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Tsunami: moins du tiers
des fonds promis a été versé
GENEVE - 07 02 05 - - Un mois et demi environ après le séisme et le tsunami du 26 décembre en Asie du Sud, les Nations unies n'ont encore reçu qu'un peu moins du tiers de l'aide financière promise par la communauté internationale, a déclaré lundi Margareta Wahlstrom, émissaire spéciale du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan. Sur les 977 millions de dollars (761 millions d'euros) demandés par l'ONU et que les gouvernements s'étaient engagés à fournir, seuls quelque 360 millions (280 millions d'euros) ont été effectivement donnés, selon elle. "C'est très laborieux pour obtenir 100% de l'appel. Voici notre message aux gouvernements: s'il vous plaît, transformez vos promesses en argent à la banque. Seul l'argent à la banque permet le travail sur le terrain", a souligné Mme Wahlstrom, invoquant notamment des lourdeurs administratives dans les pays donateurs. L'affectation des fonds est également problématique, ajoute l'émissaire de M. Annan, car si l'ONU a parfois reçu plus qu'elle ne demandait pour les programmes d'aide d'urgence, ceux de relogement temporaire et de reconstruction de l'industrie locale ne sont financés qu'à 35% ou 50%. Les gouvernements "sont très généreux pour l'alimentation, la santé et les enfants mais très lents pour les moyens d'existence et les abris, c'est classique", note Mme Wahlstrom. Elisabeth Byrs, porte-parole du bureau onusien
de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, se montre optimiste:
"Nous
avons reçu 700 millions de dollars (545 millions d'euros), que ce
soit en engagements écrits ou en fonds réellement versés.
Nous recevrons le reste bientôt, dans les semaines ou jours prochains",
estime-t-elle.
Humanitaire Promesses et réalités par Eric Chol, Benjamin Masse-Stamberger Aides publiques et privées confondues, la France s'est montrée généreuse. Mais, si l'on fait le compte des dépenses déjà engagées par l'Etat, on est loin de l'effort annoncé Six semaines après la tragédie de l'océan Indien
qui a fait près de 300 000 victimes, et alors que les premiers secours
plient bagage - le porte-avions américain Lincoln a quitté
les eaux indonésiennes ce week-end - l'élan international
de générosité se chiffre à une dizaine de milliards
d'euros. Des promesses déjà en partie tenues, puisque 897
millions de dollars ont été versés sur le compte des
Nations unies, soit 92% de la somme réclamée par le secrétaire
général, Kofi Annan, le 6 janvier.
La France n'a pas fait exception, totalisant 500 millions d'euros de promesses de dons publics et privés. Médecins sans frontières (90 millions d'euros recueillis dans le monde) a eu par exemple la surprise de recevoir un chèque de 1 million d'un bienfaiteur français. En tête des entreprises les plus généreuses, l'opérateur Orange a cassé sa tirelire en versant l'équivalent de 4 millions. Entreprises et particuliers ont ainsi donné au total 150 millions d'euros. Restent les 350 millions annoncés par le gouvernement, une somme coquette qui, sur le papier, place la France dans le peloton de tête des bienfaiteurs publics, derrière l'Australie (600 millions), le Japon (400 millions) et l'Allemagne (385 millions), mais devant les Etats-Unis (270 millions). Sur le papier du moins. Car, en réalité, le chiffre avancé par la France tient plus de l'affichage que de l'engagement réel. Début février, les pouvoirs publics n'avaient en effet déboursé que 26 millions d'euros, soit moins de 10% de leurs promesses. Premier chèque: près de 13 millions d'euros immédiatement versés aux agences onusiennes. Beau geste, mais relativement limité, puisque, selon un pointage des Nations unies du 2 février obtenu par L'Express, la France n'arrive qu'au 13e rang mondial des contributeurs, loin derrière le Japon (176 millions de dollars déjà versés), le Royaume-Uni (57 millions), l'Allemagne (52 millions), la Norvège (50 millions) ou même la Chine (15 millions). Un deuxième virement français de 5 millions d'euros a suivi en faveur du Comité international de la Croix-Rouge. Troisième gros chèque signé par Paris: 5 millions d'euros pour l'aide d'urgence envoyée aux pays touchés. Une facture incluant médicaments et matériels de secours, mais aussi affrètement d'avions. Selon une estimation confidentielle du gouvernement, 224 000€ont ainsi été dépensés pour la location de l'Airbus A 310 ayant servi à acheminer secouristes et matériels de première urgence à Sri Lanka et aux Maldives le 28 décembre 2004; 160 000 € pour celle de l'A 319 utilisé par le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, parti pour Colombo et Phuket avec une équipe médicale fin décembre; 300 000 € pour l'A310 médicalisé ayant permis le rapatriement des blessés de Thaïlande; 300 000 € encore pour l'A 310 emprunté par Philippe Douste-Blazy pour se rendre à Sri Lanka le 2 janvier... Sans compter les frais sur place: plus de 1 million d'euros pour l'envoi de secouristes de la Sécurité civile et d'un hôpital de campagne à Banda Aceh. Enfin, dernier poste, les 3 millions d'euros devant être débloqués dans les tout prochains jours par les agences de l'eau pour fournir de l'eau potable aux victimes du tsunami. Voilà pour 26 millions d'euros de frais effectivement engagés: afin de financer cet effort, le gouvernement a dû racler ses fonds de tiroirs, puisant dans les réserves de précaution du budget 2004. Quant au restant de l'aide promise, soit 324 millions d'euros, son financement demeure encore flou. Jean-François Copé, secrétaire d'Etat au Budget, devrait dénicher sans trop de difficulté les 20 millions d'euros demandés pour la prévention et la santé publique dans les réserves du budget 2005. Paris, soucieux de gonfler au maximum son enveloppe, a procédé à un petit tour de passe-passe en incluant dans celle-ci sa propre contribution à l'aide européenne, qu'elle estime à 5 millions. Ce qui a fait sursauter les fonctionnaires bruxellois: l'argent promis par l'Europe provient en effet du budget communautaire, et «il est pour le moins artificiel d'isoler la quote-part d'un Etat», estime un fonctionnaire de la commission chargée de l'action humanitaire. Des additions à refaire
Reste le moratoire sur la dette, proposé dans le cadre du Club de Paris. Une initiative française dont le coût sera principalement supporté par d'autres: ainsi, sur les 2,5 milliards d'euros que l'Indonésie doit rembourser en 2005 aux créanciers du Club de Paris, la France compte pour 100 millions, le Japon pour 1 milliard! Pour être complet, le gouvernement devra enfin, dans ses comptes d'apothicaire, évaluer l'imposant dispositif militaire déployé par la France dans l'océan Indien. Or, dans le secteur de la défense, les coûts s'envolent très vite. Ainsi, la facture de l'avion patrouilleur Breguet Atlantic s'élève à 200 000 € pour l'envoi sur place, auxquels s'ajoutent 100 000 € par jour d'utilisation. Autre exemple, le tarif de la location d'avions gros-porteurs (Antonov 124, une fois et demie la taille d'un Boeing 747) pour acheminer des hélicoptères Puma en Indonésie se chiffre à 1,5 million d'euros. Sans parler du coût de l'envoi du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc avec les 1 100 membres de son équipage. Au total, estime-t-on au ministère de la Défense, le surcoût lié à l'opération militaire dans l'océan Indien atteint 15 millions d'euros, à intégrer dans l'enveloppe globale des dépenses. C'est bien entendu moins que le coût de l'armada américaine (100 millions de dollars), mais presque autant que l'aide civile d'urgence. C'est pourquoi, par souci de transparence, le gouvernement va devoir refaire ses additions. Il pourrait aussi revoir le volume de son engagement, d'autant que les Nations unies devraient lancer un nouvel appel de fonds en mars prochain. «De toute façon, confie le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Renaud Muselier, nous aurons à nous justifier dans six mois sur l'utilisation de l'argent public.» L'Express du 07/02/2005
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