| Une
école différente ? Pour une société
différente
? Qui n'en veut ?! I Des
écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
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L'heure
de la... It's time for ... Re-creation | Appel
pour des éts innovants et coopératifs |
Consensuel
parmi les candidats,
le
service civique inquiète les organisations lycéennes et étudiantes
Ancien ministre de l'éducation
nationale (de 2002 à 2004), Luc Ferry n'écarte pas l'hypothèse
d'un "conflit ouvert avec la jeunesse en général, conflit
à côté duquel celui qui a entouré le CPE pourrait
faire bien pâle figure".
«former
des gens à l'esprit éveillé et critique» ?
Manquerait
plus que ça !
Une
majorité estime que l'école devrait avant tout «donner
le sens de la discipline et de l'effort»
Trois jeunes sur quatre favorables
au service civil obligatoire,
selon un sondage --ap--18 11 06 ---- - Plus de trois jeunes sur quatre (77% des 18-35 ans) se déclarent favorables à la mise en place d'un service civil obligatoire, selon un sondage Ifop publié par le "Journal du dimanche". Interrogés sur les mesures envisagées pour lutter contre la délinquance des mineurs, 68% des sondés se disent favorables à l'encadrement des jeunes délinquants dans des centres gérés par l'armée et 55% favorables à la suppression des allocations familiales pour les parents de jeunes délinquants. Dans un autre domaine, 67% des jeunes se prononcent pour le mariage homosexuel et 56% en faveur de l'adoption par les couples de même sexe. - sondage réalisé par téléphone
du 2 au 10 novembre auprès d'un échantillon de 579 personnes
âgées de 18 à 35 ans, extrait d'un échantillon
de 1.967 personnes, représentatif de la population française
âgée de 18 ans et plus et constitué d'après
la méthode des quotas.
Le service civil volontaire se met progressivement en place PARIS (AP- 13 09 06) - Le service civil volontaire annoncé par Jacques Chirac pendant la crise des banlieues se met progressivement en place. Catherine Vautrin (Cohésion sociale) et Azouz Begag (Promotion de l'Egalité des chances) ont présenté mercredi en conseil des ministres les modalités de ce dispositif, qui devrait concerner 10.000 jeunes à la fin de l'année et 50.000 fin 2007. Ce service volontaire, institué par la loi du 30 mars 2006 pour l'égalité des chances, sera ouvert aux jeunes âgés de 16 à 25 ans quel que soit leur niveau de formation. Il fédèrera les dispositifs de volontariat existants comme "défense deuxième chance" du ministère de la Défense et les "cadets de la République" du ministère de l'Intérieur. Les jeunes volontaires s'engageront de manière continue pendant six, neuf ou 12 mois pour une mission d'intérêt général dans une association ou une collectivité locale, en France ou à l'étranger. La durée hebdomadaire de travail devra être au moins égale à 26 heures. Les structures qui accueilleront les jeunes devront recevoir l'agrément de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ANCSEC), créée par la loi du 30 mars 2006. Elles devront offrir les garanties suffisantes en matière d'encadrement, de formation et d'accompagnement vers l'emploi des jeunes. En contrepartie de l'agrément, les structures d'accueil pourront recevoir un financement provenant de l'agence, qui sera plafonné à 900 euros par mois et par jeune. Cette subvention prendra en compte la rétribution du jeune et les frais d'encadrement et de structure. L'ANCSEC sera dotée d'un budget de 500 millions d'euros en 2007. Lors du conseil des ministres, Jacques Chirac a demandé au gouvernement et à l'ANCSEC "de se mobiliser pour que tous les jeunes qui le souhaitent puissent s'engager rapidement". "Le service civil, c'est d'abord une expérience très enrichissante pour les jeunes. Mais c'est aussi une initiative essentielle pour faire vivre les valeurs civiques et pour renforcer la cohésion sociale", a déclaré le chef de l'Etat, qui avait annoncé cette mesure dans son intervention télévisée du 14 novembre 2005, pendant les émeutes dans les banlieues. Alors que ce service volontaire va se mettre en place, plusieurs candidats à l'élection présidentielle de 2007 se sont d'ores et déjà prononcés pour sa généralisation, comme Nicolas Sarkozy (UMP) et François Bayrou (UDF). La création d'un service civil obligatoire figure aussi dans le programme du PS. Interrogé sur une possible généralisation du service civil, le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé a estimé c'était "extrêmement lourd à organiser" car "il n'est pas possible brutalement d'accueillir une classe d'âge de 800.000 jeunes comme cela". "On ne peut pas brutalement passer de rien du tout à une généralisation.
Il faut que tout cela soit étudié, travaillé, expérimenté.
La base du volontariat est la plus adaptée", a-t-il dit. AP
Consensuel parmi les candidats, le service civique inquiète les organisations lycéennes et étudiantes Le Monde - 09 09 06
Serpent de mer du débat public depuis la suspension du service militaire,
en 1997, la création d'un service civique (ou civil) obligatoire
devient une figure imposée de la précampagne présidentielle.
Le récent ralliement du président de l'UMP, Nicolas Sarkozy,
à cette idée dont socialistes et centristes se disputent
la paternité, semble avoir instauré un consensus parmi les
principaux prétendants à l'Elysée.
Les organisations lycéennes et étudiantes s'inquiètent du flou persistant qui entoure ce brusque appétit de citoyenneté : "Il faut de la souplesse. Quand un jeune quitte l'université, il n'a qu'une envie, c'est de trouver un boulot. Vouloir instaurer un service civique obligatoire de six mois en continu à la fin des études serait une opération-suicide, car il serait perçu comme un frein à l'insertion professionnelle", met en garde le président de l'UNEF, Bruno Julliard. Délégué général de l'UNI - le syndicat de "la droite universitaire" -, Olivier Vial minimise la portée des propos de M. Sarkozy. Il préférerait que l'on s'en tienne au volontariat, afin de "prendre le temps de la réflexion et de l'expérimentation". "L'obligation risque d'être mal vécue si elle apparaît comme répondant à une volonté de recadrer les jeunes ou d'instaurer un rite de passage républicain", souligne le président de la FAGE, Jean-François Martins. L'HYPOTHÈSE D'UN "CONFLIT OUVERT" Ces craintes sont partagées par des responsables de syndicats lycéens. L'idée d'un service civique obligatoire "doit être précédée d'un grand travail pédagogique car elle risque de ne pas être très populaire", note Karl Stoeckel, président de l'Union nationale lycéenne (UNL), qui insiste sur la nécessité d'une "valorisation dans le parcours de formation". "Il ne faut pas que cela apparaisse comme une corvée mais comme un donnant-donnant, un échange entre les besoins de la société et ceux des jeunes", renchérit son homologue de la FIDL, Tristan Rouquier. Ancien ministre de l'éducation nationale (de 2002 à 2004), Luc Ferry n'écarte pas l'hypothèse d'un "conflit ouvert avec la jeunesse en général, conflit à côté duquel celui qui a entouré le CPE pourrait faire bien pâle figure". Le président du Conseil d'analyse de la société livre cette mise en garde dans son introduction à une note émanant de cette institution intitulée "Faut-il instituer un service civil obligatoire ?" (La Documentation française, 12 ¤). Rédigé par l'amiral Alain Béreau, ancien inspecteur général des armées, ce texte se garde de répondre à cette question. Soulignant que "des déclarations de principe ou des projets sommaires ne peuvent suffire" à un projet "complexe et délicat à réaliser", l'auteur passe en revue quelques-unes des "multiples questions" qu'il soulève. Tout en notant, lui aussi, que "l'accueil que réserveront les jeunes à un éventuel service civil obligatoire est capital", M. Béreau souligne également le coût d'un tel projet. Sur la base d'un coût total annuel de 10 500 euros par appelé (dont une solde mensuelle de 350 euros), sa note chiffre à 3,15 milliards d'euros le coût global d'un service civil obligatoire d'une durée de six mois, qui devrait prendre en charge en permanence quelque 300 000 jeunes, garçons et filles. S'ajouterait, lors de la mise en place du dispositif, un investissement en infrastructures d'"au moins 2 milliards d'euros". Jean-Baptiste de Montvalon
Service civique : les belles âmes Pourquoi cibler des Français au moment où ils débutent leurs études ou leur vie active ? Par Jérôme SGARD
21 septembre 2006 - Libération
Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se sont emparés
d’un même thème de campagne : la création d’un service
civique obligatoire pour tous, qui remplacerait le service militaire des
garçons, supprimé en 1996. Si l’on comprend bien, l’idée
est surtout de rétablir un sens de la solidarité et du vivre
ensemble, cela contre les tendances individualistes ou centrifuges d’une
société en crise. Il est clair, en particulier à écouter
nos deux candidats, que l’aspect démonstratif de ce beau geste l’emporte
sur son contenu pratique : aider les malades, nettoyer les plages, etc.
Au-delà, trois remarques viennent à l’esprit.
D’abord, la plupart de ceux qui seraient frappés par une telle mesure ne voteront pas l’an prochain : ils n’auront pas la majorité électorale. Donc, voilà une proposition qui politiquement ne coûte pas cher, puisque ceux qui paieront n’ont pas voix au chapitre. Encore une fois, on signe des chèques sur les générations futures. Sur cette base-là, c’est sympa d’être président (e) de la République. On peut s’interroger ensuite sur cette idée d’une action contraignante de l’Etat comme instrument de régénération sociale : ce type de mobilisation collective pour édifier le bon peuple et rétablir un sens de l’horizon commun n’est-il pas furieusement daté ? On pourrait a contrario lui appliquer la définition du service militaire défendue par les antimilitaristes des années 1970 : une forme d’esclavage légal et provisoire. De quel droit préempter six mois ou un an de la vie des jeunes citoyens ? Le présupposé est individualiste, mais c’est bien de cette question qu’il faut partir. Au-delà d’un principe contestable, il faut enfin se demander pourquoi viser ces Français-là, alors même qu’ils sont engagés dans leurs études ou dans un début de vie active : deux moments de la vie sociale et individuelle que notre société accompagne particulièrement mal. La priorité ne serait-elle pas que la collectivité paye plus pour qu’ils puissent mener leurs études dans des conditions décentes et dans des universités dignes de ce nom ? Ou bien va-t-on demander à ceux qui font leur service de nettoyer les salles de ceux qu’on voudra bien laisser étudier ? Le moins qu’on puisse demander à Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy serait donc de justifier cette proposition de service civil, face à deux options a priori tout aussi acceptables : imposer à tous les Français, quel que soit leur âge, de consacrer trois jours par an au bien commun ; ou encore demander aux retraités de donner un mois par an à la collectivité, pendant six ans, par exemple en reconnaissance pour un niveau de retraite que leurs petits-enfants ne connaîtront pas. |