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 Progression de 7% des enfants "en danger" en 2004, selon un rapport
  

 La progression de la violence dans les relations sociales se répercute sur les enfants, selon un rapport
Le Monde - jeudi 3 novembre 2005

 

Même l’Observatoire décentralisé de l’action sociale (ODAS), qui se méfie, en général, des constats inutilement alarmistes, juge les chiffres "inquiétants" : en 2004, le nombre d’enfants en danger a fortement progressé, passant de 89 000 à 95 000, ce qui représente une augmentation de près de 7 %. En une seule année, les conseils généraux ont enregistré autant de nouveaux signalements qu’au cours des cinq années précédentes, de 1998 à 2003.

Pour le délégué général de l’ODAS, Jean-Louis Sanchez, ces chiffres, qui devaient être rendus publics, mercredi 2 novembre, ne sont pas directement liés à la précarité économique. "Les minima sociaux, et notamment le RMI, ont permis de sortir beaucoup de familles de la grande pauvreté, observe-t-il. Aujourd’hui, les familles sont surtout déstabilisées en raison de la monoparentalité et de l’inoccupation. Il faut donc tenter de rompre leur isolement et de mieux les insérer dans le tissu social."

Depuis 1992, l’Observatoire dresse tous les ans un panorama détaillé de l’enfance en danger. Il interroge un à un tous les conseils généraux, qui sont chargés de l’aide sociale à l’enfance depuis les lois de décentralisation de 1982- 1983. "L’immense majorité des départements ­ 93 cette année ­ nous répondent, souligne M. Sanchez. Et comme nous recensons les statistiques depuis plusieurs années, nous les recontactons deux, trois, quatre fois au téléphone dès que nous observons une hausse subite des signalements ou une chute des statistiques, afin qu’ils vérifient les données ou qu’ils nous expliquent les variations."

"DÉSTABILISATION"

Car dans ce domaine où les mesures administratives se mêlent aux interventions judiciaires, les chiffres sont souvent difficiles à manier. Pour clarifier le débat, l’Observatoire a publié en 1994 un guide qui précise clairement les définitions : un enfant maltraité a été victime de violences physiques ou psychologiques, d’abus sexuels ou de négligences lourdes tandis qu’un enfant "en risque" connaît des "conditions d’existence qui risquent de compromettre sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien". Tous sont considérés comme des "enfants en danger" .

En 2004, le nombre d’enfants maltraités a augmenté de plus de 5 %, passant de 18 000 à 19 000. Les négligences lourdes et les violences psychologiques sont à peu près stables, mais les violences sexuelles et, surtout, les violences physiques progressent. "Selon les explications qualitatives données par les départements, cette évolution traduirait une progression de la violence dans les relations sociales, note le rapport. On a le sentiment d’une société de plus en plus déstabilisée dans les règles élémentaires du vivre ensemble."

Le nombre d’enfants "en risque" , lui, a très fortement progressé en 2004, passant de 71 000 à 76 000, ce qui représente une augmentation de plus de 7 %. "Ceci marque une accélération du processus de déstabilisation des familles par rapport aux années précédentes, expliquant pour partie le désarroi des travailleurs sociaux", observe l’ODAS. Depuis trois ans, cette notion de "risque" a été précisée : lorsque les travailleurs sociaux font un signalement aux conseils généraux, ils doivent désormais expliquer ce qui, dans lavie de l’enfant, constitue un danger.

"Contrairement à une idée reçue" , affirme l’ODAS, la précarité économique ne constitue que très minoritairement un facteur de risque : elle ne concerne que 13 % des enfants. "Depuis la création duRMI, elle est assez rarement à l’origine directe d’un signalement", note l’Observatoire dans son rapport. De même, les troubles psychopathologiques des parents sont relativement rares : ils concernent seulement 13 % des enfants.

En revanche, le "déficit relationnel entre parents et enfants, d’une part, entre les familles et leur environnement, d’autre part" , explique, selon l’ODAS, la grande majorité des signalements. "Le facteur le plus fréquemment cité est celui des "carences éducatives des parents", qui renvoie souvent à une immaturité des parents, à une absence de repères, à un repli sur soi, note l’ODAS. Cela permet de relever à nouveau l’importance de l’isolement social, bien souvent à l’origine de la dégradation du comportement des familles."

Pour rompre ce repli sur soi des familles fragiles, l’Observatoire souhaite que l’accent soit plus fortement mis sur le "développement social local" , qui tente, au Québec, en Catalogne ou en Belgique, de renforcer les solidarités de proximité et le lien social. "La culture du travail social communautaire qui s’appuie sur les ressources locales (voisinage, équipements de proximité) ne s’inscrit encore que de manière anecdotique dans les pratiques locales" , regrette l’ODAS. Pour lutter contre la maltraitance, il faudrait, conclut Jean-Louis Sanchez, tenter d’inventer une "urbanité villageoise" , selon le mot des Québecois.

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