La progression de la violence dans les relations
sociales se répercute sur les enfants
"Contrairement à une idée reçue" , affirme
l'ODAS,
la précarité économique ne constitue que
très minoritairement un facteur de risque :
elle ne concerne que 13 % des enfants
"On
sent
bien qu'on a une société qui est en train, vraiment, de perdre
la boussole
avec
un
individualisme galopant, un repli des familles sur
elles-mêmes",
"le Parti socialiste semble avoir perdu sa
"boussole"
Progression
de 7% des enfants "en danger" en 2004,
selon un rapport PARIS (AP- 02 11 05) - L'Observatoire décentralisé de l'action sociale (ODAS) juge la tendance "inquiétante": en 2004, 95.000 enfants ont été déclarés "en danger", soit une progression de 7% (6.000 enfants) par rapport à 2003, selon le rapport de l'ODAS rendu public mercredi. "Cette forte croissance confirme la hausse déjà constatée en 2003 (+ 3.000 enfants par rapport à 2002) après plusieurs années de progression plus mesurée (3.000 enfants de plus en quatre ans), explique l'ODAS. L'organisme officiel constate, de manière générale, "une progression de la violence dans les relations sociales". "On sent bien qu'on a une société qui est en train, vraiment, de perdre la boussole avec un individualisme galopant, un repli des familles sur elles-mêmes", a ainsi expliqué Jean-Michel Sanchez, président de l'Observatoire, sur France Info. "On ne donne pas à l'enfant le minimum d'éducation, le minimum de repères, le sentiment que l'avenir peut être prometteur". Le rapport est basé sur les signalements d'enfants établis par les conseils généraux de 93 départements, "suite à une évaluation pluridisciplinaire proposant une mesure de protection ou débouchant sur une transmission à la justice". Par l'expression "enfants en danger", l'Observatoire distingue deux catégories: les enfants "maltraités" et les enfants en "risque". Un enfant "maltraité est un enfant victime de violences physiques, d'abus sexuels, de violences psychologiques, de négligences lourdes, ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique", explique-t-il. Un enfant "en risque" est un enfant "qui connaît des conditions d'existence risquant de compromettre sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien, sans pour autant être maltraité". Le nombre d'enfants "maltraités" passe de 18.000 en 2003 à 19.000 en 2004, la plus forte augmentation concernant les enfants victimes de violences physiques (de 5.800 à 6.600), devant les violences sexuelles (de 5.200 à 5.500). Le nombre d'enfants "en risque" passe, lui, de 71.000 à 76.000, une progression jugée "très forte" par l'ODAS, qui précise que dans ces cas, "l'enfant n'est pas maltraité mais il vit dans un contexte familial particulièrement dégradé qui menace son développement sur le plan éducatif et/ou matériel". D'autre part, souligne l'Observatoire, "contrairement à une idée plus ou moins répandue, la précarité économique ne constitue que très minoritairement un facteur de danger" et ne concerne que 13% des enfants signalés. Le facteur le plus fréquemment cité (50% des enfants signalés) est celui des "carences éducatives des parents", qui "renvoie souvent à une immaturité des parents, à une absence de repères, à un repli sur soi". |