alternatives éducatives : des écoles différentes
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Une école différente ? Pour une société différente ? Qui n'en veut ?! I Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop |
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Appel pour des éts innovants et coopératifs |
 
 

 il était une fois... un tsunami

Le tsunami :« une merveilleuse occasion »
Quelle «merveilleuse occasion» c'eût été de revenir sur les 2 millions de personnes
qui mourront cette année du sida dans l'Afrique subsaharienne,
sur les 11 millions d'orphelins du sida que compte déjà le continent noir,
sur les 2,7 milliards d'habitants de la planète qui vivent avec moins de 2 dollars par jour...
 
  

Tsunami: de la confusion des secours aux prémices d'une longue reconstruction

PARIS (AP 22 06 05) - Six mois après le raz-de-marée dévastateur du 26 décembre dans l'océan Indien, qui a fait environ 300.000 morts, les organisations humanitaires françaises tirent un bilan en demi-teinte de l'aide apportée aux populations en détresse: si l'intervention des débuts a fait preuve d'un certain "cafouillage", la situation sur le terrain ayant été mal évaluée, elle s'est adaptée et se trouve confrontée aujourd'hui à la tâche immense d'une reconstruction qui débute à peine.

Compte tenu de l'étendue des dégâts, du travail considérable de déblayage des débris, et du défi posé par la reconstruction -la décision de ne pas reconstruire face à la mer peut-elle être respectée?- il y a aujourd'hui une disproportion entre l'étendue des dons et le fait que ceux-ci n'aient bien sûr pas permis, du moins pas encore, de tout réparer comme par un coup de baguette magique.

Selon le dernier "pointage" de la Cour des comptes, les dons ont dépassé les 270 millions d'euros en France. Toutes les ONG, les organisations non-gouvernementales, soulignent le fait qu'elles avaient rarement vu un tel élan de générosité. Il est vrai que le fameux tsunami a frappé au lendemain de Noël...

Michel Brugière, le directeur de Médecins du monde, constatait lors d'une réunion-bilan organisée le 15 juin par le gouvernement ("Le tsunami, six mois après: quelle solidarité, quels enseignements?") qu'il y avait eu "des dons spontanés, ce qui n'arrive jamais. Alors qu'on était à un millier de dons par an sur Internet, on est passé soudain à 25.000 en une semaine! Et au bout d'un mois, il a fallu justifier ce qu'on avait fait de cet argent, ce qu'on ne nous demande jamais, du moins dans un tel délai, et ce qui n'est d'ailleurs pas raisonnable."

Que les donateurs se rassurent, la Cour des comptes a annoncé qu'elle contrôlerait très précisément l'usage qui aura été fait des fonds.

Chacun reconnaît aujourd'hui qu'une certaine confusion a régné au départ.

"L'analyse des besoins a été très faible. On a confondu urgence et précipitation. On a voulu faire très vite", constate le Pr François Grünewald de l'université Paris XII. Peut-être trop vite dans la mesure où contrairement à ce que l'on imaginait, il y avait peu de blessés. Les victimes étaient mortes pour la plupart, les rescapés étaient sains et saufs mais avaient tout perdu, y compris souvent leurs proches.

Pour Jean-Hervé Bradol de Médecins sans frontières (MSF), "la réponse était inadaptée. Alors que les secours extérieurs n'étaient pas la clé, les secours locaux ont été sous-estimés." Mettant en cause l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, il enfonce le clou: "Il y a eu propagation de fausses nouvelles sur les épidémies lorsque l'on prévoyait au début autant de morts de maladie que par le tsunami. Bien des organisations se sont retrouvées envoyées dans des endroits où le travail était déjà assuré."

Les épidémies n'ont pas eu lieu, tout simplement parce que les cadavres ne sont pas en soit des ferments d'épidémies, ajoute le patron de MSF qui avait suscité la réprobation des autres ONG en janvier en demandant aux particuliers de cesser de donner de l'argent à son organisation, les besoins étant couverts.

Autre problème, le manque de coordination entre tous ces gens désireux de bien faire. Mais est-il simplement possible de coordonner tant de monde?

De l'avis d'Eric Chevallier, délégué interministériel à l'aide de la France aux pays affectés par le tsunami, "coordonner les acteurs, c'est un fantasme, ça n'existe pas. Au Kosovo, il y avait 400 ONG pour deux millions de personnes. On réclame une coordination mais les ONG sont-elles prêtes à être coordonnées par d'autres?"

Pour certains, cet arbitre pourrait être l'ONU. Benoît Miribel d'Action contre la faim (ACF) se dit "favorable à un rôle accru des Nations unies".

Le président Jacques Chirac s'était d'ailleurs déclaré partisan à la mi-janvier de la création d'une "force humanitaire de réaction rapide, à l'image de ce que nous avons fait pour la paix avec les casques bleus".

Ce qui ne signifie pas qu'un effort ne soit pas nécessaire au niveau national, souligne cinq mois plus tard Christian Rouyer, délégué à l'action humanitaire: "Nous avons aujourd'hui des ambassades exangues à cause des coupures budgétaires. On ne peut pas demander à des ambassades avec trois personnes de faire face à ce genre d'événement", dussent-ils survenir dans des régions comme les Caraïbes. "Il est urgent de renforcer les ambassades."

En attendant, se pose la question de la reconstruction et du rôle que peut jouer la communauté internationale dans une région, l'Asie, qui n'est pas la plus démunie en matière de ressources et de savoir-faire.

L'importance des dons permettant sans difficulté un engagement à long terme, le Secours catholique par exemple prévoit d'ores et déjà des programmes s'étendant sur six ans. Son responsable des urgences internationales, Jean-Yves Lescazes, pointe du doigt une difficulté: "Le Sri Lanka a interdit la reconstruction dans des zones comprises entre 100 et 300 mètres du rivage. Or il n'y a pas de terrains disponibles." Les populations concernées étant souvent des pêcheurs, il n'exclut pas d'obtenir l'autorisation de reconstruire dans des zones à risque. L'Inde a édicté une interdiction similaire très difficile à mettre en oeuvre.

En attendant, les populations se trouvent dans cette espèce de "zone grise", comme le dit Eric Chevallier, "une zone aveugle de l'aide internationale, entre l'urgence et les grands programmes de reconstruction. Les attentes deviennent très grandes dans la population alors que la reconstruction tarde. Les gens ont l'impression que ça n'avance pas." C'est, selon lui, une situation classique après une catastrophe de grande ampleur. 



L'énormité des dons pose problème

PARIS (AP 22 06 05) - Si l'on veut avoir une idée de l'importance des dons qui se sont déversées de la corne d'abondance populaire au lendemain de Noël, il suffit de prendre l'exemple de la Croix-Rouge française.

Selon son directeur général Olivier Brault, elle a reçu 105 millions d'euros, soit l'équivalent de... sept ans de dons. Dans le monde entier, le Comité international de la Croix-Rouge a reçu 1,5 milliard d'euros, soit autant qu'en plusieurs décennies pour plus d'un millier de catastrophes naturelles couvertes par le CICR ces dernières années.

Sur ces 105 millions, la Croix-Rouge française a dépensé... sept millions, tandis que 70 millions ont été "programmés". Dix pour cent des sommes ont été sous-traitées à des ONG locales sur des projets spécifiques, "ce qui est une première pour la Croix-Rouge", selon son directeur. "Nous n'avons pas appelé à arrêter les dons. Ce n'est pas notre rôle de dire 'stop à la générosité' quand on considère l'étendue des maux et des malheurs", expliquait Olivier Brault lors d'une réunion-bilan organisée à la mi-juin par le gouvernement, qui a donné lieu à quelques échanges d'amabilités à ce sujet.

Médecins sans frontières (MSF), spécialiste de l'urgence, est la seule organisation a avoir appelé à l'arrêt des dons en sa faveur en expliquant que ce qu'elle avait reçu était très largement suffisant. Cette annonce a été mal perçue par les autres ONG et pas toujours bien comprise du public.

Pour Francis Charhon, qui dirige la Fondation de France, spécialiste du travail à long terme, "quand on voit l'ampleur des choses sur place, dire qu'il y a trop d'argent paraît totalement absurde. Les gens ne nous ont pas demandé de mettre les rescapés sous des tentes et de s'en aller. Le temps de l'urgence n'est pas le même que celui de la post-crise qui est long et compliqué."

Mais Jean-Hervé Bradol, le président de MSF, persiste et signe, au risque de se faire des ennemis: "La reconstruction, c'est de la responsabilité des Etats. Ce n'est pas parce que vous avez dix fois plus d'argent que vous êtes plus compétent. Je ne peux que m'inquiéter de voir mes confrères sortir de leur domaine de compétence avec des grosses sommes d'argent et nous raconter des contes de fées. Si la Croix-Rouge était compétente dans le BTP, ça se saurait." 

LE GUIDE ANNUAIRE DES ECOLES DIFFERENTES
| LE GUIDE-ANNUAIRE | Présentation | SOMMAIRE |
| Le nouveau sirop-typhon : déplacements de populations ? chèque-éducation ? ou non-scolarisation ? |
| Pluralisme scolaire et "éducation alternative" | Jaune devant, marron derrière : du PQ pour le Q.I. |
| Le lycée "expérimental" de Saint-Nazaire | Le collège-lycée "expérimental" de Caen-Hérouville|
| L'heure de la... It's time for ... Re-creation | Freinet dans (?) le système "éducatif" (?) |
| Changer l'école | Des écoles différentes ? Oui, mais ... pas trop !| L'école Vitruve |
| Colloque Freinet à ... Londres | Des écoles publiques "expérimentales" |
| 68 - 98 : les 30 P-l-eureuses | Et l'horreur éducative ? |