alternatives éducatives : des écoles différentes
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 Tsunami : six mois plus tard ...
de la confusion des secours aux prémices d'une longue reconstruction
L'énormité des dons pose problème
 
  

Tsunami: moins du tiers des fonds promis a été versé
le chiffre avancé par la France tient plus de l'affichage que de l'engagement réel.

Plus de 95% des victimes auraient pu être évitées
Parmi les victimes de cette horrible catastrophe, plus de 95%, auraient pu ne pas même être blessées si les réseaux d'information pertinents avaient fonctionné.
(Michel Kasser, directeur de l'Ecole nationale des sciences géographiques)


Le Nation a affirmé que le Centre d'alerte aux tsunamis (ndlr: à Hawaï) avait toutefois averti la Thaïlande, une heure avant les raz-de-marée, qu'un tsunami pouvait se produire près de l'épicentre, situé à environ 500 km de l'île touristique de Phuket.


Mieux vaut (bien) tard que jamais ...
Le Japon et les Etats-Unis vont fournir provisoirement 
des alertes au tsunami aux pays de l'océan Indien

Un système d'alerte aux tsunamis dans l'océan Indien doit être mis en place avant fin 2006
Les experts estiment qu'un tel dispositif aurait permis de sauver de nombreuses vies lors du cataclysme
qui a frappé 11 pays et fait au moins 173.000 morts en Asie, dont beaucoup en Indonésie. 
Plus de 125.000 personnes sont en outre portées disparues ou présumées mortes.


Séisme et tsunami- Comme ses collègues, le directeur scientifique de l'Union mondiale pour la nature (IUCN), l'Américain Jeff McNeely estime que si les écosystèmes côtiers n'avaient pas été largement "sacrifiés" au tourisme et à l'urbanisation, ils auraient diminué les dégâts en atténuant la force des vagues.
"Des centaines de millions d'euros vont être investis pour reconstruire du tourisme de masse", Sur cette somme on peut se demander quelle partie va être strictement réservée à la prévention, aux systèmes d'alerte et systèmes d'information de la population"

Vue de satellite de la côte sud-ouest du Sri Lanka le 29 décembre 2004
D'autres images satellite (Banda Aceh, Sumatra,Sri Lanka ...)


D'«autres»"infos"
"Reconstruire du tourisme de masse"

"une émission spéciale 'Qui veut gagner des millions?'
sera diffusée pour récolter des fonds"
TF1, préparateur de cerveaux

Les associations humanitaires redoutent les trafics d'enfants
L'Unicef souligne que toutes les conditions sont réunies dans les régions frappées par les tsunamis où sévissent des réseaux cherchant à exploiter les enfants à des fins criminelles, d'esclavage, de prostitution ou de vente.
Adopter des orphelins : une fausse bonne idée
Il ne faut pas infliger aux enfants le traumatisme d'un exil qui s'ajouterait à celui de la catastrophe.
Les polémiques sur l'adoption qui ont éclaté ces dernières années au Cambodge ou en Roumanie ont démontré la nécessité de respecter un cadre très strict pour protéger les enfants et les familles.

FIEVRE JAUNE ...
MSF suspend sa collecte de dons pour l'Asie, suscitant des critiques d'ONG
 04 01 05 -"Huit jours après la catastrophe, nous avons déjà collecté plus de 4 millions d'euros, pour la seule section française de MSF, 
contre 600.000 euros en 15 jours pour le tremblement de terre à Bam, en Iran"
"Nous sommes réellement face à des volumes de fonds collectés jamais atteints en un temps si court".
Anne Fouchard, directrice de l'information à l'Unicef-France. "Je préfère qu'on fasse cela plutôt que de voir dans quelque temps des reportages sur de l'argent utilisé, voire détourné, parce qu'il y aurait eu trop de dons"

Le séisme du 26 décembre 2003 [Bam, Iran] avait fait "31.884 morts, près de 18.000 blessés, dont beaucoup lourdement handicapés, 5.000 orphelins, 1.700 veuves". La ville est toujours un champ de ruines.
Sur plus d'un milliard de dollars d'aides promises,
seulement un peu plus de 17 millions de dollars ont été effectivement versés.

Dans la trilogie bien connue des catastrophes, 
prévention avant / protection pendant / reconstruction après, les deux premières ont déjà failli. 
Ne ratons pas la troisième.


... et piqure de rappel de madame Massage ...

La Thaïlande recourt régulièrement à la peine de mort.
En octobre, l’injection mortelle a remplacé le peloton d’exécution comme méthode officielle de mise à mort des condamnés. Quatre personnes ont été exécutées cette année par injection. Le nombre de condamnés à mort aurait presque triplé entre janvier 2001 et décembre 2003, pour atteindre près d’un millier de personnes. Les condamnations prononcées ces dernières années sanctionnaient majoritairement des infractions à la législation sur les stupéfiants. Soixante-huit hommes et femmes sous le coup d’une condamnation à mort avaient épuisé tous les recours légaux à leur disposition.
À la fin de l’année, 905 autres condamnés à mort attendaient de connaître les résultats des appels qu’ils avaient interjetés.
Peu de pays d'Asie ont renoncé à appliquer la peine de mort et même si c'est le cas elle reste légale.
"Alors que les gouvernements d'autres régions du monde prennent leur distance avec la peine de mort, on assiste à une hausse substantielle de son utilisation en Asie", note une responsable régionale d'Amnesty, Ingrid Massage. "La Chine est un cas à part. Cela dépasse tout", dit Mme Massage.

Dans un nouveau rapport  intitulé Widespread abuses in the administration of justice [Un système judiciaire marqué par des violations systématiques des droits humains], Amnesty International affirme que la police et l’armée thaïlandaises ont recours à la torture pour extorquer des «aveux» aux suspects, les punir ou encore les humilier. 

Selon des articles parus dans la presse au mois d’octobre, la Thaïlande serait l’un des 10 pays les plus touchés par le problème de la violence contre les femmes au sein de la famille.



Un peu plus de 8 millions de personnes sont touchées par le sida en Asie de l'est et du sud-est, dont 1,2 million ont été contaminées cette année. 
La maladie a fait 540.000 morts en 2004.

L'autre vague géante.
On s'en étonne, mais on ne devrait pas : les catastrophes lentes mobilisent beaucoup moins que les soudaines et spectaculaires. Voyez le sida : comme tsunami, il se pose un peu là ! Déjà 23 millions de morts et actuellement 40 millions de malades.
Mais voilà 20 ans que cette vague géante ravage la planète. Alors on s'habitue...
Les médicaments étant hors de prix, seuls 5% de ces malades (pour la plupart des pauvres vivant dans des pays pauvres) sont traités : on s'habitue.
Les USA font cavalier seul et développent leurs propres programmes de lutte contre le sida, échangeant leurs médicaments contre des avantages commerciaux et prônant l'abstinence sexuelle :  on s'habitue.
Comme chaque année depuis sa création, le Fond Mondial contre le sida manque cruellement d'argent, 3 milliard de dollars pour 2005, dit-on, pour mener à bien son programme d'action pourtant modeste : on s'habitue. (Le canard enchaîné - 29 12 04 p. 8)

"On peut craindre pourtant que, si l'Etat se met à nous protéger contre les malades au lieu de nous protéger contre la maladie, le nombre des victimes ne fasse que croître."


40 000 enfants du tiers-monde meurent chaque jour de faim ou de maladies évitables bien simples.
Chaque jour, 18 000 enfants meurent des conséquences de la faim.
Chaque jour, 24.000 personnes meurent de faim dans le monde. 

08.11.2004 -  Toutes les cinq secondes, un enfant meurt des suites de la sous-alimentation.
Ce sont, par jour, 18 000 enfants.
Lors du Sommet mondial de l'alimentation à Rome en 1996, l'ONU s'est fixé comme objectif de diminuer de moitié la faim dans le monde d'ici 2015. 
La tendance va pourtant dans l'autre direction: ces deux dernières années, le nombre de personnes souffrant de la faim a de nouveau augmenté.

"Peut-être ces affamés pourraient-ils consentir, pour leur propre bien,
à un effort supplémentaire et se mettre d’accord
pour disparaître le même jour ? 
Le total fait 9 millions, ce serait le record toutes catégories. 
Alors seraient sans doute réunis les 40 milliards de dollars 
nécessaires annuellement, 
selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
afin de réaliser et de maintenir l’accès universel à l’éducation de base, 
à l’eau potable et à des infrastructures sanitaires, ainsi, pour les femmes, 
qu’aux soins de gynécologie et d’obstétrique."

La solidarité a un caractère expiatoire : 
un acte de charité pour effacer mille actes d'indifférence.
Tsunami caritatif
COMPÉTITION & CORRUPTION

"Bien plus encore, d'hommes, de femmes ou d'enfants, plus de 30.000 chaque jour
à travers le monde, meurent faute de soins ou de pain, meurent "du manque d'aide du reste du monde".

"Il n'y avait pas une telle couverture (médiatique) des 1,6 millions de réfugiés qui se trouvaient presque dans un 'tsunami' de tuerie (...) et qui ont été déplacés au Darfour",
"S'il y avait eu le même genre d'images vidéo (qu'en Asie), je pense que nous aurions eu une réponse comparable. Au Congo, il n'y a pas non plus ce type de réponse, parce qu'il n'y a pas de couverture."

Certains responsables locaux craignent ainsi que plus de 30% du milliard de dollars (755 millions d'euros) qui devrait être dépensé pour la reconstruction dans le pays pourrait être volé. 
C'est en moyenne (30%) ce qui disparaît chaque année dans le budget national de l'Indonésie.


Darfour et tsunami
Comme c'est commode une catastrophe mondiale, avec chaque jour des images nouvelles
tournées par des amateurs pour faire passer une nouvelle fois le grand frisson.
En 2001, les télés n'arrêtaient pas de diffuser en boucle l'assaut meurtrier des tours du World Trade Center par des avions détournés par les terroristes d'Al-Qaida. 
Le public ne se lassait pas de regarder. 
Cette fois, faute de reportages en direct au moment de la vague meurtrière, 
on s'en met plein les yeux avec des films de vacances changés en témoignages de désolation...

Hasard des événements, un accord de paix pour le sud du Soudan a été signé ce week-end à Nairobi, mettant fin, si tout va bien, à plus de vingt ans d'un conflit 

qui a fait entre 1,5 million et 2 millions de victimes.
Tous ces morts n'ont pas crié. Ou, s'ils ont crié, on ne les a pas entendus.
Il n'y a pas de plages dans le sud du Soudan,
pas de complexes hôteliers de luxe pour touristes en quête de soleil et de mer chaude.

Pas plus qu'il n'existe de cité balnéaire dans le Darfour. 
En moins de deux ans, la guerre y a tué 70 000 personnes, l'équivalent d'une moitié de tsunami. 
Et les armes n'ont pas dit leur dernier mort.


Le Congo-Kinshasa, l'un des "oubliés" de la mobilisation humanitaire internationale
"Au cours des six dernières années, des millions de personnes sont mortes ici à cause de cette guerre", rappelle Kudura Kasongo, un porte-parole du président Joseph Kabila. 
"En Asie, ils meurent aussi et ils reçoivent de l'argent. Pourquoi?
En Asie, il y a aussi des Occidentaux qui meurent, c'est peut-être ça l'explication"
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