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ça ira !
SANS FÊTE, NI HUMANITÉ

« PIF Gadget » est de retour 

IL N'Y A PAS que Marie-George Buffet, Alain Bashung, les maillots «CCCP» ou les sandwichs-merguez qui ont eu du succès lors de la 69 e édition de la Fête de l'Huma. 

Impossible de ne pas évoquer l'incroyable réussite du stand «Pif Gadget». De nouveau en kiosque depuis le 1 e r juillet, après douze ans d'absence, le magazine préféré des enfants de « cocos », mais pas seulement, faisait son come-back à la kermesse de la contestation. 

Les inconditionnels du chien sympa et de son pote, Hercule le chat, se sont arraché les deux derniers numéros, qui, en guise de cadeau bonus, offraient les fameux Pifises et la poule qui pond des oeufs carrés.

En prime, ils ont eu droit à une casquette... rouge ! Un Pif gonflable haut de 6 mètres avait été installé, mais il s'est malheureusement dégonflé quand les fans se sont assis sur ses pieds.

Malgré cela, Patrick Apelmuller, le directeur de la rédaction du mensuel, qui s'est, trois jours durant, improvisé vendeur, a gardé le sourire des grands jours. « On a fait environ 500 abonnements », jubile ce moustachu, avant de nous dévoiler un secret : le gadget du prochain numéro, vendu 3,90 € , sera un microscope. 

V.Md. 
Le Parisien , lundi 13 septembre 2004

Dominique de Villepin face aux lecteurs dans les locaux du "Parisien" à St-Ouen :

"Al-Qaïda s'enrichit des causes locales qu'il exploite"

CLAUDINE FELIPÉ. Christian Chesnot, Georges Malbrunot et leur chauffeur seront-ils libérés prochainement ?

Dominique de Villepin. Toute la France veut croire qu'une issue favorable va être trouvée. 
Restent aujourd'hui une centaine de cas. C'est encore trop mais, l'an dernier, c'était dix fois plus. Bref, l'extraordinaire travail pédagogique effectué par la communauté enseignante a produit ses effets. Même s'il y a encore quelques situations difficiles. Tout se fait dans un esprit de dialogue, de coopération. La loi était censée diviser notre communauté nationale : on vérifie que la laïcité est un principe fédérateur et, pour tous sans exception, un atout. C'est notre ciment, c'est ce qui fait la France. Car la laïcité ne crée pas l'exclusion ou l'intolérance : au contraire, elle est là pour donner à chacun sa place. Ce n'est ni une loi sur le voile, ni une loi contre l'islam de France. C'est une loi pour le respect de toutes les religions, avec une double exigence : la neutralité de l'Etat, la garantie pour chacun de la liberté de conscience et de culte. Cette spécificité française est parfois difficile à expliquer à nos voisins étrangers, et même à nos amis européens. Mais n'oublions pas que, dans notre pays, nous nous sommes déchirés dans des affrontements religieux, sous le sceau de la haine et l'intolérance. 

Q - Peut-on espérer juguler ce terrorisme islamique qui s'étend ?

R - Le terrorisme islamique n'est pas ce que l'on croit, ou ce que l'on dit. Il ne représente pas aujourd'hui, en termes d'effectifs, une menace omnipotente. C'est vrai, le terrorisme mondial a la capacité de nous frapper très durement : on l'a vu à New York, à Washington, à Madrid. On vient de le voir en Ossétie. Mais c'est une capacité limitée. La force du terrorisme, c'est quoi ? C'est l'aptitude à épouser des causes qui ne sont pas fondamentalement les siennes. Al-Qaïda s'enrichit des causes locales qu'il exploite. Il utilise des revendications au Proche-Orient, en Irak, en Tchétchénie. Et il prétend les servir. Il essaie d'asseoir sa volonté de destruction derrière une pseudo-légitimité qui a des résonances chez certains peuples. Deuxième remarque : le terrorisme ne possède pas sur la scène mondiale de territoire. Donc, il épouse les plaies du monde. Partout où vous avez un terrain en friche, un Etat déstructuré qui se défait, le terrorisme surgit et, telle la gangrène, il occupe la plaie. Il n'y avait pas de terrorisme en Irak avant la crise irakienne. Aujourd'hui le terrorisme prolifère en Irak. Troisièmement : le terrorisme a la capacité d'utiliser toutes les compétences, toutes les frustrations, toutes les humiliations.

Q - Cela n'incite-t-il pas au pessimisme ?

R - Plus nous réglons les problèmes, plus nous ôtons au terrorisme des leviers d'action. Car le terrorisme répartit les tâches. Il est activé par des gens qui connaissent nos systèmes, parlent nos langues, sont intégrés dans nos sociétés et qui, à un moment donné, ont ressenti une cassure, une brisure et ne trouvent plus leur place. Ce que j'appelle des identités blessées ou meurtries. Ceux-là se retournent contre des pays où ils ne se sentent plus chez eux. Mais, le terrorisme, c'est une chaîne. Vous avez ensuite des prédicateurs qui vont utiliser la religion, en la détournant, pour attirer à eux des gens qui cherchent, doutent, sont perdus.

Puis vous avez des organisateurs formés à travers des réseaux. Eux sont passés par la Tchétchénie, l'Afghanistan, l'Irak. Là, ils ont appris des techniques. Et puis, au bout de la chaîne, il y a ceux qu'on appelle souvent dans le langage de la drogue des "mules". Ceux-là, à un moment donné, servent de chair à canon : ils vont se mettre une ceinture d'explosifs autour du ventre. On le voit au Proche-Orient, où le sentiment d'injustice nourrit la haine. Il faut caser ce ressort. Et pour cela, première règle : ne pas avoir peur. Ne nourrissons pas le terrorisme avec notre propre peur. Deuxième règle : ne pas céder à la faiblesse. La faiblesse, c'est la tentation de la solution immédiate : utiliser la force en dehors de toute légitimité internationale. Un engrenage terrible. Nous le vivons parfois à l'échelon de nos familles. Quand il y a une discussion qui dégénère il y en a un qui monte en haut du cocotier, et l'autre monte alors plus haut encore, et ça crie toujours plus fort. C'est l'effet-perroquet qu'on retrouve sur la scène internationale : une bombe, une réponse violente, une autre bombe, une réponse encore plus violente. La sécurité s'accroît-elle au Proche-Orient ? En Irak ? Evidemment non. Le terrorisme doit être combattu par tous les moyens appropriés (policiers, judiciaires, de renseignements), mais dans la fidélité à nos valeurs et à la démocratie. On ne gagnera pas face à un adversaire opportuniste et imprévisible en utilisant la boxe, mais le judo. La boxe, c'est la garantie de prendre des coups, voire d'être mis KO. Avec le judo, vous utilisez la force de l'adversaire, vous retournez l'énergie qui est la sienne contre lui-même. Il y a économie de moyens, précision du geste et fidélité à ce que vous êtes.

Q - Y a-t-il aujourd'hui, une menace contre la France ?

R - Il n'y a pas, aujourd'hui, de menace précisément identifiée. Mais aucun pays ne peut croire qu'il ne court aucun risque. Plus vous prenez le risque de baisser la garde, plus vous vous croyez "sanctuarisé", plus vous avez de chance d'être atteint. D'où la bataille que je mène sur le front du renseignement : maximiser la coordination du renseignement sur le territoire national, avec la création du Comité du renseignement intérieur : la main droite ne peut ignorer ce que fait la main gauche. Aujourd'hui, nous sommes, en matière de terrorisme, l'un des pays qui dispose le plus d'expérience. Et nous avons, avec nos partenaires, une collaboration exemplaire, que nous devons développer. En même temps, nous nous dotons de tous les outils technologiques et juridiques indispensables. Exemple : nous avons été confrontés il y a quelques mois à des appels à la violence contre les femmes. L'ordonnance de 1945 ne prenait pas en compte cette situation. Nous avons donc modifié le texte de 1945. S'il y a des individus en France qui appellent à la violence ou ont des liens avec les terroristes, il faut pouvoir chaque fois les expulser.

Q - Avec la loi sur la laïcité, comment s'est passée la rentrée ?

R - Le jour de la rentrée, une grande partie des cas ont été réglés de façon spontanée. La plupart des jeunes filles ont accepté de retirer leur voile à l'entrée de l'école. Restent aujourd'hui une centaine de cas. C'est encore trop tôt mais, l'an dernier, c'était dix fois plus. Bref, l'extraordinaire travail pédagogique effectué par la communauté enseignante a produit ses effets. Même s'il y a encore quelques situations difficiles. Tout se fait un esprit de dialogue, de coopération. La loi était censée diviser notre communauté nationale : on vérifie que la laïcité est un principe fédérateur et, pour tous sans exception, un atout. C'est notre ciment, c'est ce qui fait la France. Car la laïcité ne crée pas l'exclusion ou l'intolérance : au contraire, elle est là pour donner à chacun sa place. Ce n'est ni une loi sur le voile, ni une loi contre l'islam de France. C'est une loi pour le respect de toutes les religions, avec une double exigence : la neutralité de l'Etat, la garantie pour chacun de la liberté de conscience et de culte. Cette spécificité française est parfois difficile à expliquer à nos voisins étrangers, et même à nos amis européens. Mais n'oublions pas que, dans notre pays, nous nous sommes déchirés dans des affrontements religieux, sous le sceau de la haine et l'intolérance.

(…)
NEJMA BELHADJ. Etes-vous favorable ou hostile au principe de « discrimination positive » ?

Défendons les principes républicains, mais avec pragmatisme. Tout ce qui est susceptible de créer l'exemplarité doit être encouragé. Qu'on cherche à créer, à un moment donné, un électrochoc dans la société française pour montrer que quelque chose que l'on croyait impossible est possible, pourquoi pas ? Moi qui ne suis pas susceptible de complaisance vis-à-vis des Etats-Unis, je dis que, s'il y a une vertu américaine, c'est bien l'idée que tout est possible. Et que chacun peut nourrir toutes les ambitions. Je veux que les Français sortent de ce fatalisme dans lequel parfois ils s'enferment. La conquête du monde, ce n'est pas, bien évidemment, la conquête coloniale ou militaire : c'est l'audace, l'entreprise, l'initiative, la bataille pour les valeurs. Un exemple dans mon ministère. Avec la formidable expérience des « cadets de la police », on prend des jeunes de 16 ans, et on leur assure une double formation : ils continuent à aller à l'école, mais préparent en même temps les concours de la police. Si on les laisse livrés à eux-mêmes, ils n'ont à peu près aucune chance de réussir ce type de concours. J'ai déjeuné avec certains d'entre eux. « Moi, je suis issue de tel quartier, me dit une jeune fille de 16 ans. Ni mon père ni ma mère ne savent écrire. - Pourquoi veux-tu entrer dans la police ? - Je veux servir les autres. » Il y a, dans notre pays, une volonté de changer les choses ! Mais imaginez la même jeune femme dix ans plus tard si elle n'a pas eu la chance de pouvoir faire ce dont elle rêvait : il ne faudrait pas s'étonner que l'amertume, la frustration, l'humiliation aient fait leur chemin. On a un projet « cadets de la police » : eh bien, étendons-le. Pourquoi pas à d'autres grands services, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers ? Créons aussi les « cadets de la République » pour que les métiers de l'Etat soient enfin connus de tous, et notamment des jeunes issus de l'immigration, pour qu'ils y accèdent. Mais il faut aller vers eux, leur prendre la main, cheminer avec eux. Et ça changera tout, alors qu'aujourd'hui leur choix, c'est soit de rouler en grosse cylindrée en gagnant 10 000 € par mois grâce au trafic de drogue, soit rester au chômage. « Discrimination positive », ce n'est pas le bon terme. Il s'agit de corriger les inégalités, pas de discriminer, même « positivement ». Il s'agit de donner à tous une chance et même, avec l'aide de l'Etat, une seconde chance.

ALIX LALEGERIE. Y a-t-il une réelle montée de l'antisémitisme ?

Partons des chiffres : sur les sept premiers mois de l'année, il y a eu 160 actes de violences antisémites graves, contre 75 sur la même période en 2003. C'est plus du double, ce n'est pas acceptable. Sur ces 160 actes, une dizaine relève de la mouvance néonazie ; une cinquantaine sont le fait de Français issus de l'immigration ; une centaine obéisse à des motivations difficiles à préciser et qui, parfois, relèvent du mimétisme, du règlement de comptes, de l'oisiveté. Dans ces cas-là, il n'y a pas derrière un véritable objectif. Cela doit nous obliger à nous adapter. C'est pour cela que j'ai voulu évoquer cette question avec l'ensemble des responsables politiques. Pour débattre avec eux de la bonne façon de réagir. Je compte aussi en parler avec les responsables des médias. Comment éviter les enchaînements artificiels, les manipulations, les dérives qu'on a pu observer dans certaines affaires récentes ? Deuxième statistique : sur une quarantaine de profanations de cimetière durant ces sept mois, il y a eu 8 profanations de cimetière juif, 7 profanations de carré musulman et 30 profanations de cimetière chrétien. C'est dire que toutes les religions sont concernées, et toute la communauté nationale. D'où l'appel du président, à Chambon-sur-Lignon, à la prise de conscience de chacun. D'où la création du comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, placé sous l'égide du Premier ministre. D'où la création de conseils de liaison des cultes au niveau des départements, que les préfets peuvent réunir dès qu'un acte de violence est enregistré. Et puis ce qui compte, c'est la mémoire, l'éducation dès le plus jeune âge. Passer à l'école des films, comme « Nuit et brouillard », « la Liste de Schindler » ou « l'Armée des ombres », c'est autant d'opportunités offertes à la jeunesse de connaître la vérité des choses, trop souvent perçue de façon virtuelle ou abstraite. 

MANUEL GASPAR. Etes-vous pour la dépénalisation du cannabis ?

Non, non, non. Nous sommes dans une société qui a besoin de repères, de règles. Que constatons-nous avec les drogues ? Conséquences sur la santé, conséquences sur le parcours scolaire, conséquences sur la délinquance. Il n'y a pas de mystère : la drogue se nourrit de circuits, de filières mafieuses ou criminelles. Le cannabis, parce qu'il est le plus répandu, est le point d'entrée le plus efficace pour remonter et démanteler ces filières. Lorsqu'on est confronté dans sa vie à des questions, des épreuves, des difficultés - et l'adolescence est un âge où la vie vous agresse particulièrement - on est vulnérable. Vulnérable au fait de se laisser entraîner, de croire qu'il y a des solutions faciles. Il faut prendre en compte ces vulnérabilités, et ne pas céder à cette tentation qui est de considérer que tout est égal et qu'après tout, c'est en supprimant les règles que chacun s'y retrouvera. Je vois autour de moi à quel point tout cela peut provoquer des ravages, à quel point il y a des effets d'entraînement, des logiques financières qui s'installent, des situations de dépendance. Alors, ne transigeons pas sur les principes.

CLAUDINE FELIPÉ. Je me sens de plus en plus épiée par les radars. Va-t-on en finir ?

Là encore, respectons la règle. On a entendu ces derniers mois un certain nombre de gens, y compris dans la classe politique, se plaindre en disant : Limitation sur telle route à 80 ou 130, c'est ridicule... Non, une règle, c'est une règle. Et si la règle est mordue, si elle est grignotée, si elle s'effrite, au bout du compte, il n'y a plus de règle. Il faut être strict. Le radar n'est pas là pour piéger l'automobiliste, mais pour éviter qu'il mette sa vie en danger et celle des autres. Quand, sur une route, il y a eu, au cours du dernier mois, trois morts, trouveriez-vous normal que l'Etat ne fasse rien ? Alors, qu'est-ce qu'il fait ? Il met un radar. Et les gens vont moins vite. Mais je suis pour la transparence, pour que les radars soient effectivement placés aux endroits les plus dangereux. Même s'il doit y avoir aussi des contrôles inopinés. Je prends l'exemple des week-ends trop arrosés, des sorties de boîtes de nuit : vous êtes rassuré, vous, quand votre fille ou votre fils, au sortir d'une boîte de nuit à 3 heures du matin, après avoir un peu bu, prend le volant de sa voiture ? Je comprends que cela puisse irriter dans certains cas. Ce n'est pas la logique du harcèlement, mais de la responsabilité collective. Et je ne vous parle pas des coûts pour la société française. Les vies brisées à 14, 15, 20 ans - allez donc visiter l'hôpital de Garches -, on ne peut tolérer cela. 

Le Parisien , lundi 13 septembre 2004 
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