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 "rien n'empêche le conseil d'administration d'adopter un règlement intérieur
prévoyant l'interdiction du port de la soutane à tous les membre de la communauté scolaire"
  

L'interdiction du pantacourt au lycée passe mal

St Ouen l'aumône - AURÉLIEN et Guillaume, lycéens de 18 et 17 ans, ont eu une mauvaise surprise à la rentrée : « On était en pantacourt, car il faisait bon. Les surveillants nous ont dit que c'était désormais interdit et qu'on serait exclus si on revenait comme ça. » Ces deux adolescents ne sont pas élèves dans le pensionnat virtuel de Chavagnes, sur M 6, mais en terminale au lycée Edmond-Rostand, à Saint-Ouen-l'Aumône. 

Et ils ne comprennent pas pourquoi la direction de cet établissement d'enseignement général et technologique de 1 300 élèves a ainsi durci le ton au retour de vacances et interdit ces pantalons qui s'arrêtent au-dessous du genoux. « On nous a supprimé cette liberté sans explication, disent-ils. C'est un lycée strict, classé en ZEP (zone d'éducation prioritaire), mais on n'avait jamais eu de remarques sur nos tenues. » « Il y a un tel acharnement que cela met une mauvaise ambiance, tempête Coraline, elle aussi en terminale et privée de pantacourt. D'autant plus que certains profs en portent... La notion de tenue correcte est très aléatoire. Pourquoi ne rien dire à une fille qui est en tailleur, mais avec un décolleté plongeant et une jupe très courte ? » 

« Ce type de décision est laissé à l'appréciation de chaque équipe » Alertée par plusieurs élèves, qui s'apprêtaient à lancer une pétition, et par de « nombreux parents agacés », la FCPE a décidé de monter au créneau. Après être intervenus au conseil d'administration, sans obtenir selon eux d'explications valables ou légales, ils ont écrit lundi à la proviseur du lycée. Ils lui demandent de revenir sur ses décisions, qui, dixit la FCPE, « ne garantissent pas le respect de l'identité de chacun et l'épanouissement individuel au sein de la collectivité » et « ne contribuent en rien à une meilleure scolarité ». Sollicitée, la direction du lycée n'a pas souhaité s'exprimer. Elle renvoie vers le rectorat de Versailles... où on découvre l'affaire. « C'est une première, s'étonne-t-on au cabinet du recteur. Il n'y a aucune consigne pour durcir le règlement vestimentaire. On n'a d'ailleurs pas constaté de dérives chez les élèves et le pantacourt n'a rien de choquant. Mais ce type de décision est laissé à l'appréciation de chaque équipe et il y a peut-être eu des abus par le passé dans ce lycée... »

Les parents d'élèves FCPE, en tout cas, estiment que ces décisions ne sont pas anecdotiques dans le débat actuel sur le retour à la sévérité dans l'enseignement. « Certains ont dans la tête le retour à l'uniforme, d'autres parlent de revenir à la séparation filles-garçons, s'inquiète Dominique Mihura, responsable des parents d'élèves de Saint-Ouen-l'Aumône. Ce n'est pas notre conception de l'école. Si cela solutionnait les problèmes, ça se saurait. Au contraire, si le lycée veut préparer aux métiers d'aujourd'hui et à la vie en société, il se doit d'évoluer avec elle. »


«IL Y A une dérive vestimentaire chez les élèves » 

 POUR AVOIR ÉTÉ chef d'établissement privé pendant vingt-cinq ans avant d'être directeur diocésain de l'enseignement catholique, Maurice Girona n'est pas du tout étonné par le débat qui se pose dans l'enseignement public : « C'est une vieille question, que j'ai dû moi-même aborder à de multiples reprises. Il y a, depuis plusieurs années, une dérive vestimentaire chez les élèves, notamment chez les jeunes filles, et j'ai souvent bataillé. Mais, à chaque fois, j'ai longuement dialogué avec les élèves, discuté avec leurs parents, et cela s'est toujours solutionné sans qu'on durcisse le règlement. »

Cela dit, Maurice Girona estime qu'un chef d'établissement doit rester vigilant sur la question vestimentaire. « Sans parler d'uniforme, il ne faut pas non plus laisser faire n'importe quoi, estime-t-il. Certains élèves qui viennent en tenue de touriste ont la mentalité qui va avec. Il faut leur rappeler qu'un lycée est un lieu d'enseignement avant d'être un lieu de rencontre. C'est encore moins un défilé de mode ou une soirée à la plage. Ce n'est pas toujours évident à gérer, il faut trouver le ton juste entre souplesse et rigueur. Mais si on leur explique, les jeunes comprennent. Il faut faire confiance à leur intelligence. » 
 

E.B. 
Le Parisien , mercredi 06 octobre 2004 
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