"à
propos de collège ... où en sont les projets de création
de collèges et lycées "expérimentaux"
(publics)?"
Rentrée 2008 : Nouvelle rustine
sur une bouée, une baudruche, ou un canot de sauvetage ?
Peut-être, tout simplement, pour
ceux n'ayant pu bénéficier d'un charter vers l'Afrique,
trois ou quatre "charter schools" made
in france ?
P.E.C.H. 95/E.C.E. 95
2004 : Le projet de collège pionnier à Garges porté par ECE 95 en 2001-2002 n'est plus à l'ordre du jour.
Le 4ème collège de Garges a ouvert ses portes en septembre 2002 en tant que collège ordinaire sans projet particulier et aucun des membres d'ECE 95 dans l'équipe.
ETE 2001 :
Le projet de centre de remédiation lecture proposé à Villiers le Bel a dû être abandonné parce que refusé d'abord par la hiérarchie locale (IDEN) puis par l'inspecteur d'académie.
Le CNIRS n'a pas daigné se manifester sur ce projet.
Entre temps nous avons créé une association ECE95 et travaillons à un projet de collège pionnier pour Garges (95) en 2002.
Le projet sera déposé au premier trimestre 2001/2002.Renseignements - contacts :
Ensemble, Changeons l’école, Val d’Oise (ECE95)
Maison de quartier du Puits La Marlière,
32 bis, avenue du 8 mai 1945 - 95400 Villiers le Bel
01 30 35 43 31 - e-mail : asso95ece@aol.comece95@free.frProjet de collège pionnier
de Garges-lès-Gonesse(décembre 2001)
L'association ECE 95 qui regroupe des enseignants, parents dont certains sont responsables de fédération de parents d'élèves, grands-parents, membres d'association (ATD Quart Monde,
AFEV, ...) a engagé, depuis le début de l’année 2001, une réflexion sur l'école qui a abouti au projet pionnier pour le quatrième collège de Garges-lès-Gonesse qui doit ouvrir à la rentrée de septembre 2002.
Depuis septembre une équipe d’une quinzaine de personnes, enseignants et non enseignants travaille régulièrement à l’élaboration de ce projet.Qu’est-ce qu’un collège pionnier, tel que le propose le Mouvement « Ensemble, changeons l’école, Val d’Oise » ?
Pourquoi le 4ème collège de Garges-lès-Gonesse ?1ère partie :
Les valeurs sur lesquelles nous voulons fonder ce projet :Pour que l’école soit un lieu créateur d’humanité, il nous paraît fondamental d'en refonder les objectifs sur les valeurs de la coopération, de la solidarité et de la fraternité.
Chacun doit pouvoir apprendre
a. à construire sa propre identité, à travers tous ses cercles d’appartenance,
b. à comprendre ce qu’il vit,
c. à confronter son point de vue avec ceux des autres pour construire une culture commune,
d. à comprendre et respecter toutes les cultures et les différences qui deviennent alors sources d’enrichissement mutuel. Personne ne doit se sentir humilié ou exclu.
e. à développer ses talents et à évoluer en étant plus sensible et plus conscient des conséquences de ses actions sur les autres et le monde.Les conditions d'enseignement et de vie au collège doivent permettre à chaque élève de donner meilleur de lui-même.
Les enseignants s’efforcent de définir leur ambition pour chacun de leurs élèves.1 – Etre acteur de son propre apprentissage :
Chacun doit être de plus en plus acteur, volontaire de sa propre formation, de manière à devenir demain un citoyen qui s’implique vraiment dans la vie économique, sociale, culturelle,
aussi bien à l’échelon local que pour son pays et même à l’échelle du monde. Il incombe à l’équipe pédagogique de mettre en place les actions qui permettront de développer chez les élèves la curiosité, l’appétence culturelle, le plaisir de la connaissance et de la création.
C’est le rôle de la pédagogie de projet et de l’auto évaluation.Ce collège se veut également un lieu où les élèves seront encouragés à apprendre ensemble. L'objectif majeur qui sera partagé par tous est que tout le monde réussisse, ce qui
suppose que toutes les formes d’intelligences soient développées et reconnues. Chaque élève, au travers des projets, sera incité à aider ses camarades pour que chacun d'eux ait ses
réussites, progresse, qu’il n’y ait aucun élève qui se sente dévalorisé ou laissé de côté.
L’école n'est que le début d’un processus d’acquisition de connaissances qui devra ensuite se prolonger tout au long de la vie. C’est pour cela qu’elle doit rendre l’élève acteur et confiant
dans ses capacités à développer par lui-même et avec les autres ses connaissances et compétences.2 – Valoriser toutes les aptitudes et acquisitions :
L’école traditionnelle reste encore trop souvent marquée par un esprit de compétition, du fait notamment de la référence fréquente aux notes et niveaux hiérarchisés des élèves ; beaucoup d’enfants, du fait de leurs résultats jugés médiocres (inférieurs à ceux des autres), finissent par perdre confiance en leurs capacités.
Le collège pionnier s’efforcera de mettre en place des pratiques d'évaluation valorisantes. Il s’agira d’être attentif aux aptitudes et capacités les plus diverses des élèves et d'encourager
chaque élève dans son propre processus d’apprentissage.3 – Accueillir tous les élèves :
Comme tout établissement scolaire, le collège pionnier se doit d’accueillir tous les élèves.
Au-delà, il s’efforcera d’instaurer un climat de respect et de fraternité, faisant des différences sociales, culturelles, et même physiques une occasion de mettre en pratique ces valeurs.
Il s’appuiera aussi sur les structures permettant de mieux s’adapter aux particularités, pour l’élève handicapé (Unité Pédagogique d’Intégration), en difficulté scolaire (SEGPA), en
rupture scolaire (Classe-relais), non francophones (Module NF).La pédagogie de projet et le suivi individualisé par le tutorat permettront à chacun de trouver sa place au milieu des autres et non à l’écart comme c’est le cas habituellement. La différence
devient alors source de partage.
La mise en place de ces structures avec un fonctionnement original intégré sera au cœur des préoccupations de l’équipe éducative du collège.4 - Intégrer l’acquisition de savoirs pratiques pour tous les élèves :
Un travail particulier sera développé pour revaloriser l’apprentissage des savoirs à forte composante manuelle.
Les projets intègreront des activités manuelles qui ne font habituellement pas partie des programmes. Chacun sera amené à y participer et les compétences acquises à travers ces
activités seront intégrées à l'évaluation générale de l'élève. Disparaîtra ainsi le regard négatif souvent porté sur ce type d'activité d'ordinaire réservé aux plus faibles. Des goûts et talents pourront alors se découvrir.5 – Enseigner le respect réciproque :
La finalité de ce travail de valorisation de tous les élèves, de mise en valeur de toutes les aptitudes, vise aussi un objectif d’éducation, en termes de valeurs : la finalité de l’école n’est
pas de créer une échelle hiérarchique, étalonnant les élèves de haut en bas, car ceci aboutit naturellement à la dévalorisation de ceux qui sont en bas. Ici, il s’agira de faire que l’école
apprenne aux élèves à se respecter entre eux. Etre différent de son voisin ne signifie pas que l’on soit ou que l’on se croit supérieur ou inférieur à lui. Les différences culturelles et
sociales, les différences d’aptitudes seront donc affirmées comme des richesses à partager. En développant un esprit d'échange du savoir, en faisant de l’entraide un principe : Réseau d’Entraide et de Travail Personnel (RETP), on arrive, globalement, à un niveau de compétences supérieur à celui qu'on pourrait atteindre si chacun travaille isolément, sans se
soucier des autres.6 – Agir sur son environnement
Le collège est trop souvent coupé de son environnement. Dans le collège pionnier, la participation des parents, le partenariat avec les associations locales, l’élaboration de projets en prise directe avec l’environnement immédiat contribueront à replacer le collège au cœur de la vie sociale et culturelle de son quartier et à redonner du sens aux apprentissages scolaires.
7 – Se tourner vers l’avenir :
Ce collège sera aussi tourné vers l’avenir, en permettant aux élèves de s’approprier les nouvelles technologies tout au long de leur parcours de collégien. L’outil que représente
l’ordinateur et les possibilités de communication qu’il offre seront vraiment intégrés à la démarche d’apprentissage et d’évaluation, au service du développement des capacités et
connaissances des élèves et permettront l’ouverture et les échanges avec un environnement proche ou lointain .8 - S’inscrire dans l’Europe
Garges-lès-Gonesse se situant près de l’aéroport Charles de Gaulle, un effort spécial sera déployé pour favoriser l’acquisition des langues vivantes, celles-ci offrant aux élèves des possibilités supplémentaires d’insertion professionnelle. La proximité de la Grande Bretagne peut aussi offrir des occasions de pratiques très actives, en créant des liens avec des collèges
du Sud de l’Angleterre.
Un labo de langue informatisé serait un atout supplémentaire. A l’ère de l’Euro, il semble important de donner aux collégiens cette ouverture, qui prendra tout son sens dans les projets
européens Comenius.9 – S’ouvrir sur le monde :
La solidarité interne au collège sera aussi la base d’une solidarité plus large, d’une ouverture sur le monde. A partir de la diversité culturelle des élèves, un projet commun de solidarité sera développé sur l’ensemble du collège, pendant plusieurs années. Il ne s’agira pas tant d’organiser collectes et dons, mais plutôt d’organiser une solidarité autour de la raison d’être d’un collège, de ce qui fait la vie d’un jeune de 11 à 16 ans : si nous avons, en France, la possibilité de vivre une vie familiale, scolaire, sportive, culturelle, si nous pouvons jouir de
quantités de biens de consommation, cela n’est pas vrai partout dans le monde. Nous choisirons donc un lieu, avec lequel nous développerons des relations privilégiées, pour que chaque élève se demande comment permettre un développement harmonieux et durable, ici comme là-bas. Acceptons-nous que certains pays soient toujours plus riches et d’autres toujours aussi pauvres ?Bien sûr ce jumelage et cette ouverture sur le monde seront encore une fois l’occasion d’apprentissages multiples, dans les différentes matières qui sont au programme des collèges.
10 – Pourquoi à Garges-lès-Gonesse ?
Le 4ème collège de Garges-lès-Gonesse ouvrira ses portes à la rentrée 2002, que ce soit un collège ordinaire ou un collège pionnier Un nouveau collège, c'est, au-delà de bâtiments tout neufs, une nouvelle équipe, un nouveau projet. C'est certainement aussi de nouveaux espoirs pour ceux qui vont le fréquenter, élèves, parents, enseignants...
Cela crée déjà des conditions favorables pour innover, car il est plus facile de générer de nouveaux comportements dans un cadre nouveau qu’en demandant de rompre avec une pratique
et des habitudes déjà enracinées.
Ce collège accueillera une population hétérogène (secteur pavillonnaire et cités ). Cette hétérogénéité, si elle est en principe recherchée, est en pratique difficile à gérer dans un
collège ordinaire. Beaucoup d’élèves, vivant dans un environnement difficile s’éloignent de plus en plus de l’enseignement prodigué au collège. N’y trouvant pas leur place, ils s’y ennuient, accumulent les échecs et très souvent perturbent les cours. Il faut donc des enseignants expérimentés et très motivés pour tenter de redonner goût aux études à ce public,
tout en ne perdant pas de vue l’avancée de tous les élèves.
Or Garges est loin d’être un secteur demandé. A part peut être quelques professeurs des autres collèges, arrivés les derniers, donc plutôt jeunes, touchés par la mesure de redéploiement et
qui n’auraient pas demandé leur mutation, n’y viendront, par la force des choses, que de jeunes enseignants, qui devront à la fois faire face à la difficulté d’une ouverture d’établissement, à un
public auquel ils ne sont pas préparés et qui nécessite attention, bienveillance. Cela nécessitera un surcroît d’investissement pour tout enseignant, au-delà du travail supplémentaire
qui attend tout débutant.
L’équipe qui travaille sur ce projet comprend des enseignants expérimentés et d’autres plus jeunes. Les plus anciens ont déjà mis en pratique dans leur classe - avec les limites du
fonctionnement ordinaire d’un collège - les principes exposés dans ce projet. Ils pourront aider les plus jeunes . L’équipe réfléchit depuis plusieurs mois et se prépare à cette tâche. Elle prend de nombreux conseils.
C'est pourquoi nous pensons que ce nouveau collège de Garges représente l'occasion idéale pour proposer un projet innovant, avec une équipe volontaire qui répondra aux espoirs des enfants, des parents et de la collectivité toute entière.Des associations locales et futurs partenaires ont déjà manifesté leur intérêt : FCPE, Enfants de France et Culture du Monde, AFEV, Espace Ecoute Parents, Espace Ecoute Jeunes,
Association Berges, Secours Populaire, Centre Social Les Doucettes, ACTA, Fusion, Francas 95, PJJ… et attendent de travailler avec l’équipe du collège si elles ne le font pas déjà.
Toutes les conditions sont réunies pour que ce projet voie le jour avec un véritable soutien de l’Inspection Académique, du Rectorat et du ministère.
En effet, ces conditions réunies ne signifient pas pour autant que la réalisation de ce projet pionnier sera facile, et nous en sommes très conscients. C’est pourquoi nous souhaitons une
décision rapide, qui permettra d’engager le vaste travail préparatoire à l’ouverture de ce collège.
2ème Partie : Mise en oeuvre
1 – Une équipe pédagogique volontaire
Un fondement indispensable à notre projet est la volonté des enseignants de constituer une véritable équipe, solidaire et ouverte sur tous ses partenaires. Ceci implique une modification
du temps et de la manière de travailler : Les activités de tutorat et de concertation - habituellement non comptabilisées dans le service des enseignants - y seront intégrées, une heure de tutorat ou de concertation valant une demi-heure d'enseignement. Ainsi le futur service de 18 heures d'un enseignant pourra se décomposer par équivalence en 12 heures d'enseignement et 12 heures de concertation et de tutorat. Il est également demandé aux enseignants de participer par roulement à la surveillance des temps de pause. Ils sont recrutés sur des postes à contraintes particulières. De la même façon, les autres personnels de
l'établissement sont volontaires pour inclure dans leur service un accompagnement éducatif des élèves sous forme de tutorat ou de participation aux projets.2 – Organisation pédagogique
Pour mettre en pratique ces objectifs il est nécessaire d'imaginer une organisation nouvelle de la scolarité au collège :
. voir annexe 1 : Emploi du temps de l’élèvea./ L'élève appartient à un groupe de tutorat/RETP (réseau d’entraide et de travail personnel) mêlant des enfants et adolescents d'âges différents. Il est toujours composé du
même groupe d'élèves. Lorsque les plus grands quittent le collège, ils sont remplacés par des plus jeunes qui y entrent. Le tuteur est un binôme : enseignant et autre adulte (documentaliste,
CPE, principal, aide-éducateur, surveillant, ATOSS). Quand c'est possible ils interviennent ensemble. L’enseignant aidé de son binôme est le référent de l’enfant. Il le suit pendant toute sa
scolarité au collège. Il est l’interlocuteur privilégié de l’enfant et de sa famille. Que fait l’élève quand il est avec son groupe de tutorat/RETP ?
L'élève y discute avec ses pairs de la vie au collège.
Il procède à l'évaluation de ses acquisitions, de ses difficultés.
Il réfléchit à son parcours individuel.
Il trouve de l'aide méthodologique.
Il effectue ses devoirs (exercices, apprentissage de leçons, recherches...)
Il effectue un travail autonome sur fiche ou sur ordinateur en suivant son programme personnel établi à partir du cahier de bord, des besoins détectés avec ses professeurs dans les diverses activités.
Il aide ses pairs à chaque fois qu'il le peut.
Le tuteur est présent pour cadrer toutes ces activités et procurer l'aide nécessaire à chacun selon ses besoins.
Il privilégie le contact individuel avec l'élève mais aide aussi à la mise en place de groupes de travail ou d'échange de savoirs.
Le groupe de tutorat se réunit 8 à 10 heures par semaine.b./ L'élève est inscrit dans des groupes d'apprentissage 12 heures par semaine en fonction de son niveau détecté par les évaluations sommatives en début de cursus. Il y acquiert les savoirs fondamentaux à son rythme sans aucun jugement de valeur. En français un niveau 0 ( non francophone ) peut exister mais un élève au niveau 0 en français peut fort bien démarrer au
niveau 2 en anglais ou passer très vite du niveau 1 en mathématiques au niveau 3 ou 4.
L'enseignant privilégie les méthodes actives. La concertation permet de relier les sessions d’apprentissages aux besoins de connaissances et de compétences révélés par les projets.
La durée d'un groupe d'apprentissage correspondra à une période entre 2 vacances.c. / C'est selon ses goûts mais aussi, conseillé par son tuteur, selon ses besoins que l'élève s'inscrit dans les groupes de projets qui lui permettent d'aborder les différents points du
programme de façon pluridisciplinaire et d'acquérir des compétences diverses tout en respectant et favorisant le plaisir d'apprendre, d'agir sur le monde. Les projets se font le plus
souvent possible en partenariat avec les associations socioculturelles locales afin que le collège s'ouvre sur son environnement. Les parents sont également sollicités le plus souvent possible. L'équipe éducative veille à ce que le champ d'activités proposées soit le plus large possible, incluant des domaines littéraires, scientifiques, techniques, artistiques, sportifs, autant qu'artisanaux, citoyens, humanitaires... mais toujours porteurs de sens. Dans les groupes de projets des élèves de tous niveaux travaillent ensemble, se complètent, mutualisent leurs efforts dans un vrai travail d’équipe.L'élève s'inscrit dans plusieurs groupes de projets.
o Projets à court terme ( une quinzaine)
Découverte d'un métier, participation aux tâches administratives ou d'entretien, gestion du CDI ou des ressources informatiques.
Revue de presse, débat autour d'une émission de télé, d'un film...
Contribution au journal, à la radio…
Mini stage lecture, labo de langue, chant, flûte, art plastique, jeux mathématiques, jeux de mots, énigmes.......
o Projets à moyen terme ( 6 semaines)
Réalisation d'une émission de radio
Correspondance /classe Internet
Réalisation d'un journal
Ecriture d'une nouvelle
Projet mémoire (rencontre personnes âgées, recueil de récits et écriture)
Projet environnement, ville, département
Action humanitaire
Réalisation technologique
Préparation et exploitation d'une sortie, d'un voyage
Réalisation d’un document pour le site du collège
Exposition
o Projets à long terme
Spectacle
Action humanitaire
Construction
Projets artistiques et culturels PAC
Projets Comenius
Théâtre au collège
Collège au cinéma
Réalisation d’une vidéo, d’un CDROMLa liste ci-dessus n’est donnée qu’à titre indicatif.
Les oeuvres réalisées par les élèves seront présentés aux familles et divers partenaires dans le cadre de journées portes-ouvertes qui rythmeront l'année et seront des moments d'échanges et de rencontres.
3 – L’évaluation
Chaque élève dispose d’un cahier de bord qui s'appuie sur le cahier d'exigences élaboré par le conseil national des programmes. Celui-ci fait apparaître clairement à chaque élève quelles sont les compétences qu'il doit acquérir pendant sa scolarité au collège. Il peut alors avec l'aide de son tuteur et de ses parents élaborer lui-même le parcours qui lui permettra de les acquérir, devenant ainsi acteur de son apprentissage. Le plus souvent possible (fin de séance, fin de journée, fin de semaine), l’élève procèdera à son auto-évaluation : « Quelle
connaissance nouvelle ai-je acquis aujourd’hui ? » « Quelle compétence suis-je en train d’acquérir ? »Chaque nouvelle compétence acquise à travers toutes les activités de l'élève au collège sera rentrée au jour le jour dans l'arbre des connaissances, logiciel informatique permettant la mise en valeur des acquisitions des élèves.
Le tuteur suivra avec l'élève et sa famille sa progression et l'aidera à déterminer ses objectifs d'apprentissage en relation avec le cahier de bord.Comment acquiert-on des compétences ?
A travers toutes les activités auxquelles on participe :
- Lors des discussions au sein du groupe de tutorat on apprend à écouter l'autre, à s'exprimer de façon claire, à poser des questions, à argumenter, à construire du sens, à tenir compte des avis des autres pour modifier ses représentations... à respecter le groupe ( ne pas se lever ou bavarder pendant les échanges), à patienter ( attendre son tour de parole), à gérer le temps, à observer, à prendre des notes.......
- Lors des séances de RETP on acquiert des notions et des pratiques d'orthographe, de grammaire, de vocabulaire, de mathématiques......, on apprend à utiliser des outils, cours, fiches méthodologiques... pour réussir un exercice, améliorer une production écrite, rechercher une information dans un texte, dans un livre, dans un CDROM ou sur Internet, on s'entraîne à rédiger des résumés, des reformulations, des questions.....On apprend à donner et demander de l'aide. On apprend qu'il faut maîtriser un savoir pour le transmettre. On apprend à expliquer ce qu'on sait faire. On apprend à être attentif à la demande de l'autre.
On apprend le respect et la solidarité.
- Lors des séances d'apprentissage on construit ou on approfondit des connaissances disciplinaires et des savoirs faire fondamentaux à partir de ceux qu'on maîtrise déjà dans les domaines étudiés au collège.
- Lors du travail sur projet on apprend le travail d'équipe. On acquiert des compétences et des connaissances requises par les programmes. On découvre que les apprentissages ont un sens, une utilité, qu'ils permettent d'agir sur son environnement, d'être créatif, de participer à la vie de la cité. On apprend à se servir des compétences acquises dans un cadre plus scolaire. On acquiert des compétences dans des champs beaucoup plus larges que ceux qui sont habituellement étudiés dans l'enseignement classique.
Tout est éducatif. Chaque compétence acquise doit être validée.4 – Les technologies nouvelles
L'ordinateur devenant partout un outil incontournable, de travail, de formation, d'accès aux connaissances, d'évaluation et de communication, il sera complètement intégré au projet
pédagogique du collège. Son apport contribuera aussi à modifier le rapport des enseignants avec leurs élèves, libérant l'enseignant de son rôle ancien de détenteur des connaissances, qu'il était seul à pouvoir transmettre.
Ici, il pourra beaucoup plus accompagner les élèves dans leur démarche pour s'approprier des connaissances et compétences, en faisant appel à bien d'autres sources que lui-même ! La
disponibilité de l'enseignant sera ainsi plus grande. L’élève, quant à lui, pourra plus facilement continuer sa démarche d’acquisition de connaissances, en dehors du collège et tout au long de sa vie.
Ainsi, l’ordinateur procurera des supports d'apprentissages multiples et variés pour un travail individuel comme pour la réalisation des projets :
- Exercices d’acquisition (RETP) : banque d’exercices progressifs (type ADIBOU) disponible à tout moment et sur n’importe quel poste.
- Recherche documentaire (CDROM, Internet) utilisable pour les projets, le RETP, les groupes d’apprentissage.
- Echanges : classes Internet
- Entraînement à la lecture (ELSA-LECTRA)
- Labo de langues
Il facilitera grandement la réalisation de créations audiovisuelles et multimédia (émission de radio, CD, Clip vidéo, film, site ). Le collège devra être doté d’un équipement de montage audio visuel, de CAO, de projection, d’un câblage son et vidéo, d’une grande salle vidéo ainsi que de magnétoscopes et télévision dans chaque salle.
Il sera aussi un outil permettant une évaluation plus fine, au jour le jour. Cette évaluation informatisée, faite d'abord par l'élève lui-même, permettra aussi que la famille ou l'enseignant
(cahier de bord, arbre des connaissances) y aient accès selon leurs besoins .
Ceci suppose bien entendu que l'outil soit disponible, facile d'accès. Une salle devra donc être équipée d'ordinateurs permettant à tout un groupe d'y travailler.
Cet équipement, coûteux, pourrait aussi être accessible aux parents et habitants du quartier, au travers d'un point d'accès multimédia, ou "espace public numérique", ouvert le soir et pendant les week-end. Ainsi, les parents et le quartier seront impliqués dans ce travail d'appropriation des nouvelles technologies. Cette ouverture du collège permettra également de mettre en place de sessions d'alphabétisation, de stages de lecture... pour les familles du quartier.D'autres salles devront aussi bénéficier d'équipements de travail plus individuels, pour les travaux personnels des collégiens et des professeurs. Sans compter le matériel lié à des besoins particuliers , tels que le labo de langues, la BCD bibliothèque, centre de documentation).
Tous ces ordinateurs seront reliés en réseau et disposeront d'un accès internet de bonne qualité.
Un effort particulier sera entrepris pour solliciter d’autres partenaires, l’équipement informatique d’un collège ne relevant pas, en grande partie, des moyens de l’Education Nationale.Du côté des moyens humains, il faudra aussi s’adjoindre les compétences d’un professionnel de l’informatique, dégageant l’enseignant du côté technique de l’outil et assurant
progressivement une formation de tous à son usage. Ceci n’empêchera bien sûr pas de faire appel aux savoir-faire de partenaires, parents et de collégiens, qui pourraient ainsi parfois se trouver en situation d’apprendre quelque chose aux enseignants ! De plus en plus, les enfants et jeunes s’approprient ces nouveaux outils bien plus vite que des adultes, même enseignants.5 – Réconcilier les enfants avec le plaisir de la lecture
A travers les projets les occasions de lire seront nombreuses et les supports variés. Cependant la lecture de livres doit retrouver une place privilégiée. C’est pourquoi il est nécessaire d’en
faire un axe prioritaire et d’y consacrer du temps et des moyens.
Une intervenante en lecture apportera son soutien auprès des élèves en grande difficulté de lecture.
Elle animera des ateliers de lecture qui aideront les enfants à rentrer dans la lecture d'un livre.
Elle encadrera des pauses lecture.
Par ailleurs les logiciels ELSA et LECTRA seront à la disposition des élèves pour devenir des lecteurs de plus en plus performants.6 – Vivre la démocratie, apprentissage de la citoyenneté
a. Une gestion participative
A l'intérieur du groupe de tutorat, les problèmes de la vie du collège seront objets de réflexion. Chaque groupe de tutorat élira 2 représentants. Les représentants se réuniront une
fois/semaine ou quinzaine sur un des créneaux réservés au tutorat/RETP pour discuter des propositions des groupes de tutorat. Le groupe des représentants élira des sages (6) qui seront chargés de présenter les propositions des élèves au conseil des sages, instance qui réunit des élèves, parents et enseignants.
On procèdera de même pour les parents à partir de groupes de parole et l'équipe éducative à partir des concertations.
Le Conseil des Sages est donc constitué de six représentants de l’équipe enseignante, six représentants des élèves et six représentants des parents. Il se réunit 1 fois par période de 6
semaines pour mettre en commun les propositions. Il traite le plus souvent de sujets qui ne relèvent pas du conseil d’administration. Dans ce cas, il a un pouvoir décisionnel. Il a pour rôle également de préparer le conseil d’administration en faisant remonter les propositions de tous les membres de la communauté éducative. L’intérêt est de mettre en place une réelle participation de chacun et d’éviter les écueils de la représentation.b. Le conseil
Les groupes de tutorat se réuniront 1 fois par semaine en conseil ( pédagogie institutionnelle) par 4 ou 5 groupes. Les petits ou grands problèmes de la vie au collège pourront y être discutés
Une décision prise en conseil aura force de décision ou sera proposée au conseil des sages.c. Le règlement de vie du collège.
Il sera élaboré dans les groupes de tutorat dans les premières semaines de la rentrée. Pendant ce temps un règlement provisoire sera en vigueur. Durant toute l’année des modifications pourront être proposées. Elles devront toujours avoir été discutées dans les groupes de tutorat et au conseil. La décision finale sera prise par le Conseil des Sages.
d. Gestion des problèmes de discipline
Un problème de discipline ne doit pas se régler de façon duelle ( prof-élève). Il sera donc mis en place une commission disciplinaire composée de 2 adultes (1 CPE ou surveillant ou
aide-éducateur, 1 membre de l'équipe pédagogique) et de 2 élèves. Il faudra pour les adultes que tous fassent partie à leur tour de la commission disciplinaire. On établira un tour de rôle.
Pour les élèves, il s'agira d'élèves volontaires qui participeront également à tour de rôle.
La commission disciplinaire assurera une permanence à chaque récréation et pendant 10 minutes à chaque fin de demi-journée Le but est que chaque problème soit résolu dans un délai
très court : pendant la pause suivant l'incident. Les différents protagonistes seront entendus et la commission décidera de la sanction ou mesure de réparation en fonction du règlement de vie
du collège.
Si le cas est plus compliqué la commission pourra demander un délai (1 semaine maximum) pour prendre une décision ou faire appel au conseil de discipline.e. Sorties de cours.
On peut imaginer qu’un enseignant ait besoin d’exclure un élève ou qu’un élève parce qu’il s’est énervé(dispute par exemple) ait besoin de se calmer. Il devra alors être pris en charge par un membre de la vie scolaire qui lui demandera d’écrire les raisons de sa sortie de cours dans la salle d’ apaisement(petite salle, bureau, petit coin tranquille où l’élève peut se retrouver avec lui-même). Un travail de médiation sera effectué pour que l’élève réintègre le cours dès qu’il s’en sentira capable.
f. SAS
On peut également imaginer, malgré la pédagogie mise en pratique, qu'un ou plusieurs élèves soient dans un tel rejet du système qu'ils refusent toute activité d'aucune sorte. Il faut dans ce cas leur proposer un traitement individualisé pendant une durée d'une semaine reconductible 2 ou 3 fois. Cette proposition sera faite à l'élève en présence de sa famille et de son tuteur.
L'objectif sera alors de reconstruire une image positive de l'élève, de lui démontrer qu'il a des capacités scolaires et de travailler à retrouver un objectif scolaire. Il sera pris en charge à la fois par l'équipe de vie scolaire et par ses enseignants habituels. Il est pris en charge individuellement pendant les mêmes horaires que les autres, des moments de travail et
d'échanges sont négociés avec lui. Il tient un journal de bord. Chaque enseignant qui devait l'avoir passera le voir en SAS, ne serait-ce que quelques minutes pour marquer son intérêt
mais aussi pour l'aider dans un exercice par exemple. Le travail proposé à l'élève ne sera pas imposé mais négocié avec lui. Au bout d'une semaine un bilan sera fait avec l'élève, sa famille
et son tuteur. Le retour en classe sera envisagé. Une reconduction du SAS peut l'être également.
g. Temps et espaces de pause
Ils sont pris en charge par les surveillants mais également par l'ensemble de l'équipe éducative qui assureront une présence par roulement. Ceci a pour but de ne laisser aucun espace de
non-droit et de montrer à l'élève que toute l'équipe éducative est responsable du temps passé au collège.7 – La vie coopérative
a. Les responsabilités
Chaque élève se verra confier des responsabilités au sein de ses groupes d’appartenance (tutorat/RETP, apprentissage, projet) ou dans d’autres moments de la vie au collège (récréations, repas, détente après le repas). L’évaluation de ces responsabilités lui permettra de franchir les étapes de la responsabilisation (tâche, matériel, lieu, personnes). On tendra vers une responsabilisation de plus en plus importante.
b. La participation aux tâches collectives
La prise en charge des groupes de tutorat par des adultes enseignants ou non enseignants permettra de mettre tous les adultes sur un pied d'égalité au regard des élèves. Ils seront tous
adultes éducateurs.
De manière à ce que le temps passé en encadrement de groupe de tutorat ne pèse pas sur la charge de travail des différents personnels des propositions de participation des élèves à
certaines tâches seront étudiées par la voie démocratique.
Cette participation à des tâches d'entretien des locaux ou du matériel, administratives feront partie de la formation des élèves, leur permettront de découvrir le monde du travail,
d'acquérir des compétences tout en apprenant à vivre en communauté dans un esprit de respect et de solidarité. Chaque élève devra pendant son cursus au collège avoir participé à au moins 2 de ces tâches. Il n'y a pas de hiérarchie ou de jugement de valeur dans le choix des élèves ou des tâches à accomplir.
Exemples : un tout petit groupe d'élèves (4 maxi) aura pour projet à court terme de s'initier aux tâches administratives en venant en aide à la secrétaire, l'intendante ou à la CPE.
Un autre petit groupe s'initiera au bricolage en aidant l'agent d'entretien alors qu'un autre aidera le personnel de service dans ses tâches quotidiennes.
Un groupe s'initiera à la gestion du fonds de documentation avec la documentaliste pendant qu'un autre travaillera à la rentrée des données et ressources diverses sur ordinateur.8 – La participation des parents d’élèves
Une participation massive des parents doit être un objectif prioritaire pour un collège pionnier.
La famille et l’école jouent un rôle essentiel dans l’éducation d’un enfant, d’un adolescent. Il est donc fondamental que parents et enseignants travaillent en relation étroite pour donner une
cohérence à l’éducation des élèves, cohérence entre la culture et les valeurs qu’ils reçoivent de leurs familles et le savoir que l’école s’efforce de leur apporter.
Pour beaucoup d’enfants, qui vivent au sein de milieux culturels très différents du milieu culturel dominant à l’école, le fossé entre les valeurs familiales et celles de l’école est parfois
très grand. Certains enfants, issus de milieux particulièrement défavorisés, ressentent ce fossé comme une non-reconnaissance de leurs valeurs familiales, et parfois même comme un mépris.
Dans ce cas, les possibilités d’acquisitions de connaissances sont gravement compromises, car l’enfant, lorsqu’il se sent obligé de faire un choix, sa famille et l’école lui apparaissant comme deux mondes incompatibles, choisit le plus souvent de rester solidaire des siens. Mais le plus souvent, l’élève est partagé entre les savoirs et valeurs qu’il apprend de sa famille et ceux de l’école ; c’est dans sa tête qu’il vit la difficulté d’assimiler les deux pour en tirer sa propre identité.
Un père ou une mère de famille venant d’un pays d’Afrique noire, ne sachant parfois pas lire et écrire, aura de la peine à être à l’aise à l’école, sa culture y étant fort peu reconnue. A l’école, illettrisme est synonyme d’ignorance, alors qu’il n’en est rien dans d’autres cultures.
Pour que certains parents soient à l’aise, il faudrait que l’école fasse un sérieux effort de mise en valeur de la culture de ces familles, pour que le jeune issu de ces familles ne ressente pas une tension dans une école qui lui enseigne des connaissances et valeurs si éloignées de ses origines culturelles, sans l’aider à les intégrer.On pourrait conclure en une phrase : « Pour qu’un élève apprenne bien à l’école, il faut que l’école l’aide à être fier de ses parents et qu’elle permette aussi aux parents d’être fiers
de leurs enfants. »
On voit mal, en effet , comment l’école peut réaliser cela sans être beaucoup plus proche des parents, et en particulier les plus défavorisés.
Concrètement, comment rendre possible cette participation des parents ?
L’importance de la tâche nécessite qu’on s’y attelle sérieusement. Ce sera le rôle du médiateur famille. C’est lui qui fera ce travail de tissage de liens. On connaît les limites des
convocations écrites aux réunions. Un lieu dans le collège - la maison des parents - devra y être consacré.Exemples des fonctions du médiateur famille :
- Organisation de rencontres-débat entre petits groupes de parents.
- Médiation dans la compréhension du fonctionnement du collège.
- Aide à la réflexion et à l’organisation de la participation démocratique des parents (Conseil des sages).
- Lien entre les familles et l’équipe enseignante, aide à la rencontre.
- Accompagnement des parents les plus en difficulté dans le suivi scolaire de l’enfant.
- Médiation des problèmes de discipline …L’équipe pédagogique dans son ensemble devra trouver les ouvertures et les liens avec les parents et le médiateur sera là pour en faciliter l’exécution.
- Rédaction du projet d’établissement.
- Participation aux séances de tutorat/RETP.
- Contribution aux projets (apport de leur expérience familiale ou professionnelle, connaissances ou compétences dans certains domaines).Le collège se doit d’être un pôle de formation et de culture ouvert. Les parents pourront avec d’autres personnes du quartier y venir en soirée ou le week-end pour bénéficier d’initiation aux nouvelles technologies mais aussi y prendre des cours d’alphabétisation, améliorer leurs compétences en lecture…
Ce qui sera une occasion de plus de familiariser les
parents avec le collège, en devenant eux-mêmes usagers.Enfin le collège se doit d’être un lieu d’échanges et de réflexion. Dans la Maison des parents les familles pourront organiser des rencontres-débat, des café-philo et y inviter les enseignants.
Les membres d’associations de parents d’élèves iront à la rencontre des familles des futurs élèves du collège avant la fin de l’année 2001-2002 pour les familiariser avec le projet.
Le médiateur famille aura un rôle très important de lien entre l’équipe éducative et les parents.
Mais il devra aussi travailler en partenariat avec les associations locales.9 – La liaison école-collège
Un directeur d’école est partie prenante dans l’élaboration du projet et les IEN de secteur ont été contactés. La pédagogie de projet permettra un fort développement de la liaison
école-collège. Un prolongement des projets menés dans les écoles primaires sera favorisé et le plus souvent possible des projets seront élaborés en commun.Les élèves des écoles primaires et leur famille seront toujours invités aux présentations des réalisations des élèves du collège ainsi qu’aux diverses manifestations mises en place, café
philo, rencontres-débat… Le collège offrant une ouverture hors temps scolaire pourra accueillir parents et enfants. Ils seront ainsi familiarisés avec le collège et son fonctionnement.
Les projets auxquels les élèves des écoles pourront participer devraient provoquer une forte attirance vers le collège.
Un créneau de concertation commun aux écoles et au collège permettra des rencontres régulières tout au long de l’année entre les différents enseignants.3ème Partie : Conclusion :
Ce projet de collège pionnier nous semble être en cohérence avec les propositions du rapport Joutard :
Ø En conservant toujours un regard positif sur chacun des élèves et en recherchant les points forts à partir duquel il est possible de bâtir une réussite, même dans les cas apparemment les plus désespérés.
Ø En individualisant au maximum les parcours de chaque élève, et plus encore ceux qui ont des difficultés avec l’institution scolaire. Ce n’est pas en créant des structures que l’on règle leurs problèmes. Les structures deviennent souvent des ghettos et des filières d’exclusion. Mieux vaut imaginer des démarches adaptées à chaque élève.
Ø En associant les parents à la stratégie d’acquisition des apprentissages scolaires. Les difficultés des enfants sont souvent en lien avec l’image que les parents ont de l’école.
Ø En développant chez les élèves, tout au long de la scolarité de l’école obligatoire, la maîtrise du langage à travers toutes les disciplines et pas seulement en français.
Ø En renforçant la continuité entre les divers cycles de l’école primaire, et entre cette dernière et le collège, par de véritables échanges pédagogiques et un travail en commun.
Ø En laissant la liberté de choix stratégiques aux équipes de terrain pour assurer la réussite de tous, sans leur fixer le détail des mesures préconisées. Dans certains cas, avec l’aval de l’autorité de tutelle, celles-ci peuvent imaginer des dispositifs originaux, sortant des cadres réglementaires. Mais ces expérimentations légitimes doivent donner lieu à une évaluation rigoureuse.
Ø En offrant des formes d’enseignement différentes, faisant des collèges, lorsqu’ils le souhaitent un lieu d’éducation et de culture pour tous. C’est un moyen de mieux intégrer le collège à son environnement et de faire venir dans le collège les parents les plus éloignés du monde scolaire.
Tout mettre en œuvre pour la réussite du projet
Pour se donner le maximum de chances de succès, l’équipe se prépare tout au long de l’année 2001-2002 à raison d’une réunion bi-mensuelle .
Des contacts ont déjà été pris auprès d’universitaires (Jacques Pain, Marie-Anne Hugon du secteur « Crise, école, terrain sensible » du département de Sciences de l’Education de
l’université ParisX pour une aide et un suivi du projet.
Si les réunions régulières et les futures concertations permettent une régulation du projet et une auto formation de l’équipe, des stages sont souhaités. Il serait profitable de mettre en place un
stage fin juin 2002 afin que l’équipe puisse bénéficier d’un temps de travail conséquent nécessaire à la mise en place du projet. Lors de ce stage des apports extérieurs notamment sur
la pédagogie institutionnelle et sur les méthodes actives sont envisagés.
Afin que ce projet puisse se diffuser un partenariat avec l’IUFM de Versailles permettra de recevoir des stagiaires.
Des contacts ont également été pris avec des chercheurs de l’INRP (Françoise Cros) qui pourraient contribuer à l’évaluation et à la diffusion du projet.
Si à l’heure actuelle, il n’est pas possible d’envisager d’imposer un tel projet qui redéfinit les missions de l’enseignant, à tout un chacun, on peut raisonnablement espérer que la réussite du
projet et sa diffusion incitera de nombreux enseignants à changer leurs pratiques puisqu’ils en auront constaté l’intérêt.Ce collège pionnier, pour avoir les meilleures chances de succès, aurait gagné à être mis en œuvre progressivement, en démarrant la première année avec les seuls élèves correspondant aux « sixièmes ». Cette ouverture progressive permettait de former les élèves à cette nouvelle façon de travailler mais aussi à de nouveaux rapports entre élèves et avec les adultes. Il nous parait beaucoup plus difficile de proposer une telle démarche à des élèves qui auraient déjà vécu deux ou trois années de scolarité dans un autre collège, où ils se seraient déjà ancrés dans des habitudes que nous voulons transformer profondément.
Comme l’urgence de la situation à Garges-lès-Gonesse ne permet pas une ouverture progressive, nous proposons d’envisager une autre solution : La mise en place de mini-collèges permettrait de faire cohabiter des fonctionnements différents. La nouvelle organisation ne se mettra en place que dans le mini-collège 6ème pendant que les autres élèves
fonctionneront avec le système traditionnel. Seront étudiés les moyens de mettre en place la gestion démocratique pour l’ensemble du collège (conseil, conseil des sages…)Si nous souhaitons que ce collège pionnier fonctionne avec les mêmes moyens qu’un collège ordinaire de même type (ZEP), nous estimons qu’une équipe volontaire (Mises à Disposition ,
Postes à Contrainte Particulière, maintien des personnels non titulaires) est la condition indispensable pour sa mise en œuvre.En fonction de certains axes prioritaires du projet (relation avec les familles, utilisation des technologies nouvelles, revalorisation de la lecture) des solutions seront recherchées pour répondre à de nouveaux besoins humains :
Ø Médiateur famille
Ø Technicien informatique
Ø Intervenant lectureL’aménagement des locaux est également primordial pour la réussite du projet. Dès qu’elle aura obtenu le soutien de l’autorité de tutelle, l’équipe souhaiterait être associée au suivi des travaux et de l’équipement.
ARCHIVES
SEPTEMBRE 2001
Association « Ensemble, Changeons l’École, Val d’Oise » ou ECE 95
Maison de quartier du Puits La Marlière,
32bis, av du 8 mai 1945 - 95400 - Villiers le Bel -
01.30.35.43.31 - Mail : ece95@free.frVilliers le Bel le 14 septembre 01
Sympathisants, adhérents......
Lors des dernières réunions avant les vacances et dans nos derniers bulletins nous avons évoqué le projet de monter un collège pionnier dans le Val d'Oise et plus précisément à Garges les Gonesse puisque un 4ème collège va ouvrir en 2002.
C'est l'occasion à ne pas manquer.
Nous sommes quelques-uns, enseignants, parents, partenaires, à souhaiter nous investir dans ce collège ou dans l'élaboration du projet. Il nous faut nous mettre au travail très vite car le projet provisoire doit être rédigé dans le courant du 4ème trimestre 2001 pour être présenté à l'Inspection Académique. Sinon il sera trop tard pour la rentrée 2002.
Nous vous proposons donc de constituer un groupe de travail qui se réunira régulièrement pour élaborer le projet.
Il nous semble souhaitable de nous réunir 1 fois tous les 15 jours. Bien sûr, chacun pourra choisir de participer à toutes les réunions ou seulement à quelques unes selon ses disponibilités.
Ces réunions pourront avoir lieu à
L'école Robespierre
13 rue Charles-Garnier
95140 Garges
ou dans un autre lieu qui vous sera indiqué si celui-ci n'est pas disponible.D'autres rencontres d'ECE95 auront lieu à divers endroits pour mobiliser et élargir le débat sur le nécessaire changement de l'école.
Merci de bien vouloir renvoyer votre réponse par courrier ou par mail.
Marie José BOCQUET..........................................................................................................................................................................
ECE95
à renvoyer avant le 22 septembre
Nom :................................................. Prénom :.................................
Adresse : ..........................................................................................................................................................
Téléphone : ......................................... adresse électronique : ................................................................? Je souhaite faire partie du groupe élaboration du projet de collège pionnier.
Pourriez-vous indiquer le créneau qui vous conviendrait le mieux :
? lundi ? mardi ? jeudi ? vendredi ? de 17h30 à 20h30 ? de 18h à 21h ? de 18h30 à 21h30
? mercredi après-midi ? samedi matin ? samedi après-midi
----------------------------------------------------------------------------------
LE POINT (septembre 2001)L'association ECE 95 est née en janvier 2001 à Villiers Le Bel. Elle a proposé plusieurs réunions-débat entre janvier et juin. Une équipe commence à se constituer autour d'un projet de collège pionnier.
Un nouveau collège doit ouvrir à Garges en septembre 2002. Les conditions sont donc favorables pour un projet novateur.
En Avril 2001, rendez-vous est pris avec l'inspecteur d'académie, M. Sueur. C'est son adjoint, M. Sevestre qui nous reçoit.
Nous lui laissons les statuts de l'association, la charte éthique et la charte pédagogique. Nous évoquons la création d'un collège pionnier. Il trouve l'idée intéressante. Nous suggérons qu'il est plus facile de choisir un nouvel établissement, celui de Garges par exemple, afin de ne pas heurter une équipe déjà en place. Lui pense que nous aurons du mal à recruter des volontaires à Garges et qu'il sera difficile de monter un tel projet avec uniquement des jeunes inexpérimentés. Il nous conseille d'aller voir les établissements du Val d'Oise qui font des choses intéressantes, où il y aurait donc une équipe dynamique. Nous lui remettons un avant-projet très inspiré du projet de Marie Danielle Pierrelée.Entre temps un autre rendez-vous est pris avec Yves Cochet, député vert dans le Val d'Oise. Il se montre très intéressé et décide de poser une question orale sans débat à l'Assemblée Nationale. Elle paraît le 29 mai 2001 et est publiée en juin au journal officiel avec la réponse de Jean-Luc Mélenchon pour Jack Lang. Elle est visible sur le site de l'Assemblée Nationale. Pour résumer, le ministre dit que c'est le conseil de l'innovation qui étudiera le projet.
Au mois de Juin nous rencontrons les responsables FCPE du Val d'Oise qui se montrent également très intéressés et se déclarent prêts à nous aider. Ils participeront donc à l'élaboration du projet pour aider à définir la place et le rôle des parents au collège.
Pour résumer le projet, qui doit forcément être évolutif et se nourrir des apports de chacun, il propose des parcours individualisés pour chaque élève pendant ses 4 années de collège. Celui-ci construira lui-même son chemin éducatif en fonction d'objectifs qu'il devra atteindre avant sa sortie du collège en fonction de ses besoins, qui seront réajustés régulièrement, de ses goûts ou de sa curiosité à travers des projets qui lui permettront d'acquérir des compétences et des connaissances tout en développant les centres d'intérêt de son choix.
Les élèves appartiendront à un groupe de tutorat qui réunira des jeunes d'âges différents. C'est à travers ce groupe qu'ils pourront discuter de la vie dans le collège et faire des propositions, qu'ils élaboreront leur parcours individuel avec leur tuteur, qu'ils trouveront l'aide auprès de leurs pairs ou de leur tuteur pour pallier à des difficultés ou réaliser leur travail personnel.
Ils devront effectuer des sessions d'apprentissage qui leur seront proposées en fonction des évaluations de début de cursus, des résultats aux autres sessions ou des besoins révélés par les bilans de compétences intermédiaires (compétences requises pour un projet par exemple...) et des sessions correspondant aux programmes nationaux qui ne seront pas traités dans les projets.
Enfin ils s'inscriront selon leur choix ou les compétences à acquérir dans des groupes de projet qui seront transdisciplinaires et feront intervenir le plus souvent possible les partenaires locaux.
Exemples de projets :
Radio scolaire : une émission hebdomadaire d'actualité, une émission mensuelle sur un sujet qui sera pris dans les programmes....
Journal d'école
Réalisation d'une vidéo sur un thème d'actualité, un pays.......
Organisation d'une sortie avec la recherche documentaire et l'exploitation qui en découle
Action humanitaire
Partenariat avec un collège de Côte d'Ivoire
Recueil de mémoires d'anciens de la ville et écriture de ces mémoires en partenariat avec la ville et une association
Participation à une revue
Lecture de contes auprès des maternelles
Participation aux projets proposés par les compagnies théâtrales et culturelles de la ville ou des environs.
etc......
La liste pourrait être très longue. Il est facile de trouver des projets qui donnent du sens aux apprentissages requis par les programmes nationaux.
L'évaluation se fera en termes de compétences par l'élève et les différents enseignants concernés grâce au carnet de bord qui reflètera l'ensemble de son cursus au collège.Les enseignants volontaires sont à ce jour au nombre d'une douzaine.
Rendez-vous est pris avec l'inspecteur AIS, M. Lejeune, qui souhaite mettre en place une SEGPA dans le collège. Nous proposons une SEGPA intégrée. Les élèves de SEGPA pourront participer aux projets avec les autres élèves voire à certaines sessions d'apprentissage. Ils ne seront jamais mis à part. Des instituteurs spécialisés sont volontaires.
Rendez-vous à venir avec le maire de Garges, l'inspecteur d'académie, les associations locales.
Etat du projet septembre 2001Ce projet est présenté en l'état par Gaby Cohn Bendit au Conseil National de l'Innovation pour la Réussite Scolaire (CNIRS) le 19 septembre.
Il est demandé qu'au delà de leur année de détachement les professeurs titulaires qui choisiront de rester quelques années conservent leurs points de mutation, que les enseignants non-titulaires soient stabilisés aussi longtemps qu'ils le souhaitent.Si le projet vous intéresse vous pouvez
Vous joindre à nous (En fichier-joint invitation au groupe de travail)
Nous soutenir en adhérant à notre association (ce qui nous permettra de peser plus lourd face aux obstacles institutionnels, syndicaux...)
Nous aider en nous faisant part de votre expérience ou en nous fournissant des documents. Ce qui nous aiderait beaucoup ce sont des compte-rendu de projets transdisciplinaires en collège et tout document d'évaluation qui pourrait nous aider à élaborer le carnet de bord.
----------------------------
Archives : le projet 2000/2001Création d'un centre de remédiation-lecture pour les 8 – 12 ans
"L'échec scolaire, ce n'est pas une fatalité…."
Constat :
Les évaluations CE2 montrent qu'un certain nombre d'élèves qui ne relèvent pas de structures spécialisées d'A.I.S., n'ont pas acquis les compétences de base en lecture. C'est un handicap important pour leur entrée au cycle 3. On constate que ces élèves suivent une scolarisation jonchée d'embûches jusqu'à l'entrée au collège. Or malgré les aides ponctuelles, qui sont mises en place dans le cadre d'une remédiation, les difficultés de ces enfants ne vont qu'en s'accentuant au fil des années.
Le système éducatif actuel, malgré tous ces efforts, ne peut plus apporter une aide efficace pour ces enfants socioculturellement distants de l'école.
Or notre devoir d'enseignant est de donner le plus à ceux qui en ont le moins. Mais quel plus et comment ?
Il est évident qu'un élève qui n'a pas acquis les compétences de base en lecture, ne progressera que difficilement car les activités proposés au sein de la classe ne sont plus dans sa zone proximale de développement. Dés lors on constate que ces enfants :
- sont incapables de se situer par rapport à leur propre apprentissage,
- se déscolarisent dans leur tête et ne comprennent plus le sens de l'école,
- avec l'âge, se déscolarisent effectivement et se désocialisent,
- n'arrivent plus ou difficilement à se construire au sein d'un groupe où ils finissent par s'exclure ou être exclu car intellectuellement ils n'ont plus leurs repères.
L'élève en difficulté scolaire adopte un comportement de repli qui devient une forme d'autodéfense par rapport à l'école. Ce comportement peut se manifester de plusieurs manières : effacement de l'élève qui devient inexistant ou au contraire manifestation de sa présence par la violence, rébellion par rapport à une école qui devient inadapté pour lui.
Donc pour agir efficacement, il est essentiel d'intervenir et de remettre ces enfants dans un processus d'apprentissage avant qu'il ne soit trop tard. Pour cela il faut définir les besoins d'apprentissage de chaque élève en difficulté afin d'y répondre individuellement et efficacement. Or les difficultés de lecture apparaissent comme le facteur commun. Ces enfants ont besoin de temps pour se construire ou se reconstruire. Le facteur temps est une donnée essentielle à respecter. Il nous paraît important de concentrer nos efforts sur la lecture, car c'est la base de tout autre apprentissage, et d'y accorder le temps nécessaire.
Nous avons constaté que de façon générale les difficultés en lecture ne relèvent pas simplement d'une inadaptation aux mécanismes d'apprentissage mais d'une inadéquation beaucoup plus profonde et plus vaste à la société en général et à l'école en particulier. C'est pourquoi dans ce cas l'école peut s'avérer inefficace. Or si on considère que ces enfants ont eux aussi droit à l'éducation, il faut en passer par une éducation adaptée et apprendre à travailler autrement :
- Ces enfants ne doivent plus seulement être considérés comme des élèves, ce sont des enfants qu'il faut prendre en charge dans leur globalité. Comme le disait Françoise Dolto : un enfant qui a plein de problèmes dans la tête ne peut pas être disponible pour l'apprentissage. Il faut donc prendre en compte ses carences socio-affectives.
- Le contexte familial est un élément important dans la distance ou l'intégration à l'école. Il faut donc travailler avec les parents les impliquer activement dans le soutien que l'on pourra apporter à leurs enfants, agir avec eux et favoriser en espace de parole enfant famille.
- L'enfant doit être acteur de son apprentissage. L'enseignant n'est plus seulement un didacticien, il accompagne l'élève.
- L'enfant a besoin de se construire au sein d'un groupe. Une pédagogie de projet peut lui permettre de trouver sa place et son rôle, de développer l'esprit d'initiative et de contribuer à la socialisation et à l'apprentissage de la citoyenneté.
- L'enfant doit également évoluer individuellement à son rythme et en fonction de ses besoins. Il ne peut le faire que s'il est capable de se projeter dans un avenir. L'enseignant doit l'aider à construire son projet personnel.
- L'apprentissage ne doit plus être quelque chose qui apparaît comme hors de la réalité mais s'inscrire dans un projet réel de réalisation. On n'apprend pas à lire à l'école parce que la lecture est un des objectifs de l'école mais parce que la lecture est un facteur essentiel de l'intégration sociale. L'apprentissage ne doit plus être subi comme une contrainte mais vécu comme un moyen de grandir.
- Il faut valoriser l'erreur comme outil d'apprentissage, et non culpabiliser l'enfant qui est dans l'erreur. L'erreur doit être un des tremplins de l'apprentissage. C'est par l'erreur et à travers l'erreur que l'on apprend.
Projet :
Création d'un centre de remédiation-lecture qui prendra en charge les élèves en difficulté de lecture du CE2 jusqu'en 5ème.
Cette prise en charge s'effectuera sous forme de stage lecture d'une durée de 6 semaines pouvant être renouvelé une fois.
Pourquoi les élèves du CE2 jusqu'en 5ème ?
Au cycle 2, les élèves en difficulté sont pris en charge par le RASED. Des classes relais accueillent des élèves de collège, plus souvent des 4ème – 3ème , et quand ils sont déjà en phase de déscolarisation avancée. Par contre, il n'y a pas de structure qui réponde aux besoins des élèves de cycle 3, ni aux collégiens de 6ème et de 5ème . De plus, la mise en place des P.P.A.P. (Projet personnalisé d'aide au progrès) au sein des écoles élémentaires, la remise à niveau en 6ème et l'aide à la scolarité en 5ème apparaît insuffisante pour certains élèves en grande difficulté.
Implications pédagogiques :
Le stage comportera deux axes principaux, individuel et collectif, fortement imbriqués.
L'élève bénéficiera d'une prise en charge individuelle suivant ses besoins établis à partir d'une évaluation-diagnostic. Ce soutien individualisé s'appuiera sur les recherches de l'AFL et sur les démarches pédagogiques de l'ICEM en matière d'apprentissage de la lecture-écriture.
Le perfectionnement des compétences de lecture s'appuiera sur le logiciel ELSA qui permet de travailler l'élargissement et la vitesse de l'empan de lecture, le fonctionnement et l'enchaînement des empans dans la lecture d'un texte, les conduites de différenciations de formes proches, (mots et groupes de mots), les capacités d'anticipation des mots (closure), l'organisation progressive d'une représentation mentale du texte grâce à des recherches sélectives d'informations ou grâce à des consultations sélectives du matériau linguistique, le développement d'une lecture efficace qui trouve le meilleur équilibre entre le temps de consultation et la compréhension.
Afin de permettre à l'enfant de se réaliser au sein d'un groupe et d'investir ses compétences, une démarche de réalisation collective autour du lire, écrire, parler sera proposée au groupe, avec gestion collective du projet et travail coopératif. Dans le projet défini ainsi, les acteurs sont aussi bien des enfants que des adultes. C'est un projet en prise directe avec la vie.
Le projet tente de mettre en place un processus de production de savoir. Il est le point de départ de tout apprentissage.
A partir de données observées au cours des différentes activités, une interprétation se met en place et les propositions théoriques qui voient le jour sont étudiées et discutées jusqu'à ce que le groupe énonce les propriétés qui conviennent au type d'activité.
Des activités de systématisation sont mises en place pour entraîner sur les difficultés rencontrées lors du projet.
Il semble nécessaire d'ajouter à ces activités la méthodologie qui donne à chacun la possibilité de réfléchir et de s'exprimer sur la démarche qui lui a permis de réaliser ce qu'il avait à faire et d'élaborer des outils d'aide méthodologique personnalisés qu'il emportera avec lui.
Chaque compétence nouvelle viendra s'inscrire dans l'arbre de connaissance. Outil dynamique pour développer les échanges de savoir, celui-ci est conçu pour valoriser chaque acteur au sein de la communauté, enrichir son capital de compétences, dynamiser ses relations aux savoirs et aux autres.
Fonctionnement :
1. Ouverture de la session : 2 journées d'accueil
Petit-déjeuner parents, enfants, présentation du centre et des ressources, mise en place des arbres de connaissance par et avec les familles, élaboration des règles de vie, propositions et négociation du projet, mise en place du plan d'actions (besoins, personnes et lieux ressources extérieurs au centre, répartition des tâches, calendrier de réalisation…)
2. La semaine de travail :
4x6heures : lecture-écriture(systématisation, théorisation, méthodologie, projet)
1x3 heures : atelier de pratique artistique et sportive avec des intervenants extérieurs dans le cadre du Contrat Educatif Local. Ce temps dégagé pour les enseignants sera utilisé à la régulation et à la coordination.
3. La journée :
8h30-9h : accueil, organisation de la journée
9h-11h30 : entraînement à la lecture, systématisation, méthodologie en alternance avec une pause de 20 minutes.
Une possibilité de déjeuner sur place pour les élèves habituellement demi-pensionnaires est à étudier avec la municipalité.
13h30-16h : réalisation du projet avec une pause de 20 minutes.
16h-16h30 : bilan journalier avec possibilité de médiation.
4. Clôture de la session
- Présentation et échanges autour de la production.
- Evaluation collective de la production.
- Evaluation individuelle.
Profil des élèves :
Ce sont des élèves en difficulté d'apprentissage de la lecture. Dans le premier degré ils seront proposés par le RASED et les équipes éducatives. Dans le second degré, après proposition du conseil de classe, ils seront évalués par l'équipe du centre.
Prise en charge :
Le centre se propose d'accueillir une vingtaine d'enfants.
Avant toute prise en charge d'un enfant, il nous paraît important qu'un contrat soit signé entre l'élève, l'école et la classe de rattachement, les parents et les responsables du centre de remédiation-lecture, afin de définir clairement les objectifs et les attentes de chacun. De plus, il faudra mettre en place un système d'accompagnement de l'enfant quand il réintégrera sa classe de rattachement.
Entre deux sessions de stage, une semaine sera réservée aux évaluations des futurs stagiaires, aux rencontres avec les familles, et au suivi des retours.
Implication des familles :
- L'intégration dans la structure doit résulter d'une décision de la famille après proposition des équipes enseignantes.
- L'acceptation du contrat d'apprentissage :
- Participation active à l'élaboration, aux choix des projet et plus globalement à la vie de la structure.
Implication dans la vie de la cité :
- Projets en interaction avec les acteurs de la ville.
Partenariat :
- Par rapport au projet : les municipalités, les associations culturelles et sportives, les maisons de quartier, le conseil des sages, l'APMCJ (association pour une meilleure citoyenneté des jeunes), la case, etc.….
- Par rapport à l'enfant : CMPP, la PJJ, les acteurs sociaux, etc.…
Evaluation :
- Individuelle de l'élève : Elle reposera sur l'arbre des connaissances et sur un livret de compétences acquises durant le stage qui sera transmis aux familles et à l'équipe pédagogique d'origine.
- Du fonctionnement de l'établissement, les modalités d'évaluation (interne et universitaire) restent à définir afin que cette structure s'inscrive dans le temps et quelle soit efficace.
L'équipe pédagogique du centre de remédiation-lecture souhaite s'appuyer sur toute recherche dans le domaine du développement cognitif et psychologique de l'enfant.
Besoins humains :
2 enseignants détachés volontaires : une enseignante premier degré et une enseignante second degré, certifiée lettres modernes, expérimentée dans le domaine dans le domaine de l'apprentissage du français langue seconde.
1 emploi-jeune spécialisé dans la maintenance informatique et l'encadrement des enfants sur ordinateur.
2 intervenants CEL pour 3 heures hebdomadaires.
Besoins matériels:
Un local adapté et meublé avec ligne téléphonique
12 ordinateurs multimédia
1 photocopieuse
BCD
Logiciels: ELSA, Genèse du texte, LIREBEL, Publisher, pack Windows
Connexion internet
Matériel divers
Autogestion du centre nécessite un budget de fonctionnement.
Marie José BOCQUET professeur de français, collège St Exupéry à Villiers le Bel
Coordinatrice pour le Val d'Oise du Mouvement pour une école créatrice d'humanitéAnne LEGRAND Institutrice école élémentaire Ferdinand Buisson à Villiers le Bel
et mission innovation sur l'Antenne de Sarcelles
Coordinatrice pour le Val d'Oise du Mouvement pour une école créatrice d'humanité
![]()
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" || 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |