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 A la fin du XXIe siècle,
2003 pourrait être classé comme un été anormalement froid
en fonction des nouvelles conditions climatiques".
 L'avion, gros émetteur de gaz à effet de serre
Plus la distance est courte, plus l'avion est émetteur [de CO2]  par rapport à la voiture,
sans même parler du train dont le bilan est de loin le meilleur.

Le réchauffement de la planète est "une arme de destruction massive"
  

Des étés de plus en plus chauds en France et en Europe
Le Monde -  04.12.04 
 

La canicule de 2003 sur la France et une partie de l'Europe fut l'une des plus importantes et des plus meurtrières de ces cent cinquante dernières années. Provoquée par un immense "chapeau" d'air chaud, qui est resté bloqué au-dessus de cette région pendant plusieurs jours, elle a entraîné la mort de 22 000 à 35 000 personnes dans les pays concernés, dont 15 000 en France.

En raison de la sécheresse, les dommages causés aux récoltes ont été évalués à 12,3 milliards de dollars (9,4 milliards d'euros) par les sociétés de réassurance, et les gigantesques feux de forêt, qui ont ravagé notamment le Portugal, à 1,6 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros).

Depuis, à l'aide de modèles et de simulations numériques, les scientifiques tentent de comprendre quelle est la part de l'homme dans cette catastrophe climatique, et de prévoir la recrudescence de tels événements pendant le XXIe siècle.

Une étude réalisée par Peter Stott, du Hadley Center for Climate Prediction and Research (université de Reading, Grande-Bretagne), et deux autres chercheurs, pointe le rôle de l'homme. Selon ces scientifiques, qui publient une étude dans la revue Nature du 2 décembre, l'espèce humaine, par ses émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère entre 1851 et 2003 "a au moins doublé le risque d'occurrence d'étés aussi chauds que celui de 2003 en Europe".

Pour réaliser cette rétrospective, les chercheurs ont utilisé le modèle climatique HadCM3, qu'ils ont alimenté avec les températures estivales mesurées entre juin et août sur l'Europe ces cent cinquante dernières années. Ils ont ensuite effectué deux simulations. L'une a permis d'évaluer l'évolution climatique en tenant compte des événements naturels et de l'influence humaine. Ce qui inclut les émissions de gaz à effet de serre. L'autre a simulé un climat naturel sans intervention humaine.

"Notre analyse sur cent cinquante ans montre que les étés européens se réchauffent, en raison du changement climatique provoqué par l'homme", concluent-ils. Réalisant une projection jusqu'à la fin du siècle, ils estiment aussi que "la probabilité d'étés dotés de températures moyennes supérieures à celles de 2003 augmente rapidement, de l'ordre d'un été sur deux jusqu'en 2040. A la fin du XXIe siècle, 2003 pourrait être classé comme un été anormalement froid en fonction des nouvelles conditions climatiques".

Un commentaire de Christoph Schãr (Zurich, Suisse) et Gerd Jendritzky (Fribourg, Allemagne), publié dans le même numéro de Nature, tempère ces affirmations. Ces climatologues reconnaissent que l'étude de Peter Stott "est la première tentative réussie de détecter l'infuence humaine sur un événement climatique extrême spécifique". Mais ils estiment aussi que des études détaillées sont nécessaires pour corroborer ces conclusions. Car Peter Stott et ses confrères ont travaillé sur tout l'été 2003 - et non pas sur la période de la canicule -, et sur l'ensemble de l'Europe. Par ailleurs, l'analyse d'une canicule comme celle de 2003 "exige des moyens free.frrmatiques très importants et doit prendre en compte la complexité des processus de la surface du sol".

Serge Planton, responsable de la recherche climatique à Météo France, juge également l'étude de Nature très intéressante. Ses auteurs "ont réalisé une simulation à basse résolution, avec une grille aux mailles très larges (300 km), qui prend en compte une évolution sur une période de temps très longue. Mais ils se sont focalisés sur la période estivale et prennent en compte une région européenne, alors qu'on étudie habituellement le problème pour toute la planète ou pour la France".

Une simulation réalisée pour la France par Michel Déqué (Météo France) et Laurent Di (Laboratoire de météorologie dynamique) montre ainsi que la probabilité de voir la température dépasser 35 °C en été pourrait augmenter d'un facteur cinq à dix d'ici à la fin du siècle, jusqu'en 2070-2100. Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du projet Imfrex (Impact des changements anthropiques sur la fréquence des phénomènes extrêmes, des vents, des températures et des précipitations). Un projet soutenu par le ministère de l'écologie et du développement durable, et qui s'intègre dans le programme "Gestion et impacts du changement climatique".

Christiane Galus

Le réchauffement climatique induit la disparition de batraciens
 

PARIS (AFP- 11 01 06) - Le réchauffement climatique provoque la disparition d'espèces de batraciens en Amérique latine, en favorisant le développement de champignons leur causant des maladies infectieuses, rapporte une étude à paraître jeudi dans le magazine britannique Nature.

La disparition de la grenouille atelope (Atelopus sp.) de Monteverde au Costa Rica semble être liée au changement de température de l'atmosphère et des eaux de surface de l'océan, a conclu une équipe de chercheurs menée par J. Alan Pounds, du Parc de la forêt tropicale de Monteverde.

Les scientifiques ont trouvé un lien direct entre le développement d'un champignon pathogène, le batrachochytrium dendrobatidis, qui provoque une mycose sur la peau sensible des batraciens, et l'extinction de la grenouille atelope dans le parc de Monteverde il y a 17 ans.

Outre cette grenouille, le crapaud doré (Bufo periglenes) a également disparu de la région de Monteverde, et les chercheurs estiment qu'environ 67% des quelque 110 espèces d'Atelopus ont pu subir le même sort. "Le réchauffement à grande échelle est un facteur clé de ces disparitions", écrivent-ils.

Le réchauffement planétaire, notent-ils, accélère la formation de nuages au niveau des Tropiques, ce qui diminue les températures diurnes et augmente les nocturnes. Cela fournit au champignon pathogène ses conditions optimales de croissance, qui sont entre 17 et 25 degrés Celsius.

"Les épidémies dues au climat représentent une menace immédiate pour la biodiversité", concluent les scientifiques.

Dans une analyse également publiée par Nature, deux scientifiques américains, Andrew Blaustein (zoologue) et Andy Dobson (environnementaliste), notent que ce "message envoyé par les grenouilles", une "synergie importante entre la transmission pathogène et le changement climatique, devrait nous inquiéter quant à la santé de l'homme dans un monde plus chaud".

"Avec le changement planétaire qui se produit à un rythme sans précédent, nous devons nous attendre à ce que beaucoup d'autres animaux, des fourmis aux zèbres, soient confrontés à des défis similaires à ceux qui frappent l'Atelopus", estiment-ils.



Une extinction massive des espèces est annoncée pour le XXIe siècle
Le Monde -  07.01.06


Michel Loreau est professeur d'écologie à l'université Mac-Gill de Montréal. Il préside le comité scientifique de Diversitas, programme international sur la biodiversité.

La disparition des dinosaures a marqué, il y a 65 millions d'années, la cinquième extinction massive d'espèces. Un animal ou une plante disparaîtrait toutes les vingt minutes. Abordons-nous la sixième crise de la vie ?
La disparition des espèces s'accélère. Le rythme d'extinction des vertébrés et des plantes est déjà cent fois plus important que lors des temps géologiques, il y a des dizaines de millions d'années. Cette vitesse devrait être multipliée par 100 dans les prochaines décennies, soit un rythme 10 000 fois supérieur au taux estimé comme naturel.

Lors des grandes crises d'extinction, jusqu'à 95 % des espèces ont pu disparaître d'un coup, du moins à l'échelle paléontologique, sur plusieurs millions d'années. Je ne sais pas si on peut mettre ce qui se passe actuellement sur le même plan, mais la communauté scientifique pousse un cri d'alarme : nous sommes en train de modifier les systèmes naturels à tel point que des extinctions massives risquent de toucher tous les groupes d'êtres vivants, du champignon au gorille.

Pourquoi cette accélération ?
Les grands animaux, notamment les herbivores, disparaissent sur la plupart des continents depuis l'avènement des sociétés humaines, il y a des milliers d'années. Mais l'accélération actuelle, depuis la révolution industrielle, est principalement due à la destruction des habitats : déforestation, urbanisation, changement d'utilisation des terres...

La croissance des échanges internationaux entraîne également une propagation des espèces d'un continent à l'autre. Or une nouvelle espèce introduite peut devenir un prédateur ou un parasite très efficace des espèces locales, ce qui peut détruire une grande partie de la faune ou de la flore.

Que dire du changement climatique ?
C'est le troisième facteur qui menace la biodiversité. Selon une étude dirigée par Chris Thomas en Grande-Bretagne et basée sur les projections climatiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), la planète pourrait perdre à l'horizon 2050 jusqu'au tiers des espèces existantes.

Sa méthodologie a été fortement critiquée. Mais l'exercice est intéressant. Peut-être que les espèces vont s'adapter. Mais il ne fait pas de doute que le changement climatique va devenir un facteur critique.

Quelles seront les conséquences sur les sociétés humaines en 2050 ?
A priori, pendant un certain temps, les conséquences de la perte de biodiversité ne seront pas perceptibles. Puis des catastrophes vont se produire : invasions de nouvelles espèces, émergence de maladies, y compris pour les plantes, perte de la productivité des écosystèmes.

Je viens de travailler sur les pollinisateurs naturels : la pollution chimique et la destruction des habitats entraînent leur disparition. Or il est démontré expérimentalement que, en réduisant la diversité des pollinisateurs, certaines plantes se reproduisent moins bien et s'éteignent.

La planète va-t-elle manquer de ressources agricoles ?
Cela va être un problème dans certains pays, mais je ne pense pas que ce le sera à l'échelle mondiale. Il existe des marges de manoeuvre importantes : des terres sont encore non utilisées, une agriculture plus performante peut être mise en place. Mais pour satisfaire cette demande agricole, des habitats naturels vont être détruits, ce qui va encore accélérer la perte de biodiversité et le changement de climat.

Pourrait-on fabriquer des espèces pour compenser ces pertes ?
Imaginer qu'on puisse créer une espèce en ajustant les mécanismes encore méconnus qui la régissent me paraît une perspective très lointaine. Je ne dis pas que c'est impossible, mais ce n'est pas envisageable en tout cas à l'horizon 2050.

Quels sont les moyens d'accroître la biodiversité ?
Tout d'abord, arrêter les destructions des habitats. C'est une mesure d'urgence. A plus long terme, il faut que l'homme réapprenne à vivre avec la nature. Je pense que cela est possible tout en gardant un mode de vie moderne. Cela veut dire repenser la structure spatiale des villes et de la campagne. Soit nous réussissons à réaliser une fusion plus importante de la ville et de la campagne, soit nous faisons des villes plus agréables à vivre.

Dans un monde globalisé, chaque individu devrait être amené à se penser non pas comme une personne isolée dans un endroit donné, mais comme un maillon d'une chaîne qui le relie à la nature. Si on parvenait à éduquer les enfants et les citoyens à réfléchir de cette façon-là, nous serions tous beaucoup plus connectés non seulement à la nature, mais aussi aux autres.

Près de 9 milliards d'habitants peupleront la planète en 2050, soit 50 % de plus qu'aujourd'hui. Va-t-on pouvoir inverser le processus de destruction de la biodiversité ?
La période est critique. Tout se déroule actuellement à des vitesses invraisemblables. Nous détruisons, et les systèmes naturels n'ont pas le temps de s'adapter. Nous commençons à voir quels sont les impacts de nos agissements sur le climat, la productivité des pêcheries ou de l'agriculture. Parallèlement, la population va augmenter de façon substantielle. Les limites de résistance de la nature sont extensibles, mais pas à l'infini.

L'histoire de l'humanité, c'est un peu celle du nénuphar qui se développe dans l'étang. Il commence par en occuper une fraction infime, double de taille, se multiplie jusqu'à couvrir la moitié de l'espace. A la génération suivante, il s'est répandu sur tout l'étang et ne peut plus croître. Nous avons colonisé pratiquement toute la surface de la planète. Nous arrivons à un point où il faut se poser des questions sur notre modèle de société.

Propos recueillis par Hervé Kempf
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CHIFFRES

1,75 MILLION D'ESPÈCES, dont 1,3 million d'animaux (950 000 insectes), 288 000 plantes et 72 000 lichens et champignons, sont inventoriées. Le nombre d'espèces total est estimé à une dizaine de millions.

DEPUIS LE XVIIE SIÈCLE, 113 espèces d'oiseaux (sur 9 900) et 83 de mammifères (sur 4 800) se sont éteintes.

9 % DES ESPÈCES DE VERTÉBRÉS et 3 % de celles de plantes sont aujourd'hui en danger, selon l'Union internationale de conservation de la nature (UICN).

 CHRONOLOGIE

Cinq périodes d'extinctions massives :

— voilà 438 millions d'années, disparition de 70 % des espèces d'animaux marins,

— il y a 370 millions d'années, extinction de plus de 30 % des espèces animales,

— voici 250 millions d'années, la plus grande crise, effacement de plus de 90 % des espèces animales,

— il y a 215 millions d'années, destruction de 75 % des espèces marines,

— il y a 65 millions d'années, perte de 70 % des espèces, dont les dinosaures.

 À LIRE

Philippe Dubois, Vers l'ultime extinction ?, éd. La Martinière, 2004.

SUR LE NET : www.iucnredlist.org

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