner, Pierre Frackowiak agit au sein d'un groupe de pédagogues dont les membres - Jacques Fijalkow, Eveline Charmeux, Philippe Meirieu - sont de fervents défenseurs des méthodes dites fonctionnelles qui s'apparentent à des approches ultra globales. Ce courant de pensée aujourd'hui totalement marginal et en pleine contradiction avec les constats scientifiques, affirme avec force que l'apprentissage du code est secondaire – voire inutile - et qu'il importe avant tout que les enfants comprennent les diverses fonctions de l'écrit. Ainsi, plongés dans un bain d'écrits, ils deviendront lecteurs. 
Il est évident que la fougue dévastatrice de M. Frackowiak correspond davantage à une campagne de dénigrement, à une entreprise calomnieuse qu'à une analyse objective et scientifique de notre démarche pédagogique. Nous acceptons volontiers la plus grande diversité d'opinions et, pour notre part, nous ne craignons en rien la confrontation. Bien au contraire, nous l'appelons de tous nos voeux. Mais il convient de faire une distinction entre les échanges de propos s'effectuant dans le respect des opinions de chacun et la calomnie pure et simple. 
Mais il ne s'agit pas de perdre du temps en règlements de compte stériles. Notre intention dans les lignes qui suivent est de répondre aux critiques formulées pour mettre un terme à la propagation d'idées mensongères qui sont de nature à induire les lecteurs en erreur. Pour ce faire, nous nous garderons d'émettre un quelconque jugement de valeur sur la personne de M. Frackowiak, nous astreignant à rester sur le terrain des faits. Ce faisant, nous en profiterons pour expliquer notre action qui, nous le déplorons, a souvent été mal perçue, semant des doutes, voire même des déceptions chez certaines personnes qui nous avaient gratifiées de leur estime.

Selon M. Frackowiak, l'expérience menée à Doussard serait "une vaste opération commerciale conçue sur le modèle de la télé réalité (…) une publicité déguisée pour une entreprise commerciale particulière, avec ses boutiques, son marketing parfaitement au point, ses produits dérivés, sa stratégie de communication à destination du grand public." 
Au départ, nous avons contacté un caméraman indépendant, pour lui parler de notre intention de réaliser un film scientifique. Il s'agissait pour nous de disposer d'un support pour montrer l'application concrète de la démarche avec des enfants, lors de nos présentations aux chercheurs, conseillers pédagogiques, organisations et associations diverses, de même qu'à l'occasion des nombreuses formations que nous sommes appelés à donner aux enseignants des secteurs public et privé. Le caméraman précité en a parlé à Virginie Fichet, correspondante de France 2 à Lyon. C'est ainsi que quelques jours plus tard, nous avons accepté que notre expérience fasse l'objet d'un feuilleton diffusé au Journal de 13 heures. Il est donc absurde de parler d'une opération commerciale, alors que ce reportage s'est fait naturellement sans que rien ne soit prémédité ni de notre part, ni de celle de France 2. Il s'agissait pour nous d'apporter la démonstration que, moyennant une formation adéquate et une démarche adaptée aux enfants, il était possible de les amener rapidement à la découverte du principe qui régit le fonctionnement de notre code écrit et, ainsi, de les faire entrer dans la lecture en déchiffrant leurs premiers mots inconnus, voire leurs premières petites phrases. Naturellement, à ce stade, l'enfant a tout juste le déclic et n'est qu'un lecteur débutant. Il lui faudra encore beaucoup de temps pour accéder à une lecture habile. Il devra notamment s'approprier progressivement l'ensemble des correspondances entre les sons du langage oral (phonèmes) et les lettres ou combinaisons de lettres (graphèmes) de la langue française. Ensuite, l'exercice du déchiffrage lui permettra d'automatiser progressivement les processus de lecture et d'accéder à la reconnaissance orthographique immédiate des mots écrits. Certes, la médiatisation qui a entouré cette expérience – somme toute banale – a été considérable. Pour tout autre sujet que la lecture, elle n'aurait intéressé personne. Dans l'ordre normal des choses, elle aurait dû éveiller l'intérêt de tous ceux qui cherchent à réduire, par une approche préventive, le nombre important d'enfants en difficulté, voire en échec, dans cet apprentissage. Il en est allé tout autrement. Certains enseignants et enseignantes se sont sentis remis en question, désavoués et nous en sommes vraiment désolés car telle n'était pas notre intention. Sans leur appui, sans leurs encouragements, La planète des alphas n'aurait jamais survécu et nous leur devons beaucoup. Aussi, nous adressons toutes nos excuses à tous ceux et à toutes celles que notre initiative a pu heurter. On nous reproche de nous être placés sous les feux des projecteurs. Mais avions-nous le choix ? Ce n'est pas faute d'avoir proposé au ministère de l'éducation nationale, depuis de nombreuses années, de mettre sur pied des classes "pilote" et d'évaluer les résultats. Mais rien ne bouge, le système est verrouillé, condamné à l'immobilisme et, à cet égard, la réaction des syndicats et, notamment, celle de M. Frackowiak, montre bien à quel point il est difficile de faire évoluer cette institution. Même les ministres n'y arrivent pas. Ils peuvent bien prendre toutes les décisions, ils se heurteront toujours à des syndicats, à quelques inspecteurs ralliés à telle ou telle idéologie et qui, bien que censés les représenter, n'en tiendront pas compte. C'est pourquoi, comme un rituel aujourd'hui bien établi, chaque année les médias se focalisent sur l'illettrisme et la question des méthodes d'enseignement est évoquée. Des colloques et débats se succèdent, des commissions, des observatoires sont mis en place, des publications venant des quatre coins du monde sont échangées entre les chercheurs et au final… rien ou presque ne change. Cette année, allons-nous assister une nouvelle fois à l'enterrement d'un vrai débat sur la lecture ? On peut certes continuer à pratiquer la politique de l'autruche. On peut aussi préférer nier l'incompréhension qui existe, parfois, entre les parents et l'école. On peut enfin, envers et contre tout, se dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Toutefois, il ne tient qu'à nous d'anticiper la rupture et l'explosion sociale en saisissant l'opportunité qui nous est offerte aujourd'hui. L'exacerbation occasionnée par notre expérience est, de notre point de vue, une occasion unique, pour que nous puissions tous nous unir, responsables de l'éducation nationale, enseignantes et enseignants, parents, milieux associatifs, laissant de côté nos griefs et nos susceptibilités d'adultes, pour conduire ensemble une réflexion sur cet apprentissage fondamental qui conditionne tant le cursus scolaire et professionnel de nos enfants que leur accès à la dignité de citoyen. En serons-nous capables ? 
Ces considérations étant faites, nous répondrons brièvement à Monsieur Frackowiak que La planète des alphas c'est avant tout deux auteurs, dont une femme qui accueille au quotidien des enfants en grande souffrance à cause de la lecture, deux personnes passionnées, suffisamment utopistes, malgré tout, pour croire que l'on peut changer le monde si on le veut vraiment. En lançant le défi qui offusque tant M. Frackowiak, nous nous sommes mis en danger. Qui l'aurait fait ? Qui, dites-moi, qui aurait pris le risque de se lancer dans un pari aussi audacieux que celui de faire entrer dix enfants dans la lecture en moins d'une semaine pendant leurs vacances ? Quoi, sinon une approche en adéquation parfaite avec leur monde, aurait pu leur donner l'envie pendant six jours d'affilé, de 10 heures à 15 heures, de venir en courant, avec un enthousiasme jamais défaillant, rejoindre les bancs de l'école maternelle de Doussard. Si nous l'avons fait, si nous avons pris ce risque incroyable, c'est au nom des enfants et de leurs familles qui sont victimes de nos égarements et à qui nous faisons porter, en plus, le poids du déshonneur, trop lâches que nous sommes pour avouer nos propres erreurs. 
Deux auteurs donc et une petite société d'éditions comprenant trois employés, voilà ce qu'est La planète des alphas. Pas de gadgets, pas de produits dérivés, pas de produits vendus directement au grand public dans les grandes surfaces, donc pas de marketing correspondant, pas davantage de boutiques, juste une dizaine d'outils pédagogiques vendus par correspondance, qui, dans une utilisation conjointe et interactive, permettent aux enseignants de mettre en œuvre la démarche pédagogique. Telle est, dans les faits, l'entreprise dotée de "moyens considérables" qui fait trembler M. Frackowiak. 

M. Frackowiak prétend ensuite que l'expérience menée est une "escroquerie intellectuelle": "(…) On dit que cela se passe dans une école, laissant entendre ainsi que l'Education Nationale est partie prenante (…) On utilise les services d'un huissier pour s'assurer que les enfants recrutés pour l'opération ne savent rien, ce qui est stupide: tous les enfants de 5 ans connaissent des lettres, des sons, des mots..." 
Tout d'abord les enfants n'ont pas été "recrutés pour l'opération". La brièveté du délai, de même que les départs en vacances expliquent la difficulté que nous avons eu à réunir dix enfants. Finalement, nous sommes parvenus "in extremis" au nombre de participants requis. S'agissant de l'endroit où l'expérience a eu lieu, on ne laisse rien entendre du tout. Nous ne pouvions pas dire qu'elle se déroulait à Trifouilly-les-Oies, alors qu'elle se tenait à l'école maternelle de Doussard que, pour des raisons pratiques, le maire avait aimablement mis à notre disposition, pendant la première semaine des vacances scolaires. Dès lors, toute interprétation quant à l'implication de l'Education Nationale n'est que pure spéculation. En ce qui nous concerne, nous avons toujours été clair, tant envers les parents que les médias, en précisant qu'il s'agissait d'une initiative personnelle, réalisée hors temps scolaire, sans aucun lien avec l'école ou - plus généralement – avec l'Education Nationale. Les huissiers sont venus constatés que les enfants étaient capables de lire des mots inconnus. Comment en effet demander à des huissiers de constater l'absence d'une aptitude quelconque, en l'espèce la capacité de lecture ? Les parents par contre ont pu attesté sur l'honneur que leurs enfants ne savaient pas lire et qu'ils ne connaissaient pas la méthode "La planète des alphas". Il n'a jamais été dit que les enfants ne connaissaient rien. Mais nous savons tous que la connaissance de quelques noms de lettres, voire de l'alphabet ou encore la reconnaissance logographique de quelques mots (le prénom, papa, maman, etc.) ne suffisent pas pour être capable de déchiffrer un mot inconnu. La soussignée le constate tous les jours dans sa pratique en accueillant, au Centre de Psychopédagogie qu'elle a créé à Genève, un nombre important d'enfants qui, bien qu'étant en mesure de réciter par cœur l'alphabet, se révèlent toutefois totalement incapables de lire le moindre mot. 

S'agissant de la méthode La planète des alphas M. Frackowiak écrit les allégations suivantes: 
- elle constitue un "retour à des méthodes syllabiques révolues (…) au retour au b,a, ba, cher à M. de Robien." 
Si M. Frackowiak s'était donné la peine de prendre connaissance sérieusement de notre démarche pédagogique et notamment de son guide méthodologique, avant de se lancer dans une critique acerbe, il se serait rendu compte qu'à son instar, à celui du ministre ou encore des 18 chercheurs, auteurs d'une lettre publiée, en mars 2006, dans le Monde de l'Education, sous le titre "Un point de vue scientifique sur l'apprentissage de le lecture" (en consultation sur le site http://www.lscp.net/persons/ramus/lecture ), nous ne prônons en aucun cas le retour à un b,a, ba qui exige de l'enfant des exercices répétitifs et fastidieux dépourvus de sens. 
La planète des alphas n'est pas une méthode syllabique au vrai sens du terme, soit une méthode alphabétique qui passe par l'apprentissage des lettres par leur nom, puis par d'inlassables récitations de syllabes (ba, bi, bo, bu) exemptes de signification et totalement déconnectées du langage oral. La planète des alphas est une méthode phonique qui tient compte des constats scientifiques de ces vingt dernières années, lesquelles montrent, depuis les années 1990 environ (nous sommes bien loin des manuels ou abécédaires du 19ème siècle) l'importance cruciale de la "conscience phonémique", soit de la capacité à concevoir la parole comme une suite d'éléments distincts appelés phonèmes. C'est le développement de cette aptitude qui permettra en effet à l'enfant de faire la découverte du principe alphabétique, à savoir que les lettres ou combinaison de lettres de notre alphabet représentent les dits phonèmes, découverte qui, de l'avis de la quasi unanimité des chercheurs, constitue un passage obligé sur la voie de l'acquisition du langage écrit. Ainsi, partant du constat que l'écriture est une codification du langage oral, La planète des alphas met toujours en relation le mot écrit à lire avec l'expression de parole correspondante et une de ses signification possibles. L'expérience menée en 2004-2005 avec des classes "pilote" de CP (1ère primaire) a permis de compléter La planète des alphas par un guide méthodologique, des référentiels, des recueils de textes progressifs et un abondant classeur pédagogique comprenant des fiches d'activité et d'évaluation. La méthode permet donc aujourd'hui d'effectuer un travail en profondeur sur les divers aspects de l'apprentissage de la lecture. 
En premier lieu, La planète des alphas n'attend pas des enfants qu'ils soient des singes savants qui apprennent par cœur des connaissances, mais des êtres dotés d'intelligence qui vont comprendre comment utiliser des références pour s'approprier, à leur rythme, de manière active et autonome, les free.frrmations dont ils ont besoin pour construire leur apprentissage.
Ensuite, afin d'éviter de mettre en péril la compréhension, la méthode est progressive, allant du plus simple vers le plus complexe, tenant compte en permanence de la nécessité de conserver un rapport équilibré entre le coût attentionnel requis et les capacités cognitives disponibles. 
En outre, la lecture faisant appel à plusieurs niveaux de traitement cognitif, la méthode vise à enrichir et à développer les sens des enfants et, notamment, la vue, l’ouïe et le toucher.
Enfin, la finalité de la lecture étant naturellement la compréhension des textes, la méthode accorde une attention toute particulière à l’enrichissement du lexique, tout en effectuant un travail en profondeur sur la compréhension. Dans cette perspective, elle propose des activités visant à développer l’expression orale à partir de l’analyse de petites scènes illustrées ou de séries d’images séquentielles. Par ailleurs, les mots présentés ne sont jamais vides de sens, dans la mesure où ils sont toujours mis en relation avec une représentation imagée de leur signification, puis, dans la plupart des cas, utilisés dans divers contextes. Quant aux nombreuses activités proposées, elles ne se bornent pas à vérifier que le processus de compréhension s’est déroulé correctement; elles apportent également une aide concrète dans l’élaboration de "stratégies" facilitant l’accès au sens des textes. De plus, elles permettent d’effectuer tout un "travail" sur le développement de l’habileté d’identification des mots écrits, l’analyse critique des textes et des images, l’argumentation et la justification des choix, la syntaxe, les synonymes, les antonymes, les phrases de même sens ou de sens contraire, les similarités orthographiques et/ou phonologiques, les "frontières" entre les mots, la distinction entre des phonèmes de consonance proche, les unités intermédiaires entre la lettre et le mot (syllabes, préfixes) ou encore, pour ne citer que ces quelques aspects, le traitement des inférences et des anaphores. 
Soyons sérieux. Peut-on raisonnablement soutenir aujourd'hui que la méthode La planète des alphas ne travaille pas la compréhension et constitue un retour à l'enseignement d'un b,a, ba dénué de sens ?. 

- On affirme que la méthode est quasiment officielle en Suisse. 
S'agissant d'une méthode d'apprentissage de la lecture en français, nous avons toujours précisé que les free.frrmations données concernaient la Suisse francophone (romande). N'en déplaise à M. Frackowiak, il est indéniable qu'un nombre considérable d'enseignants utilise la méthode en Suisse romande. Dans le canton de Vaud notamment qui a lui seul représente le tiers de la population francophone, la méthode fait partie des six méthodes officielles recommandées par le département de la formation et de la jeunesse (ministère de l'éducation), selon les propres déclarations de Mme Catherine Lyon, Conseillère d'Etat, responsable du département susmentionné. A ce propos, nous invitons les lecteurs à consulter le site www.club-alpha.ch où ils pourront voir le reportage tourné à ce sujet par la Télévision Suisse Romande 1 (TSR 1) et plus particulièrement, l'entretien avec Mme Lyon. 

- On donne des nombres d'enseignants devenus adeptes de cette méthode et ces nombres sont fantaisistes. 
Ainsi que c'est précisé dans toutes les communications se rapportant à l'expérience menée à Doussard, les chiffres donnés - que nous confirmons - concernent les professionnels de l'éducation dans leur ensemble et non pas les seuls enseignants. Les 20000 professionnels cités se composent donc d'enseignants en maternelle et au CP, d'enseignants spécialisés (RASED, CLIS, CLAD, SEGPA, IME) ou encore d'orthophonistes. 

- On fait état du soutien de l'Inspection Académique du Nord 
Une journée de formation destinée aux inspecteurs, conseillers pédagogiques, directeurs d'établissement spécialisés de l'Inspection Académique du Nord a été organisée à Berlaimont le 5 avril 2006, à l'initiative de M. Thierry Denoyelle, inspecteur de l'éducation nationale en la circonscription d'Avesnes-AIS. A charge de preuve, nous tenons à la disposition de M. Frackowiak, copie du courrier qui a été adressé à cette occasion par le précité, en date du 6 mars 2006. 
Lors de cette journée, nous avons pu présenter la démarche à plusieurs inspecteurs et conseillers pédagogiques du département du Nord. M. Frackowiak qui officie sur Lille et qui dépend donc de l'Inspection Académique du Nord aurait été bien inspiré de venir s'free.frrmer, avant de dénigrer une méthode qu'il ne connaît pas et de traiter d'escrocs des personnes dont il ignore tout. 

- On joue de la caution scientifique alors qu'elle est discutable 
La méthode est reconnue par l'UNESCO qui l'a intégrée à plusieurs programmes d'alphabétisation (voir à ce propos l'application à Madagascar à l'adresse suivante www.unesco.org/education/finalextraitprogramme.pdf).

Elle a reçu l'aval scientifique de la Fondation Archives Jean Piaget de l'Université de Genève.

Elle a fait l'objet d'une évaluation scientifique extrêmement favorable réalisée par Marie Van Reybroeck, au sein de l'Université Libre de Bruxelles. 

Elle est préfacée par José Morais, professeur à l'Université Libre de Bruxelles, membre de l'Académie Royale de Belgique, membre du comité scientifique de l'Observatoire National de la Lecture (ONL), instance qui dépend du ministère de l'éducation nationale. José Morais est certainement, dans le domaine de la psychologie cognitive de la lecture, l'un des chercheurs les plus réputés et les plus respectés par ses pairs. 

Sur ses conseils, la méthode a notamment été présentée à deux autres chercheurs de réputation internationale, Mme Liliane Sprenger-Charolles et Johannes Christoph Ziegler, tous deux Directeurs de Recherches au CNRS. Ces deux chercheurs ont admis que la méthode traduisait en bonne partie, les constats scientifiques de ces dernières années. A noter que José Morais et ces deux chercheurs sont signataires de la lettre publiée dans Le Monde de l'Education en mars 2006 (http://www.lscp.net/persons/ramus/lecture) et leurs rapports sont joints à l'arrêté du ministre du 24 mars 2006 qui stipule notamment en son article 1, chiffre 2.7, programmation de l'apprentissage: "L’apprentissage de la lecture passe par le décodage et l’identification des mots et par l’acquisition progressive des démarches, des compétences et connaissances nécessaires à la compréhension. Au début du cours préparatoire, prenant appui sur le travail engagé à l’école maternelle sur les sonorités de la langue et qui doit être poursuivi aussi longtemps que nécessaire, un entraînement systématique à la relation entre graphèmes et phonèmes doit être assuré afin de permettre à l’élève de déchiffrer, de relier le mot écrit à son image auditive et à sa signification possible. Il est indispensable de développer le plus vite possible l’automatisation de la reconnaissance de l’image orthographique des mots."
Pour consulter l'arrêté: http://www.education.gouv.fr/bo/2006/13/MENE0600958A.htm 

Alain Content, Directeur du Laboratoire de Psychologie Expérimentale de l'Université Libre de Bruxelles, également signataire de la lettre précité, a déclaré dans un article du quotidien belge "Le Soir" du 6 mars 2001: "La démarche de Mme Claude Huguenin et Olivier Dubois rencontre assez précisément les principales conclusions des recherches effectuées dans le monde ces vingt dernières années" 

- la méthode "met en danger les enfants qui n'ont pas la chance, comme d'autres, de comprendre la fonction de l'écrit, de percevoir le plaisir de la lecture avec des parents qui ne se lassent pas de leur lire des histoires et qui parlent des écrits divers qu'ils rencontrent."
Dans la lettre déjà mentionnée publiée dans Le Monde de l'Education en mars 2006, 18 chercheurs francophones de réputation internationale, ont fait savoir ce que dit la recherche sur les méthodes d'enseignement de la lecture, en les comparant selon l'importance accordée au déchiffrage. "Les résultats sont les suivants:

l'enseignement systématique du déchiffrage est plus efficace que son enseignement non systématique ou absent; 
l'enseignement systématique du déchiffrage est plus efficace lorsqu'il démarre précocement que lorsqu'il démarre après le début de l'apprentissage de la lecture; 
les enfants qui suivent un enseignement systématique du déchiffrage obtiennent de meilleurs résultats que les autres, non seulement en lecture de mot, mais également en compréhension de texte (contrairement aux idées reçues sur les méfaits du déchiffrage qui conduirait à ânonner sans comprendre) ; 
l'enseignement systématique du déchiffrage est particulièrement supérieur aux autres méthodes pour les enfants à risque de difficultés d'apprentissage de la lecture, soit du fait de faiblesses en langage oral, soit du fait d'un milieu socio-culturel défavorisé; 
du moment que le déchiffrage est enseigné systématiquement, il importe peu que l’approche soit plutôt analytique (du mot ou de la syllabe vers le phonème) ou synthétique (du phonème vers la syllabe et le mot)." 

Outre qu'il est démontré que lorsqu'un enseignement systématique du déchiffrage est mis en place, les résultats en compréhension de textes sont meilleurs, il ressort également que celui-ci "est particulièrement supérieur aux autres méthodes pour les enfants à risque de difficultés d'apprentissage de la lecture (…) du fait d'un milieu socio-culturel défavorisé". 
Il s'en suit que La planète des alphas étant une méthode phonique qui travaille de manière explicite les correspondances graphème-phonème et donc le déchiffrage, ceci dès le début de l'apprentissage, constitue indubitablement une aide précieuse pour les enfants issus de milieux défavorisés, contrairement aux allégations erronées énoncées par M. Frackowiak. 
- Notons au passage que ceux qui prétendent résoudre les problèmes d'orthographe grâce à leur méthode miraculeuse, oublient sans états d'âmes que le U de Melle U, n'est pas du tout la même chose que le "hue!" qu'elle adresse à son cheval. Le "h", le "e" et le point d'exclamation ne sont pas jetés par-dessus bord de la planète. Je considère que sur cette simple question, la planète trompe son monde. 

Cette remarque, sortie du contexte de la démarche, est totalement absurde. Au démarrage de l'apprentissage, dans les tous premiers jours, il s'agit de développer la conscience phonémique de l'enfant qui, nous le savons, constitue un pré requis indispensable à la mise en place du processus de lecture. Dans cette optique, il est demandé à l'enfant d'identifier un phonème du langage oral et de le mettre en relation avec le personnage correspondant, en l'espèce Melle U. Ce n'est évidemment que plus tard que l'enfant découvrira qu'un phonème peut être représenté par diverses formes orthographiques. 

- "Les alphas, la méthode qui fait revenir la pédagogie 190 ans en arrière (…) on a même retrouvé un monsieur U dans un manuel de 1817" 
A lire M. Frackowiak, on serait tenté de se demander qui fait un bond de 190 ans en arrière, surtout quand on songe que la méthode globale trouve son origine vers la fin du 18ème siècle.. 
Comme nous l'avons montré, les abécédaires du 19ème siècle n'ont rien à voir avec les alphas. De tout temps, on a cherché à décorer les lettres, à les humaniser pour les rendre plus sympathiques. Mais les alphas sont bien autre chose que des lettres décorées. Ils ont la forme et une raison d'émettre le son des lettres qu'ils représentent. De plus, leur nom commence par cette lettre. Le "f", par exemple, est une fusée dont le bruit du moteur fait "ffff". Ainsi, les alphas matérialisent la relation qui unit les unités phoniques du langage oral aux unités graphique du langage écrit. Donnant une image concrète aux phonèmes si abstraits de notre langage, les alphas permettent de contourner l'abstraction qui fait souvent défaut aux jeunes apprentis lecteurs de cinq ou six ans. Ils représentent le principe alphabétique mis sous une forme adaptée au monde des enfants. 

En conclusion, il résulte clairement de ce qui précède que les allégations de M. Frackowiak sont totalement mensongères et, au surplus, calomnieuse. Quant à nous, nous clôturerons cette lettre par la réflexion d'une petite fille s'appelant Marine qui a participé à l'expérience menée à Doussard et à qui la maman – qui lisait un des articles de M. Frackowiak sur internet – expliquait qu'un monsieur disait qu'on ne pouvait pas apprendre à lire avec les alphas: "Il est fou… Il a rien compris aux alphas. En plus, il écrit avec en  alphas tout nus et il le sait même pas."

Doussard, le 20 mai 2006.
Mme Claude Huguenin et Olivier Dubois
LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES

| Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |