alternatives éducatives : des écoles différentes
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Mobilisation d'une école : Antonio ne devrait pas être expulsé (avocat)

19/01/05 -   La mobilisation dans une école parisienne pour qu'un Angolais en situation irrégulière, grand frère d'un élève de CM2, ne soit pas expulsé vers l'Angola, a porté ses fruits car la directrice a reçu l'assurance que le dossier "était instruit avec bienveillance", selon son avocat.

Antonio, 20 ans, est arrivé en France avec son petit frère Maziamo, 10 ans, en mai 2002, après le massacre de la famille en Angola.

Mais ce récit n'avait pas convaincu l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) en 2003 ni la commission de recours en décembre dernier.

Des enseignants et des parents d'élèves de l'école Pierre Larousse (XIVe), où est scolarisé Maziamo se sont émus de cette menace de séparation des deux frères et se sont mobilisés pour rendre l'affaire publique.

"Nous sommes très choqués qu'on sépare les enfants. Ils sont seuls au monde, pour nous c'est inconcevable", avait déclaré la directrice de l'école Françoise Carbonnel.

Lundi, elle a reçu l'assurance que "les plus hautes instances de l'Etat se penchent avec bienveillance sur le dossier", a affirmé à l'AFP l'avocat d'Antonio, Me Thomas Maier.

Une régularisation permettrait à Antonio de travailler, puisqu'une promesse d'emploi dans le bâtiment lui a été faite, selon la directrice.

"Leur chance, c'est que Maziamo était depuis deux ans à l'école et que nous le connaissions, nous n'aurions pas su intervenir pour un nouvel élève et je pense que d'autres sont dans leur cas", a estimé Mme Carbonnel.

De Ferry à Randy ...
- Dès le mois d’avril 1881, JulesFerry déclenche une opération militaire contre les Kroumirs en Tunisie, opération qui aboutit le 10 mai à l’obtention par la France d’un protectorat sur ce pays. En novembre 1883, il prend le poste de ministre des affaires étrangères, en remplacement de Challemel-Lacour, poursuit les opérations en Afrique du Nord, s’assure de droits au Congo et met un pied à Madagascar, en occupant la rade de Diego-Suarez

- 02 octobre 2004 - Depuis une semaine Randy et sa maman sont détenus au centre de retention de Rouen. La maman de Randy, déboutée du droit d’asile par la justice, a été arrêtée à Rennes à la sortie de l’école Clémenceau alors qu’elle venait chercher son fils, la préfète ayant pris un arrêté d’expulsion à son encontre. C’est l’inspection d’académie qui a renseigné les services de police pour permettre cette arrestation.  Randy, 6 ans, non expulsable [ au Congo ], a préféré suivre sa maman plutôt que d’être séparé d’elle et placé dans un foyer.
Quelle est cette socièté qui permet soit de séparer une mère de son enfant ou bien d’expulser un enfant?
Quelle est cette société qui se sert d’un enfant pour arrêter sa maman?
  

Le juge des libertés délivre Randy, 6 ans, 
du centre de rétention

Selon la cour d'appel de Rouen, un enfant n'a pas sa place dans ce lieu.

Par Pierre-Henri ALLAIN -  12/10/04 - Liberation - Rennes correspondance

Randy, 6 ans et demi, a retrouvé ses camarades d'école à Rennes, jeudi. Il venait de passer plus de deux semaines au centre de rétention de Rouen, dans l'attente d'un vol pour la République démocratique du Congo. 

Sans une décision de la cour d'appel de Rouen, annulant un arrêté de renouvellement de la rétention, accordée par le juge des libertés, l'enfant s'y trouverait sans doute encore.

L'enfant séjournait dans le centre pour la raison suivante : le consulat congolais, après avoir accordé un laissez-passer à la mère (certificat obligatoire pour être autorisé à rentrer au Congo), ne s'était pas «prononcé sur celui de Randy, nécessaire au maintien de celui-ci aux côtés de sa mère», et «le départ de madame Bondo du territoire français [était] difficilement exécutable du fait de la séparation envisageable d'avec son fils».

Dans son arrêt, s'appuyant sur la Convention européenne des droits de l'homme, la cour a jugé que le maintien de l'enfant en zone de rétention représentait «une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public et familial». Tout en ne remettant pas en cause la procédure d'expulsion, les autorités françaises ayant assigné à résidence Luzeyidio Bondo, la cour d'appel s'est donc prononcée contre une éventuelle séparation de la mère et de l'enfant.

Simple répit ou préalable à une régularisation ? Le comité de soutien aux sans-papiers de Rennes n'ose croire à cette seconde possibilité, mais reste mobilisé. «Toute cette affaire est l'illustration caricaturale de ce qui se fait en matière d'expulsion, estime une de ses membres, Sophie Burlier. Le point positif, c'est que la décision de la cour d'appel est la première qui va contre la volonté de la préfecture d'Ille-et-Vilaine.»

Cette dernière n'aura en tout cas rien négligé pour retrouver et interpeller Luzeyidio Bondo. C'est en effet à la suite d'un avis de recherche d'enfant «dans l'intérêt des personnes concernées», lancé par le parquet de Rennes dans les écoles via l'inspection académique, que la mère a été localisée. A la mi-septembre, la police aux frontières l'attendait devant le groupe scolaire où elle venait d'accompagner son fils. Une méthode qui avait provoqué l'indignation de parents et des syndicats.

Expulsion d'un enfant et sa mère à Rennes: 
Claire Brisset contre la méthode 

27/09/04 -  La Défenseure des enfants Claire Brisset a dénoncé lundi "l'utilisation de l'institution scolaire" par les services de police, à Rennes, pour retrouver l'adresse d'une mère de famille en situation irrégulière afin de la reconduire à la frontière.

Une trentaine de personnes ont manifesté lundi devant une école de Rennes pour dénoncer l'expulsion d'un élève de six ans et de sa mère congolaise, en situation irrégulière, qui avait été arrêtée devant l'établissement alors qu'elle venait chercher son fils.

"Les services de police sont passés par l'institution scolaire pour retrouver l'adresse d'une mère de famille en situation irrégulière afin de la reconduire à la frontière", déplore Mme Brisset dans un communiqué.

"Les professionnels ont été instrumentalisés (...). L'institution scolaire a été utilisée pour parvenir à un résultat, la reconduite à la frontière de la mère, qui certes est conforme à la loi mais n'est certainement pas favorable à cet enfant, scolarisé depuis plus d'un an", a poursuivi Mme Brisset. 

La Défenseure des enfants est par ailleurs revenue sur l'affaire dans le Var concernant une fillette franco-américaine, Charlotte, 4 ans, au centre d'un conflit entre ses parents qui s'en disputent la garde.

"Les conditions d'exécution d'une décision, prise dans l'intérêt de l'enfant, aboutissent au résultat contraire à celui envisagé et créent une situation traumatisante non seulement pour l'enfant mais aussi pour l'ensemble de ses camarades qui, évidemment, ne pouvaient rien y comprendre", estime Mme Brisset. 

"Il serait particulièrement dangereux que la prise en compte de l'intérêt de l'enfant disparaisse derrière les nécessités d'exécuter des décisions, quelque incontestables qu'elles soient", ajoute-t-elle.



Manifestation à Rennes contre l'expulsion d'un enfant de 6 ans et de sa mère

27/09/04 -  Une trentaine de personnes ont manifesté lundi devant une école de Rennes pour dénoncer l'expulsion d'un élève de six ans et de sa mère congolaise, en situation irrégulière, qui avait été arrêtée devant l'établissement alors qu'elle venait chercher son fils.

La jeune femme avait été interpellée par la police qui l'avait localisée après un avis de recherche sur son enfant lancé par l'inspection académique, à la demande du procureur de la République, selon les manifestants.

"A notre connaissance, c'est la première fois qu'on arrête quelqu'un de cette façon. La police a utilisé l'enfant pour retrouver la mère. Les enseignants ne veulent pas devenir des délateurs auprès de la police", s'indigne Monique Bochet, secrétaire adjoint de la FSU d'Ille-et-Vilaine.

"L'école doit rester un sanctuaire où les enfants sont protégés. Sinon, les enfants de gens en situation irrégulière risquent de ne plus aller à l'école de peur de faire arrêter leurs parents", explique-t-elle.

Des parents d'élèves, des militants syndicaux et des représentants associatifs (Ligue des droits de l'Homme, MRAP, collectif de soutien aux personnes sans papier) ont réclamé l'annulation de l'arrêté d'expulsion qui frappe Luzeyidio Bondo, 28 ans, originaire de la République démocratique du Congo, et indirectement son fils, Randy.

Le petit garçon et la jeune femme ont été placés dans un centre de rétention de Rouen.

La mère a la possibilité de laisser son enfant en France, mais ne supporte pas une telle séparation.



Un écolier en rétention avec sa maman 
samedi 25 septembre 2004 - ouest-france

Des parents s'indignent, les syndicats et les associations crient au scandale.
Réunis hier dans les locaux de la FSU, les parents d'élèves et les militants des droits de l'homme demandent à la préfète « de revenir sur cette décision inhumaine ».

Un enfant de l'école Clemenceau, Randy, 6 ans, est parti pour le centre de rétention de Rouen avec sa maman, une Congolaise en situation irrégulière. Indirectement, c'est grâce à l'inspection académique que la police aurait repéré cette femme. Des parents d'élèves s'indignent, les syndicats d'enseignants et les militants des droits de l'homme expriment leur révolte. 
« M'sieur, m'sieur, il va revenir à l'école, Randy ? » À peine descendu de voiture hier midi, le journaliste est assailli par les gamins de Georges-Clemenceau, une école du quartier des Champs-Manceaux. « Qu'est-ce qu'ils vont lui faire ? », questionne sa camarade de CP Salomé, petite blonde aux yeux embués de larmes. « Il est trop gentil, trop chou », ajoute une autre enfant. « Et en plus, conclut Abdoul-Raouf, un grand de CM 2, il est super fort au foot». Né à Kinshasa (ex-Zaïre) début 1998, Randy habitait avec sa mère, Luzeyidio Bondo, 28 ans, dans un appartement du quartier. Après une année en maternelle, il venait de faire sa rentrée en CP.

Mais Mme Bondo a été rattrapée par sa situation irrégulière en France. Sa demande d'asile politique a été repoussée, comme 90 % des demandes. Du coup, la préfète a pris un arrêté de reconduite à la frontière. Mme Bondo a contesté cet arrêté, le 7 juin dernier devant le tribunal administratif. Mais celui-ci a donné raison à la préfète. L'appel formulé devant le Conseil d'État n'étant pas suspensif, la jeune Congolaise est expulsable. Pas son enfant, puisque la France n'expulse pas les mineurs.

Une première ?
Chargée de cette reconduite, la PAF (police de l'air et des frontières) a demandé à l'inspection académique de lui dire dans quelle école était scolarisé Randy. « C'était une recherche dans l'intérêt des familles et sur requête du procureur, comme nous en recevons une centaine par an, explique Jean Hanry, adjoint de l'inspecteur d'académie. Mais la police n'a pas précisé pour quel motif elle recherchait l'enfant. En tant que fonctionnaire, j'ai fait ni plus ni moins que mon travail. En tant qu'homme et grand-père, je suis très ému par cette affaire. À ma connaissance, c'est une première en Ille-et-Vilaine. »

Mme Bondo a donc été interpellée par la PAF. À l'aéroport de Saint-Jacques, on allait la mettre dans un avion pour Rouen, où se trouve le centre de rétention administrative avant l'expulsion. Ce sont les services sociaux qui sont venus, à l'école, chercher le petit Randy. La mère a refusé de se séparer de son enfant et de le confier aux services sociaux. Randy est lui aussi monté dans l'avion.
À l'école Clemenceau, c'est l'indignation. « La police a instrumentalisé l'enfant pour attraper la maman », accuse un des 40 parents mobilisés hier midi. Si le directeur Arnaud Lahogue refuse de s'exprimer, Gaëlle Rieuf, animatrice et elle-même mère d'un écolier, n'a pas peur de parler. «Randy est arrivé en France à l'âge de deux ans, c'est un enfant très sociable. Je l'ai eu au téléphone hier soir à Rouen. Il ne demande qu'une chose : retrouver ses copains d'école.»

Du côté du Collectif des sans-papiers, du MRAP, de la Ligue des Droits de l'homme et des syndicats FSU et SGEN-CFDT, c'est la levée de boucliers. « On demande à l'école publique de se transformer en entreprise de délation, c'est scandaleux. L'inspection académique a été piégée par la police. Il est hors de question de transformer les instits en indics. »

Manif aujourd'hui
Randy restera-t-il en France, séparé de sa mère ? « Si Mme Bondo choisit de l'emmener avec elle ? Le Congo est un pays instable où sévissent la peste, le choléra et la guerre », rappellent les militants des droits de l'homme. Avec la FSU, ils ont demandé une entrevue à la préfète. Et appellent à manifester aujourd'hui à 16 h salle de la Criée. 
Hier soir, la préfecture n'a pas souhaité commenter ce dossier.

Michel TANNEAU.

Deux tiers des centres de rétention hors normes
Sévère état des lieux de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).

Par Charlotte ROTMAN - vendredi 06 août 2004 - Liberation 

Le constat, sévère, était connu. Mais cette fois il émane de l'administration. Selon un rapport conjoint de l'Inspection générale de l'administration (IGA) et de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), révélé hier par le journal la Croix, deux tiers des centres de rétention administrative (CRA) en France sont hors normes (1). 
Seuls sept répondent aux critères d'équipements réglementaires. Au ministère de la Cohésion sociale, destinataire avec la place Beauvau du rapport, on prend acte de cet état des lieux. «Avec l'allongement de la durée de rétention, les centres changent de nature, admet un conseiller du ministre. Il nous faut un dispositif en rapport avec les ambitions de reconduites à la frontière.» Le ministère a prévu de débloquer 4 millions supplémentaires pour le fonctionnement des CRA.

«Horreurs». Ces lieux censés accueillir les étrangers en situation irrégulière en instance d'expulsion font depuis longtemps l'objet de critiques. Chaque année, la Cimade, association de soutien aux étrangers habilitée à y travailler, dresse un bilan. Chaque année, celui-ci est accablant. Le dernier rapport dénonçait des centres «pleins à craquer» qui se rapprochent de plus en plus «d'un régime carcéral» (Libération du 7 juillet).

En 2000, Louis Mermaz, alors député, avait visité ces lieux, qu'il avait qualifiés d'«horreurs de la république», et consacré un livre à ces «geôles» (2). La nouvelle loi Sarkozy sur l'immigration allonge les délais de rétention de 12 à 32 jours maximum. D'après les extraits publiés par la Croix, les inspecteurs chargés en mars de l'audit s'inquiètent que «la rétention s'apparente de plus en plus à la détention». Seuls les centres de Bobigny, Calais-Coquelles, Lyon, Rouen, Strasbourg, Sète et Toulouse répondent aux normes fixées par un arrêté de 2001 : chambres non mixtes, chambres pour les familles, téléphone en libre accès, espace de promenade, etc. A Marseille, Nanterre et Versailles, les centres devraient faire l'objet de «mesures immédiates» tant les conditions de rétention y sont mauvaises. Le rapport note aussi l'ambiance «souvent tendue», et des «mélanges» (hommes, femmes, familles, travestis, prostituées) pouvant s'avérer «dangereux».

«Témoignage». Le rapport recommande la création de structures plus petites. Il préconise le maintien de la présence d'associations dans les centres pour garantir l'accès aux droits des personnes et «assurer une fonction de témoignage». Une manière de confirmer l'utilité de la Cimade. Laurent Giovanonni, coordinateur à la Cimade, s'en réjouit : «Dans un rapport officiel, on reconnaît enfin que le rôle d'une ONG [en rétention administrative] ne se limite pas à apporter des pansements.»
 

(1) «Les conditions de rétention administrative, états des lieux et normes souhaitables.»
(2) Louis Mermaz, les Geôles de la République (Stock, 2001).

Menottés et emmenés dans une voiture de police stationnée dans l'enceinte de l'établissement.
Pour une vitre brisée.
Quatre heures de garde à vue, fouille anale.
Pour Roger Chudeaud, inspecteur d'académie de l'Essonne, 
« les choses se sont passées comme elles doivent se passer »
C'était une opération commando. Ils ont escaladé les grilles devant tous les autres enfants. 
C'est inadmissible et traumatisant"
Violences "scolaires" : partenariat & "forces spéciales"
« Ça dépasse tout ce que je pouvais imaginer dans un pays civilisé. 
Ils ont agi comme un commando qui devait faire face à une prise d'otages »
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