alternatives éducatives : des écoles, collèges et lycées différents
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Un enfant sur 12 contraint aux pires formes de travail
"Aujourd'hui, seulement cinq pays -Danemark, Norvège, Pays-Bas, Luxembourg et Suède- tiennent leur promesse"
  

Des ONG se ruinent à faire la quête

Les sociétés privées qui recrutent les donateurs ne sont pas des philantropes ... 

Le ballet est bien rodé. Des équipes de jeunes habillés aux couleurs de la Croix-Rouge, de la Ligue contre le cancer, d'Aides ou de Médecins du monde investissent un morceau de trottoir. Sourire aux lèvres, ces « recruteurs de donateurs » abordent les passants et leur proposent de signer une autorisation de prélèvement bancaire mensuel en faveur de l'association humanitaire qu'ils représentent et dont ils défendent la cause avec des accents à tirer des larmes. Le quidam n'a pas de relevé d'identité bancaire? Qu'à cela ne tienne! Son interlocuteur lui offre aussitôt de l'accompagner jusqu'au distributeur le plus proche, qui lui délivrera le précieux document. 

Des militants désintéressés? Une jeunesse engagée? Pas vraiment. Ce sont des chômeurs, embauchés en CDD par des sociétés spécialisées dans le «business» de la collecte charitable. Les ONG, qui doivent faire face à la baisse des subventions publiques, ont de plus en plus recours à ce système de financement, censé leur apporter des recettes régulières et abondantes. Mais l'addition est salée: si les «quêteurs» touchent de 10 à 11 euros brut de l'heure, leur employeur facture la prestation six ou huit fois plus cher aux ONG clientes. Avec un rendement plutôt faible: il faut compter au moins deux heures de boulot pour un seul donateur. 

Plus gênant: cela devient vite une addiction, et 30 à 50 % des sommes récoltées sont aussitôt englouties dans la recherche de nouveaux donateurs. Ainsi, en 2010, l'association Aides (de lutte contre le sida) a encaissé 14 millions grâce aux services d'ONG Conseil, numéro 1 de la collecte de rue. Mais, la même année, Aides a versé à cette société 6 millions pour ses prestations. Soit pas loin de la moitié de ses gains. 

Croix-Rouge de confusion 

Action contre la faim et Médecins du monde s'en sortent un peu mieux. La question est si sensible que la Croix-Rouge, cliente elle aussi d'ONG Conseil, préfère se réfugier dans le silence. «Je ne sais pas si j'ai envie de vous donner ces chiffres», lâche au «Canard » un responsable national qui se flatte d'ordinaire de faire preuve de la plus totale transparence. 

Pour masquer la faiblesse du rendement, les ONG clientes et les boîtes spécialisées dans ce genre de commerce ont choisi une méthode de calcul originale. Elles additionnent les sommes déjà reçues et celles qui doivent être versées à l'avenir - mais qui restent hypothétiques - grâce aux ordres de prélèvement automatique. Jean-Paul Caulin-Recoing, co­gérant d'ONG Conseil, claironne ainsi que les 60 millions facturés aux associations par sa société depuis 2005 vont, promis-juré, engendrer 330 millions de dons d'ici à 2013. En attendant, le bilan est moins fracassant: les sommes réellement encaissées plafonnent aujourd'hui à 130 millions ... 

Capitaux charitables 

Les prouesses annoncées ont laissé dubitative la Cour des comptes. Dans un rapport sur l'association Aides portant sur l'année 2008, mais qui vient seulement d'être rendu public, les magistrats s'alarmaient déjà «de la fragilité et de l'incertitude des prévisions». 

Depuis, la situation ne s'est pas améliorée. «La fidélité des donateurs tend à s'éroder, les contrats signés récemment tendent à être résiliés plus rapidement», souligne une autre étude, effectuée par un cabinet d'audit privé pour le compte de la Direction générale de la santé et remise en septembre 2010. Or les associations doivent garder leurs bienfaiteurs durant dix-sept mois en moyenne pour rentabiliser les frais de recrutement et commencer à être bénéficiaires. La Cour des comptes s'est aussi inquiétée du manque de clarté des contrats passés par ces sociétés, dont il n'est «pas possible d'apprécier exactement la marge nette, ni qu'elle n'est pas abusive». Joint par «Le Canard», le patron d'ONG Conseil jure pourtant qu'il est irréprochable et que sa boîte gagne raisonnablement sa vie, sans plus ... 

Mais aujourd'hui, la faute à la crise, le public est saturé de sollicitations charitables. Le marché de la collecte de rue affiche une baisse de 10 à 15 %. Les professionnels ont dû instaurer la mise en «jachère» (sic) de certaines villes pour laisser au public le temps de reconstituer son capital de générosité. «Vous savez, les donateurs, c'est comme les pommes, confie au "Canard" le patron de la société Donadium, rivale d'ONG Conseil. Au début ils étaient à portée de main, maintenant il faut un escabeau pour aller les chercher.» 

Tant que les «recruteurs» ne les prennent pas pour des poires ... 

Hervé Liffran 
Le Canard enchaîné - 23 février 2011
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Archives :
Octobre 2005 - Rapport d'information fait au nom de la Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation sur le rapport de la Cour des comptes relatif aux fonds octroyés aux organisations non gouvernementales (ONG) françaises par le ministère des affaires étrangères 

TRAVAIL DES ENFANTS
250 millions d’enfants travaillent dans le monde
Le Monde - 11 mai 2004 

 

Selon les travaux d’une conférence internationale consacrée à ce fléau, 
donner une instruction à ces enfants coûterait 11 milliards de dollars, 

soit trois jours des ressources mondiales dépensées en armements.

Donner une instruction aux quelque 246 millions d’enfants forcés de travailler à travers le monde coûterait 11 milliards de dollars (9,29 milliards d’euros), selon les travaux d’une conférence internationale contre le travail des enfants, qui s’est ouverte lundi 10 mai à Florence (Italie). 

"Onze milliards de dollars, ce qui représente trois jours des ressources mondiales dépensées en armements, permettraient de donner une instruction aux enfants qui en sont privés", a déclaré Kailash Satyarthi, président de la Marche globale contre le travail des enfants, une organisation non gouvernementale basée en Inde. 

Il a expliqué à titre de comparaison que cette somme était "l’équivalent d’un cinquième des dépenses annuelles de tabac aux Etats-Unis ou des sommes consacrées en un an en Europe à l’achat de produits cosmétiques"

Dans le monde, quelque 246 millions d’enfants - soit 18,5 % de la population mineure - travaillent, pour la moitié d’entre eux à temps plein, selon des études de l’Organisation internationale du travail (OIT). 

Sur ce total, 10,8 % sont contraints à des travaux pénibles, dans des conditions qui mettent leur santé et leur développement en danger, tandis que 8 à 20 millions d’enfants se livrent au trafic de stupéfiants ou à la prostitution. 

Les pays riches également concernés 

Les orateurs de la conférence ont souligné que le travail des enfants était également un phénomène existant dans les pays occidentaux. 
En Italie, la CGIL, première centrale syndicale du pays, affirme que 400 000 enfants sont concernés dans la Péninsule, y compris dans les zones riches et industrialisées, un chiffre contesté par le ministère du travail. 

Des enfants ayant travaillé très jeunes dans des usines d’Asie, dans l’agriculture ou dans la pêche en Afrique, doivent apporter leurs témoignages pendant cette conférence. 

La rencontre est organisée par la Marche globale et les trois grands syndicats italiens CGIL, CISL (catholique) et UIL (modéré), avec la participation d’organisations internationales comme l’OIT et l’Unicef. 

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